David Le Quintrec, patron-pêcheur de Lorient

  • il y a 8 mois
À partir de lundi 22 janvier, David Le Quintrec ne pourra pas sortir pêcher pendant un mois dans le golfe de Gascogne. C'est l'entrée en vigueur d'une interdiction décidée par le Conseil d'État, saisi par plusieurs ONG, pour éviter les prises accidentelles de dauphins. Plus de 450 bateaux sont concernés en France, dont celui du patron-pêcheur basé à Lorient. Il dénonce "un acharnement".

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Transcript
00:00 Ils réalisent pas la destruction qu'ils sont en train de faire au niveau de la filière pêche.
00:04 Ils ne se rendent pas compte.
00:05 On va essayer d'aller déjà jusqu'à dimanche en mer et puis après on sera encloîtrés au ponton pendant un mois
00:16 à cause de la décision du Conseil d'État qu'il nous somme de rester un mois à terre
00:21 pour ne pas aller pêcher dans le golfe Gascogne pour empêcher les prises d'oxyde dentelle de dauphins tout simplement.
00:28 C'est quelque chose que vous comprenez ça, cette décision ?
00:30 Non parce que cette décision, je la comprends pas du tout parce qu'elle a été décidée sur quelques faits scientifiques, sur rien du tout.
00:37 Pour moi le juge n'est pas du tout impartial dans cette décision.
00:40 Il a pris parti des ONG écologistes et puis point barre, c'est tout,
00:46 sans se soucier de l'impact socio-économique de la filière pêche.
00:49 Parce qu'il ne faut pas oublier non plus qu'en décidant d'encloîtrer les 500 bateaux hackés dans le golfe Gascogne,
00:57 ils vont pénaliser les maréeurs, les poissonniers, les criers et tous ceux qui sont encore derrière,
01:03 les entreprises qui sont à travailler à bord des bateaux.
01:07 Donc ils réalisent pas la destruction qu'ils sont en train de faire au niveau de la filière pêche.
01:12 Donc ils ne se rendent pas compte.
01:14 Les pêcheurs eux vont être indemnisés pour cette période ?
01:16 Alors jusqu'à présent, normalement entre parenthèses oui.
01:22 Mais bon les indemnisations, on connaît la science de violon.
01:24 On va vous aider, on est derrière vous et puis les indemnités,
01:27 on les attend toujours de 2023 pour les attentions qu'on a fait.
01:31 Donc vous voyez, c'est toujours pareil.
01:33 On a toujours des mêmes sciences de violon, des beaux discours,
01:35 mais après par derrière, on a toujours le même résultat.
01:40 On a besoin d'être aidé.
01:41 Et puis quand on a besoin d'argent, il n'y en a pas, tout simplement.
01:44 Vous, vous avez pas l'impression d'avoir fait le job pour les dauphins ?
01:47 Nous, ça fait des années qu'on fait le job pour les dauphins.
01:49 Essayer de trouver des solutions pour ne pas en pêcher,
01:52 pour justement éviter des captures accidentelles.
01:55 Nous, ça fait des années qu'on est sur ce sujet-là,
01:58 à essayer d'avancer et à travailler sur des sujets,
02:01 sur tel et tel appareil.
02:03 Là sur le bateau, vous avez des appareils ?
02:04 Moi j'ai des Effa Rocher, ça fait déjà deux ans.
02:07 Ça marche ?
02:08 Ça marche très bien.
02:09 Ça marcherait bien, les résultats sont là et puis bon ben voilà.
02:13 Cette interdiction de pêche d'un mois,
02:14 ça se rajoute à beaucoup de difficultés quand même ces derniers mois à Sudersigne.
02:19 Il y a eu des restrictions de quota en fin d'année.
02:23 On a été en grève au mois de mars.
02:27 Après il y a eu des séries de mauvais temps aussi en fin d'année.
02:30 C'était une année catastrophique, catastrophique.
02:33 Pour la filière, autant pour les chalutiers que pour les filières de toute façon.
02:39 Vous vous inquiétez, vous voyez moins en moins de bateaux ici sur l'Orient ?
02:43 C'est ça, j'ai commencé à naviguer en 93,
02:46 il y avait quand même une sacrée phobie.
02:48 Maintenant, il ne reste plus rien, il ne reste plus rien du tout.
02:51 Sans compter le nombre de bateaux qui sont en vente maintenant,
02:53 vous revenez dans cinq ans, il y aura moitié moins de bateaux.
02:56 Voilà tout simplement.
02:58 Tout ça au profit de poissons étrangers par exemple ?
03:01 Poissons étrangers et puis la politique actuelle qui fait que la filière pêche
03:05 se dégrade d'année en année, de mois en mois tout simplement.
03:08 Parce qu'il n'y a aucun politique qui veut vraiment sauvegarder la filière pêche,
03:14 malgré les beaux discours tout simplement.
03:17 À un moment donné, il faut quand même qu'on nous dise si oui ou non on veut des pêcheurs.
03:22 Qu'on arrête de nous prendre pour des cons tout simplement.
03:24 Et ça vous voulez le dire à Paris ?
03:27 Bien sûr, d'ailleurs ouvertement, et je ne lâcherai pas mes mots pour le dire.
03:32 Tout simplement.
03:33 Donc vous appelez les gens à manifester c'est ça ?
03:36 Je fais un appel à manifester à Paris pour justement faire du bruit,
03:42 montrer qu'on existe, qu'on est là.
03:44 Et qu'il y a des filières entières qui sont derrière nous, les pêcheurs.
03:47 Et qu'on n'a pas envie de crever tout simplement.
03:49 Et d'ailleurs je demande aussi aux agriculteurs s'ils ne voudraient pas se joindre à nous
03:53 pour le thème souveraineté alimentaire.
03:56 Parce que les agriculteurs ont à peu près les mêmes problématiques que nous.
03:59 Donc voilà, ça serait peut-être judicieux de faire une marche ensemble à Paris
04:02 pour notre souveraineté alimentaire et préserver nos entreprises.
04:05 [Musique]

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