La justice française a lancé une procédure d'extradition contre un couple de Français arrêtés à la fin du mois de décembre en Espagne, suspectés par la Guardia Civil d'avoir voulu "sacrifier" leur fils de 5 ans qu'ils croyaient "possédé" dans le Sahara.
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00:00 Bien sûr j'ai été stupéfait lorsque j'ai appris cette nouvelle.
00:03 En fait j'ai été informé en deux temps,
00:05 puisque pendant les fêtes je n'étais pas sur le territoire, j'étais hors de France.
00:08 J'ai été alerté par un premier message le 19 décembre de mes adjoints
00:12 qui avaient été réquisitionnés par la gendarmerie
00:15 pour aller perquisitionner le domicile du couple.
00:17 Et ensuite c'est le 21 décembre que le sous-préfet d'arrondissement m'a appelé
00:23 pour m'annoncer que ces personnes-là avaient été interpellées à Algeciras,
00:28 mises en détention provisoire en Espagne
00:30 et l'enfant placé dans un foyer d'accueil espagnol.
00:33 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire d'eux ?
00:36 Alors ce sont des gens qui sont depuis presque une dizaine d'années
00:41 investis dans la commune, dans leur école de musique
00:45 qu'ils ont créée sous une forme associative.
00:49 C'est une école de musique qui fonctionnait très bien,
00:51 notamment avant la période Covid.
00:54 Ils ont eu jusqu'à plus de 250 élèves dans cette école.
00:58 Ils étaient intégrés dans le village,
01:01 ils participaient à plein d'autres opérations avec d'autres associations
01:06 pour animer des fêtes de village, des fêtes de la musique.
01:09 Ils organisaient des concerts que ce soit dans l'autre salle de spectacle ou dans l'église.
01:14 Et la jeune femme, elle, de son côté, avait créé au sein de cette école de musique
01:20 une chorale qui commençait à être très appréciée
01:24 et où elle était, elle, vraiment appréciée des gens qui participaient à cette chorale.
01:29 Il n'y avait rien de bizarre, d'étrange dans leur comportement ?
01:34 Pas que j'ai pu noter.
01:37 Les seules choses que je peux dire, avoir constaté,
01:41 c'est que lui était quelqu'un qui pouvait quelquefois avoir des sautes d'humeur,
01:49 soudaines et assez importantes, avec une élocution assez vive.
01:57 Mais c'était des faits qui retombaient très très vite
02:02 et il revenait de suite sur les propos qu'il avait tenus quelques minutes auparavant
02:08 en demandant de l'excuser, en disant qu'il s'était emporté.
02:11 Et elle était au contraire une jeune femme très posée, très douce,
02:17 auprès de laquelle je n'ai jamais pu constater un moindre écart d'humeur.
02:22 Ça s'arrêtait là, selon vos informations en tout cas ?
02:26 Oui, oui, oui, complètement.
02:28 Lui avait, c'est certain, en ce moment quelques problèmes psychiatriques
02:33 puisque le jour de la tempête Chiara,
02:37 il a été retrouvé dans une commune voisine de la nôtre,
02:40 errant dans la forêt, dévêtu et tenant des propos incohérents.
02:46 Il avait été, par mon collègue de cette commune,
02:48 interné d'office pendant une quinzaine de jours à l'hôpital Charles Pérince à Bordeaux.
02:54 Oui, et qui malgré tout gérait au quotidien près de 250 enfants dans une école de musique.
02:59 Alors, suite à cet événement-là, non, l'école de musique n'avait pas réouvert
03:05 et c'est là très certainement qu'ils ont ourdi leur projet.
03:14 Et heureusement, c'est vrai que la personne à qui ils se sont confiés
03:18 a pu faire ce signalement auprès des forces de police ou de gendarmerie
03:24 de manière à ce que tout le monde puisse être interpellé à temps
03:29 avant qu'il se passe quelque chose.
03:31 Et de notre côté, je suis stupéfait par ça
03:36 et de notre côté un petit peu dubitatif
03:38 parce que je me dis que quand on a l'intention
03:41 ou quand on fomente un tel projet,
03:44 je trouve très étonnant de s'en ouvrir comme ça à des amis de manière aussi délibérée.
03:50 Ça me fait plus penser à un appel à l'aide
03:55 que quelque chose qui était un dessein réel.