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Transcription
00:00 La colère des agriculteurs français et l'Elysée qui redoutent un mouvement semblable au gilet jaune.
00:06 Marc Fesneau, ministre de l'agriculture, est attendu dans le Cher aujourd'hui.
00:11 Les préfets, quant à eux, sont chargés de rencontrer les agriculteurs et leurs représentants tout au long du week-end.
00:17 Les revendications sont multiples et pour se faire entendre, des dizaines de tracteurs bloquent l'autoroute A64 depuis jeudi.
00:25 Jérôme Bail fait partie de ces agriculteurs en colère, excédé, il vient de passer sa deuxième nuit sur place.
00:32 "On est vraiment soumis à la culture SDLoyal des autres pays.
00:36 On importe des produits avec OGM alors qu'en France c'est interdit.
00:41 On importe de l'agneau de Nouvelle-Zélande, je pense que écologiquement c'est pas le mieux,
00:47 alors qu'en France on fabrique du très bon agneau.
00:50 Voilà, on est capable de lever de la très bonne marchandise.
00:53 L'agriculture française est l'agriculture la plus saine au monde, ça il faut quand même l'entendre.
00:57 Mais si l'État ne remet pas l'agriculture vraiment au centre des débats,
01:02 je pense que le métier de l'agriculture est vraiment en voie de disparition."
01:08 Jérôme Bail qui est éleveur de bovins à viande en Haute-Garonne.
01:12 Bonjour Antoine Bienveau.
01:13 Bonjour Lénaïque, bonjour à tous.
01:14 On va prolonger ce que vient de dire Jérôme Bail, que vous avez appelé d'ailleurs ce matin.
01:17 Les importations, on vient de l'entendre, sont effectivement en forte hausse et notamment les importations ukrainiennes.
01:23 Oui, parce que pour soutenir l'économie ukrainienne en temps de guerre,
01:26 l'Europe facilite l'importation de produits ukrainiens, notamment la volaille et le sucre.
01:30 Et cet afflux supplémentaire de marchandises fragilise l'agriculture française,
01:34 selon Thierry Pouche, économiste au Chambre d'agriculture de France.
01:38 "On a signé un accord de libre-échange avec l'Ukraine en 2015,
01:42 et là on accélère son application avec notamment un démantèlement total des droits de douane
01:50 qui étaient appliqués sur des produits ukrainiens.
01:52 Donc ce surcroît important d'importation pénalise économiquement les agriculteurs français en particulier."
01:59 Un nouveau coup dur donc pour nos agriculteurs,
02:01 déjà touchés de plein fouet par la hausse des coûts de production.
02:04 Résultat, ce céréalier de Haute-Garonne rencontré par Europe 1 hier
02:07 a de plus en plus de mal à boucler ses fins de mois.
02:10 "Le problème aujourd'hui, c'est que les agriculteurs ils ont plus de revenus.
02:12 Pourquoi ? Parce que surcharge administrative continuelle,
02:15 distorsion de concurrence avec des importations continuellement,
02:18 et il y a un vrai ras-le-bol.
02:20 On a quasiment pas de renouvellement de génération. Pourquoi ?
02:22 C'est pas compliqué, quand il n'y a pas de revenu dans une profession, on renouvelle pas.
02:26 Quand on voit des fils d'agriculteurs qui reprennent pas l'exploitation,
02:28 c'est qu'il y a un vrai marasme."
02:29 Des jeunes découragés qui ne reprendraient pas l'exploitation familiale,
02:32 voilà ce que craignent principalement ces agriculteurs.
02:35 Ils n'hésitent par ailleurs pas à le crier,
02:36 leur profession est en danger, tout comme selon eux, la souveraineté alimentaire de la France.
02:41 Merci Antoine à bien vaut.

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