Babette et les garçons, la comédie continue

  • il y a 8 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il s'intéresse au remaniement qui se fait attendre et à la possibilité qu'Elisabteh Borne conserve son poste de Première ministre.

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Transcript
00:00 - Vite aux politiques sur Europe avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers. - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:06 - Vincent, encore et toujours ce remaniement que certains attendaient vendredi, puis samedi, puis dimanche, bon on va le dire vous n'y croyez pas en fin de semaine dernière, Vincent.
00:14 Bon, qu'est-ce que vous pouvez nous dire ce matin ?
00:16 - Rien, toujours rien. Ce sont les premiers mots du Caligula d'Albert Camus,
00:21 et ce sont ces mots qui viennent à l'esprit pour qualifier le grand moment de vie de bavard que nous subissons depuis quelques jours.
00:27 Ce bruit de fond, de rumeurs et d'intox n'intéresse en vérité que les commentateurs politiques, 300 hauts fonctionnaires et les ministres concernés.
00:34 Cet épisode n'a plus rien de politique dans le sens de la recherche du bien commun,
00:39 ce n'est qu'une sorte de feuilleton à petit budget qu'on pourrait appeler "Babette et les garçons".
00:44 Le scénario est le suivant, Elisabeth doit être remplacée, mais Emmanuel ne sait pas s'il doit demander à Sébastien qui est trop à droite,
00:50 à Bruno qui est trop brillant, à Julien qui est trop gentil ou à Gabriel qui est trop à la mode.
00:54 Emmanuel hésite, et même il se demande si ce ne serait pas plus simple de garder Elisabeth,
00:58 mais en même temps il continue de se dire que ce serait bien de tout changer.
01:01 Voilà, c'est la fin de l'épisode.
01:03 - La moquerie est aisé Vincent. L'exercice du pouvoir un peu plus difficile,
01:06 il est légitime quand même qu'après le fiasco de la loi immigration, vouloir changer de Premier ministre ?
01:12 - Mais si les motifs politiques sont sérieux, oui, il faut changer de Premier ministre.
01:15 Mais quels sont les motifs ? Une crise politique, elle est latente, mais elle n'est pas déclarée.
01:19 L'absence de majorité, aucun des prétendants au poste d'Elisabeth Borne n'est capable d'apporter les 40 députés décisifs.
01:25 Le changement de ligne politique, rien n'indique que ce soit le cas.
01:28 Le calendrier, il y a dans six mois des élections européennes dont les résultats pourraient frapper le gouvernement.
01:33 Il reste donc l'incompatibilité d'humeur, ce qui est un peu maigre.
01:37 Si l'opération consiste à remplacer une exécutante impassible par un exécutant souriant,
01:42 cela ne vaut pas la peine d'en faire un événement.
01:44 Donc on revient à la case départ, c'est-à-dire à Elisabeth Borne, qui n'est certainement pas la meilleure,
01:49 mais qui dans la configuration actuelle reste aujourd'hui pour Emmanuel Macron la pire des Premiers ministres, à l'exception de tous les autres.
01:54 - Alors elle a finalement obtenu un cours sur scie du fait de la vague de froid,
01:57 mais rien ne dit qu'elle ne sera pas remplacée dans un cours d'aîné.
02:01 - Demain est un autre jour, répondait l'Élysée hier soir quand on demandait si la Première ministre était maintenue par le Président.
02:07 Demain est un autre jour, c'est aussi la devise d'Elisabeth Borne qui depuis sa nomination est donnée partante à chaque saison.
02:12 Je ne mets pas en doute la volonté du Président de changer de Premier ministre,
02:15 mais pour cela, il faudrait trouver le bon remplaçant.
02:18 Sébastien Lecornu s'est menacé les équilibres de la majorité,
02:21 Julien Denormandie s'est poursuivre la techno-parade en nommant à Matignon l'ancien adjoint d'Alexis Kohler à Bercy.
02:27 Aucun de ces deux profils ne modifierait quoi que ce soit dans l'opinion.
02:31 Finalement, Dimitri, la seule hypothèse qui ressemblerait à un grand chambardement serait de nommer Gabriel Attal.
02:36 L'éctro-choc politique serait immédiat.
02:39 En revanche, pour le Président de la République, cela reviendrait à adouber son successeur et à rentrer dans une sorte de pré-retraite.
02:45 Trois ans avant la fin de son mandat, cela ne me paraît ne correspond ni au profil psychologique du Président
02:50 et encore moins à son programme de 2024 où il compte être toujours en première ligne.
02:54 Emmanuel Macron, une fois encore, se retrouve tiraillé entre des ambitions faramineuses
02:59 et la force d'inertie d'une situation politique difficile sur le papier.
03:03 Les scénarios sont limpides, mais la réalité vient vite lui rappeler que les rapports de force
03:08 ne sont plus ceux de 2017 et même de 2022.
03:12 Le chef de l'État est de moins en moins le maître des horloges, des ambitions et des carrières.
03:17 Cet affaiblissement du pouvoir, c'est aussi ce que révèle l'épisode tragique comique du remaniement fantôme.
03:22 L'édito politique sur Europe 1. Merci Vincent Tremolet de Villeneuve.

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