L’essayiste, chargée de mission politique de la ville, Naïma M’Faddel, s’est exprimée concernant la rixe mortelle à Limoges : «Il y a un tabou autour des mineurs isolés et quand on arrive à pourvoir vérifier l’âge, plus de 80% ne sont pas des mineurs».
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00:00 Oui, il y a un tabou autour des mineurs isolés.
00:02 On sait que quand on arrive à pouvoir vérifier l'âge,
00:08 plus de 80% ne sont pas des mineurs, mais ce sont des majeurs.
00:13 Aujourd'hui, les départements stockent des mineurs.
00:17 Ils sont répartis par département et c'est au département de s'en occuper.
00:21 Ils s'en occupent, ils sont logés, ils nourrissent,
00:22 mais ils sont dans la journée livrés, si on peut dire, à eux-mêmes
00:25 parce que déjà nous, dans le cadre de l'aide sociale à l'enfance,
00:28 on a une incapacité de s'occuper des enfants français
00:31 qui sont souvent placés dès leur petite enfance
00:34 et on n'a pas assez de moyens humains et matériels.
00:38 Les centres d'hébergement ne sont plus en capacité d'accueillir,
00:44 donc souvent, par exemple, ils sont mis dans des hôtels.
00:48 Il faut savoir qu'ils sont répartis par nationalité
00:51 parce que déjà à la base, quand ils arrivent dans notre pays,
00:53 il y a déjà des problèmes de conflits interethniques.
00:58 Donc c'est ça aussi la réalité de comment on fait,
01:00 en accueillant des jeunes comme ça,
01:04 on va pouvoir les gérer, on va pouvoir les accompagner,
01:07 on va pouvoir les insérer, etc.
01:09 D'autant plus qu'on a, je rappelle à chaque fois,
01:11 on a voté une loi contre le séparatisme,
01:13 et là on crée des mini-communautés.
01:16 Et la problématique aussi qui se pose,
01:18 c'est qu'aujourd'hui, une grosse majorité des mineurs
01:22 sont impliqués dans différents trafics.
01:25 Sur Paris, c'est plus de 55%, Bordeaux 45%.
01:28 Alors vous imaginez que quand ils arrivent dans des villes comme ça,
01:31 où il n'y a rien pour s'en occuper,
01:34 on peut imaginer aussi l'impact sur ces petites communes.
01:38 Sous-titrage Société Radio-Canada
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