La mobilisation des agriculteurs s'est amplifiée ce mercredi et s'est étendue à d'autres régions, dans le but d'obtenir des réponses du gouvernement sur la question de leur rémunération, l'accumulation de normes ou encore sur la taxation du gazole non routier
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00:00 On analyse ça en fait comme un ras-le-bol général de la part des agriculteurs, un ras-le-bol du quotidien.
00:06 Et vous voyez ici ce mouvement, il s'est installé pour durer.
00:09 Vous voyez par exemple ce feu qui a été installé juste derrière moi.
00:13 Et le but aussi c'est de montrer pour les agriculteurs qu'ils sont prêts à rester ici
00:17 tant qu'ils n'auront pas été entendus par le gouvernement.
00:20 Et justement, qu'est-ce qu'ils veulent ces agriculteurs ?
00:22 Eh bien on va le demander à Hugo.
00:24 Hugo, en fait pour vous, qu'est-ce qui est le plus dur au quotidien, qui pèse le plus sur votre activité ?
00:29 Moi je suis installé depuis 4 ans et il y a beaucoup de choses qui sont vraiment différentes de ce qu'on m'avait vendu, de ce que j'avais imaginé.
00:36 Par exemple au quotidien, je me rends compte que le consommateur, le français,
00:41 il ne se rend pas vraiment compte de tous les efforts qu'on fait, de la France, la France agricole.
00:45 Tout ce qu'on est capable de faire, tous les efforts qu'on fait au quotidien pour produire vraiment à la fin un produit de qualité avec des fermes familiales.
00:51 C'est un modèle qui est unique au monde, que tout le monde nous envie.
00:54 Et aujourd'hui, ça ce n'est pas reconnu.
00:56 On fait des efforts depuis des années pour produire de l'énergie, pour faire de l'autoconsommation sur nos fermes, pour que nos fermes soient positives en énergie.
01:02 C'est-à-dire ne plus consommer d'électricité sur les réseaux, mais avoir des trackeurs solaires.
01:06 Parce que vous, vous me disiez par exemple, vous avez des panneaux solaires et vous consommez même, en fait, vous produisez plus que vous consommez.
01:12 Exactement. Nous on a mis en place à mon installation des panneaux solaires, on a planté des haies,
01:16 on a dévié des rivières pour les remettre dans leur lit d'origine, ce qui avait été fait pendant le remembrement.
01:21 On a fait plein de choses que nous demandent nos élus, que nous proposent, des solutions que nos ingénieurs qui travaillent autour de nous nous proposent.
01:28 Ça c'est plein d'efforts qu'on fait et personne n'en parle jamais.
01:31 On parle tout le temps de l'agriculture du côté négatif, pour rajouter des normes, pour rajouter des choses comme ça.
01:36 Moi en 4 ans, j'ai vu mon métier changer. Je me suis installé, j'ai connu le parcours d'installation, je vais dire.
01:42 Et aujourd'hui, mon grand frère s'est installé avec moi et ça s'est complexifié, mais incroyablement en 4 ans.
01:48 Et ça je me dis, mais c'est pas possible, nous on a la chance d'être issus de l'agriculture, moi-même.
01:52 Mais je me dis, quelqu'un qui n'est pas issu de l'agriculture, qui veut exercer ce métier, j'imagine mal comment il peut faire.
01:56 Nous on connaît la popote des papiers administratifs, des contacts, qu'il faut contacter, tout ça.
02:00 Mais vraiment, le gouvernement, si vous m'écoutez, il faut vraiment simplifier tout ça.
02:05 Il faut nous écouter, et aussi les médias et les gens qui sont français, qui sont consommateurs,
02:11 il faut qu'ils se rendent compte de tous les efforts qu'on fait.
02:13 On est le seul région de France capable de produire des porcs sans antibiotiques.
02:17 Donc ça c'est des choses... Avec le porc en Bretagne, ici, il y a des coopératives qui produisent des médicaments avec les déchets issus du porc.
02:24 On est la seule région au monde capable de faire ça.
02:28 Tout ça c'est plein d'efforts qu'on fait, qui ne sont pas reconnus, qu'on ne parle jamais.
02:32 Et bien justement, on en parle ce soir, et vous voyez, c'est ça qui est important, c'est que ce soir, votre message il est passé, il a été entendu.
02:37 Et vous voyez, c'est ce que veulent les agriculteurs ici présents, ils veulent être entendus,
02:41 que ce soit évidemment par le gouvernement, et même, vous l'avez entendu ce que disait Hugo, par l'ensemble des français.