Selon les données d'Altares, le 4e trimestre 2023 a été particulièrement mauvais avec l'un des pires chiffres sur 30 ans. 57.729 procédures (sauvegardes, redressements et liquidations) ont été observées, soit une progression annuelle de 35,8%
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00:00 Avec un chiffre ce matin, Nicolas, le cabinet d'information sur les entreprises Altares observe une montée en flèche des défaillances d'entreprises.
00:08 Est-ce que vous diriez que la situation est vraiment préoccupante ?
00:11 Elle est préoccupante, mais elle n'est pas surprenante.
00:13 Là où le chiffre est choc, c'est qu'au quatrième trimestre, Altares nous dit qu'on a le pire résultat depuis 30 ans.
00:18 Alors ça fait très peur et c'est vrai que 2023, on a eu un nombre de défaillances qui a dépassé le nombre d'avant Covid.
00:24 On termine à 58 000. Petit bémol, généralement les chiffres d'Altares sont un peu plus sombres que ceux de la Banque de France.
00:30 Il devrait y avoir à peu près 1000 procédures d'écart.
00:33 Je rappelle que défaillance ne veut pas toujours dire faillite.
00:36 Bien souvent, oui. Mais il y a quand même plusieurs échelons.
00:39 Il y a d'abord la procédure de sauvegarde, le redressement et c'est vrai à la fin devant le tribunal de commerce, parfois, souvent, la liquidation judiciaire.
00:47 Alors les chiffres dont vous l'avez dit sont impressionnants, mais il y a quand même, semble-t-il, un phénomène de rattrapage.
00:52 Absolument, il y a un phénomène de rattrapage. Les économistes appellent ça l'effet de base.
00:56 Qu'est-ce qui s'est passé pendant deux ans ? On a mis l'ensemble de l'économie, entreprises et emplois, chômage, complètement sous cloche, sous perfusion d'argent public.
01:04 Donc, il s'est passé quoi ? Il n'y avait plus de faillite.
01:07 On a donné naissance à ce qu'on appelle des entreprises zombies.
01:10 Des entreprises qui, dans un monde normal, sans aide et subvention, auraient disparu, mais qui ont survécu grâce à l'argent de l'État.
01:17 Dès qu'on débranche la perfusion, les zombies sortent de terre. C'est exactement ce qui se passe.
01:21 Alors, pour éviter un choc trop violent, Bercy vient, il y a quelques jours, de donner trois ans supplémentaires aux entreprises pour rembourser les prêts garantis par l'État.
01:29 Mais à l'inverse, les URSAF, qui avaient arrêté de venir prélever les cotisations, là, elles battent le rappel pour obtenir les sous qui lui sont dus.
01:37 C'est un cocktail de choses qui fait cette situation.
01:39 Le réveil douloureux après les intraveineuses de Bercy, c'est clair, mais les taux qui montent aussi, le recul de l'activité, la croissance qui est molle, la consommation qui n'est pas forcément au rendez-vous.
01:47 Tout ça complique la vie des entreprises et les plus menacées sont celles qui, compte tenu de leur offre, de leur positionnement, n'ont pas eu la possibilité d'aller répercuter dans leurs prêts de vente l'ensemble des coûts liés à l'inflation.
02:00 Alors ça, c'était les causes, mais il y a aussi les conséquences. Est-ce que défaillance d'entreprise égale hausse du chômage ?
02:04 Évidemment, il y a un moment, ça se voit, on était à 7,1 %, on est déjà à 7,4 % de taux de chômage. On va vers les 8 %.
02:10 Alors les bonnes nouvelles, c'est qu'une fois que la vague des zombies sera passée, ça va se calmer, que les taux vont baisser, que l'inflation décélère et que les prix de l'énergie ne sont pas trop élevés.
02:19 Merci Nicolas.