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Le philosophe, Michel Onfray, était l'invité du Grand Rendez-Vous pour évoquer l'immigration en Europe: «Il s'agissait, à l'époque, de voter pour une idée. Là, il s'agit de voter pour une réalité».

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Transcription
00:00 Oui, pas seulement les européennes, mais je pense qu'effectivement il dit beaucoup de choses, tout et le contraire de tout,
00:04 en même temps c'est l'occasion de dire tout et le contraire de tout, mais il y a une ligne chez lui.
00:07 Et c'est une ligne qu'il honore sans cesse depuis le début, et c'est la ligne européiste.
00:12 - Europé. - L'Europe. L'Europe d'abord, la France après.
00:15 Cette façon de dire... - C'est une conviction, c'est une cohérence que vous lui reconnaissez.
00:18 - Oui, il est pas là par... - Vous n'êtes pas d'accord, mais...
00:20 - Il est pas là par hasard. D'ailleurs, tout est fait pour que l'on mette au pouvoir quelqu'un qui défend cette thèse-là.
00:25 Alors après, il s'appelle Sarkozy, il s'appelle Hollande, il s'appelle... comme on voudra. Il s'appelle Édouard Philippe ensuite, ou qui l'on voudra,
00:31 ou Gérald Darmanin, enfin je ne sais qui, ou Raphaël Luxmann, enfin tous ceux qui sont susceptibles d'être un jour éventuellement chef de l'État.
00:39 Ils défendent tous cette idée-là. D'abord la haine de Marine Le Pen, présentée comme une fasciste, comme une nazie, comme une vichiste,
00:45 rapprochée sans cesse des camps de la mort, de la Shoah, etc. etc. Ça, c'est un leitmotiv. C'est le quart d'heure de haine de...
00:53 – Vous ne croyez pas qu'ils ont compris que la fascisation, en tous les cas où se gore en théâtre, antifasciste, ne marche plus aujourd'hui ?
00:59 Marine Le Pen ne cesse de progresser. Le RN aux élections européennes, une projection des intentions de vote jusqu'à 30% ?
01:05 – Oui, mais il y a quelque temps, vous avez bien vu, avec ce vote, nous a fait savoir que c'était Jean-Marie Le Pen,
01:11 que c'était les idées du Front National, et c'est reparti. Et ça a recontinué. C'est toujours ça, sans cesse.
01:16 Cette idée qu'il nous faudrait la pousser sans cesse, c'est où elle n'est pas démocrate ?
01:19 Et on l'interdit, on la met en prison, on fait un procès, on explique pourquoi elle n'est pas républicaine et pas démocrate,
01:24 plutôt que de l'insulter, ou ça n'est pas le cas ? Et à ce moment-là, on compose avec.
01:27 Il y a juste un moment donné où moi j'en ai assez que le chef de l'État, quand il sait qu'il a été élu au premier tour,
01:32 en profite entre les deux tours pour aller à Horadour-sur-Glane et pour aller visiter le musée de la Shoah.
01:36 Avec ce qui s'est passé avec le Hamas, je pense qu'on pourrait arrêter d'instrumentaliser la question juive, la Shoah, etc.
01:42 Donc il y a un moment donné où on fait de la politique, on défend des idées, on n'est pas d'accord, on se bat.
01:46 Mais de fait, c'est l'Europe qui interdit à la France de faire sa politique, si elle le voulait.
01:51 Donc on ne va pas demander au peuple ce qu'il souhaite, puisque c'est l'Europe qui dit à la France ce qu'elle doit faire.
01:57 Emmanuel Macron, d'une certaine manière, on lui donne tous les matins la feuille de route en provenance de Bruxelles.
02:02 Souvent ce sont les États qui ont consenti à ce que l'Europe fixe les règles.
02:06 On a l'impression que c'est de la faute à l'Europe. Est-ce que vous ne me croyez pas aussi, Michel Enfray,
02:09 que les États, parfois, ont cédé justement leur souveraineté ?
02:12 La propagande, ça existe, la propagande. C'est-à-dire la propagande en 1992 pour nous expliquer que voter non au traité de Maastricht,
02:18 c'était être du côté d'Adolf Hitler et des nazis, etc. Ça existait.
02:22 Il y a eu des gens terrorisés par ça, qui se sont dit "je ne vais quand même pas voter comme Jean-Marie Le Pen".
02:26 Donc ils ont dit "on va voter pour cette Europe-là". Maintenant, il s'agissait à l'époque de voter pour une idée, en 1992.
02:31 Là, il s'agit de voter pour une réalité. Je ne sais pas très bien compter, mais ça fait quoi, 30 ans, 40 ans ?
02:36 Maintenant, c'est la réalité qu'on peut juger. Ce n'est plus du tout l'idée que les Européens seraient pour la paix,
02:41 les gens qui seraient pour le souverainisme.
02:43 [Musique]
02:47 [SILENCE]

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