• il y a 11 mois
Anthony Favalli vous informe et reçoit des invités tous les samedis et dimanches matin dans #LaMatinaleWE

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00:00:00 Et voilà qui nous amène au titre de votre journal de 6h.
00:00:03 A la une, ce matin, on vous emmène dans les Alpes-Maritimes,
00:00:05 où la pression migratoire ne cesse de croître.
00:00:08 10% d'interpellations supplémentaires en 2023
00:00:11 et une inquiétude majeure à l'approche des JO.
00:00:13 Alors que les forces de l'ordre seront mobilisées pour assurer la sécurité,
00:00:16 la France deviendra-t-elle une passoire ?
00:00:18 Ou plutôt, le sera-t-elle encore davantage ?
00:00:20 On posera la question à mes invités sur ce plateau.
00:00:23 On entendra également ce matin la colère des familles de victimes du narcobanditisme à Marseille.
00:00:28 Elles multiplient les procédures judiciaires contre l'État
00:00:30 pour qu'ils respectent ses obligations en matière de sécurité.
00:00:34 2023 marque d'ailleurs un triste record.
00:00:36 49 morts et 113 blessés sur fond de trafic de drogue.
00:00:41 Consultez les élèves sur le port de l'uniforme à l'école.
00:00:44 C'était la fausse bonne idée d'un lycée du Mans
00:00:46 qui faisait partie de la liste des établissements volontaires pour l'expérimentation,
00:00:50 lancée et voulue par le chef de l'État.
00:00:52 Nous sommes rendus sur place et vous le verrez, le proviseur est assez déçu.
00:00:57 On commence tout d'abord avec la frontière franco-italienne
00:01:01 sous intense pression migratoire dans les Alpes-Maritimes.
00:01:03 44 000 personnes ont été interpellées
00:01:06 pour avoir tenté d'entrer illégalement sur le sol français en 2023.
00:01:10 Cela s'ajoute la problématique des mineurs étrangers non accompagnés.
00:01:14 Près de 6 000 d'entre eux ont débarqué en France l'année dernière.
00:01:17 Oui, centres de rétention administrative, cellules, hôtels,
00:01:20 les différentes structures sont toutes saturées.
00:01:23 Le département des Alpes-Maritimes demande des renforts policiers.
00:01:26 Au plus vite, reportage à Menton de Stéphanie Rouquet.
00:01:29 À la gare de Menton-Garavant,
00:01:32 tous les trains en provenance d'Italie sont contrôlés.
00:01:35 C'est actuellement le passage principal des personnes en situation irrégulière
00:01:39 voulant entrer en France.
00:01:51 Entre 50 et 100 personnes sont arrêtées quotidiennement dans ces trains
00:01:55 et ramenées en Italie.
00:01:57 L'an dernier, dans les Alpes-Maritimes,
00:01:59 plus de 44 000 étrangers clandestins ont été interpellés,
00:02:03 une hausse de plus de 10 % par rapport à 2022.
00:02:07 Alors, tous les services de l'Etat saturent.
00:02:11 On arrive effectivement à des crâts saturés,
00:02:14 à des cellules au sein des commissariats saturées.
00:02:17 Là-dessus, on rajoute pour nos collègues pafistes les contrôles aux frontières,
00:02:20 pour nos forces mobiles également qui sont mobilisées,
00:02:22 donc les CRS, les gendarmes mobiles et la force sentinelle,
00:02:25 des interpellations et des contrôles permanents aux frontières,
00:02:28 au péage d'autoroutes.
00:02:30 Donc la charge de travail est excessivement importante.
00:02:33 Des policiers à présent inquiets pour cet été.
00:02:36 Avec des forces mobilisées sur les Jeux olympiques,
00:02:39 ils craignent que la frontière se transforme en passoire,
00:02:42 faute d'effectifs nécessaires.
00:02:44 Et Michel, comment pourrait-il en être autrement finalement
00:02:49 avec des policiers qui seront mobilisés pour notre sécurité,
00:02:51 qui ne pourront pas être partout ?
00:02:53 Évidemment, il va y avoir un phénomène tout simple de vaste communiquant.
00:02:56 C'est-à-dire qu'il va falloir affecter des policiers, des gendarmes
00:02:59 à la préparation, à la protection des visiteurs et des Français
00:03:02 pendant les Jeux olympiques.
00:03:04 Et donc, évidemment, il y a d'autres missions de services publics
00:03:07 et de sécurité publique qui ne pourront être assurées,
00:03:09 et notamment celle des frontières.
00:03:11 Et en plus, il y a une augmentation très forte des vagues migratoires,
00:03:14 plus 10% d'interpellations.
00:03:17 Et combien de pourcentages en plus de migrants illégaux
00:03:20 qui arrivent à passer entre les mailles du filet.
00:03:22 Et donc, évidemment, toute la vigilance policière va être extrêmement relâchée
00:03:26 à l'approche et pendant les Jeux olympiques.
00:03:28 Jeux olympiques qui vont durer longtemps,
00:03:30 parce qu'il y a les 15 jours de fin juillet, début août,
00:03:32 mais ensuite, il y a fin août, début septembre,
00:03:34 avec les Jeux paralympiques qui vont mobiliser la même attention.
00:03:37 Et moi, comme je le dis souvent, c'est à la rentrée scolaire
00:03:40 de début septembre que ça va être le plus tendu,
00:03:42 parce que tous les Français seront de retour pour aller travailler
00:03:44 et pour aller à l'école pendant que les Jeux continuent.
00:03:47 Ça va être très très chaud et très compliqué pour la police.
00:03:49 - Victor Hérault, on entend dans ce reportage les policiers nous dire
00:03:52 qu'on manque de moyens, déjà pour interpeller ces personnes,
00:03:55 mais tous les services de l'État sont saturés.
00:03:57 Les centres de rétention administrative, les fameux CRA,
00:04:00 on pourrait aussi parler, ce n'est pas évoqué dans ce sujet,
00:04:02 mais des hôtels pour accueillir les mineurs isolés,
00:04:05 dont les départements ont la charge dans ces cas-là.
00:04:08 Comment gérer cette situation ?
00:04:11 - Écoutez, le problème n'est pas de savoir comment,
00:04:13 pourquoi on ne l'a pas fait avant.
00:04:14 C'est un débat qui couvre depuis 40 ans,
00:04:18 qui a été inaudible pendant un moment,
00:04:20 puis là qui commence à se débrider un petit peu.
00:04:22 Enfin, il se débride au moment où le pays est continuellement,
00:04:25 comment dire, en tension ou en crise.
00:04:27 C'est-à-dire que le moindre événement qu'on organise,
00:04:29 on sait qu'il va se passer n'importe quoi,
00:04:31 on sait qu'on ne va pas pouvoir gérer,
00:04:32 on se demande comment on va faire, comment on va financer,
00:04:34 comment on va mettre en place des mesures.
00:04:36 Tout ça, c'est bien avant qu'il ne faut le faire.
00:04:38 Et en fait, il faut se donner les moyens de pouvoir organiser ces événements-là.
00:04:40 C'est-à-dire, avant de pouvoir offrir au monde,
00:04:42 avant de pouvoir offrir un spectacle qui est catastrophique,
00:04:44 avant de pouvoir offrir au monde un spectacle sportif de ce niveau-là,
00:04:46 il va falloir se poser la question de notre propre sécurité,
00:04:49 dans le calme, c'est-à-dire quand il n'y a même pas d'événements mondiaux,
00:04:52 quand il n'y aura pas, même quand il n'y a pas autant d'invités en France.
00:04:56 La question des Alpes-Maritimes,
00:04:58 c'est la question des flux migratoires entrant.
00:05:01 Est-ce qu'il y a quelque chose qui permet de régler la situation
00:05:05 dans la loi immigration qui a été proposée,
00:05:07 dans le pacte asile et immigration européen également ?
00:05:11 On n'a aucune réponse par rapport à cela.
00:05:13 On voudrait nous le faire croire,
00:05:15 mais la réalité, c'est que, présent de la loi immigration,
00:05:17 ce sont des dizaines de mesurettes,
00:05:19 et non pas de mesures qui changent complètement la donne.
00:05:21 Non, effectivement, les expulsions de migrants
00:05:25 qui ont été condamnés à s'expulser,
00:05:27 nous vont guère augmenter.
00:05:29 Et avant même de parler des expulsions,
00:05:31 comment on empêche les arrivées sur les territoires ?
00:05:33 Ça, c'est en aval, et j'allais remonter en amont,
00:05:35 évidemment, les flux migratoires continuent.
00:05:37 Il y a ceux qui passent par la Tunisie pour rejoindre l'Italie
00:05:39 et remonter vers la France.
00:05:41 Mais maintenant, il y a une pression qui augmente
00:05:43 très fortement également par l'Espagne,
00:05:45 qui augmente de façon considérable.
00:05:47 Il y a des bateaux en Méditerranée.
00:05:49 Donc, effectivement, la pression augmente.
00:05:51 Les tensions également dans l'est de l'Europe,
00:05:53 avec ce qui se passe en Ukraine, au Proche-Orient
00:05:55 et au Moyen-Orient, qui risquent également
00:05:57 de faire augmenter la pression par les personnes
00:05:59 qui viennent par l'Europe de l'est.
00:06:01 Donc, effectivement, on est loin d'être sauvés d'affaires.
00:06:05 Et, encore une fois, les mesures annoncées
00:06:07 par les gouvernants, tant au niveau national qu'européen,
00:06:09 ne règlent pas la donne et ne casseront pas
00:06:11 ces flux migratoires.
00:06:13 Autre sujet que je voulais aborder avec vous ce matin,
00:06:15 la colère des familles de victimes
00:06:17 du narco-banditisme à Marseille.
00:06:19 Écoeurée de voir que la situation ne fait qu'empirer
00:06:21 dans la cité phocéenne.
00:06:23 Elle multiplie les procédures judiciaires contre l'État
00:06:25 pour qu'ils respectent ses obligations en matière de sécurité.
00:06:27 On a ce terme qui a émergé depuis quelques mois maintenant,
00:06:30 qui est le terme de "narcomicide" Marine.
00:06:32 Oui, 2023 a été une année record
00:06:34 pour les assassinats sur fond de trafic de drogue.
00:06:36 49 morts et 113 blessés.
00:06:38 Notre journaliste Laure Parra a rencontré
00:06:40 ces familles qui dénoncent l'inaction de l'État.
00:06:42 Le récit est signé Célia Goyer.
00:06:44 Sur fond de trafic de drogue à Marseille,
00:06:48 49 morts et 113 blessés ont été recensés en 2023.
00:06:50 59 membres de familles de victimes reprochent
00:06:52 aux autorités de ne pas assurer le droit
00:06:54 à la sécurité et le droit à la vie.
00:06:56 Amine Kessassi, dont le frère a été tué
00:06:58 en décembre 2021, a créé l'association Conscience.
00:07:00 Elle a été la première à l'exercer
00:07:02 de la loi sur le trafic de drogue.
00:07:04 Elle a été la première à l'exercer
00:07:06 de la loi sur le trafic de drogue.
00:07:08 On a des revendications claires, des revendications simples.
00:07:10 On en a beaucoup, notamment le retour de la police de proximité,
00:07:12 un réel débat autour de la légalisation du cannabis,
00:07:14 une réelle ambition et une réelle politique
00:07:16 de transport en commun dans les quartiers nord.
00:07:18 Et puis, bien évidemment, c'est avoir un réel
00:07:20 accompagnement de ces familles de victimes.
00:07:22 Des situations très difficiles pour les familles
00:07:24 de victimes qui dénoncent les difficultés
00:07:26 d'accès aux dossiers.
00:07:28 C'est le cas de Sana, dont le fils a été tué
00:07:30 en juillet 2021.
00:07:32 J'avais pas le droit au dossier de mon fils.
00:07:34 Mon avocat n'avait pas le droit au dossier de mon fils.
00:07:36 Ça fait un an et demi qu'on se bat
00:07:38 pour qu'on puisse avoir le droit
00:07:40 à avoir accès au dossier.
00:07:42 L'avocat des familles vient de déposer
00:07:44 un troisième référé-liberté
00:07:46 à l'encontre de l'Etat.
00:07:48 Le référé-liberté, c'est une procédure particulière
00:07:50 qui est relativement récente,
00:07:52 puisqu'elle a qu'une vingtaine d'années.
00:07:54 C'est une procédure qui nécessite
00:07:56 deux conditions, une urgence
00:07:58 et une attente
00:08:00 qui viennent à une liberté fondamentale.
00:08:02 Deux premiers référés-libertés
00:08:04 avaient déjà été rejetés.
00:08:06 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on parle d'atteinte
00:08:10 aux libertés fondamentales, le droit à la sécurité
00:08:12 pour les habitants de la cité fosséenne
00:08:14 et notamment dans les quartiers nord.
00:08:16 Vous comprenez leur colère, Victor Héraud ?
00:08:18 Évidemment que je comprends leur colère,
00:08:20 mais là, tout est illustré.
00:08:22 On a déjà les habitants de Marseille
00:08:24 qui sont complètement habitués
00:08:26 qu'on en ait à inventer des néologismes
00:08:28 comme "narcomicide", c'est quand même que c'est plus un fait divers,
00:08:30 ça devient un fait de société.
00:08:32 C'est très significatif.
00:08:34 On invente des nouveaux mots pour décrire des phénomènes
00:08:36 auxquels les gens se sont habitués.
00:08:38 Ils n'en sont plus à pleurer
00:08:40 les morts
00:08:42 ou à se demander pourquoi il y a des morts,
00:08:44 ils se sont demandé pourquoi ils n'arrivent pas à accéder aux dossiers.
00:08:46 Il y a aussi toujours la réponse de l'État
00:08:48 qui est inefficace, le millefeuille administratif,
00:08:50 on ne comprend rien, on n'arrive pas à avoir les documents,
00:08:52 on n'arrive pas à traiter les dossiers.
00:08:54 C'est là où je veux en venir.
00:08:56 La situation est tellement grave que les familles
00:08:58 en sont à pleurer parce qu'elles n'arrivent pas à avoir accès
00:09:00 aux dossiers concernant l'un de leurs proches
00:09:02 qui est mort.
00:09:04 On ne peut pas s'habituer à cette situation-là.
00:09:06 C'est inconcevable.
00:09:08 On parle de narcomicide aussi
00:09:10 parce qu'en face, il y a des véritables
00:09:12 mafias qui ont conquis
00:09:14 ces territoires perdus de la République.
00:09:16 C'est-à-dire que là, non seulement il y a du trafic
00:09:18 de drogue, non seulement il y a des violences,
00:09:20 non seulement il y a des morts, mais en fait il y a des systèmes
00:09:22 qui se sont mis en place de conquête de pouvoir
00:09:24 parce que moi j'appelle véritablement
00:09:26 des mafias qui effectivement, d'ailleurs souvent
00:09:28 s'entretuent et se battent entre
00:09:30 elles pour conserver ces pouvoirs.
00:09:32 Pourquoi ? Parce qu'il y a de l'argent
00:09:34 et des millions d'euros qui sont en jeu.
00:09:36 Le chef de l'État, dans sa fameuse
00:09:38 conférence de presse,
00:09:40 qui était, paraît-il, le grand rendez-vous
00:09:42 avec la nation qu'il avait promis en décembre,
00:09:44 a parlé, a annoncé qu'il y aurait
00:09:46 10 opérations place nette
00:09:48 chaque semaine, c'est-à-dire
00:09:50 l'envoi assez massif de policiers
00:09:52 pour essayer de dissuader et de
00:09:54 faire reculer ces trafics de drogue.
00:09:56 Mais la situation a tellement piré,
00:09:58 est devenue tellement endémique qu'effectivement
00:10:00 il faudrait mettre encore beaucoup plus de moyens
00:10:02 et c'est malheureusement une course de vitesse qui est un petit
00:10:04 peu perdue en tous les cas.
00:10:06 - Et il y en a des plans à Marseille ?
00:10:08 - Et il y en a, alors il y a un quartier
00:10:10 où vraiment le paquet a été mis par la
00:10:12 police avec une présence très très
00:10:14 massive, mais à côté de cela vous en avez
00:10:16 des dizaines d'autres où malheureusement
00:10:18 ces mafias de la drogue
00:10:20 ont pris le pouvoir et ont maintenant occupé
00:10:22 des places extrêmement fortes.
00:10:24 - La situation qu'on retrouve dans ces quartiers nord de Marseille,
00:10:26 elle est même aussi dans d'autres villes, de l'arc
00:10:28 méditerranéen à Nîmes, dans certains
00:10:30 quartiers de Montpellier également, enfin on retrouve
00:10:32 plein de villes du sud de la France
00:10:34 où les mêmes problématiques se comptent,
00:10:36 se notent, c'est-à-dire des règlements de comptes
00:10:38 et là aussi,
00:10:40 comment on règle ?
00:10:42 Parce que là on parle de Marseille mais finalement
00:10:44 c'est tout le sud de la France.
00:10:46 - Marseille, on va dire que Marseille est
00:10:48 un peu avant-gardiste
00:10:50 dans ce genre de situation,
00:10:52 donc on voit dans Marseille ce qui peut se produire dans notre ville.
00:10:54 Il est intéressant de noter
00:10:56 que la fierté de Marseille,
00:10:58 et il n'y a aucun jugement de valeur là-dessus, mais la fierté de Marseille
00:11:00 a toujours été le cosmopolitisme.
00:11:02 Est-ce qu'on tira un lien là-dessus ou pas ?
00:11:04 A vous de le voir.
00:11:06 - Le sud de la France, mais je pense
00:11:08 que ça va malheureusement bien au-delà, vous avez
00:11:10 aussi dans les grandes métropoles françaises
00:11:12 une implantation des trafics
00:11:14 de drogue avec des enjeux de
00:11:16 pouvoir très importants et donc je pense
00:11:18 que malheureusement ça touche de plus en plus
00:11:20 l'ensemble du pays. - J'allais vous en parler puisqu'on va
00:11:22 partir à Nantes où un bus a été visé
00:11:24 mercredi par des tirs de
00:11:26 carabines à plomb. Les faits se sont déroulés dans le quartier
00:11:28 de Bellevue, connu pour ses règlements de comptes justement
00:11:30 sur fonds de trafic de drogue. - Oui, selon
00:11:32 les témoins, les tirs se répartisent d'un immeuble
00:11:34 situé à proximité de l'arrêt de bus.
00:11:36 Une situation qui ne peut plus durer
00:11:38 pour les chauffeurs comme pour les usagers, qui dénoncent
00:11:40 des incivilités et des violences
00:11:42 régulières dans le secteur, au portage de Jean-Michel
00:11:44 Decaze.
00:11:46 - Il est entre
00:11:48 7h et 7h15
00:11:50 mercredi matin, horaire très
00:11:52 inhabituel, particulièrement
00:11:54 matinal, lorsque 4
00:11:56 tirs atteignent l'avant droit
00:11:58 du bus stationné à son
00:12:00 arrêt. Des tirs provenant
00:12:02 de l'immeuble situé
00:12:04 juste à côté. - Hier, je croisais
00:12:06 le directeur
00:12:08 d'exploitation qui
00:12:10 dit que c'était
00:12:12 du plomb. C'est pas que c'est pas grave,
00:12:14 mais c'est moins pire qu'une balle de Kalachnikov.
00:12:16 Donc...
00:12:18 Donc, non, c'est
00:12:20 un discours qui n'est pas du tout entendable.
00:12:22 - Le ou les auteurs n'ont pas été
00:12:24 arrêtés pour le moment. On ne connaît
00:12:26 donc pas les raisons qui ont pu pousser
00:12:28 à commettre ces tirs. Les chauffeurs
00:12:30 de la ligne s'inquiètent pour eux
00:12:32 et leurs passagers. - On ne mérite pas ça.
00:12:34 Moi, ce qui me fait peur, c'est qu'il y ait une balle perdue
00:12:36 ou un enfant ou
00:12:38 un passager ou quelqu'un extérieur
00:12:40 qui soit blessé crièvement.
00:12:42 Et... Ouais.
00:12:44 - Les conducteurs et certaines familles
00:12:46 de conducteurs et de conductrices ne sont pas
00:12:48 du tout à l'aise
00:12:50 de voir leur mari, leur femme
00:12:52 ou leur papa ou leur maman
00:12:54 partir travailler, conduire des bus et se dire
00:12:56 "Peut-être que ce soir, on ne le reverra pas."
00:12:58 - Dans ce quartier, au lieu du trafic
00:13:00 de drogue, un jeune a été
00:13:02 tué par balle le 7 octobre
00:13:04 dernier.
00:13:06 - Alors là, on en vient carrément
00:13:08 à dire... Bon, ça aurait pu être pire.
00:13:10 Ça aurait pu être des balles de Kalachnikov.
00:13:12 Ce ne sont que des tirs de carabine à plomb.
00:13:14 Voilà ce qu'on rétorque à ces syndicalistes
00:13:16 de cette société de transport. C'est un petit peu compliqué
00:13:18 à entendre pour eux. On ne peut pas laisser des passagers,
00:13:20 des travailleurs, des chauffeurs de bus arriver
00:13:22 au boulot avec la boule au ventre
00:13:24 justement et peut-être
00:13:26 risquer leur vie en arrivant
00:13:28 à cet arrêt de bus. - Ce sont évidemment des arguments
00:13:30 totalement scandaleux et les Français
00:13:32 ne sont pas dupes. Les violences
00:13:34 urbaines, ces violences urbaines sont inadmissibles
00:13:36 et sans prendre des chauffeurs de bus,
00:13:38 sans prendre des bus dans lesquels vous allez
00:13:40 aller à la fois des agents publics
00:13:42 et évidemment des passagers,
00:13:44 c'est extrêmement grave et ça doit être
00:13:46 une circonstance aggravante en cas,
00:13:48 il faut l'espérer, d'interpellation
00:13:50 de celui qui a commis
00:13:52 ces faits. Mais malheureusement, les violences
00:13:54 contre tous les agents de mobilité sont
00:13:56 extrêmement nombreuses. On en voit dans
00:13:58 toute la France. Et être chauffeur
00:14:00 de bus, c'était souvent un rêve
00:14:02 dans le passé pour beaucoup de jeunes qui
00:14:04 voulaient le devenir. Aujourd'hui, c'est devenu une profession
00:14:06 souvent à risque. - Une des revendications
00:14:08 portées par ces syndicats,
00:14:10 c'est de déplacer cet arrêt de bus
00:14:12 dans un territoire qui est trop dangereux.
00:14:14 On peut le comprendre de leur part, mais
00:14:16 ça veut dire que c'est la fin d'un service public aussi
00:14:18 dans le quartier. Dans un quartier avec des habitants
00:14:20 qui sont déjà confrontés à des difficultés,
00:14:22 de la violence, de l'insécurité
00:14:24 et qui voient leur service public,
00:14:26 peut-être, si tel est le cas, si cet arrêt
00:14:28 de bus est déplacé, les services publics
00:14:30 s'éloignent aussi de leur quartier. Et là, c'est la
00:14:32 victoire de ces territoires
00:14:34 qui sont hors du giron de la République
00:14:36 finalement, où c'est le narcotrafic qui règne.
00:14:38 - Mais vous l'avez dit, c'est-à-dire que c'est à l'arrêt de bus,
00:14:40 c'est à la municipalité,
00:14:42 c'est à l'État de réaménager
00:14:44 son territoire pour
00:14:46 faire place aux délinquants, au trafic
00:14:48 de drogue... - Oui, il faut d'abord assurer la sécurité
00:14:50 plutôt que d'éloigner les arrêts de bus, en fait, et les services
00:14:52 publics. - Puis l'argument de "ça aurait pu être
00:14:54 pire", c'est un argument qu'on sort pour se rassurer
00:14:56 quand il y a un cas de force majeure, quand il y a une catastrophe qui nous tombe dessus
00:14:58 qui est inévitable. Là, c'est pas "ça aurait pu être pire",
00:15:00 c'est "ça va être pire".
00:15:02 C'est-à-dire que si on en est à juste dire "bon, ben, ça aurait pu être pire
00:15:04 et puis on ne fait rien, et on n'agit pas,
00:15:06 ça va être pire, les balles de Kalachnikov, elles vont venir,
00:15:08 elles vont finir par venir un jour. - C'est un quartier
00:15:10 où il y a eu un mort il y a quelques semaines, je leur appelais
00:15:12 le reportage. Voilà, s'il faut que la police
00:15:14 municipale s'adapte et mette des agents
00:15:16 près de cette voie de bus
00:15:18 pendant quelques semaines, quelques mois, eh bien,
00:15:20 qu'ils le fassent, parce que c'est évidemment indispensable
00:15:22 pour la vie des
00:15:24 habitants de ce quartier. - 6h, c'est C News,
00:15:26 on passe au rappel de l'actualité
00:15:28 avec Marine Sabourin.
00:15:30 [Musique]
00:15:32 - Dans l'affaire Théo, le policier
00:15:34 auteur du coup de matraque, condamné à 12 mois
00:15:36 d'emprisonnement avec sursis. Les deux autres policiers
00:15:38 ont été condamnés à 3 mois d'emprisonnement avec sursis.
00:15:40 Les trois magistrats n'ont pas retenu
00:15:42 la qualification de violence volontaire ayant
00:15:44 entraîné une mutilation ou infirmité
00:15:46 permanente. La mobilisation
00:15:48 des agriculteurs se poursuit en Haute-Garonne.
00:15:50 L'autoroute A64 est toujours bloquée
00:15:52 depuis jeudi. Ces agriculteurs
00:15:54 protestent contre le manque de moyens et les
00:15:56 importantes restrictions qui pénalisent leur activité.
00:15:58 Surdemandé Emmanuel Macron, les préfets
00:16:00 iront à la rencontre des agriculteurs ce
00:16:02 week-end. Emmanuel Macron a
00:16:04 justement présenté ses voeux aux armées. Hier,
00:16:06 le président a exhorté les industriels de défense
00:16:08 français à accélérer le passage au mode
00:16:10 économie de guerre, afin de répondre
00:16:12 plus vite aux besoins de l'Ukraine dans la guerre
00:16:14 contre la Russie. Une victoire russe, c'est la fin
00:16:16 de la sécurité européenne, a-t-il
00:16:18 affirmé.
00:16:20 Allez, on en revient à cette centaine
00:16:22 d'établissements scolaires qui devraient
00:16:24 tester l'uniforme dès la rentrée
00:16:26 prochaine, annonce faite par Emmanuel Macron
00:16:28 lors de sa grande conférence de presse
00:16:30 mardi dernier. Parmi les volontaires, un lycée
00:16:32 du Mans, dans la Sarthe seulement, voilà.
00:16:34 78% des élèves
00:16:36 qui ont été consultés
00:16:38 ont voté contre cette
00:16:40 expérimentation. Reportage,
00:16:42 Michael Chahou.
00:16:44 La présidente de la région Pays de la Loire et le
00:16:46 proviseur du lycée Touchard étaient volontaires
00:16:48 pour expérimenter l'uniforme,
00:16:50 mais au préalable, ils voulaient le feu vert des élèves.
00:16:52 C'est donc le CVL, le
00:16:54 conseil de vie lycéenne, qui a
00:16:56 organisé la consultation fin décembre
00:16:58 par vote électronique. On est 2400
00:17:00 à peu près, étudiants et élèves, et on
00:17:02 voulait avoir la consultation de tout le monde, l'avis
00:17:04 de tout le monde. Ça nous paraissait vraiment important
00:17:06 parce qu'on n'est que 20 au CVL. Donc on a eu 70%
00:17:08 du lycée qui a répondu,
00:17:10 donc 78% qui étaient
00:17:12 contre. Résultat net et indiscutable
00:17:14 avec un fort taux de participation,
00:17:16 le proviseur est satisfait de l'exercice
00:17:18 démocratique, mais un peu déçu du
00:17:20 résultat. Le lycée est un lieu de travail,
00:17:22 donc autant avoir une tenue un peu
00:17:24 de travail, et puis tout ce qui concourt
00:17:26 à l'identité et à la singularité
00:17:28 d'un établissement est,
00:17:30 je crois, positif pour les élèves et leurs familles.
00:17:32 Le débat a été connoté parce qu'il est porté
00:17:34 politiquement par une partie
00:17:36 de...
00:17:38 des partis politiques, donc forcément connu
00:17:40 comme étant pas bon, surtout dans
00:17:42 le monde de l'éducation nationale. Emmanuel Macron
00:17:44 n'a pas dit si la centaine d'établissements
00:17:46 qui va expérimenter l'uniforme
00:17:48 devra auparavant consulter les élèves.
00:17:50 L'expérience du Mans pourrait en refroidir
00:17:52 quelques-uns.
00:17:54 Et le gouvernement va proposer aux collectivités
00:17:56 qui participent à cette expérimentation
00:17:58 une tenue clé en main. Il s'agit
00:18:00 d'une tenue mix, une blouse pour les plus
00:18:02 petits et un polo blanc, un pull bleu marine
00:18:04 et un pantalon gris, anthracite à partir
00:18:06 de l'école primaire, c'est ce que dévoile
00:18:08 le Figaro. Les parents n'auront rien à
00:18:10 débourser. Ce trousseau d'un montant de
00:18:12 200 euros sera financé pour moitié par les
00:18:14 collectivités et l'Etat.
00:18:16 Et nous sommes ce matin avec un parent
00:18:18 d'élèves en direct, Maïté
00:18:20 depuis la Guadeloupe. Bonjour
00:18:22 tout d'abord Maïté, je tiens à vous remercier
00:18:24 d'être avec nous parce qu'on a un décalage
00:18:26 horaire important avec la Guadeloupe, il est chez vous
00:18:28 aux alentours d'une heure du matin si je me
00:18:30 trompe pas. Vous avez
00:18:32 deux filles, vous, l'une
00:18:34 au lycée et l'autre au collège
00:18:36 et c'est la plus jeune, celle qui est au collège
00:18:38 qui porte l'uniforme, enfin, c'est pas vraiment
00:18:40 un uniforme, on parle de tenue unique
00:18:42 tout d'abord, elle est composée de quoi, cette
00:18:44 tenue ?
00:18:46 Alors, effectivement, donc, j'ai
00:18:48 deux filles, comme vous l'avez dit
00:18:50 et la plus jeune est
00:18:52 au collège et le t-shirt
00:18:54 est imposé. Donc, c'est un
00:18:56 t-shirt blanc unique
00:18:58 qui contient le logo de l'établissement
00:19:00 et le bas
00:19:02 est au choix
00:19:04 mais imposé d'une couleur entre le noir
00:19:06 et le bleu. Et c'est une bonne chose, selon
00:19:08 vous, qu'est-ce que ça apporte ?
00:19:10 La pratique du
00:19:12 Alors, qu'est-ce que ça apporte ?
00:19:14 Moi, je dirais que ça apporte plutôt une
00:19:16 certaine équité entre les
00:19:18 élèves.
00:19:20 Ça enlève également
00:19:22 tout ce qui
00:19:24 est complexe,
00:19:26 peut-être, et
00:19:28 comment dirais-je ?
00:19:30 Oui,
00:19:32 une certaine équité, ça met tous les élèves
00:19:34 au même niveau et ça les
00:19:36 concentre certainement
00:19:38 sur autre chose que
00:19:40 de s'occuper de leur tenue
00:19:42 vestimentaire.
00:19:44 Ça évite le superficiel.
00:19:46 Votre fille, c'est quelque chose qu'elle accueille
00:19:48 de manière positive ?
00:19:50 Oui,
00:19:52 puisque, en fin de compte,
00:19:54 depuis la maternelle,
00:19:56 mes filles connaissent l'uniforme,
00:19:58 la maternelle, ensuite le primaire,
00:20:00 le collège
00:20:02 et ce n'est qu'au lycée
00:20:04 pour celles qui sont au lycée
00:20:06 et qui ne connaissent plus le port de l'uniforme,
00:20:08 mais sinon, depuis la maternelle,
00:20:10 effectivement,
00:20:12 elles sont soumises au port de l'uniforme.
00:20:14 C'est une continuité et ça devient
00:20:16 finalement évident.
00:20:18 Alors, justement, quelle différence vous observez
00:20:20 entre votre fille plus jeune
00:20:22 qui est au collège, qui porte cette tenue unique,
00:20:24 et la plus âgée qui, elle,
00:20:26 est au lycée et n'est plus soumise
00:20:28 à ce type de tenue ?
00:20:30 Est-ce que, désormais, vous voyez des différences ?
00:20:32 Oui, forcément,
00:20:34 une différence financière pour moi,
00:20:36 puisqu'il y a forcément
00:20:38 un intérêt financier,
00:20:40 un coût financier
00:20:42 qui est plus important
00:20:44 pour celles qui sont au lycée.
00:20:46 Il y a également
00:20:48 la différence de la gestion
00:20:50 de la tenue en termes de gain de temps.
00:20:52 Donc, pour celles qui
00:20:54 ont l'uniforme,
00:20:56 il n'y a pas de question à se poser
00:20:58 sur le choix de la tenue,
00:21:00 alors que celle qui est au lycée
00:21:02 prend beaucoup plus de temps
00:21:04 et se demande ce qu'elle va mettre aujourd'hui, etc.
00:21:06 Et donc, du coup, il faut élargir
00:21:08 également la garde-robe
00:21:10 de celle qui est au lycée,
00:21:12 parce qu'il faut diversifier
00:21:14 la tenue et il faut
00:21:16 qu'il y en ait beaucoup plus.
00:21:18 Et c'est un investissement
00:21:20 plus important
00:21:22 pour ma fille
00:21:24 qui est au lycée que celle qui est au collège.
00:21:26 Maïté, un grand merci pour votre
00:21:28 patience d'avoir accepté de témoigner ce matin
00:21:30 sur notre antenne. Je le rappelle, avec le décalage
00:21:32 horaire, il est près d'une heure du matin chez vous,
00:21:34 mais c'est un témoignage très intéressant et précieux
00:21:36 pour nos téléspectateurs. Donc, je vous
00:21:38 remercie encore une fois et on salue toute la Guadeloupe
00:21:40 par la même occasion.
00:21:42 Un commentaire, Michel Taubes, avant de finir.
00:21:44 Justement, parce que, en fait, moi, ce que je trouve
00:21:46 scandaleux, c'est que le gouvernement
00:21:48 et le président de la République aient annoncé
00:21:50 qu'il y aurait une expérimentation
00:21:52 dans une centaine d'établissements, mais
00:21:54 l'expérimentation, elle a déjà eu lieu dans les Outre-mer,
00:21:56 en Guadeloupe et les autres départements.
00:21:58 Oui, on a des retours d'expérience de ça.
00:22:00 On sait. Déjà, des mois et des mois.
00:22:02 Et ça marche. Et l'argument financier
00:22:04 est très important. Donc, pourquoi ne pas avoir annoncé
00:22:06 que, dès la prochaine rentrée, dans tous
00:22:08 les établissements de France, cette tenue
00:22:10 obligatoire s'imposerait ? Encore une fois,
00:22:12 un rendez-vous manqué et une occasion
00:22:14 d'avancer dans un dossier qui est
00:22:16 très, très symbolique et on a besoin de symbolique
00:22:18 aujourd'hui dans notre pays.
00:22:20 Messieurs, si vous le voulez bien, vous restez avec moi. On va marquer
00:22:22 une courte pause. On revient dans un instant.
00:22:24 On évoquera la situation des agriculteurs,
00:22:26 des agriculteurs très en colère depuis trois jours,
00:22:28 qui manifestent en Haute-Garonne, qui luttent
00:22:30 littéralement pour leur survie.
00:22:32 Et puis, plus globalement, c'est un enjeu de souveraineté alimentaire
00:22:34 pour notre pays. On en parle juste après la pause.
00:22:36 A tout de suite.
00:22:38 6h29 sur CNews. On continue à décrypter
00:22:40 l'actualité avec Marine Sabouin,
00:22:42 Victor Hérault, Michel Taubes
00:22:44 et Harold Iman sur ce plateau. Voici les titres
00:22:46 de votre journal de 6h30.
00:22:48 À la une, des agriculteurs en lutte
00:22:50 pour leur survie avec des revenus
00:22:52 dérisoires, confrontés à la hausse des prix
00:22:54 des carburants, aux aléas climatiques et sanitaires,
00:22:56 aux normes environnementales ou encore
00:22:58 à la concurrence des produits venus d'autres continents.
00:23:00 Pour eux, la coupe est pleine.
00:23:02 Ils bloquent depuis trois jours maintenant l'autoroute
00:23:04 A64 en Haute-Garonne et
00:23:06 nous serons sur place ce matin.
00:23:08 Le soulagement pour les habitants
00:23:10 du quatrième arrondissement de Marseille.
00:23:12 Le projet de salle de shoot
00:23:14 près d'une école a été suspendu. L'État a
00:23:16 finalement rendu un avis défavorable à son
00:23:18 implantation suite à la fronde de la
00:23:20 droite locale et des riverains.
00:23:22 On connaît également le profil de deux
00:23:24 individus qui se sont introduits dans un lycée
00:23:26 à Angoulême jeudi dernier. Il s'agit de deux
00:23:28 adolescents qui n'étaient même pas scolarisés dans
00:23:30 l'établissement. Le parquet évoque un possible
00:23:32 règlement de compte entre jeunes.
00:23:34 ...
00:23:36 Le ministre de
00:23:38 l'Agriculture Marc Fesneau se rendra dans le chair
00:23:40 cet après-midi afin d'échanger avec les
00:23:42 agriculteurs en colère. Une partie d'entre eux
00:23:44 se mobilisent depuis trois jours
00:23:46 maintenant dans le département de Haute-Garonne.
00:23:48 Ils bloquent l'autoroute A64
00:23:50 pour dénoncer des revenus en chute libre et le
00:23:52 poids des réglementations environnementales.
00:23:54 Ces agriculteurs protestent contre
00:23:56 le manque de moyens et les importantes restrictions
00:23:58 qui pénalisent leur activité. Emmanuel
00:24:00 Macron a demandé aux préfets d'aller à leur
00:24:02 rencontre. Regardez le reportage de Jean-Luc Thomas.
00:24:04 Depuis trois jours, l'échangeur
00:24:08 27 de l'A64 est devenu le point
00:24:10 de ralliement de tous les agriculteurs
00:24:12 de Haute-Garonne. Ils bloquent l'autoroute
00:24:14 pour exprimer leur ras-le-bol général.
00:24:16 Ils veulent une réaction
00:24:18 rapide du gouvernement.
00:24:20 Je veux que le Premier ministre vienne
00:24:22 aux discussions ici. Apparemment,
00:24:24 j'ai eu des échos, il a peur d'un
00:24:26 climat hostile. Moi, je me
00:24:28 porte garant que s'il vient ici,
00:24:30 nous sommes des gens
00:24:32 de valeur et on n'y sautera pas dessus.
00:24:34 Si
00:24:36 eux mettent de l'eau dans leur veine et nous
00:24:38 un peu de veine dans l'eau, on devrait arriver à s'entendre.
00:24:40 Selon ces éleveurs ou ces
00:24:42 céréaliers, trois dossiers doivent être
00:24:44 discutés prioritairement.
00:24:46 L'accès à l'eau, l'indemnisation
00:24:48 du HAL à MHE, la fièvre bovine
00:24:50 et enfin le GNR,
00:24:52 le gasoil non routier.
00:24:54 On ne va pas travailler avec du
00:24:56 gasoil aussi cher que du blanc.
00:24:58 On n'en a pas les moyens.
00:25:00 Ici, les rendements
00:25:02 sont entre 45 et 50 quintaux.
00:25:04 Ce n'est pas 50 quintaux de la bourse.
00:25:06 Donc, il nous faut du gasoil non routier
00:25:08 détaxé. Ce blocage
00:25:10 est prévu de rester en place au moins
00:25:12 jusqu'à lundi.
00:25:14 Et nous sommes en direct avec Jérôme Bail.
00:25:18 Bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
00:25:20 Vous êtes vous-même agriculteur
00:25:22 dans le vol Ouest. On vous voit
00:25:24 dans votre exploitation juste derrière.
00:25:26 Vous faites partie de ces agriculteurs
00:25:28 évidemment très en colère aujourd'hui
00:25:30 face à l'explosion des coûts de production,
00:25:32 la concurrence des produits venant de l'étranger,
00:25:34 les aléas climatiques,
00:25:36 sanitaires. Aujourd'hui, vous avez
00:25:38 besoin, on peut le comprendre,
00:25:40 de l'aide de l'État. C'est votre
00:25:42 survie qui en dépend littéralement ?
00:25:44 Bonjour déjà à vous, et merci
00:25:48 pour donner la parole.
00:25:50 Bien sûr, c'est la survie du monde
00:25:52 agricole. Et c'est surtout
00:25:54 on va dire le sauvetage
00:25:56 de vie humaine. Deux agriculteurs
00:25:58 par jour se suicident en France.
00:26:00 Donc, ça prouve vraiment que le mal-être
00:26:02 agricole est vraiment
00:26:04 très profond.
00:26:06 Oui, on a besoin du soutien de l'État
00:26:08 comme l'État arrive à soutenir
00:26:10 d'autres professions,
00:26:12 d'autres classes sociales et d'autres pays surtout.
00:26:14 Vous, en tant qu'agriculteur,
00:26:16 dans votre cas,
00:26:18 très concrètement, quelles sont les difficultés
00:26:20 que vous traversez aujourd'hui ?
00:26:22 Les difficultés sont
00:26:24 simples. Le sauvetage
00:26:26 administratif, le manque de coûts de production,
00:26:28 la concurrence
00:26:30 déloyale, les interdictions
00:26:32 et le harcèlement sans cesse.
00:26:34 Constamment, on va dire
00:26:36 que c'est devenu un point.
00:26:38 Ce métier, si on fait ce métier,
00:26:40 c'est qu'on est passionné.
00:26:42 Et au bout d'un moment, on n'a plus goût à cette passion
00:26:44 qui est quand même pour nous
00:26:46 vitale, puisque
00:26:48 c'est souvent un héritage
00:26:50 familier. Ça vienne de génération
00:26:52 à génération. Et malheureusement,
00:26:54 on ne veut pas être la génération
00:26:56 qui a fait mettre
00:26:58 la clé sous la porte
00:27:00 à des siècles
00:27:02 de travail.
00:27:04 L'enjeu principal pour vous,
00:27:06 j'imagine, c'est le revenu.
00:27:08 Je vois et j'entends
00:27:10 des agriculteurs nous dire aujourd'hui
00:27:12 on arrive à se rémunérer à peine au SMIC
00:27:14 avec un taux horaire
00:27:16 rapporté au nombre d'heures que l'on fait
00:27:18 parfois 70 heures ou plus par
00:27:20 semaine à moins de 5 euros.
00:27:22 Est-ce que c'est votre cas
00:27:24 vous aussi aujourd'hui, ces difficultés financières ?
00:27:26 Vous les connaissez, vous les traversez ?
00:27:28 Nous, on le connaît
00:27:30 encore plus, parce que là, il faut le savoir, la région
00:27:32 d'Occitanie
00:27:34 et la région en France, c'est parce qu'on a
00:27:36 le plus bas, le plus faible
00:27:38 revenu agricole.
00:27:40 Moi, pour ma part,
00:27:42 je n'en ai pas honte et je ne le
00:27:44 cache pas, je l'annonce à tout
00:27:46 le monde. Moi, mon
00:27:48 chiffre d'affaires sur mon exploitation
00:27:50 est de 220 000 euros pour une
00:27:52 exploitation de 150 hectares avec
00:27:54 90 maires, donc 90
00:27:56 vaches à l'étang. Et de
00:27:58 220 000 euros avec les
00:28:00 pimpapas qui remontent les pimpapas, il y en a
00:28:02 pour 40 000 euros et je finis
00:28:04 l'année avec -7 000 euros de déficit.
00:28:06 Sans me sortir
00:28:08 de salaire, je le précise,
00:28:10 le seul salaire que je me sors,
00:28:12 c'est me payer mon forfait
00:28:14 téléphonique, Internet,
00:28:16 mon gazole et les assurances.
00:28:18 Donc vous êtes littéralement pris
00:28:20 à la gorge, vous attendez quoi là, concrètement,
00:28:22 de la part de l'État ?
00:28:24 Moi, on attend que l'État, déjà,
00:28:26 remonte son soutien au monde
00:28:28 agricole. Il faut dire que l'agriculture
00:28:30 française est l'agriculture la plus
00:28:32 sienne au monde et on continue toujours à nous
00:28:34 taper dessus.
00:28:36 On nous interdit de produire,
00:28:38 on nous impose des dates farfelues
00:28:40 des bureaucrates à Paris, je sais pas d'où c'est qu'ils
00:28:42 arrivent à sortir ces idées, mais
00:28:44 on nous impose des dates de semis
00:28:46 alors que nous on travaille avec la météo,
00:28:48 on ne travaille pas avec un calendrier.
00:28:50 On nous impose des quotas,
00:28:52 on nous empêche de
00:28:54 produire. On n'est pas des pollueurs,
00:28:56 on n'est pas des assassins, il faut bien dire ça
00:28:58 à la population. Mais aujourd'hui,
00:29:00 on nous interdit beaucoup de choses,
00:29:02 par exemple, on va parler des pesticides
00:29:04 et tout ça, même si on n'est pas des accrus
00:29:06 des accrocs du pesticide, il faut dire,
00:29:08 mais on arrive à importer des produits bio
00:29:10 d'autres pays,
00:29:12 qui utilisent des matières actives et des pesticides
00:29:14 qui sont interdits en France et dans le Conventionnel.
00:29:16 Et on nous traite à nous d'assassins.
00:29:18 Vous voyez, je suis au milieu de mes vaches.
00:29:20 Et je pense que mes vaches
00:29:22 sont vraiment bien traitées ici.
00:29:24 Elles n'ont jamais eu
00:29:26 une piqûre de hormone.
00:29:28 On arrive à nous empêcher de produire en France
00:29:30 et d'importer de la viande
00:29:32 d'autres pays,
00:29:34 du Brésil, des États-Unis, du Canada,
00:29:36 où le premier truc
00:29:38 qu'on fait à un veau ou à un caniné,
00:29:40 ce n'est pas y mettre une boucle
00:29:42 pour les prélever sanitaires, comme on fait
00:29:44 chez nous, mais leur mettre une piqûre
00:29:46 de hormone dans l'oreille.
00:29:48 Voilà. On n'a plus la même
00:29:50 agriculture, on n'est plus sur la même face
00:29:52 à l'agriculture mondiale. Les hormones en France,
00:29:54 il y a des décennies que c'est interdit.
00:29:56 Voilà.
00:29:58 On n'en utilise pas, on fait l'agriculture saine.
00:30:00 Voilà.
00:30:01 Merci Jérôme Beyl. On entend votre colère ce matin.
00:30:03 On la partage, on la comprend et c'est pour ça d'ailleurs...
00:30:05 Ce n'est pas de la colère.
00:30:07 Ce n'est pas de la colère.
00:30:08 Ce n'est pas de la colère, vous nous dites.
00:30:10 Du tout.
00:30:12 On va dire qu'on est déterminés
00:30:14 maintenant. Ce n'est pas...
00:30:16 Sous la colère, on pourra faire des choses
00:30:18 que l'on regrettera plus tard.
00:30:20 Moi, dans mon blocage
00:30:22 que j'ai lancé, quand j'ai lancé
00:30:24 l'appel,
00:30:26 le premier mot, ça a été "respect".
00:30:28 Et nous, on respecte
00:30:30 les lieux où on est, l'autoroute.
00:30:32 Hier matin,
00:30:34 vos confrères
00:30:36 et même vos journalistes qui sont venus
00:30:38 ont vu qu'on balayait l'autoroute, qu'on nettoyait
00:30:40 et on ramassait même les déchets
00:30:42 sur les bords d'autoroutes qu'avaient
00:30:44 jetés les gens avant nous, quand ils passaient.
00:30:46 Alors, vous savez quoi Jérôme Beyl ?
00:30:48 Je corrige effectivement mon propos.
00:30:50 Je ne parlerai pas de colère, je parlerai de détermination.
00:30:52 Effectivement, on la comprend
00:30:54 parce que vous êtes déterminés à survivre
00:30:56 et on précise effectivement
00:30:58 que cette lutte que vous menez
00:31:00 aujourd'hui se fait dans le respect. Vous venez de le dire.
00:31:02 Vous nettoyez derrière vous quand vous occupez
00:31:04 des lieux. On vous remercie
00:31:06 d'avoir témoigné. Témoignage primordial
00:31:08 sur notre antenne ce matin et on vous souhaite
00:31:10 bon courage pour la suite.
00:31:12 Je voudrais juste rajouter un petit truc.
00:31:14 J'appelle à tous les agriculteurs
00:31:16 en France qui vont faire des blocages
00:31:18 de vraiment respecter
00:31:20 la belle image et la dignité
00:31:22 qu'a le monde agricole. Voilà.
00:31:24 Vous avez raison Jérôme Beyl. Vous avez raison.
00:31:26 Merci à vous.
00:31:28 Merci à vous.
00:31:30 Merci beaucoup. Merci à vous.
00:31:32 Merci d'avoir témoigné ce matin.
00:31:34 Michel Taubes, c'est très important ce témoignage parce que
00:31:36 au-delà même...
00:31:38 Jérôme Beyl nous le disait, il y a un taux de suicide très important
00:31:40 chez les agriculteurs parce que c'est la
00:31:42 survie de leur exploitation est en jeu.
00:31:44 Mais quand on a des agriculteurs qui ne
00:31:46 marchent pas, dont les exploitations sont obligées
00:31:48 de fermer, évidemment il n'y a personne derrière pour reprendre
00:31:50 ces exploitations. Ça veut dire que demain on n'aura plus de jeunes
00:31:52 agriculteurs qui vont se lancer dans le métier
00:31:54 et tout l'enjeu derrière tout ça
00:31:56 c'est aussi notre souveraineté alimentaire.
00:31:58 Évidemment, là il y a un télescopage de multiples
00:32:00 facteurs internationaux, européens,
00:32:02 réglementaires, économiques,
00:32:04 l'inflation qui n'a pas profité
00:32:06 aux agriculteurs et c'est vrai que là
00:32:08 on sent qu'on est à un moment décisif.
00:32:10 En fait, moi je pense que... Parce qu'il n'y a pas
00:32:12 que dans Haute-Garonne, à Avignon aussi il y a eu
00:32:14 des échauffourées, des manifestations
00:32:16 de colère et de détermination
00:32:18 d'agriculteurs et c'est vrai que ça bouge.
00:32:20 Alors, on dit qu'au sommet de l'État
00:32:22 il y a une très grande vigilance, le chef de l'État
00:32:24 qui appelle les préfets à aller au devant.
00:32:26 Moi je pense que, honnêtement,
00:32:28 là c'est le baptême du feu pour Gabriel Attal.
00:32:30 Le ministre de l'Agriculture se rend
00:32:32 dans le chair, c'est très bien, mais il faut
00:32:34 aussi qu'il aille en Haute-Garonne.
00:32:36 Je voudrais aussi saluer, il y a quand même...
00:32:38 Ça bouge un peu, il y a un délégué interministériel
00:32:40 ou équivalent qui est en charge
00:32:42 de l'accompagnement des agriculteurs
00:32:44 qui sont en détresse, il s'appelle Olivier Damesin,
00:32:46 qui est un ancien député du
00:32:48 sud-ouest de la France. Mais il y a
00:32:50 urgence, il y a urgence parce que
00:32:52 on est en train d'assister, je pense,
00:32:54 en tout cas moi je le sens comme ça, à la naissance
00:32:56 d'un véritable mouvement que j'appellerais
00:32:58 un peu les Gilets Verts, c'est-à-dire que
00:33:00 les paysans se mobilisent,
00:33:02 ils en ont plus que Valpol,
00:33:04 ils sont déterminés à obtenir des résultats
00:33:06 et je pense que l'État doit répondre
00:33:08 et c'est pas en envoyant des préfets, c'est plutôt
00:33:10 peut-être en envoyant des politiques sur le terrain
00:33:12 aller au-devant de
00:33:14 cette colère pour qu'elle ne se transforme pas
00:33:16 encore une fois en nouveau
00:33:18 mouvement qui perturberait
00:33:20 notre pays. - Victor Hérault, un mot rapide avant
00:33:22 de passer à la suite parce que j'ai beaucoup de sujets.
00:33:24 - Non mais effectivement, vous le dites, c'est pas qu'un problème français,
00:33:26 c'est un problème européen et ce monsieur a tout à fait raison
00:33:28 de pointer du devant une déconnexion
00:33:30 totale et comment dire, un décalage
00:33:32 total entre d'une part
00:33:34 l'idéologie de Bruxelles et du consommateur
00:33:36 à qui on a martelé
00:33:38 qu'en gros l'agriculture et l'élevage, c'était
00:33:40 les pesticides et la maltraitance animale
00:33:42 alors que ces gens-là ne connaissent l'agriculture et l'élevage
00:33:44 que grâce aux tomates qu'ils ont sur leur balcon
00:33:46 et aux chiens
00:33:48 ou le chat qu'ils ont dans leur appartement
00:33:50 donc ils n'y connaissent rien et
00:33:52 ce monsieur en face a un discours et une formule qui est très belle
00:33:54 je trouve ça magnifique de dire
00:33:56 ce sont pas des heures de travail, ce sont pas des années de travail
00:33:58 ce sont des siècles de travail qui sont derrière lui
00:34:00 et en réalité l'agriculture
00:34:02 c'est un fondement de la société
00:34:04 et de toutes les civilisations
00:34:06 et un pays dont les agriculteurs sont sur la paille
00:34:08 et meurent effectivement tous les jours
00:34:10 c'est un pays qui a un avenir certain, qui est la catastrophe
00:34:12 Tout autre sujet
00:34:14 à présent, il n'y aura pas de salle de shoot
00:34:16 dans le 4ème arrondissement de Marseille
00:34:18 la fronte de la droite locale et des habitants
00:34:20 as-tu eu raison du projet ?
00:34:22 Oui, un soulagement pour ces riverains
00:34:24 qui craignaient pour la sécurité de leur quartier
00:34:26 la question d'une structure mobile est désormais
00:34:28 envisagée, le reportage de Maëva Lamy
00:34:32 Le 4ème arrondissement de Marseille
00:34:34 c'est le soulagement
00:34:36 ici, la municipalité souhaitait ouvrir
00:34:38 une salle de consommation encadrée
00:34:40 de drogue début 2024
00:34:42 un projet finalement suspendu
00:34:44 l'état a rendu un avis défavorable
00:34:46 les échanges
00:34:48 au sein du comité de pilotage
00:34:50 font apparaître à présent des réserves
00:34:52 sur l'installation d'une halte soins-addictions
00:34:54 sur ce site, je suspend donc
00:34:56 ce projet sur ce lieu
00:34:58 une décision qui soulage les riverains opposés au projet
00:35:00 c'est une reconnaissance que les riverains
00:35:02 les CIQ
00:35:04 et tous les acteurs de terrain
00:35:06 ont raison
00:35:08 et quand on disait qu'il n'y avait pas de toxicomanie
00:35:10 de rue, que le lieu
00:35:12 n'était pas adapté, qu'il correspondait
00:35:14 simplement à une opportunité
00:35:16 puisque c'est un bien
00:35:18 qui appartient à la mairie de Marseille
00:35:20 et en aucun cas
00:35:22 ça ne correspondait à une réalité
00:35:24 de terrain. Toutefois, le comité de pilotage
00:35:26 n'enterre pas le projet
00:35:28 il étudie d'autres localisations
00:35:30 ou la création d'une structure mobile
00:35:32 des mesures encore insuffisantes
00:35:34 pour cet élu d'opposition
00:35:36 je pense qu'il ne faut pas des petites solutions
00:35:38 excusez-moi l'expression, petits bras
00:35:40 il faut véritablement un plan qui va
00:35:42 permettre de mettre en numéro un
00:35:44 le critère de santé publique
00:35:46 et l'avenir de ces toxicomanes
00:35:48 en France, des salles de consommation
00:35:50 à moindre risque existent déjà
00:35:52 à Paris et à Strasbourg
00:35:56 il y a effectivement deux salles de chute
00:35:58 qui existent à Paris et à Strasbourg
00:36:00 comme vient de le dire Mahé Valami
00:36:02 mais avec des résultats assez différents
00:36:04 en fonction des deux lieux, on aura peut-être l'occasion
00:36:06 d'en reparler. En tout cas pour cette salle
00:36:08 de consommation à moindre risque à Marseille
00:36:10 les riverains dénonçaient la présence
00:36:12 de nombreuses écoles dans le quartier
00:36:14 ce qui posait sur la sécurité
00:36:16 de ce quartier, les commerces
00:36:18 craignaient aussi un accroissement de l'insécurité
00:36:20 avec la présence de dealers, on s'inquiétait
00:36:22 d'une chute de l'immobilier aussi pour les petits propriétaires
00:36:24 parce que ça aussi il faut y penser, c'est tout un quartier
00:36:26 qui risquait d'être dénaturé et c'est
00:36:28 le problème qui se pose finalement avec ces salles de consommation
00:36:30 à moindre risque. Bon, beaucoup
00:36:32 de gens sont d'accord pour dire qu'il faut
00:36:34 prendre soin de ces toxicomanes et les inciter
00:36:36 à arrêter, néanmoins
00:36:38 personne ne veut de ces salles de chute
00:36:40 à côté de chez lui et c'est compréhensible.
00:36:42 C'est compréhensible mais la problématique
00:36:44 semble toute assez simple, peut-être
00:36:46 oui à des salles de chute mais à la
00:36:48 condition que ce soit dans un cadre hospitalier
00:36:50 on est quand même dans un pays où
00:36:52 nous avons de nombreux centres hospitaliers
00:36:54 universitaires où souvent ce sont
00:36:56 des terrains très importants
00:36:58 donc effectivement oui à ces tentatives
00:37:00 d'expérimentation, c'est peut-être
00:37:02 mieux que quelqu'un
00:37:04 qui est dépendant à la drogue
00:37:06 aille se consommer dans un
00:37:08 cadre hospitalier quand on en voit
00:37:10 des narcotrafiquants derrière lesquels
00:37:12 vous avez des mafias, évidemment
00:37:14 mais pas dans un centre-ville
00:37:16 pas dans un quartier où vous avez des écoles, des enfants
00:37:18 des familles, évidemment
00:37:20 donc il faut le faire dans des lieux
00:37:22 qui s'y prêtent et
00:37:24 - Et c'est ce qui fait toute la différence entre Paris
00:37:26 et Strasbourg d'ailleurs sur les deux salles
00:37:28 c'est-à-dire qu'à Strasbourg c'est en dehors de lieux d'habitation
00:37:30 c'est plus à l'écart tandis qu'à Paris
00:37:32 c'est dans un quartier résidentiel
00:37:34 c'est près de l'hôpital
00:37:36 - Et à Marseille manifestement le lieu était très mal choisi
00:37:38 donc c'est un cadre hospitalier qui doit être mis en place
00:37:40 pour pouvoir expérimenter ces tentatives
00:37:42 encore une fois de réorientation
00:37:44 de personnes qui ont
00:37:46 besoin malheureusement d'en consommer
00:37:48 et d'essayer d'ailleurs à terme
00:37:50 de les rendre moins dépendants
00:37:52 - Victor Hérault
00:37:54 - On a une grave crise du secteur de l'addictologie
00:37:56 également en France
00:37:58 je discutais avec une addictologue
00:38:00 récemment qui m'expliquait qu'après le Covid
00:38:02 le nombre de patients avait complètement explosé
00:38:04 et en fait tout ceci
00:38:06 est très révélateur également du problème de la gestion
00:38:08 de la santé mentale et de la consommation de drogue
00:38:10 d'antidépresseurs, de drogue, d'alcool
00:38:12 en France, ce sont des sujets majeurs
00:38:14 et effectivement tout cela rejoint l'hôpital
00:38:16 et la santé dont on sait
00:38:18 les chantiers qui viennent
00:38:20 - Allez 6h45 sur CNews
00:38:22 c'est l'heure du rappel de l'actualité avec Marine Sabourin
00:38:24 - Gabriella Tell attendue à Saint-Laurent-Dany
00:38:30 dans l'Eurone aujourd'hui
00:38:32 le Premier ministre doit échanger avec 150 Français
00:38:34 pour entendre leurs préoccupations
00:38:36 un échange rendu public pendant 2 heures
00:38:38 objectif préparer son discours de politique générale
00:38:40 prévu le 30 janvier
00:38:42 un train paraît clairement rester en panne
00:38:44 au nord de Nevers cette nuit causant un retard
00:38:46 de près de 6h00, un millier de voyageurs
00:38:48 se sont retrouvés dans le noir et sans chauffage
00:38:50 la Croix-Rouge s'est rendue sur place pour apporter
00:38:52 de l'eau et de la nourriture, la SNCF
00:38:54 évoque un problème de locomotive et on l'a appris
00:38:56 il y a quelques instants, le train est arrivé
00:38:58 à 6h20 à Clermont
00:39:00 et puis le chef de la diplomatie européenne
00:39:02 Joseph Borrell accuse Israël d'avoir créé
00:39:04 et financé le Hamas, voici ses mots
00:39:06 le Hamas a été financé par le gouvernement
00:39:08 israélien pour tenter d'affaiblir
00:39:10 l'autorité palestinienne, si nous intervenons
00:39:12 pas fermement, la spirale de la haine
00:39:14 et de la violence se poursuivra de génération
00:39:16 en génération, de funérail en funérail
00:39:18 ...
00:39:20 La sécurité
00:39:22 renforcée à Saint-Denis
00:39:24 après la mort d'un adolescent
00:39:26 de 14 ans, il a été tué
00:39:28 d'un coup de couteau sur le quai du métro
00:39:30 ce mercredi, un dispositif
00:39:32 qui cible désormais les transports en commun
00:39:34 les attroupements sont par ailleurs
00:39:36 interdits jusqu'à lundi prochain.
00:39:38 Depuis plusieurs jours, la commune la plus peuplée de
00:39:40 Saint-Denis connaît un contexte de vive
00:39:42 tension entre individus, d'après la mairie
00:39:44 les habitants craignent pour leur sécurité
00:39:46 reportage de Mathieu Devez et Pierre-François
00:39:48 Altermat, récit de Marie-Liès Chevalier
00:39:50 Depuis plusieurs jours
00:39:52 la commune de Saint-Denis connaît
00:39:54 un contexte de vive tension
00:39:56 un climat pesant qui inquiète les riverains
00:39:58 plus d'insécurité, plus de
00:40:00 on voit tous les jours
00:40:02 des bagarres, des violences
00:40:04 des viols
00:40:06 je suis très choquée et j'ai toujours peur
00:40:08 par exemple le soir je frotte et quand le soir
00:40:10 je sors, je repart. C'est pas normal
00:40:12 ce qu'on voit comme ça
00:40:14 moi je
00:40:16 vois que ça va aller mal
00:40:18 Face à cette escalade
00:40:20 de violences, la municipalité a
00:40:22 publié un communiqué et pris des mesures
00:40:24 sécuritaires fortes. Les regroupements
00:40:26 prolongés dans l'espace public sont désormais
00:40:28 interdits jusqu'à lundi et des dizaines d'équipages
00:40:30 de police sont mobilisés autour
00:40:32 des établissements fréquentés par les jeunes
00:40:34 un seul objectif pour la mairie, éviter
00:40:36 les rixes interquartiers et endiguer
00:40:38 ce phénomène de violence. Les policiers
00:40:40 sur le terrain demandent eux
00:40:42 plus de justice. Il y a des sanctions qui
00:40:44 soient fermes, des sanctions
00:40:46 qui soient exemplaires pour plus qu'on
00:40:48 ait envie de recommencer tout simplement
00:40:50 et qu'il y ait ce sentiment d'impunité qui dure
00:40:52 et qui perdure sur ce département depuis
00:40:54 trop d'années. Le maire de Saint-Denis
00:40:56 a également invité les parents à inciter
00:40:58 leurs enfants et leurs adolescents
00:41:00 à rester à leur domicile
00:41:02 On va s'arrêter dans un instant
00:41:04 sur la violence des jeunes mais tout d'abord
00:41:06 une autre illustration, cette fois à Angoulême
00:41:08 deux individus qui s'étaient introduits dans un
00:41:10 lycée justement, on a appris
00:41:12 un petit peu plus sur leur profil, il s'agit
00:41:14 de deux adolescents qui n'étaient même pas scolarisés
00:41:16 dans l'établissement. Une rixe avait
00:41:18 éclaté jeudi matin à l'intérieur du bâtiment
00:41:20 Un élève avait été aspergé
00:41:22 par une bombe lacrymogène et une professeure
00:41:24 qui tentait de s'interposer avait été
00:41:26 frappée. Le parquet évoque un
00:41:28 possible règlement de compte. Le récit
00:41:30 de Maxime Legay et Mathilde Ibanez
00:41:32 Ils ont semé
00:41:34 le troupe dans ce lycée à Angoulême
00:41:36 et sont désormais
00:41:38 entendus par la police
00:41:40 Suite aux premières investigations réalisées par
00:41:42 les enquêteurs, deux jeunes hommes recherchés
00:41:44 par les services de police ont été placés
00:41:46 en garde à vue. Les deux individus
00:41:48 en question sont mineurs, âgés de
00:41:50 17 et 15 ans. Le premier
00:41:52 est déjà connu des services de police
00:41:54 et actuellement placé sous contrôle judiciaire
00:41:56 pour des faits similaires. Le second
00:41:58 lui n'a pas d'antécédent judiciaire
00:42:00 Aucun des deux n'était
00:42:02 scolarisé au lycée en question
00:42:04 Des agressions et des rixes de ce type
00:42:06 qui se multiplient à Angoulême. Au cours
00:42:08 de la journée du 19 janvier 2024
00:42:10 les services de police ont été amenés
00:42:12 à intervenir à deux nouvelles reprises
00:42:14 pour des agressions ou rixes aux abords
00:42:16 des établissements scolaires. Cinq
00:42:18 mineurs ont également été placés en garde
00:42:20 à vue pour des faits de violences en réunion
00:42:22 après une rixe devant un
00:42:24 lycée de la commune voisine à Soyeaux
00:42:28 Deux éléments soulignés par
00:42:30 la police dans le reportage précédent
00:42:32 concernant la violence de ces jeunes
00:42:34 des sanctions fermes exemplaires
00:42:36 de la part de la justice. C'est ce que demandaient
00:42:38 les policiers qui en ont ras-le-bol
00:42:40 et on peut les comprendre aussi de revoir les mêmes jeunes
00:42:42 constamment dehors après
00:42:44 des méfaits. Et puis le rôle des parents
00:42:46 encore et toujours à qui on demande aujourd'hui
00:42:48 "Gardez vos enfants chez vous, retenez-les
00:42:50 empêchez-les de sortir"
00:42:52 On le leur demande mais les sanctions
00:42:54 pour ceux les récalcitrant
00:42:56 elles sont inexistantes
00:42:58 les familles qui sont sanctionnées parce que
00:43:00 leurs enfants ont participé par exemple aux
00:43:02 émeutes de l'été dernier
00:43:04 il n'y en a quasiment aucune
00:43:06 en tout cas à ma connaissance
00:43:08 donc effectivement
00:43:10 en fait on parle souvent de territoire perdu de la République
00:43:12 moi je parle plus de génération
00:43:14 perdue de la République, c'est-à-dire vous avez toute une génération
00:43:16 de jeunes et peut-être même
00:43:18 des enfants perdus de la République
00:43:20 une génération c'est peut-être même deux générations
00:43:22 perdues de la République qui effectivement
00:43:24 ont grandi dans une habitude
00:43:26 une pratique de la violence
00:43:28 du défi à l'autorité
00:43:30 des parents, des professeurs
00:43:32 de la police, des pompiers
00:43:34 des chauffeurs de bus et qui finalement
00:43:36 se disent "Allez, on peut y aller"
00:43:38 puisque c'est impénité zéro ou presque
00:43:40 Le mot de la fin pour Victor Hérault
00:43:42 Non mais écoutez le problème de la délinquance
00:43:44 juvénile ou de
00:43:46 de la violence juvénile est effectivement un problème
00:43:48 pour l'instant qui a l'air insoluble
00:43:50 ça passera, alors il y a la question
00:43:52 effectivement de la sanction des parents, il y a aussi la question
00:43:54 plus inquiétante et plus globale
00:43:56 qui est celle de "Est-ce qu'on va toucher oui ou non
00:43:58 au droit et à l'exception de minorité
00:44:00 ou à l'excuse de minorité
00:44:02 est-ce qu'on va devoir réformer la justice
00:44:04 là-dessus, ce qui pourrait être dramatique pour tous les autres
00:44:06 jeunes et tous les autres mineurs qui commettent des délits
00:44:08 mais qui ne sont pas si graves que ça
00:44:10 et qui se trouveraient dans le même sac
00:44:12 que ces jeunes-là qui agressent des professeurs
00:44:14 au gaz léclimogène, de quoi on parle
00:44:16 On va marquer une courte pause dans votre matinale
00:44:18 le temps pour moi de remercier justement Victor Hérault
00:44:20 journaliste à Valeurs Actuelles
00:44:22 pour cette première heure d'information
00:44:24 On revient dans quelques minutes, on évoquera à nouveau
00:44:26 avec mes invités
00:44:28 la question de la pression migratoire
00:44:30 dans le département des Alpes-Maritimes
00:44:32 +10% en 2023
00:44:34 d'interpellations de personnes
00:44:36 en situation irrégulière
00:44:38 par rapport à l'année 2022
00:44:40 une inquiétude bien sûr à l'approche des Jeux Olympiques
00:44:42 Les policiers pourront-ils
00:44:44 continuer à mener des interpellations alors qu'ils seront
00:44:46 mobilisés pour la sécurité du pays ?
00:44:48 Pas sûr, on en parle juste après la pause
00:44:50 A tout de suite
00:44:52 Samedi 20 janvier
00:44:54 On va voir quelle est la météo de votre après-midi
00:44:56 avec Karine Durand
00:44:58 Une bonne nouvelle Karine
00:45:10 aujourd'hui c'est que c'est la dernière journée
00:45:12 de grand froid
00:45:14 Oui, place aux redous à partir de demain
00:45:16 Je vais tout d'abord vous montrer
00:45:18 ces images que j'ai filmées hier dans les Yvelines
00:45:20 On voit un beau ciel bleu mais on voit aussi
00:45:22 une belle couche de pollution
00:45:24 Regardez ici dans les basses couches de l'atmosphère
00:45:26 c'est de la pollution aux particules fines
00:45:28 qui est issue justement du chauffage
00:45:30 actuellement mais aussi du trafic routier
00:45:32 et tout cela reste plaqué au sol en raison
00:45:34 des conditions anticycloniques très calmes
00:45:36 Ce sera la même chose aujourd'hui, une qualité de l'air mauvaise
00:45:38 sur Paris de niveau 4 sur 6
00:45:40 pour cet après-midi. Alors regardez l'écart
00:45:42 pour ces prochaines heures avec
00:45:44 des brouillards très fréquents encore ce matin
00:45:46 répartis un petit peu partout sur le Val de Saône
00:45:48 sur le nord, le nord-est en particulier
00:45:50 du Mistral en Méditerranée
00:45:52 qui va dégager le ciel au cours de la journée
00:45:54 Et au cours de l'après-midi on retrouve de belles conditions
00:45:56 de soleil un petit peu comme hier
00:45:58 un beau ciel bleu sur quasiment tout le pays
00:46:00 mais une nouvelle perturbation commence à arriver
00:46:02 par la pointe bretonne avec des nuages
00:46:04 et un petit peu plus tard de la pluie. Les températures
00:46:06 sont glaciales ce matin dans les campagnes
00:46:08 on descend jusqu'à -10 degrés dans les grandes villes
00:46:10 on peut descendre quand même jusqu'à -8
00:46:12 du côté de Nancy notamment
00:46:14 -4 tout de même pour la capitale
00:46:16 au cours de l'après-midi des valeurs qui restent
00:46:18 en dessous des moyennes de saison pour le nord spécialement
00:46:20 à peine 2 degrés à Paris, 0 à Lille
00:46:22 11 sur la pointe bretonne
00:46:24 le redoux gagne du terrain par le nord-ouest
00:46:26 7h sur CNews
00:46:40 bon réveil à tous ceux qui nous rejoignent
00:46:42 on est ensemble jusqu'à 9h pour de l'info, de l'analyse
00:46:44 des débats avec la sensationnelle
00:46:46 Marine Sabourin qui m'accompagne, qui ne se départit
00:46:48 jamais en aucune circonstance
00:46:50 de son sourire et c'est pour ça que c'est un plaisir
00:46:52 de partager cette émission
00:46:54 avec elle. Merci à vous
00:46:56 Marine, merci bien sûr à Guillaume Bigot
00:46:58 l'excellence de ses analyses qui nous accompagne
00:47:00 aussi ce matin pour décrypter toute
00:47:02 l'actualité, l'excellence également
00:47:04 de Michel Taubes fondateur du site Opinion
00:47:06 International et qui continue à tout
00:47:08 commenter avec nous et bien sûr
00:47:10 à Roald Diemann pour décrypter l'actualité
00:47:12 internationale. Voici tout de suite
00:47:14 les titres de votre journal de 7h
00:47:16 ce matin on vous emmène dans les Alpes-Maritimes
00:47:18 où la pression migratoire ne cesse
00:47:20 de croître, 10% d'interpellations
00:47:22 supplémentaires à la frontière en 2023
00:47:24 et bien sûr une inquiétude majeure
00:47:26 à l'approche des JO alors que les forces de l'ordre
00:47:28 seront mobilisées pour assurer notre sécurité
00:47:30 la France deviendra-t-elle une passoire
00:47:32 ou plutôt la sera-t-elle encore davantage ?
00:47:34 On posera la question à mes invités
00:47:36 sur ce plateau. On entendra
00:47:38 également ce matin la colère des familles de victimes
00:47:40 du narco-banditisme à Marseille
00:47:42 elle multiplie les procédures judiciaires contre
00:47:44 l'Etat pour qu'il respecte ses obligations
00:47:46 en matière de sécurité
00:47:48 2023 marque d'ailleurs un triste record
00:47:50 49 morts sur fond de trafic
00:47:52 de drogue. Un bus
00:47:54 visé par des tirs de carabines à plomb
00:47:56 cela s'est passé à Nantes
00:47:58 ce mercredi, les chauffeurs à bout de nerfs
00:48:00 craignent pour leur sécurité et celle des usagers
00:48:02 vous les entendrez dans ce journal
00:48:04 et nous serons en ligne avec Nicolas Toquec
00:48:06 délégué force ouvrière
00:48:08 pour en parler
00:48:10 La frontière
00:48:12 franco-italienne sous intense pression
00:48:14 migratoire dans les Alpes-Maritimes
00:48:16 44 000 personnes ont été
00:48:18 interpellées pour avoir tenté d'entrer
00:48:20 légalement sur le territoire français
00:48:22 en 2023. Cela s'ajoute à la problématique
00:48:24 des mineurs étrangers non
00:48:26 accompagnés. Près de 6000 d'entre eux ont débarqué
00:48:28 en France l'année dernière. Les centres de
00:48:30 rétention administrative, cellules,
00:48:32 hôtels, les différentes structures sont toutes saturées
00:48:34 le département des Alpes-Maritimes
00:48:36 demande des renforts policiaux. Plus vite, reportage
00:48:38 à Monton avec Stéphanie Rouquet
00:48:40 A la gare de Monton-Garavant
00:48:44 tous les trains en provenance d'Italie
00:48:46 sont contrôlés. C'est actuellement
00:48:48 le passage principal des personnes en situation
00:48:50 irrégulière voulant entrer en France
00:48:52 Ca, ça ne vous donne pas le droit d'aller à l'arrivée
00:48:54 parce que la carte n'est pas liée
00:48:56 C'est la même chose que dans le feu
00:48:58 Vous comprenez ?
00:49:00 Oui. C'est bon. Merci
00:49:02 Entre 50 et 100 personnes
00:49:04 sont arrêtées quotidiennement dans ces trains
00:49:06 et ramenées en Italie
00:49:08 L'an dernier, dans les Alpes-Maritimes
00:49:10 plus de 44 000
00:49:12 étrangers clandestins ont été
00:49:14 interpellés. Une hausse de plus
00:49:16 de 10% par rapport à 2022
00:49:18 Alors, tous les services
00:49:20 de l'Etat saturent
00:49:22 On arrive effectivement
00:49:24 à des crânes saturés
00:49:26 à des cellules au sein des commissariats
00:49:28 saturées. Là-dessus, on rajoute
00:49:30 pour nos collègues pafistes, les contrôles aux frontières
00:49:32 pour nos forces mobiles également qui sont mobilisées
00:49:34 donc les CRS, les gendarmes mobiles
00:49:36 et la force sentinelle, des interpellations
00:49:38 et des contrôles permanents aux frontières
00:49:40 au péage d'autoroutes
00:49:42 donc la charge de travail est
00:49:44 excessivement importante
00:49:46 Des policiers à présent inquiets pour cet été
00:49:48 avec des forces mobilisées
00:49:50 sur les Jeux Olympiques, ils craignent
00:49:52 que la frontière se transforme en passoire
00:49:54 faute d'effectifs nécessaires
00:49:56 Et inexorablement, Guillaume Bigot
00:50:00 les trous de la passoire vont s'agrandir
00:50:02 à partir de l'été prochain quand les forces de l'ordre
00:50:04 sont mobilisées pour bien d'autres choses
00:50:06 pour la sécurité du pays tout d'abord puisque c'est leur fonction principale
00:50:08 à l'occasion des Jeux Olympiques
00:50:10 Votre remarque est très juste
00:50:12 parce que l'intensité des flux
00:50:14 est également
00:50:16 influencée par
00:50:18 la météo et c'est normal
00:50:20 et donc le pire est probablement à venir
00:50:22 De toute façon, ce qui se passe
00:50:24 à Menton, c'est-à-dire
00:50:26 à la frontière franco-italienne
00:50:28 c'est ce qui se passe d'abord en Italie
00:50:30 Les migrants arrivent en Italie
00:50:32 ils arrivent principalement de l'Empedousa
00:50:34 et du sud de l'Italie puisque
00:50:36 le détroit de Messines est quand même très étroit
00:50:38 et il y a peu de
00:50:40 peu de mers, disons, entre
00:50:42 le continent africain, que ce soit la Libye et la Tunisie
00:50:44 et la Sicile
00:50:46 et ensuite une fois qu'ils sont au territoire européen
00:50:48 on leur doit de
00:50:50 leur porter assistance
00:50:52 on ne peut pas les refouler, c'est la loi européenne
00:50:54 les mêmes internationales, ils arrivent sur le territoire
00:50:56 et donc là on sait que ça a explosé
00:50:58 2018-2019, on devait être
00:51:00 à une vingtaine de milliers de clandestins
00:51:02 arrivés en Italie
00:51:04 Là, on aura l'année dernière
00:51:06 je pense, plus de 120 000
00:51:08 arrivés de clandestins en Italie
00:51:10 enfin de migrants en Italie
00:51:12 donc forcément cette pression se retrouve
00:51:14 sur notre frontière parce qu'ils ne restent
00:51:16 pas en Italie, normalement
00:51:18 les textes européens prévoient qu'ils déposent
00:51:20 une demande d'asile dans le pays où ils
00:51:22 arrivent, c'est la réglementation de Dublin
00:51:24 mais en fait ils veulent absolument, pour la plupart d'entre eux
00:51:26 se rendre en Angleterre ou retrouver
00:51:28 des communautés déjà installées
00:51:30 beaucoup d'Africains, donc certains ont de la famille
00:51:32 en France et d'autres ont de la famille
00:51:34 en Grande-Bretagne, donc ils arrivent, ils affluent
00:51:36 et donc toutes les techniques ont été utilisées
00:51:38 alors la coopération n'a pas toujours été
00:51:40 facile avec l'Italie, elle s'est améliorée
00:51:42 on a été obligé de déployer les forces sentinelles
00:51:44 mais les forces sentinelles n'ont pas le droit
00:51:46 d'appréhender ces migrants
00:51:48 et on en refoule beaucoup
00:51:50 il y a un préfet à Poigne, Hugues Moutou
00:51:52 qui a été installé sur place
00:51:54 on a même déployé les forces sentinelles
00:51:56 mais en fait il y a une partie de ce flux
00:51:58 qui passe quand même
00:52:00 et notamment ceux dont la loi, toujours la même chose
00:52:02 la loi européenne, la loi internationale vous oblige
00:52:04 à les accueillir et vous le citiez dans votre question
00:52:06 les mineurs, ils sont isolés
00:52:08 c'est un énorme problème notamment pour le département
00:52:10 puisque ça sature intégralement
00:52:12 les capacités d'accueil
00:52:14 - Et je donne un chiffre pour compléter votre propos
00:52:16 350 000 arrivées irrégulières
00:52:18 dans l'Union Européenne
00:52:20 c'est ce qui a été relevé pour l'année 2023
00:52:22 c'est du jamais vu depuis
00:52:24 2015, on avait un million de réfugiés
00:52:26 qui avaient fui la guerre, notamment en Syrie à cette époque
00:52:28 - C'est la chronique d'un échec
00:52:30 annoncé, 2024 va être une année
00:52:32 terrible, notamment
00:52:34 parce qu'il y a des événements majeurs
00:52:36 sur lesquels la police va être déportée
00:52:38 pour en assurer la sécurité
00:52:40 on a environ 140 000 policiers
00:52:42 100 000 gendarmes, mais ils vont être complètement occupés
00:52:44 pendant plus d'un mois et demi
00:52:46 parce qu'il y a les Jeux Olympiques mais il y a les Jeux Paralympiques
00:52:48 au moment de la rentrée scolaire
00:52:50 ça va être absolument démentiel à gérer
00:52:52 et pendant ce temps là, la pression migratoire qui augmente
00:52:54 considérablement, Mme Melonie elle-même
00:52:56 en Italie a reconnu qu'elle était complètement
00:52:58 débordée par l'afflux
00:53:00 massif de migrants
00:53:02 et il faut insister, les termes sont forts
00:53:04 et correspondent à la réalité
00:53:06 et puis il n'y a pas que la frontière italienne, il y a maintenant une pression
00:53:08 qui commence à augmenter par l'Espagne
00:53:10 et puis par l'Europe de l'Est, également
00:53:12 ça risque d'arriver avec ce qui se passe au Proche-Orient
00:53:14 et l'attitude
00:53:16 de certains pays comme la Russie
00:53:18 et la Bélorussie, donc l'année 2024
00:53:20 va vraiment être une année de tous les dangers
00:53:22 en matière de pression migratoire
00:53:24 - A votre avis, Guillaume Bigaud, ce qui a été
00:53:26 voté par le Parlement, la loi
00:53:28 immigration, est-ce qu'elle est
00:53:30 capable de réguler ses flux ou elle ne
00:53:32 joue absolument pas sur les arrivées sur notre
00:53:34 territoire et autre question, si ce n'est
00:53:36 pas la loi immigration au niveau français,
00:53:38 est-ce que c'est le pacte asile et immigration
00:53:40 qui a été acté, voté
00:53:42 au niveau européen ? - Dans ce
00:53:44 domaine sensible, si l'il en est l'immigration
00:53:46 comme dans d'autres domaines, on va probablement parler
00:53:48 de l'agriculture, je pense que ça commence à
00:53:50 se voir comme le nez au milieu du visage
00:53:52 que les démocraties sont vidées de leur substance
00:53:54 en fait, les démocraties européennes
00:53:56 la nôtre, celle de l'Italie. Madame Mélanie
00:53:58 est arrivée à la tête d'un
00:54:00 gouvernement pour imiter ce qu'avait
00:54:02 fait M. Salvini, c'est-à-dire pour promettre
00:54:04 que plus aucun bateau n'allait
00:54:06 accoster, d'ailleurs elle a commencé un peu à faire
00:54:08 si j'ose dire des ronds dans l'eau,
00:54:10 quand elle a refusé qu'un bateau de SOS Méditerranée
00:54:12 arrive en Italie
00:54:14 et finalement il a dû
00:54:16 accoster à Toulon
00:54:20 et là M. Darmanin a dit "vous allez voir
00:54:22 ce que vous allez voir, il n'y aura pas un migrant qui va
00:54:24 mettre un pied
00:54:26 à terre, en tout cas pied à terre si, mais
00:54:28 ils ne rentreront pas sur le territoire"
00:54:30 bon ils sont tous rentrés sur le territoire très rapidement
00:54:32 mais surtout M. Darmanin
00:54:34 a pointé à juste titre
00:54:36 l'impuissance de Mme Mélanie, il a dit
00:54:38 "mais en fait vous avez fait des moulinets, vous avez promis monde
00:54:40 et merveille aux Italiens en disant que vous allez
00:54:42 stopper la flume migratoire et vous n'en avez rien fait"
00:54:44 alors pourquoi ? Tout simplement
00:54:46 et ça faisait d'ailleurs contraste avec ce qu'avait fait M.
00:54:48 Salvini quelques années avant
00:54:50 pourquoi ? Parce qu'en fait il y a
00:54:52 une espèce de tenaille européenne
00:54:54 d'abord c'est une tenaille juridique
00:54:56 aujourd'hui en l'état du droit, en Italie comme
00:54:58 en France, si on veut agir efficacement
00:55:00 en matière d'immigration, il faut se mettre hors la loi
00:55:02 et donc vous me posez la question sur la loi immigration
00:55:04 du Parlement qui fait couler beaucoup d'encre
00:55:06 mais en fait elle a bougé quelques petits curseurs
00:55:08 si vous voulez, pour avoir certaines aides
00:55:10 il faudra attendre un peu plus longtemps, déjà ça fait
00:55:12 hurler certains, il va y avoir
00:55:14 aussi un peu moins de recours
00:55:16 pour les demandeurs d'asile, mais en fait
00:55:18 l'architecture d'ensemble c'est d'ouvrir
00:55:20 les vannes, et ouvrir les vannes c'est ce que veut
00:55:22 l'Union Européenne, comme nous avons signé un certain nombre de
00:55:24 textes internationaux et que nous sommes
00:55:26 membres de l'Union Européenne, l'Union Européenne a passé
00:55:28 ce pacte d'asile-immigration et donc nous
00:55:30 ne sommes plus qu'en fait dans une
00:55:32 situation de transposition, ce qui veut
00:55:34 dire que si vous rejetez des migrants, c'est
00:55:36 20 000 euros d'amende par migrant
00:55:38 On va revenir en France et à
00:55:40 l'insécurité qui gangrène notre
00:55:42 pays, direction Nantes où un bus a été
00:55:44 visé ce mercredi par des tirs de
00:55:46 carabines à plomb, les faits sont déroulés dans le quartier de Bellevue
00:55:48 connu justement pour
00:55:50 ces règlements de comptes sur fonds de trafic de drogue
00:55:52 et selon des témoins, les tirs se répartis d'un
00:55:54 immeuble situé à proximité de l'arrêt
00:55:56 de bus, une situation qui ne peut plus
00:55:58 durer pour les chauffeurs comme pour les usagers
00:56:00 qui dénoncent des incivilités et
00:56:02 des violences régulières dans le secteur, au portage
00:56:04 de Jean-Michel Decaze
00:56:06 Il est entre 7h et 7h15
00:56:10 mercredi matin,
00:56:12 horaire très inhabituel,
00:56:14 particulièrement matinal, lorsque
00:56:16 quatre tirs atteignent l'avant-droit
00:56:18 du bus stationné
00:56:20 à son arrêt, des tirs
00:56:22 provenant de l'immeuble
00:56:24 situé juste à côté. Hier,
00:56:26 on a croisé le
00:56:28 directeur d'exploitation
00:56:30 qui dit
00:56:32 que c'était du plomb, c'est pas que c'est pas
00:56:34 grave mais c'est moins pire qu'une balle
00:56:36 de Kalachnikov, donc
00:56:38 donc non,
00:56:40 c'est un discours qui n'est pas du tout entendable
00:56:42 Le ou les auteurs n'ont pas
00:56:44 été arrêtés pour le moment,
00:56:46 on ne connait donc pas les raisons qui ont
00:56:48 pu pousser à commettre ces tirs.
00:56:50 Les chauffeurs de la ligne s'inquiètent
00:56:52 pour eux et leurs passagers.
00:56:54 On mérite pas ça, moi ce qui me fait peur c'est qu'il y a
00:56:56 une balle perdue ou un enfant
00:56:58 ou un passager ou quelqu'un
00:57:00 extérieur, quoi, qui soit
00:57:02 blessé crièvement et...
00:57:04 Les conducteurs et certaines
00:57:06 familles de conducteurs et de conductrices
00:57:08 ne sont pas du tout
00:57:10 à l'aise de voir
00:57:12 leur mari, leur femme ou leur papa ou leur maman
00:57:14 partir travailler, conduire des bus
00:57:16 et se dire "peut-être que ce soir
00:57:18 on ne le reverra pas". Dans ce quartier,
00:57:20 au lieu du trafic de drogue,
00:57:22 un jeune a été tué par balle
00:57:24 le 7 octobre dernier.
00:57:26 Et nous sommes
00:57:28 justement en direct avec
00:57:30 Nicolas Toquec, bonjour,
00:57:32 merci d'être avec nous ce matin, vous êtes délégué
00:57:34 force ouvrière dans cette société de
00:57:36 transport, CEMITAN,
00:57:38 c'est vous qu'on entend justement dans ce reportage
00:57:40 et quelque chose
00:57:42 d'hallucinant qu'on vous entend dire,
00:57:44 votre rétorque finalement, que ce n'est pas
00:57:46 si grave, parce que c'était
00:57:48 une carabine à plomb, des tirs de carabine à plomb
00:57:50 et que ça aurait pu être finalement une Kalachnikov.
00:57:52 Oui, bonjour.
00:57:56 Oui, c'est peut-être encore plus
00:57:58 grave que les tirs.
00:58:00 Nous avons une direction qui
00:58:02 minimise
00:58:04 l'agression, il parle
00:58:06 d'incivilité, il communique sur
00:58:08 une incivilité dans l'enceinte
00:58:10 de l'entreprise.
00:58:12 Nous avons le président de la CEMITAN,
00:58:14 monsieur Boulot,
00:58:16 qui est, dernièrement,
00:58:18 il était chargé de la sécurité
00:58:20 sur Nantes
00:58:22 et ce personnage aussi, il nous parle
00:58:24 d'incivilité. Lorsqu'on prend
00:58:26 la définition de l'incivilité
00:58:28 dans le Larousse, il nous parle
00:58:30 de l'incivilité, ça veut dire
00:58:32 un manque de politesse,
00:58:34 de courtoisie. Oui, c'est quelqu'un qui ne dit pas merci
00:58:36 en fait, l'incivilité.
00:58:38 Oui, voilà,
00:58:40 on pourrait associer ça à un
00:58:42 enfant qui n'est pas poli, qui ne dit pas merci
00:58:44 lorsqu'on lui tend quelque chose.
00:58:46 Vous vous êtes confronté à quoi
00:58:48 exactement ? C'est la première fois que vous faites face à une
00:58:50 situation aussi grave dans ce
00:58:52 quartier, à cet arrêt de bus
00:58:54 ou c'est quelque chose de récurrent ?
00:58:56 Alors là, oui, on pourrait dire que c'est
00:59:00 ce qui a eu
00:59:02 de plus grave parce que c'est directement
00:59:04 un véhicule qui
00:59:06 est visé. Là, c'est quatre tirs de
00:59:08 plomb et demain, nous avons
00:59:10 peur et les
00:59:12 salariés et en plus leur famille
00:59:14 ont vraiment des craintes
00:59:16 de passer un certain
00:59:18 temps à faire de la régulation
00:59:20 sur ce lieu. Décrivez-nous peut-être
00:59:22 ce quartier un petit peu parce que beaucoup de nos
00:59:24 téléspectateurs ne connaissent pas Nantes
00:59:26 et ce quartier plus particulièrement
00:59:28 de Bellevue, c'est un quartier compliqué ?
00:59:30 Écoutez, nous ne sommes pas
00:59:34 là pour
00:59:36 traiter les complications qu'il y a dans
00:59:38 le quartier, ne faisons pas partie des services de l'ordre.
00:59:40 Oui, c'est un quartier comme
00:59:42 beaucoup où il y a
00:59:44 de sérieux
00:59:46 soucis depuis
00:59:48 quelques années, mais nous, aujourd'hui,
00:59:50 nous ne sommes pas là pour faire la police.
00:59:52 Nous ne sommes pas là pour faire la police, nous sommes là
00:59:54 simplement pour que la
00:59:56 direction de la cimitane,
00:59:58 de l'entreprise,
01:00:00 que la métropole, les élus
01:00:02 fassent le nécessaire pour que
01:00:04 ce point de... pour que cette place
01:00:06 ne soit plus un point de régulation
01:00:08 qui puisse mettre les salariés
01:00:10 de la cimitane et des sous-traitants
01:00:12 en danger. J'entends, mais vous
01:00:14 réclamez aussi de pouvoir
01:00:16 éloigner ce terminus, cet arrêt
01:00:18 de bus, semble-t-il, est-ce que c'est une
01:00:20 de vos revendications ?
01:00:22 Non, non, non. Ce qu'on a pu lire dans les articles,
01:00:24 c'est pour ça que je vous pose la question, peut-être que ce n'est pas
01:00:26 le cas, dites-moi.
01:00:28 Non, non, non, il y a eu des erreurs décrites,
01:00:30 il y a eu des erreurs décrites, en aucun
01:00:32 cas nous voulons que
01:00:34 cette place ne soit plus
01:00:36 desservie, au contraire, il faut que ça continue
01:00:38 à être desservie, c'est un pôle d'échange,
01:00:40 il y a énormément de monde
01:00:42 autour de cette cité, et les
01:00:44 citoyens, on
01:00:46 leur doit le transport
01:00:48 public. Nous, ce que nous voulons,
01:00:50 c'est que les
01:00:52 conducteurs ne fassent
01:00:54 plus de point de régulation à cet
01:00:56 endroit. Ça veut dire, les points de régulation,
01:00:58 c'est un endroit de
01:01:00 terminus, et lorsqu'ils arrivent au terminus,
01:01:02 ils ont entre 3 et 20 minutes
01:01:04 en fonction des heures de la journée
01:01:06 où ils stationnent. Nous ne voulons
01:01:08 plus qu'ils stationnent
01:01:10 à cet endroit pour faire
01:01:12 de la régulation. Il y a d'autres endroits
01:01:14 un petit peu à l'écart,
01:01:16 nous voulons qu'ils remettent ça en place,
01:01:18 comme ils l'ont fait pendant les
01:01:20 vacances de Noël.
01:01:22 Merci à vous, Nicolas Tocquec,
01:01:24 je le rappelle, délégué force ouvrière de la société
01:01:26 Semitane, cette société de transport
01:01:28 qui opère justement à Nantes
01:01:30 et à cet arrêt de bus
01:01:32 de la station Bellevue du
01:01:34 quartier Bellevue, quartier assez
01:01:36 difficile, merci d'avoir témoigné ce matin sur
01:01:38 notre antenne. 7h15 sur CNews,
01:01:40 c'est donc l'heure du rappel de l'actualité, c'est avec
01:01:42 vous Marine Sabourin.
01:01:44 Le policier auteur du coup de matraque contre
01:01:48 Théo, condamné à 12 mois d'emprisonnement avec
01:01:50 sursis, les deux autres policiers ont été
01:01:52 condamnés à 3 mois d'emprisonnement avec sursis,
01:01:54 les trois magistrats n'ont pas retenu la
01:01:56 qualification de violence volontaire ayant entraîné
01:01:58 une mutilation ou une infirmité
01:02:00 permanente. La mobilisation
01:02:02 des agriculteurs se poursuit en haut de gare,
01:02:04 l'autoroute A64 est toujours
01:02:06 bloquée depuis jeudi, ces agriculteurs
01:02:08 protestent contre le manque de moyens et les
01:02:10 importantes restrictions qui pénalisent leur
01:02:12 activité, surdemandé Emmanuel Macron,
01:02:14 les préfets iront à la rencontre des agriculteurs
01:02:16 ce week-end. Et le président
01:02:18 a présenté ses voeux aux armées,
01:02:20 hier le président exhorte les industriels de défense
01:02:22 français à accélérer le passage au
01:02:24 mode économie de guerre afin de répondre
01:02:26 plus vite aux besoins de l'Ukraine dans la guerre
01:02:28 contre la Russie. Une victoire russe
01:02:30 est la fin de la sécurité européenne,
01:02:32 a-t-il affirmé.
01:02:34 On va parler
01:02:36 de la situation internationale à présent
01:02:38 avec Harold Eman qui nous accompagne sur ce
01:02:40 plateau, les combats qui continuent
01:02:42 à Gaza et la diplomatie qui peinent
01:02:44 à trouver une solution négociée.
01:02:46 En attendant, on a le haut représentant européen
01:02:48 des affaires étrangères, l'espagnol
01:02:50 Josep Borrell qui a
01:02:52 bousculé les certitudes en
01:02:54 déclarant que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou
01:02:56 a lui-même favorisé
01:02:58 la montée du Hamas
01:03:00 à Gaza. Ce sont des affirmations
01:03:02 très graves à Harold Eman,
01:03:04 cette accusation qui remonte à loin, mais c'est
01:03:06 la première fois qu'un
01:03:08 représentant occidental le dit
01:03:10 ouvertement et ça a un retentissement
01:03:12 politique important. Il a dit ça cette nuit.
01:03:14 Tout à fait, il a dit ça alors
01:03:16 qu'il recevait un doctorat
01:03:18 honoris causa de
01:03:20 l'université de Valladolid
01:03:22 en Espagne où il a enseigné autrefois.
01:03:24 Et donc on va déjà lui donner la parole
01:03:26 pour voir précisément le contenu de ce qu'il a dit.
01:03:28 Voici Josep Borrell hier.
01:03:30 Je pense que des pays
01:03:36 extérieurs doivent imposer une solution
01:03:38 de paix. J'insiste, même
01:03:40 si Israël y est opposé. C'est pour
01:03:42 stopper ce processus de paix qu'ils
01:03:44 ont créé le Hamas, oui. Le
01:03:46 Hamas a été financé par le gouvernement
01:03:48 israélien pour affaiblir l'autorité
01:03:50 palestinienne du FATA.
01:03:52 Alors, ce qui est polémique là-dedans,
01:03:58 c'est le moment qu'il a choisi
01:04:00 pour le dire, parce que le
01:04:02 moment diplomatique actuel
01:04:04 ne saurait être plus tendu, mais l'idée
01:04:06 de ce qu'il a dit remonte
01:04:08 à 1995.
01:04:10 C'est après l'assassinat
01:04:12 de Yitzhak Rabin
01:04:14 qui était le premier ministre
01:04:16 travailliste qui avait
01:04:18 fait la paix d'Oslo
01:04:20 avec Yasser Arafat
01:04:22 qui a été abattu par un
01:04:24 militant d'extrême droite juif
01:04:26 et Netanyahou, déjà à l'époque,
01:04:28 disait qu'il ne faut absolument
01:04:30 pas traiter avec le FATA
01:04:32 et on l'accusait déjà de
01:04:34 traiter avec le
01:04:36 Hamas. Mais la vérité,
01:04:38 c'est qu'il a fait
01:04:40 accepter l'aide du
01:04:42 Qatar à Oamas.
01:04:44 Donc il a facilité ce
01:04:46 transit, ça c'est tout à fait ouvert,
01:04:48 il l'a même assumé,
01:04:50 ce transfert de fonds.
01:04:52 On l'attaque sur la nature du transfert
01:04:54 de fonds, y a-t-il eu
01:04:56 détournement de ces
01:04:58 fonds vers des caisses secrètes ?
01:05:00 Ça c'est une autre histoire pour les
01:05:02 Israéliens. Ce qui est maintenant
01:05:04 important, c'est qu'en disant cela,
01:05:06 ça veut dire que Netanyahou bloque
01:05:08 la solution à deux États,
01:05:10 des quatre fers. Or,
01:05:12 c'est ce que veulent à la fois
01:05:14 Washington et Paris
01:05:16 et Bruxelles. Ils veulent la solution
01:05:18 à deux États. Et voici
01:05:20 pourquoi c'est
01:05:22 un problème de le dire maintenant,
01:05:24 mais ce n'est pas
01:05:26 quelque chose de complotiste
01:05:28 ou d'extravagant sur
01:05:30 la scène historique.
01:05:32 C'est quelque chose d'assez grave
01:05:34 toutefois que de l'affirmer maintenant. Il y a quelque chose
01:05:36 de politique aussi dans cette
01:05:38 affirmation de Joseph Borrell qui représente
01:05:40 l'Europe,
01:05:42 en tout cas
01:05:44 qui est le haut représentant pour la diplomatie
01:05:46 européenne.
01:05:48 C'est un retentissement
01:05:50 assez important. Ça va avoir un retentissement
01:05:52 assez important de dire aujourd'hui "Israël
01:05:54 a créé et finance le Hamas".
01:05:56 Non, mais je pense que, à mon avis,
01:05:58 effectivement,
01:06:00 ce n'était
01:06:02 peut-être pas le moment de le dire.
01:06:04 Après, c'est
01:06:06 de bonne guerre, j'ai envie de dire, que
01:06:08 Netanyahou est depuis
01:06:10 plus de 20 ans, parce qu'il a
01:06:12 été au pouvoir déjà en 1996,
01:06:14 puis il l'a quitté, puis il est revenu,
01:06:16 puis il l'a quitté. Et donc la division,
01:06:18 jouer de la division,
01:06:20 mais est-ce qu'Israël avait besoin de
01:06:22 trouver et contribuer entre eux-mêmes ? Les
01:06:24 palestiniens se sont dévisés, le Fata
01:06:26 et le Hamas.
01:06:28 Après, effectivement, Netanyahou fait certainement
01:06:30 partie des dirigeants israéliens qui,
01:06:32 depuis maintenant des décennies,
01:06:34 ont tout fait pour éviter cette solution à deux États.
01:06:36 Il faudra bien en sortir,
01:06:38 mais pour le moment, il y a une guerre qui est déclarée,
01:06:40 il faut la mener et il faut
01:06:42 absolument faire reculer cette organisation terroriste.
01:06:44 Guillaume Bigot.
01:06:46 Derrière, il y a trois choses qui sont très distinctes,
01:06:48 qu'on ne veut pas mélanger, si vous voulez.
01:06:50 Il y a le fait que les États-Unis,
01:06:52 le Qatar, Israël,
01:06:54 tout le monde était d'accord
01:06:56 pour financer la bande de Gaza,
01:06:58 ce qui signifiait financer
01:07:00 le Hamas, puisque le Hamas était
01:07:02 en charge de la bande de Gaza,
01:07:04 d'une part. D'autre part, il y a le fait
01:07:06 que notamment Benjamin Netanyahou,
01:07:08 mais plus généralement le Likoud,
01:07:10 dès le lendemain du 11 septembre,
01:07:12 a compris le profit politique qu'il y avait
01:07:14 un peu à disqualifier.
01:07:16 En fait, tous les opposants à l'idée d'un État
01:07:18 palestinien ont vu l'intérêt qu'il y avait
01:07:20 à coller l'étiquette islamiste
01:07:22 sur le dos de la cause palestinienne.
01:07:24 Et de fait, naturellement,
01:07:26 et c'est là où je pense qu'il ne faut pas tomber dans le complotisme,
01:07:28 naturellement, ce ne sont pas les Israéliens
01:07:30 qui ont fabriqué l'islamisme au sein
01:07:32 des mouvements palestiniens,
01:07:34 et notamment pas le Hamas. Le Hamas est né
01:07:36 spontanément. Je vous rappelle qu'il a gagné
01:07:38 des élections. Israël se retire de la bande de Gaza
01:07:40 de mémoire en 2005. En 2006,
01:07:42 il y a des élections. Le Hamas crée
01:07:44 les élections. C'est pas Benjamin Netanyahou
01:07:46 qui allait mettre des bulletins de vote
01:07:48 dans les urnes. Tout ça est complètement délirant.
01:07:50 Et ensuite, quelle tartufferie,
01:07:52 puisque l'Union européenne,
01:07:54 et Borrell parle au nom de l'Union européenne,
01:07:56 l'Union européenne a financé
01:07:58 toutes les infrastructures du Hamas
01:08:00 pendant des années et des années,
01:08:02 autant, sinon plus, qu'Israël. Israël n'a fait que faire passer
01:08:04 l'argent du Qatar sur son territoire.
01:08:06 Cela dit, vous avez tous
01:08:08 dit qu'il ne fallait pas crier au complotisme,
01:08:10 mais le problème, c'est que la façon dont il dit laisse penser
01:08:12 qu'il y aurait eu un complot
01:08:14 de la part d'Israël en même temps.
01:08:16 Et comme si l'Union européenne découvrait le Hamas.
01:08:18 Pour compléter peut-être plus directement
01:08:20 ce que dit Guillaume, en fait,
01:08:22 Joseph Borrell pourrait dire "Nous, Européens,
01:08:24 avons créé et financé le Hamas".
01:08:26 Il pourrait dire la même chose.
01:08:28 De facto, sous prétexte
01:08:30 de financer et d'aider
01:08:32 la bande de Gaza,
01:08:34 il y a eu en fait une sorte de
01:08:36 complicité qui a
01:08:38 rangé finalement tout le monde à soutenir
01:08:40 le Hamas en feignant d'ignorer
01:08:42 ce qu'est le Hamas, c'est-à-dire une organisation
01:08:44 islamiste, terroriste.
01:08:46 - Pardonnez-moi, mais il parle au nom de qui, Joseph Borrell ?
01:08:48 C'est aussi une question,
01:08:50 parce que ses propos sont graves.
01:08:52 Le fond du propos est grave.
01:08:54 Il parle au nom des États membres,
01:08:56 il parle au nom de la Commission européenne,
01:08:58 il parle au nom de qui exactement ?
01:09:00 - Il y a cette espèce de blague qui court,
01:09:02 ce n'est pas une blague belge,
01:09:04 mais qui court à Bruxelles,
01:09:06 sur le déficit démocratique.
01:09:08 Je ne pense pas qu'il soit un déficit démocratique,
01:09:10 je pense qu'il y a l'idée de construire
01:09:12 un espèce de super État qui ne soit pas démocratique.
01:09:14 La question que vous posez est juste,
01:09:16 il représente qui ? Personne.
01:09:18 Il représente l'administration de l'Union européenne
01:09:20 qui est une organisation internationale.
01:09:22 - Il représente une administration qui estime que...
01:09:24 - C'est important de le rappeler,
01:09:26 de le préciser, parce qu'en fait,
01:09:28 il ne représente aucun État membre particulier.
01:09:30 - Quand le Conseil européen dit quelque chose,
01:09:32 ça veut dire que les États démocratiquement élus
01:09:34 dans les pays décident quelque chose.
01:09:36 Quand le Parlement européen décide quelque chose
01:09:38 ou fait une motion, on peut dire que c'est un peu démocratique.
01:09:40 Là, les institutions de Bruxelles,
01:09:42 la Commission et M. Borrell
01:09:44 représentent personne.
01:09:46 - En tout cas, c'est important
01:09:48 d'en parler, parce que
01:09:50 les mots ont un poids.
01:09:52 - Oui, je voulais juste rajouter
01:09:54 un autre coin de cette histoire.
01:09:56 C'est qu'à la décharge de Netanyahou,
01:09:58 tous les Israéliens
01:10:00 étaient d'accord qu'il fallait
01:10:02 financer Gaza pour calmer
01:10:04 la société là-bas.
01:10:06 Et le Hamas a utilisé
01:10:08 ce faux calme pour préparer
01:10:10 le 7 octobre.
01:10:12 Donc ça se rajoute à ce qu'on disait avant.
01:10:14 - Allez, on va marquer une courte pause.
01:10:16 On revient dans un instant.
01:10:18 On va évoquer la détresse des agriculteurs français,
01:10:20 déterminés à survivre,
01:10:22 en tout cas,
01:10:24 et qui manifestent leur mécontentement
01:10:26 en Haute-Garonne, sur l'autoroute A64.
01:10:28 On les retrouvera, on sera avec nos équipes
01:10:30 sur place dans quelques minutes.
01:10:32 De retour avec toute l'équipe de La Matinale Weekend.
01:10:34 Marine Sabourin, Guillaume Bigot,
01:10:36 Michel Thaubé, Harold Imane, pour commenter
01:10:38 toute l'actualité. Voici les titres
01:10:40 de votre journal de 7h30.
01:10:42 Des agriculteurs en lutte pour leur survie
01:10:44 avec des revenus dérisoires,
01:10:46 confrontés à la hausse des carburants,
01:10:48 les aléas climatiques, sanitaires,
01:10:50 aux normes environnementales ou encore à la concurrence
01:10:52 des produits venus d'autres continents.
01:10:54 Pour eux, la coupe est pleine. Ils bloquent depuis 3 jours
01:10:56 maintenant l'autoroute A64
01:10:58 en Haute-Garonne. Nous serons sur place
01:11:00 dans quelques minutes.
01:11:02 Le ministre Soulagement pour les habitants
01:11:04 du 4e arrondissement de Marseille.
01:11:06 Le projet de salle de shoot a été suspendu.
01:11:08 L'Etat a finalement rendu un avis défavorable
01:11:10 à son implantation suite à
01:11:12 la fronde de la droite locale et des riverains.
01:11:14 On en parle dans ce journal.
01:11:16 Et puis on connaît le profil
01:11:18 de deux individus qui se sont introduits dans un lycée
01:11:20 à Angoulême jeudi dernier. Il s'agit de deux
01:11:22 adolescents qui n'étaient même pas à scolariser
01:11:24 dans l'établissement. Le parquet évoque
01:11:26 un possible règlement de compte entre jeunes.
01:11:28 Et donc le ministre de l'Agriculture
01:11:32 Marc Faineau qui se rendra dans le Cher
01:11:34 cet après-midi pour échanger
01:11:36 avec les agriculteurs en colère.
01:11:38 Une partie d'entre eux se mobilise d'ailleurs depuis 3 jours
01:11:40 maintenant en Haute-Garonne. Ils bloquent
01:11:42 l'autoroute A64 pour dénoncer des revenus
01:11:44 de chutes libres et le poids des réglementations
01:11:46 environnementales. Oui, ces agriculteurs
01:11:48 protestent contre le manque de moyens et les
01:11:50 importantes restrictions qui pénalisent leur activité.
01:11:52 Emmanuel Macron a demandé aux préfets
01:11:54 d'aller à leur rencontre au portage de Jean-Luc Thomas.
01:11:56 Depuis 3 jours, l'échangeur
01:12:00 27 de l'A64 est devenu le point de ralliement
01:12:02 de tous les agriculteurs
01:12:04 de Haute-Garonne. Ils bloquent l'autoroute
01:12:06 pour exprimer leur ras-le-bol général.
01:12:08 Ils veulent une réaction rapide
01:12:10 du gouvernement.
01:12:12 Je veux que le Premier ministre vienne aux discussions
01:12:14 ici. Apparemment, il y a eu
01:12:16 des échos. Il a peur d'un climat
01:12:18 hostile. Moi, je me porte
01:12:20 garant que s'il vient ici,
01:12:22 nous sommes des gens de valeur
01:12:24 et on n'y sautera pas dessus.
01:12:26 Si eux mettent
01:12:28 de l'eau dans leur veine et nous un peu de veine dans l'eau,
01:12:30 on devrait arriver à s'entendre.
01:12:32 Selon ces éleveurs ou ces céréaliers,
01:12:34 trois dossiers doivent être discutés
01:12:36 prioritairement. L'accès
01:12:38 à l'eau, l'indemnisation
01:12:40 à la MHE, la fièvre bovine
01:12:42 et enfin le GNR,
01:12:44 le gasoil non routier.
01:12:46 On ne va pas travailler avec du gasoil
01:12:48 aussi cher que du blanc.
01:12:50 On n'en a pas les moyens.
01:12:52 Ici, les rendements,
01:12:54 c'est entre 45 et 50 quintaux.
01:12:56 Ce n'est pas 50 quintaux dans la bourse.
01:12:58 Donc, il nous faut du gasoil non routier,
01:13:00 détaxé. Ce blocage
01:13:02 est prévu de rester en place au moins
01:13:04 jusqu'à lundi.
01:13:08 - Il y a des causes pour ces agriculteurs.
01:13:10 Des revenus très faibles, moins qu'un SMIC.
01:13:12 Certains nous disent qu'on n'arrive même pas
01:13:14 à se payer. En tout cas, quand on rapporte
01:13:16 au taux horaire généralement, qui est assez incroyable
01:13:18 chez les agriculteurs, parfois 70 euros
01:13:20 voire bien plus par semaine,
01:13:22 on arrive à se rémunérer moins de 5 euros
01:13:24 par heure finalement.
01:13:26 Ces agriculteurs qui luttent pour leur survie,
01:13:28 Guillaume Bigot,
01:13:30 et des jeunes qui, demain, ne voudront plus être agriculteurs
01:13:32 dans le pays, ça pose la question de notre souveraineté alimentaire.
01:13:34 - Les suicides, le vieillissement
01:13:36 de la population, effectivement, vous avez raison.
01:13:38 On sait que c'est de toute façon
01:13:40 des professions qui sont très, très, très
01:13:42 difficiles. Et quand les gens ont quitté la Terre
01:13:44 dans l'histoire, c'est très difficile
01:13:46 de les faire revenir à la Terre.
01:13:48 Donc une fois que ces agriculteurs ne seront plus
01:13:50 suffisants en quantité pour
01:13:52 nous nourrir, ça posera un problème
01:13:54 de souveraineté alimentaire qui est déjà posé aujourd'hui.
01:13:56 Mais c'est ça qui se joue.
01:13:58 - Et on mangera des produits de moins bonne qualité
01:14:00 venus d'autres continents qui ne sont pas soumis aux mêmes règles.
01:14:02 - Si on n'a pas de guerre et s'il n'y a pas d'interruption,
01:14:04 c'est pas le meilleur des cas. - Bien sûr. - Vous avez raison.
01:14:06 - On l'a vu avec l'Ukraine. - Exactement. Deuxième chose,
01:14:08 c'est que, vous avez raison, ils en ont,
01:14:10 ils sont, ils nous nourrissent,
01:14:12 ils sont parfois victimes
01:14:14 d'agressions de colibès, souvenez-vous de l'affaire
01:14:16 des bassines, les gens qui les traitent de pollueurs,
01:14:18 etc. Ils sont mal vus dans la société.
01:14:20 Or, ils savent, eux, parce qu'ils
01:14:22 sont informés, forcément, c'est des gens de la profession,
01:14:24 que c'est l'agriculture la moins polluante,
01:14:26 la plus propre du monde. Et qu'est-ce qui se passe ?
01:14:28 Leur gouvernement leur dit que
01:14:30 on les protège de Bruxelles. Leur gouvernement ne fait
01:14:32 comme sur ce sujet, comme sur d'autres,
01:14:34 qu'appliquer les mesures de Bruxelles. Donc, on va
01:14:36 renforcer les contraintes qui
01:14:38 pèsent sur eux. On va renforcer les contraintes qui pèsent
01:14:40 sur eux en matière de pesticides, en matière de réduction
01:14:42 de CO2. On leur dit
01:14:44 "C'est fini, on va plus subventionner
01:14:46 le fameux gaz, le gaz
01:14:48 voile non routier, qui est indispensable
01:14:50 pour l'agriculture, etc." Le tout, alors
01:14:52 qu'il y a de l'inflation, le tout, alors que ces gens
01:14:54 travaillent plus de 10 heures par jour, pour moins
01:14:56 que le SMIC, sans prendre de vacances,
01:14:58 ils nous nourrissent, et en fait,
01:15:00 ils se sentent absolument trahis par
01:15:02 tout le monde, et là, pour le coup, ils sont vraiment
01:15:04 à la limite de la survie. Donc, ça a
01:15:06 commencé gentiment, vous savez, avec le mouvement
01:15:08 "On marche sur la tête", dont d'ailleurs
01:15:10 cette chaîne a été la première à en parler,
01:15:12 je pense, avant les vacances. On avait retourné,
01:15:14 ils ont retourné les panneaux
01:15:16 à l'entrée des villes. C'est la
01:15:18 FNSEA, qui généralement n'est pas un syndicat très
01:15:20 violent, un syndicat majoritaire, pour essayer de
01:15:22 canaliser les choses, pour faire un mouvement symbolique
01:15:24 qui ne va pas plus loin.
01:15:26 Sauf que ça n'a pas bougé, le gouvernement n'a pas bougé,
01:15:28 les OUKAS de Bruxelles sont là,
01:15:30 il faut absolument maintenant commencer
01:15:32 à se mettre d'équerre
01:15:34 par rapport à l'Allemagne sur
01:15:36 le remboursement
01:15:38 des dépenses, pendant
01:15:40 le Covid et autres. C'est le gouvernement
01:15:42 Scholz qui a mis le feu aux poudres, ils ont dit
01:15:44 "On va arrêter les subventions
01:15:46 aux agriculteurs et plus
01:15:48 de GNL". Donc, c'est
01:15:50 à la fois la volonté de faire des économies, et c'est
01:15:52 en même temps le fait de vouloir pousser cette
01:15:54 transition énergétique. Là, maintenant,
01:15:56 les agriculteurs n'en peuvent plus, ça a explosé
01:15:58 en Allemagne, et en France,
01:16:00 ça risque de tourner au bonnet rouge.
01:16:02 Malgré une précarité extrême,
01:16:04 malgré des suicides, on a aujourd'hui des agriculteurs
01:16:06 qui manifestent avec énormément de
01:16:08 dignité et de respect d'ailleurs.
01:16:10 Oui, mais également de grandes
01:16:12 déterminations. Je pense qu'effectivement,
01:16:14 là, il y a à la fois un épuisement
01:16:16 et en même temps une colère qui
01:16:18 se transforme en vraiment volonté d'être
01:16:20 entendu. Je pense que le
01:16:22 chef de l'État l'entend un petit peu, mais là,
01:16:24 il appelle les préfets à aller sur le terrain, au devant
01:16:26 des agriculteurs. Je pense que,
01:16:28 à mon avis, ce qui est en train de se passer,
01:16:30 c'est qu'on assiste peut-être à la naissance d'un nouveau
01:16:32 mouvement, que moi j'appellerais les "gilets verts",
01:16:34 qui risque, à mon avis, de
01:16:36 déferler et d'être le premier,
01:16:38 j'ai envie de dire, le vrai baptême du feu pour Gabriel Attal.
01:16:40 Aujourd'hui, il va rencontrer
01:16:42 150 citoyens, j'imagine,
01:16:44 triés sur le volet,
01:16:46 je crois, dans la Drôme. Non,
01:16:48 il faut qu'il aille au devant.
01:16:50 M. Bailey le disait dans le reportage,
01:16:52 il appelle le Premier ministre à venir le voir.
01:16:54 Mais il faut que le Premier ministre aille les voir.
01:16:56 On ne va pas faire comme au temps des Gilets jaunes,
01:16:58 où l'État avait mis plus de
01:17:00 trois semaines pour être
01:17:02 présent, pour répondre, pour commencer à répondre.
01:17:04 C'était évidemment beaucoup trop tard.
01:17:06 Il y a urgence, parce qu'il y a
01:17:08 une colère paysanne qui est en train de monter.
01:17:10 On parle de la région de Toulousaine,
01:17:12 mais à Avignon, il y a aussi eu
01:17:14 des manifestations d'agriculteurs
01:17:16 en début de semaine, et c'est en train
01:17:18 d'essayer dans tout le pays. Il y a l'Allemagne,
01:17:20 il y a d'autres pays.
01:17:22 On peut élargir à l'Europe entière.
01:17:24 Il y a une urgence à une réponse de l'État,
01:17:26 et ce n'est pas en envoyant
01:17:28 des hauts fonctionnaires aussi éminents
01:17:30 soient-ils qu'on va pouvoir y répondre.
01:17:32 Il faut que les politiques s'en emparent,
01:17:34 aillent au devant des agriculteurs
01:17:36 et répondent évidemment à leurs revendications.
01:17:38 Autre sujet que je voulais évoquer
01:17:40 avec vous ce matin, cette salle de shoot
01:17:42 dans le 4e arrondissement de Marseille
01:17:44 qui n'ouvrira pas finalement la fronde
01:17:46 de la droite locale et des habitants a eu raison de ce projet.
01:17:48 Un soulagement pour ces riverains
01:17:50 qui craignaient pour la sécurité de leur quartier.
01:17:52 La question d'une structure mobile est désormais envisagée.
01:17:54 Maëva Lamy.
01:17:56 Dans le 4e arrondissement de Marseille,
01:18:00 c'est le soulagement.
01:18:02 Ici, la municipalité souhaitait ouvrir
01:18:04 une salle de consommation encadrée
01:18:06 de drogue début 2024.
01:18:08 Un projet finalement suspendu,
01:18:10 l'État a rendu un avis défavorable.
01:18:12 Les échanges au sein
01:18:14 du comité de pilotage font apparaître
01:18:16 à présent des réserves sur l'installation
01:18:18 d'une halte soins-addictions sur ce site.
01:18:20 Je suspends donc ce projet sur ce lieu.
01:18:22 Une décision qui soulage
01:18:24 les riverains opposés au projet.
01:18:26 C'est une reconnaissance que les riverains,
01:18:28 les CIQ et tous les acteurs
01:18:30 de terrain ont raison.
01:18:32 Et quand on disait
01:18:34 qu'il n'y avait pas de toxicomanie de rue,
01:18:36 que le lieu n'était pas adapté,
01:18:38 qu'il correspondait simplement
01:18:40 à une opportunité
01:18:42 puisque c'est un bien qui appartient
01:18:44 à la mairie de Marseille
01:18:46 et en aucun cas,
01:18:48 ça ne correspondait à une réalité de terrain.
01:18:50 Toutefois, le comité de pilotage
01:18:52 n'enterre pas le projet.
01:18:54 Il étudie d'autres localisations
01:18:56 ou la création d'une structure mobile.
01:18:58 Des mesures encore insuffisantes
01:19:00 pour cet élu d'opposition.
01:19:02 Je pense qu'il ne faut pas des petites solutions,
01:19:04 excusez-moi l'expression, des petits bras.
01:19:06 Il faut véritablement un plan
01:19:08 qui va permettre de mettre en numéro un
01:19:10 le critère de santé publique
01:19:12 et de prévenir de ces toxicomanes.
01:19:14 En France, des salles de consommation
01:19:16 à moindre risque existent déjà
01:19:18 à Paris et à Strasbourg.
01:19:20 Alors on avait eu l'occasion
01:19:22 d'avoir en direct sur ce plateau
01:19:24 une association de riverains
01:19:26 au moment où le projet était encore d'actualité.
01:19:28 Ce qu'on nous expliquait, c'était qu'autour
01:19:30 de cette salle de shoot,
01:19:32 de cette salle de consommation à moindre risque
01:19:34 comme on doit les appeler normalement,
01:19:36 il y a de nombreuses écoles,
01:19:38 dont une qui jouxte littéralement cette salle.
01:19:40 Il y avait des personnes qui craignaient
01:19:42 un accroissement de l'insécurité dans le quartier,
01:19:44 donc une baisse de leur chiffre d'affaires
01:19:46 à cause de la présence de dealers.
01:19:48 Notamment on s'inquiétait aussi d'une chute de l'immobilier
01:19:50 pour les petits propriétaires, ça aussi il faut y penser.
01:19:52 Les gens qui ont acheté dans le quartier
01:19:54 et qui voient l'immobilier chuter en raison de l'insécurité.
01:19:56 Tout un quartier sans problème
01:19:58 qui risquait de changer totalement de physionomie.
01:20:00 Et ça, est-ce que c'est quelque chose d'évitable
01:20:02 quand on veut installer
01:20:04 une salle de shoot dans un quartier résidentiel ?
01:20:06 Pour moi, ça me semble inévitable.
01:20:08 Le quartier change nécessairement
01:20:10 avec la présence de ces salles de shoot.
01:20:12 Qu'est-ce que vous en pensez Guillaume Bigot ?
01:20:14 Vous savez, la consommation de stupéfiants,
01:20:16 je ne parle même pas de la vente de stupéfiants en amont,
01:20:18 c'est de toute façon l'illégalité.
01:20:20 Ce n'est plus un crime, c'est un délit.
01:20:22 C'est quand même un délit puni
01:20:24 d'un an de prison
01:20:26 et de plusieurs milliers d'euros d'amende.
01:20:28 Donc je pense qu'il faut aller
01:20:30 à la racine du problème.
01:20:32 Il y a un aspect, si vous voulez,
01:20:34 criminel ou délectuel
01:20:36 dans cette consommation de stupéfiants
01:20:38 et il y a un aspect, on va dire, de santé publique,
01:20:40 sanitaire. L'idée de la salle de shoot,
01:20:42 c'est de limiter les dégâts sanitaires
01:20:44 d'abord pour les consommateurs. Ce qui peut s'entendre,
01:20:46 c'est tout à fait audible
01:20:48 et d'éviter qu'ils consomment
01:20:50 dans la rue.
01:20:52 Mais en même temps, c'est quand même étrange
01:20:54 que l'État subventionne
01:20:56 les associations et autorise
01:20:58 les associations à installer
01:21:00 sur la voie publique, de manière publique,
01:21:02 avec l'aval des autorités
01:21:04 et donc de l'État,
01:21:06 un endroit où on peut s'adonner
01:21:08 à des pratiques absolument illégales.
01:21:10 Normalement, c'est un an de prison.
01:21:12 Mais là, pour faire des choses qui vous ballent
01:21:14 un an de prison, on vous met à disposition
01:21:16 - ce n'est pas directement l'État, c'est des associations -
01:21:18 des salles de shoot. Alors on peut dire, oui,
01:21:20 mais c'est tout de même un moindre mal, etc.
01:21:22 OK, c'est un moindre mal, mais évidemment,
01:21:24 pas au milieu des riverains, pas proche
01:21:26 des écoles. - Non, parce qu'on le rappelle, on est obligé
01:21:28 de mettre une zone blanche autour,
01:21:30 c'est-à-dire une zone dans laquelle la police
01:21:32 n'intervient pas, pour ne pas
01:21:34 empêcher ces consommateurs
01:21:36 de venir, sinon ils ont peur de se rendre sur place.
01:21:38 - Mais tout ça est totalement étrange. - Et donc ça attire les dealers.
01:21:40 - C'est très étrange. - C'est ce qui s'est passé
01:21:42 dans le 10e arrondissement de Paris
01:21:44 avec l'état de la Riboisière. - Multiconsommateurs,
01:21:46 y compris de produits qui leur
01:21:48 font perdre tout contrôle, donc on sait que c'est
01:21:50 extrêmement dangereux et puis ça attire évidemment
01:21:52 toute une faune, c'est très dangereux pour les riverains.
01:21:54 - Mais je pense que les hôpitaux
01:21:56 et vous êtes dans toutes les grandes métropoles,
01:21:58 des territoires hospitaliers comme assez importants,
01:22:00 il faut les mettre dans un cadre
01:22:02 qui est effectivement assez loin des riverains
01:22:04 parce qu'effectivement il y a une dimension aussi
01:22:06 sanitaire qui doit être normalement
01:22:08 principale et il ne faut pas
01:22:10 donner évidemment de mauvais exemples aux riverains,
01:22:12 aux enfants, aux familles. - Enfin l'État n'installe pas
01:22:14 des salles pour s'adonner à l'alcool.
01:22:16 - 7h42 sur CNews,
01:22:18 on va parler de la violence des jeunes
01:22:20 et la sécurité renforcée à Saint-Denis.
01:22:22 Après la mort d'un adolescent de 14 ans,
01:22:24 il a été tué par un coup de couteau
01:22:26 sur le quai du métro ce mercredi. Un dispositif
01:22:28 qui cible désormais les transports en commun.
01:22:30 Les attroupements sont par ailleurs interdits jusqu'à lundi prochain.
01:22:32 - Oui, depuis plusieurs jours,
01:22:34 la commune la plus peuplée de Seine-Saint-Denis
01:22:36 connaît un contexte de vive tension entre individus.
01:22:38 D'après la mairie, les habitants en craignent
01:22:40 pour leur sécurité. Reportage de
01:22:42 Mathieu Devez et Pierre-François Altermat
01:22:44 avec le récit de Marie-Lièze Chevalier.
01:22:46 - Depuis plusieurs jours,
01:22:48 la commune de Saint-Denis connaît un contexte
01:22:50 de vive tension. Un climat pesant
01:22:52 qui inquiète les riverains. - Plus d'insécurité,
01:22:54 plus de... Enfin on voit tous les jours
01:22:56 des bagarres, des violences,
01:22:58 des viols.
01:23:00 - Je suis très choquée
01:23:02 et j'ai toujours peur. Par exemple, le soir,
01:23:04 je frotte des cans, le soir, je sors pas.
01:23:06 - C'est pas normal. Où est-ce qu'on voit comme ça ?
01:23:08 Où est-ce qu'on voit comme ça ?
01:23:10 Moi, je vois que
01:23:12 ça va aller mal.
01:23:14 - Face à cette escalade de violence,
01:23:16 la municipalité a publié un communiqué
01:23:18 et pris des mesures sécuritaires fortes.
01:23:20 Les regroupements prolongés dans l'espace public
01:23:22 sont désormais interdits jusqu'à lundi
01:23:24 et des dizaines d'équipages de police
01:23:26 sont mobilisés autour des établissements
01:23:28 fréquentés par les jeunes. Un seul objectif
01:23:30 pour la mairie, éviter les rixes,
01:23:32 interquartiers et endiguer ce phénomène
01:23:34 de violence. Les policiers sur le terrain
01:23:36 demandent, eux, plus de justice.
01:23:38 - Il y a des sanctions qui soient fermes,
01:23:40 des sanctions qui soient
01:23:42 exemplaires pour plus qu'on ait envie
01:23:44 de recommencer tout simplement et qu'il y ait ce
01:23:46 sentiment d'impunité qui dure et qui perdure
01:23:48 sur ce département depuis trop d'années.
01:23:50 - Le maire de Saint-Denis a également
01:23:52 invité les parents à inciter leurs enfants
01:23:54 et leurs adolescents à rester
01:23:56 à leur domicile.
01:23:58 - Guillaume Bigot, on entend les forces de l'ordre
01:24:00 nous parler de sanctions plus fermes,
01:24:02 des sanctions de justice plus fermes à l'égard
01:24:04 de ces jeunes délinquants,
01:24:06 du rôle des parents aussi,
01:24:08 encore et toujours, à qui on demande
01:24:10 de garder les enfants chez eux tout au long du week-end.
01:24:12 - C'est le phénomène des bombes,
01:24:16 même si on pourrait parler d'un continuum
01:24:18 d'insécurité. On parle de continuum de sécurité,
01:24:20 c'est un terme technocratique,
01:24:22 mais là il y a un continuum d'insécurité parce que la culture,
01:24:24 ce n'est pas nécessairement des trafics de drogue,
01:24:26 ça peut ne rien avoir à faire avec ça,
01:24:28 mais néanmoins il y a cette culture
01:24:30 du trafic, il y a cette culture, la contre-culture
01:24:32 qui s'installe, ça devient un modèle
01:24:34 et en plus il y a là
01:24:36 les phénomènes qu'on a
01:24:38 souvent commentés, de bandes, de rixes,
01:24:40 qui rappellent bien d'ailleurs
01:24:42 le caractère absolument incontournable du fait
01:24:44 d'appartenir à un groupe, surtout quand on est
01:24:46 un adolescent, et de dire c'est tel quartier
01:24:48 contre tel quartier, on va se venger.
01:24:50 Mais au-delà de ça, ce qui est intéressant, c'est que là le maire
01:24:52 PS, Mathieu Annotin,
01:24:54 a pris un arrêté
01:24:56 qui interdit aux jeunes de se regrouper
01:24:58 jusqu'au 22 janvier
01:25:00 à minuit, et ça c'est incroyable
01:25:02 parce que normalement le Parti Socialiste
01:25:04 était vent debout contre ce genre de méthode
01:25:06 et là on voit bien que la réalité quand même
01:25:08 est plus forte. - C'est-à-dire confronter à la réalité,
01:25:10 le politique est obligé
01:25:12 d'agir de toute façon.
01:25:14 Il est 7h45 sur CNews, le rappel de l'actualité,
01:25:16 Marine Sabourin.
01:25:18 - Gabriel Attal attendu à Saint-Laurent-Dany
01:25:22 dans le Rhône aujourd'hui, le Premier ministre
01:25:24 doit échanger avec 150 français
01:25:26 pour entendre leurs préoccupations.
01:25:28 Un échange rendu public pendant 2h,
01:25:30 objectif préparer son discours de politique générale
01:25:32 prévu le 30 janvier.
01:25:34 Un train parait clairement resté en panne
01:25:36 au nord de Nevers, cette nuit causant un retard
01:25:38 de près de 8h. Un millier de voyageurs
01:25:40 se sont retrouvés dans le noir et sans chauffage,
01:25:42 la Croix-Rouge s'est rendue sur place pour apporter
01:25:44 de l'eau et de la nourriture. Le train est finalement
01:25:46 arrivé en gare de Clermont aux alentours
01:25:48 de 6h ce matin. La SNCF évoque
01:25:50 un problème de locomotive.
01:25:52 Le chef de la diplomatie européenne
01:25:54 Joseph Borrell accuse Israël d'avoir
01:25:56 créé et financé le Hamas.
01:25:58 Voici ses mots. "Le Hamas a été financé
01:26:00 par le gouvernement israélien pour tenter
01:26:02 d'affaiblir l'autorité palestinienne.
01:26:04 Si nous n'intervenons pas fermement, la spirale
01:26:06 de la haine et de la violence se poursuivra
01:26:08 de génération en génération et de funérail
01:26:10 en funérail."
01:26:12 On passe maintenant au procès
01:26:14 de l'affaire Théo, ce jeune
01:26:16 grièvement blessé par le coup de matraque d'un policier
01:26:18 en 2017. Le verdict a été rendu
01:26:20 hier soir. L'auteur a été condamné
01:26:22 à 12 mois d'emprisonnement avec sursis.
01:26:24 Les deux autres policiers ont été condamnés
01:26:26 à 3 mois d'emprisonnement avec sursis.
01:26:28 Leurs condamnations sont une victoire
01:26:30 pour l'avocat de Théo. Les policiers disposent
01:26:32 de 10 jours pour faire appel. Réaction
01:26:34 recueillie par Noémie Schultz, Pierre Emko et Pierre-François Altermat
01:26:36 le récit de Maxime Leguet.
01:26:40 Dans une atmosphère électrique
01:26:42 et après plus de 9 heures
01:26:44 de délibérés, la justice a rendu
01:26:46 son verdict dans l'affaire Théo.
01:26:48 "Ce soir a été rendu
01:26:50 une décision qui
01:26:54 dit la vérité dans ce dossier
01:26:56 et qui dit très clairement
01:26:58 que les violences qui ont été commises
01:27:00 sur Théo sont des violences illégitimes."
01:27:02 Le gardien de la paix Marc-Antoine
01:27:04 Castelin a été condamné à 12 mois
01:27:06 de prison avec sursis et une interdiction
01:27:08 d'exercer sur la voie publique pendant 5 ans.
01:27:10 Une décision accueillie
01:27:12 comme un soulagement par son avocat.
01:27:14 "Notre client ressort
01:27:16 de la cour d'assises
01:27:18 en étant condamné pour un délit
01:27:20 mais pas pour un crime. C'est-à-dire
01:27:22 que pour la première fois depuis 7 ans
01:27:24 ce qu'il dit depuis la première minute
01:27:26 à savoir "je ne suis pas un criminel"
01:27:28 a été entendu."
01:27:30 Insatisfait,
01:27:32 les soutiens de Théo, présents en nombre
01:27:34 au tribunal, réclament davantage
01:27:36 de sévérités.
01:27:38 "À corps du corps !"
01:27:40 Du côté des syndicats de police, on retient
01:27:42 surtout 7 ans d'allégations
01:27:44 qui viennent d'être démenties.
01:27:46 "Entendez bien, au milieu des hurlements,
01:27:48 7 ans de diffamation,
01:27:50 7 ans de criminalisation,
01:27:52 7 ans du mot "viol",
01:27:54 de cette diffamation prononcée
01:27:56 qui aujourd'hui a été reconnue comme
01:27:58 fausse."
01:28:00 Des peines de 3 mois de prison avec sursis ont également
01:28:02 été prononcées à l'encontre des 2 autres
01:28:04 policiers présents lors de l'intervention
01:28:06 de 2017.
01:28:08 - Pour finir, je vous propose de
01:28:10 commenter et de revenir sur cette mise en scène
01:28:12 ratée des élus de la France Insoumise
01:28:14 et des écologistes. Dans la nuit de mardi
01:28:16 à mercredi, ils affirment avoir passé
01:28:18 la nuit sous détente aux côtés de sans-abri pour
01:28:20 dénoncer leurs conditions de vie. Au même moment
01:28:22 où Emmanuel Macron donnait sa grande conférence de presse
01:28:24 à l'Elysée, ils ont partagé
01:28:26 des photos et des vidéos sur
01:28:28 les réseaux sociaux. - Oui seulement, voilà,
01:28:30 d'autres photos ont aussi été publiées par
01:28:32 des tierses où l'on aperçoit ces mêmes élus
01:28:34 dîner dans un restaurant juste en face
01:28:36 du campement. Certains ont par la suite
01:28:38 confessé ne pas avoir passé la nuit sur place.
01:28:40 Retour sur cette polémique avec
01:28:42 Miquel Dos Santos, Laurence Ellarié et Isabelle Piboulot.
01:28:44 - Dans le 7e arrondissement de Paris,
01:28:48 mardi, c'est depuis ce campement
01:28:50 auprès des sans-abri que le député
01:28:52 de la France Insoumise avait annoncé avoir
01:28:54 suivi la conférence de presse d'Emmanuel
01:28:56 Macron. - J'ai écouté cette conférence de
01:28:58 presse, effectivement, de 2h20, extrêmement
01:29:00 longue. Je l'ai écoutée depuis
01:29:02 ce campement, ici à Solférino.
01:29:04 - Or, lors de la prise de parole du chef
01:29:06 de l'Etat, la présidente du groupe LFI
01:29:08 à l'Assemblée Nationale a été
01:29:10 aperçue en train de dîner avec
01:29:12 d'autres députés du parti, dans une
01:29:14 brasserie, en face du campement installé
01:29:16 par l'association Droits au Logement.
01:29:18 Certains s'étaient pourtant mis en scène
01:29:20 comme William Martinet, député LFI
01:29:22 des Yvelines. - C'est assez rudimentaire,
01:29:24 on a un barnum, il y a
01:29:26 des tentes dessous, des matelas gonflables
01:29:28 pour nous protéger du froid. Alors là,
01:29:30 vous voyez l'écharpe tricolore, ça veut dire que c'est la
01:29:32 tente d'un député. Donc ici, c'est la
01:29:34 mienne. - La polémique grandissante,
01:29:36 les Insoumis ont donné leur droit de réponse
01:29:38 à Libération, qui pointe
01:29:40 un coup des macronistes et des républicains.
01:29:42 Dans le quotidien, le député du
01:29:44 Nord, Hugo Bernalicis, assume
01:29:46 une stratégie conjointe de communication.
01:29:48 - On ne l'a pas fait en hypocrisie.
01:29:50 On ne l'a pas fait pour vivre une expérience immersive,
01:29:52 pour se vivre pauvre à la place
01:29:54 des pauvres, mais pour attirer la focale
01:29:56 médiatique. Ce qui aurait été hypocrite,
01:29:58 c'est de se cacher deux rues plus loin. Là,
01:30:00 c'est strictement sur le trottoir d'en face.
01:30:02 - Mathilde Panot, présidente du groupe LFI
01:30:04 à l'Assemblée nationale, ajoute
01:30:06 "Des gens meurent dans la rue, et ce qui intéresse
01:30:08 les macronistes, c'est de savoir où on boit
01:30:10 un café." Selon la fondation
01:30:12 Abbé Pierre, 330 000 personnes étaient
01:30:14 sans-abri en France en 2022.
01:30:16 - C'est
01:30:18 surfait, c'est de mauvais goût, c'est
01:30:20 cynique, c'est un coup de com' sur le dos des sans-abris.
01:30:22 Comment redonner foi
01:30:24 en nos politiques aux Français
01:30:26 aujourd'hui ?
01:30:28 - Qui vit par la com', meurt par la com'.
01:30:30 Je pense que les gens vont ouvrir les yeux quand même sur ce genre
01:30:32 de tartufferie. Mais
01:30:34 "Vis ma vie", la différence avec "Vis ma vie"
01:30:36 et ce qui se passe là, c'est que "Vis ma vie", d'abord,
01:30:38 c'est un spectacle, c'est du divertissement.
01:30:40 Voilà. Et
01:30:42 c'est avec des people. Là,
01:30:44 ce sont des élus de la République
01:30:46 qui mettent en jeu la crédibilité
01:30:48 de la politique et
01:30:50 de leur mandat, ça c'est très très grave,
01:30:52 qui mentent à la population.
01:30:54 Et "Vis ma vie", ça aurait pu être au moins, je sais pas,
01:30:56 "Mange mon repas". Voilà. C'est-à-dire que
01:30:58 ils ont même pas un échantillon sur eux de ce qu'ils
01:31:00 vendent, c'est-à-dire la solidarité. Ils ont été
01:31:02 se goberger... - Ils auraient pu apporter des paniers repas, par exemple.
01:31:04 - Ils ont été se goberger dans une brasserie
01:31:06 bourgeoise, comme on dit, c'est très bien pour eux,
01:31:08 grand bien à leur face. Mais ils auraient pu au moins
01:31:10 soit leur apporter
01:31:12 de la nourriture, soit même encore mieux
01:31:14 partager leur table avec eux.
01:31:16 Donc "Vis ma vie" n'est même pas "Mange mon repas".
01:31:18 Par contre, c'est "Allez-y, mangez-en
01:31:20 tous", d'une certaine façon. "Soyez solidaires,
01:31:22 pas comme nous". - C'est-à-dire qu'à la limite, ils auraient pu
01:31:24 faire ce qu'ils voulaient, mais à minima, c'est d'être honnête
01:31:26 sur leur communication, dès le départ, en fait.
01:31:28 - Absolument. Écoutez, en 2017,
01:31:30 Emmanuel Macron s'était fait photographier,
01:31:32 c'est des photos très travaillées, noir et blanc,
01:31:34 avec des 100 domiciles fixes,
01:31:36 en disant "Dans un an, il n'y aura plus de
01:31:38 100 domiciles fixes en France". Et là, quelques
01:31:40 années plus tard, on a Mathilde Panot...
01:31:42 - C'est le premier objectif du premier
01:31:44 quinquennat d'Emmanuel Macron. - Exactement. Donc là,
01:31:46 j'ai envie de dire que c'est match nul, parce que maintenant, Mathilde Panot,
01:31:48 elle fait son coup de com' effectivement
01:31:50 sur le dos des 100 domiciles fixes.
01:31:52 C'est proprement scandaleux, et
01:31:54 j'espère que ça va un peu se retourner contre eux.
01:31:56 Dernier petit commentaire, quand même, pour
01:31:58 nos téléspectateurs. Ce rassemblement
01:32:00 de 100 domiciles fixes, qui est quand même,
01:32:02 il faut le dire, illégal, est juste
01:32:04 à côté d'une librairie, et qui, la pauvre
01:32:06 librairie, parce que le livre, c'est quand même aussi important
01:32:08 dans une société, a certainement
01:32:10 beaucoup de difficultés à vendre des livres aujourd'hui, à cause
01:32:12 de cette publicité, cette mauvaise publicité
01:32:14 faite par les insoumis,
01:32:16 à une cause qui est certes très noble,
01:32:18 qui est la prise en compte des sans-abri.
01:32:20 - Et c'était le mot de la fin de Michel Thaube, que je remercie
01:32:22 d'avoir participé à cette émission. On vous retrouve
01:32:24 d'ailleurs demain, dès 6h. - Avec plaisir.
01:32:26 - Pour les autres, vous restez avec moi,
01:32:28 on continue à commenter l'actualité tous ensemble, on parlera
01:32:30 de la pression migratoire dans les Alpes-Maritimes,
01:32:32 qui s'accroît, et qui inquiète
01:32:34 à l'approche des Jeux Olympiques. A tout de suite sur CNews.
01:32:36 7h59, la météo,
01:32:38 avec vous, Karine, et la bonne nouvelle
01:32:40 du jour, c'est que c'est la dernière journée
01:32:42 de grand froid dans le pays. - Oui,
01:32:44 et les températures sont glaciales. Ce matin,
01:32:46 on est passé en dessous de la barre
01:32:48 des -10°C. Regardez, on vient de relever
01:32:50 à 7h du matin -12°C
01:32:52 pour le Puy-de-Dôme,
01:32:54 -8°C à Saint-Dizier, dans la Haute-Marne,
01:32:56 -7°C à Gourdon, dans le Lot, et quasiment
01:32:58 -7°C à Châteauroux, dans l'Indre,
01:33:00 à Paris, où on atteint les -3°C,
01:33:02 5°C actuellement, par exemple. Alors regardez
01:33:04 l'évolution sur nos cartes, un ciel qui est
01:33:06 globalement bien dégagé aujourd'hui. On a quand même
01:33:08 des brouillards qui sont très fréquents dans ces
01:33:10 conditions anticycloniques, c'est classique,
01:33:12 des brouillards qui peuvent être givrants, d'ailleurs, localement
01:33:14 sur le nord-est ou encore le Val
01:33:16 de Saône, des plaques de grisaille
01:33:18 assez bien implantées du côté de la Normandie
01:33:20 ou encore des Hauts-de-France, et du mistral qui dégage
01:33:22 le ciel en Méditerranée. Au cours de l'après-midi,
01:33:24 c'est une très belle journée, un petit peu comme hier,
01:33:26 un ciel bleu-azur quasiment sur
01:33:28 la totalité du pays. Par contre, on a une nouvelle
01:33:30 perturbation qui arrive progressivement par la
01:33:32 pointe bretonne avec des nuages, et un petit peu plus tard,
01:33:34 de la pluie. Les températures,
01:33:36 donc, très basses, en dessous des moyennes de saison
01:33:38 partout sur l'ensemble du pays,
01:33:40 jusqu'à -8 pour le nord-est, pour
01:33:42 Nancy, -4 à Paris, au cours
01:33:44 des prochaines minutes, et puis -3
01:33:46 degrés pour également
01:33:48 le sud-ouest, Bayonne ou encore
01:33:50 Biarritz en ce qui concerne l'après-midi, le
01:33:52 froid résiste sur le nord. C'est la
01:33:54 dernière journée vraiment de froid. Ensuite,
01:33:56 la neige qui était tombée ce dernier jour va complètement
01:33:58 fondre au cours des prochains jours. 2 degrés
01:34:00 à Paris, le redoux commence à se mettre en place
01:34:02 par la Bretagne, 11 degrés à Brest
01:34:04 et 9 degrés pour Bayonne.
01:34:06 Et s'il y a un lieu où il ne fait
01:34:18 jamais grand froid, c'est bien le plateau de la matinale
01:34:20 week-end avec mes invités, tous aussi sympathiques
01:34:22 les uns que les autres. Je commence avec
01:34:24 Éric Revelle qui nous a rejoints sur ce plateau. - Parce que je suis le plus sympathique.
01:34:26 - Probablement le plus sympathique,
01:34:28 mais vous savez que si je dis ça,
01:34:30 je vais faire des jaloux.
01:34:32 Et je vais devoir rivaliser de compliments pour les autres
01:34:34 et ça va être très compliqué pour moi.
01:34:36 Éric Revelle, éditorialiste
01:34:38 économique, je peux vous présenter
01:34:40 peut-être ou je vous laisse parler.
01:34:42 Je disais, il n'y a pas de froid sur le plateau.
01:34:44 Éditorialiste économique
01:34:46 pour Valeurs Actuelles, je le précise.
01:34:48 Guillaume Bigot, éditorialiste
01:34:50 également. - La sympathie, la vôtre, est
01:34:52 contagieuse. - J'espère.
01:34:54 J'essaye de mettre une bonne ambiance sur ce
01:34:56 plateau. Grâce à Marine Sabourin qui ne
01:34:58 se départit, je le dis depuis ce matin,
01:35:00 il ne se départit absolument jamais de son sourire.
01:35:02 Et Harold Imane de sa bonne humeur et de ses rires.
01:35:04 De ses rires, Harold Imane, pendant que les
01:35:06 autres parlent. On le voit glousser parfois sur
01:35:08 certains sujets qui le font
01:35:10 tiquer comme ça. Harold Imane qui nous apportera
01:35:12 bien sûr son éclairage sur toute l'actualité
01:35:14 internationale. Voici les titres
01:35:16 de votre journal de 8h ce matin. On vous emmène dans
01:35:18 les Alpes-Maritimes où la pression
01:35:20 migratoire ne cesse de croître. 10%
01:35:22 d'interpellations supplémentaires en
01:35:24 2023. Une inquiétude majeure
01:35:26 à l'approche des JO alors que les forces de
01:35:28 l'ordre seront mobilisées pour assurer
01:35:30 la sécurité. La France deviendra-t-elle
01:35:32 une passoire ou plutôt
01:35:34 le sera-t-elle encore davantage ? On
01:35:36 posera la question à mes invités
01:35:38 dans un instant. On entendra également
01:35:40 ce matin la colère des familles de victimes
01:35:42 du narco-banditisme à Marseille. Elle multiplie
01:35:44 les procédures judiciaires contre l'Etat pour
01:35:46 qu'il respecte ses obligations en matière de
01:35:48 sécurité. 2023 marque
01:35:50 l'année d'un triste record.
01:35:52 49 morts sur fond de trafic de drogue.
01:35:54 On sera en ligne avec Mathieu Croizet, avocat
01:35:56 de l'association Conscience à Marseille
01:35:58 pour en parler.
01:36:00 Consultez les élèves sur le port de
01:36:02 l'uniforme à l'école. C'était la fausse bonne idée
01:36:04 d'un lycée du Mans qui faisait partie de la liste des
01:36:06 établissements volontaires pour l'expérimentation
01:36:08 lancée par le chef de l'Etat. Nous
01:36:10 nous sommes rendus sur place et vous le verrez, le
01:36:12 proviseur est assez déçu puisque les élèves
01:36:14 sur place ont refusé.
01:36:16 La frontière
01:36:18 franco-italienne sous intense pression
01:36:20 migratoire. Dans les Alpes-Maritimes,
01:36:22 44 000 personnes ont été interpellées
01:36:24 pour avoir tenté d'entrer illégalement
01:36:26 sur notre territoire en 2023.
01:36:28 Cela s'ajoute la problématique des mineurs
01:36:30 étrangers non accompagnés. Près de
01:36:32 6 000 d'entre eux sont arrivés sur le territoire l'année dernière.
01:36:34 Oui, centres de rétention administrative,
01:36:36 cellules, hôtels, les différentes structures sont
01:36:38 toutes saturées. Le département des
01:36:40 Alpes-Maritimes demande des renforts.
01:36:42 Policier au plus vite, reportage à
01:36:44 Menton de Stéphanie Rouquier.
01:36:46 À la gare de
01:36:48 Menton-Garavant, tous les trains
01:36:50 en provenance d'Italie sont contrôlés.
01:36:52 C'est actuellement le passage
01:36:54 principal des personnes en situation irrégulière
01:36:56 voulant entrer en France.
01:36:58 Entre 50 et 100 personnes
01:37:10 sont arrêtées quotidiennement dans ces trains
01:37:12 et ramenées en Italie.
01:37:14 L'an dernier, dans les Alpes-Maritimes,
01:37:16 plus de 44 000
01:37:18 étrangers clandestins ont été
01:37:20 interpellés, une hausse de plus
01:37:22 de 10% par rapport à 2022.
01:37:24 Alors, tous les services
01:37:26 de l'Etat saturent.
01:37:28 On arrive effectivement à des
01:37:30 cras saturés, à des
01:37:32 cellules au sein des commissariats saturées.
01:37:34 Là-dessus, on rajoute pour nos collègues
01:37:36 pafistes les contrôles aux frontières, pour nos forces
01:37:38 mobiles également qui sont mobilisées, donc les CRS,
01:37:40 les gendarmes mobiles et la force sentinelle,
01:37:42 des interpellations et des contrôles
01:37:44 permanents aux frontières, au péage
01:37:46 d'autoroutes. Donc la charge de
01:37:48 travail est excessivement
01:37:50 importante. - Des policiers à présent
01:37:52 inquiets pour cet été,
01:37:54 avec des forces mobilisées sur les Jeux Olympiques,
01:37:56 ils craignent que la frontière
01:37:58 se transforme en passoire, faute
01:38:00 d'effectifs nécessaires.
01:38:02 - Éric Revel,
01:38:04 comment pourrait-il en être autrement que des
01:38:06 frontières passoires au moment des Jeux Olympiques,
01:38:08 quand les policiers seront mobilisés pour assurer la sécurité
01:38:10 du territoire ? - Oui, alors
01:38:12 le problème est archi-récurrent,
01:38:14 parce que le
01:38:16 président du département Charles-Ange
01:38:18 Genésie, département
01:38:20 des Alpes-Maritimes, avait adressé en août
01:38:22 2023, voyez, ça fait
01:38:24 déjà une lettre au président de la République,
01:38:26 où il attirait son attention sur
01:38:28 l'explosion des mineurs non-accompagnés.
01:38:30 Je regardais
01:38:32 parce que j'ai de la mémoire, mais il y a des limites,
01:38:34 il avait écrit dans cette lettre
01:38:36 4333 mineurs
01:38:38 non-accompagnés sur les 8 premiers mois de l'année,
01:38:40 2023, c'était presque
01:38:42 autant que sur toute l'année
01:38:44 2022, qui était à 4908,
01:38:46 disait-il au président de la République dans cette lettre.
01:38:48 Donc, évidemment que,
01:38:50 je veux dire, on découvre
01:38:52 l'eau tiède, l'eau chaude, le fil à couper
01:38:54 le beurre tous les trois jours, mais en réalité,
01:38:56 pour les Alpes-Maritimes, c'est un sujet
01:38:58 récurrent, c'est un sujet récurrent.
01:39:00 - Et pour le coup, c'est un sujet que nous avons suivi
01:39:02 sur ces news assez régulièrement. - Bien sûr, mais
01:39:04 ce que je veux dire, c'est que cette
01:39:06 difficulté-là, elle n'est pas nouvelle,
01:39:08 elle est aussi liée au fait que
01:39:10 l'Italie, comme vous le savez,
01:39:12 a des côtes qui sont les premières en Europe
01:39:14 à réceptionner les navires qui arrivent de l'autre
01:39:16 côté de la Méditerranée,
01:39:18 que ce stock de
01:39:20 migrants qui stationnent sur
01:39:22 le sol italien,
01:39:24 parfois, est libéré ou se libère.
01:39:26 Et puis, comme vous le savez,
01:39:28 le problème des mineurs non-accompagnés, c'est que
01:39:30 on ne peut pas les
01:39:32 retenir très longtemps. Donc, en fait, une fois
01:39:34 qu'ils sont en France, la réalité, une fois qu'ils sont
01:39:36 dans des centres, quand ils ne sont pas
01:39:38 totalement engorgés,
01:39:40 ils passent tranquillement sur le sol français.
01:39:42 Donc, cette lettre de Charlenge-Génésie,
01:39:44 alors je ne sais pas si elle a eu une réponse du président de la République
01:39:46 puisqu'elle était adressée à Emmanuel Macron,
01:39:48 mais elle attirait déjà l'attention,
01:39:50 au mois d'août, après des mois
01:39:52 et des mois de débats au Conseil départemental
01:39:54 des Alpes-Maritimes, sur l'idée
01:39:56 qu'en fait, rien n'est
01:39:58 contrôlable en ce moment.
01:40:00 Et quand vous allez du côté de Menton,
01:40:02 à côté de Nice,
01:40:04 mais oui, c'est
01:40:06 assez visible, enfin, je veux dire, même en pleine journée,
01:40:08 vous voyez des
01:40:10 jeunes, migrants, ou plus âgés,
01:40:12 qui avec des sacs, des baluchons,
01:40:14 passent. Alors, les gendarmes font ce qu'ils peuvent,
01:40:16 vous vous souvenez que
01:40:18 Gérald Darmanin avait mis en place
01:40:20 une force de sécurité pour
01:40:22 contrôler la frontière, mais comme il n'y a plus de frontière,
01:40:24 en fait, on ne contrôle absolument rien.
01:40:26 - Là, on parle des 44 000 personnes interpellées
01:40:28 pour avoir tenté de passer la frontière illégalement,
01:40:30 il y a tous ceux qui passent cette frontière, qu'on n'a pas pu
01:40:32 comptabiliser, bien évidemment.
01:40:34 Guillaume Bigot, une question qui a été
01:40:36 soulevée par Éric Revel, très juste,
01:40:38 finalement, le problème, il est de l'autre côté
01:40:40 de notre frontière, il est en Italie,
01:40:42 à l'arrivée sur les côtes italiennes, depuis la
01:40:44 Méditerranée. - Oui, il est en Italie,
01:40:46 mais il est aussi et surtout à Bruxelles,
01:40:48 et voire de l'autre côté de la Méditerranée, au
01:40:50 sud, en Tunisie et en Libye.
01:40:52 À partir du moment où ces États vont de plus
01:40:54 en plus mal, ils n'allaient déjà pas très bien depuis la
01:40:56 guerre en Libye, il n'y a pas vraiment d'États en Libye,
01:40:58 il y a des passeurs, il y a des mafias,
01:41:00 la Tunisie a été fortement
01:41:02 affaiblie, impactée par la guerre
01:41:04 en Ukraine, donc là aussi, les États
01:41:06 s'affaiblissent, donc le
01:41:08 flux va croissant de migrants
01:41:10 qui remontent
01:41:12 du Sahel,
01:41:14 et ça se déverse en Italie. Et maintenant,
01:41:16 pourquoi Bruxelles ? Parce que Bruxelles, on l'a bien
01:41:18 compris, veut des
01:41:20 migrants. Donc Bruxelles vous laisse
01:41:22 une petite marge de manœuvre pour peut-être
01:41:24 en retirer un petit peu,
01:41:26 un petit peu comme ci, un petit peu comme ça, vous pouvez bouger
01:41:28 quelques curseurs. - Pourquoi Bruxelles
01:41:30 veut des migrants, selon vous ? - Parce que,
01:41:32 il n'y a pas que Bruxelles, d'ailleurs, le patron
01:41:34 du Medef a déclaré récemment,
01:41:36 pour des raisons démographiques,
01:41:38 et économiques, il pense que l'idée
01:41:40 c'est de pouvoir financer
01:41:42 l'économie européenne,
01:41:44 les fameux métiers en tension d'une part,
01:41:46 et d'autre part le fait que la démographie
01:41:48 européenne s'effondrant sur elle-même,
01:41:50 il n'y a pas de renouvellement de génération,
01:41:52 c'est l'arrivée, disent-ils,
01:41:54 de 39 millions de migrants
01:41:56 d'ici 2040,
01:41:58 qui va pouvoir soutenir
01:42:00 le fonctionnement de l'économie européenne,
01:42:02 mais c'est un pari plus que risqué,
01:42:04 puisque je rappelle qu'il faut qu'il y ait beaucoup de jeunes
01:42:06 enfants locaux pour que l'immigration
01:42:08 se passe bien, ça c'est le premier point,
01:42:10 et donc ça veut dire que l'Italie, on l'a bien vu, Mme Mélanie a été
01:42:12 élue sur un programme très dur qu'elle n'a pas
01:42:14 pu tenir, et l'Europe
01:42:16 voulant de l'immigration, et on a,
01:42:18 on est dans ce système, on a souscrit à des
01:42:20 traités, et on est dans ce mécanisme-là,
01:42:22 donc les autorités, c'est normal,
01:42:24 ne peuvent pas se mettre dans l'illégalité, alors qu'est-ce qu'elles font les autorités ?
01:42:26 Un peu, vous savez, c'est vider l'eau avec une petite cuillère,
01:42:28 c'est-à-dire, les autorités interpellent
01:42:30 quand même pas mal de migrants, il y a un préfet qui est assez efficace,
01:42:32 il les remet de l'autre côté,
01:42:34 parce que ça, c'est la législation
01:42:36 de Dublin, l'accord de Dublin dit que
01:42:38 les gens doivent, en
01:42:40 arrivant en Europe, déposer leurs demandes
01:42:42 dans le pays où ils arrivent, ils sont arrivés par l'Italie,
01:42:44 on les prend, on les remet en Italie, et donc
01:42:46 ils vont repasser la frontière le lendemain.
01:42:48 On va passer à la suite, juste un mot d'Éric Trevel.
01:42:50 Oui, justement, il ne vous a pas
01:42:52 échappé que le président de la République, lors de sa conférence
01:42:54 de presse, a expliqué que notre loi
01:42:56 immigration, qui attend encore la guillotine
01:42:58 et le jugement du Conseil constitutionnel,
01:43:00 était complémentaire
01:43:02 du fameux pacte droit-asile,
01:43:04 qui a été, alors, qui demande encore
01:43:06 l'approbation du Parlement européen, mais qui a été, après
01:43:08 trois ans de difficultés,
01:43:10 mis en place par Bruxelles. Que prévoit
01:43:12 ce pacte droit-asile ? Je le rappelle,
01:43:14 trois choses essentielles. Un,
01:43:16 un meilleur contrôle aux frontières
01:43:18 de l'espace Schengen, bon, ça, c'est...
01:43:20 Bon, ça, c'est des veupieux. Deux,
01:43:22 des centres fermés pour retenir les migrants.
01:43:24 Trois, l'obligation
01:43:26 pour les pays européens
01:43:28 d'accepter des quotas
01:43:30 de migrants, notamment en provenance
01:43:32 d'Italie, où ils stationnent, sous
01:43:34 peine d'amende fiscale, je le rappelle,
01:43:36 par migrant. Bien.
01:43:38 Moi, je n'ai pas l'impression, en dépit
01:43:40 de ce qu'a dit le président de la République, que
01:43:42 ce pacte droit-asile est complémentaire
01:43:44 à la loi immigration. En fait, il se
01:43:46 substitue. Donc, ce que dit Guillaume
01:43:48 Bigot est très juste, c'est-à-dire que
01:43:50 avec aussi des phénomènes
01:43:52 comme le réchauffement climatique, où des terres vont
01:43:54 être submergées et où des gens,
01:43:56 des populations entières vont se déplacer pour
01:43:58 essayer de trouver
01:44:00 meilleur destin à leur vie, en fait,
01:44:02 on est devant une vague migratoire. Et comme
01:44:04 la démographie, vous avez vu les chiffres en France,
01:44:06 s'effondre, il y a évidemment
01:44:08 une tentation de Bruxelles de substituer
01:44:10 cet effondrement de la démographie par
01:44:12 un flux migratoire supplémentaire,
01:44:14 mais vous voyez bien que ça pose d'autres questions.
01:44:16 Ça pose des questions culturelles,
01:44:18 ça pose des questions
01:44:20 de pacte républicain dans un pays comme le nôtre.
01:44:22 Donc, ça ne se fera pas sur un claquement de doigts
01:44:24 comme Patrick Martin, le patron du Medef,
01:44:26 le laisse entendre.
01:44:27 Je vous propose de partir à Nantes, à présent,
01:44:29 où un bus a été visé mercredi par des tirs
01:44:31 de carabines à plomb. Les faits se sont déroulés
01:44:33 dans le quartier de Bellevue, connu justement
01:44:35 pour ses règlements de comptes sur fonds de trafic de drogue.
01:44:37 Oui, selon des témoins, les tirs
01:44:39 seraient partis d'un immeuble situé à proximité
01:44:41 de l'arrêt de bus, une situation qui ne peut
01:44:43 plus durer pour les chauffeurs comme pour les usagers
01:44:45 qui dénoncent des incivilités et des
01:44:47 violences régulières dans le secteur au portage
01:44:49 de Jean-Michel Decaze.
01:44:51 Il est entre 7h et 7h15,
01:44:55 mercredi matin, horaire très inhabituel,
01:44:58 particulièrement matinal, lorsque
01:45:00 quatre tirs atteignent l'avant-droit du bus
01:45:03 stationné à son arrêt.
01:45:05 Des tirs provenant de l'immeuble
01:45:08 situé juste à côté.
01:45:10 Hier, on a croisé le directeur d'exploitation
01:45:13 qui dit que c'était du pétrole,
01:45:16 pas que c'est pas grave,
01:45:18 mais c'est moins pire qu'une balle de Kalachnikov.
01:45:21 Donc, c'est un discours qui n'est pas du tout entendable.
01:45:26 Le ou les auteurs n'ont pas été arrêtés pour le moment.
01:45:30 On ne connaît donc pas les raisons
01:45:32 qui ont pu pousser à commettre ces tirs.
01:45:34 Les chauffeurs de la ligne s'inquiètent
01:45:36 pour eux et leurs passagers.
01:45:38 On ne mérite pas ça.
01:45:39 Moi, ce qui me fait peur, c'est qu'il y a une balle perdue
01:45:41 ou un enfant ou un passager
01:45:43 ou quelqu'un extérieur qui soit blessé crièvement.
01:45:48 Les conducteurs et certaines familles
01:45:50 de conducteurs et de conductrices
01:45:52 ne sont pas du tout à l'aise
01:45:55 de voir leur mari, leur femme
01:45:57 ou leur papa ou leur maman partir travailler,
01:45:59 conduire des bus et se dire
01:46:01 peut-être que ce soir, on ne le reverra pas.
01:46:03 Dans ce quartier, au lieu du trafic de drogue,
01:46:06 un jeune a été tué par balle le 7 octobre dernier.
01:46:12 Une petite insiste de Guillaume Bigot
01:46:13 qui voulait corriger un chiffre.
01:46:14 Oui, pour ne pas induire nos téléspectateurs en erreur,
01:46:16 c'est le patron du Medef, M. Martin,
01:46:18 il a parlé de faire venir en France
01:46:20 3,9 millions, et pas 39
01:46:22 à l'échelle de l'Union européenne des 27,
01:46:24 3,9 millions en France de travailleurs étrangers
01:46:26 avant 2050.
01:46:28 Il a dit qu'il y aurait 3,9 millions de personnes
01:46:30 qui devraient venir pour faire tourner notre économie.
01:46:32 Merci pour cette précision
01:46:34 qui est corrigée avant d'évoquer
01:46:36 la colère des familles de victimes du narco-banditisme
01:46:38 à Marseille.
01:46:39 Tout de suite, le rappel de l'actualité, Marine Sabourin.
01:46:42 Dans l'affaire Théo,
01:46:44 le policier auteur du coup de matraque
01:46:46 condamné à 12 mois d'emprisonnement avec sursis.
01:46:48 Les deux autres policiers ont été condamnés
01:46:50 à 3 mois d'emprisonnement avec sursis.
01:46:52 Les trois magistrats n'ont pas retenu la qualification
01:46:54 de violences volontaires ayant entraîné
01:46:56 une mutilation ou infirmité permanente.
01:46:58 La mobilisation des agriculteurs
01:47:00 se poursuit en Haute-Garonne.
01:47:02 L'autoroute A64 est toujours bloquée
01:47:04 depuis jeudi. Ces agriculteurs protestent
01:47:06 contre le manque de moyens et les importantes
01:47:08 restrictions qui pénalisent leur activité
01:47:10 sur demande d'Emmanuel Macron.
01:47:12 Les préfets iront à la rencontre des agriculteurs
01:47:14 ce week-end.
01:47:16 Emmanuel Macron qui a présenté ses voeux aux armées.
01:47:18 Hier, le président exhorte les industriels
01:47:20 de défense français à accélérer le passage
01:47:22 au mode économie de guerre afin de répondre
01:47:24 plus vite aux besoins de l'Ukraine dans la guerre
01:47:26 contre la Russie. Une victoire russe, c'est la fin
01:47:28 de la sécurité européenne, a-t-il affirmé.
01:47:30 Le ras-le-bol des familles
01:47:34 victimes du narco-banditisme
01:47:36 à Marseille. Écoeuré de voir que la situation
01:47:38 ne fait qu'empirer dans la cité fosséenne.
01:47:40 Elle multiplie les procédures judiciaires
01:47:42 contre l'Etat pour qu'il respecte
01:47:44 ses obligations, ses libertés
01:47:46 fondamentales en matière de sécurité.
01:47:48 On a ce terme qui a émergé depuis quelques mois,
01:47:50 c'est celui de "narcomicide", Marine.
01:47:52 Oui, 2023 a été une année record
01:47:54 pour les assassinats sur fond de trafic
01:47:56 de drogue. 49 morts et 113
01:47:58 blessés. Notre journaliste Laure Parra
01:48:00 a rencontré ces familles qui dénoncent
01:48:02 l'inaction de l'Etat. Le récit est signé
01:48:04 Célia Gruyère.
01:48:06 Sur fond de trafic de drogue à Marseille,
01:48:08 49 morts et 113 blessés
01:48:10 ont été recensés en 2023.
01:48:12 59 membres de familles
01:48:14 de victimes reprochent aux autorités
01:48:16 de ne pas assurer le droit à la sécurité
01:48:18 et le droit à la vie.
01:48:20 Amine Kessassi, dont le frère a été tué
01:48:22 en décembre 2021, a créé
01:48:24 l'association Conscience.
01:48:26 On a des revendications claires, des revendications simples.
01:48:28 On en a beaucoup, notamment le retour
01:48:30 de la police de proximité, un réel débat
01:48:32 autour de la légalisation du cannabis,
01:48:34 une réelle ambition
01:48:36 et une réelle politique de transport en commun
01:48:38 dans les quartiers nord. Et puis, bien évidemment,
01:48:40 c'est avoir un réel accompagnement de ces familles de victimes.
01:48:42 Des situations très difficiles,
01:48:44 les familles des victimes se sentent totalement
01:48:46 abandonnées par l'Etat et ont le sentiment
01:48:48 que la justice leur met des bâtons dans les roues.
01:48:50 C'est le cas de Sana, dont le fils
01:48:52 a été tué en juillet 2021.
01:48:54 J'avais pas le droit au dossier de mon fils,
01:48:56 mon avocat n'avait pas le droit au dossier
01:48:58 de mon fils. Ça fait un an et demi qu'on se bat
01:49:00 pour qu'on puisse avoir le droit
01:49:02 à avoir accès au dossier.
01:49:04 L'avocat des familles vient
01:49:06 de déposer un troisième référé-liberté
01:49:08 à l'encontre de l'Etat, car les deux
01:49:10 premiers avaient été rejetés par le tribunal.
01:49:12 On va parler justement
01:49:16 de ces référés-libertés, puisque nous sommes
01:49:18 en direct avec l'avocat
01:49:20 de cette association, Mathieu Croizet.
01:49:22 Bonjour, maître. Merci d'être avec nous ce matin
01:49:24 pour en parler. Concrètement, en quoi ça
01:49:26 consiste ces référés-libertés ?
01:49:28 C'est très technique pour ceux qui nous regardent.
01:49:30 Expliquez-nous en quelques mots simples.
01:49:32 Bonjour.
01:49:34 Le référé-liberté est une procédure
01:49:36 normalement rapide.
01:49:38 Il nécessite deux conditions
01:49:40 préalables, une urgence et une
01:49:42 atteinte à une liberté fondamentale.
01:49:44 On va poser cette
01:49:46 requête devant le tribunal administratif
01:49:48 et on passe à travers
01:49:50 ce qu'on appelle un filtre, savoir
01:49:52 si, oui ou non, les conditions sont
01:49:54 réunies, afin qu'on puisse avoir
01:49:56 une audience publique au cours de laquelle
01:49:58 on va pouvoir plaider notre dossier.
01:50:00 Comme vous l'avez indiqué, nous
01:50:02 avions déposé deux référés
01:50:04 en septembre dernier.
01:50:06 Le premier, suite à
01:50:08 au moins deux doutes, qui étaient
01:50:10 particulièrement meurtriers.
01:50:12 Et le deuxième, nous l'avions déposé
01:50:14 juste après la mort de la jeune Sakaina,
01:50:16 puisqu'elle a été tuée le 10 septembre.
01:50:18 Nous avions déposé le référé-liberté
01:50:20 le 11 septembre.
01:50:22 Le premier, on nous a
01:50:24 indiqué que nous étions
01:50:26 trop complets, trop virants,
01:50:28 on était les trop bons élèves, puisque nous avions
01:50:30 fait des propositions concrètes.
01:50:32 Et le juge a dit que
01:50:34 ce n'était pas dans son pouvoir
01:50:36 de changer le paradigme
01:50:38 de la société. La deuxième fois,
01:50:40 on a été plus précis et plus concis.
01:50:42 On nous a dit que c'était
01:50:44 trop imprécis, pas suffisamment
01:50:46 complet. Donc moi, j'appelle ça
01:50:48 en gros le référé-liberté-boucle
01:50:50 d'or, comme dans le conte.
01:50:52 Le premier était trop chaud, le deuxième
01:50:54 était trop froid.
01:50:56 On a déposé, comme vous l'avez indiqué, un troisième
01:50:58 référé. J'espère que cette fois-ci,
01:51:00 il passera le filtre et
01:51:02 on va avoir l'opportunité de plaider
01:51:04 le dossier devant le tribunal administratif.
01:51:06 Je l'espère la semaine prochaine.
01:51:08 Alors, il y a la question de la liberté fondamentale
01:51:10 qui est celle du droit à la sécurité,
01:51:12 me semble-t-il. C'est celle-là qui est
01:51:14 incriminée, en tout cas, ou qui est réclamée
01:51:16 dans ce dossier. Concrètement,
01:51:18 si ce référé-liberté
01:51:20 venait à passer,
01:51:22 qu'est-ce qu'il pourrait contraindre
01:51:24 l'État à faire demain ?
01:51:26 Une fois que cette procédure est enclenchée,
01:51:28 si elle passe,
01:51:30 est-ce que cela peut régler tous les problèmes et ça y est,
01:51:32 Marseille sera un paradis
01:51:34 sur Terre ? Je caricature, mais à dessein.
01:51:36 Non,
01:51:38 en même temps, le juge
01:51:40 des référés, normalement, doit prendre des mesures
01:51:42 provisoires pour mettre un terme à l'atteinte
01:51:44 aux libertés fondamentales.
01:51:46 Sauf si les mesures provisoires ne peuvent
01:51:48 pas mettre un terme aux atteintes
01:51:50 aux libertés fondamentales. Dans ce cadre
01:51:52 particulier, le juge des référés a un pouvoir
01:51:54 assez grand, il peut même demander
01:51:56 une réorganisation des services, etc.
01:51:58 afin de mettre un terme à l'atteinte
01:52:00 aux libertés fondamentales.
01:52:02 Non, je ne pense pas que
01:52:04 par un coup de maguet magique,
01:52:06 la situation va changer.
01:52:08 On peut espérer qu'elle changera,
01:52:10 mais c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:52:12 les revendications seront très simples.
01:52:14 Les gens qui habitent, notamment,
01:52:16 dans les quartiers, mais pas uniquement
01:52:18 parce qu'on a vu que malheureusement, avec l'affaire
01:52:20 de Sakaina, n'importe qui pourrait être touché
01:52:22 par cette violence.
01:52:24 On voudrait simplement que l'État
01:52:26 soit un État.
01:52:28 Vous savez,
01:52:30 et vous le savez certainement puisque vous êtes journaliste,
01:52:32 mais ça fait plus de 30 ans que
01:52:34 toutes les femmes et hommes politiques en France
01:52:36 nous ont rabâché
01:52:38 l'État de droit, ce sera de retour dans
01:52:40 les quartiers à la fin de l'année, dans 6 mois,
01:52:42 dans 2 ans, etc.
01:52:44 Que ce soit à l'époque,
01:52:46 même de M. Bernard Tapie lorsqu'il était ministre
01:52:48 de la Ville, donc ça remonte quand même aux années
01:52:50 90, à l'époque de Yannick Lospin,
01:52:52 on a dit la même chose,
01:52:54 à l'époque de Nicolas Sarkozy qui avait dit
01:52:56 "on va karchériser les racailles",
01:52:58 à l'époque de Jean-Marc Ayrault,
01:53:00 M. Macron, lorsqu'il était élu
01:53:02 en 2017, l'a annoncé,
01:53:04 nous sommes aujourd'hui en 2024,
01:53:06 le force est de constater que l'État de droit n'est pas
01:53:08 de retour dans ses quartiers,
01:53:10 alors que les familles veulent l'État de droit.
01:53:12 Ce qui est très important aussi, c'est que
01:53:14 très souvent, on fait un amalgame
01:53:16 entre les gens qui habitent dans ces quartiers
01:53:18 et les trafiquants de stupéfiants,
01:53:20 et on dit "bon, finalement, ceux qui habitent dans ces quartiers
01:53:22 ils sont inactifs".
01:53:24 - C'est d'ailleurs pour ça qu'on vous
01:53:26 fait parler ce matin et qu'on diffuse ce reportage
01:53:28 auprès des associations de quartiers
01:53:30 et de ces habitants qui en ont marre
01:53:32 aujourd'hui.
01:53:34 M. Croizet, je vous remercie
01:53:36 de votre participation ce matin
01:53:38 à notre émission, on a encore plein de
01:53:40 sujets à évoquer, merci d'avoir accepté de témoigner
01:53:42 sur notre antenne, nous avoir expliqué un petit peu
01:53:44 cette procédure judiciaire qui est en cours,
01:53:46 c'est "Référez-liberté" que vous avez encore
01:53:48 le troisième que vous avez déposé cette semaine.
01:53:50 Je voudrais qu'on évoque à présent
01:53:52 la question des établissements scolaires,
01:53:54 cette centaine d'établissements scolaires qui devraient
01:53:56 expérimenter l'uniforme dès cette année,
01:53:58 annonce faite par Emmanuel Macron lors de sa
01:54:00 grande conférence de presse mardi dernier. Parmi les volontaires,
01:54:02 un lycée du Mans,
01:54:04 dans la Sarthe seulement, voilà, 78%
01:54:06 des élèves ont voté contre
01:54:08 cette expérimentation, le reportage
01:54:10 de Michael Chailloux.
01:54:12 La présidente de la région Pays de la Loire
01:54:14 et le proviseur du lycée Touchard étaient
01:54:16 volontaires pour expérimenter l'uniforme
01:54:18 mais au préalable, ils voulaient le feu vert
01:54:20 des élèves, c'est donc le CVL,
01:54:22 le conseil de vie lycéenne,
01:54:24 qui a organisé la consultation fin décembre
01:54:26 par vote électronique. On est 2400
01:54:28 à peu près, étudiants et élèves
01:54:30 et on voulait avoir la consultation de tout le monde,
01:54:32 l'avis de tout le monde, ça nous paraissait vraiment
01:54:34 important parce qu'on est que 20 au CVL, donc on a eu
01:54:36 70% du lycée qui a répondu,
01:54:38 donc 78% qui étaient contre.
01:54:40 Résultat net et
01:54:42 indiscutable avec un fort taux de participation,
01:54:44 le proviseur est satisfait
01:54:46 de l'exercice démocratique mais un peu
01:54:48 déçu du résultat. Le lycée est un lieu
01:54:50 de travail, donc autant avoir une tenue
01:54:52 un peu de travail et puis tout
01:54:54 ce qui concourt à l'identité
01:54:56 et à la singularité d'un établissement
01:54:58 est, je crois, positif pour les élèves
01:55:00 et leur famille. Le débat a été connoté parce qu'il
01:55:02 est porté politiquement par une partie
01:55:04 des partis politiques,
01:55:06 donc forcément connu comme étant
01:55:08 pas bon, surtout dans le monde de l'éducation nationale.
01:55:10 Emmanuel Macron n'a pas dit si la centaine
01:55:12 d'établissements qui va expérimenter
01:55:14 l'uniforme devra auparavant consulter
01:55:16 les élèves. L'expérience du Mans
01:55:18 pourrait en refroidir quelques-uns.
01:55:20 Est-ce qu'il fallait consulter
01:55:22 les élèves pour ça ?
01:55:24 Non mais imaginez une armée où on demande aux élèves
01:55:26 "Vous êtes d'accord pour porter un uniforme ?"
01:55:28 Ça n'a aucun sens. "Est-ce que vous êtes d'accord pour qu'on
01:55:30 rétablisse l'autorité ?" L'autorité n'est pas là
01:55:32 et l'autorité est contestée y compris et surtout
01:55:34 par ceux sur lesquels elle doit s'exercer.
01:55:36 C'est un signe d'autorité qu'on veut rétablir.
01:55:38 On leur dit "Est-ce que vous êtes d'accord pour qu'on rétablisse
01:55:40 l'autorité ?" Mais c'est une contradiction totale.
01:55:42 D'ailleurs, écoutez, le président de la République, pendant la conférence
01:55:44 de presse, il a dit "On va notamment établir
01:55:46 une cérémonie parce que les jeunes
01:55:48 aiment ça, ils le voient dans des séries
01:55:50 et ça sera un signe de symbole républicain."
01:55:52 Ce sont des séries républicaines dans lesquelles
01:55:54 le président de la République a eu cette idée ?
01:55:56 Éric Revel.
01:55:58 - Ça me fait penser que la démocratie
01:56:00 participative est en train de galoper
01:56:02 un peu partout
01:56:04 comme un chien fou.
01:56:06 Mais ce que ça évoque, surtout pour moi,
01:56:08 au-delà de ce qu'a dit Guillaume, c'est
01:56:10 qu'imaginez qu'au-delà du test,
01:56:12 la décision soit prise du gouvernement
01:56:14 de mettre en place ces uniformes.
01:56:16 Alors, donc, ces lycéens,
01:56:18 par définition, vont...
01:56:20 Mais vont refuser.
01:56:22 Si vous voulez, la faisabilité d'une mesure
01:56:24 qui me semble bonne, à titre personnel,
01:56:26 lorsque vous voyez que pour un test,
01:56:28 en fait, les lycéens n'en veulent pas,
01:56:30 comment est-ce que vous imaginez qu'ils pourraient
01:56:32 par la suite porter un uniforme
01:56:34 alors qu'ils ont refusé le test ?
01:56:36 Donc on va se heurter à des sujets majeurs.
01:56:38 - Ce qui aurait été intéressant, finalement,
01:56:40 ça aurait été de leur demander un avis,
01:56:42 simplement consultatif, au début, et puis leur redemander
01:56:44 leur avis au bout d'un an, voir si
01:56:46 éventuellement leur point de vue là-dessus
01:56:48 avait changé, si ça avait, selon eux, réduit
01:56:50 les inégalités. Ça aurait été plus intéressant,
01:56:52 en tout cas, que leur laisser le choix,
01:56:54 littéralement, et c'est ce qu'a fait ce proviseur
01:56:56 qui s'est montré déçu, on l'a vu dans le reportage.
01:56:58 On va marquer une courte pause, on revient dans un instant.
01:57:00 On évoquera la question des agriculteurs,
01:57:02 des agriculteurs en colère, en Haute-Garonne,
01:57:04 qui bloquent l'autoroute A64,
01:57:06 qui luttent pour leur survie en ce moment,
01:57:08 qui ont des revenus extrêmement faibles.
01:57:10 On rappelle ce taux de suicide
01:57:12 très important chez les agriculteurs aujourd'hui.
01:57:14 Et la question, derrière tout ça,
01:57:16 aussi, de notre souveraineté alimentaire.
01:57:18 Ça nous concerne tous, bien au-delà des agriculteurs.
01:57:20 A tout de suite.
01:57:22 - Ligne droite pour votre matinal weekend,
01:57:24 toujours bien accompagné avec Marine Sabourin,
01:57:26 Eric Revel et Harold Eman,
01:57:28 pour décrypter toute l'actualité internationale.
01:57:30 Voici les titres de votre journal de 8h30.
01:57:32 À la une, des agriculteurs en lutte
01:57:34 pour leur survie, littéralement,
01:57:36 avec des revenus dérisoires, confrontés
01:57:38 à la hausse des prix des carburants, aux aléas climatiques
01:57:40 et sanitaires, aux normes environnementales
01:57:42 ou encore à la concurrence des produits venus d'autres continents.
01:57:44 Pour eux, la coupe est pleine,
01:57:46 ils bloquent depuis trois jours maintenant l'autoroute A64
01:57:48 en Haute-Garonne, et nous serons sur place
01:57:50 avec notre reporter Jean-Luc Thomas dans un instant.
01:57:54 - Le soulagement pour les habitants du 4e arrondissement de Marseille.
01:57:56 Le projet de salle de shoot près d'une école a été suspendu.
01:57:58 L'Etat a finalement rendu un avis défavorable
01:58:00 à son implantation, à la suite d'une fronde
01:58:02 de la droite locale et des riverains.
01:58:04 On connaît aussi le profil des deux individus
01:58:06 qui se sont introduits dans un lycée à Angoulême.
01:58:08 Jeudi dernier, il s'agit de deux adolescents
01:58:10 qui n'étaient même pas scolarisés dans l'établissement.
01:58:12 Le parquet évoque un impossible règlement de compte
01:58:14 entre jeunes.
01:58:16 - On va voir ce que ça veut dire.
01:58:18 - Un possible règlement de compte entre jeunes.
01:58:20 On commence tout de suite avec le ministre de l'Agriculture
01:58:26 Marc Fesneau, qui se rendra dans le chair
01:58:28 aujourd'hui pour échanger avec les agriculteurs en colère.
01:58:30 Une partie d'entre eux d'ailleurs se mobilise
01:58:32 depuis trois jours en Haute-Garonne.
01:58:34 Ils bloquent l'autoroute A64 pour dénoncer
01:58:36 des revenus en chute libre et le poids
01:58:38 des réglementations environnementales.
01:58:40 - Ces agriculteurs protestent contre le manque de moyens
01:58:42 et les importantes restrictions qui pénalisent
01:58:44 leur activité. Emmanuel Macron a demandé
01:58:46 au préfet d'aller à leur rencontre.
01:58:48 Reportage de Jean-Luc Thomas.
01:58:50 - Depuis trois jours, l'échangeur 27 de l'A64
01:58:54 est devenu le point de ralliement
01:58:56 de tous les agriculteurs de Haute-Garonne.
01:58:58 Ils bloquent l'autoroute pour exprimer
01:59:00 leur ras-le-bol général.
01:59:02 Ils veulent une réaction rapide du gouvernement.
01:59:04 - Je veux que le Premier ministre vienne aux discussions ici.
01:59:08 Apparemment, il y a eu des échos.
01:59:10 Il a peur d'un climat hostile.
01:59:12 Moi, je me porte garant que s'il vient ici,
01:59:14 nous sommes des gens de valeur
01:59:16 et on n'y sautera pas dessus.
01:59:18 S'ils mettent de l'eau dans leur veine
01:59:20 et nous, un peu de veine dans l'eau,
01:59:22 on devrait arriver à s'entendre.
01:59:24 - Selon ces éleveurs ou ces céréaliers,
01:59:26 trois dossiers doivent être discutés prioritairement.
01:59:28 L'accès à l'eau, l'indemnisation
01:59:30 due à la MHE, la fièvre bovine
01:59:32 et enfin le GNR, le gasoil non routier.
01:59:34 - On ne va pas travailler
01:59:36 avec du gasoil aussi cher que du blanc.
01:59:38 - C'est un problème.
01:59:40 - C'est un problème.
01:59:42 - On ne va pas travailler avec du gasoil aussi cher que du blanc.
01:59:44 On n'a pas les moyens.
01:59:46 Ici, les rendements sont entre 45 et 50 quintos.
01:59:48 Ce n'est pas 50 quintos dans la bourse.
01:59:50 Donc, il nous faut du gasoil
01:59:52 non routier, détaxé.
01:59:54 - Ce blocage est prévu de rester en place
01:59:56 au moins jusqu'à lundi.
01:59:58 - On retrouve sans plus tarder nos journalistes
02:00:02 sur le terrain. Jean-Luc Thomas et Hervé Grandchamp.
02:00:04 Bonjour, Jean-Luc.
02:00:06 Vous êtes sur l'A64,
02:00:08 près de Carbone, si je ne me trompe pas.
02:00:10 Les agriculteurs ont passé toute la nuit
02:00:12 sur ce point de blocage.
02:00:14 Quelle est l'atmosphère ce matin ?
02:00:16 - Ils étaient une vingtaine
02:00:20 à passer la nuit
02:00:22 ici, sur ce point de blocage.
02:00:24 Comme vous venez de le dire.
02:00:26 Maintenant,
02:00:28 le jour se lève.
02:00:30 Ça a été un peu compliqué.
02:00:32 Il a fait très froid.
02:00:34 Il faisait -4, -5
02:00:36 cette nuit.
02:00:38 Les agriculteurs sont toujours là.
02:00:40 Ils veulent véritablement
02:00:42 défendre
02:00:44 ce qu'ils étaient allés
02:00:46 défendre en préfecture
02:00:48 mardi dernier.
02:00:50 J'ai à côté de moi
02:00:52 Joël Tournier.
02:00:54 Il est éleveur
02:00:56 et céréalier ici.
02:00:58 C'est une des
02:01:00 dix agriculteurs qui ont lancé
02:01:02 le mouvement ici.
02:01:04 Comment s'est passé
02:01:06 la nuit ?
02:01:08 Est-ce que ça commence à devenir
02:01:10 difficile, compliqué ?
02:01:12 - Un peu fraîchement.
02:01:14 Après la nuit, c'est bien passé.
02:01:16 On fait des tours de relève.
02:01:18 Ceux qui ont dormi hier
02:01:20 ont dormi ce soir.
02:01:22 On essaie de rentrer
02:01:24 au moins un soir
02:01:26 chez soi.
02:01:28 - Hier, il y avait
02:01:32 beaucoup de monde.
02:01:34 Vous attendez encore
02:01:36 de la mobilisation ici ?
02:01:38 - Oui, on attend beaucoup de mobilisation.
02:01:40 On pense que la mobilisation
02:01:42 amplifie.
02:01:44 On a du monde de plus en plus qui nous appelle.
02:01:46 Des tracteurs, comme vous avez pu le voir tout à l'heure,
02:01:48 arrivent de plus en plus.
02:01:50 Je pense que la mobilisation
02:01:52 prend de plus en plus d'ampleur dans notre secteur.
02:01:54 - Hier, le président
02:01:56 de la République a demandé
02:01:58 au préfet
02:02:00 de venir sur le
02:02:02 terrain. Est-ce que
02:02:04 vous avez eu
02:02:06 un message de la
02:02:08 préfecture et du préfet de
02:02:10 région, du préfet de Haute-Garonne ?
02:02:12 - Oui.
02:02:14 On a eu un retour.
02:02:16 On doit le rencontrer à 14h30.
02:02:18 - Vous allez aller en préfecture
02:02:22 ou c'est lui qui va venir ?
02:02:24 - Pour le moment, c'est en train de se décider.
02:02:26 Il nous avait demandé d'aller en préfecture.
02:02:28 Nous, comme on en a discuté,
02:02:30 je pense qu'on souhaiterait
02:02:32 qu'il vienne nous voir et nous rencontrer
02:02:34 ici pour s'apercevoir
02:02:36 du nombre qu'il y a.
02:02:38 - Est-ce que les revendications
02:02:40 restent les mêmes
02:02:42 depuis jeudi ?
02:02:44 Et rapidement, ce sont lesquelles ?
02:02:46 - Tout à fait. Les revendications, c'est toujours
02:02:48 les mêmes. Nous, on ne changera pas d'optique.
02:02:50 On est partis
02:02:52 sur ces revendications-là et
02:02:54 resteront inchangées.
02:02:56 - Les revendications, ce sont
02:02:58 les indemnisations autour
02:03:00 de la MHE,
02:03:02 la fièvre bovine,
02:03:04 pour simplifier.
02:03:06 Ensuite...
02:03:08 - L'eau, tout ce qui est eau,
02:03:10 réserve d'eau, recours de valse
02:03:12 et taxes sur l'eau pour l'irrigation.
02:03:14 Parce que nos exploitations,
02:03:16 nous, dans la vallée de la Garonne,
02:03:18 c'est très compliqué, ces irrigations.
02:03:20 Et si on n'a plus d'eau ou si on est trop taxé,
02:03:22 nos exploitations,
02:03:24 ce n'est même pas ce que ça va devenir.
02:03:26 - Et puis, il y a aussi le gasoil.
02:03:28 - Tout à fait. Le GNR, qui représente
02:03:30 une grosse charge sur nos exploitations.
02:03:32 Maintenant, ça commence à être
02:03:34 très compliqué, de plus en plus.
02:03:36 On a des coûts de reviennent de plus en plus faibles.
02:03:38 Et, à un moment, on n'a
02:03:40 plus de variables d'ajustement.
02:03:42 - Voilà. Donc,
02:03:44 évidemment, l'ensemble des agriculteurs
02:03:46 vont rester
02:03:48 ici, sur la 64. Il faut savoir
02:03:50 que tout autour de Toulouse,
02:03:52 les autres autohoutes, il y a
02:03:54 aussi des actions.
02:03:56 Donc, c'est peut-être très
02:03:58 compliqué de circuler, aujourd'hui,
02:04:00 dans la région de Toulouse.
02:04:02 - Et il y en a même, à travers
02:04:04 toute la France, des actions, depuis quelques jours déjà.
02:04:06 Merci beaucoup, Jean-Luc Thomas. Merci également
02:04:08 à Hervé Grandchamp, qui vous accompagne,
02:04:10 et à Joël Tournier, qui était
02:04:12 votre invité, il y a quelques instants,
02:04:14 et on lui souhaite, bien sûr, bon courage.
02:04:16 On va peut-être en parler avec vous, un petit mot, là-dessus.
02:04:18 En cause, évidemment, le nerf de la guerre,
02:04:20 c'est bien sûr le revenu des agriculteurs. C'est ce qui leur
02:04:22 permet de survivre, de maintenir leur activité,
02:04:24 et puis d'assurer l'alimentation du pays, parce que c'est aussi
02:04:26 ça, derrière l'enjeu. Certains
02:04:28 agriculteurs nous disent "on arrive
02:04:30 à se payer, au taux horaire, peut-être
02:04:32 5 euros par heure, au regard des heures
02:04:34 qu'on travaille, c'est-à-dire peut-être 70 euros".
02:04:36 - Même pas. - Et parfois, certains,
02:04:38 et c'est ce que j'allais dire, parfois, certains n'arrivent pas à se payer.
02:04:40 - J'entends un agriculteur qui est évalué à 1 euro de l'heure,
02:04:42 et donc la plupart de ces petits agriculteurs...
02:04:44 - Mais c'est scandaleux. - On ne parle pas des céraliers de la
02:04:46 Beauce, on parle de ces petits agriculteurs,
02:04:48 ils ont souvent un autre job à côté,
02:04:50 parce qu'en fait, l'exploitation ne
02:04:52 les fait pas vivre. J'entendais Michel
02:04:54 Taube, tout à l'heure, qui à mon avis, judicieusement,
02:04:56 parlait peut-être d'un mouvement des gilets verts,
02:04:58 en référence à celui des gilets
02:05:00 jaunes de 2019.
02:05:02 Je pense que
02:05:04 le gouvernement
02:05:06 et le président de la République, qui envoient des préfets
02:05:08 pour essayer de comprendre ce qui
02:05:10 se passe, comme si c'était pas très clair,
02:05:12 ne se rendent peut-être pas bien compte. Et d'ailleurs,
02:05:14 le gouvernement, me semble-t-il, est
02:05:16 dans la même situation, au départ,
02:05:18 qu'au moment du mouvement des gilets
02:05:20 jaunes. Pourquoi ? Parce que vous avez un Gabriel
02:05:22 Attal qui va voir 150
02:05:24 agriculteurs dans la Drôme,
02:05:26 je crois, aujourd'hui,
02:05:28 dans le Rhône, pardonnez-moi, à côté de Lyon,
02:05:30 et en fait, il
02:05:32 refait le coup du grand oral avec les
02:05:34 cahiers de doléances, vous voyez, et on sait sur quoi ça
02:05:36 a débouché en 2019
02:05:38 avec les gilets jaunes. Donc, je pense que c'est un
02:05:40 énorme sujet de vigilance pour le gouvernement.
02:05:42 Il ne comprend pas, visiblement,
02:05:44 que les problèmes sont multiples.
02:05:46 Par exemple, vous avez des agriculteurs qui expliquent
02:05:48 que là où on applique des normes
02:05:50 très coercitives en France, des normes
02:05:52 européennes... - De plus en plus coercitives.
02:05:54 - On importe les
02:05:56 mêmes produits d'Espagne ou d'Italie
02:05:58 d'agriculteurs qui, eux, ne respectent pas
02:06:00 ces normes européennes, avec des coûts
02:06:02 horaires qui sont totalement différents.
02:06:04 Donc, il y a un sujet majeur
02:06:06 qui est un sujet économique pour ces gens qui
02:06:08 souffrent et qui se suicident.
02:06:10 N'oubliez pas que c'est une des professions où
02:06:12 les suicides sont les plus importants, mais c'est aussi
02:06:14 un sujet politique. Alors, je ne sais pas
02:06:16 si Emmanuel Macron, du haut de son bureau
02:06:18 gaullien à l'Elysée, a
02:06:20 saisi toute l'ampleur du phénomène, mais
02:06:22 c'est un sujet. - Le suicide de nos agriculteurs,
02:06:24 c'est le suicide de notre agriculture.
02:06:26 Ce sont des jeunes agriculteurs qui ne voudront plus
02:06:28 se lancer dans le métier. C'est le suicide, quelque part,
02:06:30 de notre souveraineté alimentaire, Guillaume Bigot.
02:06:32 - Totalement. De toute façon, déjà, la
02:06:34 souveraineté alimentaire, elle est bien, bien abîmée.
02:06:36 On importe... Enfin, un poulet sur deux qui est
02:06:38 consommé en France n'est plus produit en France.
02:06:40 70% des fruits, par exemple,
02:06:42 sont importés. Donc, la souveraineté alimentaire, elle a déjà
02:06:44 du plomb dans l'aile. En fait, qu'est-ce qu'ils disent ?
02:06:46 Et c'était le slogan "On marche sur la tête".
02:06:48 C'est qu'effectivement, dit très bien
02:06:50 Éric Reuvel,
02:06:52 des normes sont imposées, durcies
02:06:54 en fait, par Bruxelles
02:06:56 et donc répercutées par la France sur le dos des
02:06:58 agriculteurs. Les pesticides, l'eau,
02:07:00 de moins en moins de CO2, etc.
02:07:02 Et notamment, ce qu'ils évoquent,
02:07:04 c'est-à-dire ce qui est indispensable pour eux,
02:07:06 le gazole non routier. Il était
02:07:08 subventionné. Il n'est plus subventionné.
02:07:10 Et ça, partout en Europe, les mêmes causes produisent
02:07:12 les mêmes effets partout. En Allemagne, c'est ça qui a
02:07:14 fait exploser le mouvement. En
02:07:16 Allemagne, le pays est largement
02:07:18 bloqué. Il y a des dizaines de milliers de tracteurs.
02:07:20 Ils ont bloqué l'accès à certaines
02:07:22 villes et ils demandent la chute
02:07:24 du gouvernement. Donc, il n'y a pas de raison que ça ne vienne
02:07:26 pas de chez nous puisque les mêmes causes produisent les
02:07:28 mêmes effets. Et non, au moment où
02:07:30 l'Europe met des charges
02:07:32 énormes sur le dos des agriculteurs qui
02:07:34 déjà n'en peuvent mettre, en même temps,
02:07:36 l'Europe ouvre à une concurrence
02:07:38 qui, elle, n'est pas concernée par ses normes.
02:07:40 Donc, c'est ça qu'ils disent. Ils disent "mais attendez, si vous
02:07:42 voulez tuer l'agriculture européenne,
02:07:44 vous ne vous y prendrez pas autrement".
02:07:46 Et je rajoute, si vous permettez,
02:07:48 on aura la fin des négociations entre la grande
02:07:50 distribution et les industriels dans les 30 jours.
02:07:52 Ah ben là, scandale total ! La FNSEA craint
02:07:54 que cet accord se fasse
02:07:56 sur le dos des agriculteurs.
02:07:58 Donc, c'est un sujet. C'est-à-dire qu'on ronge sur leurs marges
02:08:00 pour faire baisser... Eric, elle ne le craint pas,
02:08:02 elle le sait, elle avance. In fine,
02:08:04 dans les rayons des supermarchés où nous allons.
02:08:06 Et n'oubliez pas une chose aussi,
02:08:08 on ne le dit jamais, c'est que l'inflation
02:08:10 a touché tout le prix des intrants,
02:08:12 des pesticides. L'azote,
02:08:14 le gaz... Donc, ça a considérablement augmenté,
02:08:16 ça a un peu baissé, mais dans les coûts de production
02:08:18 de l'agriculteur, ben, en fait, il n'a plus
02:08:20 de revenus, il ne peut plus payer
02:08:22 ses intrants. Donc, c'est vraiment une situation,
02:08:24 pardonnez-moi, économique
02:08:26 d'une rare violence et politique
02:08:28 sans doute aussi, peut-être, d'une rare violence.
02:08:30 Dans le reste de l'actualité, il n'y aura pas de
02:08:32 salle de shoot dans le 4e arrondissement de Marseille.
02:08:34 La fronte de la droite locale
02:08:36 et des habitants, des associations de riverains
02:08:38 a eu raison du projet. - Oui, un soulagement
02:08:40 pour ces riverains qui craignaient pour la sécurité
02:08:42 de leur quartier. La question d'une structure
02:08:44 mobile est désormais envisagée.
02:08:46 Maëva Alami.
02:08:48 - Dans le 4e arrondissement de Marseille,
02:08:50 c'est le soulagement.
02:08:52 Ici, la municipalité souhaitait
02:08:54 ouvrir une salle de consommation
02:08:56 encadrée de drogue début 2024.
02:08:58 Un projet finalement suspendu,
02:09:00 l'Etat a rendu
02:09:02 un avis défavorable.
02:09:04 Les échanges au sein du comité de pilotage
02:09:06 font apparaître à présent des réserves
02:09:08 sur l'installation d'une halte
02:09:10 soins-addictions sur ce site. Je suspend
02:09:12 donc ce projet sur ce lieu.
02:09:14 Une décision qui soulage les riverains
02:09:16 opposés au projet. - C'est une reconnaissance
02:09:18 que les riverains, les CIQ
02:09:20 et tous les acteurs de terrain
02:09:22 ont raison
02:09:24 et quand on disait qu'il n'y avait pas
02:09:26 de toxicomanie de rue, que le lieu
02:09:28 n'était pas adapté,
02:09:30 qu'il correspondait simplement à une
02:09:32 opportunité, puisque c'est
02:09:34 un bien qui appartient à la mairie
02:09:36 de Marseille, et en aucun
02:09:38 cas ça ne correspondait à
02:09:40 une réalité de terrain. - Toutefois,
02:09:42 le comité de pilotage n'enterre pas le projet.
02:09:44 Il étudie d'autres localisations
02:09:46 ou la création d'une structure
02:09:48 mobile. Des mesures encore insuffisantes
02:09:50 pour cet élu d'opposition.
02:09:52 - Moi je pense qu'il ne faut pas des petites solutions,
02:09:54 excusez-moi l'expression, petits bras.
02:09:56 Il faut véritablement un plan
02:09:58 qui va permettre de mettre en
02:10:00 numéro un le critère
02:10:02 de santé publique et l'avenir de ces toxicomanes.
02:10:04 - En France, des salles de consommation
02:10:06 à moindre risque existent déjà
02:10:08 à Paris et à Strasbourg.
02:10:10 - On en sait un petit peu plus
02:10:12 sur le profil de deux individus
02:10:14 qui sont introduits dans un lycée
02:10:16 à Angoulême. Il s'agit de deux adolescents
02:10:18 qui n'étaient même pas scolarisés dans l'établissement.
02:10:20 Pour rappel, une rique s'avait éclaté
02:10:22 jeudi matin à l'intérieur du bâtiment.
02:10:24 Elle avait été aspergée avec une bombe lacrymogène
02:10:26 et une professeure qui tentait
02:10:28 de s'interposer avait été frappée.
02:10:30 Le parc évoque un possible règlement de compte.
02:10:32 Le récit de Maxime Legay et Mathilde Ibanez.
02:10:34 - Ils ont semé le troupe dans ce lycée
02:10:38 à Angoulême et sont
02:10:40 désormais entendus par la police.
02:10:42 - Suite aux premières investigations
02:10:44 réalisées par les enquêteurs, deux jeunes
02:10:46 hommes recherchés par les services de police
02:10:48 ont été placés en garde à vue.
02:10:50 - Les deux individus en question sont mineurs,
02:10:52 âgés de 17 et 15 ans.
02:10:54 Le premier est déjà connu des services de police
02:10:56 et est actuellement placé sous contrôle judiciaire
02:10:58 pour des faits similaires.
02:11:00 Le second, lui, n'a pas d'antécédent judiciaire.
02:11:02 Aucun des deux n'était scolarisé
02:11:04 au lycée en question.
02:11:06 Des agressions et des rixes de ce type
02:11:08 qui se multiplient à Angoulême.
02:11:10 - Au cours de la journée du 19 janvier 2024,
02:11:12 les services de police ont été amenés
02:11:14 à intervenir à deux nouvelles reprises
02:11:16 pour des agressions ou rixes
02:11:18 aux abords des établissements scolaires.
02:11:20 - Cinq mineurs ont également été placés
02:11:22 en garde à vue pour des faits de violences
02:11:24 en réunion après une rixe
02:11:26 devant un lycée de la commune voisine,
02:11:28 à Soyeaux.
02:11:30 - 8h44 sur CNews,
02:11:32 le rappel de l'actualité avec Marine.
02:11:34 - Gabriel Attal attendu
02:11:38 à Saint-Laurent-Dany dans le Rhône.
02:11:40 Aujourd'hui, le Premier ministre doit échanger
02:11:42 avec 150 Français pour entendre leurs préoccupations.
02:11:44 Un échange rendu public pendant deux heures,
02:11:46 objectif préparer son discours
02:11:48 de politique générale prévu le 30 janvier.
02:11:50 Un train parait clairement
02:11:52 rester en panne au nord de Nevers,
02:11:54 causant un retard de près de 8h.
02:11:56 Un millier de voyageurs se sont retrouvés dans le noir
02:11:58 et sans chauffage. Le train est finalement arrivé
02:12:00 en gare de Clermont-Zalentour de 6h ce matin.
02:12:02 La SNCF évoque un problème
02:12:04 de locomotive et annonce que les passagers
02:12:06 vont bénéficier de mesures commerciales
02:12:08 exceptionnelles.
02:12:10 Emmanuel Macron a présenté ses voeux aux armées.
02:12:12 Hier, le président exhorte les industriels
02:12:14 de défense français à accélérer le passage
02:12:16 de leurs armes à l'économie de guerre,
02:12:18 afin de répondre plus vite aux besoins de l'Ukraine
02:12:20 dans la guerre contre la Russie.
02:12:22 Une victoire russe est la fin de la sécurité européenne,
02:12:24 a-t-il affirmé.
02:12:26 Pour finir,
02:12:28 on va évoquer la guerre au Proche-Orient
02:12:30 entre Israël et le Hamas,
02:12:32 solution diplomatique à deux États
02:12:34 qui semblent impossibles à trouver aujourd'hui.
02:12:36 Et dans ce contexte extrêmement tendu,
02:12:38 les propos la nuit dernière du chef de la diplomatie
02:12:40 de l'Union Européenne, Joseph Borrell.
02:12:42 Il affirme que c'est Israël qui a créé
02:12:44 et financé le Hamas. Ce sont des propos extrêmement délicats
02:12:46 dans le contexte que l'on connaît.
02:12:48 On en parle avec vous, Harold Iman,
02:12:50 parce que ça peut être source de complotisme,
02:12:52 également, ce type de propos.
02:12:54 Tout à fait. Alors, il y a une thèse qui veut
02:12:56 que ce soit
02:12:58 Benjamin Netanyahou lui-même
02:13:00 qui a créé le Hamas
02:13:02 et l'a financé.
02:13:04 Et là,
02:13:06 Joseph Borrell
02:13:08 répète cette phrase.
02:13:10 Mais alors, attention, il dit
02:13:12 que le Hamas a été
02:13:14 créé par Israël
02:13:16 parce qu'Israël l'a financé.
02:13:18 Il faut l'écouter
02:13:20 pour démêler le vrai du faux.
02:13:22 On va l'écouter.
02:13:24 Je pense que des pays extérieurs
02:13:26 doivent imposer une solution de paix.
02:13:28 J'insiste,
02:13:30 même si Israël y est opposé.
02:13:32 C'est pour stopper ce processus de paix
02:13:34 qu'ils ont créé le Hamas, oui.
02:13:36 Le Hamas a été financé
02:13:38 par le gouvernement israélien
02:13:40 pour affaiblir l'autorité palestinienne
02:13:42 du FATA.
02:13:44 Alors, il y a un glissement.
02:13:48 Ils l'ont créé car ils l'ont financé.
02:13:50 Peu importe.
02:13:52 C'était très, très polémique
02:13:54 de le dire en cet instant.
02:13:56 Sachez quand même
02:13:58 qu'en Israël, il y a un débat
02:14:00 sur cette question. Ceux qui n'aiment pas
02:14:02 Netanyahou rappellent que
02:14:04 il nous a fait monter
02:14:06 en épingle
02:14:08 le Hamas. Il a soutenu,
02:14:10 il a envoyé l'aide alimentaire
02:14:12 à Gaza,
02:14:14 ce qui a aidé le Hamas.
02:14:16 Maintenant, cela se retourne contre nous.
02:14:18 Donc, lui-même,
02:14:20 Joseph Borey,
02:14:22 est entré dans cette dialectique.
02:14:24 Qu'est-ce qu'on sait vraiment
02:14:28 de ce qu'a fait Benyamin Netanyahou ?
02:14:30 C'était tout à fait ouvert. Il a même déclaré
02:14:32 "Oui, je suis en train
02:14:34 de financer
02:14:36 le Hamas,
02:14:38 enfin, le Gaza, et vous n'aurez
02:14:40 pas de deuxième
02:14:42 État sur cette terre
02:14:44 car Netanyahou
02:14:46 est contre la solution
02:14:48 des deux États depuis
02:14:50 1995.
02:14:52 Il n'a jamais varié. Il ne faut pas
02:14:54 qu'il y ait un État palestinien
02:14:56 et toute sa coalition
02:14:58 le suit sur cette question.
02:15:00 C'est très délicat comme propos.
02:15:02 Il nous reste une minute à peu près pour commenter,
02:15:04 mais c'est assez délicat comme propos
02:15:06 dans le contexte actuel.
02:15:08 C'est surtout assez tartuffe car l'UE a l'air
02:15:10 de découvrir l'existence du Hamas.
02:15:12 Je rappelle quand même que s'il y a un financeur
02:15:14 non pas du Hamas, mais en tout cas
02:15:16 de la bande de Gaza, dans laquelle depuis
02:15:18 2006, des élections
02:15:20 ont été organisées, puisque Israël s'est retiré
02:15:22 en 2005, et où le Hamas a pris
02:15:24 en charge l'administration
02:15:26 de la bande de Gaza, donc depuis 2006,
02:15:28 l'UE finance largement
02:15:30 la bande de Gaza, donc
02:15:32 les autorités du Hamas. Et là,
02:15:34 ils ont l'air de le découvrir. Vous voyez, c'est deux choses
02:15:36 différentes de dire que Netanyahou,
02:15:38 le Likoud, a pu avoir intérêt à pousser
02:15:40 parce que les ennemis de mes ennemis sont mes amis,
02:15:42 donc pour discréditer le
02:15:44 FATA, pousser un peu plus les islamistes,
02:15:46 mais d'un autre côté, ça ne veut pas dire
02:15:48 qu'ils ont fabriqué le Hamas. C'est absurde.
02:15:50 Il nous reste 10 secondes.
02:15:52 Oui, on sait depuis longtemps que les fonctionnaires
02:15:54 du Hamas, dans la bande
02:15:56 de Gaza, étaient financés par
02:15:58 Israël. Mais de là à dire que
02:16:00 Israël a créé le Hamas.
02:16:02 Moi, je pense que la déclaration de M.
02:16:04 Borrell, qui est, ok,
02:16:06 glissante, qui est un peu confuse,
02:16:08 va faire énormément de bruit.
02:16:10 Énormément de bruit. J'espère qu'il a
02:16:12 bien compris. - Mais il y a auprès de plein de gens qui ne maîtrisent
02:16:14 pas le dossier, qui entendent juste
02:16:16 quelque chose de conclutiste. - J'espère que...
02:16:18 - Ça circule en Israël dans le débat public. - Oui,
02:16:20 oui, oui, ça circule, mais je veux dire,
02:16:22 vu le contexte, au moment où il le dit,
02:16:24 c'est extrêmement grave, quand même.
02:16:26 - Et quand on voit le retentissement du
02:16:28 conflit, ne serait-ce que dans d'autres pays, et en France,
02:16:30 notamment, je trouve que c'est assez inflammable
02:16:32 comme propos, et très délicat, hors contexte,
02:16:34 c'est très compliqué à comprendre,
02:16:36 et ça peut prêter à une forme de complotisme.
02:16:38 - C'est sûr, fabriquer, c'est du
02:16:40 complotisme. - Voilà.
02:16:42 On arrive à la fin de cette émission, déjà.
02:16:44 Messieurs, merci d'avoir participé,
02:16:46 commenté toute l'actualité avec moi tout au long de...
02:16:48 Et madame qui a
02:16:50 contribué à fabriquer
02:16:52 cette actualité avec moi,
02:16:54 à la raconter, Marine Sabourin,
02:16:56 bien évidemment, qu'on retrouve demain pour l'émission,
02:16:58 Guillaume Bigot également, merci beaucoup Eric Revelle.
02:17:00 - Merci beaucoup, merci à vous.
02:17:02 - Et à Rolyman, bien évidemment, qu'on retrouve demain.
02:17:04 On reste sur ces news, puisque dans
02:17:06 quelques instants, c'est l'heure des pros avec Eliott Devalette.
02:17:08 -Tchou !
02:17:08 ♪ ♪ ♪

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