• il y a 11 mois
Au cours du mercato estival, un championnat était sur toutes les lèvres : la Saudi Pro League. Soutenue par l’immense puissance financière de l’Arabie Saoudite, cette ligue proposait alors à n’importe quel joueur prestigieux un véritable pont d’or pour rejoindre le pays. Une véritable opportunité pour certains clubs qui, en prenant un petit chèque au passage, pouvaient se débarrasser de joueurs indésirables qui étaient alors ravis de partir pour connaître une gigantesque opportunité salariale. Non contente de recruter des stars vieillissantes, la Saudi Pro League avait également eu quelques prises de choix avec du joueur d’avenir et on imaginait alors le tout puissant football européen connaître ses dernières heures de monopole. Sauf que comme souvent : le scénario écrit d’avance était un peu faux.

Depuis, des mois se sont écoulées et des rêves se sont évanouis. Quelques joueurs semblent désormais plus sceptique sur leur avenir en Arabie Saoudite, on parle d’Henderson, de Firmino ou encore de Seko Fofana. D’autres sont chahutés par la presse et les supporters comme Karim Benzema. Alors est-ce la fin du rêve saoudien comme le prétendent certains médias ? Peut-être un peu tôt pour le dire.

Reste que certains joueurs montrent les limites de l’attractivité d’un championnat se déroulant dans un pays où les lois et coutumes sont bien différentes de celles des pays occidentaux ou sud américain. Et autre point non négligeable : l’Arabie Saoudite n’est pas forcément contente du rendement de certaines de ses recrues phares au sein de la Saudi Pro League. Le début d’un changement ?

00:00 Introduction
01:50 Une folie mercato littéralement jamais vu auparavant
06:10 Les promesse d’une terre fertile pour développer le football
08:48 Les limites du rêve saoudien pour certains joueurs
12:14 Quel avenir pour la Saudi Pro League ?

#SaudiProLeague #ArabieSaoudite #Football

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Sport
Transcription
00:00 Est-ce que c'est déjà la fin de l'illusion de la Saoudi Pro League ?
00:04 Est-ce que c'est déjà le désenchantement du côté de l'Arabie Saoudite ?
00:07 Salut tout le monde, c'est Mickaël de TMF.
00:09 Et c'est un petit bruit qu'on commence à entendre ici et là,
00:12 avec la situation de quelques joueurs qui est plutôt délicate.
00:16 Et du coup, je me suis dit que ça méritait qu'on s'attarde sur cette question.
00:19 Pourquoi je vais ajouter mon grain de sel et mon analyse à ces sujets ?
00:23 Et bien tout simplement parce que je considère que l'analyse de la Saoudi Pro League est assez compliquée.
00:28 Je vous explique.
00:30 Il y a beaucoup de personnes qui jubilent en voyant qu'il y a aujourd'hui
00:34 quelques difficultés avec des joueurs du côté de ce championnat,
00:37 qui ont envie que ce championnat se pète la gueule pour diverses raisons.
00:41 Et de l'autre côté, il y a également beaucoup de personnes qui le défendent à corps et à cri,
00:45 en prétendant même, et ça, ça m'aura marqué de longue date, on l'a entendu au cours de cet été,
00:51 que ce championnat a par exemple le niveau du Ligue 1, alors que c'est complètement faux.
00:56 Et du coup, je me suis dit qu'on allait essayer de prendre un petit peu de distance,
00:58 un peu de recul critique, de dépassionner les débats,
01:02 et de voir ce qui est en train de se passer du côté de l'Arabie saoudite,
01:04 et surtout, à la fin, de se poser les questions sur la suite du développement de ce championnat.
01:10 Si vous avez suivi les quelques propos que j'ai eus à ce propos au cours de l'été sur la Saoudi Pro League,
01:16 c'est un championnat dans lequel je crois beaucoup, qui a, à mon avis, un vrai potentiel,
01:21 et je pense pas que cette fin de l'illusion, cette fin peut-être des strass et des paillettes,
01:27 qui sait, suivant les conclusions de ce qui va arriver avec les quelques contrariétés qu'on a en ce moment,
01:32 marque pour autant la fin de ce championnat et de son développement.
01:36 Bref, je vais vous expliquer tout ça, installez-vous confortablement,
01:39 et bienvenue pour cette nouvelle vidéo Talk My Football.
01:42 [Générique]
01:50 On va déjà parler de la folie mercato du côté de la Saoudi Pro League, parce que c'est une dinguerie.
01:54 T'avais l'impression que c'était une daronne qui rentrait dans un magasin d'actions,
01:57 qui a acheté absolument tout et n'importe quoi, et qui à la fin s'est dit
02:01 "merde, est-ce que je me suis pas retrouvé à acheter une quantité de trucs absolument inutiles ?"
02:05 Je vous fais un petit listing de joueurs, et une fois n'est pas coutume,
02:08 ils sont tellement nombreux que je vais pas me faire chier à illustrer chaque nom que je vais vous montrer,
02:13 je vous mettrai les principaux et j'essaierai de changer ça.
02:16 On va s'attarder déjà sur les clubs, parce qu'en fait même la distribution des noms entre les clubs est intéressante.
02:21 Il y a beaucoup de clubs en Saoudi Pro League, mais vous allez le voir, on va pas pour autant citer beaucoup de clubs.
02:27 Le premier, est-ce que vous reconnaissez son blason ?
02:30 C'est Al-Ali, qui a recruté Mahrez, Saint-Maximin, Edouard Mendy et Franck Kessier,
02:36 et ça vous donne déjà un petit peu l'ampleur du mercato de la Saoudi Pro League,
02:40 parce qu'on a beau avoir affaire qu'à un seul club,
02:43 on a à la fois un Mahrez, qui est un joueur extrêmement prestigieux,
02:47 qui venait de gagner la Ligue des Champions, la première ligue,
02:50 et on a également du joueur qui est un peu plus jeune,
02:52 qui peut se développer, qui peut incarner l'avenir de ce championnat avec Saint-Maximin,
02:57 qui est évidemment une prise beaucoup moins prestigieuse, mais qui casse un peu le côté.
03:01 La Saoudi Pro League, c'est seulement une maison de retraite.
03:04 Alors du côté des autres clubs, on a évidemment Al-Itiad,
03:07 qui a été chercher Fabinho, Benzema, N'Golo Kante, Louis Philippe,
03:12 on a Al Nasser, le club de Cristiano Ronaldo,
03:15 qui s'est encore renforcé et qui s'est pas contenté du portugais,
03:18 avec Otavio, Mane, Laporte, Brozovic, Fofana, Telès,
03:23 donc encore une fois, des noms extrêmement complémentaires.
03:26 Du côté de Al-Hilal, on a vu du Neymar, du Malcom, du Ruben Neves,
03:31 du Mitrovic, du Miljkovic, du Kolibaly ou même Bono.
03:35 Si on descend un peu dans le standing et dans le niveau de recrutement de ces clubs,
03:38 on a Al-Etifak, qui a été chercher Jordan Andersen,
03:42 l'ancien de Liverpool, on va en reparler, Wayne Haldum, Moussa Dembele,
03:46 et du côté du ABBA Club, on a Toko Enkambi, Krikowiak,
03:50 bon auquel là je tape dans les restes, il n'y avait plus grand chose dans les rayons de l'action,
03:54 il a fallu vraiment racler les fonds de tiroirs du BAC à occasion un petit peu pourris,
03:58 mais vous vous rendez compte du nombre de joueurs que je vous ai cités ?
04:02 C'est une dinguerie, et je le redis, il y a du joueur expérimenté,
04:05 il y a du joueur de prestige, mais il y a également du joueur
04:07 qui a encore quelques belles années de compétitivité,
04:10 ça a été un moyen d'évacuer des gros salaires pour beaucoup de clubs européens,
04:14 d'avoir des recettes de transferts assez facilement,
04:16 mais tout de même réussir à convaincre autant de joueurs de très très haut niveau,
04:20 c'est du jamais vu, même à l'époque où la Chine était extrêmement agressive
04:24 sur le marché des transferts, il n'y avait pas de telle star
04:27 qui rejoignait aussi massivement tout ça.
04:29 Sauf que vous vous êtes peut-être rendu compte d'un truc,
04:31 c'est qu'en fait, toutes ces recrues, on peut quasiment dire
04:34 qu'elles sont quasiment concentrées dans 4 clubs,
04:37 je vous en vais citer un peu plus, mais c'est vraiment 4 formations
04:40 qui concentrent l'essentiel des talents.
04:42 Et ça c'est le premier sujet, c'est que la Saudi Pro League,
04:46 c'est pas encore une ligue ô combien complète,
04:50 déjà parce que recruter 30 joueurs de très très haut niveau,
04:53 ça te fait pas un championnat, et ensuite,
04:55 parce que ces 30 joueurs sont quand même concentrés dans peu de clubs.
04:57 Si on regarde économiquement ce que ça a donné,
05:00 voici la balance des investissements,
05:03 on a quasiment 950 millions d'euros investis,
05:07 ce qui est énorme pour un championnat en développement,
05:10 ce qui est rien à côté des salaires qui ont été lâchés.
05:13 Je vous donne une petite comparaison, la Ligue 1,
05:15 qui est pourtant pas le championnat le plus riche,
05:17 ils ont plus dépensé en transferts, ils ont dépensé 960 millions d'euros,
05:21 par contre, ils ont vendu nettement plus du côté de la Ligue 1.
05:25 On a un bilan qui est quasiment à l'équilibre pour le championnat français,
05:28 alors que du côté de la Saudi Pro League,
05:30 on a un déficit qui est pas loin des 900 millions d'euros.
05:34 Ce qui va vraiment compter, ce qui va démontrer la puissance économique de ce championnat,
05:38 c'est pas les transferts, c'est les salaires.
05:41 Tous les joueurs ont explosé leurs rémunérations,
05:44 y compris des joueurs qui étaient très bien payés,
05:46 y compris des joueurs qui jouaient en Première Ligue.
05:48 C'est évidemment un gonflage artificiel des moyens de ces clubs
05:52 à travers les moyens de l'État saoudien.
05:54 On peut juger ça scandaleux, mais c'est quelque chose qui finalement
05:59 est de l'ordre du commun dans le football,
06:01 parce qu'on a déjà vu des championnats faire ça,
06:03 et on a même déjà vu des clubs vivre au-dessus de leurs moyens durant toute une époque.
06:08 Et tout ça, c'était chargé de promesses.
06:10 Parce qu'on a beau concentrer le message sur la thune, la thune, la thune,
06:14 la Saudi Pro League, ça demandait pas que ça.
06:17 Ça demandait déjà un projet qui était axé autour de la ferveur des locaux.
06:22 C'est-à-dire qu'en Arabie saoudite, on s'intéresse véritablement au foot,
06:26 bien plus qu'en Chine, quand on a essayé de développer le championnat.
06:29 Et ça, mine de rien, c'est important pour les joueurs qui aiment jouer devant des spectateurs,
06:34 qui aiment jouer dans un contexte où leur performance va être appréciée.
06:38 Et si t'as envie de construire sur le long terme, il te faut un public,
06:42 parce que sinon tu joues littéralement pour rien et t'auras jamais une rentabilité.
06:46 Ça s'inscrit en plus dans des objectifs saoudiens qui peuvent être évoqués à très grande ampleur.
06:52 On a par exemple la Coupe du Monde 2034,
06:55 mais un truc qui est plutôt intéressant, c'est que si on pense à cette Coupe du Monde, au soft power,
07:00 il y a également une logique du pain et des jeux pour la population saoudienne,
07:03 où grosso modo on leur offre du divertissement via le football qu'ils apprécient,
07:08 et ça permet de garder un peu la main sur les questions politiques notamment.
07:13 Mais en tout cas, c'est un projet qui est un peu différent de ce qu'on a vu avec la Chine,
07:17 qui avait exposé le marché.
07:18 Un autre truc qui me paraissait intéressant du côté de la Saudi Pro League,
07:22 c'est la question de la religion.
07:23 Selon moi, ça a beaucoup été mis en avant par des joueurs qui n'assumaient pas le fait de faire des choix d'argent.
07:29 Moi j'ai toujours dit qu'il n'y a aucune honte à faire un choix d'argent,
07:32 notamment pour des joueurs qui sont en fin de carrière ou qui ont une carrière un petit peu incertaine.
07:37 Mais par contre, la religion c'est sûr que ça racontait pour certains.
07:41 Tu sais que c'est une terre où forcément tu vas être heureux en tant que musulman.
07:47 Par contre, résumer ça à ça, on a vu beaucoup de joueurs qui étaient chrétiens, qui étaient athées,
07:52 rejoindre la Saudi Pro League.
07:54 Je le nommais parce que ça a été beaucoup évoqué par les acteurs,
07:57 mais ça me semble être à la marche.
07:59 Donc tu as quand même un championnat qui te promettait pas mal de trucs.
08:02 Une vision à long terme, un public qui apprécie le football, l'argument religieux,
08:06 et évidemment des moyens économiques.
08:08 Tout ça pouvait te laisser espérer qu'il y avait un terreau fertile pour développer le football en Arabie Saoudite.
08:14 Et personnellement, au début, moi j'avais même une certaine curiosité à voir le championnat.
08:19 Il se trouve qu'aujourd'hui, je peux vous le dire, j'ai quand même très peu regardé la Saudi Pro League.
08:24 Pourtant, elle est relativement accessible en France, que ce soit via des moyens légaux, mais également des streams.
08:29 Mais c'est tout simplement qu'à un moment, il faut faire des choix.
08:32 Ligue 1, Première Ligue, Liga, Bundesliga, Serie A...
08:36 Ça te laisse plus trop le temps pour aller regarder régulièrement des matchs de Saudi Pro League.
08:40 Sauf que voilà, tout ça c'est des promesses.
08:43 Et aujourd'hui, tu es un peu, on va dire, de haut dans le gaz.
08:48 Je vous mets deux articles qui ont inspiré cette vidéo.
08:51 Le premier, c'est un article de SoFoot.
08:53 « Arabie Saoudite quand le mirage se dissipe. »
08:57 « Des joueurs veulent déjà quitter le championnat saoudien. »
09:00 Quelle surprise, quand je vous disais que certains avaient l'air de jubiler à l'idée que ce championnat se pète la gueule.
09:06 Et puis on a également Eurosport qui nous a fait un article.
09:09 « Quand les stars déchantent en Arabie Saoudite. »
09:12 Alors, il faut avoir en tête que c'est tourné autour de quelques acteurs où on a des grosses rumeurs de départ.
09:18 Il y en a un qu'on connaît très bien en France, l'ancien lançois Seco Fofana,
09:22 qui est pas mal évoqué en Turquie.
09:24 On a parlé de Roberto Firmino, qui est très critiqué, à l'instar de Benzema.
09:28 Donc ça n'aide pas. Benzema, pour l'anecdote, c'est qu'il n'est pas vu comme satisfaisant en termes de performance sportive.
09:34 Et on a Jordan Andersson, j'avais dit qu'on en reparlerait, l'ancien joueur de Liverpool.
09:38 Club sans grand résultat, niveau faible du championnat qui le blase un peu.
09:42 Et difficultés avec la culture et les lois saoudiennes.
09:45 Ça, c'est un truc qui ressort pour beaucoup de joueurs.
09:47 C'est que l'Arabie Saoudite, au-delà d'être un pays religieux,
09:51 c'est quand même un pays qui est relativement ferme sur ses lois.
09:55 Et pour la famille des joueurs, et on pense notamment à leurs compagnes, ça passe pas forcément.
10:01 Et c'est une difficulté que beaucoup de joueurs ont sous-estimée et qui est parfois insurmontable.
10:07 Donc on verra les départs qui vont se produire.
10:10 Effectivement, le fait qu'il y ait une grogne de certains joueurs, c'est réel.
10:13 Et le désenchantement, on l'a de toute façon dans quasiment tous les départs pour des destinations qu'on qualifiera d'exotiques.
10:19 J'entends par là que le football n'est pas autant développé, autant professionnalisé
10:23 que ce qu'on peut avoir dans des ligues européennes en général.
10:27 C'est important de le dire parce qu'en fait, on a eu quelques surprises également.
10:31 Oui, le peuple saoudien est amateur de football.
10:34 Et pourtant, les affluences dans les stades ne semblent pas fabuleuses.
10:38 On parle de 7-8000 personnes par match, ce qui est ultra peu parce que finalement, c'est un public qui est très télévisuel.
10:45 Alors est-ce que c'est par rapport aux conditions climatiques ?
10:47 C'est ce qu'un des articles a mis en avant.
10:49 Est-ce que c'est parce qu'on a moins la culture du stade et peut-être plus la culture de la télévision ?
10:55 Mystère, mais on peut imaginer que pour les joueurs, en tout cas, c'est quelque chose d'assez blasant.
10:59 Et là où c'est marrant, c'est qu'autant on a certains joueurs qui ont envie de faire machine arrière
11:05 et qui se rendent compte que le projet saoudien, c'était beaucoup de rêve, mais qu'il va vite falloir décamper,
11:09 autant du côté de l'Arabie saoudite, il y a également une redescente sur Terre par rapport à certains achats.
11:15 J'ai parlé de Firmino et de Benzema qui étaient extrêmement critiqués,
11:18 mais de manière générale, le petit bruit qui court, c'est qu'on n'est pas forcément satisfait du rendement de bon nombre de stars.
11:25 Et là, j'ai envie de dire quelle surprise !
11:27 Et je suis ironique parce que, évidemment, qu'un joueur qui va quitter l'Europe pour aller dans un championnat en plein développement
11:32 et toucher un très gros salaire, il ne vient pas dans une optique de donner un boost sportif à sa carrière.
11:38 Évidemment, il y a des joueurs qui pourront éventuellement rester professionnels,
11:42 mais mettront un peu la pédale douce sur leur performance.
11:45 Donc ça ne m'étonne pas qu'il y ait une relative déception.
11:48 Et quand tu fais le tour à Action, que tu achètes n'importe quoi,
11:51 tu te dis souvent, deux semaines plus tard, que tu as quand même acheté beaucoup de merde.
11:55 Et c'est un peu ce qui arrive du côté de l'Arabie saoudite.
11:58 Peut-être qu'ils vont recentrer leur stratégie, ils seront probablement moins dépensiers sur les prochains mercato,
12:04 et les salaires et pondors offerts aux joueurs qui n'ont pas d'autre destination,
12:09 ça va peut-être être un peu moins courant.
12:11 Alors, est-ce que ça veut dire que le championnat est fini tôt ?
12:14 J'avais envie de parler de la suite.
12:16 Pour moi, non. En fait, c'est juste une normalisation.
12:19 Évidemment, il y avait beaucoup d'argent du côté de l'Arabie saoudite,
12:22 mais le pays a beau être richissime, les clubs ont beau être sous perfusion de l'État,
12:26 ça n'allait pas durer indéfiniment.
12:28 La question, c'est combien de temps ça va durer.
12:30 Ça aurait pu durer un an, deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans.
12:34 Apparemment, ça va commencer à ralentir relativement rapidement.
12:38 On a donc un retour à quelque chose de censé.
12:41 Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura plus d'argent en Arabie saoudite, très loin de là.
12:43 À mon avis, la Saoudi Pro League sera toujours un championnat qui aura moyen d'offrir des beaux salaires.
12:48 C'est juste que les pondors pour les grandes stars, ça va finir.
12:51 Et du coup, qu'est-ce que tu vas faire ?
12:52 C'est peut-être le moment de se poser la question sur comment tu développes un championnat.
12:56 Le grand virage de la Chine, ça a été également de réduire les recrutements
13:00 pour essayer de mettre en avant la formation.
13:03 Monter beaucoup d'écoles de football.
13:05 Alors, il y a eu pas mal de difficultés en Chine dans ce projet,
13:08 mais on peut imaginer qu'en Arabie saoudite, c'est quelque chose qui peut être mis en avant.
13:12 D'autant plus qu'il y a un double enjeu pour l'Arabie saoudite.
13:15 J'ai parlé du fait que c'était pour le divertissement de sa population,
13:19 mais on peut également parler du bien-être de la population,
13:22 où l'État saoudien a envie de mettre les habitants au sport
13:26 parce qu'il y a beaucoup d'obésité dans le pays.
13:28 Monter beaucoup d'académies de foot et créer une vraie culture sportive,
13:32 au-delà du fait de consommer du foot, le fait de faire du foot,
13:36 ce serait d'une pierre deux coups.
13:37 Ça permettrait de développer ton championnat à très long terme.
13:40 On parle pour le coup dans 10 ans, dans 20 ans,
13:42 mais ça permettrait également de résoudre ces problèmes de santé publique.
13:46 Et en fait, pour moi, l'avenir de l'Arabie saoudite, c'est peut-être un peu plus ça.
13:49 Tu as un championnat qui va avoir besoin de temps pour se développer.
13:53 Le fait de faire venir des stars, c'est un coup de poing qui est mis.
13:56 Ça permet de mettre les projecteurs sur ton championnat, mais une fois que tu as ça,
14:00 ce qu'il te faut, c'est comme dans tous les championnats,
14:02 on n'évalue pas un championnat aux 3 plus grandes stars
14:05 ou même pas aux 50 meilleurs joueurs.
14:07 Pour moi, on évalue un championnat au niveau moyen d'un joueur moyen dans un club moyen.
14:14 Est-ce qu'aujourd'hui, le joueur moyen d'Arabie saoudite,
14:16 est-ce que le niveau médian même d'un joueur d'Arabie saoudite
14:19 est élevé ? Non, il est dramatiquement faible.
14:22 Et c'est ça qu'il va falloir améliorer.
14:25 Et du coup, le désenchantement, oui, peut-être pour les stars,
14:28 peut-être pour les N'Golo Kanté, les Karim Benzema, pour citer des exemples français.
14:32 Est-ce que ça veut dire que le championnat est fini tôt ? Je ne pense pas du tout.
14:36 Ce qui va être intéressant, c'est de voir les moves qu'ils vont faire en termes d'entraîneurs.
14:39 Alors, on a beaucoup parlé de Manchini, mais cette fois pour la sélection,
14:43 pour entraîner le pays, l'Arabie saoudite.
14:46 Mais dans le championnat, tu as quelques noms, George Jesus, Steven Gerrard,
14:49 Luis Castro. Est-ce que demain, ils vont réussir non pas à attirer un Neymar,
14:53 mais à attirer un Pep Guardiola ? Guardiola, je suis gourmand, vous avez compris l'idée.
14:58 C'est ça qui m'intéresse, moi. Et je pense que l'enjeu, il est là, du côté de l'Arabie saoudite.
15:03 Donc, désenchantement, évidemment.
15:05 Tant un tel choc des cultures que ça pouvait être assez prévisible.
15:09 On verra le niveau des stars affichés, on verra les ambitions sur les prochains mercato.
15:13 Mais je ne sais pas si vous l'avez remarqué, on est en cours de mercato actuellement.
15:17 Et on n'a quand même pas beaucoup de rumeurs de départ vers l'Arabie saoudite.
15:20 Alors, il faut voir leur fenêtre de mercato, évidemment.
15:22 Mais on l'évoque moins comme une solution magique, comme c'était le cas durant tous les mois,
15:27 même quand le mercato saoudien était fermé, au cours de la précédente année.
15:32 C'est peut-être un indice.
15:33 Bref, moi je vous dis à demain pour une prochaine. Salut !
15:36 [Musique]

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