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00:00 David Rigouleros, bonjour. Vous êtes chercheur attaché à l'Institut français d'analyse stratégique, associé aussi à l'Institut de relations internationales et stratégiques,
00:09 et également rédacteur en chef de la revue Orient stratégique, dont le prochain numéro paraît demain, si je me trompe, avec, à la une,
00:18 "Le Liban, polycrise et menaces existentielles". Merci d'être l'invité de France 24 ce soir.
00:24 Encore une session de l'ONU, je le disais, qu'est-ce qu'il faudrait dans cette résolution à voter tant et tant attendue pour que les États-Unis, finalement, ne mettent pas leur veto ?
00:33 En réalité, le problème, c'est une question de vocabulaire. Et on dit souvent que le diable est dans les détails.
00:39 Et quand il y a une résolution au Conseil de sécurité, c'est évidemment particulièrement vrai.
00:44 Les Américains ne sont pas disposés à laisser passer une résolution qui imposerait un cessez-le-feu immédiat et pérenne.
00:52 Justement, c'est ça, l'enjeu. Les Américains sont évidemment favorables à une aide humanitaire accrue au profit de la bande de Gaza et des populations civiles,
01:03 mais pas si ça doit effectivement imposer une contrainte en termes de temporalité au Azzahal, qui est engagé dans l'opération militaire.
01:12 Donc c'est pour ça que ça bloque et que le vote a été reporté à plusieurs reprises.
01:17 Mais s'il n'est pas question d'un cessez-le-feu pour les États-Unis, il faudrait évoquer dans le texte une trêve et amener quel autre critère pour que, justement, ils ne mettent pas leur veto ?
01:30 Ce serait effectivement une trêve, en tout cas une pause, destinée à favoriser l'entrée de l'aide humanitaire,
01:37 mais pas qu'il soit une contrainte en termes de calendrier pour un cessez-le-feu susceptible d'être pérennisé,
01:45 compte tenu du fait que les Israéliens considèrent que l'opération n'est pas achevée.
01:49 Donc c'est évidemment la question du veto américain qui est posée en la circonstance, puisque dans les autres cas de figure, la résolution pourrait être votée.
02:00 Le chef du Hamas, lui, était en Égypte. Il y a celui du djihad islamique qui sera dans quelques jours.
02:05 Que peut-on attendre de ces négociations parallèles, j'entends parallèles par rapport à ce qui se passe à l'ONU,
02:11 quand on sait que le Hamas exige avant toute négociation, justement, précisément, une trêve,
02:17 et que l'État hébreu, en revanche, en arrêt des bombardements israéliens, refuse ?
02:25 Que peut-on attendre de ces négociations quand on sait ces deux positions totalement antagonistes ?
02:30 Oui, les paramètres ne sont pas réunis pour qu'il y ait effectivement une trêve.
02:34 Beaucoup ont considéré qu'elle était imminente parce qu'il y avait une pression, des pressions multiples.
02:41 Justement, dans les négociations pour parvenir à cette trêve que les populations civiles, évidemment, ne peuvent que souhaiter.
02:47 Mais en réalité, les paramètres sont biaisés parce que du côté du Hamas, il y a l'idée que le cessez-le-feu doit être impréalable.
02:55 Et par ailleurs, des choses aussi contiguent, à savoir que le Hamas veut sélectionner les prisonniers
03:03 qui seraient susceptibles d'être libérés des prisons israéliennes, y compris des prisonniers ayant des crimes de sang,
03:10 condamnés pour des crimes de sang.
03:11 Et du côté israélien, le cessez-le-feu ne peut pas être impréalable.
03:17 Et en l'occurrence, ils veulent revenir aux paramètres qui avaient préexisté justement lors de la première trêve,
03:22 en l'occurrence la soumission des listes de part et d'autre, de manière journalière, pour que les choses ne souffrent aucune ambiguïté.
03:30 Donc on voit bien que les paramètres ne sont pas réunis de part et d'autre pour finaliser de manière immédiate, en tout cas, une trêve qui soit effective.
03:38 Israël qui donne à cette guerre, un des buts en tout cas de cette guerre, c'est d'éradiquer le Hamas.
03:44 Sauf que si c'est vraiment le but de cette guerre, c'est quelque chose qui peut prendre des mois, voire des années.
03:50 Oui, et là, on revient dans la question de la temporalité, puisque le conseiller du Securité nationale américain,
03:57 Jake Sullivan, de passage, lorsqu'il était venu justement d'Israël, avait dit qu'il fallait passer d'une phase de haute intensité
04:04 à une phase de basse intensité, sous-entendu qu'il n'était pas demandé à Israël de cesser les opérations militaires,
04:10 mais de modifier les modalités, puisque notamment à partir du mois de janvier,
04:15 parce qu'il y avait un problème vis-à-vis de l'opinion internationale qui se faisait au détriment justement de l'opération militaire de Tsaïr.
04:25 Donc c'est extrêmement compliqué. Il y a un arbitrage qui effectivement se joue à la fois à l'ONU et en termes d'opinion publique.
04:32 Mais du côté israélien, il y a un objectif de guerre. Et de toute façon, on le voit avec la demande d'évacuation qui est faite justement au niveau de Ranyounès.
04:41 Les Tsaïrs veulent mettre la main sur les têtes qui ont pensé l'opération du 7 octobre.
04:47 Et il n'est pas question, du point de vue israélien, de modifier ce but de guerre,
04:52 qui est effectivement la destruction de la structure politico-militaire du Hamas.
04:57 Merci beaucoup, David Rigouleros, d'avoir été l'invité de France 24 ce soir.
05:00 Je rappelle que vous êtes entre autres rédacteur en chef de la revue
05:02 Orient Stratégique.