Regardez L'édito d'Alba Ventura du 12 janvier 2024 avec Alba Ventura.
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00:02 16.
00:04 RTL Matin
00:06 La politique. Bonjour William Gallibert.
00:08 Bonjour.
00:10 L'arrivée de Rachida Dati comme ministre de la Culture fait grand bruit.
00:12 Mais vous nous dites que ça va bien au-delà du coup de com'.
00:14 Bon, c'est clair qu'on ne va pas s'ennuyer avec elle.
00:16 Elle est cash, elle est très expérimentée.
00:18 Elle est grande gueule, elle est drôle.
00:20 Elle est ingérable. Bref, c'est Rachida Dati.
00:22 Et débaucher Rachida Dati,
00:24 c'est une magnifique diversion.
00:26 C'est un chiffon rouge agité par l'Elysée.
00:28 Ça va amuser la presse, c'est la preuve.
00:30 Et ça va faire enrager la culture pendant un petit moment.
00:32 Mais au-delà de ça, regardez bien
00:34 parce que Rachida Dati
00:36 incarne aussi tous les grands enseignements
00:38 qu'on peut tirer de ce remaniement.
00:40 Alors, laissez-moi deviner. Le premier, c'est le virage à droite.
00:42 Oui, franchement, Nicolas Sarkozy
00:44 aurait très bien pu nommer ce gouvernement.
00:46 Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu,
00:48 Bruno Le Maire, ancien des Républicains,
00:50 Catherine Vautrin, ancienne porte-parole
00:52 justement de Nicolas Sarkozy.
00:54 Et donc, Rachida Dati,
00:56 qui était sa garde des Sceaux et dont il est très proche
00:58 et qu'il a appelé hier pour lui demander
01:00 conseil avant de dire oui à Emmanuel Macron.
01:02 Et il y a même un autre
01:04 ancien conseiller du président Sarkozy
01:06 qui se retrouve directeur de cabinet de Gabriel Attal.
01:08 Emmanuel Macron fait bien ce qu'il veut.
01:10 Il nomme qui il veut.
01:12 Je ne mentionne pas trop Gabriel Attal
01:14 parce que visiblement, il n'a pas choisi grand monde dans cette liste.
01:16 Mais on sait que l'électorat du président Macron
01:18 et sa politique se sont
01:20 clairement droitisés depuis 2017.
01:22 Et là, c'est enfin assumé,
01:24 franchement, dans le choix de ce gouvernement.
01:26 Quant à l'aile gauche de la Macronie,
01:28 ceux qui avaient osé râler au moment de la loi
01:30 immigration comme Clément Bonne ou Rima
01:32 Abdul-Malak qui s'étaient attaqués
01:34 à Gérard Depardieu, bye bye, c'est fini.
01:36 - Rachida Dati, c'est aussi une femme et elles
01:38 ne sont pas en première ligne dans ce gouvernement.
01:40 - Emmanuel Macron a toujours autant de mal à équilibrer
01:42 ses castings. Là, en plus, il choisit
01:44 de se débarrasser d'Elisabeth Borne
01:46 à Matignon et de Catherine Colonna au Quai d'Orsay.
01:48 Donc, vous avez l'Élysée, Matignon,
01:50 la Sécurité, la Justice, les Armées,
01:52 les Finances et la Diplomatie
01:54 qui sont tenues par des hommes.
01:56 Aux femmes, la santé, l'éducation
01:58 et la culture, bien sûr, c'est important.
02:00 Mais ça n'a pas le même poids et ce ne sont pas
02:02 des ministères régaliens, ce ne sont pas les fonctions
02:04 essentielles assurées par l'État.
02:06 - Rachida Dati, enfin, est nommée ministre
02:08 malgré sa mise en examen. - Mise en examen
02:10 pour corruption et trafic d'influence.
02:12 Elle est soupçonnée d'avoir perçu 900 000 euros
02:14 de Renault pour des coups de pouce
02:16 et du lobby auprès des institutions européennes.
02:18 On saura d'ailleurs dans quelques semaines
02:20 si elle est renvoyée au tribunal pour ça.
02:22 Là encore, rien n'empêche de la nommer.
02:24 Et comme on dit, elle est présumée innocente
02:26 mais ça nous livre un dernier élément
02:28 de décryptage post-remaniement.
02:30 En 2017, Emmanuel Macron pensait
02:32 qu'un ministre devait démissionner
02:34 en cas de mise en examen.
02:36 Sept ans plus tard, il pense donc
02:38 que des mises en examen peuvent sans hésitation
02:40 être nommées ministre.
02:42 Merci.
02:42 [SILENCE]