Thomas Sotto reçoit Arnaud Rousseau, président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), sur le plateau des 4 Vérités.
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00:00 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Arnaud Rousseau.
00:05 Je voudrais pour commencer qu'on évoque, que vous nous disiez quelques mots d'Alexandra Sonnac,
00:09 cette femme de 36 ans, elle était agricultrice, elle était mère de famille,
00:13 sa fille 12 ans, Camille, comme elle, a été tuée hier dans un accident de voiture
00:17 au niveau d'un barrage à Pamier dans la Riège.
00:20 Écoutez, oui, c'est une terrible nouvelle que nous avons appris hier matin,
00:23 de cet accident à Pamier, de cette mère de famille qui dormait avec son mari et sa fille.
00:29 Cet accident qui nous a tous bouleversés, elle était adhérente de notre syndicat,
00:34 l'agriculture qui lui coulait dans les veines et évidemment aujourd'hui on est tous sonnés.
00:38 Sonnés mais en même temps déterminés, déterminés à ce qu'on puisse poursuivre
00:42 cette action de colère qui s'exprime, parce que finalement ce qui se pose comme question,
00:46 c'est qu'est-ce qu'on veut demain en France dans nos assiettes ?
00:48 Et c'était ça le combat de cette femme aussi,
00:50 et donc ça nous oblige aujourd'hui à poursuivre cette action et à obtenir des résultats.
00:55 On précise qu'une cagnotte solidaire va être créée pour aider les survivants de cette famille,
00:58 où il reste le papa et sa plus jeune fille.
01:00 Vous parliez de cette colère, regardez la question que pose le Béry républicain ce matin.
01:04 Jusqu'où montra la colère ? Qu'est-ce que vous répondez à cette question ?
01:08 J'ai envie de renvoyer les responsabilités où elles se trouvent, Thomas Soto.
01:11 Vous savez, nous ce qu'on demande, c'est qu'on puisse rapidement avoir des décisions.
01:16 Cette colère, elle est inédite pour le monde agricole.
01:18 Ça fait très très longtemps qu'on n'a pas eu un tel niveau d'engagement.
01:21 Encore tout à l'heure, dans l'Ardèche, une mobilisation sans précédent.
01:26 Le responsable local me disait qu'il n'avait jamais vu ça.
01:30 Ce qu'on demande nous, c'est que les décisions puissent être prises.
01:32 Je le dis parce que ce n'est pas une décision.
01:35 Vous savez, on a tellement empilé depuis des années tant de contraintes
01:39 qu'aujourd'hui, ce qui est remis en cause pour l'agriculteur, c'est sa liberté à faire son métier.
01:43 Vous savez, c'est ce bon sens paysan qui est tous les jours un peu plus attaqué.
01:48 Et ça, les agriculteurs ne le supportent plus.
01:50 Et donc, ce n'est pas une mesure.
01:51 Vous voyez, on n'est pas dans de la communication.
01:53 On a besoin en profondeur d'aller reviter la manière dont on veut conserver notre agriculture en France.
01:57 On va venir dans un instant sur les propositions.
01:59 Est-ce que vous attendez du gouvernement ?
02:00 Mais d'abord, peut-être nous décrire la situation ce matin.
02:03 On sait qu'il y a des blocages, notamment sur la roca de Bordeaux.
02:06 On en parlait tout à l'heure du côté de Strasbourg également.
02:09 Quelle est la situation ?
02:10 Combien de départements sont touchés ?
02:11 Est-ce qu'on est face à un mouvement qui s'étend ?
02:13 Quelles informations vous remontent du terrain ?
02:15 Oui, hier soir, on a fait un point de situation et c'est d'ici vendredi,
02:19 près de 85 départements qui vont mener des actions.
02:22 Alors de manière continue ou sporadique, parce qu'il faut aussi tenir dans la durée
02:26 et c'est tout l'enjeu de ce rapport de force si je puis dire.
02:30 Tous les départements du Nord, du Sud, de l'Est, de l'Ouest,
02:32 tout le monde va sortir à un moment ou à un autre.
02:35 Je voudrais dire aussi qu'on n'est pas là pour embêter les Français.
02:38 Nous, on préfère être sur nos fermes.
02:39 Mais que dans le moment dans lequel on est, on n'a pas le choix.
02:41 On est obligé d'y aller.
02:43 Et vous avez compris qu'il n'y a pas d'esprit de recul dans ce qui est en train de se passer.
02:45 Donc voilà, il faut maintenant qu'on aille vite.
02:48 Pas d'esprit de recul, c'est-à-dire que vous irez au bout coûte que coûte.
02:51 Écoutez, encore une fois, je l'ai dit, j'appelle au calme
02:55 et à surtout ne pas utiliser la violence.
02:57 Parce que dans le moment dans lequel on est, c'est trop grave pour que finalement...
03:00 Ça c'est important, vous appelez à ne pas utiliser la violence.
03:01 Mais est-ce que vous appelez ce matin à amplifier encore le mouvement pacifiquement ?
03:05 C'est déjà fait Thomas Soto, ça va monter, on le sait.
03:08 Tous les départements nous ont envoyé leur lieu d'intervention,
03:12 comment ça se fait, en lien avec les préfectures.
03:13 Donc le sujet, c'est pareil, est-ce que ça va monter ?
03:15 Est-ce que bloquer le pays est un objectif ?
03:17 Non, pas du tout.
03:18 Bloquer le pays, c'est un moyen pour obtenir rapidement des décisions.
03:21 Et encore une fois, on est conscient...
03:22 Donc vous n'excluez, pardon, mais c'est important,
03:24 vous n'excluez pas un blocage du pays pour être entendu à la hauteur de vos attentes ?
03:27 Vous savez, une fois que la mèche est allumée,
03:30 les ex-réculteurs, encore une fois, veulent aller jusqu'au bout.
03:32 Il n'y a pas d'esprit de recul.
03:33 Ce qui permettra que chacun rentre chez lui de manière apaisée,
03:37 c'est qu'ils comprennent, encore une fois,
03:39 pas seulement avec des déclarations, avec des mesures très concrètes,
03:41 que les choses vont changer.
03:43 Pas simplement, encore une fois, une mesure, un point spécifique,
03:46 mais l'état d'esprit qui prévaut,
03:47 qui fait aujourd'hui que, dans la liberté d'entreprendre,
03:51 avec des normes, elles sont nécessaires,
03:53 mais elles sont tellement accumulatives qu'aujourd'hui, on ne sait plus faire.
03:55 Quand un agriculteur se voit contraint à des dates
03:59 pour répandre son fumier, pour répandre ses engrais,
04:01 c'est quelque chose qui n'est pas corrélé avec la météo.
04:03 On voit bien que la météo aujourd'hui est en train de changer.
04:05 On ne peut pas avoir régulé notre métier avec des mesures administratives,
04:08 ce n'est pas possible.
04:08 Est-ce que vous dites aujourd'hui, il faut aussi rentrer dans les grandes villes ?
04:11 Est-ce que Paris est un objectif, par exemple ?
04:13 Est-ce qu'on peut imaginer, est-ce que vous souhaitez des mobilisations,
04:16 encore une fois, vous l'avez dit, pacifiques, dans Paris ?
04:19 Non, à ce stade, ce n'est pas une option,
04:22 mais encore une fois, tout dépendra de la manière dont les réponses sont formulées.
04:25 Je n'exclus aucune option.
04:27 Nous n'excluons aucune option.
04:29 Tout simplement parce que, encore une fois, on veut occuper le terrain.
04:32 Vous savez, Paris, ce n'est pas le lieu de vie des agriculteurs.
04:36 Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, les grandes villes.
04:38 Non, mais voilà, si les choses ne devaient pas être entendues,
04:41 si finalement, il y avait une forme de mépris ou une forme d'incapacité à répondre à la question,
04:46 les choses pourraient évoluer.
04:47 À ce stade, ce qui compte, c'est d'occuper le terrain
04:49 pour montrer que partout en France, la colère est là,
04:52 et ensuite, obtenir rapidement des réponses.
04:54 Voilà quel est notre objectif à ce stade.
04:55 Le gouvernement a annoncé des premières mesures dès vendredi.
04:57 Est-ce que vous souhaitez que le Premier ministre vienne vous rencontrer sur des barrages ?
05:01 Avant, beaucoup s'étonnent, lui qui fait beaucoup de déplacements,
05:04 qu'il ne soit pas encore venu.
05:05 Est-ce que ça vous pose problème ?
05:07 Je l'ai vu lundi soir.
05:08 Vous savez qu'à Matignon, avec mon collègue des jeunes agriculteurs, Arnaud Gayot,
05:13 on lui a demandé d'aller sur le terrain.
05:14 Parce que, encore une fois, les agriculteurs...
05:16 Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
05:16 Il nous a dit qu'il y irait.
05:17 Mais quand ?
05:18 Il nous a dit qu'il y irait.
05:18 Écoutez, il faudra lui poser la question.
05:20 Moi, je ne suis pas son chef de cabinet.
05:22 Mais en tous les cas, c'est nécessaire qu'il aille sur le terrain,
05:25 au même titre que le ministre de l'Agriculture aille sur le terrain.
05:27 Alors le ministre de l'Agriculture, il y était hier soir.
05:29 Il est allé à Pamier dans l'Ariège suite à l'accident.
05:31 Bien sûr, mais vous voyez bien que la circonstance faisait qu'évidemment,
05:35 il aille dans l'Ariège.
05:36 Mais on a besoin d'aller échanger avec les gens qui sont en front de l'ensemble.
05:39 Ça veut dire, pardon, que vous ne souhaitez pas que Gabriel Attal
05:41 attende vendredi et les annonces qu'il fera pour venir à votre compte ?
05:44 Il faut qu'il vienne avant ?
05:46 Je ne gère pas l'agenda du Premier ministre.
05:48 Moi, je dis qu'on a besoin d'une réponse rapide.
05:50 On comprend qu'il faille quelques jours pour caler les choses.
05:53 Moi, je veux dire que s'il faut attendre une journée supplémentaire
05:56 pour avoir des mesures en profondeur, on est prêt à attendre.
05:59 Mais en tous les cas, vendredi, il ne faudra pas nous faire le coup de la communication
06:02 parce que ça, ça ne passera pas.
06:03 Les problèmes qui vous pourrissent le quotidien et la vie sont nombreux.
06:05 Ils sont variés, ils sont complexes, ils sont parfois insaisissables
06:08 et ils ne sont jamais simples à résoudre.
06:09 Il faut bien le reconnaître.
06:10 Quelles sont les deux ou trois mesures que vous souhaitez que le gouvernement annonce ?
06:16 Alors d'abord, on a des mesures au niveau européen
06:19 qui tiennent à des décisions européennes sur la politique agricole commune,
06:22 qui est un financement important pour l'agriculture.
06:25 Donc, j'essaie aussi de rester équilibré.
06:27 L'agriculture, premier budget européen.
06:28 Absolument, un peu plus de 28% du budget européen.
06:30 Et qui aide beaucoup les agriculteurs avec la pêche.
06:32 Et qui aide beaucoup les agriculteurs.
06:33 Mais soyons concrets, quand on nous impose, dans le cadre européen,
06:36 4% dès cette année de jachères obligatoires,
06:39 alors que vous l'avez dit il y a quelques secondes sur votre plateau,
06:42 l'inflation alimentaire gâte les Français, il y a de plus en plus d'importations.
06:45 Thomas Soto, on importe plus de 50% de nos volailles,
06:49 60% de nos légumes, 40% de nos légumes, 60% de nos fruits,
06:55 25% de notre biodémoïde et je pourrais continuer.
06:57 C'est un tiers de notre alimentation qui est importée.
06:59 Donc, vous demandez la suspension des 4% de jachères immédiates ?
07:02 Immédiates.
07:03 Dès cette année, on demande aussi que des mesures qui concernent,
07:06 par exemple, les prairies, sur des ratios,
07:09 qui vont conduire à ce que des gens qui ont arrêté l'élevage
07:12 soient obligés d'implanter des prairies.
07:13 On marche sur la tête.
07:15 On veut, par exemple, que sur des directives
07:17 qui veulent classer l'élevage comme étant industriel,
07:19 on ne compare pas un élevage ukrainien à un million de poules
07:22 avec un élevage breton de 21 500 poules pondeuses.
07:25 Tout ça, c'est incompréhensible.
07:26 Après, il y a le niveau national.
07:28 Sur les premières mesures, vous demandez au gouvernement
07:30 de rentrer dans un bras de fer avec l'Europe sur ces questions-là.
07:32 Les 4% de jachères, on dit non, on dit stop.
07:34 Mais un bras de fer, je veux juste rappeler que nos amis allemands,
07:38 italiens, tout le monde en ce moment est en train de dire
07:40 ça ne fonctionne pas.
07:42 Donc, je ne sais pas si c'est un bras de fer ou si simplement
07:44 finaliser quelque chose que tout le monde comprend aujourd'hui.
07:46 En tout cas, pour vous, ça fait partie des sujets non négociables ?
07:48 Oui, absolument. C'est essentiel qu'on puisse avoir une PAC
07:51 qui colle à la réalité de la vie des agriculteurs européens.
07:54 Et alors, au niveau national ?
07:55 Au niveau national, on a besoin d'actions concrètes
07:57 sur la suradministration.
07:58 Aujourd'hui, un agriculteur, il passe de trop nombreuses heures
08:02 à remplir des papiers.
08:03 On nous parle d'intelligence artificielle.
08:05 Moi, toute la journée, on me demande de remplir des serfas
08:07 sur lesquelles on me demande mon nom, mon prénom, l'âge du capitaine,
08:12 le siret de mon entreprise.
08:13 Enfin, il faut qu'on avance sur ces sujets, sur les normes.
08:17 On ne peut pas être contrôlé en permanence.
08:19 C'est normal d'être contrôlé quand vous avez de l'argent public.
08:21 Mais aujourd'hui, on peut avoir 5, 6, 7 contrôles différents
08:23 dans une année.
08:24 Ça, ce n'est pas tenable.
08:26 Il y a l'idée que finalement, on serait des espèces de délinquants
08:28 en puissance.
08:28 Les agriculteurs ne le supportent pas.
08:30 Donc, il faut qu'on remette de la confiance.
08:32 Il faut qu'on aille vite.
08:33 Très concrètement, par exemple, sur les zones de non-traitement,
08:36 qui est une surtransposition française.
08:39 On a besoin de dire que, un, on protège la population,
08:42 deux, qu'il y a des sujets de santé publique,
08:43 mais qu'il y a des solutions techniques aujourd'hui
08:45 qui permettent de lever ces ambiguïtés.
08:47 Et je pourrais vous citer des exemples pleins dans l'élevage,
08:51 dans la viticulture, qui aujourd'hui nous imposent
08:54 des calendriers qui mènent les agriculteurs finalement
08:57 à être encore une fois des délinquants en puissance,
08:59 alors que ce sont des gens honnêtes.
09:00 – Pardon de revenir à des mesures très concrètes et très immédiates.
09:03 Votre collègue de la coordination rurale, Véronique Lefloque,
09:05 a demandé une année blanche sur les échéances bancaires,
09:08 ainsi qu'une exonération totale des taxes qui touchent l'énergie
09:11 et notamment les carburants agricoles.
09:13 Est-ce que ça, vous le demandez aussi ?
09:14 Est-ce que ça, ça doit être annoncé vendredi au plus tard ?
09:16 – Oui, on demande ça, mais on demande beaucoup plus.
09:18 On sortira dès cet après-midi à la FNSFA
09:21 le catalogue de l'ensemble de nos revendications.
09:23 – Il en va combien ?
09:24 – Écoutez, au moment où on se parle, plus d'une quarantaine.
09:27 Parce que je vous ai expliqué, vous savez, c'est le fossé qui se sédimente.
09:30 Il y a des couches qui s'amoncèlent et puis à un moment, le fossé déborde.
09:34 Donc le sujet, c'est de revenir à une forme de bon sens
09:37 qui fait que toutes les mesures qui nous embêtent depuis 20 ans
09:41 puissent être remises en cause.
09:42 Voilà, donc on va produire ça cet après-midi, ce sera très précis
09:45 et c'est ça qu'on demande de mettre en place.
09:47 – Il faudra l'ensemble des mesures ?
09:48 – Absolument.
09:48 – Pour mettre fin à la crise ?
09:49 – Ce ne sera pas "on en prendra quelques-unes".
09:52 C'est l'intégralité de ces mesures qu'il faut qu'on puisse mettre en place.
09:54 – Non négociables ?
09:55 – Oui, aujourd'hui, on a besoin de donner le signe qu'on veut avancer.
09:59 Vous savez, l'agriculteur, et je veux le dire aussi, il a besoin de se projeter.
10:02 On ne peut pas simplement être dans une vision de l'agriculture qui se paupérisera.
10:05 On a besoin qu'il va mourir.
10:07 On a besoin de renouveler la moitié des agriculteurs dans les 10 ans qui viennent.
10:10 Il faut qu'on donne de l'espoir, il faut qu'on donne de la dynamique.
10:12 On a besoin d'aller de l'avant.
10:14 Les agriculteurs, ils croient en leur métier.
10:16 – Est-ce qu'il y a un peu d'affect dans tout ça ?
10:17 Un peu de désamour, en quelque sorte ?
10:18 Une lassitude de ne pas être assez aimé, d'être trop souvent montré du doigt ?
10:21 Vous parliez de ce qui est le terme "délinquant" tout à l'heure.
10:24 – Mais oui, parce que vous savez, les agriculteurs,
10:25 c'est aussi des gens qui ont une forme de fierté du métier qu'ils font,
10:29 qui sont viscéralement attachés à leur terroir, à leur production,
10:33 qui ne sont pas les mêmes du nord au sud.
10:35 On parle toujours du modèle agricole, mais il n'y a pas un modèle agricole.
10:38 Il suffit d'aller sur le terrain, rencontrer les producteurs.
10:40 Les gens sont fiers de là où ils habitent, du produit qu'ils font.
10:43 Donc évidemment, il y a beaucoup d'émotion dans le moment dans lequel on est.
10:46 Et c'est ça aussi qui fait la colère.
10:48 Mais aujourd'hui, la détermination, vous l'avez compris, elle est totale.
10:50 Et donc maintenant, il faut des résultats.
10:51 – Merci beaucoup Arnaud Rousseau d'être venu dans les 4D.
10:53 Bonne journée à vous. – Merci.
10:55 – Merci à tous les deux.
10:56 Merci également à Fabrice Peuneau qui a traduit cette interview en langue des signes.