C'est un reste à charge, que l'on paye parfois sans s'en rendre compte: pour une boîte de médicaments, elle passe de 50 centimes à 1 euro, pour une consultation chez le médecin, de 1 euro à 2 euros.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Nicolas, la santé va nous coûter plus cher à partir du deuxième trimestre de cette année. Qu'est-ce qui se prépare ?
00:08 On va doubler les franchises médicales. Le projet a été connu depuis l'été dernier. Il avait été rappelé par Emmanuel Macron le 16 janvier
00:14 lors de la conférence de presse. Il est engagé depuis hier par le gouvernement. C'est le reste à charge qu'on met de sa poche.
00:19 Pour une boîte de médicaments, ce sera plus 50 centimes mais 1 euro. Pour un acte paramédical comme par exemple de l'imagerie ou encore des analyses de sang,
00:26 ce sera plus 1 euro mais 2 euros. Pour aller chez le médecin, plus 1 euro mais 2 euros. Et les transports sanitaires en dehors, les transports d'urgence,
00:33 ce sera plus 2 euros mais 4 euros. Il y a quand même trois points importants. Il y a un plafond annuel en mondes en maximum qui est inchangé.
00:39 Ces tarifs ont vu le jour sous Nicolas Sarkozy, 2004-2008. Ils n'avaient pas bougé depuis. Le plafond, lui, ne bouge pas. 50 euros maximum.
00:46 Donc ça veut dire que les gens qui ont des pathologies lourdes ne vont pas se ruiner avec la santé. Les ALD, affections de longue durée,
00:52 restent prises en charge à 100 %. Il y a trois catégories de gens épargnés par cette hausse. Les mineurs, les femmes enceintes qui bénéficient de l'assurance maternité,
01:02 qui couvrent 100 % des soins, et également les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire. C'est le nouveau nom de la fameuse CMUC.
01:09 Vous nous rappelez pourquoi cette hausse intervient maintenant ?
01:12 Le discours politique qui est tenu, c'est qu'il faut responsabiliser les gens, les patients. Sauf que le patient, ce n'est pas lui qui presse qu'il y a des médicaments.
01:18 C'est le médecin quand même. Il ne faudrait pas l'oublier. Et puis rappelez que la santé n'est pas gratuite. C'est vrai que souvent on dit santé, éducation, c'est gratuit.
01:25 Non, ça coûte quelque chose quand même. Après, il y a un objectif purement économique. Il y a un trou de 10 milliards dans la sécurité sociale cette année.
01:31 Il faut faire des économies. 800 millions d'euros sont attendus avec cette mesure.
01:35 On en est où en termes de reste à charge sur les dépenses de soins ?
01:39 Alors la France a toujours le reste à charge le plus bas des pays de l'OCDE malgré cette mesure. On est à peu près équivalent avec le Luxembourg.
01:46 La facture moyenne de santé d'un Français aujourd'hui, c'est 3 500 euros par an. Et le reste à charge avoisine les 250 euros.
01:58 Je rappelle qu'il y a quand même des restes à charge zéro pour 5 200 000 bénéficiaires de la complémentaire Santé solidaire et également pour plus de 11 millions de malades d'affection longue durée.
02:09 Il y a eu aussi un reste à charge zéro en 2020 sur l'optique et le dentaire et est venu s'ajouter les prothèses auditives en 2021.
02:17 Pour la mesure qu'on fait améliorer, c'est clairement une hausse des prix pour aller faire des économies à effet immédiat.
02:21 Maintenant, la bonne solution qui n'est pas effet immédiat, c'est le fameux travailler plus, faire travailler plus de monde dans notre pays.
02:28 Donc, augmenter le taux d'emploi, augmenter les cotisations sociales, augmenter les recettes sociales, baisser les dépenses d'assurance chômage.
02:36 C'est ça évidemment la bonne solution.
02:38 Merci Nicolas.