Après une grosse défaite des Barcelonais en finale de la Supercoupe d'Espagne sur le score de 4-1, Frédéric Hermel charge le Barca en pointant les faiblesses catalanes vues d'Espagne. En revanche, cette victoire du Real Madrid n'est pas un match référence selon Hermel.
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00:00 La leçon du maître à l'élève, la leçon du Real au Barça,
00:04 finale de Supercoupe d'Espagne, 4 buts à 1.
00:06 On a vu hier le monde qui sépare désormais ces deux monuments du foot espagnol.
00:11 Oui parce que le Real n'a pas eu besoin de forcer beaucoup.
00:15 Le Real a été opportuniste.
00:18 Le Real avec ses joueurs exceptionnels comme Vinicius, comme Bellingham, comme Rodrigo,
00:22 s'est finalement contenté de profiter des erreurs mais incroyables du FC Barcelone,
00:27 indigne d'une équipe à ce niveau,
00:29 et indigne de cette équipe qui battait des records d'invincibilité l'an dernier.
00:35 C'était la meilleure défense depuis 40 ans l'an dernier.
00:38 Et là, ça ne marche plus.
00:40 Peut-être aussi parce qu'il n'y a pas Ter Stegen et que Ter Stegen,
00:43 on s'est habitué à le voir sauver des buts tout fait.
00:50 Il a rapporté beaucoup, beaucoup de points.
00:52 Il a permis au Barça de remporter des matchs,
00:55 en tout cas de ne pas perdre des matchs ou de conserver des résultats avec des arrêts incroyables.
00:59 Inaki Peña n'est pas un mauvais gardien,
01:01 mais on sent que là, il s'installe à ce poste
01:05 et que ce n'est pas Ter Stegen et qu'il n'est pas très sûr de lui tout le temps.
01:10 Et puis, on va parler de lui parce qu'il est français et qu'il a l'Euro.
01:15 En Espagne, on commence à dire que "cundes un chiste".
01:18 "Chiste", ça veut dire "une blague".
01:19 - Ah oui ? - Voilà les commentaires.
01:21 - Il est joueur de défense centrale, je précise.
01:23 - Oui, mais quand il était à Séville, ça marchait quand il jouait en défense centrale.
01:28 Mais les gens se demandaient, "Koundé, est-ce que c'est un joueur pour être titulaire au Barça ?"
01:35 On peut se poser la question.
01:37 - Quoi, t'as une réponse ?
01:37 - Après, le passage ne veut pas dire qu'il n'a pas le niveau.
01:40 Je ne suis pas sûr de ça. L'année dernière, il ne prenait pas de but le Barça.
01:43 - Non, il y a eu des coups de but, bien sûr.
01:45 Même lui, c'était pas toujours le meilleur.
01:49 Mais voilà, ce Barça, en plus dans la construction, tu as Pedri,
01:52 mais Pedri qui revient de blessure encore, qui n'est pas dans une forme exceptionnelle.
01:57 Non, et puis Lewandowski met un but exceptionnel hier.
02:01 Mais à côté de ça, il n'est pas non plus dans une forme exceptionnelle.
02:06 Et en fait, on avait le sentiment hier, il y a eu un tout petit peu de suspense
02:09 parce qu'il y a eu ce but, cet exploit personnel de Lewandowski
02:12 qui permettait de revenir à 2-1.
02:14 Mais à côté de ça, elle est où la patte Chavis, en fait ?
02:19 À quoi joue ce Barça ? On ne sait pas.
02:21 Et Chavis, qui cherche toujours des excuses, a été obligé de reconnaître
02:25 que la supériorité du Real était telle.
02:26 Et moi, je pense vraiment que ce qu'il y a de plus grave pour l'FC Barcelone,
02:30 c'est que le Real n'a pas tout donné.
02:33 C'est à dire qu'il y avait possibilité de marquer 6-7 sous cette butte côté Madridienne.
02:39 Ancelotti, après, il a fait tourner, etc.
02:41 Il a donné un petit bout de gâteau à tout le monde.
02:43 Voilà, donc c'est triste pour le Barça et c'est inquiétant.
02:47 Mais je suis là tous les lundis.
02:50 J'ai l'impression de dire la même chose tous les lundis.
02:52 En disant "oui, le Barça a gagné, mais un pénalty un peu douteux à la dernière minute".
02:56 "Oui, le Barça"... Comme l'autre jour, on ne laisse pas le masque.
02:59 "Oui, le Barça"... D'ailleurs, le Barça, le match contre Sassouna,
03:05 c'était la première fois depuis 20 matchs où il gagnait avec plus d'un but d'écart.
03:10 Ça veut bien dire que ce Barça n'est pas dominateur,
03:13 que ce Barça n'est pas le maître de ses matchs
03:15 et que ce Barça est toujours à la merci de l'adversaire.
03:18 L'adversaire, en l'occurrence, a été foudroyant hier, entre autres.
03:21 Rodrigo était excellent, mais Vinicius a été exceptionnel.
03:25 Il met un triplé, il fait la misère lui aussi au pauvre Jules Koundé.
03:29 Il va plus vite, il fait plus vite les choses que les autres.
03:33 Un triplé, un mot sur son match quand même, parce que bon,
03:37 tout le monde ne parlait que de lui hier soir.
03:39 C'est un triplé dans un "classico", comme on l'appelle encore aujourd'hui.
03:43 C'est marquant et il joue numéro 9, surtout.
03:45 Oui, c'est son match référence dans le numéro 9 au Real.
03:48 C'est-à-dire qu'il est...
03:49 Avant, il aime toujours partir de la gauche,
03:52 mais en fait, il se sent à la laise là aussi.
03:55 C'est-à-dire qu'il est beaucoup plus buteur qu'avant.
03:57 On se souvient des débuts de Vinicius, c'était sous Zidane.
04:00 Rappelez-vous, Vinicius était quelqu'un qui était merveilleux quand il dribblait.
04:04 Et le dernier geste était toujours mauvais.
04:06 Il a progressé de manière exceptionnelle.
04:09 Avec Zizou et Bettoni, puisque tous les jours, il faisait travailler.
04:12 Zizou lui disait toujours "tu ne peux pas tout faire à mille à l'heure".
04:16 Il y a un moment, il faut lever la tête, il faut prendre un peu plus de temps.
04:20 Et il a appris.
04:22 Et aujourd'hui, l'efficacité, quand même, elle est maximale.
04:25 Sur le but où il dribble le gardien et tout, il a une assurance.
04:27 Il a 23 ans maintenant, ça y est, c'est plus un gamin.
04:29 Il a une véritable assurance.
04:31 Il est virevoltant.
04:33 La question physique, il y a toujours ces petits risques de blessures musculaires.
04:36 Il en a eu deux cette saison quand même.
04:38 Mais on a un staff qui voulait reprendre avant Noël,
04:42 qu'ils l'ont un peu bloqué en disant "non, tu vas reprendre quand on sera sûr qu'il n'y a pas de rechute, etc."
04:49 Et je trouve que ce gamin, qui n'est quasiment plus un gamin à 23 ans dans le football,
04:54 mais qui progresse d'une manière exceptionnelle.
04:56 Et vous savez, tout à l'heure, j'étais chez Jérôme Brotel pour parler de Mbappé, toujours.
05:02 Mais vous savez, beaucoup de gens se disent à Madrid "mais pourquoi prendre Mbappé si on a Vinicius ?"
05:07 Si, si tu peux prendre Mbappé tout le temps.
05:09 Pourquoi tu prends Mbappé si il y a Rodrigo ? Parce qu'il n'est pas mal non plus Rodrigo.
05:13 Mais non, mais en plus, si Vinicius, même s'il part de la gauche, accepte un rôle plus axial,
05:17 la porte est ouverte à Key N'Bappé.
05:19 Et Mbappé joue beaucoup en axe dernièrement avec le Paris Saint-Germain aussi.
05:23 Pour moi, ce n'est pas une limite, ce n'est pas un problème.
05:26 Ce n'est pas mon opinion.
05:27 Je te dis ce que les gens se disent.
05:29 On ne va pas se mettre à quatre pattes de nouveau devant Mbappé pour "s'il te plaît, viens, etc."
05:35 Si ça marche très bien comme ça, parce que c'est vrai que ça marche bien.
05:38 Après on verra si ça suffit en Ligue des Champions.
05:40 - Moi ça déçoue, j'ai du mal à entendre, parce que si Mbappé vient, ça marche bien actuellement,
05:43 ça marchera de manière fantastique s'il vient certainement.
05:46 - Et grand joueur, ça peut toujours... - Voilà, c'est ça.
05:47 - ...jouer ensemble. - Donc ce sera extraordinaire maintenant.
05:49 - Mais simplement, il ne faudrait pas faire croire aux supporters du Real que c'est un match référencière.
05:54 Le rival est trop faible pour ce match référence.
05:57 Puis on va dire quelque chose sur ce que tu voulais me dire.
05:59 - Oui, sur Vinicius, parce que Vinicius... - ...toute cette déclaration, ouais.
06:02 - ...qui s'est illustré pendant le match, en se marrant quand il a provoqué l'exclusion de Araoro,
06:09 qui a ensuite fait le signe de Troyes, parce qu'il a mis un triplé au Barcelonais, qui s'en prenait à lui également.
06:16 Et puis en conférence de presse, il est venu en tant qu'homme du match,
06:20 et il a dit, et c'est surprenant, "je ne suis pas un saint, je parle trop,
06:24 et je fais aussi les dribbles que je ne devrais pas faire."
06:26 Moi j'ai beaucoup de mal avec cette dernière phrase surtout.
06:29 Il a voulu faire un même coup de pas, est-ce que c'est politique, diplomatique, est-ce que c'est sincère ?
06:33 Je lui dis "mais non, mais t'as rien fait de mal, gamin, en fait.
06:35 Tout va bien, t'as le droit de chambrer, t'as le droit de dribbler, t'as le droit d'en faire trop aussi."
06:39 Je ne sais pas ce que vous en pensez, vous aussi, Fred, une dernière mot, et puis je veux bien qu'on en parle un petit peu ensemble.
06:43 - Oui, il me dit voilà... Il dit aussi "tous veulent se battre avec moi,
06:48 et moi j'essaie... en fait, tous essayent de me faire sortir de mes gonds, en fait."
06:52 C'est vrai, c'est ce qu'on reprochait.
06:55 Je vais vous confesser une discussion que j'avais eue avec Laurent Chiauti, il y a un moment déjà,
07:00 où il y avait certaines attitudes, alors il ne le disait pas en public,
07:04 mais il y avait certaines attitudes de Vinicius sur le terrain qui embêtait un petit peu le staff technique,
07:09 en disant "il sort trop du match, en fait. Il est trop dans des petites guéguerres personnelles."
07:13 Ce qui fait que quand il a face à lui un joueur expérimenté,
07:17 ces joueurs-là arrivent à le faire sortir de ses gonds et le faire sortir de son match.
07:21 Il doit apprendre, et il a appris. Il a appris, Vinicius.
07:24 Et là, il y a un peu de la com' aussi, en disant "voilà, je suis là pour apprendre."
07:28 Je sais que ce dribble de trop, ça ne va pas plaire à tout le monde qu'on dise cela,
07:34 mais je comprends que ça puisse énerver par moments.
07:37 C'est-à-dire que des fois, ce n'est pas nécessaire, c'est le petit truc pour un petit peu humilier le défenseur.
07:44 Ça fait partie de son jeu, mais c'est-à-dire que je comprends qu'il ait envie de s'excuser un petit peu pour ça.
07:53 Julien, ton regard par rapport à ça, aux excuses de Vinicius, est-ce que tu les comprends ?
07:57 Est-ce que tu les trouves positives ?
07:59 Moi, je pense qu'il n'aurait rien dû dire, qu'il ne doit rien changer.
08:02 C'est ce qui fait le génie de son jeu, et qu'il n'a rien à changer.
08:06 Peut-être que quand il vieillira un petit peu, il y aura quelques attitudes qui seront un tout petit peu différentes,
08:10 mais surtout qu'il n'ait pas à s'excuser, comme il n'a pas à s'excuser de danser quand il marque un but, ses célébrations, tout ça.
08:16 Moi, je trouve que c'est un joueur fantastique comme il est, et c'est pour ça qu'il est fantastique.
08:20 La façon dont il joue, il est naturel. Il joue encore comme quand il jouait, quand il était petit, j'imagine, au Brésil.
08:25 Voilà, il n'y a aucune raison qu'il ne change.
08:27 Johan ?
08:28 Je suis sur la même ligne que Julien, évidemment.
08:31 Ça fait clairement partie de son jeu.
08:34 Une petite chose, c'est peut-être qu'il dit qu'il fait parfois le dribble de trop parce que ça provoque des blessures.
08:41 Neymar peut en témoigner aussi.
08:43 Peut-être qu'il va se rendre compte que ce n'est pas tant le fait de le faire qui est gênant,
08:48 mais c'est ce que ça provoque chez les autres, et donc des potentielles blessures,
08:52 parce que ça peut être des mauvais coups, etc.
08:54 Mais si à 23 ans, on demande à Vinicius de moins dribbler, c'est à cet âge-là qu'il faut dribbler.
08:59 Ce n'est pas à 33 ans qu'il va se mettre à dribbler 15 points à 6 heures.
09:02 Tu veux dire qu'il n'a pas de sape pour dribbler aujourd'hui ?
09:03 Exactement.
09:04 Paulo ?
09:05 Il peut tricoter, dribbler tant qu'il veut, tant que c'est pour le bien du collectif.
09:10 C'est-à-dire que s'il veut gagner à chaque match son duel contre son adversaire direct,
09:15 et ce n'est pas que pour des attaquants.
09:17 J'ai le cas de Simakant à Leipzig, le défenseur, qui sortait de ses matchs
09:21 parce qu'il voulait systématiquement gagner son duel contre son attaquant,
09:25 au détriment du collectif.
09:27 Et laissons-le tricoter s'il a envie de tricoter, tant que ça marche au réel,
09:31 et tant que ça fait plaisir au public, mais qu'il y ait aussi la victoire au bout.
09:34 C'est tout.
09:35 Merci.
09:36 [SILENCE]