Aujourd'hui dans "Punchline", Mickael Dorian et ses invités débattent de la mort d'un adolescent de 16 ans à Limoges hier soir après une rixe entre bandes.
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00:00 La suite de Punchline en direct sur CNews et sur Europe 1 avec toujours Pascal Bittopanelli,
00:06 Gilles Miaeli, Joseph Touvenel, Naïma Imphadel, Axel Ronde et Franck Tapiro.
00:10 Les villes moyennes désormais touchées par l'ultra-violence. Un jeune homme de 16 ans,
00:15 de nationalité turque, a été tué à l'arme blanche lundi dernier, hébergé dans un foyer
00:19 du département. La victime s'est effondrée après avoir reçu deux coups de couteau dans le dos.
00:23 Plusieurs suspects, tous des mineurs isolés pakistanais, ont été placés en garde à vue.
00:28 Écoutez ce sujet de Jules Bedot, Justine Serkira et Célia Grouillère. Je vous donne la parole juste après.
00:33 C'est sur la place Winston Churchill à Limoges qu'une rique centrebande a éclaté ce lundi.
00:39 Un mineur isolé turc, âgé de 16 ans, est décédé après avoir été blessé à l'arme blanche. Il était
00:46 accompagné de trois autres mineurs turcs quand ils se sont fait prendre à partie par un autre groupe.
00:51 Vers 17h30, travaillant au bureau, j'ai entendu des bruits, des exclamations,
00:57 donc je suis venu voir à la fenêtre et là j'ai vu un groupe de 5-7 personnes contre un groupe de
01:02 3 personnes qui avaient tous enlevé leur ceinture en cuir et qui se donnaient des coups de ceinture
01:08 en cuir violemment. Il y en a même un du groupe des 3 qui est tombé par terre et qui a été lapidé
01:16 au sol, enfin par coup de ceinture et tout ça. Et les deux groupes, ce que j'ai vu après, les deux
01:23 groupes se sont séparés, le groupe de 3 est parti dans la rue en face et le groupe de 7 est parti
01:29 direction place Den. Cinq suspects, des mineurs pakistanais SDF âgés de 15 à 17 ans, ont été
01:35 interpellés et placés en garde à vue. Tous, nient leur implication quant aux coups mortels portés à
01:40 la victime, mais reconnaissent leur présence sur le lieu des faits. Pour ce témoin, ce genre de scène
01:46 est habituel sur la place. Trois, quatre fois par semaine, il y a des altercations violentes sur
01:51 cette place à divers niveaux. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Limoges.
01:58 Des personnes impliquées dans la RIC se sont toujours activement recherchées. Axel Ronde, on
02:05 nous dit que ce type de violence est habituel dans ce quartier de Limoges et c'est encore plus
02:12 terrifiant. Comment la police intervient dans ce type d'événement ? Elle intervient quand on
02:18 nous appelle déjà, le plus rapidement possible. Mais on le voit bien actuellement, la société
02:22 française, il y a beaucoup plus de violence. Violence qui est due aussi à la drogue, parce qu'on
02:27 n'en parle pas assez, mais c'est vrai que ce sont des comportements, ces individus, quand ils basculent
02:32 dans la drogue, sous des ballons, le protoxyde d'azote pose problème à ce gaz,
02:40 qui est hilarant à la base, mais quand ils en utilisent énormément, quand ils en inhalent
02:46 énormément, ça les rend un petit peu invulnérables. Ils se sentent un peu tout puissants.
02:51 Avec un mélange d'alcool, on se retrouve avec des individus qui sont porteurs de couteaux et vont
02:57 commettre soit des exactions parce que soit ils veulent voler, soit c'est des règlements de
03:04 comptes. On le voit aussi, beaucoup de règlements de comptes entre bandes, rivales, et ça crée des
03:10 drames. Et c'est des jeunes de plus en plus, finalement, qui n'ont pas peur d'utiliser les
03:14 couteaux. Nous, on a des difficultés parce qu'on demande aux policiers, finalement, d'arrêter les
03:20 contrôles d'identité. Dans notre pays, de plus en plus, on nous dit que ça pose problème, ces
03:26 contrôles de police. Pour quelle raison ? Soi-disant, ça discrimine certains jeunes parce
03:33 qu'ils se sont tout le temps stigmatisés parce qu'on va contrôler dans certaines zones des
03:38 personnes qu'on connaît, qu'on sait qu'ils risquent de basculer dans la délinquance. Parce que les
03:42 policiers savent très bien, un petit peu, dans leur zone où ils travaillent, qui sont les
03:46 récurrents. Parce que malheureusement, on voit bien qu'on interpelle une personne, on l'interpelle
03:50 cinq, six, sept, dix fois. Ils sont connus des services de police. Et nous, préemptivement, on
03:56 va les contrôler. Parce que quand on fait un contrôle d'identité, on fait une palpation de
03:59 sécurité. Quand il fait une palpation de sécurité, on va sentir si oui ou non il a une arme sur lui.
04:04 Le but, c'est de retirer cette arme, de l'interpeller et éviter qu'il y ait des exactions
04:09 et des crimes comme on peut voir. Donc il y a certains partis politiques ou certaines associations
04:13 qui critiquent l'action de la police nationale alors que nous connaissons, nous, nos territoires.
04:18 Nous savons comment on doit se faire. Il faut arrêter de penser que les policiers font ça par
04:23 hasard. Nous, on connaît très bien nos individus. On sait très bien qui ils sont. Et quand on va
04:29 contrôler, c'est pour leur dire "on est présent, faites attention". On sait, parce qu'on a aussi
04:33 de l'information, qu'il va y avoir une bande qui vont s'affronter entre, on le sait très bien,
04:40 entre quartiers. On le sait, ça. On nous communique. Donc on va accentuer des patouilles sur ces
04:45 endroits et dès qu'on va repérer les personnes qu'on connaît, on va les contrôler. Mais je vous
04:51 dis, nous, on nous accuse toujours, à chaque fois qu'il y a un problème, que c'est les policiers,
04:56 que c'est parce qu'on va faire des contrôles sur des personnes, parce que c'est toujours les mêmes
05:00 et qu'on va nous accuser de tout. Et ces jeunes vont aussi se plaindre. Ils vont se plaindre à
05:05 la justice, à l'IGPN et ça va faire des enquêtes et ça va encore nous mettre des bâtons dans les
05:10 roues quand on veut finalement faire notre métier à bien dans certaines zones, bien évidemment.
05:14 Joseph Soutvenel, on imagine aussi la détresse des habitants de ces quartiers qui, du jour au
05:20 lendemain, se retrouvent au milieu de, Axel Ronde nous le disait, de règlements de compte,
05:24 de bandes qui s'affrontent. Ça doit être terrible d'habiter au milieu de ça.
05:29 Pour ces habitants, c'est le quotidien.
05:31 C'est le quotidien, mais depuis pas longtemps, parce que jusque là,
05:34 c'était des villes qui avaient quand même plutôt bonne presse.
05:36 Mais on a le drame d'un jeune de 16 ans qui est mort, poignardé. Mais les cinq,
05:41 alors ils ont été repérés par les caméras, donc on sait qu'ils étaient sur le lieu,
05:46 c'est pour ça qu'ils ont été arrêtés. Cinq SDF, c'est-à-dire comment vivent-ils ?
05:53 Normalement, s'ils sont mineurs, considérés comme mineurs, ils ne sont pas SDF.
05:58 Mais là, on nous dit...
05:59 - Oui, mais c'est ça qui est étonnant. - Ça veut dire qu'ils refusent d'être...
06:01 - Le département... - Ça veut dire qu'ils refusent d'être
06:04 dans tout centre, dans tout accueil, etc.
06:06 - Ça veut dire qu'ils sont partis, oui, effectivement. - Mais ils ne peuvent vivre...
06:08 - Ils s'échappent des foyers générales. - Ils ne peuvent vivre que de vols,
06:11 que de délinquances. Et on voit la gravité du problème.
06:14 Alors, c'est l'enfer pour les habitants qui n'osent plus sortir,
06:18 qui, évidemment, il y a la délinquance parce qu'eux, ils veulent vivre.
06:23 Donc, ils vont voler pour vivre.
06:25 Et si je multiplie cet exemple sur l'ensemble du territoire,
06:28 il n'y a pas de solution toute faite.
06:31 Mais on voit vraiment la difficulté du problème
06:34 et qui n'est pas qu'une affaire de police,
06:36 ni même une affaire de justice.
06:37 C'est une affaire qui doit être prise globalement.
06:40 Et il faut avoir conscience que ce sera très, très difficile à régler.
06:44 Là, une des solutions, déjà, c'est d'arrêter d'en faire rentrer,
06:48 qu'on règle déjà les problèmes avec ceux qui sont là,
06:50 plutôt que de continuer à ouvrir les portes.
06:51 Naïm, un dernier mot sur ce sujet que vous connaissez très bien.
06:54 Puisqu'il concerne les mineurs.
06:56 On parle de mineurs étrangers non accompagnés.
06:59 Faut-il que ce soit réellement des mineurs aussi ?
07:01 Oui, et qu'on ait le droit de vérifier, sauf qu'on n'a pas le droit.
07:04 Sauf qu'on ne le fait pas.
07:05 Oui, parce qu'il faut demander une autorisation au juge
07:08 et que les juges, de toute façon, le refusent.
07:09 Et attendez, autre chose, c'est qu'on demande à l'individu
07:13 s'il est d'accord pour qu'on puisse vérifier s'il est mineur.
07:16 Alors qu'on sait qu'il y a évidemment un intérêt pour eux
07:18 de se faire passer pour mineur.
07:19 Ils le refusent et on ne peut rien faire.
07:20 C'est pour ça que je vous dis que c'est kafkaïen, cette histoire.
07:23 Parce qu'aujourd'hui, on accueille des jeunes dits mineurs non isolés
07:28 qui, en réalité, on ne sait pas s'ils sont mineurs.
07:30 Et qu'en plus, on n'est pas en capacité de les accompagner,
07:35 de les insérer, etc.
07:36 Et qu'en plus, on les répartit dans des zones
07:40 où ils ne sont pas en capacité, encore une fois,
07:42 de pouvoir gérer ces jeunes-là.
07:44 Donc, on marche sur la tête.
07:46 Et effectivement, aujourd'hui, les départements ne peuvent plus
07:48 pékinuièrement, parce qu'un jeune mineur non isolé,
07:51 c'est 50 000 euros quand même.
07:53 Et en 2020, je vais vous donner juste ce chiffre,
07:56 en 2020, c'était l'Institut Montaigne qui avait fait un rapport,
07:59 il y avait environ 40 000 jeunes.
08:01 Aujourd'hui, c'est plus de 70 000.