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00:00 -Vous travaillez dans le marketing digital,
00:03 dans la communication et la presse.
00:06 Vous avez réalisé un documentaire prévu avant tout.
00:09 Au moment où Nicolas Bedos faisait cette série,
00:12 vous aviez décidé de faire un documentaire
00:15 pour montrer le "making of", les coulisses de sa série.
00:18 C'était sa première série.
00:19 C'était la première fois qu'il réalisait une série
00:22 et la première fois que Jean Dujardin jouait dans une série.
00:26 La série s'appelle "Alphonse".
00:28 Elle a été sur Prime avec Dujardin, Pierre Arditi,
00:31 Charlotte Gainsbourg et Elsa Silberstein.
00:34 C'est une série de six épisodes sortie en octobre dernier
00:38 sur la plateforme Prime.
00:39 Malgré Jean Dujardin,
00:41 malgré le casting XXL,
00:43 malgré les millions d'euros
00:45 qui ont été dépensés par Amazon pour faire cette série,
00:48 malgré tout ça, ça devait être la grande série de l'année dernière,
00:52 elle est sortie en 4 minutes,
00:55 quasiment aucune promo.
00:57 -Pourquoi, à votre avis ?
00:59 C'est lié aux accusations d'agression sexuelle
01:01 contre Nicolas Baudot ?
01:03 -Oui, c'est la première fois qu'on voit ça.
01:06 C'est la première fois qu'une oeuvre française
01:08 se fait cancelliser.
01:11 Pour moi, c'est une cancellisation qui ne dit pas son nom.
01:15 Quand on sort une série,
01:16 mais qu'on la prive de toute forme d'exposition,
01:19 de toute forme de promotion...
01:21 Parce que ce qu'il faut rappeler, c'est qu'aucun acteur,
01:25 aucune des actrices, Nicolas non plus,
01:27 ils ont tous été interdits d'en parler,
01:31 sous peine de ne pas la sortir.
01:33 -On a interdit à Jean Dujardin d'aller dans les médias
01:36 parler d'Alfonse. -Exactement.
01:38 Amazon a d'une certaine manière muselé toute l'équipe,
01:43 Nicolas y compris,
01:45 à la suite de ses accusations,
01:47 sous peine de ne pas la sortir.
01:49 -Avec cette menace. -Oui, exactement.
01:53 -La vraie cancellisation aurait été,
01:55 on l'avait vu avec Kevin Spacey,
01:57 de ne pas la sortir.
01:59 Ils peuvent vous dire qu'on l'a sortie.
02:01 -On imagine ce qu'aurait été la promotion de la série
02:04 à ce moment-là.
02:05 Est-ce qu'on aurait posé aux acteurs, aux réalisateurs,
02:09 d'autres questions que celles des éventuelles condamnations ?
02:13 J'ai l'impression qu'il valait mieux ou reporter la sortie,
02:18 mais si un acteur de cette série
02:21 ou le réalisateur allaient défendre la série,
02:23 il n'y aurait pas un journaliste qui n'aurait pas résisté.
02:27 -Vous comprenez ce que dit le Verratale ?
02:29 -Oui, bien sûr, mais personne n'a eu le choix.
02:33 Oui, ça aurait pu être reporté, etc.,
02:36 mais il n'y a pas eu le choix.
02:38 C'est quand même la première fois
02:41 qu'il y a quelqu'un dans un board aux Etats-Unis,
02:44 qu'on ne connaît pas, on ne sait même pas qui sont ces gens,
02:48 qui décident du sort d'une oeuvre française,
02:51 voilà, en disant qu'ils respectent la présomption d'innocence
02:55 puisqu'ils la sortent,
02:56 mais voilà, en la sacrifiant totalement.
03:00 -On vous l'a expliqué, on a expliqué à Nicolas Bedos,
03:03 tes accusations font que on ne veut pas t'entendre.
03:06 -Oui, exactement.
03:07 -On lui a dit. -Et il a accepté.
03:10 -En fait, il n'a pas eu le choix.
03:12 Il a subi ça, comme d'ailleurs toute l'équipe du film,
03:16 tous les acteurs.
03:17 -Mais lui, il aurait aimé parler ?
03:19 -Lui, alors oui, je pense qu'il n'est pas le seul.
03:22 C'est-à-dire qu'il y aurait sans doute eu
03:24 évidemment beaucoup de questions et beaucoup de choses,
03:27 et ça aurait été difficile.
03:29 Et d'ailleurs, lui, peut-être, ce serait sans doute
03:32 lui-même sorti de la promotion,
03:34 mais au moins que les autres, les actrices, les acteurs,
03:37 puissent en parler, la défendre,
03:39 et puis surtout, justement, aller raconter un petit peu
03:43 comment ils ont vécu cette série,
03:45 ce qu'ils pensent de la thématique,
03:47 puisque c'est une thématique inédite,
03:49 on n'a jamais vu une série ou même un film
03:51 parler du désir des femmes plus âgées.
03:54 Donc, il y avait beaucoup de choses à dire.
03:56 -C'est l'histoire d'un gigolo.