La belle histoire de Yann Morel-Lauré, devenu esthéticien, contre l’avis de ses parents

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00:00 - La belle histoire de la France bouge. - Benjamin, vous allez donc nous raconter l'histoire de Yann Morel-Loret

00:07 qui a créé sa propre marque de cosmétiques et pourtant ce n'était pas gagné.

00:12 - Non, ce n'était pas une évidence puisque Yann est né en 1970 près de Nantes.

00:17 - En 1970. - En 1970, oui, près de Nantes.

00:21 - Avec l'édit de Nantes, là, je me dis bon, c'était une histoire très ancienne.

00:25 - Il est très vieux, c'était une émission d'histoire.

00:28 - Alors à l'époque, en 1970, la cosmétique... - Stéphane, sors de ce cas.

00:33 - Stéphane Bern, sors de ce cas. - ...était réservée aux femmes.

00:36 Donc il grandit dans un cadre, alors non pas autoritaire, mais strict avec une mère institutrice

00:42 et même directrice de son école, le pauvre. C'est pourquoi classiquement...

00:46 - C'est vrai que c'est pas excellent. - Ouais, c'est pas excellent quand on est à l'école primaire.

00:50 Et donc c'est pourquoi classiquement, il veut dans un premier temps reproduire le schéma familial,

00:55 c'est-à-dire devenir professeur. Mais après son bac, Yann décide finalement de vivre un rêve,

01:02 devenir esthéticien. Il doit donc annoncer la nouvelle à ses parents.

01:06 - Esthéticien, donc le masculin d'esthéticienne. - Le masculin d'esthéticienne.

01:09 - Bien entendu. - Il doit l'annoncer à ses parents

01:11 et à son père surtout, qui est mécanicien automobile.

01:15 - Super heureux devant les résultats, je dis...

01:18 Mais comme vraiment une révélation et puis comme un soulagement, chouette, super,

01:22 je vais faire enfin ce qui me plaît. Et ce qui me plaisait, c'était l'idée de m'occuper des autres.

01:27 Et donc il a fallu que je vende à mon père, notamment, qui était prof de mécanique auto,

01:31 l'envie de devenir esthéticien. Deux salles, deux ambiances, la mécanique auto et l'esthétique.

01:36 J'explique mes motivations à mon père qui me dit "écoute, si tous mes élèves en mécanique auto

01:41 étaient aussi motivés que toi, je serais le prof le plus heureux du monde, banco,

01:44 on va t'inscrire en école d'esthétique".

01:46 - Il est un chouette père. - Il est ouvert. Il est ouvert à son père,

01:49 tolérant, il veut le bonheur de son fils. - C'est un véritable coming out professionnel.

01:53 - Et donc banco... - Aussi, vous avez raison Luc.

01:55 - Il part en CAP esthétique, c'est une révélation pour lui. Il confie même, pendant cette période,

02:01 il est passé du vilain petit canard à un signe. Il enchaîne les bonnes notes,

02:05 premier de sa classe et surtout le seul mec.

02:08 - Je dois être le deuxième en France à avoir le BTS, quelque chose comme ça,

02:11 voire le premier, je sais pas trop, mais on est extrêmement peu nombreux et j'en fais une force.

02:16 Je me dis, je fais un métier de femme, il faut que je sois plus compétent qu'elle pour être crédible.

02:21 Donc je me donne à 200%, je bosse beaucoup, je laisse rien au hasard en fait.

02:25 Je travaille, je travaille, je suis assez besogneux et je bosse, je bosse, je bosse.

02:28 J'ai mon diplôme en majeure de promo, mais en ayant vraiment beaucoup bossé.

02:32 Le niveau en physique, en chimie est plutôt élevé, donc il faut bosser.

02:37 - Un passionné. - Un passionné. Donc après ses études,

02:40 il commence directement dans une grande maison, guerlin, rien que ça.

02:43 Mais quand sa femme tombe enceinte, il quitte son job pour avoir du temps.

02:47 Il veut être un père aimant et en 2009, il lance sa propre marque de cosmétiques,

02:52 Estime Essence, donc des huiles, des baumes, des maquillants ou encore des masques

02:56 à destination de 700 instituts de beauté qui sont répartis dans 13 pays différents.

03:01 Aujourd'hui, il a 23 salariés et il est toujours le seul homme.

03:05 - Quelle belle histoire.

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