• il y a 11 mois
Jaleh Bradea reçoit Sybille Mourins d’Arfeuille, déléguée générale d’Aïda et Rêve Djeudje, bénévole de l’association. Aïda accompagne les jeunes hospitalisés et brise leur solitude à travers diverses activités par les jeunes et pour les jeunes. L’association sensibilise également à l’engagement en faveur de la santé physique et mentale dans pas moins de 57 structures hospitalières partenaires. Aïda, c’est aussi des histoires touchantes d’adolescents ayant besoin d’interactions positives et de liens sociaux pour surmonter la maladie.

Paola Locatelli, bénévole et marraine d’Aïda, revient sur les valeurs transmises par l’association et l’opportunité donnée aux jeunes d’apporter un peu de bonheur à l’hôpital.

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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour et bienvenue dans Envie d'agir.
00:10 Tous mes voeux pour cette nouvelle année qui commence, et avec elle,
00:13 sans doute le désir encore plus fort d'agir pour un monde qui tourne dans le bon sens.
00:18 Et pour ça, je suis ravie d'accueillir aujourd'hui deux représentantes de cette jeune génération engagée qu'on adore,
00:25 Sybille Darfeuil et Rev Judge.
00:28 Merci à toutes les deux d'être avec nous.
00:30 Merci.
00:31 Donc vous représentez l'association AIDA, qu'on commence à bien connaître dans l'émission,
00:34 puisque nous avions reçu Léa Moukanas, la fondatrice d'AIDA, qui a tout juste 24 ans aujourd'hui,
00:40 et une des bénéficiaires, Christy.
00:42 Je vous propose de commencer avec un court extrait de cette émission.
00:46 Quand vous recevez un prix comme femme d'influence ou quand vous recevez les classements que vous avez cités,
00:52 je pense que la première chose que vous vous dites, c'est il y a un seul nom sur le prix,
00:55 mais il y a une équipe derrière, et ça je pense que c'est assez essentiel dans le travail qu'on fait au quotidien.
01:00 C'est que c'est vraiment un travail d'équipe qu'on porte un peu partout en France.
01:03 On a une équipe extraordinaire chez AIDA que je salue, et des bénévoles.
01:07 On a 2500 bénévoles dont la moyenne d'âge est de 17 ans, conformes à intervenir tous les jours en milieu hospitalier en France.
01:13 Et ce prix-là, avant d'être le mien, c'est le leur.
01:15 Christy, vous êtes accompagnée par AIDA.
01:17 Oui.
01:18 Depuis combien de temps ?
01:19 Depuis, je vais dire, janvier 2022.
01:22 En janvier 2022.
01:25 Oui, parce que c'est en janvier que je suis arrivée à la clinique Edouard Rist.
01:28 Et du coup, la soirée d'AIDA venait tous les vendredis soirs, avec plusieurs bénévoles.
01:34 Et du coup, on se posait, on jouait à des jeux, et ça nous permettait de sortir du milieu hospitalier, on va dire,
01:42 d'oublier un peu les médecins, les infirmières, et juste d'être avec des jeunes comme nous.
01:48 Donc aujourd'hui, vous avez sensibilisé 80 000 jeunes, moyenne d'âge de 19 ans, et il y a 2200 jeunes entre 15 et 25 ans, accompagnés chaque année.
02:00 C'est bien ça ?
02:01 C'est ça, exactement.
02:02 Alors, c'est quoi votre force ? Qu'est-ce qui fait votre particularité ?
02:05 Notre particularité, je dirais, c'est surtout le père à père.
02:08 C'est-à-dire qu'on engage des bénévoles qui vont également entre 15 et 25 ans, pour des jeunes qui ont entre 15 et 25 ans,
02:14 pour apporter un peu de jeunesse dans les hôpitaux, parce qu'aujourd'hui, un jeune qui a 17 ans, il sera plutôt en service pédiatrique.
02:20 Lorsqu'il a 18 ans, il sera généralement en service adulte.
02:23 Donc ils n'ont pas vraiment l'occasion de rencontrer des jeunes de leur âge à l'hôpital.
02:26 Donc nous, notre objectif, c'est justement, avec nos bénévoles, d'intervenir dans les hôpitaux et les accompagner.
02:31 Justement, Rêve, vous êtes bénévole, et vous vous êtes engagée à 16 ans.
02:36 Qu'est-ce qui vous a donné, quand vous aviez 16 ans, donc il n'y a pas si longtemps, il y a deux ans, vous vous en souvenez encore,
02:43 qu'est-ce qui vous a donné envie de vous engager ?
02:45 J'ai voulu me sentir utile.
02:47 Depuis que je suis petite, mes parents sont dans le milieu hospitalier, dans le personnel médical,
02:51 et j'ai voulu, moi aussi, mettre un peu ma main à la pâte.
02:54 Et à 16 ans, c'est compliqué, beaucoup d'associations refusent les jeunes et attendent qu'on soit majeurs.
03:01 Et donc, en cherchant des associations, j'ai vu AIDA, j'ai cherché, j'ai regardé, et c'est vrai que les valeurs m'ont beaucoup plu.
03:07 Et pouvoir m'engager aussi jeune et me dire que moi aussi, je peux aider, moi aussi, je peux faire quelque chose,
03:13 en étant encore au lycée, en étant encore en train d'apprendre, j'ai trouvé ça génial.
03:17 Et qu'est-ce que ça vous apporte, cette utilité que vous ressentez ?
03:21 À 16 ans, on est encore adolescent, c'est le moment où on cherche encore son identité, on se découvre, on veut s'affirmer surtout.
03:28 Et pouvoir aider, pouvoir dire qu'on est utile avant d'entrer dans le monde des adultes, moi j'ai trouvé ça génial.
03:35 Pouvoir allier mes études et quand même une vie associative.
03:39 Et c'est pas trop compliqué d'ailleurs d'allier tout ça, parce que effectivement, études, peut-être des activités extrascolaires,
03:46 comme on dit, comment vous faites pour répondre à toutes ces exigences en même temps ?
03:52 C'est une question d'organisation, mais surtout, ce qui est génial avec AIDA, c'est ce qu'on appelle l'engagement à la carte.
03:58 Donc on peut s'engager quand on peut, quand on a le temps et quand on ressent aussi cette envie d'aider.
04:06 Et surtout, on peut, à des moments où on ressent besoin de prendre du temps pour nous, ne pas forcément aider.
04:13 C'est vrai qu'avec AIDA, il y a aussi une aide psychologique, un soutien psychologique,
04:18 parce que c'est vrai qu'aller à l'hôpital et voir des jeunes atteints du cancer, c'est quelque chose d'assez lourd.
04:23 Et AIDA privilégie cette idée de penser à soi avant d'aider les autres, ce qui est hyper important.
04:30 Et ça vous est arrivé à vous de vous sentir en difficulté, justement, face à une situation difficile que vit quelqu'un de votre âge, finalement,
04:38 d'une injustice comme ça, comme un cancer ? Est-ce que ça vous est arrivé de vous sentir dans le besoin d'être aidée ?
04:45 Oui, ça m'est arrivé lors de mes premières activités. C'est quelque chose d'assez lourd qu'on ne voit pas tous les jours.
04:52 On a une psychologue qui est là, qui a notre écoute, justement, quand on en a besoin.
04:57 Et le fait de pouvoir aussi prendre du temps pour soi. Il y a eu des moments où j'avais besoin de temps pour moi avant d'en donner aux autres.
05:04 Et AIDA, ça le reçoit très bien et le comprend très bien. On est avant tout des jeunes et on est humains.
05:10 Et c'est normal d'avoir aussi ces faiblesses.
05:12 Sybille, vous êtes la déléguée générale d'AIDA aujourd'hui. Depuis combien de temps vous êtes engagée, d'ailleurs ?
05:19 Ça va faire quasiment 7 ans.
05:21 Ah ouais, vous êtes tous des jeunes jeunes. J'allais dire des enfants parce que, évidemment, par rapport à moi, c'est mes enfants.
05:28 Apparemment, l'engagement, le bénévolat chez AIDA donne aussi des envies d'aller s'investir après dans des métiers en relation avec le médical.
05:40 Est-ce que vous pouvez nous raconter ça ?
05:42 Oui, on a fait une étude auprès de nos bénévoles pour en savoir un petit peu plus sur, justement, les sujets de santé qui les touchaient.
05:48 Et on s'est rendu compte qu'après 3 ans d'engagement, 50% de nos bénévoles estiment qu'ils se sentent concernés par leur propre santé
05:56 et veulent s'investir dans une profession autour du monde de la santé.
06:01 Pour nous, c'est assez impressionnant.
06:03 Et moi-même, je me suis tournée vers la santé grâce à mon engagement à AIDA.
06:08 Donc, c'est vraiment chouette.
06:10 Oui, c'est génial. C'est un super truc.
06:12 Et c'est vrai que parfois, on manque du personnel. Donc là, je pense que vous, vous êtes un sas pour permettre d'avoir toutes ces embauches dont on a besoin dans les hôpitaux.
06:20 Et on les remercie d'ailleurs. Et vraiment, à chaque fois dans cette émission, on essaie de leur rendre hommage.
06:25 Alors effectivement, parmi vos bénévoles, il y a aussi des gens plus connus, comme Paola Locatelli, qui nous a fait un message engagé qu'on va regarder. On se retrouve après.
06:36 Alors, j'ai choisi cette photo. C'est moi et Jordi. C'était l'année dernière pour l'inauguration du livre de Léa Moukannas, "Je veux être utile".
06:45 Léa Moukannas, c'est la fondatrice de l'association AIDA, dont je suis ma reine.
06:49 Jordi, c'est un ancien patient de chez AIDA. J'ai fait plein de vidéos avec lui. Enfin, deux, trois. J'ai toujours plein.
06:55 Et voilà, il est super. Et AIDA, c'est mon premier engagement. Ça fait sept ans que je suis bénévole et cinq ans que je suis ma reine.
07:02 Je voulais m'engager depuis que je suis toute petite, à mes 12-13 ans. Je demandais un petit peu autour de moi s'il y avait des associations qui prenaient des mineurs, etc.
07:10 Et on me disait toujours non, il faut avoir 18 ans. Donc, j'ai fait une story sur Instagram à l'époque, il y a longtemps.
07:17 Et j'ai demandé si quelqu'un connaissait une association qui prenait des mineurs. Et on m'a répondu AIDA.
07:23 Donc, j'ai envoyé un mail à Léa Moukannas. Elle m'a répondu le lendemain. Évidemment que c'est possible.
07:27 On t'envoie une formation, tu dois venir à la formation pour te former, etc. Et ensuite, tu pourras commencer tes missions.
07:33 Et ensuite, on avait parlé sur mes réseaux, peut-être un an ou deux ans après mon engagement.
07:38 Et ensuite, Léa m'a proposé de devenir ma reine parce qu'elle s'est rendue compte que sur les réseaux sociaux, au final, plein de gens et plein de mineurs aussi,
07:45 beaucoup, plein de jeunes en général, cherchaient à s'engager. Et grâce à ma prise de parole, il y a eu beaucoup, beaucoup de bénévoles.
07:52 Et elle m'a proposé d'être ma reine et j'ai tout de suite dit oui.
07:55 Souvent, le vendredi soir, j'allais dans une clinique, enfin, je vis encore là-bas, qui s'appelle Edouard Rist.
08:00 Et on passait deux heures avec les jeunes à l'hôpital. Donc, je ne sais pas, on faisait des jeux, on discutait.
08:06 Évidemment, la première fois que j'ai mis les pieds à l'hôpital, c'était très marquant parce que c'est une première fois.
08:12 Donc, moi, je suis quelqu'un de très émotif. J'ai du mal à gérer mes émotions. Et justement, ça m'a permis de les gérer un petit peu mieux.
08:19 Tu dois agir normalement parce que c'est des gens normaux, comme vous et moi. Et donc, la première rencontre, je pense que c'était la plus marquante.
08:26 Il y en a une récemment, il y a quelques mois, peut-être deux, trois mois. Je suis allée rencontrer une jeune fille qui a une lourde maladie.
08:32 Et elle a demandé, en fait, à ce que j'aille la voir à Aïda. Donc, évidemment, je suis venue.
08:39 On est resté trois heures ensemble à discuter de plein de choses. Et à la fin de cette rencontre, je suis rentrée chez moi.
08:46 Léa Mocanos m'a envoyé un message en me disant « Cette jeune fille vient de m'envoyer un message en me disant que t'as changé sa vie, qu'elle a eu de l'espoir et de la joie.
08:55 Elle a souri alors que ça fait des mois et des mois qu'elle n'a plus souri, etc. »
08:59 Je me suis dit que c'était dingue parce que j'ai juste donné trois heures de mon temps. C'est rien.
09:03 J'ai pu faire sourire une jeune fille qui avait besoin d'un peu de bonheur dans cette période assez sombre pour elle.
09:10 Et donc, ça a été assez marquant pour moi parce que je me suis rendue compte du pouvoir qu'on peut avoir en étant bénévole.
09:16 Léa, c'est une femme extraordinaire parce que si je ne l'avais pas rencontrée, peut-être que je ne serais pas engagée aujourd'hui.
09:23 Peut-être que je n'aurais pas encore trouvé ma place dans ce monde-là et j'aurais été beaucoup plus malheureuse.
09:30 Merci, chère Paola Locatelli. Top ce message, non ?
09:33 Ah oui, super.
09:35 Comment ça vous fait réagir ? Ça vous fait penser à quoi ?
09:38 Je reviens sur quand elle parle d'impact concret qu'on peut avoir.
09:42 Et c'est vrai qu'on a l'impression qu'on fait à ce moment-là une action assez simple,
09:46 comme on pourrait faire avec des amis, avec des camarades de classe lors d'une activité à l'hôpital.
09:50 Et en fait, à leurs yeux, on fait quelque chose d'extraordinaire et on reçoit beaucoup lorsqu'on s'engage.
09:55 Et c'est vrai que moi, c'est quelque chose qui m'a beaucoup marquée pendant mon engagement.
09:58 De recevoir aussi beaucoup soi-même quand on donne.
10:02 Et vous, vous avez certainement des anecdotes, vous aussi, comme Paola, de personnes comme ça,
10:06 que vous avez pu aider et pour vous, ça ne paraissait rien.
10:09 Mais ça peut être immense quand on est malade à l'hôpital.
10:13 Oui, c'est vrai que déjà, le passage où elle a parlé m'a beaucoup touchée.
10:17 Elle représente en fait aujourd'hui, en général, la volonté des jeunes de s'engager.
10:22 Elle aussi, c'était assez spontané. À 12-13 ans, elle a voulu s'engager.
10:25 Elle envoyait un message et puis voilà, ça s'est fait.
10:28 Aujourd'hui, c'est aussi ce qu'on aime. Et pouvoir s'engager de manière assez simple, c'est vraiment génial.
10:34 Avec Aïda, on vit des moments qui sont vraiment incroyables.
10:38 Je me rappelle de ce qu'on appelle HTH, Highway to Health,
10:41 qui est un week-end qu'on organise avec Aïda où on aide les jeunes après la maladie.
10:45 Et je me rappelle des soirées qu'on avait faites où on avait mis de la musique,
10:49 on s'était mis à tous danser et puis c'était un moment qu'on avait partagé, qui était convivial.
10:53 Et tellement simple, mais tellement joyeux, tellement touchant.
10:56 - Et est-ce que vous avez tissé des vrais liens d'amitié aussi avec certains de ces jeunes,
11:01 entre bénévoles et bénéficiaires ?
11:03 - Alors c'est vrai que sur le moment, oui, on partage un moment qui est génial.
11:07 On est juste des jeunes, on passe un moment génial et on partage nos passions
11:12 ou nos affinités qui sont incroyables.
11:16 - Génial. Alors, vous avez encore toute la vie devant vous.
11:21 Alors, Highway, pour faire plein de choses et notamment pour s'engager.
11:26 Quelle est votre envie d'agir dans les cinq prochaines années ?
11:29 Je vais commencer par vous, Sibgy, puis Rêve.
11:32 - Mon envie d'agir pour les cinq prochaines années ?
11:35 J'aimerais qu'Aïda... Alors aujourd'hui, on est principalement situé à Paris,
11:38 on a plusieurs antennes en France.
11:40 Et j'aimerais que toutes ces antennes puissent bénéficier de toutes les actions qu'on a à Paris.
11:45 On intervient aussi dans ces antennes, mais forcément, elles sont arrivées après Paris.
11:48 Donc, on est encore en phase de construction de ces antennes.
11:51 Et j'aimerais que dans cinq ans, on puisse avoir une harmonisation de nos actions sur toute la France
11:56 et que les jeunes puissent bénéficier partout en France de nos actions.
11:59 - Super. Et vous, Rêve ?
12:01 - Déjà, je suis totalement d'accord avec Sibyl.
12:03 Le fait de pouvoir justement s'étendre pourrait être génial.
12:06 Et surtout, sensibiliser encore plus de jeunes.
12:09 Il y a tellement de choses qu'on peut faire dans Aïda, liées à sa passion,
12:13 que ce soit le sport, que ce soit l'art.
12:15 Il y a tellement aussi cette idée de développer d'autres choses.
12:19 Les jeunes peuvent aussi avoir des initiatives, où il y a des bénévoles ambassadeurs.
12:23 Et donc, vraiment pouvoir lier tous ces mondes, toutes ces cultures,
12:27 pourrait être génial pour Aïda.
12:29 - Je trouve ça fabuleux. Si on veut vous aider, on va sur votre site.
12:32 - C'est ça.
12:33 - Et donc, merci beaucoup à toutes les deux.
12:36 Certainement que vous reviendrez dans l'émission donner des nouvelles, parce qu'on adore Aïda.
12:40 Je voudrais vous rappeler aussi le livre, évidemment, de Léa Moukhanaston,
12:44 où on a parlé de Paola Lecatelli dans son message engagé.
12:47 « Je veux être utile, l'engagement n'a pas d'âge ».
12:51 On en avait déjà parlé aussi dans l'émission l'année dernière.
12:54 Voilà, le top livre de Léa qu'on salue bien évidemment.
12:58 Je vous rappelle aussi nos podcasts « Envie d'agir »,
13:01 toujours disponibles sur Apple, Deezer, Spotify et bien sûr MyKanal.
13:06 Et on se retrouve très vite sur C8 pour plus d'Envie d'agir.
13:09 Merci.

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