Philippe Mauduit, le nouveau Directeur Course de la Groupama-FDJ de Marc Madiot au micro de Cyclism'Actu.
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00:00 2024 maintenant, Philippe, quels sont les objectifs concrètement sur le plan sportif qui ont été fixés par l'équipe ?
00:07 Je crois qu'à travers les propos de Marc, on peut les deviner.
00:12 On a fait une belle saison de 2023 sur l'ensemble de la saison, mais il y a un petit regret sur le Tour de France.
00:19 L'objectif est vraiment d'articuler la saison autour du Tour de France avec toujours David pour le classement général.
00:28 Mais à ce côté, un petit changement de stratégie et plus d'ouverture pour ses copains.
00:33 L'ambition est d'aller chercher une étape après laquelle on court depuis 2019.
00:39 Donc vraiment cette envie-là et puis encore et toujours briller sur les classiques, c'est une évidence.
00:47 Salut Philippe, monsieur Philippe Mauduit a déjà tous les voeux pour cette nouvelle année, plein de bonnes choses.
00:53 Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à monsieur le directeur de course maintenant ?
00:58 Déjà, on va commencer par souhaiter tous nos voeux à vos auditeurs et vos lecteurs de Cyclisme Actu.
01:05 Et puis après, pour ce qui est de l'équipe Groupama FDJ, on peut se souhaiter une belle saison 2024 avec des victoires.
01:15 Parce que c'est l'essence de notre sport. Et puis après, dérouler toute la saison et je pense qu'on va en parler.
01:22 Ça fait longtemps que vous êtes dans le vélo, dans le milieu. Ça fait longtemps qu'on vous suit.
01:26 Vous êtes un peu le globetrotter des équipes. Là aujourd'hui, c'est la première fois que vous avez ce titre, cette responsabilité, ces responsabilités.
01:35 On vous connaît, mais ça change quelque chose quand même ou pas du tout ?
01:40 Non, ça ne change rien. Ça ne change rien pour moi parce que mon propre fil conducteur, c'est toujours essayer d'apporter de l'évolution,
01:51 toujours essayer de faire progresser le système dans lequel je suis.
01:56 Et du coup, la succession de Yvon ne change pas grand chose à ma perception.
02:06 J'en profite quand même au passage pour le remercier et pour encore une fois dire combien il a beaucoup travaillé.
02:17 Tout au long de ces 27 années, il a fait progresser l'équipe qui est aujourd'hui au 7ème rang mondial.
02:23 Et que ce soit lui, Franck ou Martial Gailland qui nous ont tous les trois quittés au cours des 12 derniers mois pour un repos bien mérité.
02:32 En tout cas, c'est important de leur rendre hommage parce que c'est avec leur départ une page de l'équipe qui se tourne.
02:40 Philippe, votre mission, en quoi ça va consister concrètement ?
02:45 En fait, mon rôle, c'est d'organiser toute la partie sportive et je m'appuie beaucoup sur Julien Pinault qui lui aussi a changé de poste
02:55 et qui prend la direction de l'équipe des coachs.
02:59 Notre rôle à tous les deux, c'est de continuer à faire progresser cette équipe.
03:05 On sait combien c'est difficile, on sait combien l'aspect financier est important aujourd'hui dans le sport de haut niveau.
03:11 Mais à côté de ça, nous on a des leviers sur le terrain qui s'appuient beaucoup sur l'humain, sur les hommes et sur les compétences.
03:19 Et notre rôle, c'est de mettre tout ça en œuvre pour obtenir les meilleurs résultats sportifs.
03:24 2024, une page qui se tourne pour la groupe AMA-FDJ, changement dans le staff, changement aussi dans les coureurs,
03:32 enfin avec les petits, entre guillemets, ou les jeunes à faire grandir, l'arrêt des anciens comme Thibaut Pinault, Madagnus, etc.
03:40 C'est nouveau vélo. Comment on va arriver à faire monter toute cette mayonnaise ?
03:48 En fait, par le travail uniquement. C'est vrai que l'arrivée de Villiers pour nous, c'est un événement important.
03:56 Ça faisait 22 ans que l'équipe travaillait avec les cycles Lapierre, qui nous ont beaucoup apporté.
04:02 Mais aujourd'hui, c'est aussi une nouvelle page qui s'inscrit avec Villiers, qui est très inscrite dans le développement comme nous on peut l'être,
04:09 qui travaille déjà en étroite collaboration avec notre service R&D, qui est managé par Fred Grapp et sa troupe d'ingénieurs.
04:16 Quand on parle de l'effectif, oui, l'année dernière, on a fait entrer 8 coureurs de la Conti. Cette année, on a fait entrer 7 nouveaux coureurs.
04:26 Ça veut dire qu'en 2 ans, on a refondu pratiquement les 2/3 de l'équipe. Elle s'est énormément rajeunie, puisqu'on est la plus jeune équipe du World Tour pour l'année prochaine.
04:35 On a une moyenne d'âge à 26 ans et c'est bien en dessous de tous les autres groupes.
04:40 Au niveau de la direction sportive, évidemment, beaucoup de changements, puisque 50% des directeurs sportifs ont été renouvelés.
04:47 L'arrivée très heureuse de Yvon Caher, ce petit prof des zones difficiles de Strasbourg, passionné par le cyclisme, a fait de belles choses avec Arkea.
05:01 Puis l'arrivée de William Green, qui nous vient de Nouvelle-Zélande et qui nous apporte une autre culture, des questionnements qu'on n'avait pas forcément l'habitude.
05:10 Du coup, il faut faire prendre la mayonnaise et j'ai envie de dire, pour l'instant, on n'a que des belles surprises.
05:18 Philippe, si ce mélange des genres, ce mélange des nationalités, ça ne serait pas un peu la pâte mauduit, parce que de par vos voyages,
05:27 le fait que vous avez connu beaucoup d'équipes étrangères, c'est déjà la pâte mauduit qui se met en place ?
05:32 Non, du tout, c'est vraiment une volonté de l'équipe. L'équipe Groupama FDJ, qui est représentée par le grand patron, par Marc.
05:40 Marc a toujours été quelqu'un de très ouvert. Rappelez-vous les Wiggins, les Bradley McGee, les Baden Cook, ça c'était le début de l'équipe.
05:50 Il a toujours été ouvert à l'extérieur, même si, on le sait, il ne s'en cache pas, il est très franco-français.
05:56 Aujourd'hui, 50% d'équipes viennent de l'extérieur de nos frontières.
06:02 Le cyclisme est un sport qui se mondialise depuis quelques décennies et on ne peut pas manquer ce virage.
06:12 C'est le début de l'année, on a forcément plein d'objectifs qu'on veut réaliser.
06:19 Il y a un programme qui est défini pour les coureurs, pour vos leaders, pour les grands tours, il y a aussi les Jeux Olympiques.
06:26 Pour le directeur de course Philippe Mauduit, qu'est-ce que serait une saison réussie ?
06:33 Une saison réussie pour nous, ça passe par une victoire sur le tour, une victoire d'étape, parce qu'on en a tellement envie.
06:42 On se rappelle du Tour Malay en 2019 avec Thibaut et ce sont des émotions qu'on veut retrouver.
06:49 Une saison réussie, ça passerait aussi par une victoire sur les classiques.
06:53 On la titille, on est à quelques... pas grand-chose avec Stéphane, qui a fait plusieurs fois 3e sur les Flandriennes, ou Roubaix, ou Valentin.
07:06 Également sur les Ardennaises, qui ont réussi à David Goddou ou à Valentin Madouas aussi.
07:12 L'arrivée dans ce groupe de Romain Grégoire avec une année d'expérience.
07:16 Une saison réussie, ça passe par ça.
07:19 Une super victoire sur une super classique, et puis une victoire sur le tour, ce serait déjà pas mal.
07:26 Après, évidemment, on a envie de continuer à briller là où on a brillé par le passé.
07:30 On n'est pas 7e équipe mondiale par hasard, ça veut dire que c'est passé par des résultats probants.
07:37 On a dû faire une trentaine de podiums dans le World Tour l'année dernière,
07:41 et si on pouvait en concrétiser ne serait-ce qu'un petit tiers en termes de victoire, ce serait juste exceptionnel.
07:46 Et on en a très envie.
07:48 Le cyclisme change, vous l'avez vu évoluer.
07:51 Aujourd'hui, le petit secret du directeur de course, Philippe Audy, ça serait quoi ?
07:56 Vous êtes 7e équipe mondiale, donc c'est aller s'approcher du trio, du podium ?
08:04 En fait, il n'y a pas de secret.
08:07 Ça passe par le travail, ça passe par l'humain.
08:10 La performance demande beaucoup de moyens financiers.
08:15 Il y a 10 ans, avec 10 millions d'euros, on était dans le milieu du tableau.
08:22 5 ans, avec 20 millions d'euros, on était dans les 5 équipes les plus fortunées du peloton.
08:28 Aujourd'hui, on se rend compte qu'avec 20 millions, on est la 15e ou 16e équipe du World Tour.
08:34 Il y a l'aspect financier qui a forcément un impact prépondérant sur la performance.
08:41 Et ça, c'est valable pour tous les sports, mais c'est valable pour le monde de l'entreprise en général.
08:45 Malgré tout, ça ne nous empêche pas d'être créatifs, ça ne nous empêche pas de nous retrousser les manches,
08:49 ça ne nous empêche pas de s'attacher à des compétences.
08:53 Et du coup, ça c'est mon job, d'ouvrir les horizons et de mettre en place des gens qui ont des compétences techniques et humaines
09:05 qui puissent nous permettre de grandir encore.
09:07 Dernière question, nouvelle année, nouvelle mission pour Philippe Boundy, un peu de pression ?
09:13 La pression, on l'a toujours.
09:15 Quand on aime son job et quand on est passionné par le groupe qu'on accompagne, forcément on a la pression.
09:25 Pression du résultat, mais surtout pression de bien faire et de faire du mieux qu'on peut à chaque fois.
09:32 Et en fait, c'est ça, quand on se couche le soir, c'est "qu'est-ce que j'ai loupé aujourd'hui, qu'est-ce que j'ai pas bien fait,
09:38 mais aussi qu'est-ce que j'ai bien fait et qu'est-ce que je peux encore améliorer ?"
09:43 Merci Philippe.
09:45 C'est bon ?