Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, le potentiel remaniement du gouvernement est au cœur du débat.
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00:00 - Europ1 - Pascal Proévaut
00:02 - De 11h à 13h sur Europ1 et Evo, 0 à 80 20 39 21.
00:05 On parle politique maintenant avec Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europ1.
00:09 - Pascal. - Exactement.
00:10 Souhaitez-vous un remaniement du gouvernement ?
00:12 Qui devrait être Premier ministre ?
00:13 Est-ce que ça changera quelque chose ?
00:14 Le ministre des Transports Clément Beaune veut en tout cas continuer l'aventure.
00:17 Il y a encore des combats à mener à Tildi.
00:20 Je disais ce matin qu'il avait peur, peur de perdre son ministère,
00:23 peur de perdre peut-être sa voiture à cocarde.
00:25 Alors il parle, il parle comme ceux qui vont mourir
00:28 dans les films de Scorsese, parle peut-être.
00:31 Il y a quelque chose un peu de...
00:32 Voilà de... Oui de...
00:34 C'est pas très Cyrano de Bergerac quoi.
00:37 - Ça manque un peu de panache. - Voilà.
00:38 Parce qu'on se souvient du Poupouc.
00:40 Vous vous souvenez de la tentative de Poupouc
00:41 qui avait été organisée avec 4-5 ministres de l'aile gauche,
00:45 donc emmenés par Clément Beaune.
00:47 Et puis finalement, ils s'étaient rétractés, plus personne n'avait rien fait.
00:49 Ils avaient menacé de démissionner.
00:51 Il n'y a pas eu de démission à l'exception du ministre de la Santé.
00:54 Et donc là, effectivement, on voit Clément Beaune
00:56 qui arrive tout peinot,
00:58 comme un repenti,
01:01 demandé, imploré,
01:03 la bienveillance d'Emmanuel Macron.
01:04 Alors chacun sa lecture de la situation.
01:07 Mais ça confirme une chose, Pascal,
01:09 ça sent le remaniement.
01:10 - Et ce matin, vous avez peut-être écouté la revue de presse
01:13 de notre ami Olivier Delagarde,
01:15 et il citait les passages que je pourrais vous citer
01:18 de Clément Beaune dans "Le Parisien".
01:20 Et c'est vrai que ça fait un peu...
01:22 Pardonnez-moi de le dire comme ça,
01:23 mais ça fait un peu pitié, je trouve.
01:26 En revanche, on peut écouter Olivier Véran,
01:27 qui était porte-parole du gouvernement ce matin,
01:29 et il était sur BFA.
01:30 Alors lui, c'est vraiment le ravi de la crèche.
01:34 - Ils attendent.
01:34 Mais non, personne n'attend.
01:35 - Ah bon, personne n'attend ?
01:36 Vous avez lu "Le Parisien" ce matin,
01:38 vous avez lu votre collègue Clément Beaune,
01:39 qui fait savoir qu'il est disponible,
01:42 qu'il veut rester.
01:43 Vous avez lu ça ?
01:43 - Non, Clément Beaune, il revient sur l'épisode de la loi de migration.
01:46 Je vous dis juste que j'ai déjà connu des périodes
01:49 pendant lesquelles on parle de remaniement, etc.
01:51 Des fois, ou d'ailleurs, des remaniements qui sont pré-annoncés,
01:54 où vous pouvez avoir un peu de tension et de relâchement.
01:55 Ce n'est pas du tout ce que je perçois chez mes collègues.
01:57 Et je peux vous garantir que j'ai fait un large tour de mes collègues.
01:59 J'étais avec Roland Lescure, encore, hier soir, aussi, au téléphone,
02:02 pour parler de l'industrie et de la réindustrialisation du pays, etc.
02:05 Franchement, je ne sens pas ça.
02:07 Ça ne veut pas dire qu'il y aura ou qu'il n'y aura pas, j'en sais rien.
02:10 - Roland Lescure, il fait partie aussi des hommes du Poupoutche, je crois, non ?
02:14 - Absolument.
02:15 Mais lui, je crois qu'il avait renoncé à oser présenter sa démission assez vite.
02:20 Donc peut-être survivra-t-il à ce remaniement.
02:23 Mais en tout cas, il y a une certitude, c'est qu'Olivier Véran sait très bien
02:25 ce qu'on appelle de la langue de bois.
02:27 Il ne dit pas la vérité.
02:28 - Mais il n'est pas, lui non plus, forcément identifié
02:32 comme le plus loyal des ministres, si j'ai...
02:35 - Olivier Véran ?
02:36 - Olivier Véran.
02:37 Parfois, on lui reproche une ligne peut-être sinueuse.
02:41 - Oui, parfois, il prend des libertés.
02:44 - Ce qu'on nous dit, évidemment, selon toujours les conseillers de l'Élysée,
02:48 dans ces cas-là, où les voix off,
02:50 c'est que le président, avec cette séquence immigration,
02:55 a pu compter ceux qui étaient avec lui et ceux qui étaient contre lui.
02:58 - Absolument.
02:59 - Et plus le temps passe, plus j'ai remarqué,
03:01 et c'est vrai aussi parfois dans les entreprises,
03:02 c'est qu'on devient assez binaire.
03:04 Il y a ceux qui sont avec toi et ceux qui sont contre toi.
03:06 - Absolument.
03:07 - Ou plus exactement, ceux qui ne sont pas avec toi et ceux qui ne sont pas avec toi
03:09 deviennent contre toi.
03:10 - Et ceux qui ont été toujours avec vous.
03:13 Ça, ça compte énormément.
03:14 C'est-à-dire que c'est la fidélité permanente.
03:16 - Les grognards.
03:17 - Les grognards.
03:17 Et ça, je pense que c'est un indicateur intéressant.
03:20 On arrive quand même dans une période du quinquennat qui n'est pas simple.
03:23 En fait, le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron
03:26 n'a pas véritablement débuté.
03:27 On enchaîne les crises politiques.
03:30 Et à l'automne prochain, on sera à la moitié du quinquennat.
03:33 Et on sera déjà complètement projeté dans la prochaine présidentielle.
03:37 Et Emmanuel Macron, forcément, sera dans une incapacité à gouverner.
03:41 Donc, on voit bien, et c'est quelque chose d'humain aussi,
03:44 si on peut comprendre Emmanuel Macron sur au moins une chose,
03:47 c'est que là, il va chercher à s'entourer de fidèles,
03:49 de gens qui sont là depuis la première heure,
03:51 de gens avec lesquels il n'est pas obligé d'expliquer pendant trois heures
03:55 comment il fonctionne, son mode de fonctionnement,
03:57 des gens avec qui tout est plus évident et plus facile.
04:00 - Puis des gens avec qui il s'en rend bien également,
04:01 parce que c'est la psychologie, ça compte.
04:03 - Et du coup, ça nous permet, Pascal,
04:05 d'évoquer un nom qui circule pour remplacer Elisabeth Borne à Matignon,
04:09 Sébastien Lecornu, qui cumule trois qualités.
04:12 La première, il est là depuis le début de l'aventure macroniste,
04:15 il vient des LR et très vite, il a rejoint Emmanuel Macron.
04:19 Il est d'une loyauté totale avec le président,
04:21 et puis, on l'évoquait à l'instant, proximité très forte avec Emmanuel Macron,
04:25 ils n'ont pas besoin de beaucoup se parler pour se comprendre.
04:28 - Alors Sébastien Lecornu, il est très jeune, c'est quelqu'un qui...
04:33 - Il a 37 ans.
04:34 - Voilà, il a 37 ans, donc ça ferait peut-être de lui l'un des plus jeunes...
04:42 - Laurent Fabius, à quel âge ?
04:43 - Je vais vous poser une colle, Laurent Fabius était plus jeune.
04:47 - On va demander à M. Boubouc.
04:49 - Non mais...
04:49 - Notre expert de culture générale.
04:51 - Je ne suis pas dispo, désolé.
04:52 - Non mais je pense que Laurent Fabius était...
04:57 s'il n'avait pas 37, il avait 36, en tout cas il n'avait pas 40 ans, Laurent Fabius.
05:01 Donc Sébastien Lecornu, aujourd'hui, il est ministre des armées,
05:05 et effectivement, c'est un fidèle, il est né le 11 juin 1986 à Aubonne, dans le Val d'Oise.
05:13 Il était plutôt... alors c'est intéressant de voir aussi son parcours,
05:16 parce qu'il a été longtemps à l'UMP, au Républicain,
05:20 il était président du conseil départemental de l'Eure de 2015 à 2017,
05:25 et de 2021 à 2022, donc c'est quelqu'un qui vient de la droite.
05:30 Il a été secrétaire d'État auprès du ministre d'État,
05:32 ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, dès 2017.
05:35 Visiblement, il a traversé le quinquennat dans des...
05:42 comment dire, dans des phases de ministère.
05:45 - Absolument, avec un moment qui a vraiment tout changé pour lui,
05:48 c'est le moment où il propose à Emmanuel Macron l'idée d'organiser des grands débats,
05:52 et souvenez-vous, c'était l'animateur en chef des grands débats,
05:56 ça a beaucoup plu à Emmanuel Macron, ils ont noué une proximité,
05:58 et depuis, il ne se quitte plus.
06:00 - Il avait le même âge que Fabius, Fabius avait 37 ans, et lui a 37 ans,
06:04 donc il y aura égalité à... alors il faudrait voir celui à...
06:08 ça doit se jouer à quelques mois près, et il était dans des postes,
06:11 voilà, je cherchais le mot de "ministère" depuis 2017, il a toujours été en place.
06:16 - Il est arrivé un mois après la formation du premier gouvernement d'Emmanuel Macron.
06:21 - Donc c'est un profil intéressant, un homme qui devient de la droite,
06:25 alors que Mme Borne vient de la gauche, ce sera également un signe qui serait envoyé.
06:30 On est avec un auditeur, bonjour, Grégory !
06:33 - Oui, bonjour Pascal, bonne année et bonne santé !
06:36 - Bonne année à vous, vous les appelez d'où Grégory ?
06:39 - Paris, de Paris.
06:40 - Bon, Grégory, est-ce que vous pensez que ça changerait quelque chose,
06:45 et est-ce que vous pensez qu'il faut changer de gouvernement ?
06:49 - Oui, oui, il faut changer beaucoup, oui, il y a beaucoup à changer.
06:52 Et moi ce que je dis toujours, c'est de... enfin ça fait même des années que je dis ça,
06:56 mais là je pense qu'il est temps, maintenant je ne sais pas si ça va être le cas,
07:00 vraiment je ne sais pas du tout, c'est de essayer, essayons ce qu'on n'a pas essayé.
07:04 Essayons ce qu'on n'a pas essayé, c'est-à-dire au Rassemblement National.
07:10 Il y a 88, 89 députés je crois, c'est quand même un parti qui a 50 ans,
07:16 lorsque ça s'appelait Front National, maintenant Rassemblement National,
07:21 donc ce serait bien que dans un vrai remaniement,
07:24 c'est de mettre au moins un membre du Rassemblement National.
07:28 Historiquement ce serait une première,
07:30 parce que jamais dans l'histoire du gouvernement français,
07:34 il n'y a eu un membre du Rassemblement National, jamais.
07:37 Et moi j'aimerais bien qu'il y ait au moins un membre du Rassemblement National,
07:41 parce que je vous dis, il y en a marre, il y a de l'injustice en France, il y a de l'insécurité.
07:48 Le Rassemblement National propose depuis des années de bonnes choses,
07:53 au niveau de la justice, au niveau de la sécurité,
07:56 et puis je pense qu'il faut arrêter de dire que c'est un parti raciste,
07:59 parce qu'il y a encore des Français qui pensent que c'est raciste,
08:01 mais bon, beaucoup de Français pensent de plus en plus que ce ne sont pas des racistes.
08:05 Non, Marine Le Pen n'est pas raciste du tout,
08:07 comme avait dit M. Ferry, elle n'est pas raciste, elle n'est pas...
08:10 Moi je pense que ce serait bien, alors j'aimerais bien,
08:13 pourquoi pas qu'elle soit première ministre,
08:14 mais je crois que ce n'est pas son idée première,
08:16 elle préfère être présidente, on a parlé aussi de Jordane Bardella,
08:20 mais un membre du Rassemblement National dans le gouvernement français,
08:25 ce serait bien, mais ce qu'il y a c'est qu'il faut être...
08:28 ce sera une première fois, il faut aussi arrêter d'être manipulé par les gens
08:34 qui veulent faire croire que ce n'est pas bien, que c'est de l'extrême droite,
08:37 de toute façon l'extrême droite n'existe plus en France depuis très longtemps,
08:40 la véritable extrême droite, j'aimerais pas l'avoir,
08:44 l'extrême droite c'est de renverser la République avec violence,
08:46 ce n'est pas cash-to.
08:47 – Bon, Grégory, je pense que ce que vous dites,
08:49 il y a beaucoup de gens qui partagent cet avis sur l'extrême droite,
08:51 en revanche, le vœu que vous émettez est un vœu pieux,
08:54 il n'y aura pas dans le gouvernement d'Emmanuel Macron
08:57 un membre du Rassemblement National.
08:58 – Hélas, hélas.
08:59 – Parce que, même pour tout vous dire,
09:03 ce serait une forme de trahison pour ceux qui ont voté pour Emmanuel Macron,
09:07 Emmanuel Macron il s'est présenté contre Marine Le Pen,
09:13 donc il y aurait quelque chose qui ne se passera pas de cette manière-là.
09:16 – Je suis tout à fait d'accord avec vous.
09:17 – En revanche, ce qui peut nous intéresser,
09:20 c'est de voir le signe qui serait envoyé si M. Lecornu était là,
09:24 il serait le plus jeune Premier ministre de l'Histoire.
09:28 Pourquoi ? Parce que s'il est désigné comme Premier ministre demain,
09:31 il aura 37 ans et 7 mois, et quelques jours,
09:35 et Laurent Fabius avait 37 ans et 10 mois.
09:39 Donc, ça serait historique.
09:41 – On en trouverait dans l'Inès Descortes.
09:42 – Et à mon avis, cet argument-là, connaissant Emmanuel Macron,
09:46 il est capable de le nommer uniquement,
09:50 pas uniquement pour ça d'ailleurs.
09:51 – Mais aussi pour ça, il se serait un symbole,
09:53 et le monde en parlerait. – Bien sûr.
09:55 – Absolument. – Bien sûr.
09:57 – Alors, Pascal, je suis tout à fait d'accord avec vous.
10:00 Évidemment, mon souhait, je ne rêve pas, je sais très bien que…
10:04 hélas, hélas, ça n'arrivera pas tout de suite,
10:06 je pense que ça viendra un jour,
10:08 qu'il y aura quand même un membre du Rassemblement national au gouvernement.
10:11 Ça viendra un jour, mais c'est pas tout de suite.
10:12 Mais j'avais envie de l'exprimer, j'avais envie de le dire,
10:16 et puis bon, voilà, comme on dit, une chance sur un million, comme au loto.
10:21 – Mais vous êtes vous-même un électeur du Rassemblement national ?
10:25 – Alors moi, à l'origine, non, je suis reconquête, Éric Zemmour.
10:29 Mais c'est pareil, Éric Zemmour qu'on prête de racisme,
10:31 alors qu'il n'est pas raciste du tout, enfin, c'est pas le débat,
10:33 c'est pas le débat, mais je veux dire, c'est le ras-le-bol,
10:37 le Rassemblement national, c'est quand même des idées très proches d'Éric Zemmour,
10:40 il y a des différences, il y a beaucoup de différences,
10:42 il y a quelques différences, mais enfin, c'est quand même très proche.
10:45 Maintenant, ce que je veux dire, ce serait bien, c'est le ras-le-bol,
10:48 alors en fait, j'exprime le ras-le-bol, et dès qu'on veut changer,
10:51 on dit "ah ben non, non, vous êtes raciste", mais non, non,
10:53 il n'y a rien de raciste du tout d'être pour Marine Le Pen ou d'être pour Éric Zemmour,
10:56 on pourra en détailler pendant deux heures.
10:58 – Non, mais ça, c'est le petit caste médiatique ou le petit espace médiatique,
11:00 mais je vous assure, le public, il y a bien longtemps qu'il a compris,
11:03 on peut être contre Marine Le Pen, mais il y a bien longtemps que le public a compris
11:07 que le Rassemblement national n'était pas un parti raciste,
11:10 ça, je vous assure, c'est des procès en sorcellerie qui sont faits,
11:14 soit par les opposants, soit effectivement par quelques éditorialistes,
11:18 et c'est bien leur droit, bien évidemment,
11:20 mais évidemment, Mme Le Pen n'est pas, par le plus grand nombre,
11:24 identifiée comme une personnalité, à juste titre d'ailleurs, raciste ou antisémite.
11:29 Je rappelle quand même qu'elle était à la manifestation,
11:32 précisément contre l'antisémitisme.
11:35 Il est 11h57, je vous remercie beaucoup Grégory.
11:37 – Merci Pascal, merci à vous.
11:39 – Bonne année à vous, parce que… – Bonne année, bonne santé.
11:42 – Salut, t'es où ? – Paris.
11:44 – Ah oui, je vous ai posé la question, et que c'était…
11:46 – Oui, oui, il n'y a pas de problème.
11:48 – Parfois j'ai un cerveau de poisson rouge,
11:50 et qu'est-ce qu'il faut vous souhaiter Grégory ?
11:55 – Oh ben, on va essayer beaucoup de bonheur,
11:58 beaucoup de choses, que ce soit dans le travail,
12:03 bon ça va, j'ai un bon boulot, mais bon, l'évolution ce serait bien.