Pour une femme

  • il y a 8 mois
A la mort de sa mère, Anne, une jeune femme, ressort des cartons contenant des photos et des lettres appartenant à ses parents. Elle se plonge dans ses trouvailles et, de fil en aiguille, fait une découverte étonnante. Sur un cliché, se tient un homme, mystérieux, son oncle Jean, que ses parents, Michel et Lena, ont hébergé après la guerre. Jean, frère de Michel, menait des actions secrètes. En se plongeant dans l'histoire de sa famille, Anne lève le voile sur le grand amour vécu par sa mère. Cet épisode bref a chamboulé les relations familiales. Anne commence à faire le point sur ses origines...
Transcript
00:00 39 sur 4, 3ème, 2, caméra.
00:03 Clap.
00:05 Caméra B.
00:08 Action !
00:11 Quand on fait des films sur la famille, souvent on se construit une famille de cinéma.
00:22 Je connais Diane depuis qu'on a tourné...
00:24 5 ans.
00:25 J'avais tourné avec Benoît Magimel en 90.
00:28 J'avais envie de travailler avec Benoît.
00:30 Très emballée à l'idée de travailler avec Diane Curis.
00:33 J'avais aimé le scénario, j'avais aimé l'histoire,
00:36 mais je ne savais pas que c'était l'histoire de sa famille.
00:39 J'adore les gens qui parlent de choses personnelles.
00:42 Je pense qu'un metteur en scène parle de ce qu'il connaît.
00:44 Et je pense qu'il n'est jamais aussi bon que quand il parle de ce qu'il connaît.
00:48 Dans tes classes, les lycées,
00:52 il y a du sang et il y a des pleurs.
00:55 C'est ma mère qui disait toujours ça.
00:57 Elle disait toujours "moi j'ai adoré Diablement"
00:59 comme si les autres n'avaient pas compté.
01:01 Et à chaque fois, j'avais l'impression qu'elle parlait de ce film
01:04 comme si elle voulait me dire "t'as pas tout fait là-dessus, t'as pas tout dit là-dessus,
01:08 t'as pas cherché vraiment".
01:10 Et je me suis replongée dans ce film-là.
01:12 Je me suis dit "je vais me faire un film de Diablement".
01:14 Et je me suis replongée dans ce film-là.
01:17 Puis dans cette époque-là, j'ai commencé à fouiller dans les vieilles valises
01:21 et à sortir les vieilles photos et à regarder.
01:23 Et puis un jour, il y a une photo qui m'a sautée aux yeux.
01:27 Et j'ai bien regardé cette photo.
01:29 J'ai même pris une loupe pour la regarder mieux.
01:31 Et puis sur cette photo, il y avait mon oncle Jean
01:34 qui était sur la place des terreaux avec ma soeur
01:37 en train de donner de la nourriture aux pigeons.
01:40 Puis j'ai regardé derrière la photo, il y avait une date.
01:42 Et il y avait écrit 1947.
01:45 J'ai retourné la photo, j'ai dit "mais si ça se trouve".
01:48 Et le puzzle s'est reconstitué dans ma tête.
01:52 Et là, j'ai commencé à avoir un sérieux doute sur qui était mon père.
01:56 Et ce qui est formidable dans ces histoires,
02:06 c'est qu'on se rend compte à quel point c'est universel.
02:08 C'est très personnel, mais tout d'un coup,
02:11 on se retrouve dans ces personnages.
02:13 On a l'impression qu'on parle de sa propre famille.
02:15 Quand on veut toucher les gens avec des choses de l'intime,
02:18 la famille, c'est un terrain de jeu effectivement formidable.
02:21 Parce que tout le monde a une famille.
02:23 Parce que tout le monde a eu des problèmes avec sa famille
02:25 ou aura des problèmes avec sa famille.
02:27 Ou au contraire, aime sa famille ou déteste sa famille.
02:29 C'est jamais innocent, c'est jamais une page blanche.
02:32 C'est toujours lourd.
02:33 Au fond, on ne connaît pas sa famille.
02:35 On ne connaît pas ses parents parce qu'ils ne parlent pas,
02:37 parce qu'ils ne disent pas tout.
02:38 Et c'est toujours intéressant d'aller se frotter
02:41 à la vérité de nos origines, d'où on vient.
02:44 C'était qui nos parents ?
02:45 Sous-titrage Société Radio-Canada
02:47 [Musique]
02:53 [SILENCE]