• l’année dernière
Transcription
00:00 -C'est parti !
00:01 -On n'est pas des bourrins.
00:05 Dans notre école de bûcheron, on fait pas couper des arbres.
00:09 On est là pour l'intérêt du bien commun.
00:10 Je suis heureux dès le travail le matin.
00:13 Ça, ça veut tous les salaires du monde.
00:15 Après un portage comme ça,
00:16 je pense qu'il y a tout le monde qui va vouloir faire bûcheron.
00:17 -Alors, on a quoi ici ?
00:24 Pseudotsuga mesiensi.
00:27 On a le Douglas.
00:28 Maintenant, une écorce qui est épaisse.
00:30 Ça vous fait comme des gouttes d'eau qui perlent et qui descendent.
00:33 OK ?
00:34 -Notre formation, c'est responsable de chantier forestier
00:37 ou responsable de chantier de bûcheronnage manuel,
00:39 option silviculture.
00:41 Donc, il y en a des bûcherons.
00:42 Lundi, on fait des cours.
00:45 Connaissance des végétaux, donc la bio.
00:47 On a des maths.
00:49 On a de la compta de la gestion.
00:52 -Si vous le regardez rapidement,
00:53 vous pourrez confondre avec une autre essence, qui est...
00:55 -Piscéa abies.
00:56 -Piscéa abies.
00:58 -Et ensuite, mardi, mercredi, jeudi,
00:59 on est en technique forestière sur le terrain.
01:01 -Donc aujourd'hui, on a une coupe pour le propriétaire.
01:04 C'est sa forêt.
01:05 Et lui, il a besoin de bois de chauffage.
01:07 Vu qu'il y a un peu de neige aujourd'hui,
01:12 il faut faire attention que ça ne glisse pas trop.
01:14 Là, il y a des arbres déracinés en face.
01:16 Donc, déjà, gardez bien un casque sur la tête,
01:18 comme tous les jours, on va dire.
01:20 Moi, je veux voir tous les abattages.
01:22 C'est bon pour tout le monde ?
01:23 -Oui, c'est bon.
01:25 (musique)
01:28 (bruit de moteur)
01:31 (musique)
01:34 (musique)
01:37 (musique)
01:41 (musique)
01:44 -Là, c'est l'antidirectionnel.
01:46 En fait, elle me permet de faire cette charnière pour l'abattage
01:52 et surtout de donner la direction de l'abattage.
01:54 C'est là où il ne faut pas se couper.
01:56 -Dans notre école de bûcheron, on ne fait pas que couper des arbres.
02:01 -Quand on coupe un arbre, c'est une réflexion.
02:03 Ce n'est pas juste "je vais arraser la forêt", c'est super.
02:06 Non, au contraire.
02:07 -Aujourd'hui, il y a une question qui se pose,
02:08 c'est replanter quoi avec les modifications du climat ?
02:11 On va replanter des arbres ? Où est-ce qu'on va les replanter ?
02:13 -Le fonctionnement de la machine,
02:16 tu as l'essence pour faire tourner le moteur, forcément,
02:19 mais tu as l'huile pour gratter la chaîne, en fait.
02:21 Elle est dispersée dans la nature.
02:24 Donc c'est pour ça qu'on utilise une huile qui est biodégradable.
02:27 -Après, le truc écologique ultime, ça serait de tout faire à la main ?
02:30 -Oui, ben...
02:31 -Si tu veux, on va te chercher une sipe et on te regarde.
02:35 -La forêt, c'est l'avenir.
02:37 -Il faut que le mode de gestion évolue.
02:38 La surface forestière française, elle a cessé d'augmenter
02:41 depuis un siècle ou deux siècles.
02:43 Il faut qu'on sache utiliser nos forêts.
02:45 Par contre, il faut arrêter de changer de salon de jardin tous les deux mois.
02:48 À un moment, il faut réfléchir un peu au usage et durée de vie des objets.
02:52 -Au batteur !
02:54 -Hop ! -Au batteur !
03:02 -Dès qu'il y a une tronçonneuse qui démarre,
03:10 je monte le bruit directement.
03:11 -Là, là !
03:17 -Coupe !
03:18 -Juste 5 minutes !
03:21 -En fait, l'idée, c'est qu'on coupe l'arbre,
03:23 et dès que l'arbre est coupé, il faut qu'on le transforme.
03:25 On va couper les branches de plus ou moins 80 cm.
03:28 Ça fait de la matière organique pour nourrir les jeunes pousses,
03:30 les jeunes semis que t'as derrière toi,
03:33 pour permettre qu'on ait de la régénération.
03:35 Aussi, on coupe ou on taille pour permettre à d'autres arbres
03:41 qui sont en train de grandir, de pousser, de capter plus de ces deux.
03:45 Un arbre qu'on a à 30, 30, 40, on va le prélever
03:48 pour laisser la place aux nouveaux.
03:50 -C'est un cycle permanent.
03:52 C'est à nous d'intervenir avec notre petit rôle...
03:54 -Pour que cette régénération soit dans un cercle vertueux.
03:58 Moi, je sors d'un poste de directeur, de la remontée mécanique, précisément.
04:08 -Moi, j'étais auparavant commercial.
04:10 Je vendais des voitures et des motos quand j'étais responsable.
04:15 -Ça m'a donné envie de tout arrêter, de quitter le commerce
04:18 et de ne plus entendre parler de chiffre, de pression, de salaire variable, etc.
04:21 -J'aime bien être dehors. Je pourrais pas travailler dedans.
04:24 C'est pas possible pour moi. C'est pas envisageable.
04:27 On peut même faire -15, on sera dehors.
04:30 -Mon père, il va regarder et il va dire "putain, qu'est-ce que tu fais, ce con ?"
04:33 -Ici, on a une vingtaine de personnes qui sont diplômées chaque année.
04:40 Les profils sont très différents, très variés.
04:43 Ça va de 15 à une cinquantaine d'années, un peu moins.
04:47 -Les femmes, malheureusement, on en a que trop peu.
04:49 Si je suis là, c'est que j'espère que les femmes vont trouver leur place en forêt.
04:53 -Ouais, après, t'as également beaucoup de lagueuses,
04:55 grimpeurs et lagueuses, qui sont des femmes.
04:57 Et c'est pas moins physique que Bûcheron. C'est différent.
05:00 Mais le métier physique, il passe aussi par le fait d'accéder aux endroits
05:03 où on doit travailler.
05:04 C'est une randonnée, pour des gens qui sont pas à Bûcheron.
05:08 -Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige.
05:09 Avec une machine dans le dos, le casse-croûte, le bidon d'essence.
05:13 -C'est des métiers qui peuvent être faits par des hommes comme par des femmes.
05:15 Y a pas de raison que ça soit différent, en fait.
05:18 On rentre dans une formation qui est financée par la région
05:21 parce que c'est un besoin pour l'homme, en fait, tout simplement.
05:24 C'est des métiers où on peut bien gagner sa vie.
05:26 -Moi, je revendique sur ce que je disais. Non.
05:28 Non, je dirais pas non. C'est pas un nom catégorique, mais c'est...
05:32 -On est là pour l'intérêt du bien commun.
05:33 Moi, aujourd'hui, je plante un arbre, dans 150 ans, il sera encore là.
05:37 C'est peut-être mes petits-enfants qui le récolteront.
05:40 ...
05:44 -Ca va ?
05:45 ...
05:48 -C'est un peu pute, Kobini. Je vais m'abonner à la dépêche.
05:50 ...
05:52 -Ah oui, ça va, c'est le meilleur moment.
05:54 Je prends des francs aussi.
05:55 ...
05:57 -Qui c'est qui veut une bonne cranche de saucisson et du comté ?
05:59 Ha ! Ha ! Alors, hein ?
06:01 -Eh, viens-nous, moi. Je m'en suis tordu.
06:03 -C'est ça, ça, c'est la belle vie.
06:06 Ça, c'est beau.
06:07 ...
06:09 -Après un reportage comme ça,
06:10 je pense qu'il y a tout le monde qui va vouloir faire bûcheron.
06:12 -Tu penses ? -C'est sûr.
06:13 ...

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