• il y a 11 mois
Les écoutants du Samu social de Paris croulent sous les demandes d'hébergement d'urgence de personnes en détresse et doivent faire face à une pénurie de places disponibles. Comment évaluer l'urgence de chaque demande ? Comment annoncer à des familles avec des bébés qu'elles dormiront dehors ? Ils nous racontent.

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Transcription
00:00 Si je pouvais l'aider, je le ferais.
00:01 Je suis sûre qu'il n'y a vraiment pas de place.
00:03 Du tout, du tout, du tout.
00:04 115 de Paris, bonjour.
00:10 Bonjour madame.
00:11 Je regarde un petit peu votre dossier.
00:16 D'accord.
00:18 Je ne suis vraiment pas sûre qu'on ait de la place.
00:23 Je pense qu'on n'en a plus.
00:24 Mais je vais aller regarder quand même.
00:27 Je vais aller regarder, mais je crois qu'il n'y a plus de chambre à l'hôtel.
00:30 Et là, du coup, on peut même aller voir plus près.
00:35 Il n'y a pas de place.
00:36 Les chambres pour les familles, c'est que ça.
00:39 Et là, elles sont toutes complètes, à part celle-ci qui est pour quatre personnes et eux, ils sont trois.
00:46 Il y a vraiment très, très, très, très peu de place.
00:53 Pour tout Paris, oui.
00:55 À part pour les familles avec des bébés de moins de trois mois.
00:58 Comme là, l'enfant, il est petit.
01:00 Je vais essayer qu'il soit pris en charge de la même manière que dans les familles où il y a des bébés de moins de trois mois.
01:08 Mais ce n'est pas sûr que ça fonctionne.
01:10 Je vais leur dire qu'il n'y a pas de place.
01:12 Et après, je vais essayer de voir, faire un mail à côté.
01:14 Mais franchement, la plupart du temps, ça ne donne rien.
01:19 Et puis, s'ils ont une place, ce sera pour ce soir.
01:20 De toute façon, ce n'est pas pour très longtemps.
01:24 Allô madame, vous m'entendez ?
01:26 Oui, malheureusement, on n'a pas de place pour ce soir.
01:29 J'aimerais vraiment, vraiment, si j'avais de la place, je vous en donnerais.
01:33 J'aimerais vraiment pouvoir vous aider là tout de suite.
01:35 On n'en a pas.
01:36 Si à un moment, on a des solutions, on vous contactera.
01:40 C'est difficile de trier les priorités parce que toutes les situations, elles sont super prioritaires.
01:48 Il y a eu une réduction du nombre de places énorme.
01:50 Mais du coup, des places, il n'y en a quasiment pas.
01:52 Donc c'est vrai que moi, avant de travailler au 115, ce qui n'était il n'y a pas très longtemps,
01:55 j'étais sûre que les familles n'étaient plus hébergées.
01:57 Je me disais, il y a quand même des familles avec des enfants, etc.
01:59 Et ce n'est pas le cas.
02:00 115 de Paris, bonjour.
02:13 Oui, madame, j'ai bien entendu, merci.
02:15 Alors, ne quittez pas, je regarde votre dossier.
02:17 Donc, vous me disiez que vous aviez un travail et que vous êtes actuellement en période d'essai.
02:22 C'est bien ça ?
02:23 Est-ce que vous pensez que dans votre réseau, si vous cherchez bien,
02:28 il y a forcément une personne qui pourra vous héberger pour la nuit ?
02:31 Ou vraiment là, vous n'avez plus de solution ?
02:34 Le 115 de Paris est saturé.
02:37 Saturé, c'est ce qui signifie qu'il y a plus de demandes que de possibilités de notre côté.
02:41 On n'a pas beaucoup de places.
02:43 Et là, actuellement, on n'a vraiment plus de places à vous proposer.
02:47 Je peux que vous souhaiter beaucoup de courage, madame.
02:49 Bonne soirée, au revoir.
02:51 Bonne soirée.
02:52 Actuellement, il n'y a plus de places.
03:01 Donc, on ne peut rien lui proposer.
03:02 Mais également, il y a le fait que madame, elle a la possibilité de se faire héberger par ses amis.
03:08 Tandis que je sais que dans les prochains appels, une femme sera à la rue sans entourage.
03:13 Donc, je préfère, si il me restait une seule place,
03:16 je préfère garder cette place pour la personne qui n'a pas d'entourage pour l'héberger
03:20 parce qu'elle est son solution.
03:22 Surtout pour les femmes, on a très peu de places au début du métier.
03:25 Et on ne sait pas faire la différence entre quelqu'un qui est vraiment dans une détresse
03:30 et quelqu'un qui est vraiment, vraiment dans une détresse.
03:34 Parce qu'ils sont tous en détresse.
03:36 Mais on apprend à juger le plus grave des plus graves.
03:40 Alors qu'on n'a pas ce recul au début de la carrière.
03:42 Pour nous, tout est grave.
03:44 On veut donner des places à tout le monde.
03:45 Mais malheureusement, on ne peut pas.
03:47 [Musique]

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