"La Résistance des matériaux" de François Médéline

  • il y a 7 mois
Décembre 2012, un ministre de la République est accusé d'avoir un compte caché dans un paradis fiscal. Fiction ou réalité.
Retrouvez l'excellent dernier polar politique de l'auteur drômois François Médéline dans Toujours à la Page sur France bleu Drôme Ardèche
Editions La Manufacture de livres.
Transcript
00:00 - Héloïse Erignac toujours à la page. Dites Héloïse, racontez-nous une histoire.
00:04 - Vous allez faire des rêves agités avec l'histoire que je vous raconte.
00:07 En plus hier on parlait de faits divers, aujourd'hui on parle de politique.
00:10 Alors il faut croire que l'actualité inspire nos auteurs de romois
00:15 puisque je vous propose aujourd'hui de découvrir le 7ème roman de François Médellin
00:19 que nous avions reçu il y a un petit peu plus d'un an pour Les Larmes du Rage.
00:23 C'était un roman historique. François Médellin qui écrit deux types de romans,
00:27 effectivement des romans historiques et puis des romans politiques.
00:30 C'est un ancien élève chargé de recherche d'enseignement en sciences politiques.
00:33 Il a pratiqué lui-même la politique en tant que plume, en tant que conseiller et directeur de cabinet.
00:39 Et dans ses romans politiques, il explore sous l'angle de la fiction
00:44 des affaires qui ont marqué notre histoire.
00:47 Voici celle qui a inspiré La Résistance des Matériaux. Je vous donne un indice.
00:53 - Les yeux dans les yeux. Est-ce que vous avez eu un compte en Suisse ou pas ?
00:56 - Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de compte en Suisse, Jean-Jacques Bourdin, à aucun moment.
01:01 Et la réponse apportée aux autorités françaises par la Suisse permettra, je l'espère,
01:07 et le plus vite serait le mieux, d'en finir avec ces saletés.
01:10 - Jérôme Causac. - Jérôme Causac qui, il sera prouvé un peu plus tard,
01:14 avait effectivement un compte en Suisse.
01:17 Le roman est inspiré de l'affaire Causac.
01:21 Souvenez-vous, fin 2012, le ministre délégué au budget de François Hollande
01:25 est accusé de posséder ce fameux compte en Suisse.
01:27 Dans le roman de François Médellin, c'est Serge Ruggieri, également ministre,
01:32 qui dissimulerait des millions, mais au Luxembourg.
01:35 Branle-bas de combat dans les hautes sphères du pouvoir,
01:37 c'est une vraie guerre de communication qui s'engage.
01:39 Il y a un géant du BTP qui pourrait être entaché par de plus amples révélations
01:44 qui fomentent un complot pour détourner la tension.
01:46 Et puis au milieu de ça, il y a une députée qui refuse d'être sacrifiée sur l'autel de sa majorité
01:51 et un flic de la SRPJ de Lyon qui ne lâche pas le morceau.
01:55 Bref, une fiction noire, cruelle, inspirée d'une affaire bien réelle
02:00 qui avait marqué François Médellin.
02:03 Ça se passe en 2012, en décembre.
02:05 J'ai des personnages de fiction.
02:07 L'un des protagonistes qui s'appelle Serge Ruggieri, qui n'est pas connu,
02:10 même si on imagine que c'est peut-être un mélange de trois personnalités politiques.
02:15 Et puis j'ai des personnages fictifs qui s'appellent François Hollande,
02:19 Stéphane Le Foll, Pierre Moscovici.
02:22 Pour moi, ils sont fictifs, dans le sens où, par exemple, j'ai des écoutes téléphoniques dans le livre.
02:26 Je vais faire parler François Hollande.
02:28 C'est des écoutes de l'ANSA, les services secrets américains.
02:31 Et il y a un lecteur qui m'a déjà demandé si j'avais accès au Dark Web, etc.
02:35 Mais j'ai été malheureusement obligé de lui indiquer que non, j'avais tout inventé.
02:40 En fait, c'est assez intéressant de faire un pas de côté et d'introduire de la fiction.
02:43 Un personnage que j'aime beaucoup qui s'appelle Jamila,
02:46 quelqu'un des services secrets qui s'appelle Gérald Hébert.
02:49 J'adore mes personnages, mais plus j'écrivais,
02:53 et même à la fin du livre, ça me paraissait plus réel les éléments de fiction
02:57 que les éléments de réalité qui me paraissaient totalement fictifs.
03:00 Avec le recul, puisque ça s'est passé en 2012, je me dis "mais comment est-ce possible ?"
03:04 Comment est-ce possible qu'il y ait pu y avoir toutes ces phrases, les yeux dans les yeux ?
03:08 Jamais, jamais je n'ai eu de compte.
03:10 Mais il y avait un enregistrement le premier jour.
03:13 Je l'ai écouté moi a posteriori, mais tout le monde pouvait l'écouter le lendemain.
03:17 La phrase c'était "Excusez-moi pour la vulgarité, ça fait chier d'avoir un compte en Suisse,
03:22 l'UBS c'est pas la plus planquée des banques."
03:24 Et ça a duré 121 jours alors qu'il y avait les preuves dès le départ.
03:27 Et donc c'est ça qui me paraissait quand même totalement fictif.
03:30 Et ça l'était, puisque dans le bouquin, il y a des communicants notamment,
03:34 qui sont dans le bac office de la République,
03:36 qui racontent une histoire pour notamment discréditer les journalistes.
03:40 Ça a été la première entreprise menée.
03:43 Les fameux communicants !
03:44 Alors voilà, on voit apparaître un peu tous ces mécanismes, ces scénarios, ces fake news qui émergent.
03:50 En fait, Polard, moi je trouve que c'est surtout un roman noir,
03:53 aussi noir que la politique peut l'être.
03:55 C'est féroce, c'est cru, c'est réaliste, c'est très rythmé aussi.
03:59 C'est presque enivrant parce que l'action va vite.
04:01 Et l'écriture de François Médellin, elle a un truc assez génialement musical.
04:05 Vous verrez, c'est un excellent bouquin.
04:07 Ça s'appelle "La résistance des matériaux" de François Médellin.
04:10 Et c'est paru à la manufacture des livres.
04:12 Notez que l'auteur sera vendredi 2 février à 19h à la librairie des Cordeliers de Romand.
04:17 Alors, il y a souvent une épigraphe en début de livre.
04:20 Là, il y en a deux d'ailleurs.
04:22 Une épigraphe, c'est deux courts de citation.
04:24 Enfin, c'est une cour de citation.
04:25 Alors, c'est marrant, il y a un choc des cultures, il y a Charles Baudelaire.
04:28 Et juste dessous, il y a Shemain Badi.
04:31 Qui peut nous dire qui nous sommes ?
04:33 Rien ni personne, rien ni personne qui pourrait changer la donne.
04:36 Rien ni personne, rien ni personne.
04:39 Non, rien n'arrive par hasard.
04:41 Comme nos vies qui s'égarent, rien ne changera l'histoire !

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