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Les voitures électriques et les hybrides rechargeables représentent 26% des immatriculations de voitures neuves en France. La question se pose: est-ce que l'année 2024 sera l'année de la voiture électrique? Le 7 MIN POUR COMPRENDRE 

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Transcription
00:00 [Générique]
00:05 Et on en parle avec Pauline Ducamp, journaliste BFM TV, spécialiste automobile, rédactrice en chef adjointe web de BFM Business.
00:10 Merci d'être avec nous, Pauline, pour parler ce matin de la voiture électrique.
00:13 Et bonne année ! Bonne année aussi à Arnaud Aimé, spécialiste des transports chez SiaPartner.
00:18 Il y a deux chiffres qui nous interpellent en fait ce matin.
00:21 Les voitures électriques et les hybrides rechargeables représentent désormais 26% des immatriculations de voitures neuves en France,
00:29 16,8% pour l'électrique, 9,2% pour les hybrides rechargeables.
00:33 C'est inédit ?
00:34 Oui, c'est un nouveau record. C'était sur le pur électrique presque 17% en 2023, c'est-à-dire un peu plus de 13% l'année précédente.
00:41 Donc il y a une montée en puissance très forte qui était prévue, cela dit.
00:46 Pourquoi vous dites que c'était prévu ? Grâce aux aides évidemment à l'achat ?
00:50 Grâce à tout plein de choses. Le bonus écologique pour l'achat de véhicules électriques est de 5 000 euros,
00:56 qui pour 2024 va être plus restreint sur des véhicules construits en Europe concrètement.
01:01 Oui, on va y venir.
01:02 Mais ce sont aussi des véhicules électriques qui deviennent moins onéreux.
01:05 Alors, ils restent toujours plus chers que le thermique, mais l'écart se réduit quand même.
01:09 Oui, mais c'est ce que j'allais vous dire. L'écart se réduit, mais ça reste quand même très élevé.
01:16 L'écart reste important avant bonus.
01:19 Après bonus, ça se touche ?
01:22 Après bonus sur des véhicules d'entrée de gamme,
01:24 6 000 euros à peu près en moyenne.
01:26 ça commence à être similaire, surtout que les constructeurs font des efforts commerciaux pour promouvoir leur modèle électrique.
01:31 Pourquoi ? Parce qu'il y a des règlements européens qui pénalisent les constructeurs,
01:37 qui doivent verser des amendes si les véhicules neufs qui sortent sont trop loin.
01:44 Donc, ils sont fortement incités à faire de l'électrique pour faire baisser leur moyenne et baisser les éventuelles amendes.
01:49 Et puis, ces constructeurs se préparent à l'interdiction, certes dans 14 ans, 11 ans, en 2035,
01:56 dans 11 ans maintenant, des véhicules thermiques.
02:00 Donc, ils se préparent à passer au tout électrique.
02:02 Et plus ils vont vite, plus ils peuvent prendre le devant par rapport à leurs concurrents.
02:07 Donc, les constructeurs eux-mêmes incitent fortement vers l'électrique, y compris avec des mesures commerciales.
02:11 Pauline, est-ce que c'est la bascule ? Parce qu'on en parlait autour de la table avant l'antenne,
02:15 mais on hésite encore beaucoup à franchir ce cap-là, non ?
02:19 On hésite, mais on hésite de moins en moins.
02:21 Parce que déjà, on avait le bonus à 5 000 euros.
02:23 C'est vrai que les changements de réglementation cette année vont peut-être changer un peu la donne,
02:27 mais on a vu en octobre, en novembre, en décembre, il y a eu beaucoup de commandes de voitures électriques
02:31 justement pour bénéficier de ce bonus de 5 000 euros.
02:34 Mais 5 000 euros, c'est qu'une petite partie du prix de la voiture.
02:36 Donc, on a quand même envie de changer.
02:38 Et la voiture électrique est en train de redevenir quelque chose de désirable.
02:42 Avant, on choisissait, si on voulait montrer son statut social, une berline allemande.
02:46 C'était ce qu'on demandait à son patron quand on était un cadre,
02:48 ou c'était ce qu'on voulait afficher par rapport à ses voisins.
02:50 Aujourd'hui, on le voit avec notamment la Tesla Model Y, le SUV de Tesla,
02:54 huitième vente en France quand même, il faut représenter, c'est assez énorme.
02:57 Cette voiture-là, finalement, elle a rendu l'écologie désirable.
03:00 Et dans son sillage, il y a aussi un certain nombre de modèles qui sont arrivés sur le marché
03:04 qu'on n'avait pas il y a trois ou quatre ans.
03:06 J'ai regardé les chiffres de 2019.
03:08 En 2019, moins de 2 % des ventes, c'était des voitures électriques.
03:11 Et en regardant les modèles, je suis tombée juste sur la Zoé.
03:14 Aujourd'hui, quand on regarde, tous les constructeurs ont des modèles,
03:16 soit des modèles particuliers, spécifiques 100 % juste électriques,
03:20 soit des modèles, par exemple, je pense chez Peugeot, la 208,
03:22 elle est en thermique ou en électrique, donc finalement, on a le choix.
03:25 Mais il y a deux défis, en fait, le défi de l'autonomie et le défi de la recharge.
03:29 Est-ce que la France, elle est prête à relever ces deux défis ?
03:32 Sur l'autonomie, c'est le premier frein, en fait, à l'achat.
03:35 Combien de kilomètres je peux faire aujourd'hui avec une voiture électrique
03:38 en étant sûre de ne pas tomber en panne ?
03:39 Aujourd'hui, on est facilement, de toute façon, avec des modèles
03:41 qui sont sur le marché à 400, 500 kilomètres affichés,
03:44 donc même en roulant, en faisant pas franchement des coups conduites,
03:47 en ayant un peu le pied lourd sur l'accélérateur,
03:49 on fait du 350 kilomètres, donc ça reste quand même beaucoup.
03:53 Et puis surtout, quand vous discutez avec des gens qui ont des voitures électriques,
03:57 en fait, aujourd'hui, sur l'autoroute, n'importe quelle station,
03:59 aire d'autoroute, il y a des bornes de recharge,
04:02 donc finalement, en vrai, on en arrive avant.
04:04 Alors en plus, on a de plus en plus des petits planificateurs
04:06 pour se dire, je fais mon itinéraire,
04:08 je sais que je dois m'arrêter à tel ou tel endroit,
04:10 donc déjà, ça sécurise.
04:11 Et maintenant, l'autre jour, il y avait un conducteur effréné
04:14 de voiture électrique qui me disait, mais en fait,
04:16 on me disait de m'arrêter à telle aire,
04:17 puis je n'avais pas envie parce que ça ne me plaisait pas,
04:19 je me suis dit, je fais encore 100 kilomètres,
04:21 je me suis arrêtée à la suivante, et il y avait de la place.
04:23 Donc il y a quand même aujourd'hui de plus en plus de bornes
04:25 et c'est possible de se recharger.
04:26 Mais justement, compte tenu de l'engouement,
04:28 est-ce qu'il y a suffisamment de bornes pour répondre à l'engouement ?
04:31 Aujourd'hui, il y en a suffisamment sur le réseau français,
04:34 en accès public, disons.
04:36 Le gouvernement avait lancé il y a 3-4 ans un plan 100 000 bornes,
04:39 alors qu'il a mis du temps à être atteint
04:42 et qu'il n'a pas respecté le délai qui lui avait été assigné.
04:45 Mais ce chiffre, ce nombre des 100 000 bornes,
04:48 a finalement été dépassé l'année dernière.
04:50 Donc aujourd'hui, il y a quand même beaucoup de bornes
04:52 dans l'espace public, sur la voirie,
04:54 il y a aussi beaucoup de déploiements de bornes
04:56 dans les espaces privés, c'est-à-dire dans l'habitat
04:58 ou sur les lieux de travail.
04:59 Et sur ce sujet de la recharge et de l'autonomie,
05:02 je rappelle qu'une très grande majorité des déplacements
05:05 en voiture aujourd'hui en France,
05:06 c'est entre le domicile et le travail.
05:08 Donc c'est plutôt pour des trajets de 10-15 km
05:11 que de 300 km, avec une borne de recharge
05:14 en général au domicile, parfois au travail.
05:17 L'autonomie dont parle Pauline, les 500 km affichés,
05:21 c'est pour des modèles plutôt haut de gamme,
05:23 pour les grosses berlines typiquement,
05:25 ou pour des SUV, des modèles un peu sportifs.
05:27 Pour les véhicules d'entrée de gamme
05:29 qui peuvent démocratiser le véhicule électrique en France,
05:31 on est plutôt sur des autonomies de type 300 km.
05:35 Mais pour faire du domicile-travail,
05:36 ça suffit bien aisément.
05:38 Marc, quand on parle de recharge, tu tiques toujours.
05:41 Oui, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui,
05:43 il y a de la place, notamment sur les aires d'autoroute,
05:45 parce qu'il n'y a pas non plus beaucoup de voitures électriques
05:47 qui se rechargent.
05:48 Mais si on imagine demain le parc qui se révolutionne
05:51 d'un seul coup avec que des voitures électriques,
05:53 franchement, quand on regarde les stations de recharge
05:55 parfois sur les aires de repos ou dans les stations-services
05:59 pour prendre notamment celle du périphérique parisien,
06:01 vous n'avez que deux places pour vous recharger.
06:03 Donc le jour où il y aura 15 voitures qui attendront,
06:05 où elles se positionneront ?
06:06 Et j'ajoute dans les villes, Pauline.
06:07 Dans les villes, mais c'est vrai que, Arnaud le disait à l'instant,
06:10 on fait beaucoup de trajets quotidiens
06:11 où finalement on se branche sur son lieu de travail
06:14 ou on va se brancher chez soi parce qu'on a justement la chance.
06:17 Ce n'est pas toujours possible.
06:18 C'est compliqué en copropriété.
06:19 Je vous l'accorde que quand on a un immeuble,
06:21 déjà quand on a un parking, c'est déjà compliqué.
06:24 Et je ne parle pas de tous les gens qui ont une voiture
06:26 et qui n'ont pas forcément le parking sous l'immeuble, ça c'est sûr.
06:29 Après, c'est vrai qu'en faisant des trajets au quotidien
06:31 où on est branché chez soi,
06:32 où on est branché sur son lieu de travail,
06:34 ça reste des choses qui sont…
06:36 Tout le monde ne va pas se brancher sur son lieu de travail.
06:38 Non, tout le monde ne le fera pas.
06:39 Il n'y aura pas de la place pour tout le monde.
06:40 Tout le monde ne le fera pas.
06:41 Mais c'est vrai qu'on est dans un mouvement
06:42 qui fait aussi que les employeurs le proposent de plus en plus.
06:44 Je donne juste l'exemple de notre immeuble
06:45 où je pense qu'il y a trois, quatre ans,
06:47 on avait quatre bornes,
06:48 où aujourd'hui il y en a beaucoup plus
06:49 parce que finalement, c'est aussi un moyen d'attirer un certain nombre d'employés.
06:54 Et pour l'instant, c'est gratuit,
06:55 mais il y a des employeurs qui ont le visage d'être payés.
06:57 Pourquoi tu leur donnes une mauvaise idée ?
06:58 Parce que c'est l'idée en ce moment dans d'autres entreprises
07:01 que je connais aussi,
07:02 qui font payer maintenant la recharge dans le parking de l'entreprise.
07:06 Et ça coûte combien d'ailleurs la recharge d'un véhicule électrique ?
07:08 Alors, le concept de prix d'un plein électrique n'existe pas
07:12 parce que ce n'est pas la quantité d'électrons.
07:14 Le prix dépend énormément,
07:16 enfin même essentiellement, du moment de la journée.
07:20 Parce que l'électricité, contrairement au carburant,
07:22 ça ne se stocke pas.
07:23 Donc si l'électricité, on la soutient du réseau
07:26 à un moment où il y a peu de consommation d'électricité,
07:29 eh bien ce ne sera pas cher.
07:31 Mais ça veut dire quoi, pas cher ?
07:32 Donnez-nous un ordre de grandeur.
07:34 Un plein pour faire 500 km peut coûter moins de 10 euros.
07:38 Alors que ça va être plutôt 80 euros pour du carburant.
07:42 A 14 heures, c'est moins de 10 euros.
07:43 Si on le fait plutôt en heure creuse,
07:44 mais aujourd'hui les véhicules comme les bornes de recharge
07:46 disposent de plus en plus de fonctions intelligentes
07:48 qui font que le véhicule, même s'il est branché en permanence,
07:50 ne se recharge que en heure creuse.
07:52 Après, pour revenir au sujet des stations-service,
07:54 il y a deux problèmes.
07:55 Il y a à la fois le nombre de places,
07:56 nous avons camarades,
07:57 mais il y a aussi le temps de la recharge.
07:59 C'est-à-dire que, comme vous l'aurez peut-être remarqué,
08:01 recharger un véhicule électrique,
08:02 ça prend plutôt une demi-heure que trois minutes.
08:04 Donc il va falloir que les stations-service,
08:05 notamment dans les aires d'autoroute,
08:07 soient largement plus spacieuses,
08:08 que ça prenne plus de foncier
08:10 pour autoriser plus de recharges simultanées.
08:12 Parce qu'un véhicule reste une demi-heure à recharger.
08:14 Je vous ai dit qu'on parle des modèles,
08:16 on a parlé de la Tesla à l'instant,
08:17 les voitures françaises, elles en sont où ?
08:19 Les voitures françaises, elles arrivent en 2024,
08:21 et justement ça va être potentiellement un game changer.
08:24 On a la fameuse R5 dont on nous parle depuis trois ans
08:26 qui va arriver là, présentée…
08:28 Ça, c'est pas une Familia, là ?
08:29 C'est pas une Familia,
08:30 c'est une petite voiture du quotidien,
08:31 mais qui veut permettre de remplir
08:33 un certain nombre d'usages de la vie de tous les jours.
08:36 Ça, ça va arriver, du coup,
08:37 présentation premier semestre, commande deuxième semestre.
08:40 On va aussi avoir un modèle qui est très très attendu,
08:42 chez ces Citroën, c'est la IC3.
08:44 Elle, justement, c'est plutôt un petit SUV urbain.
08:47 C'est pareil, c'est pas très gros,
08:48 mais il y a pas mal de place à l'intérieur.
08:50 Et là, les prix normalement vont être assez bas,
08:52 puisque Citroën veut être le plus agressif,
08:54 veut justement être la voiture électrique
08:56 la moins chère du marché.
08:57 Donc, ils annoncent des offres sur les premiers prix,
09:00 les premiers modèles en précommande,
09:01 à moins de 100 euros par mois.
09:03 Le but, c'est justement d'aider les gens à changer.
09:05 Et puis, il y aura la Dacia Spring
09:07 qui doit revenir avec une version revue et corrigée.
09:11 Donc, il y aura pas mal de nouveaux modèles en 2024.
09:13 - Tu parlais de "game changer".
09:14 Est-ce que le leasing auto à moins de 100 euros,
09:17 le fameux qui arrive, là,
09:18 est-ce que ce sera pas ça, le "game changer",
09:20 c'est-à-dire quand les classes les moins aisées
09:22 auront enfin accès à la voiture électrique ?
09:24 C'est là qu'on se dira, bah oui, en fait, c'est ça, le mien.
09:27 - Alors, je pense pas que ce sera un "game changer",
09:29 comme vous dites, à court terme.
09:31 Le leasing social voulu par Macron,
09:34 qui avait été annoncé dans son programme électoral,
09:38 en 2024, vu notamment les contraintes budgétaires de l'État,
09:42 parce qu'à chaque fois, c'est subventionné,
09:44 et vu aussi les capacités de production des industriels
09:46 pour fabriquer des modèles bon marché,
09:49 et donc les modèles d'entrée de gamme,
09:51 ce dispositif, en 2024,
09:52 ça devrait concerner plutôt 20 000 véhicules.
09:54 - C'est pas beaucoup.
09:55 - Non, c'est pas beaucoup.
09:56 Je rappelle que l'année passée, en 2023,
09:59 il y a presque 300 000 véhicules pur électriques
10:01 qui ont été vendus.
10:02 Donc, 20 000 véhicules électriques par rapport à 300 000,
10:04 vous voyez bien que ça peut être une incitation,
10:06 ça peut stimuler, c'est pas ça qui va changer la donne.
10:09 En revanche, ce qui me semble important,
10:11 c'est que ça stimule les constructeurs
10:12 à faire davantage de modèles d'entrée de gamme
10:14 qui partiront soit en leasing social,
10:16 soit à l'achat.
10:17 Pauline parlait de la IC3 de Citroën
10:19 qui sera à 23 000 euros hors bonus.
10:21 - Construite où ?
10:22 - 18 000 et quelques avec bonus.
10:23 Ça commence à devenir compétitif.
10:24 - Elle sera construite où ?
10:25 - Elle sera construite en Europe.
10:27 - Voilà, et c'est important.
10:28 - Ça lui permet d'être éligible au bonus.
10:30 - Voilà, on vous a convaincue.
10:32 - Je sais pas, mais en tout cas,
10:33 Pauline, elle a un sourire depuis tout à l'heure.
10:35 Je me dis qu'elle a vraiment raison.
10:36 - Non, mais on assiste à une révolution
10:38 dans le secteur automobile
10:39 et surtout où avant, finalement,
10:40 l'électrique était quelque chose de...
10:41 Les modèles n'étaient pas forcément très beaux.
10:43 On se disait, c'est pas une offre de voiture,
10:45 finalement, très sympa.
10:46 Et soit je suis écolo et j'ai une voiture moche,
10:48 soit j'ai une voiture sympa, mais je suis pas écolo.
10:50 Là, on a l'impression que les constructeurs
10:52 ont vraiment fait des efforts
10:53 pour proposer des modèles
10:54 qui, à la fois, séduisent les gens
10:56 et en même temps permettent d'être un peu plus vertueux.
10:58 Moi, ça m'enthousiasme pour 2020.
11:00 - C'est très juste.
11:01 - Tu arrives à me convaincre.
11:02 - Merci à tous.
11:03 Dans un instant, il vient, lui,
11:05 il vient encore en carrosse tiré par des chevaux.
11:07 C'est Nicolas Dose et l'économie.
11:09 On va parler des changements de 2024
11:11 pour notre porte-monnaie.
11:12 Et ensuite, c'est Jean-Marc Jancovici
11:13 qui sera l'invité du premier Face à Face de l'année
11:16 avec Apolline Demalerbe à 8h30 sur BFM et RMC.
11:19 Vous restez avec nous.
11:20 On revient dans un tout petit instant
11:21 après la réclame.
11:22 *rire*

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