2024, l'année de la fin du wokisme

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Transcript

00:00 - Eugénie Bastier, c'est à vous ce matin, vous voulez revenir au Genice sur un événement qui a marqué ce début d'année,

00:06 c'est la démission de Claudine Gay, la présidente d'Harvard.

00:09 - 2024 sera-t-elle l'année de la fin du hockeyisme ?

00:13 On l'espère, en tout cas elle a bien commencé puisque le 2 janvier, donc la présidente d'Harvard,

00:17 qui avait justifié les propos génocidaires sur les juifs sur son campus par le "contexte"

00:22 et était accusée elle-même de plagiat, a remis sa démission.

00:25 Alors ça a écrit un tollé dans les médias progressistes qui aussitôt ont crié au racisme,

00:30 car Claudine Gay était la première femme noire à diriger Harvard.

00:35 En France, le journal Libération a titré ainsi

00:38 "La politologue n'aura pas survécu à l'intense campagne réactionnaire qu'il a visée".

00:43 Alors rappelons quand même qu'il a fallu 50 accusations de plagiat pour que Claudine Gay démissionne.

00:48 Son homologue de Penn University, une femme blanche,

00:51 a elle quitté son poste immédiatement après le scandale qu'avait provoqué son audition par le Congrès sur le même sujet,

00:57 ce qui montre bien qu'il n'y a pas de privilège blanc aux Etats-Unis, mais bien un privilège diversitaire.

01:03 - Selon vous, cette démission de Claudine Gay, est-ce que ça acte un tournant ?

01:07 - Alors pour comprendre ce qui s'est joué à travers cette démission,

01:09 il faut revenir sur ce qui s'est passé à Harvard depuis le 7 octobre.

01:12 Le 8 octobre, le lendemain des massacres commis par le Hamas,

01:15 au moment où le monde entier a été plongé dans la stupeur et l'effroi,

01:18 avant même qu'Israël ait lâché la moindre bombe sur Gaza,

01:21 34 organisations étudiantes d'Harvard, qui je rappelle est la meilleure université du monde,

01:26 ont soutenu publiquement le Hamas,

01:28 affirmant que seul Israël était responsable de ces attaques.

01:31 Un déchaînement antisémite a suivi sur le campus, sans que la présidence de l'université ne réagisse.

01:37 Entendu le 10 décembre sur ces débordements, Claudine Gay les a relativisés.

01:42 Alors le 7 octobre a été en réalité un véritable révélateur.

01:45 Il a montré l'existence de ce qu'on pourrait appeler une rue arabe,

01:49 à l'intérieur même des campus américains,

01:51 avec ses étudiants occidentaux qui prenaient partie contre les juifs,

01:55 considérés comme des blancs et des oppresseurs coloniaux.

01:58 Les contradictions de l'intersectionnalité ont éclaté au grand jour.

02:02 On a vu un mouvement qui fustigeait les micro-agressions racistes,

02:06 mais qui a justifié les massacres antisémites.

02:08 Un mouvement qui voyait du patriarcat partout,

02:11 mais qui a fermé les yeux sur les viols atroces commis par le Hamas.

02:14 Bref, on a assisté depuis trois mois à la fois au climax du wokisme,

02:19 mais aussi à son effondrement devant le mur du réel.

02:22 Cette démission en est l'éclatant symbole.

02:24 Alors justement, quelle leçon on peut tirer de cette affaire Claudine Gay,

02:27 cette affaire arvinte pour la France ?

02:29 On pourrait dire que tout ça est bien exotique, cela ne nous concerne pas.

02:32 Mais vous le savez, en France, depuis que nous sommes devenus des galo-ricains,

02:36 nous avons en général 10 ans de retard sur ce qui se passe outre-Atlantique.

02:39 Alors essayons de regarder ce qui se passe pour prendre un peu d'avance

02:42 et ne pas reproduire les mêmes erreurs.

02:44 La première leçon, c'est comme l'a dit Bill Ackman,

02:46 le philanthrope démocrate qui a eu la peau de Claudine Gay, je le cite,

02:50 "Réduire le nombre de candidats sur la base de critères de race,

02:53 de sexe ou d'orientation sexuelle n'est pas la bonne approche

02:56 pour identifier les meilleurs dirigeants d'universités".

02:58 Il visait la discrimination positive dont avait bénéficié Claudine Gay

03:02 qui avait été élue en tant que femme noire.

03:04 Alors cela semble basique, mais il faudrait le rappeler peut-être

03:07 à notre ministre de la Culture, Rima Abdoulmalak,

03:09 qui entend recruter les dirigeants d'organisations culturelles en France

03:12 sur des critères de diversité.

03:14 Une autre leçon dans l'affaire Claudine Gay, c'est l'inculture.

03:17 Parce que le problème de cette présidente d'université

03:20 n'est pas seulement son idéologie woke,

03:22 c'est aussi son absence de compétences universitaires.

03:25 Non seulement elle n'a publié aucun travail d'envergure,

03:28 à part des travaux militants sur la race et le genre,

03:31 mais elle a plagié.

03:33 Voilà ce qui arrive lorsqu'on transforme l'université

03:35 qui devrait être un lieu d'accès à la vie de l'esprit,

03:38 en lieu de combat politique.

03:40 Voilà la morale de cette histoire.

03:42 Sur les campus, on ne doit pas lutter contre l'injustice,

03:45 mais contre l'ignorance.

03:46 - Et alors Claudine Gay, sachez-le, chers auditeurs,

03:48 elle conserve sa place au conseil d'administration d'Harvard et...

03:51 - Son salaire de 900 000 dollars par an.

03:53 - Voilà, donc c'est une démission confortable, on va dire.

03:56 Merci beaucoup, Jénie Bastier.

03:58 Votre clin d'œil tous les vendredis sur Europe 1.

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