Jean-Louis Le Huitouze des Amis du Sinagot nous présente ce bateau emblématique du Golfe du Morbihan.
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00:00 C'est le seul bateau au monde qui porte le même nom que les habitants de la ville dont il est originaire,
00:06 Séné. Moi je suis un Séné, je suis de Séné et je navigue sur un Séné.
00:10 On est à bord du Sénégo-Maverguit, qui appartient à l'association Les Amis du Sénégo.
00:28 C'est un bateau qui est de 1985 et il est l'un des trois Sénégos qui appartiennent à notre association.
00:35 Un deuxième Sénégo est présent sur Vannes aussi aujourd'hui, le Jolivan, qui va rester pendant
00:42 toutes les périodes des fêtes au port pour illuminer, pour embellir le port. Et nous avons un troisième
00:51 Sénégo qui lui est un vrai Sénégo, celui-ci étant une réplique, la deuxième construction sur une base
00:57 comme le Sénégo mais n'a jamais participé à la pêche. Et le troisième qui s'appelle Les Trois Frères,
01:03 qui est classé Monument Historique et qui fête ses 80 ans en 2023 et actuellement est en cours de
01:10 restauration au chantier du guide Charlie Lomoyne. Nous sommes à l'arrière du bateau là-bas, qui nous permet de se diriger dans le golfe
01:19 pour pouvoir être à l'aise. Nous avons une cale sans moteur qui permet de stocker du matériel,
01:26 nos mouillages d'urgence, nos pare-pattes qui nous permettent de faire nos manœuvres de port en toute sécurité.
01:33 Le bateau comporte deux mâts. Le premier mât le plus haut c'est le mât de Taivon et le mât de devant
01:41 c'est le mât de Misenne. Et la particularité de ces bateaux c'est que les voiles sont en opposition,
01:47 une à tribord, l'autre à bâbord, de manière à ce que lorsqu'on est en vent arrière on puisse sortir
01:54 avec des voiles gonflées de chaque côté, ce qui permettait au cinémaqueau qui était à la pêche de
02:00 pouvoir avoir de la puissance à draguer. C'est une configuration qu'on aime bien mais qui n'est pas
02:06 facile à gérer. Puis à l'avant nous avons le beau qui tient la structure du bateau.
02:13 C'est une pièce importante qu'on surveille avec attention et qu'on remplace régulièrement quand il est nécessaire.
02:21 Il n'y a pas de haut-vent, c'est un bateau de pêche, il fallait que les gars puissent pêcher et naviguer en même temps
02:30 sans prendre de risque. Sur le bateau là c'est une vergue, il n'y a pas de baume, ça évite de prendre un coup de voile.
02:37 Donc on distribue les voiles à la main, tout est fait à la main, il n'y a pas de winch, il n'y a pas de coups d'électrique.
02:43 Nous avons une partie pour moi la plus importante du bateau, c'est le cœur, qui ne meurt pas de bonheur.
02:51 C'est la forme d'un cœur mais ça a une utilité quand même, ça nous permet de bien fixer la voile.
02:58 Et après nous avons le bip qui permet en cas de très mauvais temps de pouvoir s'abriter, sauf le barreur, si on navigue.
03:08 Mais qui nous permet aussi de dormir, ça nous arrive de faire des sorties et on dort à bord.
03:13 Avec ces bateaux là on essaie de ne pas trop sortir du golfe, du bord du vent, parce que nous ne sommes pas des bateaux qui sont faits pour la haute mer.
03:21 Mais avec le jeu vivant, on a été à Brest, on va à Noirmoutier, on fait de la navigation semi-auturière, en toute sécurité quand même.
03:33 Mais qui sont très vivaces, qui sont ardents et qui ont été construits pour naviguer dans le golfe du Morbihan.
03:42 Leur étrave qui est maintenant un peu plus haute que les premiers, c'est dû au fait qu'à la fin du 19ème siècle, les ressources du golfe se sont un peu appauvries.
03:54 Donc les bateaux ont dû aller pêcher en dehors du golfe, dans la baie de Quiberon, mais là la mer est un peu plus formée, donc il fallait des bateaux un peu plus armés à affronter les vagues en dehors du golfe.
04:06 Donc pour naviguer sur nos bateaux, la première chose à faire c'est d'être adhérent à l'association.
04:14 Mais l'adhésion n'ouvre pas un droit à naviguer. L'association et l'adhésion c'est pour la sauvegarde du patrimoine maritime.
04:23 Et quand les gens sont dans l'association, on fait des sorties associatives.
04:30 On fait aussi des sorties découvertes pour montrer à d'autres publics l'histoire du golfe, l'histoire du bateau, c'est toujours des sorties pédagogiques.
04:39 Et depuis quelques temps, on s'adresse de plus en plus aux enfants.
04:46 A partir de 7 ans, l'école primaire et le collège ont fait des sorties de manière à ce que les enfants qui ne sont pas forcément originaires du golfe
04:56 découvrent l'histoire maritime du golfe, l'histoire des pêcheurs.
05:01 Et nous allons faire aussi des sorties à destination d'autres enfants pour les aider dans leur parcours de vie.
05:12 Et ça, on tient énormément à faire découvrir le patrimoine maritime.
05:17 L'association ne fonctionne que par des bénévoles, par bénévolat.
05:21 Nous avons à peu près 150 bénévoles actifs tout au long de l'année qui entretiennent les bateaux, qui font les peintures, la menuiserie, les mâts,
05:32 l'entretien des voiles, tout l'entretien courant.
05:36 Sinon, tout ce qui est aspect de structure, c'est au santé du guide.
05:41 Nous passons sur nos trois bateaux environ 2500 heures de travaux tous les ans.
05:47 Et ça comporte aussi l'entretien des plates, les petites plates qui nous permettent de manœuvrer dans les ports.
05:53 Deux synagogues sur trois n'ayant pas de moteur.
05:55 Et le troisième synagogue, placé au Monument Hystérique, a participé vraiment à des campagnes de pêche jusqu'à 1950.
06:04 C'est un trésor, c'est le dernier synagogue qui vient de fêter ses 80 ans, tout en sachant que la durée d'une synagogue à la pêche fait à peu près 20 ans.
06:14 L'association l'a fait classer Monument Hystérique en 1983 pour ses 40 ans.
06:21 Et cette année, gros, gros, gros chantier, gros travaux avec une opération qui n'a jamais été faite sur les synagogues, c'est le remplacement de laquille.
06:31 Généralement, quand un synagogue était usé, il partait à la grève, dans la vasière, il mourait de sa belle mort.
06:37 Notre Monument Hystérique, lui, grâce à la direction des affaires culturelles, a autorisé, a permis le remplacement de laquille.
06:46 Ce qui fait que ça a un coût énorme.
06:50 On a un chantier qui se monte à plus de 160 000 euros, financé en grande partie par l'association, sur ses fonds propres,
06:58 mais aussi grâce aux subventions de l'ADRAC, du conseil départemental, du conseil régional et de la Gouvernement.
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