La cour d'appel de Toulouse rendra le 8 février sa décision sur la demande de supplément d'information faite par le parquet général dans l'affaire Delphine Jubillar, disparue dans le Tarn en 2020, a-t-on appris jeudi auprès des avocats de son mari, accusé de l'avoir tuée.
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00:00 Cédric Jubilar, vous le savez peut-être, se dirigeait tout droit vers les Assis, c'est ce qu'avaient décidé les juges d'instruction, pour le meurtre de sa compagne.
00:06 Mais le parquet a demandé est-ce que l'on prolonge l'enquête, intriguée par deux éléments nouveaux qui sont apparus ces dernières semaines.
00:14 Le parquet demande donc à prolonger l'enquête. Il y avait cette audience pour savoir si l'enquête allait être prolongée ou pas.
00:20 On attend maintenant la décision Jean-Wilfrid pour le 8 février.
00:24 Oui c'est ça, l'audience a duré un peu moins de deux heures ici, Maxime, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse.
00:32 Cédric Jubilar n'était pas présent ce matin, il n'a pas été extrait de sa cellule. Il était représenté évidemment par ses trois avocats habituels.
00:41 C'est une audience qui s'est tenue ici devant la chambre de l'instruction à huis clos.
00:45 Initialement, vous le savez, cette audience devait permettre d'évoquer la fameuse ordonnance de mise en accusation, l'OMA, contestée d'ailleurs par la défense.
00:55 Mais la chambre a décidé d'examiner plusieurs éléments, des éléments nouveaux à la demande du parquet général.
01:01 Il y a notamment une conversation entre le détenu d'une prison, de Lanmesan et sa mère.
01:07 Dans cette conversation, ce détenu évoque avec sa maman le nom de Cédric Jubilar.
01:13 Et puis, il y a deux autres témoignages troublants. Le témoignage d'un voyant qui dit avoir des éléments à donner aux enquêteurs.
01:21 Et celui d'un homme, témoignage là aussi troublant, qui dit avoir beaucoup d'infos à donner aux gendarmes.
01:29 Alors, tout ce débat a été évoqué. Faut-il les entendre ? Faut-il les auditionner ? Quand ?
01:35 C'est l'objet de ce débat qui a eu lieu ce matin devant la chambre de l'instruction ici de la cour d'appel de Toulouse.
01:43 Cela a été mis en délibéré. Et je vous propose d'écouter la toute première réaction à la sortie de la chambre de l'instruction.
01:49 Réaction d'Alexandre Martin. C'est l'un des trois avocats de Cédric Jubilar. Il est au micro de Maxime Meunier pour BFM TV.
01:57 On venait avec nous qu'il y a quand même une situation assez inédite. Il y a quelques semaines, des magistrats instructeurs écrivent noir sur blanc
02:06 que Cédric Jubilar est l'auteur du meurtre de sa femme. Et quelques semaines après, le parquet général vient nous dire
02:12 qu'il y a des éléments dans le dossier, de nouveaux éléments qui méritent d'être vérifiés, en nous expliquant que c'est à charge ou à décharge.
02:19 Voilà. C'est quand même incongru. Mais comment voulez-vous faire l'impasse d'aller vérifier ces nouveaux éléments ?
02:25 C'est tout ce que l'on dit. Oui, allons vérifier.
02:27 Et puis pour les avocats de la famille de Delphine Jubilar, c'est, je cite, un rebondissement factice qui fait beaucoup de mal aux proches de Delphine.
02:36 Voilà ce que m'a dit l'un des avocats de la famille. C'est le cas notamment de Laurent Deconne avec lequel j'ai pu échanger ce matin ici à la chambre de l'instruction.
02:45 En tout cas, vous le disiez, Maxime, on sera bientôt fixé. L'arrêt sera rendu ici à Toulouse le 8 février prochain.
02:51 Merci à vous Jean-Wilfred Forquest. Avec Maxime Meunier, il faut s'arrêter sur ces éléments nouveaux, Mélanie Vecchio.
02:56 Et notamment cette conversation qui est très troublante, on va la détailler, entre un détenu qui a pu côtoyer Cédric Jubilar et sa mère.
03:04 Oui, en fait, on ne sait pas s'ils sont côtoyants. C'est juste qu'ils étaient dans la même prison, cette prison de Seyss où se trouvait Cédric Jubilar.
03:11 Ce sont des éléments, à la fois cette discussion entre le détenu et sa mère et ce témoignage de cet homme au gendarme, qui ont été portés à la connaissance de la justice après la clôture du dossier,
03:23 après ce qu'on appelle l'OMA, l'ordonnance de mise en accusation. Ils datent, ces éléments, dès 19 et 20 décembre.
03:30 Un premier élément, vous le disiez, qui est important, c'est cette discussion entre ce détenu et sa mère.
03:37 Une conversation qui est, pour le moins, énigmatique, on ne comprend pas tout entre ce détenu et sa mère, qui date, elle, du 22 novembre dernier.
03:47 Sa mère dit à son fils que Cédric Jubilar va passer aux Assises, visiblement elle le connaît, en tout cas médiatiquement elle connaît l'affaire.
03:54 Le détenu va lui rétorquer qu'il n'y a pas de preuves contre Cédric Jubilar et sa mère va dire en riant s'il savait, sous-entendu, si la justice, si les gendarmes savaient.
04:05 Réponse du fils, voilà, Sébastien et Mathieu et Sofiane, ils ne les connaissent pas.
04:10 Une phrase qu'il va répéter à plusieurs reprises et c'est cette phrase, ce sont ces noms, ce sont ces propos qui intriguent le parquet général,
04:19 parce qu'il veut savoir qui sont ces trois hommes, est-ce que Cédric Jubilar les connaissait, parce qu'il y a un Sofiane dans le dossier, c'est l'un de ses amis,
04:26 il y a un Sébastien également dans le dossier, c'est un autre de ses amis, est-ce qu'il parle des mêmes personnes,
04:31 ça c'est encore une fois quelque chose que le parquet général souhaite éclaircir, et est-ce que ce détenu et sa mère,
04:37 et bien, savent quelque chose, donc tout cela est à approfondir.
04:42 Autre élément, c'est un homme cette fois-ci qui a appelé les gendarmes, nous dit-il, et qui leur a indiqué qu'il avait des informations au sujet de l'affaire de Delphine Jubilar,
04:52 des informations qui remontent à la disparition de Delphine Jubilar, donc à décembre 2020, des propos qui sont confus, qui sont flous,
05:01 et c'est pour cela que le parquet général souhaite que cet homme soit entendu, donc pour lever tout doute,
05:08 la Chambre de l'Instruction a décidé de donner droit à ces deux éléments au parquet général,
05:15 donc sûrement que ces trois personnes, à minima ces trois personnes, seront entendues.
05:19 Il faut savoir que ce sont des actes initiaux qui peuvent entraîner d'autres actes, par exemple si les avocats de Cédric Jubilar l'estiment nécessaire,
05:27 il peut y avoir, ils peuvent demander en tout cas, à ce qu'il y ait une confrontation entre ce détenu et Cédric Jubilar,
05:33 bien évidemment là c'est tout le procès qui semble s'éloigner.
05:36 Un point de détail mais qui n'en est pas un quand on parle de la conversation entre ce détenu et sa mère, c'est qu'il était écouté le détenu en réalité.
05:42 Les conversations en prison sont écoutées, et dans le cadre de l'affaire Jubilar notamment,
05:48 forcément l'administration pénitentiaire a eu vent de cette discussion qui a été non pas versée au dossier,
05:56 parce qu'une fois encore le dossier était fermé, mais c'est le parquet de Toulouse initialement donc saisie,
06:02 et qui a transféré ces éléments au parquet général qui lui a décidé de les revendiquer devant la Chambre d'instruction.
06:08 Encore un point, il y aura ou il pourrait y avoir un procès aux assises pour Cédric Jubilar, c'est ce que souhaitaient en tout cas les deux juges d'instruction.
06:17 Est-ce que ces éléments-là qui apparaissent maintenant peuvent instiller une forme de doute dans ceux qui auront à juger,
06:24 jury populaire, ceux qui auront à juger Cédric Jubilar ?
06:27 Tout dépend de ce que vont donner ces auditions.
06:30 Si on trouve que si les juges d'instruction estiment que cet homme qui a appelé les gendarmes donne des éléments suffisamment étayés et suffisamment probants,
06:40 effectivement ça pourra jouer et ça pourra être versé au dossier.
06:43 Si cette conversation entre le détenu et sa mère donne encore une fois quelque chose, donne des éléments importants qui peuvent permettre à la manifestation de la vérité,
06:52 c'est ça qui est important dans ce dossier et dans tous les dossiers judiciaires, et bien évidemment que ça pourrait influer sur les jurys.
06:58 Merci beaucoup, merci beaucoup Mélanie Vecchio.
07:01 On y reviendra évidemment.