A l’occasion du « Black History Month », le mois de l’Histoire noire, hommage à ceux qui ont été trop vite oubliés : Bayard Rustin, David Oyelowo (alias Bass Reeves), Eugene AllenIl et bien d'autres.
Rendez-vous ce soir à 20H50 sur Ciné+PREMIER
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00:00 Bonjour et bonsoir, depuis 1976, nous célébrons ici aux Etats-Unis le Black History Month,
00:06 le mois de l'histoire des Noirs.
00:07 Pendant tout le mois de février, on rappelle les contributions des Afro-Américains à
00:10 l'histoire du pays, on va reparler de Malcolm X, de Martin Luther King, on va relire les
00:14 ouvrages de l'auteur James Baldwin, les poèmes de Maya Angelou, on va rappeler les
00:18 exploits de Muhammad Ali, mais en oubliant souvent ces autres figures légendaires qui
00:23 elles aussi ont marqué l'histoire de la diaspora.
00:25 Et c'est justement à ces hommes et femmes que nous allons rendre hommage aujourd'hui
00:28 dans ce nouvel épisode d'Hollywood Live.
00:30 Bienvenue à Los Angeles, bienvenue à ce musée à ciel ouvert.
00:34 [Musique]
00:41 [Musique]
00:48 [Musique]
01:14 En août 1963, ils étaient près de 300 000 à accompagner Martin Luther King à Washington.
01:19 Alors on connaît tous l'histoire de cette marche historique, on connaît tous la fameuse
01:22 phrase "I have a dream", j'ai un rêve, prononcée par Martin Luther King.
01:26 En revanche, très peu de gens connaissent l'architecte de cette marche, l'homme qui
01:29 avait tout organisé, son nom, Bayard Austin.
01:31 Bayard Austin, c'est aussi le titre d'un biopic pour lequel l'acteur Coleman Domingo
01:36 est nommé à l'Oscar.
01:37 Y'all please welcome my husband, Barack Obama.
01:42 Washington, projection très spécial de Rustin et une surprise, la présence de Barack
01:48 Obama, producteur exécutif du film.
01:50 Hey, what's up?
01:54 2013, I had the honor of awarding Bayard Rustin the Presidential Medal of Freedom.
02:03 [Musique]
02:05 Without him, I might not have been president.
02:08 And yet for decades, Bayard Rustin was denied his rightful place in history.
02:14 And the main reason was because back in the 40s and 50s, he was openly gay.
02:22 On the day that I was born black, I was also born homosexual.
02:27 Please welcome the incredibly talented Coleman Domingo.
02:30 Come on out here, Coleman.
02:31 [Applaudissements]
02:34 Is this story taught in schools in America?
02:38 No, this story is not told in schools in America.
02:41 I went to mostly African American schools growing up.
02:44 And so when I stumbled upon Bayard Rustin in college, I thought, "Wait, why don't I know about him?
02:50 Why am I not getting the fullness of history?"
02:53 And then it helped me understand that people are sometimes erased from history when it
02:57 doesn't service the narrative that wants to be told.
03:01 [Musique]
03:05 Bayard Rustin never gave in to pressure.
03:08 Even within his own organization for civil rights, he had defied the authority of his superiors,
03:13 never capitulated when the FBI tried to cancel the march on Washington.
03:18 All his life, Rustin has never apologized for what he was.
03:22 Bien sûr, il existait, mais qu'est-ce que vous avez personnellement apporté au personnage?
03:30 Je dirais ça sans aucun ego, mais j'ai apporté toute ma vie.
03:35 J'ai apporté tout ce que je pouvais, j'ai apporté mon éthique de travail de 32 ans.
03:39 Je savais que c'était une occasion de porter tout ce que j'avais.
03:42 J'étais obligé de porter tout.
03:44 Je dois être le leader de tout ça, pas seulement comme acteur le plus important,
03:47 qui est dans presque tous les frames de ce film, mais je dois laisser le set.
03:51 Quand je vois le film, mes doigts sont partout.
03:54 Je ne pouvais pas laisser rien à la maison.
03:57 Je dois porter tout et laisser tout sur le scénario.
04:01 Bayard Rustin n'est pas le seul à ne pas figurer jusqu'à présent dans les livres d'histoire.
04:11 Il y a aussi Bessie Coleman, première aviatrice noire surnommée Queen Bess.
04:15 Elle avait étudié à l'école de pilotage Coudron dans la Somme en France
04:19 à cause de la ségrégation raciale ici aux Etats-Unis.
04:22 Bessie est la première femme à avoir obtenu sa licence internationale de pilote.
04:26 C'est en 1921.
04:28 1921, la même année où la légendaire Amelia Earhart avait pris sa première leçon de pilotage.
04:34 Autre pionnière, Katherine Johnson.
04:40 Elle recevait en 2015, des mains de Barack Obama,
04:42 la plus haute distinction civile des Etats-Unis, la médaille présidentielle de la liberté.
04:47 Katherine Johnson faisait partie des trois mathématiciennes noires de la NASA
04:51 qui avaient permis à l'Amérique, à l'époque de la ségrégation, de partir à la conquête de l'espace.
04:56 Katherine Johnson, interprétée par Tara J.P. Hansen dans Les figures de l'ombre.
05:01 Je suis condamnée à croire que les maths et les sciences étaient pour les garçons.
05:04 Parce que nous n'avions pas cette histoire. Nous n'avions pas de telles histoires.
05:07 Donc je ne savais même pas que ce rêve était le mien, de rêver.
05:10 Vous savez, je n'ai jamais vu des visages de femmes, de personne, une fille,
05:14 rien qui avait rien à voir avec l'espace et la science.
05:17 - Quel est votre nom ? - Katherine Goble.
05:20 - Vous êtes une espionne, Katherine ? - Je suis quoi ?
05:24 - Je disais, êtes-vous un espion russe ? - Non, monsieur. Je ne suis pas russe.
05:28 Les figures de l'ombre, prix de la meilleure distribution, c'était aux SAG Awards.
05:32 Tara J.P. Hansen, Janelle Monae et Octavia Spencer, l'actrice qui, en toute discrétion,
05:38 attire depuis plusieurs années l'attention sur les oubliés de l'histoire afro-américaine.
05:42 A travers sa société de production, elle avait financé Fruitvale Station,
05:46 le drame qui a révélé le réalisateur Ryan Coogler et l'acteur Michael B. Jordan.
05:51 Pour Selfmade, Octavia est à la fois productrice et star de ce biopic
05:55 sur la première femme millionnaire des États-Unis.
05:58 Octavia Spencer impose ainsi tranquillement mais sûrement sa vision.
06:02 En 2019, l'association des propriétaires de salles l'avait élue productrice de l'année.
06:07 Je pense que tout le monde qui a le droit de faire ce qu'on fait,
06:11 nous sommes des Cinderellas, tous.
06:13 Et je me sens très heureuse.
06:15 C'est tellement étonnant quand on est reconnu pour tout travail.
06:20 Et le fait que je sois ici et que je sois reconnu pour mon travail,
06:23 il n'y a rien de plus gratifiant.
06:25 Prêt ?
06:26 Harriet Tubman, militante historique en faveur de l'abolition de l'esclavage.
06:32 Elle avait aidé des centaines d'autres esclaves à s'échapper,
06:35 à s'engager dans l'armée nordiste pendant la guerre de sécession.
06:38 Casey Lemons a choisi la britannique Cynthia Erivo
06:41 pour incarner celle qu'ont surnommée la Moïse du peuple noir.
06:45 ♪ Take my people with me ♪
06:48 ♪ Together we are going ♪
06:51 ♪ To a brand new home ♪
06:53 On découvre Harriet.
06:55 De votre point de vue, qu'est-ce que Harriet a apporté ?
06:58 Pour moi, c'est la résistance.
07:01 Je pense que c'est quelque chose qui est nécessaire en ce moment.
07:04 De se motiver à résister à l'injustice.
07:08 Et les idées de la liberté, et ce qu'elle était prête à faire.
07:11 Et qu'elle a pu accomplir tellement
07:13 comme une femme très petite,
07:15 une femme née en esclave, qui ne pouvait ni lire ni écrire.
07:18 Et ce qu'elle a pu accomplir.
07:20 Pouvons-nous encore l'espérer, en regardant la note de banque ?
07:22 Je pense que oui.
07:24 ♪ I go to prepare a place for you ♪
07:30 D'esclave à shérif adjoint.
07:32 C'est l'incroyable histoire de Bass Reeves,
07:34 premier martial noir de l'histoire des États-Unis.
07:36 Bass Reeves, the lawman, l'homme de la loi,
07:38 qui n'avait pas hésité à l'époque à procéder
07:40 à l'arrestation de son propre fils
07:42 accusé d'avoir tué sa femme.
07:44 Reeves, incarné par David Oyelowo,
07:46 qui est également producteur de cette nouvelle miniserie.
07:48 ♪ ♪ ♪
07:53 - Vous savez, pour quelqu'un qui a grandi
07:55 dans le Royaume-Uni, entre le Royaume-Uni et l'Afrique,
07:58 je veux dire, c'est Bass Reeves.
08:00 Vous ne le connaissez pas, non ?
08:02 - Non, mais c'est la chose la plus folle.
08:04 Tant de gens africains ne le connaissent pas.
08:06 Tant de gens américains ne le connaissent pas.
08:08 Vous savez, il est réputé
08:10 d'avoir été le meilleur lawman
08:12 que ce pays ait jamais vu.
08:14 32 ans en force de loi
08:16 dans une région qui était considérée
08:18 sans loi, qui était incroyablement dangereuse.
08:21 Le taux de mortalité pour les députés
08:23 des marshalls américains était incroyablement élevé.
08:25 Et c'est un homme qui vient d'être enslave.
08:28 ♪ ♪ ♪
08:31 - Tu es un lawman ou un outlaw ?
08:34 - Je crois que je suis un peu des deux.
08:36 ♪ ♪ ♪
08:39 - Prêt à courir ?
08:41 - Je pensais que tu n'allais jamais me demander.
08:43 - Bass Reeves, pour moi, est un héros.
08:46 Il a fait des choses extraordinaires.
08:48 Mais ce que j'aime de la façon dont
08:50 nous lui avons raconté la histoire,
08:52 c'est que c'est un homme qui est sur la route
08:54 beaucoup, avec son travail,
08:56 et qui essaie constamment de trouver son chemin
08:58 de retour à la maison, de retour à sa femme,
09:00 de retour à ses enfants.
09:02 C'est quelque chose que je peux me rappeler.
09:04 C'est quelque chose que beaucoup de gens
09:06 peuvent se rappeler, et ça, pour moi,
09:08 c'est un homme qui est très, très important.
09:10 ♪ ♪ ♪
09:13 ♪ ♪ ♪
09:15 - Qu'est-ce que ça implique, tu sais,
09:17 être un producteur ? Est-ce que c'est le côté créatif
09:19 que tu es plus impliqué dans ?
09:21 - Pour moi, je me suis rendu compte
09:23 de cette histoire en 2014, et j'ai essayé
09:25 de faire ce spectacle depuis.
09:27 C'est une voyage de 8 ans pour moi.
09:29 La définition d'un producteur,
09:31 pour moi, c'est quelqu'un qui, tous les jours,
09:33 fait quelque chose pour essayer de faire la chose.
09:35 Que ce soit le développement du script,
09:37 quel est l'angle qu'on va prendre avec une histoire,
09:39 est-ce qu'on a besoin d'optionner
09:41 certains livres et d'obtenir les droits
09:43 pour avoir une fondation pour construire l'histoire ?
09:45 Ce sont tous des choses...
09:47 J'étais dans la minutie de...
09:49 La production, c'est exactement ça.
09:51 Tu produis quelque chose de rien,
09:53 et c'est ce qui, en fait,
09:55 conduit à un spectacle comme "Best Reads"
09:57 qui existe.
09:59 - Parfait. Je pense que le prochain sera Bill Pickett,
10:01 tu sais, le homme de la rodeo.
10:03 - Absolument. Absolument.
10:05 L'idée, c'est de raconter plus de ces histoires,
10:07 alors peut-être que tu l'as appelé.
10:09 (cris et applaudissements)
10:11 (musique)
10:13 (musique)
10:15 (musique)
10:17 - Don Shirley et Eugene Allen.
10:19 Le premier est pianiste de jazz,
10:21 le second, majordome.
10:23 Et s'il n'y avait pas eu le cinéma,
10:25 le travail des scénaristes et des réalisateurs,
10:27 Don Shirley et Eugene Allen resteraient
10:29 des inconnus pour le grand public.
10:31 (musique)
10:33 (musique)
10:35 (musique)
10:37 (musique)
10:39 (musique)
10:41 - Qu'est-ce que nous faisons avec les os?
10:43 - Nous faisons ça.
10:45 (rires)
10:47 - Prends-le, Tony.
10:49 (musique)
10:51 - Je sais que tu es très précis, très perfectionniste,
10:53 mais Mahershala,
10:55 combien de difficultés,
10:57 peut-être, quel était le plus difficile?
10:59 - La partie la plus difficile, je pense,
11:01 c'était d'être vraiment cognisant
11:03 de mon physique,
11:05 de mon expression,
11:07 de mes rythmes,
11:09 le temps inhérent
11:11 dans les aspects comiques
11:13 de la histoire,
11:15 le entraînement musical
11:17 et de faire en sorte que Pete
11:19 puisse utiliser tout ce qu'il pouvait
11:21 et de garder en tête Vigo
11:23 parce qu'il est un acteur brillant,
11:25 un performant brillant.
11:27 Donc, j'ai voulu faire en sorte
11:29 que je sois là,
11:31 tous les jours, prêt à travailler, prêt à partir
11:33 pour lui.
11:35 - Je suis Cecil Gaines. Je suis le nouveau bled.
11:37 - Eugene Allen,
11:39 34 ans au service de la Maison Blanche.
11:41 Le majordome a côtoyé huit présidents.
11:43 Le film de Lee Daniel s'inspire
11:45 librement de sa vie. Eugene Allen,
11:47 rebaptisé Cecil Gaines,
11:49 traverse pendant trois décennies
11:51 les événements les plus marquants de l'histoire des Afro-Américains.
11:53 La marche de Selma dans le Sud,
11:55 les assassinats de Malcolm X et Martin Luther King
11:57 et la fin de la ségrégation.
11:59 - Il y a beaucoup à dire.
12:01 C'est très agréable, très émouvant, très drôle.
12:03 Mais en même temps,
12:05 ça vous donne une idée
12:07 du mouvement des droits civils
12:09 et de ce que c'est comme de tenir une famille ensemble pendant ce temps.
12:11 - Je me souviens,
12:13 après l'inauguration d'Obama,
12:15 les gens m'ont demandé comment un homme noir
12:17 pouvait être le président d'une nation raciste.
12:19 Si vous saviez où nous venions comme gens,
12:21 vous ne comprenez pas, c'était juste un matériel de temps.
12:23 Donc, quand je vois des films comme ça, des scénarios comme ça,
12:25 je me dévoue à être un de ces gens
12:27 pour que je puisse faire partie de ce mouvement.
12:29 [Musique]
12:31 - Que ce soit dans les écoles, les universités
12:39 ou à travers les différentes associations,
12:41 on célèbre aux Etats-Unis le Black History Month.
12:43 Mais est-ce qu'un mois suffit
12:45 vraiment pour évoquer tous ceux qui ont contribué
12:47 à l'histoire de la diaspora ?
12:49 Morgan Freeman, par exemple, milite pour annuler
12:51 le Black History Month. Et puis il y a
12:53 l'incontournable Proud Winfrey.
12:55 Alors elle, elle est beaucoup plus pragmatique.
12:57 Elle a eu 29 jours, enfin 29 cette année,
12:59 mais pendant les autres 11 mois,
13:01 elle recommande à tous de lire, de regarder des films,
13:03 de visiter des musées ou profiter tout simplement
13:05 de l'art urbain. Ces peintures murales
13:07 qui existent dans toutes les villes des Etats-Unis
13:09 et qui racontent l'histoire des Noirs américains.
13:11 Merci d'avoir suivi ce Hollywood Live
13:13 et à la semaine prochaine. Depuis Los Angeles,
13:15 ciao !
13:17 [Musique]
13:19 [Musique]
13:31 [Sous-titres par Nathalie Coulon]
13:33 [SILENCE]