Emmanuel Macron a présenté ce mardi soir "le nouveau cap" donné au gouvernement de Gabriel Attal lors d'une grande conférence de presse organisée dans la salle des fêtes de l’Élysée, avant de répondre aux questions des nombreux journalistes sur place
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00:00 On a aujourd'hui un peu moins de 100 000 médecins généralistes.
00:04 On en a perdu 6 000 en 10 ans. C'est ça la réalité.
00:08 Et malgré le fait qu'en 2018, j'ai décidé de rouvrir le numerus clausus
00:14 et donc de créer plus de places, on met 10 ans à former des médecins.
00:18 Et on a environ 25 à 30 % de nos médecins généralistes qui ont plus de 60 ans.
00:23 C'est pas compliqué. On a un problème.
00:25 Et à côté de ça, on a une population qui vieillit,
00:27 qui a de plus en plus de maladies chroniques.
00:29 C'est ça le problème. Il est assez simple.
00:32 Et il aurait dû être anticipé il y a 15, 20, 30 ans.
00:36 Donc on doit créer plus de postes.
00:37 Et donc, et ça, ça va se faire à travers le temps,
00:40 mais là, pour nous, les 5 à 7 ans qui viennent,
00:43 le seul moyen, c'est d'organiser différemment les choses.
00:46 Alors est-ce que la contrainte, c'est la bonne solution ?
00:49 Ma réponse est non.
00:51 Je vous parle, je suis d'une famille de médecins,
00:54 je suis le seul mauvais élève de ma famille qui n'ait pas fait ça.
00:58 Quel est le problème aussi qu'on a ?
00:59 Pourquoi on n'a pas assez d'offres de soins ?
01:01 Parce que les médecins qui font plus de 10 ans d'études,
01:04 ils vous disent à juste titre quand ils finissent,
01:06 vous me posez des contraintes pour la convention, pas la convention,
01:09 en fait, j'ai contribué à l'effort national,
01:11 j'ai fait tourner l'hôpital comme externe et comme interne,
01:13 ce qui est vrai dans notre système.
01:16 Vous n'allez pas me dire que je vais m'installer là ou là.
01:18 Parce que qu'est-ce qui va se passer ? Je vous le signe.
01:21 Ils quitteront.
01:22 Et l'un des problèmes qu'on a d'ailleurs aujourd'hui,
01:24 c'est qu'à cause, les habitudes ont changé là aussi,
01:26 les mœurs se changent.
01:27 Beaucoup des médecins qu'on a formés arrêtent leur activité de médecine.
01:31 Ils vont vers le secteur privé,
01:33 c'est-à-dire dans l'entreprise, dans des laboratoires,
01:35 ils changent d'activité.
01:36 Quand ils sont à deux, parfois, il y en a un qui se met en activité partielle.
01:39 Ils ne veulent pas travailler comme leurs aînés.
01:42 Ils ne veulent plus être le médecin de campagne ou le médecin de ville
01:44 qui prend des rendez-vous à longueur de temps et qui est réveillable la nuit.
01:47 Et donc, il faut qu'on s'adapte au changement d'époque.
01:49 Et donc, c'est une solution qui paraît plus simple,
01:52 mais je n'y crois pas compte tenu de, aujourd'hui,
01:55 la manière dont les étudiants sont formés
01:58 et dont l'équilibre même de notre hôpital tient.
01:59 Si on voulait faire ça, il faudrait complètement changer
02:01 le système des externes, des internes et autres.
02:03 Par contre, je suis sûr d'une chose,
02:04 on a une révolution de l'organisation à faire.
02:06 Je crois que ça, c'est beaucoup plus audacieux que de les obliger à aller.
02:09 Là aussi, où je crois peu à l'obligation d'installation,
02:11 c'est qu'il n'y a quasiment plus d'endroits où il n'y a pas de désert médical.
02:15 Et quand on pense qu'il y a des nirvana surdotées,
02:18 c'est vrai dans certaines zones très urbaines, très riches,
02:20 où l'héliotropisme joue dans certaines spécialités.
02:23 Médecin généraliste, ce n'est plus tellement vrai.
02:26 Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
02:27 Il faut libérer du temps de médecin.
02:30 Un, aller vers une rémunération plus intelligente.
02:33 Sans doute, en fait, aux patients plutôt qu'à l'acte.
02:37 Ce qui permettra de mieux intégrer la prévention.
02:40 Aujourd'hui, vous n'êtes pas incité à faire de la prévention
02:41 ou du bon travail de prévention.
02:43 Vous êtes plutôt incité à faire le maximum d'actes.
02:45 Deux, faire beaucoup plus travailler ensemble la ville et l'hôpital,
02:48 comme on l'a fait en période Covid.
02:50 Trois, déléguer des actes.
02:51 On l'a fait pendant le Covid.
02:53 On a fait ensemble des petites révolutions.
02:54 D'abord, on a développé la téléconsultation.
02:57 Ça permet de libérer du temps de médecin
02:58 et d'aller face aux déserts médicaux.
03:00 Permettre que des vaccinations, des renouvellements d'ordonnances,
03:04 dans le cadre d'un réseau de soins organisé,
03:06 soient faits par votre pharmacien ou votre pharmacienne de référence,
03:09 par l'infirmier ou l'infirmière.
03:11 De déléguer des actes à des paramédicaux
03:15 qui permettent de libérer du temps et de prendre plus de patients.
03:19 Permettre aussi de mieux organiser les choses
03:22 dans ces maisons de santé,
03:24 qui, entre professionnels médicaux et paramédicaux,
03:26 permettent de mieux organiser le travail.
03:29 Et puis, on a un vrai problème sur ce qu'on appelle le soin non programmé.
03:32 C'est ce qui fait que nos urgences sont engorgées.
03:34 Là, il faut mieux organiser ces accès aux soins.
03:38 Là-dessus, qu'est-ce qu'on a fait ?
03:39 On a déjà doublé en six ans le nombre de maisons de santé.
03:42 On a près de 70% de notre population
03:44 qui est couverte par la régulation téléphonique médicale
03:47 et la réponse aux aides d'urgence, ces fameuses SASS.
03:49 Donc, on a beaucoup progressé.
03:50 Il faut aller au bout de ça.
03:52 Il faut aller au bout de ce qu'on a commencé à faire.
03:54 On y est quasiment, on est à 95%,
03:55 mais que les patients en affections de longue durée
03:57 et les plus âgés aient un médecin de référence.
03:59 Et il faut démultiplier cette logique de terrain.
04:04 Et c'est ça ce qu'on fait.
04:05 La solution, elle est sur le terrain.