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00:00 – Les datas dans le foot, je vous laisse aller prendre la main, vous vous installez,
00:04 elles ont été rejetées pendant de très nombreuses années.
00:07 Aujourd'hui, elles sont omniprésentes.
00:09 Quelle place prennent les datas et jusqu'où le foot doit-il s'en servir Bruno ?
00:13 – Oui, alors les datas et même l'IA, l'intelligence artificielle,
00:17 parce qu'on a des données et après avec l'intelligence artificielle, on les exploite.
00:21 Donc je vous ai fait en deux temps.
00:23 D'abord ces datas pour analyser un joueur en particulier
00:28 et on fera ensuite pour analyser une équipe.
00:30 Mais d'abord sur un joueur et parlons du mercato.
00:34 Par exemple, les clubs en ce moment,
00:36 vous avez des clubs qui cherchent un joueur plutôt qu'un autre,
00:39 qui perdent un joueur, qui vont en chercher un autre.
00:41 Les datas sont essentielles dans cette recherche.
00:44 Comme exemple, je vous ai pris Brighton.
00:46 Brighton, en Angleterre, vous avez Brighton, vous avez Brentford,
00:48 ce sont deux clubs qui utilisent beaucoup les datas.
00:51 Et cet été, ils ont perdu Caicedo.
00:54 Pour combien à Chelsea, Dominique ?
00:56 - 80, 90 ? - Non, on n'a pas franchi les 100 millions.
00:59 - Je crois que c'est plus de 100 millions d'euros.
01:01 Ils ont perdu Caicedo.
01:03 Et en fait, ils ont perdu Caicedo pour aller chercher un joueur
01:06 qui n'était pas titulaire en Ligue 1, le jeune Baleba.
01:10 Et on s'est beaucoup posé de questions.
01:12 Et regardez, quand on regarde les datas,
01:14 ça veut dire là, on vous les a schématisées ces datas,
01:17 sur ce diagramme, où vous voyez ici Caicedo, ici Baleba,
01:24 avec 9 critères qu'on prend sur défensif, sur offensif et sur la finition.
01:33 Et regardez ces deux schémas.
01:35 Oui, ils se ressemblent.
01:37 Donc en fait, la data de Brighton a orienté Brighton,
01:42 qui perdait Caicedo, sur Baleba,
01:44 alors que ce n'est pas forcément là qu'on serait allé le chercher, à Lille.
01:48 Et regardez ce que ça donne en images.
01:50 Parce que oui, vous allez me dire, bon, OK, des datas,
01:52 mais regardez ce que ça donne en images.
01:54 Caicedo, offensivement, il a des jambes, il a du volume,
01:57 il se projette, il projette avec le ballon,
02:00 il est très bon pour casser des lignes vers l'avant avec le ballon.
02:04 Baleba, qu'est-ce que ça donne pour se projeter dans ce projet de jeu de Brighton ?
02:08 Ben oui, pareil, il est capable, il est puissant,
02:11 il a des jambes, de sortir, d'être propre techniquement,
02:13 il est capable de le faire offensivement et défensivement de la même manière.
02:18 On l'a vu sur les deux schémas.
02:19 Regardez défensivement, ce sont des joueurs qui explosent à la récupération.
02:23 On voit Caicedo ici qui va venir aider au pressing de Brighton.
02:28 Une flèche, clac, il vient, il récupère pour se projeter vers l'avant.
02:32 Donc il avait cette qualité, il a cette qualité,
02:34 il a Chelsea avec cette qualité, Caicedo.
02:36 Et Baleba, est-ce qu'il en est capable ?
02:39 Baleba, aujourd'hui, regardez ses jambes,
02:41 il les met au profit de la récupération, de la projection, on l'a déjà vu.
02:46 Mais vous allez voir que sur cette situation, ils vont perdre le ballon.
02:50 Il ne s'arrête pas, il récupère immédiatement le ballon.
02:53 C'est grâce à lui que la situation va se découler.
02:56 On vous a laissé parce que ça aboutit sur une bonne situation.
03:00 Mais ces jambes à la récupération que Brighton avait vues à Lille,
03:04 là où nous, on n'avait pas forcément vu grand-chose.
03:07 – Donc on l'a compris, pour recruter, c'est primordial.
03:10 Aujourd'hui, en tout cas, c'est moderne et c'est ce que beaucoup de clubs utilisent.
03:14 – Oui, à Toulouse, on en a parlé en France.
03:16 – Il y en a même en Ligue 2.
03:17 – Mais il y en a en Ligue 2, mais en Ligue 1.
03:19 Mais tous les clubs utilisent la data, l'intelligence artificielle
03:22 pour orienter les profils des joueurs que l'on souhaite.
03:25 – Pour suivre un joueur aussi, sans forcément parler de recrutement,
03:28 un joueur que l'on va affronter, un joueur qui fait partie de notre équipe ?
03:30 – Alors oui, et là, la data est très, très importante.
03:33 Alors, à la fois dans la vie de tous les jours, on en parlera un peu après,
03:38 mais aussi au niveau des performances.
03:40 Au niveau des performances, je vous ai pris la data de Rodry et de Ugarte.
03:47 Regardez ces deux joueurs, donc Rodry, Manchester City, Ugarte,
03:51 deux joueurs au même poste, Sentinel devant la défense,
03:54 à peu près le même nombre de minutes jouées, et regardez la data, ce qu'elle nous dit.
03:57 Ce sont deux joueurs en pourcentage de passes réussies
04:00 qui sont entre 9 et 10 passes réussies sur 10.
04:03 Alors, vous allez me dire, ah ben alors, Rodry et Ugarte,
04:07 la data nous dit que deux joueurs super techniques.
04:10 – Ils ne font pas les mêmes passes.
04:11 – Mais voilà, il faut voir, il faut aller plus loin,
04:13 il faut aller plus loin dans la data, parce que ça, c'est une première analyse,
04:18 mais regardez, je vous ai laissé ça, et regardez une deuxième analyse
04:21 que moi je vais chercher plus, ou que des spécialistes vont plus aller vers
04:25 ce genre de stats, les passes qui cassent les lignes.
04:28 Ça veut dire qu'on peut faire une passe à côté à mon défenseur central, c'est facile,
04:33 par contre, une passe qui casse lignes, Rodry, depuis le début de saison,
04:36 il en a fait 100, Monsieur Ugarte, il en a fait 4 fois moins.
04:41 Et autre chose, quand on a le ballon, il faut être capable,
04:44 quand on est milieu de terrain, d'avancer avec ce ballon,
04:47 parce que c'est bien joli de faire des passes réussies,
04:49 mais il faut être capable de casser des lignes avec le ballon.
04:52 Rodry, c'est 37 passes depuis le début de saison, Ugarte, c'est 8.
04:56 Voilà, là, ce sont des vraies datas qui nous donnent une information fiable
05:01 sur ce qu'est le joueur, et là, on peut vraiment comparer les joueurs.
05:04 Donc non, Ugarte n'est pas Rodry.
05:07 – Ça, on pouvait l'imaginer, Ugarte arrive au PSG, Rodry est installé
05:14 et est l'un des hommes clés de Manchester City.
05:16 Est-ce que visuellement, les statistiques que vous avez analysées, vous les retrouvez ?
05:19 – Oui, parce que regardez Rodry, et c'est là où on voit la grosse différence.
05:23 Je vais vous montrer des situations qu'on ne voit pas avec Ugarte.
05:27 Rodry, ici, contre Sheffield, quand tout à l'heure, je vous parlais de progression,
05:31 de casser des lignes en progressant avec le ballon,
05:34 il est capable de prendre, de casser la ligne des milieux et même d'aller terminer.
05:38 Est-ce que vous avez vu Ugarte faire ça ? Jamais.
05:40 C'est une qualité technique.
05:41 La progression, je vous l'ai dit, elle est aussi par la passe.
05:44 La passe, quand vous regardez ses passes, je l'ai regardée ici,
05:48 vous avez une première ligne, une deuxième ligne,
05:51 il a vu l'appel dans le dos de Foden, cette passe-là,
05:55 oui, peut-être que 9 fois sur 10, il ne va pas la réussir,
05:58 mais ça, on voit vraiment la qualité technique.
06:00 Et ça, Ugarte n'est pas capable de le faire.
06:02 Donc, la data au service du joueur, dans l'analyse,
06:05 il faut vraiment la choisir pour être pointu et pour être juste.
06:09 – Pendant que vous venez vous réinstaller, Bruno, ça sert aussi dans le quotidien,
06:13 l'entraînement chaque matin ?
06:14 – Alors, c'est très pointu aujourd'hui,
06:16 et je pense que ce n'est pas simplement dans mon sport, dans le football,
06:20 mais aujourd'hui, un joueur, quand on est en club,
06:23 club de haut niveau, vous allez à Monaco, vous allez à Nice,
06:25 je suis allé voir comment il travaille un peu,
06:27 il y a tout un scan du joueur le matin pour savoir dans quel état il est.
06:32 On ne l'envoie pas sur le terrain sans savoir si ses muscles sont chauds,
06:35 sans savoir s'il est prêt mentalement, s'il a bien dormi.
06:38 Je ne sais pas si vous avez lu, il y a des joueurs qui ont des bagues
06:41 pendant la nuit pour savoir s'ils ont bien dormi, si la qualité du sommeil est bonne.
06:46 Tout ça, c'est des chiffres, des chiffres qui sont compilés.
06:48 On va même regarder les CPK qu'il y a dans le sang pour savoir s'il y a de la fatigue.
06:53 Donc, il y a énormément de chiffres de suivi pour prévenir des blessures,
06:57 pour être sûr de la performance des joueurs, donc des datas aujourd'hui.
07:01 – C'est un outil absolument formidable, vraiment, qui a encore à exploiter.
07:06 Maintenant, c'est aussi une avalanche de chiffres et de données,
07:10 parce que ça peut partir dans… On peut tout mesurer, en fait, quasiment.
07:14 Ça fait développer des services, on va dire, carrément à l'intérieur des clubs.
07:19 Il ne faut pas que les gens qui décident, au final,
07:23 se laissent ensevelir aussi par les chiffres et par les datas.
07:26 Je pense qu'il faut… – Il faut savoir faire des choix aussi.
07:29 – Non, non, mais c'est un outil, il faut savoir s'en servir.
07:32 Il faut savoir qu'est-ce qu'on veut précisément aller chercher dedans
07:35 pour ne pas prendre tout ça sur la tête.
07:38 Et puis, malgré tout, il faut que dans les choix, on conserve une dimension humaine.
07:43 C'est-à-dire qu'il y a des choses qui ne se mesurent pas.
07:45 Le caractère d'un joueur, la manière dont il va interagir
07:49 avec ses partenaires dans le vestiaire, le relationnel, tout ça,
07:52 l'enquête de personnalité, d'ailleurs les clubs le font.
07:55 Il faut absolument que ça continue à exister,
07:57 parce qu'on ne peut pas juger un joueur, même si tout ça est très très riche,
08:00 que là-dessus.
08:01 – Non, mais le caractère, Robin, au rugby, par exemple.
08:04 – Je pense que là, on ne va pas sans l'autre.
08:05 C'est sûr que c'est une progression,
08:08 pendant le foot, dans le rugby, c'est plus récent.
08:09 – Un buteur capable de marquer la pénalité de la gagne,
08:13 ça peut se calculer, finalement.
08:14 – Oui, oui, bien sûr, ça c'est des chiffres.
08:17 J'ai fait quelques recherches concernant le rugby.
08:19 J'ai une question pour vous.
08:19 Est-ce que vous savez combien de données sont récoltées dans un match de rugby ?
08:24 – Pour les 45 joueurs qui…
08:27 Voilà, les 40 joueurs.
08:28 – Non, mais c'est énorme, on est en des milliers.
08:30 – Des milliers, des centaines de millions.
08:31 – 360 000 données, alors effectivement,
08:33 quand le dominique, il faut savoir les trier.
08:35 Le 15 de France, depuis que Fabien Galtier est arrivé,
08:37 s'est doté d'un "data scientist",
08:39 c'est-à-dire qu'un chef des datas, pour justement trier ces données.
08:44 Mais ce qui est très intéressant aujourd'hui dans le rugby,
08:46 même si l'humain est évidemment très important,
08:48 comme dans tout groupe sportif,
08:50 c'est qu'aujourd'hui, les datas servent à Fabien Galtier à prendre des décisions,
08:56 à savoir comment on va jouer, quel joueur on va aligner.
08:58 Bruno parlait des prises de sang qui sont faites sur des joueurs,
09:01 pour savoir dans quel état physique ils sont.
09:03 C'est aussi présent dans le rugby, c'est assez récent,
09:06 mais c'est quelque chose de révolutionnaire, de fascinant aussi,
09:09 à condition de bien s'en servir bien entendu,
09:10 mais je pense qu'aujourd'hui, les clubs sont bien dotés par rapport à ça.
09:14 – Et là, on l'a vu, Bruno, il restait centré sur les joueurs,
09:17 mais ça s'applique aussi dans la préparation des matchs.
09:19 – Surtout.
09:20 – Les temps forts de son équipe,
09:23 ce que l'adversaire est capable de faire ou de ne pas faire,
09:25 enfin, tout se mesure.
09:26 – Après, par rapport au rugby, je rebondis juste,
09:28 il y a aussi, même, enfin, peut-être qu'il y a plus de petits niveaux,
09:30 mais en top 14, Moulak, il a dit à une conférence à Agen,
09:33 je crois que c'était en début, enfin en fin d'année dernière plutôt,
09:36 fin 2023, que s'il avait dû écouter les datas,
09:38 il aurait sorti Romain Tamac dix minutes avant ce fameux décès de la gagne.
09:43 – Mais c'est pour ça qu'on prend aussi en compte Moulan,
09:46 et on sait qu'on ne le sort pas.
09:48 – Et aussi que, en fait, c'est Julien Pissionne,
09:53 qui est responsable du département des sports et de la performance dans l'FFR,
09:56 qui dit qu'en fait, la data, dans l'analyse d'un match,
09:59 c'est avoir un avantage concurrentiel sur la prise de décision.
10:02 Il l'a expliqué, je pense, Romain, vous l'avez vu,
10:05 sur le match d'ouverture de la France contre la Nouvelle-Zélande.
10:08 Il expliquait, par exemple, qu'après trois phases sans progresser dans le match,
10:13 il fallait jouer au pied pour pouvoir se libérer,
10:15 sinon on risquait de prendre la grêle, en gros, par la Nouvelle-Zélande.
10:17 – Alors, il faut savoir quand même que les datas tombent en temps réel, certes,
10:20 mais il n'y a aucune décision qui est prise pendant le match par rapport aux datas.
10:25 Elles sont analysées une dizaine de minutes après le match,
10:27 où toutes les statistiques tombent.
10:29 Ghelti n'a pas dit à la 70ème, "Oh là là, ce joueur-là, il a fait ça aujourd'hui".
10:33 – Pourtant, on le fait, dans le foot, on le fait,
10:35 on a le suivi des joueurs en direct.
10:37 – Ils portent le GPS.
10:38 – Ils portent le GPS, ils portent le cardio.
10:39 Et des fois, on voit, c'est comme au cyclisme,
10:42 au cyclisme, ils se mettent dans le rouge par rapport à la data,
10:45 par rapport à leur cœur, et dans le foot…
10:46 – Mais vos joueurs, vous les connaissez, Bruno ?
10:48 – Oui, mais je veux dire, des fois, le ball performance peut me dire,
10:51 "Tiens, lui, il est dans le rouge, on n'est pas loin de la blessure,
10:54 il revient, tiens, De Bruyne qui revient,
10:57 là, le prochain match, il débute un match, à la 60ème,
10:59 il y a peut-être pour le performance qu'il va le dire,
11:01 "Oh là, il est dans le rouge".
11:02 – Même fatigué, vous sortez votre numéro 9
11:03 qui a mis une vingtaine de buts depuis le début du saut.
11:05 – Et si je peux le perdre pendant trois mois après ?
11:07 Mais je vais sentir par rapport au match, effectivement,
11:09 il y a un côté humain, mais il faut concilier les deux.