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Avec Anas Laghrari, co-fondateur de A22, promoteur de la Super League, alors que la décision de la justice européenne ouvre la porte à l'organisation de cette compétition, contre l'UEFA et la Fifa.

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Transcription
00:00:00 On va, si vous n'avez rien compris à ce qui s'est passé aujourd'hui, tout vous expliquer.
00:00:04 Je parle évidemment là du projet de Superligue.
00:00:08 On a avec nous Anas Lagrary, qui est cofondateur d'A22, qui est la société qui défend la Superligue
00:00:14 et qui aujourd'hui a donc quelque part remporté cette décision devant la Cour européenne de justice.
00:00:22 Anas, bonsoir.
00:00:23 - Bonsoir.
00:00:24 - Alors avant qu'on donne notre avis, c'est pas trop notre habitude dans l'after,
00:00:28 mais il faut qu'on soit un peu pédagogique, Daniel, Fred et Thibault,
00:00:31 qu'on explique ce qui va se passer maintenant,
00:00:33 les enjeux, en fait, finalement, qui se retrouvent sur la table du football européen là
00:00:39 et l'ouverture que représente cette décision ce matin de la Cour européenne de justice.
00:00:44 Déjà, Anas, comment avez-vous pris cette décision ?
00:00:46 Est-ce que vous considérez que c'est une victoire totale pour la Superligue ?
00:00:50 - Oui, c'est une victoire totale qu'on a eue ce matin.
00:00:52 C'est une victoire qui a été claire.
00:00:54 C'est une victoire qui dit que le monopole est terminé.
00:00:57 C'est une victoire qui ouvre le marché à des propositions d'entreprises
00:01:03 qui ont envie de créer de nouvelles compétitions.
00:01:06 Ce n'est pas une décision pour remplacer l'UEFA, non.
00:01:09 C'est une décision pour que des entreprises européennes aient le droit de proposer des formats,
00:01:14 aient le droit de proposer un mode de distribution, et on va en parler.
00:01:18 Et c'est ce qu'a fait R22 dans la foulée.
00:01:20 Ça fait deux ans et demi qu'on prépare le jour d'aujourd'hui.
00:01:25 C'est arrivé qu'un juge du tribunal de justice de l'Union européenne
00:01:30 ait rendu leur arrêt de plus de 200 pages sur le cas de European Superligue.
00:01:37 Et le cas était un cas...
00:01:39 Enfin, la question qui était posée au tribunal est
00:01:41 est-ce que l'UEFA abuse de son monopole ou pas ?
00:01:45 Et si c'est le cas, ce que la Cour a dit,
00:01:49 comment peut-on résoudre ce conflit d'intérêts de l'UEFA ?
00:01:53 Aujourd'hui, c'est, je pense, un jour historique dans le football,
00:01:56 comme il est arrivé en 1995.
00:01:59 C'est un jour qui changera le football pour tous.
00:02:01 – Pour vous, c'est l'équivalent de l'arrêt Bosseman, ce qui se passe aujourd'hui ?
00:02:03 – Ce qui s'est passé aujourd'hui, selon même les avocats qui ont défendu Bosseman il y a 28 ans,
00:02:08 est beaucoup plus important que Bosseman.
00:02:12 – Pourquoi c'est plus important que Bosseman ?
00:02:15 – Parce que ça dit qu'on ne peut pas avoir un monopole à 100% d'une association privée
00:02:23 qui en Suisse, en dehors de l'Union Européenne, qui régule le jeu,
00:02:26 qui commercialise en monopole et qui en plus a le pouvoir judiciaire.
00:02:32 Aujourd'hui, le pouvoir judiciaire de l'UEFA, le TAS, est aussi tombé dans un cas parallèle.
00:02:39 – La façon dont j'ai lu la décision ce matin, qui était évidemment très attendue,
00:02:43 et la façon dont ça a réagi derrière, montrait que tout le monde était sur le qui-vive,
00:02:47 aussi bien vous que j'imagine, puisque vous portez le projet depuis deux ans.
00:02:50 On se rappelle que vous étiez venu dans l'after, que ce soir-là,
00:02:54 les gens qui ont écouté n'ont pas trouvé que le projet était vraiment clair.
00:02:57 Nous, on parle de cette décision et elle est également importante pour l'after
00:03:00 parce que je crois qu'on a été les premiers à parler de ça.
00:03:02 On a vu à quel point d'autres médias en France ont été extrêmement réticents
00:03:06 à ne serait-ce qu'évoquer le sujet.
00:03:09 On sait, on va en parler dans un instant, que la plupart des gouvernements en Europe sont contre,
00:03:15 des ligues également, les clubs annoncent tous, pour l'instant,
00:03:18 en tout cas très majoritairement, qu'ils sont contre.
00:03:21 La façon dont je l'ai lu ce matin, moi, c'est "une révolution est possible,
00:03:27 mais avec qui peuvent-être les acteurs de cette révolution ?"
00:03:30 Ça, c'est encore un grand mystère, parce que tout le monde attendait évidemment le format.
00:03:35 2021, ça fait peur à tout le monde.
00:03:38 La ligue fermée, ça avait été quelque chose de...
00:03:41 Je ne sais pas, c'est une sorte de diable en personne.
00:03:44 Et je crois qu'on était tous à peu près contre ici, ne serait-ce que l'idée.
00:03:48 Vous avez travaillé sur les deux dernières années pour arriver aujourd'hui avec un projet
00:03:53 qui, à mon avis, a laissé bouche bée énormément de gens,
00:03:56 notamment sur l'aspect de gratuité, ça aussi il va falloir l'évoquer dans un instant.
00:03:59 Ok, très bien, le projet, sur le papier, c'est beaucoup plus séduisant qu'il y a deux ans.
00:04:04 C'est même presque étonnamment séduisant.
00:04:07 On le lit, on se dit "mais comment on peut être contre ?"
00:04:09 - Est-ce qu'il peut y avoir un loup ?
00:04:10 - Ça continue, exactement, parce que la plupart des gens se disent
00:04:13 "c'est presque trop beau".
00:04:15 Il y a ceux qui ne veulent même pas le lire et qui disent "on est contre parce que ça fait peur,
00:04:19 c'est toujours le diable".
00:04:20 Il y a ceux qui disent "où est-ce qu'il y a un loup ?"
00:04:22 Mais avance là, vraiment !
00:04:23 La question c'est "mais qui va vous suivre ?"
00:04:25 Parce que que Florentino Pérez et que le Barça soient dans le coup, ok.
00:04:28 On pensait que l'Atletico, oui, l'Atletico a dit non.
00:04:31 - Naples a dit oui a priori.
00:04:32 - Donc les acteurs, les acteurs de cette révolution, en gros,
00:04:35 vos bataillons derrière, on a l'impression que vous vous êtes retournés.
00:04:39 Je me fais penser à la scène de Coluche dans 2h45 en Jésus-Christ,
00:04:42 quand il arrive devant César et il dit "ouah on est tous ensemble, ouais ouais".
00:04:46 Et puis il se retourne et tout le monde est parti.
00:04:48 Donc, Benyamin Gérard.
00:04:51 Et là maintenant, il y a qui derrière vous ?
00:04:55 - Il va y avoir tout le monde.
00:04:56 - Il va y avoir tout le monde.
00:04:57 Ce soir vous nous dites, là à Madrid, chez Rossellito, il va y avoir tout le monde.
00:05:01 Donc c'est un bluff de tout le monde.
00:05:03 Tout le monde a peur de dire qu'ils sont d'accord avec vous.
00:05:07 - Alors, Anas, c'est pas tout le monde qui ment,
00:05:09 c'est juste que les gens sont encore, vivent encore en 2021.
00:05:12 Il y en a qui n'ont pas encore lu la proposition, d'autres qui l'ont lu.
00:05:15 Vous avez d'énormes pressions qui se passent en Europe maintenant,
00:05:18 par le monopole qui refuse, par le monopole qui refuse en réalité d'accepter ce qui est arrivé.
00:05:25 C'est un peu normal, ils ont pris un gros coup sur la tête.
00:05:27 Enfin, si vous allez chez France Télécom le jour où WhatsApp a été créé,
00:05:30 ben ils n'ont pas aimé, ils ont dit que c'est pas vrai, ça va pas exister, WhatsApp.
00:05:34 Donc ils sont en train de réaliser qu'en réalité, la Cour de Justice a dit
00:05:38 "Mais attendez, tout le monde, Daniel, toi et Fred, vous pouvez aller ensemble et proposer une compétition.
00:05:44 Et vous avez le droit de le faire si vous respectez certaines règles."
00:05:47 C'est ce qu'a dit le tribunal ce matin.
00:05:49 - Nous, avec Fredo, on va parler de compétition de jambon, pas vraiment de grand chose.
00:05:51 D'ailleurs, ce sera l'un des points importants de l'after-soir.
00:05:55 - Alors, concrètement, avant de parler de qui a pris position pour, contre,
00:06:01 il y a eu des annonces faites importantes aujourd'hui sur la suite.
00:06:05 Il faut qu'on en parle de ça, parce qu'il faut du concret, en fait, pour qu'on comprenne bien ce qui peut se passer.
00:06:09 - Il manque quand même un gros truc qu'on ne sait pas encore, c'est qui finance.
00:06:12 On parle de 5 milliards, mais tout est séduisant, avec juste ce bémol.
00:06:17 - Permettez-moi de faire les choses et de t'adresser.
00:06:19 - Il faut qu'on soit dans l'ordre.
00:06:20 - T'as raison Thibault, c'est le chef.
00:06:22 - Écoute le chef.
00:06:23 - Je croyais que vous avez cette excuse.
00:06:24 - Faisons les choses dans l'ordre.
00:06:25 Anas, comment va se passer la Super Ligue ? Quelle va être la formule que vous proposez ?
00:06:30 - Alors déjà, on a proposé un format et surtout, on a dit quelque chose qui est assez disruptif.
00:06:36 C'est qu'on voulait que le football soit gratuit.
00:06:40 Pas pendant 3 mois, pas pendant un an, pour toujours.
00:06:42 Et on présente un modèle pour le défendre, qui est financé. Je vous le raconterai.
00:06:46 - Donc ça, concrètement, ça veut dire quoi ?
00:06:49 On va dire les chaînes gratuites pour nous, dans notre tête, c'est TF1, France 2, c'est ça les chaînes gratuites.
00:06:53 - Mais oui, mais c'est comme tu regardais le foot il y a 25 ans.
00:06:56 - Oui, sur TF1, quand on regardait la Ligue des Champions, sur TF1 avec Roger Zabel.
00:06:59 Donc ça veut dire que demain, vous, votre organisation, vous dites, ça y est, on a réussi à rassembler nos 20 clubs.
00:07:05 Vous visez 64 total.
00:07:07 - C'est à la fois une compétition et à la fois un média.
00:07:09 - Voilà. Mais ça, Thibaut, ça, il faut l'expliquer parce qu'on se dit, mais c'est quoi gratuit ?
00:07:14 - C'est à mon avis l'originalité de ce projet-là. C'est ce qui le rend à mon sens intéressant intellectuellement.
00:07:19 Et là, pour le coup, tu as utilisé le terme disruptif.
00:07:22 Oui, un peu révolutionnaire, à contre-courant, je dirais hétérodoxe peut-être, pour être un peu emmerdé de monde.
00:07:28 Mais ce qui est intéressant, c'est que c'est effectivement du contenu et du contenant.
00:07:33 Alors, c'est la première fois qu'on a dans ce projet-là, à mon avis, ce qui est un...
00:07:37 On parlera tout à l'heure des points faibles. Le gros point fort, à mon avis, il est là.
00:07:40 Et c'est ça, la nouveauté, c'est que c'est un système, tu vas l'expliquer, type Spotify ouvert ou type Netflix ouvert,
00:07:47 avec différents degrés d'abonnement.
00:07:49 - Totalement. C'est quelque chose qui, il y a 10 ans, était impossible parce qu'il n'y avait pas la technologie pour.
00:07:53 Parce que si on voulait mettre un match de football pour que 500 millions de personnes le regardent dans le monde,
00:07:57 internet ne passait pas. Ce n'était pas possible.
00:07:59 Donc, on était obligé de passer par des satellites et on finançait ça en faisant payer les consommateurs de l'argent
00:08:06 pour pouvoir financer tout ça, donner de l'argent au club.
00:08:08 - L'abonnement, quoi, ce qu'on appelle l'abonnement.
00:08:10 - L'abonnement. Alors, il y a 25 ans, quand j'étais petit à la télévision, je regardais le foot gratuit.
00:08:16 Je regardais le championnat... Moi, je suis du Maroc. J'ai grandi au Maroc.
00:08:19 Je regardais le championnat espagnol le samedi soir et le championnat italien le dimanche après-midi.
00:08:24 Je n'avais pas le choix. Il n'y avait que deux chaînes de télévision.
00:08:27 Je regardais ou le foot ou le foot, en réalité.
00:08:30 Aujourd'hui, les jeunes d'aujourd'hui ont le choix et ont un énorme choix face à un match de football.
00:08:37 Et en plus, voir un match de football aujourd'hui est inaccessible pour plein de familles.
00:08:42 Ils ne peuvent pas voir le match parce qu'il est derrière ce qu'on appelle en anglais un "paywall".
00:08:46 Il faut qu'ils payent pour pouvoir... - Et parce que c'est trop cher.
00:08:49 - D'où l'IPTV, d'où l'extrême... - Alors, nous, l'IPTV, c'est très bien de vous en parler.
00:08:52 - C'est l'économique de la première ligue des années 90.
00:08:54 Au moment où Sky fait ses sessions, un peu comme la fait la Super League maintenant, au moment où Sky fait ses sessions...
00:08:59 - Tout le monde le sait, tout ça. Maintenant, comment est-ce que vous faites pour que ce soit gratuit ?
00:09:02 Comment le pognon rentre ? - Oui, j'en arrive.
00:09:05 Et potentiellement, on peut avoir beaucoup plus de pognon qui rentre qu'aujourd'hui.
00:09:08 Mais laissez-moi continuer. Donc, IPTV, tu en as parlé.
00:09:10 IPTV, c'est une boîte, un boîtier pirate. Beaucoup de gens regardent le foot en utilisant l'IPTV.
00:09:14 On met de l'argent fou pour essayer de bloquer l'IPTV. Vous savez ce qui se passe ?
00:09:18 On trouve un moyen de détourner ça et les gens continuent à regarder le football dans IPTV.
00:09:23 - Qui d'ailleurs passe par Internet, IPTV. - Qui d'ailleurs passe par Internet.
00:09:26 Et puis, il y a des continents qui regardent le football sur IPTV.
00:09:30 Donc, imaginez Unify, qui est l'application, où vous pourrez voir tous les matchs de foot gratuitement.
00:09:38 Combien de personnes, vous pensez, vont vouloir regarder un match de foot si c'est gratuit,
00:09:43 en mettant leur adresse e-mail et en se connectant à une application ?
00:09:46 On peut jouer à ce jeu. Des centaines de millions de personnes.
00:09:50 Aujourd'hui, vous avez des applications américaines, principalement,
00:09:53 il n'y en a qu'une seule européenne qui est Spotify, qui sont gratuites et qui génèrent,
00:09:58 Instagram, 110 milliards d'euros. C'est juste des sommes extraordinaires.
00:10:04 Google nous a donné un e-mail gratuitement. On envoyait avant des lettres à la poste.
00:10:08 Google nous a donné un e-mail. Google, c'est 300 milliards d'euros.
00:10:12 Meta, qui est le propriétaire d'Instagram, ou Google, sont parmi les 10 entreprises les plus grandes au monde.
00:10:18 Ça, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en fait, il n'y a pas besoin de payer un abonnement pour générer de l'oseille.
00:10:22 Non, parce qu'elle génère de l'oseille.
00:10:23 Ces gens-là sont gratos.
00:10:24 C'est-à-dire, c'est le nombre de gens potentiellement qui peuvent voir un match qui génèrent cet argent.
00:10:29 Exactement. C'est ces gens-là qui le génèrent, parce qu'en réalité, Google fait 300 milliards, 100% de publicité.
00:10:35 Et puis, Netflix, qui est des payants.
00:10:37 C'est-à-dire, ce n'est pas ce que les gens payent, c'est ce qu'ils sont.
00:10:41 C'est le fait qu'ils sont nombreux qui génèrent cet argent.
00:10:43 C'est aussi les traces qu'ils laissent sur la toile qui leur permet de cibler la publicité, qui posent d'autres types de problèmes.
00:10:49 Mais aujourd'hui, exactement, qui posent d'autres types de problèmes.
00:10:51 Quand c'est gratuit, c'est toi le pigeon, c'est toi le produit.
00:10:55 Mais aujourd'hui, Instagram a donné le choix aux utilisateurs en Europe notamment de payer 13 euros par mois et d'enlever la publicité.
00:11:00 C'est aussi quelque chose qu'on va faire. On va donner le choix à l'utilisateur.
00:11:03 Mais ce qu'on ne veut pas faire, c'est exclure des familles.
00:11:05 Ah, le gars qui vaut moins de pub, il paye un abonnement.
00:11:07 Oui, Instagram, ça se fait depuis quelques mois.
00:11:09 Je crois qu'il y a un projet aussi où tu peux avoir plus de ralentis, plus de caméras.
00:11:13 Tu montes un peu ton expérience.
00:11:15 Alors on le fera chez nous.
00:11:17 C'est-à-dire que si vous avez envie de mettre juste la caméra derrière les cages au stade et de choisir votre caméra où vous êtes assis au stade, vous pourrez le faire.
00:11:24 Et si vous avez envie de devenir commentateur de votre équipe préférée et d'avoir des followers comme dans Twitch, on pourra le permettre.
00:11:32 On va offrir énormément de possibilités qui vont réellement connecter une communauté.
00:11:37 Ça c'est révolutionnaire dans la façon de vivre le football.
00:11:39 Ça correspond à tel qu'il est consommé maintenant.
00:11:43 Non, parce qu'aujourd'hui...
00:11:45 Vous mettez tout ensemble, ce giste.
00:11:46 Oui, mais aujourd'hui, on le consomme et on souffre pour le consommer.
00:11:49 On rentre à la maison, c'est dans quel paquet ?
00:11:51 Je parle plutôt des streamers, etc. où la majorité du football maintenant est consommé hors retransmission.
00:11:55 Alors imaginez que vous mettez tout le monde au même endroit. Il n'y a qu'une seule manière de le mettre.
00:11:59 Mettre les meilleurs matchs et les faire gratuitement.
00:12:01 Tout le monde viendra chez vous.
00:12:03 Ça a toujours été ma position. J'ai toujours défendu ici qu'il fallait faire un truc comme ça.
00:12:07 Je ne sais pas vous faire la pub parce que j'ai des réserves sur ce projet-là.
00:12:09 Mais sur ce plan-là, c'est effectivement, à mon avis, la première fois qu'on a un projet qui présente ça.
00:12:14 On enregistre ces informations. On prend des coups dans la tronche.
00:12:18 Pour être vrai qu'il y a un truc qui est gratuit.
00:12:22 Limite j'ai envie qu'on me les répète trois fois les choses, pour être bien sûr de capter.
00:12:27 Maintenant, on va parler de la formule. On fait une petite pause, on revient dans quelques instants.
00:12:30 On va parler de la formule. Comment ça va se passer ?
00:12:33 Longoria ce matin a parlé d'une ligue fermée. On sait que c'est une erreur de dire "ligue fermée".
00:12:36 Il faut expliquer au plus grand nombre la formule de la Super League. Ce sera dans quelques instants.
00:12:41 Et qui dit pause, Fred dit croquetas.
00:12:43 Petite anecdote, lors du match bêtise Gérôme de tout à l'heure, il y a eu une banderole déployée.
00:12:49 Tout le monde prend position ici en Espagne.
00:12:51 En gros, en fait, ils sont tous, à part le Real et le Barça, ils sont tous contre la Super League.
00:12:56 Au début du match, les joueurs et les arbitres, ce qui est un peu étonnant quand même,
00:13:00 les joueurs de deux équipes plus les arbitres.
00:13:02 Après les arbitres, ils obéissent à Thébas peut-être.
00:13:04 Non, non, à la FED. Les arbitres, c'est la FED. Mais bon, c'est pareil.
00:13:08 Ils se sont tous mis devant un panneau.
00:13:10 En fait, c'est un peu le slogan qu'on entend depuis ce matin qui est "Ganatelo nel campo".
00:13:15 Ça veut dire "Gagne ta place pour l'Europe" en gros, sur le terrain.
00:13:22 Toujours avec ce fantasme que la Super League, c'est un truc fermé, où vont que les riches.
00:13:25 Alors, on va en parler. Avec Anas Lagrairie, toujours avec nous, cofondateur d'A22,
00:13:29 donc la société qui porte le projet Super League depuis plusieurs années maintenant.
00:13:34 Juste pour finir sur cet aspect gratuité, il y a beaucoup de questions.
00:13:37 On nous demande, oui, mais est-ce que ça va être la porte ouverte à la pub partout, tout le temps,
00:13:41 même pendant les matchs, comme ça se fait par exemple en NBA ?
00:13:43 En Amérique du Sud, par exemple, le commentateur dit "ce coufran vous est offert par Pepsi"
00:13:47 avant que le mec tire le coufran. Nous, on n'est pas trop habitués à ce genre de choses-là.
00:13:50 Non, non, ça ne va pas être ça. Il faut bien sûr préserver le football.
00:13:53 Ça peut être, par contre, un banner en bas de votre écran, si vous regardez sur la télévision,
00:13:58 où il y a des publicités qui passent pendant que vous voyez votre match.
00:14:00 Il y a tellement de pays où c'est déjà le cas.
00:14:01 En Italie, je crois que c'est le cas.
00:14:03 En Italie, il y a, dans certaines chaînes, oui.
00:14:04 Est-ce que le format des matchs va changer ? Parce que je sais qu'il y a beaucoup de débats sur
00:14:08 les jeunes peuvent perdurer 90 minutes, ça fait peur.
00:14:10 Est-ce que vous pensez à faire des cartons ?
00:14:11 Mais non, mais non. Tout le monde essaie de confondre en disant "on va changer le foot, on va le tuer, on va faire des transports".
00:14:16 Je pense qu'il a dit lui-même que les gamins ne pouvaient pas tenir 90 minutes devant un match. Il l'a dit en 2021.
00:14:20 Oui, mais par contre, si on leur offre le football sur une app, où quand ils ne tiennent pas, ils font autre chose,
00:14:25 mais ils ont le résultat, qu'ils leur disent "attends, reviens voir le match", ça va être différent.
00:14:29 Aujourd'hui, on les met devant une télévision et puis ils doivent regarder la télévision pendant 90 minutes.
00:14:33 Mais s'ils ont, en plus de leur télévision, une app qui est connectée, qui leur permet de parler avec leurs copains
00:14:38 en regardant le match, un copain qui est dans une autre maison...
00:14:41 C'est pas de la science-fiction.
00:14:42 Mais non, mais c'est pas de la science-fiction.
00:14:43 C'est pas possible, ton cerveau, il brille en fait.
00:14:45 C'est comme si en 1995, je te dis "on va avoir une vidéoconférence sur un téléphone".
00:14:49 Moi j'essaie de faire rien, c'est parce que les jeunes, ils arrivent à le faire.
00:14:53 Mais les vieux, ils ont l'habitude aussi.
00:14:55 Là, on parle de micro-détails. Quand je regarde un match, il m'arrive d'envoyer 10 messages
00:15:02 avec des potes qui regardent le match en même temps et on se fait des commentaires sur le match en même temps.
00:15:06 Et sur Twitter. Maintenant, il n'y a pas un match où on regarde sans faire des commentaires sur Twitter.
00:15:09 Là, on n'est pas en train de parler d'un truc révolutionnaire.
00:15:11 Alors maintenant la formule.
00:15:12 Non mais regarder plusieurs matchs en même temps sur les réseaux, en même temps sur Twitter, ça existe.
00:15:18 Mais bien sûr que c'est exigeant.
00:15:19 Je ne dis pas simplement que les vieux regardent à l'ancienne.
00:15:21 On s'est dû d'accord avant. Pédagogie d'abord, avis ensuite.
00:15:23 C'est pas ça qui me...
00:15:24 Il me lance aussi, il me lance Daniel.
00:15:26 T'as pas trop envie de répondre.
00:15:27 Tiens, mange un petit, votre viande qui vient d'arriver.
00:15:28 Il est incroyable, ça envoie les brochettes.
00:15:30 Non mais l'émission dans un resto, on avait déjà fait une émission dans un resto,
00:15:34 mais pas avec la bouffe qui arrivait pendant l'émission.
00:15:36 Ça c'est très simple.
00:15:39 Attention, le coufran vous est offert par Pepsi, mais ici la viande est offerte par Rossellito.
00:15:45 Pendant que tu fais une phrase, t'as un truc qui arrive, c'est...
00:15:48 Revenons à nos moutons.
00:15:50 La formule, Anas, quelle va être cette formule ?
00:15:53 Nous on connaît tous donc les formules de format Coupe d'Europe, là on les maîtrise bien parce qu'on les vit et tout.
00:15:58 Là, qu'est-ce que vous avez annoncé aujourd'hui ? Est-ce que vous pouvez le répéter ce soir ?
00:16:03 Oui bien sûr.
00:16:04 Alors déjà il y a une vidéo qui est résumée en deux minutes trente et tout le monde peut le voir.
00:16:07 Il y a un format masculin et un format féminin qui sont ouverts.
00:16:11 Je pense qu'en deux minutes trente tout le monde le comprend.
00:16:13 Contrairement au nouveau format suisse, et on peut essayer de parler pendant une heure et demie,
00:16:17 je ne pense pas qu'on puisse l'expliquer.
00:16:19 Je vais essayer de l'expliquer, le format qu'on propose aujourd'hui, c'est un format en trois divisions.
00:16:23 Une première division de 16 équipes, une deuxième division de 16 équipes, une troisième division de 32 équipes.
00:16:28 Dans la première division et la deuxième division, c'est des groupes de huit, donc deux et deux.
00:16:32 Dans la troisième division, vous avez quatre groupes de huit.
00:16:36 Dans un même groupe, on va jouer des matchs aller-retour, contrairement à ce qui va se faire dans le prochain format UEFA,
00:16:41 où il n'y a plus de matchs aller-retour.
00:16:43 On va jouer contre toutes les équipes d'un même groupe, contrairement à ce qui va se faire dans le nouveau format suisse,
00:16:48 où on va être 36 dans un même groupe, mais on ne va pas jouer tout le monde.
00:16:51 Ça fait 14 matchs de saison régulière.
00:16:56 Les quatre premiers de la première division, les quatre premiers de la deuxième division dans chaque groupe,
00:17:03 joueront des quarts de finale en matchs aller-retour.
00:17:06 Demi-finale, matchs aller-retour à l'ancienne, comme du vrai foot.
00:17:10 Et puis une finale dans un endroit neutre.
00:17:13 Avec un système de montée et descente, j'imagine, entre les divisions.
00:17:17 La première division s'appelle la Star League, la deuxième division s'appelle la Gold League,
00:17:22 et la troisième division s'appelle la Blue League.
00:17:24 Les deux derniers des deux groupes de Star League seront relégués automatiquement en Gold League.
00:17:30 Les deux finalistes de la Gold League iront en Star League.
00:17:34 Ça fait des demi-finales de folie, parce que celui qui gagne la demi-finale va en première division.
00:17:40 Et ça fait une file intéressante parce qu'on gagne un trophée.
00:17:43 Et puis c'est la même chose dans la Blue League.
00:17:45 Les deux finalistes, ça fait des demi-finales aussi de folie, vont passer.
00:17:49 Donc là on parle de 64 équipes.
00:17:51 Maintenant, comment on est connecté aux championnats nationaux ?
00:17:58 On joue dans les mêmes dates que la Champions League,
00:18:02 donc on ne change rien du tout au calendrier européen.
00:18:04 On joue les mardis et mercredis, on ne joue pas le week-end.
00:18:08 Et puis vous avez 20 équipes qui arrivent de tous les championnats nationaux européens
00:18:13 et 20 équipes de la Blue League qui reviennent dans les championnats nationaux.
00:18:17 Tous les ans ?
00:18:18 Tous les ans.
00:18:19 Ça, je n'ai pas compris.
00:18:20 C'est les qualifications en fait. Il y en a 20 qui montent et 20 qui descendent.
00:18:23 C'est-à-dire qu'il y a 20 équipes, en fonction de leur performance,
00:18:26 dans les ligues nationales qui vont se qualifier.
00:18:28 Il est là le système ouvert.
00:18:30 Il est là le système ouvert.
00:18:31 Si quelqu'un performe bien au niveau national, il aura le droit de monter et de jouer en Europe.
00:18:36 On peut imaginer, pour être tout à fait concret,
00:18:37 je ne sais pas, peut-être que je prends le championnat de France.
00:18:39 Imaginons que les 4 premières équipes sont déjà parmi les 64.
00:18:42 Le 5e va aller dans la ligue bleue.
00:18:44 On peut dire tiens le 5e, pam, il ira l'année prochaine.
00:18:46 Exactement.
00:18:47 Donc c'est finalement un peu le même système qu'aujourd'hui, peu ou prou.
00:18:49 Exactement.
00:18:50 Donc ce n'est pas une ligue fermée.
00:18:52 C'est vrai que c'est important qu'il faut…
00:18:54 Alors je vais faire l'avocat du diable.
00:18:55 Une fois que tu es rentré, une fois que tu montes, pour rééquilibrer quand même,
00:18:59 elle est semi-fermée.
00:19:01 C'est-à-dire qu'elle est fermée une fois sur les 3 divisions.
00:19:03 Quand tu es en première division, pour te faire sortir, il faut vraiment que tu sois mauvais plusieurs saisons dessus.
00:19:07 Mais qu'est-ce que tu réponds à Rabel Sebas ?
00:19:09 Ça permet de sécuriser les très gros, ceux qui sont à Goldoline.
00:19:12 Donc on imagine Réal, City, les gros.
00:19:15 Et ceux qui sont moins sécurisés, c'est sur la dernière,
00:19:17 où là la partie méritocratique est sur la dernière.
00:19:19 Ce qui a permis de ménager à la fois le côté sécurité de l'investissement pour les gros clubs,
00:19:23 qui ont quand même fortes chances d'être dans les 3,
00:19:25 et en même temps d'ouvrir aux clubs moyens qui vont permettre de monter…
00:19:28 Pour construire une histoire européenne.
00:19:30 Je dis ça pour expliquer.
00:19:31 Alors qu'est-ce que tu réponds à Birthe Basse qui dit que ça va ruiner…
00:19:34 Alors il n'y a né qu'une étude soit-disant…
00:19:36 Une étude payée par Birthe Basse il y a 2 ans, sur le format 2021.
00:19:41 Qui dit qu'en fait ça va ruiner les équipes de championnat qui ne sont pas dans la Super League.
00:19:47 Ils perdent 55% de la valeur.
00:19:49 Tout ça c'est de la manipulation.
00:19:51 C'est très facile d'avoir un rapport de quelqu'un qu'on paye et qui est biaisé.
00:19:54 C'est Deloitte quand même, c'est pas n'importe qui.
00:19:56 C'est KPMG.
00:19:57 C'est du haut niveau.
00:19:58 Non, en fait c'est une société de consulting qui a un accord avec KPMG.
00:20:01 C'est même pas KPMG qui signe le rapport.
00:20:03 Mais ça parle d'une ligue en 2021.
00:20:06 Il y a énormément de confusion en ce moment dans les médias.
00:20:09 L'UEFA, T-Bass et toutes les personnes qui ont un peu peur de perdre leur monopole
00:20:13 face à ce truc gratuit qui arrive et qui va être un peu pas sous notre contrôle
00:20:18 sont en train de raconter des choses de 2021.
00:20:20 Ils essayent de confondre l'opinion publique.
00:20:22 C'est-à-dire que cette étude-là, avec le nouveau format,
00:20:24 cette perte de 55% de valeur pour les clubs n'existe pas.
00:20:27 Vous pouvez garantir, vous à la Super League,
00:20:30 que les clubs qui participent à la Super League ne vont pas perdre de valeur.
00:20:33 Très bien.
00:20:34 Si Canal+ ou BIN n'a plus besoin de payer pour avoir le foot européen,
00:20:41 ils ont plus de budget pour le championnat national.
00:20:44 Donc ça aidera le championnat national.
00:20:47 Et en plus, si n'importe quel club...
00:20:49 S'ils mettent de l'argent dedans, parce que rien ne va les pousser à mettre de l'argent dedans.
00:20:52 Peut-être qu'ils finiront par aller dans un modèle qui est différent comme le nôtre,
00:20:58 parce que je pense qu'il est réellement meilleur et que ça générera...
00:21:00 Sauf que ça va être un enjeu sur les négociations par exemple des droits de la télé.
00:21:03 C'est-à-dire que si tu as une grosse compétition comme ça,
00:21:05 quelqu'un comme Canal+ qui va mettre 2 milliards sur une compétition comme ça,
00:21:08 c'est un hasard.
00:21:09 Il n'a plus besoin de mettre de l'argent.
00:21:11 C'est la publicité qu'il finance.
00:21:13 On peut en parler du financement.
00:21:15 Je ne sais pas si c'est le bon mot.
00:21:17 Si vous avez un abonnement chez Canal+, vous aurez un petit carré "Unify l'application",
00:21:22 vous rentrerez et vous verrez votre match.
00:21:24 Ça veut dire que vous emmenez avec vous les diffuseurs classiques,
00:21:27 vous ne vivez pas en parallèle.
00:21:28 Parce que ça pourrait aussi révolutionner tout le paysage audiovisuel.
00:21:31 Vous prenez l'exemple d'Instagram.
00:21:34 Parce que les diffuseurs, ils vivent aussi avec les abonnements.
00:21:37 Mais ils continueront à vivre.
00:21:39 Parce qu'aujourd'hui, Netflix, on peut y aller directement sur notre téléviseur Samsung.
00:21:42 On peut directement y aller sur notre téléviseur d'une marque différente.
00:21:45 Et on peut y aller à travers de Apple TV ou de Canal+.
00:21:48 Ce sera la même chose.
00:21:49 On a envie de diffuser ça au maximum pour que ça arrive chez tout le monde.
00:21:52 Alors maintenant, Canal+ sera content de ne pas avoir à prendre un risque
00:21:56 et de risquer de perdre de l'argent.
00:21:58 Comme beaucoup de gens ont perdu de l'argent dans le football ces dernières années.
00:22:01 Il y en a qui n'ont même pas payé.
00:22:03 Et puis ils seront contents.
00:22:04 - Ils sont espagnols. - Mais où est-ce qu'ils gagnent de l'argent, Canal?
00:22:07 - Alors, s'il y a une option sans publicité qui est payante, qui passe par chez eux,
00:22:13 c'est des distributeurs. Ils ont une commission. Ils sont contents. Ils ne prennent pas de risque.
00:22:16 - Dans un instant, on continue le débat en parlant cette fois financement.
00:22:18 Effectivement, parce qu'il faut voir maintenant quel est l'intérêt des clubs.
00:22:21 Florentino Perez, c'est un chef d'entreprise à succès.
00:22:24 C'est quand même pas la moitié d'un idiot.
00:22:25 Donc si lui veut y aller, c'est sans doute qu'il voit son intérêt financier, mon petit Fredo.
00:22:28 On va en parler parce que je sais que tu as échangé avec lui aujourd'hui.
00:22:33 Et puis, évidemment, le 32/16 sera ouvert pour débattre.
00:22:37 On dira ensuite, nous, clairement, ce qu'on pense de tout ça.
00:22:40 On est à Madrid jusqu'à minuit.
00:22:42 On est venu, je le rappelle, à Madrid pour parler foot espagnol.
00:22:44 Et aussi parce que le centre névralgique de la Super League, je le rappelle, il est ici.
00:22:47 - Alors, Anas Lagrère est toujours avec nous, cofondateur d'A22,
00:22:51 donc la société qui défend la Super League.
00:22:53 Parlons maintenant Pognon.
00:22:55 Prenons un gros club européen qui est en place tous les ans en Ligue des Champions,
00:23:00 qui parfois se fait éliminer, parfois va un peu loin,
00:23:02 et qui donc a un revenu important, parce que revenu Droite-Télé, revenu Partenariat.
00:23:07 Quel est son intérêt à venir à la Super League ?
00:23:09 Est-ce qu'il va forcément gagner plus ?
00:23:11 - Alors déjà, pour prendre le risque d'aller sur une plateforme
00:23:13 qui est distribuée gratuitement à tous les fans,
00:23:16 c'est logique de se poser la question
00:23:18 « Est-ce qu'il y a un risque que je ne gagne pas d'argent pendant les prochaines années
00:23:21 et que je ne puisse pas payer mes joueurs ? »
00:23:22 Pour répondre à cette question, on a un minimum garanti pour les clubs
00:23:26 qui garantit les mêmes revenus que ce que donnent aujourd'hui les compétitions européennes.
00:23:30 Et donc ce, pendant trois ans.
00:23:32 On parle à peu près de 15 milliards d'euros.
00:23:33 - Vous ne leur promettez pas plus, vous leur promettez au moins autant ?
00:23:35 - Non, c'est un minimum, c'est une garantie.
00:23:37 S'il y a plus d'argent, l'argent sera réparti entre eux et les investisseurs,
00:23:41 ce qui est un peu logique, parce qu'il y a un investisseur qui prend un risque,
00:23:44 ils y croient, ils croient au potentiel de la plateforme,
00:23:47 et ils pensent que ça peut générer beaucoup plus que ce que génère aujourd'hui le marché.
00:23:52 On peut en parler, c'est des chiffres qui sont très très faciles à comprendre.
00:23:56 Aujourd'hui, les 4,4 milliards que promet l'UEFA viennent en réalité à 70% de cinq pays.
00:24:03 Parce que c'est là où les gens payent le plus pour la télé.
00:24:05 Les Américains ne payent pas encore beaucoup.
00:24:07 La Chine, je crois que c'est 5 millions d'euros.
00:24:09 L'Indonésie, c'est 15 millions d'euros.
00:24:11 C'est ridicule ce qui vient de ces pays-là.
00:24:13 Il y a des pays où ça ne se vend pas, il n'y a que de la piraterie.
00:24:15 Et donc quand ils font les chiffres et qu'ils regardent les audiences qu'il y a,
00:24:19 ils comprennent immédiatement que ça va générer, en changeant complètement de modèle,
00:24:23 beaucoup plus d'argent en finançant ça avec la publicité.
00:24:26 Notamment avec les pays émergents.
00:24:28 Notamment avec les pays émergents.
00:24:29 Ce sont des pays qui regardent beaucoup le football.
00:24:31 D'ailleurs, c'est un angle très intéressant sur la solidarité et on peut en parler.
00:24:35 On pourra savoir qui regarde le foot.
00:24:37 Et dans les pays où on regarde plus de foot et donc qu'on génère plus de revenus de publicité,
00:24:41 il devrait y avoir un pourcentage qui reste dans ce pays.
00:24:44 Si en Angola, on regarde beaucoup de football et que la plateforme monétise depuis l'Angola,
00:24:50 ce serait juste de voir un pourcentage de cet argent qui reste en Angola à développer le football de l'Angola.
00:24:56 On pourra en reparler.
00:24:57 - Tu parlais tout à l'heure de garantie.
00:24:59 Qui garantit les trois premières années ?
00:25:01 - C'est des fonds américains et des fonds européens.
00:25:03 - Des fonds d'investissement ?
00:25:05 - Oui, c'est des fonds d'investissement qui connaissent bien le monde de la technologie.
00:25:07 - Du capital risque ?
00:25:08 - Oui, c'est du capital risque.
00:25:10 C'est quelqu'un qui va...
00:25:11 - Qu'est-ce qu'ils ont à y gagner ?
00:25:13 - Ils ont à y gagner que si ça génère plus, ils vont gagner plus d'argent.
00:25:16 - Et ça, vous les avez déjà ?
00:25:18 - On les a déjà, oui.
00:25:19 - Et ils sortent du bois quand ?
00:25:20 - Combien vous avez de garantie ?
00:25:21 - On a les 15 milliards, 5 milliards par an pendant trois ans.
00:25:24 - Et à quel moment...
00:25:26 C'est la question que je risque de poser plusieurs fois ce soir.
00:25:30 À quel moment les gens vont sortir du bois ?
00:25:32 Et notamment ces fameux fonds d'investissement.
00:25:33 - Alors déjà, il faut que tout le monde comprenne ce qui se passe.
00:25:35 Parce qu'aujourd'hui, on a vu des gens donner leurs opinions sur un modèle qui est dit à deux ans.
00:25:41 Ils n'ont pas compris qu'on a un format qui est complètement ouvert.
00:25:44 Ils n'ont pas compris qu'il y a une plateforme et un champion européen
00:25:48 qui peut réellement créer des emplois en Europe et qui peut concurrencer des géants américains.
00:25:53 Mais une fois que les gens vont comprendre ça, je pense que l'opinion va énormément changer.
00:25:57 Une fois que les fans vont comprendre que ce n'est pas une blague de trois mois
00:26:00 et après, je vous prends 99,90 euros, que non, c'est réel, que ça va être pour toujours,
00:26:05 je pense qu'il y aura une prise de conscience.
00:26:07 Les gens n'ont marre de payer pour le football des prix prohibitifs.
00:26:10 Les gens n'ont marre de devoir aller chercher où se passe le match.
00:26:13 On va venir vers chez eux et on va créer une réelle entreprise européenne.
00:26:17 Je pense que les hommes politiques devraient...
00:26:19 - Aujourd'hui, j'imagine que vous avez fait plein d'études d'opinion dans les pays européens.
00:26:23 J'essaye à la louche, comme ça, vous me dites si je me trompe.
00:26:26 J'ai l'impression qu'en Espagne, la vie sera plutôt favorable.
00:26:30 En Italie aussi. En France, contre.
00:26:33 L'organisation des supporters... - Tu parles de quoi ? Des clubs ?
00:26:35 - Non, l'opinion publique. - L'opinion publique, quoi.
00:26:37 - L'opinion publique, les fans de foot.
00:26:39 Pour ce qui est des pays du nord de l'Europe, je suis un peu plus circonspect.
00:26:42 Je n'ai pas l'impression qu'en Angleterre, on soit plus autour.
00:26:45 - Ça, c'est un des problèmes qu'il va falloir aborder. C'est tous ceux qui n'y vont pas.
00:26:48 - On va en parler. Déjà, si vous faites un sondage et que vous demandez
00:26:54 si vous voulez payer pour le football ou avoir le football gratuit,
00:26:57 je pense que la réponse est évidente. On n'a pas eu besoin de faire de sondage.
00:27:00 C'est 100 %. Avec l'option de payer sans publicité, c'est 100 %.
00:27:03 Maintenant, on a fait des sondages sur...
00:27:05 Est-ce que vous voulez avoir un futur européen qui est réel ?
00:27:09 Tous les pays qui souffrent aujourd'hui de championnats nationaux
00:27:13 qui se voient dépassés complètement par la Première Ligue
00:27:15 et par l'argent qui vient de l'extérieur de l'Europe sont pour.
00:27:18 Vous serez choqués de voir qu'en France, il y a des gens qui souffrent réellement
00:27:22 de la pauvreté de leur championnat national, qui ne peut pas...
00:27:26 Qui perd ses joueurs. Dès qu'on a un super joueur...
00:27:29 - Oui, mais le problème, c'est que vous avez encore l'image, on va dire,
00:27:32 du grand capitaliste méchant. - Exactement.
00:27:34 - Et que, bizarrement, l'UEFA a l'argument premier, c'est tout le temps
00:27:39 "C'est le fric pour le fric, vous, c'est le diable".
00:27:42 Comme si l'UEFA et la FIFA étaient des vertueux en matière d'oseille,
00:27:47 que l'argent ne les intéressait pas.
00:27:49 Mais quelles fables ont dans la tête ces gens-là
00:27:52 quand ils parlent de l'UEFA et de la FIFA aujourd'hui,
00:27:54 quand on voit que Seferin est devenu presque un lacet...
00:27:57 - La FIFA en redistribue beaucoup, quand même.
00:27:59 Ils ont beaucoup de sous à la banque, mais ils redistribuent.
00:28:02 - Oui, ils redistribuent aux fédérations, ils redistribuent à la banque.
00:28:05 - Quand tu vois sur la photo Seferin, Nasser, la tentative de régulation
00:28:09 d'il y a 10 ans, ce qu'elle est devenue, ce qu'on appelait le fair-play financier,
00:28:12 ce que peuvent faire des investisseurs qataris, saoudiens ou autres...
00:28:17 Pardonne-moi, mais je ne vois pas en quoi le foot,
00:28:21 comme on l'a aujourd'hui dans le paysage européen,
00:28:24 où je ne vois pas de régulation, où est-ce que c'est plus vertueux.
00:28:27 - Il y a une question concrète qu'on n'a pas encore abordée, qui est très importante.
00:28:29 Est-ce que la Super Ligue a vocation à se substituer à la Ligue des champions ?
00:28:33 C'est-à-dire à finalement la faire disparaître ?
00:28:36 Parce qu'on a l'impression que ces deux compétitions-là,
00:28:38 c'est impossible de faire vivre les deux.
00:28:40 - C'est les mêmes jours.
00:28:41 - Avec le système de qualif' dont on parle, les dates...
00:28:44 Les deux, c'est impossible. C'est soit l'un, soit l'autre.
00:28:46 - C'est les équipes qui vont...
00:28:48 - Ce qu'on veut, c'est améliorer la Champions League.
00:28:51 C'est-à-dire qu'on ne veut pas diviser le monde du football
00:28:53 et avoir quelques équipes qui jouent en Champions League
00:28:55 et d'autres équipes qui jouent dans Super League.
00:28:57 On pense réellement que c'est une solution qui est meilleure pour tout le monde.
00:29:00 C'est pour ça qu'on ne s'amuse pas à dire
00:29:01 "Ce club est là, ce club n'est pas encore là, on a vu ce club..."
00:29:04 - De fait, ça le divise. On le voit bien.
00:29:06 - Non, non, c'est une proposition...
00:29:08 - Ça le fragmente, si vous préférez.
00:29:10 - C'est pour ça qu'on ne veut pas rentrer dans ce jeu.
00:29:11 Ce jeu a été joué il y a deux ans et demi, et ce n'est pas bon pour le football.
00:29:15 - On a quand même besoin des clubs.
00:29:17 On ne peut pas faire une compétition avec deux clubs.
00:29:20 - Je suis d'accord avec vous. Je suis complètement d'accord.
00:29:22 - Romé Niguez qui s'est dit contre, Romé Niguez qui s'est dit contre...
00:29:25 - Romé Niguez, c'est le mec qu'on a vu avec des Rolex en arrivant à l'aéroport un jour ?
00:29:28 - Oui, mais des Rolex, ça ne l'empêche pas.
00:29:30 - Non, non, elles étaient neuves.
00:29:32 Il est arrivé et ils l'ont chopé à la douane.
00:29:34 - Non, non, ce n'est pas Romé Niguez.
00:29:36 - Non, l'autre s'est fait de la tôle.
00:29:38 - Oui, peu importe.
00:29:39 Romé Niguez, sur la Super League, le Bayern s'est opposé dès 2021.
00:29:45 Pour des raisons qui les regardent, mais qui s'est opposé 2021.
00:29:49 En Espagne, il n'y a que le Real et le Barça qui se sont positionnés pour.
00:29:52 En Italie, plus personne.
00:29:53 Alors, Dolorentes aujourd'hui, Napoli.
00:29:56 Mais aujourd'hui, on ne peut pas faire une compétition avec trois clubs.
00:30:00 - Bon, alors...
00:30:01 - Moi, j'ai bien compris. C'est juste ma question.
00:30:03 D'un point de vue purement pratique, tout ce que vous dites en théorie, c'est formidable.
00:30:07 Je suis d'accord avec vous, c'est gratuit.
00:30:09 Il va y avoir plein d'oseilles.
00:30:10 Ça va être magnifique.
00:30:11 On est tous d'accord.
00:30:12 On est tous d'accord en théorie.
00:30:13 C'est un philosophe qui vous parle.
00:30:14 En théorie, c'est magnifique.
00:30:15 Mais on ne vit pas en théorie.
00:30:16 On vit dans la réalité.
00:30:18 La réalité, c'est que je vois mal comment 62 clubs, demain, disent
00:30:23 "Ok, on va maintenant subventionner l'allusion".
00:30:25 - Je complète simplement la question.
00:30:27 - Comment ça va se passer concrètement ?
00:30:28 - Le truc, c'est que...
00:30:29 Est-ce que vous avez des clubs qui disent non et qui, en secret, vous disent oui ?
00:30:34 - On en a beaucoup.
00:30:35 Parce qu'il y a encore beaucoup de pression.
00:30:37 On en a énormément qui ont fait des déclarations aujourd'hui
00:30:41 et qui nous ont appelés avant et après pour dire "On a été obligés de le faire".
00:30:45 - Mais obligés par qui ?
00:30:46 - Obligés par les gens qui contrôlent encore le football et le monopole.
00:30:49 Parce que casser un monopole, ça ne se fait pas en 12 heures.
00:30:52 Ça fait 12 heures que l'arrêt a été prononcé.
00:30:55 - Mais attendez, il faut expliquer.
00:30:56 Ça veut dire que si, j'en sais rien moi, le président de l'Inter...
00:31:03 Allez, prenons ce que le club Wazard dit, sort cet après-midi, communiquez sur les réseaux, partout.
00:31:09 On appuie le projet Super League.
00:31:11 La sanction, ça va être quoi ?
00:31:13 - Ce qui a été dit ce matin, c'est qu'ils n'ont pas le droit de les sanctionner.
00:31:16 Maintenant, c'est tous des clubs qui ont des problèmes de fair-play financiers.
00:31:19 C'est tous des clubs qui peuvent être sanctionnés à tout moment.
00:31:22 On ne peut pas parler de clubs en particulier,
00:31:25 mais c'est tous des clubs qui sont vulnérables.
00:31:27 Et donc, on profite de cette vulnérabilité.
00:31:29 Mais en réalité, si...
00:31:31 - Comme ils ont fait avec l'Ayoub, à un moment.
00:31:33 Comme Seferin, quand il a voulu se faire à l'Agnali.
00:31:35 - Exactement.
00:31:36 Mais si vous prenez le jour où a été lancé WhatsApp, au bout de 12 heures,
00:31:41 vous aviez Telefonica en Espagne, France Télécom et tous les opérateurs en Europe
00:31:44 qui disaient "Oh non, non, on ne va pas leur donner la ligne Internet comme ça,
00:31:48 ils ne massacrent pas notre SMS".
00:31:51 WhatsApp est arrivé parce que c'est ce que voulait tout le monde.
00:31:54 Et ici, on fait une proposition, elle est financée,
00:31:56 on va l'expliquer patiemment à tout le monde.
00:31:59 Une fois que tout le monde l'aura compris, il n'y a pas de raison de s'opposer.
00:32:02 Et on ne fait pas de guerre. On ne veut pas aller contre l'UEFA.
00:32:05 On ne veut pas devenir l'UEFA.
00:32:06 - D'un point de vue pratique... - Si vous ne voulez pas de guerre...
00:32:08 - D'un point de vue pratique, il y a quand même un moment où les deux compétitions vont être organisées en même temps.
00:32:12 - Mais on aimerait bien avoir un accord plutôt que de devoir séparer le monde du football.
00:32:16 - Donc vous êtes ouvert à un accord avec l'UEFA ?
00:32:18 - Et l'accord, ça peut être un accord avec l'UEFA.
00:32:19 Et si l'UEFA trouve que vos idées sont super et dit "Ok, on prend, on va les faire nous,
00:32:22 on va les mettre nous en application".
00:32:24 - Avec une grande différence, c'est qu'aujourd'hui c'est l'UEFA qui met les règles,
00:32:27 qui organise la compétition et qui est le policier derrière,
00:32:30 et donc qui joue avec le bâton et qui manipule tout le monde.
00:32:33 Si l'UEFA continue à dire "Ok, le ballon doit être rond et pas carré,
00:32:36 puis les maîtres du terrain, etc.", c'est comme ça.
00:32:39 S'il y a une réelle société qui organise et qui distribue le football,
00:32:42 et que derrière c'est les tribunaux européens qui contrôlent qu'on ne fasse pas de bêtises
00:32:46 et non pas une cour d'arbitrage qui en suit sans dehors de l'Union Européenne,
00:32:50 eh ben ça peut marcher.
00:32:51 Nous ce qu'on veut, c'est être dans la partie commerciale.
00:32:54 On ne veut pas réguler et on ne veut pas non plus être le pouvoir judiciaire.
00:32:58 - Comment ça vous ne voulez pas réguler ?
00:32:59 Qui sera l'instance de régulation, l'équivalent de la LFP ?
00:33:02 - Les clubs ? Eh ben écoutez...
00:33:03 - Celui qui fait les règlements ?
00:33:04 - On va en parler justement.
00:33:05 - Celui qui fait taille du ballon, arbitrage, VAR, pas VAR, comment on fait la VAR ?
00:33:10 - La même chose que dans tous les championnats nationaux européens.
00:33:12 - L'LFP c'est les clubs.
00:33:13 - Non, non, mais la même chose que dans tous les championnats européens,
00:33:15 vous avez la fédération et la LFP.
00:33:17 Vous avez la Ligue, et la Ligue est en fait gouvernée par les clubs,
00:33:20 et après vous avez la fédération qui est l'entité réellement qui régule.
00:33:24 - C'est-à-dire que vous, vous allez créer un bureau de contrôle ?
00:33:28 - Logiquement.
00:33:29 - Un bureau de la Ligue ? Un bureau de la Super Ligue ?
00:33:31 - Ce que la Cour a dit ce matin, c'est que n'importe qui pouvait organiser une compétition,
00:33:34 et que si l'UEFA respectait ses règles, il pourrait être régulateur.
00:33:38 Donc il faut qu'il...
00:33:40 - Le problème c'est que les règles sont définies par l'UEFA, c'est ce que dit Larrey,
00:33:43 c'est-à-dire qu'il faut que ce soit l'UEFA qui fixe les règles pour les concurrents.
00:33:47 Ce qui est un peu subtil, parce qu'on voit mal l'UEFA fixer les règles favorables à ses concurrents.
00:33:50 - Non, non, alors attention, ce que dit Larrey, c'est que ça doit être des conditions égales pour tout le monde non discriminatoire,
00:33:58 et ils sont quand même assez guidés dans la manière de faire les règles,
00:34:01 et on leur dit que ça ne peut pas favoriser leur compétition.
00:34:05 Or, aujourd'hui l'UEFA est sorti, il a dit "non, non, mais on a changé en 2022".
00:34:10 Alors si je vous donne à lire le règlement de 2022, il est assez marrant, parce qu'il a écrit très clairement
00:34:15 "personne ne pourra organiser une compétition qui va faire concurrence à la Champions League".
00:34:20 C'est clairement interdit.
00:34:24 - On continue le débat dans quelques instants, on va se...
00:34:27 appuyer maintenant sur ces questions juridiques.
00:34:29 On va avoir avec nous dans un instant un avocat spécialiste en droit du sport pour continuer le débat,
00:34:34 et ensuite on prendra vos appels au 3216, évidemment, il y a beaucoup de messages ce soir d'appels de fans de foot
00:34:39 qui veulent comprendre avant de se positionner finalement.
00:34:44 Donc le débat continue dans la fin de soirée, ici en direct de Madrid, à tout de suite.
00:34:46 Anas Lagraria avec nous, toujours cofondateur d'A2. - Un touriste culinaire, en ce qui me concerne.
00:34:51 - Un touriste jambonnier.
00:34:52 - On a avec nous Michel Poteau, qui est avocat spécialiste en droit du sport.
00:34:56 Bonsoir maître. - Oui, bonsoir messieurs.
00:34:58 - Bonsoir. - Merci d'être avec nous, c'est intéressant d'avoir votre vision de ce qui s'est passé aujourd'hui.
00:35:04 Restons sur le plan du droit, c'est votre domaine.
00:35:08 Est-ce que, de votre œil à vous, une Super League aujourd'hui, comme nous l'explique là,
00:35:13 Briamant Anas depuis tout à l'heure, est tout à fait réalisable après l'arrêt de ce matin, plausible ?
00:35:18 Ou est-ce que vous voyez encore des barrières qui restent là sur le chemin de la création de cet événement ?
00:35:26 - En fait, je dirais que cet arrêt qui a été prononcé en fait ce matin a deux points.
00:35:34 Le premier point, c'est que tout d'abord l'arrêt n'aborde pas la compatibilité du projet de la Super League
00:35:40 avec les principes du traité, donc en fait communautaire.
00:35:44 Ça c'est le premier point. Le deuxième point, c'est le plus important, c'est que l'arrêt de la Cour de justice
00:35:49 fait voler en éclat le protectionnisme.
00:35:52 L'apport de cet arrêt, c'est d'interpréter les règlements des fédérations, donc la FIFA et l'UEFA,
00:35:58 vis-à-vis du droit communautaire de la concurrence.
00:36:00 Il faut savoir que le droit communautaire de la concurrence est un des piliers de la construction européenne.
00:36:06 La concurrence, c'est au même titre que la libre circulation des travailleurs,
00:36:10 un pilier en fait de la construction de l'Europe.
00:36:13 Et donc, pour schématiser et pour faire clair, en fait, le marché commun en Europe
00:36:19 est supposé garantir une concurrence libre, loyale et non faussée,
00:36:23 et ne doit pas y avoir d'abus de position dominante.
00:36:26 Et c'est justement ce qu'a rappelé la Cour de justice.
00:36:30 En fait, elle a dit très clairement que les règles de la FIFA et de l'UEFA
00:36:35 ne sont pas conformes à ce droit de la concurrence.
00:36:37 Donc la Cour a censuré de façon nette et précise,
00:36:41 donc les fédérations qui ont imposé d'une part le fait de demander une autorisation préalable
00:36:48 pour créer une nouvelle compétition et qui ont menacé de sanctionner
00:36:53 ceux qui iraient en fait vers ce nouveau projet de compétition.
00:36:57 Donc en fait, la Cour de justice a remis dans le jeu le droit de la concurrence,
00:37:02 donc en fait, dont les principes sont posés par les traités fondateurs de l'Union européenne.
00:37:07 Donc c'est-à-dire les fédérations internationales, et c'est pour ça qu'elles ont été condamnées,
00:37:11 doivent respecter ce droit de la concurrence.
00:37:15 Donc en fait, aujourd'hui, je pense que c'est quand même une "défaite" du mouvement sportif,
00:37:23 et cela peut ouvrir la voie à de nouvelles compétitions.
00:37:29 D'ailleurs, je pense que les compétitions fermées ou semi-fermées ne sont pas forcément mauvaises,
00:37:36 puisqu'on a beaucoup d'exemples dans le monde du sport.
00:37:40 Par exemple, quand nous avons le tournoi de rugby des 6 nations, c'est un tournoi fermé,
00:37:46 puisque ce sont les mêmes équipes qui les discutent, et c'est un gros succès.
00:37:50 Le deuxième exemple, nous avons le cas de la NBA aux Etats-Unis.
00:37:54 Je ne vois pas qui d'autre on va mettre dans le tournoi des 6 nations en Europe, en l'occurrence.
00:37:58 C'est un exemple qui existe.
00:38:00 On a aussi le cas de la NBA aux Etats-Unis.
00:38:03 Pour les spécialistes, la NBA, c'est le plus grand championnat du monde,
00:38:07 parce que c'est une compétition fermée.
00:38:10 Donc je pense que c'est excessif de dire qu'il ne faut pas faire des compétitions fermées,
00:38:16 parce que je pense que pour savoir si c'est bon ou si c'est pas bon, il faut les organiser.
00:38:21 Il faut voir ce que ça donne pour voir si c'est un succès ou pas.
00:38:25 – Autre point important.
00:38:27 – Le tournoi des nations et de la NBA montre que ces compétitions fermées sont un grand succès.
00:38:32 – Qu'en sera-t-il aujourd'hui des organes de régulation ?
00:38:36 Comment par exemple voir maintenant toutes les questions de fair-play financier,
00:38:43 de régulation du jeu ?
00:38:47 – Qui va payer les arbitres ?
00:38:49 – Ça pose quand même plein de questions.
00:38:51 Vous, en droit, comment est-ce que vous voyez ces questions-là ?
00:38:54 – Ces questions-là, en fait, ça devrait être abordé, entre guillemets,
00:38:57 par les organisateurs de cette nouvelle compétition.
00:39:00 – Mais l'UEFA peut continuer à être régulatrice.
00:39:03 Ce qui a sauté, on a compris, c'est le monopole d'organisation de l'UEFA.
00:39:07 Mais est-ce que son rôle de régulateur des compétitions,
00:39:09 c'est-à-dire les règles du jeu, l'ensemble des règles du jeu...
00:39:13 – Ah non, mais en fait, là...
00:39:15 – Est-ce que l'UEFA peut réguler aussi la Super League, en quelque sorte ?
00:39:18 – C'est-à-dire, à mon avis, je pense que l'UEFA, à mon avis, devrait annoncer...
00:39:22 Ah non, c'est à mon avis, c'est en fait mon opinion personnelle qu'il engage que moi.
00:39:26 Peut-être qu'il va y avoir une annonce d'un nouveau...
00:39:29 En fait, de nouveaux formats de compétition au niveau européen du football, en fait.
00:39:34 – Ah ben là, il y en a un qui est prévu pour la rentrée, là.
00:39:37 – Là, en fait, ça fait un jour, entre guillemets,
00:39:40 que l'arrêt a été prononcé aujourd'hui.
00:39:42 Donc, en fait, on va attendre les réactions, en fait.
00:39:45 Donc, je pense que l'UEFA va peut-être annoncer une nouvelle réforme de ses compétitions.
00:39:49 En fait, c'est pas inenvisageable.
00:39:52 – Merci, merci, maître Michel Poteau.
00:39:55 C'était intéressant d'avoir votre avis d'avocat sur la question.
00:39:58 Bonne soirée, à très bientôt dans l'after.
00:40:00 – Je pense que cet arrêt, c'est quand même une défaite du mouvement fédéral,
00:40:05 comme l'a été l'arrêt Bussman, en fait.
00:40:07 – Bon, ben, effectivement, le mesure est également comme ça de notre côté.
00:40:12 Merci à vous.
00:40:14 – Il a plutôt bien cadré, hein, pour maître Poteau.
00:40:19 – Oui, effectivement, ça, c'est cadré.
00:40:21 – Merci, merci.
00:40:23 – Quoique le poteau, c'est pas passé du cadre.
00:40:25 – Quand tu me frappes sur le poteau, ça compte pas être cadré.
00:40:27 – Bizarrement, moi je considère que c'est cadré, mais c'est sur le cadre, techniquement.
00:40:32 – Techniquement, c'est cadré.
00:40:33 – Pas dans le cadre.
00:40:34 Question concrète également, Anas.
00:40:37 À quelle date ça peut commencer ?
00:40:39 Est-ce qu'il y a un échéancier, un calendrier déjà qui existe ?
00:40:44 – Écoutez, on a envie que ça commence le plus tôt possible,
00:40:46 parce que c'est vraiment une super compétition,
00:40:50 et c'est vraiment quelque chose qui améliore la vie de tous les fans dans le monde
00:40:54 qui vont pouvoir voir des super matchs et vivre dans une plateforme,
00:40:58 en tant que communauté, connectée avec leur club.
00:41:00 On n'en a pas parlé.
00:41:01 En réalité, si un club sait qu'il a des fans qui ont regardé tous les matchs de la saison,
00:41:08 il peut aussi les inviter à voir des matchs.
00:41:10 On va pouvoir savoir qui regarde et qui suit quel match,
00:41:13 et on va pouvoir connecter un club avec ses fans,
00:41:16 et on va pouvoir connecter les fans d'un club entre eux.
00:41:19 Et ça, c'est assez révolutionnaire.
00:41:21 – Il y a eu une année au basket, il y a eu deux "super ligues".
00:41:26 – Oui, au moment où le ReLig est arrivé,
00:41:28 il y a une Ligue des Champions qui continue à exister.
00:41:30 – Voilà, et il y a eu comme ça une saison un peu chaotique,
00:41:33 où en fait les clubs se sont partagés entre deux grandes compétitions.
00:41:37 Le modèle privé dans le basket est tout à fait accepté, ça passe nickel.
00:41:41 Ça, c'est une possibilité ?
00:41:44 – Écoutez, ce serait dommage, mais maintenant, honnêtement,
00:41:47 si vous demandez au club, est-ce que vous avez envie de participer
00:41:49 dans la compétition A, où vos fans vont devoir payer pour vous voir,
00:41:53 et dans la compétition B, où on vous garantit le même argent
00:41:56 et vos fans ne payent pas pour vous voir,
00:41:59 je pense que le choix est rapidement fait.
00:42:01 L'idéal, c'est de se mettre tous d'accord, de ramener cette plateforme,
00:42:05 et de voir les meilleurs matchs européens, gratuitement,
00:42:07 et pouvoir être connectés entre nous.
00:42:09 – Il y a une issue probable.
00:42:11 – J'ai l'impression que ça va finir par un accord, en fait.
00:42:13 – Un scénario probable où il y a un accord…
00:42:15 – Écoutez, on a toujours voulu dialoguer, on l'a dit depuis le premier jour,
00:42:18 et on s'est toujours reçus une déclaration de guerre.
00:42:21 – Il y a un scénario probable où l'UEFA, finalement, fait un OTT,
00:42:24 ce que vous voulez faire, c'est vous qui l'organisez,
00:42:26 mais avec l'UEFA qui accepte de faire ses compétitions,
00:42:29 mais dans le cadre que vous vous proposez,
00:42:31 qui pourrait être un début d'accord.
00:42:33 – Écoutez, ce n'est pas impossible, maintenant, en voyant l'attitude…
00:42:36 – Moi, je ne suis pas concerné.
00:42:37 – Oui, voilà, mais en voyant l'attitude en face…
00:42:39 – Oui, pour l'instant, je n'ai pas l'impression qu'ils vous trouvent très sympa.
00:42:42 – Non, mais non, parce qu'on a été cassé leur monopole, c'est pas évident.
00:42:46 – On peut dire quelque chose là-dessus,
00:42:48 il y a quand même quelque chose qu'il faut comprendre là,
00:42:50 c'est-à-dire que, autant le premier essai de Super League en 2021
00:42:54 a été un échec politique de la Super League,
00:42:58 parce que ça s'est très mal passé en réalité,
00:43:00 il ne s'est pas passé du tout ce qui était prévu,
00:43:02 c'est-à-dire, ligue fermée, beaucoup de fans s'y sont opposés,
00:43:05 beaucoup de présidents de club qui, au départ, étaient favorables,
00:43:08 on les considérait que c'était une solution rationnelle,
00:43:10 politiquement, ça a été un échec complet.
00:43:12 Là, c'est l'inverse, à mon sens, pour l'instant, on ne l'a pas encore vu.
00:43:15 Politiquement, de leur côté, c'est pas terminé.
00:43:17 – Les gouvernements se font tous contre.
00:43:19 – Je ne parle pas de politique au sens là.
00:43:21 – Non, je ne sais pas d'accord avec vous, du grand public.
00:43:23 – Laissez-moi terminer, au sens du grand public, politiquement, pourquoi ?
00:43:25 Parce que cette affaire d'ouverture et de gratuité change la donne de l'opinion publique,
00:43:30 et c'est politiquement, à mon sens, là où c'est une victoire de la Super League.
00:43:34 En revanche, j'ai une limite où là, c'est l'inverse, économiquement.
00:43:37 Financièrement, c'est pour l'instant encore un peu nébuleux,
00:43:40 on a du mal à comprendre qui va le financer, avec quel club,
00:43:43 et ça, c'est un peu le point faible, évidemment, c'est une victoire politique,
00:43:45 mais d'un point de vue économique, c'est difficile.
00:43:47 Les politiques, au sens classique du terme, les premiers ministres et autres,
00:43:52 les présidents de ligue, pour l'instant, n'ont pas encore saisi ça.
00:43:55 – Ils se sont tous exprimés, la ministre des Sports a immédiatement parlé.
00:43:59 – Oui, mais parce qu'ils considèrent que les gens sont avec eux.
00:44:01 Or, je ne suis pas certain que l'opinion publique soit la même.
00:44:04 Tu parles avec n'importe qui qui a écouté ce débat depuis le début,
00:44:07 ce débat-là, sur la question de la Super League.
00:44:09 – Il a envie d'en savoir plus, au minimum.
00:44:11 – Ah, j'ai changé d'avis, tu veux dire qu'il peut y avoir une pression populaire
00:44:14 qui pourrait aimer la Super League ? – À l'inverse de la Super League.
00:44:16 – On reçoit pas mal de messages, "ouais, l'after, vous déroulez le tapis rouge à la Super League",
00:44:20 il faut bien qu'on comprenne avant de donner notre avis, quand même, non ?
00:44:22 Enfin, moi, je… voilà.
00:44:23 – Moi, je pense que la clé pour finalement convaincre…
00:44:27 – Daniel, attends, toi, t'enchaînes, t'enchaînes,
00:44:30 tu as en face de toi un international français, quand même,
00:44:32 on peut quand même l'accueillir.
00:44:34 – Je ne pensais pas qu'il venait dès maintenant dans l'émission, je pensais…
00:44:36 – Il est là, je pensais qu'il était là.
00:44:38 – Je pensais qu'on devait finir cette partie.
00:44:40 – Il reste des croquetasses, quand même, donc…
00:44:42 – Elles sont froides, maintenant.
00:44:43 – Julien Escude est avec nous, bonsoir.
00:44:45 – Bonsoir à tous.
00:44:46 – Merci de nous accueillir.
00:44:48 – L'invitation est venue d'RMC, bien évidemment,
00:44:54 et puis de Fred pour la relation que l'on a, que nous avons, bien évidemment.
00:44:58 – Depuis le temps, tu étais joueur à Séville.
00:45:00 – Exactement.
00:45:01 – C'est à l'époque où les footballeurs, tu pouvais leur parler facilement.
00:45:04 – Et puis j'ai mangé tellement de fois dans ce resto que ça crée des liens depuis.
00:45:07 – Oui, parce que Julien est devenu restaurateur, après ça, qu'est-ce que t'as l'air de footballeur ?
00:45:10 – J'ai décidé ça, oui, c'est vrai.
00:45:12 Et c'est une rencontre que j'ai eue lorsque je suis arrivé au Stade Rennais,
00:45:16 j'ai rencontré un restaurateur, et à partir de là,
00:45:18 la passion et l'amour pour la gastronomie est venu comme ça.
00:45:22 Et quand j'ai arrêté ma carrière, j'avais vraiment un projet
00:45:25 de faire un restaurant avec ma femme.
00:45:29 Et donc on a eu ça à Madrid, c'était la ville parfaite pour nous.
00:45:33 – Restaurant français ou restaurant…
00:45:35 – Franco-espagnol, on a décidé de faire quelque chose comme ça.
00:45:38 – Moquetas, foie gras.
00:45:40 – Foie gras, jamón, il y avait un peu de tout.
00:45:43 Et on a reçu beaucoup de journalistes, de passionnés du football,
00:45:48 et on a passé de bons moments, et ça a été une super expérience pour moi.
00:45:51 – Alors, dans l'after, depuis des années, j'ai mes deux gars, l'italien et l'espagnol,
00:45:55 et ils se mettent sur la tronche sur "c'est moi qui aime le meilleur jambon".
00:45:58 Alors ici, on est chez Roselito, c'est écrit sur la devanture du restaurant
00:46:02 qu'on a devant nous, "Déclarer le meilleur jambon du monde".
00:46:06 Julien, je te demande de trancher.
00:46:09 – Alors pour moi, ça va être difficile, parce que je n'ai pas vécu en Italie.
00:46:12 Moi, je viens du sud-ouest, il faut savoir que je viens de Pau, dans le Béarn,
00:46:16 mais je suis très proche du Pays Basque, et il y a le jambon de Bayonne.
00:46:19 – Oui, mais qui est championnat national quand même.
00:46:23 – Respect. – On reste en France.
00:46:25 – C'est pas la Super League.
00:46:27 – Là, c'est championnat national payant.
00:46:30 [Rires]
00:46:32 – Moi, la guerre qui a été sur le jambon a été plus du côté de Huelva ou de Salamanca.
00:46:38 – Ah là, c'est intra-espagnol, en effet.
00:46:40 – 6 ans et demi à Séville, pour moi, le patanégras, il vient du sud de l'Andalousie,
00:46:45 mais pour l'instant, le jambon italien, je ne le connais pas.
00:46:49 – C'est maintenant le quart d'heure bouffe, ou plus tard ?
00:46:51 – Non mais donne ton avis quand même.
00:46:53 – Toi qui a goûté vraiment du très bon jambon ce midi et ce soir.
00:46:56 – C'est un avis qui se développe, donc ça ne va pas se faire en 30 secondes.
00:46:59 – Ce sont des sujets brûlants, très importants.
00:47:01 – Il y a la paire de coupe, Daniel, déjà dans le drapeau.
00:47:03 – Le jambon espagnol ne se mange pas de la même façon que le jambon italien.
00:47:06 En tant que résident niçois, je me permets d'intervenir un peu dans la discussion,
00:47:09 je suis un peu entre les deux, tu vois.
00:47:11 En tant que Niçois, on mange quand même souvent du jambon italien,
00:47:13 et chez moi aussi, du jambon italien.
00:47:14 – Déjà, il faut savoir que dans ce duel des deux jambons…
00:47:19 – Après, il y a le duel de l'huile d'olive aussi.
00:47:22 – Ah non, non.
00:47:23 – On va l'ouvrir.
00:47:24 – Alors là, il n'y a même pas de débat possible.
00:47:27 – Ah bon ? – Mais là, je ne l'ouvre même pas.
00:47:30 – Parce que les Grecs, ils n'existent pas, les…
00:47:32 – Non, là, à un moment, il faut être sérieux.
00:47:34 – Non mais, ce que font les Italiens, c'est qu'ils achètent de l'huile d'olive espagnole,
00:47:37 ils la mettent en bouteille, ils mettent une étiquette italienne.
00:47:39 – Fredo, arrête, on dirait quelqu'un qui parle de ligue fermée.
00:47:42 Pas de fake news, s'il te plaît.
00:47:45 Donc, sur l'affaire du jambon, de toute façon, moi, je suis passionné par le jambon,
00:47:50 et le jambon espagnol m'a toujours énormément plu, même s'il est plus fort,
00:47:55 même s'il est plus gras, même s'il est moins raffiné.
00:47:59 C'est quelque chose que j'ai toujours adoré,
00:48:02 quand bien même, je connais l'excellence du jambon italien.
00:48:07 Depuis une vingtaine d'années, je trouve que les progrès des Espagnols dans le jambon,
00:48:11 ils en ont fait une institution, quelque chose qui est…
00:48:13 – Ils sont montés en gamme.
00:48:14 – C'est pas qu'ils sont montés en gamme, c'est l'impression qu'ils ont fait une industrie de pointe.
00:48:17 – Et puis le marketing aussi.
00:48:18 – C'est du luxe, c'est du luxe. Ils ont accompagné ça de marketing,
00:48:21 et les Espagnols ont fait quelque chose de leur gastronomie,
00:48:24 qu'ils n'ont pas fait pendant des années.
00:48:26 Et moi j'admire les gens qui veulent mettre en avant leur gastronomie.
00:48:29 Les Italiens l'ont fait depuis toujours, les Espagnols rattrapent,
00:48:32 et le font de plus en plus, des restos de grande qualité, viande, jambon,
00:48:36 c'est devenu extraordinaire.
00:48:37 Ils ont attrapé un retard qu'ils avaient, parce qu'ils avaient une cuisine un peu comme en Italie,
00:48:41 très famille, très simple, et ils l'ont perfectionnée.
00:48:43 Il y a des restos extraordinaires.
00:48:45 – Il y a les produits, ils sont très forts sur les produits.
00:48:47 – Donc moi, cette lutte, je veux bien, mais de toute façon,
00:48:49 j'ai toujours été grand fan du jambon espagnol.
00:48:51 – On va faire un carillon non plus.
00:48:52 – Mais c'est important, c'est important.
00:48:54 – Mais t'as mangé du vrai jambon à la tort.
00:48:57 – Maintenant t'as mangé du vrai jambon à la tort.
00:48:59 – C'est ça, c'est ça.
00:49:00 – En fait, là où il y a un doute majeur, c'est mon contradicteur, Fred Armel.
00:49:05 C'est sur lui que repose le doute.
00:49:06 Parce qu'à midi, on est allé dans un resto avec lui, et on a mangé du jambon.
00:49:10 Il était bon, je lui ai dit qu'il était bon, il n'y avait pas de problème.
00:49:13 Et ce soir, chez Rolls-Royce, on apporte un autre,
00:49:15 et il nous dit "Celui de midi était meilleur".
00:49:17 Et là, c'est fini.
00:49:18 – Là, c'est un débat sur le jambon espagnol versus le jambon espagnol.
00:49:21 – Là, il n'y a plus rien à dire, ça veut dire qu'il n'a pas de goût.
00:49:22 Parce que celui de ce soir était 10 fois au-dessus, il n'a pas été capable de le voir.
00:49:25 Donc là, il y a une grosse inquiétude sur son palais, en fait.
00:49:29 – Mais là, on parle de très haut niveau.
00:49:33 – Là, on est en ligue, ce soir, c'est la ligue des champions.
00:49:36 Ce soir, c'est la ligue des champions, j'en ai mangé,
00:49:38 j'ai l'impression de me transformer en cochon tellement j'en ai mangé.
00:49:41 – Il était plus sointant.
00:49:42 Et moi, j'aime le jambon qui sointe.
00:49:44 – Après, c'est une question de goût personnel.
00:49:46 – Ça dépend de la température aussi à laquelle il est mangé, quand il a été coupé.
00:49:50 – Tu as moins de finesse.
00:49:51 – Ça y est.
00:49:52 – Du statis.
00:49:53 – C'est ça.
00:49:54 Bon, allez, fin du débat.
00:49:55 – Non, mais la fin du débat, c'est qui au final n'a pas tranché.
00:49:57 – L'espagnol ou l'espagnol ?
00:49:58 – Moi, dans l'excellent, tu sais, je déteste l'expression "les goûts et les couleurs",
00:50:00 sauf quand on est dans l'excellence.
00:50:02 – Et dans l'excellence ?
00:50:03 – Quand on compare des choses excellentes.
00:50:04 – C'est l'italien ou l'espagnol le meilleur ?
00:50:05 – Moi, je trouve les deux fantastiques.
00:50:06 – Bref, l'espagnol a gagné.
00:50:07 – Non !
00:50:08 – Je trouve les deux excellents, moi je suis pas patriote à mort sur tous les sujets.
00:50:12 – Merci les gars.
00:50:13 – En tout cas, sur la bouffe, quand même, un peu.
00:50:14 – Sur la bouffe, oui, mais c'est vrai.
00:50:15 Sur la bouffe, c'est obligé que tu...
00:50:16 – Rentre-nous au football, parce que c'est quand même le but de notre venue à Madrid,
00:50:19 même si on a bien mangé.
00:50:20 – Oui, il y a des choses, moi, je rigole pas avec la bouffe.
00:50:22 – On s'arrête.
00:50:23 – Je sais, mais c'est très bien.
00:50:24 – Tu as raison.
00:50:25 – Julien.
00:50:26 – Oui.
00:50:27 – Le débat Super League, là...
00:50:28 – Les croquettes, au moins ?
00:50:29 – On va pas partir sur les croquettes.
00:50:31 On est en plein débat Super League.
00:50:34 Toi, l'ex-joueur, quand tu entends ça aujourd'hui, comment tu réagis ?
00:50:38 T'es enthousiaste par une révolution qui peut arriver, ou t'es plutôt...
00:50:42 – T'aurais envie de la jouer ?
00:50:43 – T'es plutôt parti des réactionnaires du football ?
00:50:45 – La question !
00:50:46 – Vous êtes conservateur, plutôt.
00:50:47 – Vous êtes conservateur, c'est important.
00:50:48 – Le problème, c'est que...
00:50:50 Maintenant, c'est de quelle position je suis ?
00:50:55 Lorsqu'on est joueur, bien évidemment, on a envie de jouer des grandes compétitions.
00:51:00 Quand on commence notre carrière professionnelle, on a envie d'être professionnel dans notre championnat.
00:51:04 Ensuite, on a envie de jouer des compétitions européennes.
00:51:07 Et la meilleure compétition européenne, qui, aujourd'hui, est la Ligue des Champions, on est bien d'accord.
00:51:12 Demain, des joueurs... Il y a une autre Super League qui existe.
00:51:16 Il y a des choses qui se font au niveau des joueurs
00:51:22 qui peuvent leur donner encore plus envie,
00:51:25 de l'un de la Champions League, de jouer une compétition qui va avoir une envergure encore plus importante.
00:51:33 En tant que joueur, je pense que la Champions League a, depuis des années, des années,
00:51:40 réellement un patrimoine et travaillé depuis des années.
00:51:44 Maintenant, le football, dans sa globalité, il faut savoir que le joueur, il va partir.
00:51:49 Je crois avec l'Arabie Saoudite, Cristiano Ronaldo, Neymar, tous ces joueurs.
00:51:54 Donc si demain, il y a une compétition équivalente ou supérieure à la Champions League, les joueurs vont suivre.
00:51:59 Non mais si le président dit "tu vas jouer à la Super League", le joueur va jouer à la Super League.
00:52:02 Il ne va pas dire "ah, maintenant, je voudrais jouer avec des champions".
00:52:04 C'est pour ça. Si on est du côté des joueurs, si à un moment donné, on leur donne trois fois plus de salaire,
00:52:08 si on leur dit que c'est la meilleure championnat du monde, le joueur, il va suivre ce qu'on lui dit.
00:52:13 Maintenant, si on est dans le business, si on est président, si on est dans ce qui est l'institution et tout ça,
00:52:18 là, c'est la complexité qu'il y a.
00:52:20 C'est pour ça que moi, quand j'étais joueur, on me disait "aujourd'hui, c'est la Ligue des champions,
00:52:24 la meilleure compétition du monde, c'est de jouer à la Ligue des champions et de gagner la Ligue des champions
00:52:28 pour ton palmarès en tant que joueur, c'est là qu'il faut jouer.
00:52:31 Demain, c'est la Super League, demain, c'est des stades de 60 000, demain, c'est le Bayern Munich,
00:52:35 c'est Manchester City, c'est Milan et tout ça.
00:52:38 Demain, je voudrais jouer ce championnat. Pourquoi pas ?
00:52:42 Voilà la vision des joueurs.
00:52:44 C'est important.
00:52:46 C'est-à-dire qu'il n'y aura pas de rébellion de joueurs si il y a une Super League ?
00:52:49 Comme le dit Thibault, les joueurs sont aussi les employés.
00:52:51 C'est-à-dire que le joueur ou le club ne doit pas surestimer le pouvoir des joueurs.
00:52:54 Moi, je pense que là, je reviens au cœur du débat, parce que je pense que c'est sur ce point
00:53:01 qu'a frappé les gens et c'est sur ce point que les gens vont vous attendre maintenant,
00:53:06 c'est cette histoire de gratuité et de financement.
00:53:09 Parce qu'on voit que Twitter, Gratos, Elon Musk, ils veulent faire payer des choses.
00:53:15 Ils se rendent compte que ce n'est peut-être pas complètement rentable.
00:53:18 Netflix, ce n'est pas gratuit. Il y a des abonnements.
00:53:21 Donc vous aussi, vous allez peut-être proposer la tout gratuité avec plein de pubs
00:53:26 et des différentes échelles de valeurs pour finalement quand même payer certaines choses.
00:53:31 Je pense que là-dessus, vous vous êtes lancé.
00:53:34 Vous avez dit que c'est gratuit.
00:53:37 Ça va vraiment être regardé de très près maintenant, tout ça.
00:53:40 Ce financement, c'est gratuit. Et je pense que c'est là que vous serez attendus.
00:53:43 Parce que sur la formule, les descentes, les machins, je pense qu'on a compris
00:53:47 que vous n'étiez pas pour la fermer. Je pense que tout le monde,
00:53:50 ceux qui suivent le foot ne sont pas débiles. Ils ont bien vu que de toute façon,
00:53:53 en Ligue des Champions, c'est toujours les mêmes équipes qu'on retrouve.
00:53:55 Ils ont compris que les clubs anglais ont trois fois plus d'oseille que nous.
00:53:59 On a compris que l'Arabie Saoudite pouvait faire une saignée l'été prochain
00:54:04 dans nos clubs encore plus que nous l'ont fait l'été dernier.
00:54:08 Et que donc notre football est en péril de par ce fait.
00:54:12 Donc votre formule, on se dit si c'est pour apporter quelque chose,
00:54:16 pourquoi pas, on veut bien y aller. Mais vous avez avancé des choses.
00:54:19 Maintenant, il va falloir être à la hauteur de ça.
00:54:21 Alors je vais vous donner des chiffres parce que je pense que les auditeurs
00:54:24 ont le droit à cette information. Mais quand vous allez dans les chiffres
00:54:28 qui sont publiés de géants internationaux comme Meta,
00:54:31 qui a plus d'un milliard de personnes qui utilisent leur réseau,
00:54:34 ils monétisent plus de 5 euros par utilisateur en moyenne.
00:54:38 Ça inclut les gens qui l'utilisent très peu et les gens qui l'utilisent
00:54:41 beaucoup en Europe. Ils monétisent 20 euros par mois aux États-Unis.
00:54:47 Si vous prenez Netflix qui offre une offre avec publicité qui est 10 euros moins chère,
00:54:53 ils gagnent plus quand ils offrent l'offre avec la publicité que l'offre payante.
00:54:58 Quand vous allez chez Spotify qui génère quatre fois plus que la Champions League
00:55:02 avec une version gratuite, il y a des chiffres.
00:55:05 On a des rentabilités qui diminuent. Spotify c'est un peu dans le tas.
00:55:08 Mais les chiffres du football...
00:55:10 Depuis deux ans, ça ne s'est que baissé.
00:55:12 Facebook s'est beaucoup investi. Parce que le problème, c'est quand tu es gratuit,
00:55:15 tu es obligé ensuite d'investir beaucoup pour être sans arret à la pointe.
00:55:18 La différence de Netflix, c'est qu'ils sont obligés d'acheter du contenu,
00:55:22 obligés de produire des films. Il y a d'autres personnes qui produisent des films.
00:55:25 Ici, si vous avez le meilleur football Netflix, c'est 230 millions d'utilisateurs.
00:55:29 Si vous avez tout le football au monde, on en a parlé avant,
00:55:32 si on est vraiment mauvais, c'est 300 millions.
00:55:35 Si on est vraiment mauvais, c'est comme Netflix.
00:55:37 Alors faites 300 millions, multipliez ça par 5 euros par mois.
00:55:41 Ça vous donne des chiffres qui sont astronomiques.
00:55:44 C'est ça qui fait que les investisseurs croient vraiment en ça.
00:55:47 La difficulté, c'est l'usine à gaz. Vous voulez l'usine à gaz.
00:55:50 Si vous faites une compétition qui va être vue dans le monde entier,
00:55:56 sur tous les marchés, il va falloir vous adapter à chaque marché
00:55:59 parce que les annonceurs ne sont pas les mêmes, parce que les politiques...
00:56:02 - Tout est automatique aujourd'hui.
00:56:05 Il y a des robots qui font ça quand vous êtes sur Instagram,
00:56:07 vous êtes au Brésil ou vous êtes en France.
00:56:09 - C'est les algorithmes. - Vous n'en faites pas, il y a des moteurs qui font ça.
00:56:12 - Le football est éminemment politique, il y a énormément d'enjeux émotionnels locaux.
00:56:16 Tu ne peux pas tout automatiser.
00:56:18 Je comprends que le modèle économique soit intéressant,
00:56:22 mais il y a une particularité du football qui est liée aux territoires locaux.
00:56:25 Tu continues à avoir des loges pour les entrepreneurs du coin,
00:56:29 tu continues à avoir des mecs qui travaillent pour la CQM.
00:56:32 - On ne parle que de la télévision, on ne parle pas du Sten.
00:56:34 - C'est un problème.
00:56:37 Sur le papier, je répète, c'est très séduisant,
00:56:40 mais je trouve que d'un point de vue pratique, je crois à mon sens,
00:56:44 ce que je pense vraiment, c'est que ce projet n'arrivera pas,
00:56:47 ce qui va arriver, c'est l'intermédiaire avec l'UEFA, qui va être obligé.
00:56:50 - Un accord. - Un accord.
00:56:51 - Je l'ai dit tout à l'heure, je sens que c'est impossible.
00:56:53 - C'est la seule chose qui me semble humainement possible.
00:56:54 Parce que sinon, l'usine à gaz qui consiste à faire quelque chose,
00:56:56 concurrent à l'UEFA, dans le monde entier, avec des annonceurs particuliers,
00:57:00 je comprends que ce soit séduisant,
00:57:02 mais j'ai peur que ce soit un peu ambitieux,
00:57:06 dans la mesure où vous êtes organisateur de compétition, vous n'êtes pas Facebook.
00:57:09 Vous n'avez pas des serveurs, vous n'avez pas...
00:57:11 - Mais il y a des géants qui font ça pour vous.
00:57:13 - Je sais bien, mais ça coûte du argent.
00:57:16 - En réalité, si vous avez un site internet que plein de gens consultent,
00:57:20 il y a des annonceurs qui vous payent, vous n'en faites pas, vous pouvez générer...
00:57:23 Vous n'avez pas besoin vous-même de parler au téléphone avec l'annonceur,
00:57:25 il dit "Ah tiens, j'ai un banner pour un utilisateur".
00:57:27 - Tous les ans, à chaque fois qu'on change d'opérateur, par exemple en France,
00:57:29 on a à chaque fois, sur toutes les premières journées, des problèmes de connexion,
00:57:32 les gens n'arrivent pas à voir le direct.
00:57:35 En plus là, le direct est décalé.
00:57:36 C'est-à-dire que maintenant, quand vous regardez un match dans un immeuble,
00:57:38 vous avez le but qui arrive dans l'immeuble d'avant,
00:57:40 et ça c'est un des problèmes, maintenant il n'y a plus d'instantanéité en réalité.
00:57:43 Le streaming fait qu'il y a certains qui le voient à +2 minutes,
00:57:45 l'autre à +10 secondes...
00:57:46 - Non pas +2 minutes.
00:57:47 - Ah bah si ! - +2 minutes c'est qu'ils sont vraiment mauvais.
00:57:49 - Ça dépend en fait, ça dépend de la bande passante, ça dépend de plein de choses.
00:57:52 Donc ce que je veux dire c'est qu'il y a des enjeux techniques et des enjeux économiques
00:57:55 qui vont au-delà de purement la pensée magique de dire
00:57:57 "On va mettre Internet à tout le monde et tout le monde va avoir la superbe".
00:57:59 - Effectivement, ça peut paraître très bon, mais ça fait un an qu'on travaille sur la technologie derrière,
00:58:03 effectivement c'est possible.
00:58:05 J'ai été choqué dans mes premières réunions aux Etats-Unis chez les gens de la tech,
00:58:09 de recevoir la réaction, j'ai posé la question
00:58:11 "Est-ce que c'est possible de faire un streaming à un milliard de personnes en même temps dans le monde
00:58:15 et qu'il puisse marcher ?"
00:58:16 Et on m'a répondu "Est-ce que tu veux la réponse courte ou la réponse longue ?"
00:58:19 J'ai dit... - La longue !
00:58:21 - Peu importe, la longue, la réponse c'était "Ok, je commence par la réponse longue,
00:58:24 on n'est pas en 2007."
00:58:26 La réponse courte "Oui c'est possible."
00:58:28 Et on me l'a démontré.
00:58:30 Donc aujourd'hui la technologie existe, il ne faut pas avoir peur du progrès.
00:58:32 - C'est ambitieux. - Il y a des serveurs qui sont là.
00:58:34 - Ils sont efficaces à apprendre les Américains.
00:58:36 - Non mais...
00:58:38 - Tu viens avec un projet comme ça, de toute façon en business on te dit, tu ne dis jamais non.
00:58:41 - Mais la réalité... - Tu dis toujours "Oui c'est possible, pas de problème."
00:58:44 - La réalité c'est qu'ils n'ont pas peur du progrès. - Ton jambon il est bon, il est super bon.
00:58:47 - Mais pourquoi WhatsApp c'est une entreprise qui est née en Europe mais qui est partie aux Etats-Unis ?
00:58:53 Parce qu'ils n'ont pas peur du progrès.
00:58:55 Il ne faut pas qu'on ait peur du progrès. - Parce qu'ils n'ont pas peur de prendre des risques.
00:58:57 - Anna Senghari, merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous expliquer tout ça.
00:59:01 - Merci. - On a pas mal de réactions au 32/16, on va prendre Grégory dans quelques instants.
00:59:05 - On va parler ensuite de foot espagnol. - On n'en est qu'au début.
00:59:08 - On va profiter de la présence de Julien pour rentrer dans les détails.
00:59:10 - On attend des réactions en chaîne de tout le monde du foot.
00:59:14 - Adrian Ruiz Mediavia nous rejoint.
00:59:17 - Adrian, bonsoir. - Bonsoir, bonjour Notez.
00:59:20 - On est ravis de t'avoir parce qu'on a besoin de parler foot espagnol avec des vrais Espagnols.
00:59:25 - On a vu un ch'ti pendant 20 ans qui nous a raconté le foot espagnol depuis Madrid.
00:59:29 - On va pouvoir rentrer dans du camp. - On va concrétiser Panty pendant 20 ans.
00:59:33 - Ce sot, il nous a mitonné pendant 25 ans sur toutes les histoires du foot espagnol.
00:59:36 - On va voir ça dans quelques minutes.
00:59:37 - On va d'abord conclure sur la Super League parce qu'on a beaucoup d'appels.
00:59:41 - Grégory au 32/16 est avec nous. Grégory, bonsoir. - Bonsoir.
00:59:47 - Grégory, t'as dû écouter attentivement les explications concernant cette future éventuelle compétition.
00:59:54 - Est-ce que t'as été convaincu ou pas du tout ?
00:59:57 - Alors en partie. Sur le concept, même sur le concept de la gratuité, je vois un peu la logique
01:00:03 - et je comprends pourquoi en fait, du coup la division 1 n'a que 16 clubs.
01:00:07 - C'est pour créer que des gros matchs et justement pour créer un engouement assez énorme.
01:00:12 - Mais en fait, ça, pour moi c'est la grosse faille, c'est cette division 1 à 16 clubs. Je m'explique.
01:00:17 - Souvent les exemples qui sont donnés, c'est la NBA, etc.
01:00:22 - L'objectif des clubs, c'est d'avoir une sécurité économique.
01:00:25 - Or justement, cette formule apporte une grande insécurité économique aux clubs.
01:00:30 - Imaginons que je suis l'inter de Milan. Qu'est-ce qui m'apporte le plus de sécurité ?
01:00:34 - Le système d'aujourd'hui où j'ai 38 matchs pour faire partie du top 4 italien.
01:00:39 - Et si je rate cette année, j'ai encore 38 matchs l'année d'après pour être dans le top 4 italien
01:00:44 - et toucher le jackpot de la Champions League.
01:00:46 - Ou alors, et 38 matchs c'est parti tout le temps de l'année, donc si je rate mon début de saison, je peux quand même m'en sortir.
01:00:51 - Ou alors, 14 matchs pour être dans le top 14 européen et ne pas être relégué.
01:00:57 - Et ces matchs ont lieu jusqu'à janvier.
01:01:01 - Pour des clubs comme l'inter du Milan, comme la Critico Madrid, qui ne sont pas le top du gratin,
01:01:08 - mais qui sont quand même des très gros clubs, je parle quand même d'un finaliste de Champions League de l'an dernier,
01:01:12 - ça apporte une grande insécurité.
01:01:14 - Et quand on voit toutes les grandes ligues continentales, les ligues majeures de chaque sport, NBA, NFL,
01:01:21 - même Champions League de cette année, c'est toujours 30 clubs.
01:01:24 - Donc pour moi, ce système de la division à 16 clubs, c'est sur ce système qui est basé finalement sur la gratuité
01:01:30 - parce que ça crée une grande hype, mais le problème c'est que comment attirer justement les clubs qui ne sont pas le Real Madrid ou Barcelone
01:01:39 - parce qu'il y a un risque.
01:01:40 - Parce que si je compte 6 Anglais, Bayern, Dortmund, Real, Barcelone, Atlético, PSG, Juventus, Milan, Inter, j'ai 15 clubs.
01:01:48 - Donc c'est-à-dire qu'il y en a un qui n'est pas dedans.
01:01:51 - Parce qu'il y en a un qui est relégué.
01:01:52 - Donc c'est-à-dire qu'il y a un de ces clubs qui va devoir galérer l'année d'après pour remonter en Champions League,
01:01:57 - enfin dans la division 1, et en plus, cette qualification va se jouer sur un match aller-retour.
01:02:02 - Ce qu'on n'a pas encore, c'est la répartition du gâteau entre les 64 clubs.
01:02:08 - C'est ça.
01:02:09 - Il va falloir un système de descente.
01:02:12 - Ce que tu dis est très juste.
01:02:13 - Le truc qu'on ne sait pas, c'est l'oseille que tu reçois quand tu es dans la Star Cup, dans la Star League,
01:02:17 - et l'oseille que tu as. Est-ce que c'est tant une catastrophe économique que ça d'être dans la golde ?
01:02:22 - Dans la deuxième division.
01:02:24 - C'est ça en fait.
01:02:25 - Il y a aussi beaucoup de...
01:02:26 - C'est un peu la même aujourd'hui comme quand tu vas en Europa League et quand tu vas en Ligue des champions.
01:02:30 - Quand tu vas en Ligue des champions, tu as un pacto grosso modo de 50 millions.
01:02:33 - Quand tu vas en Europa League, tu touches que dalle.
01:02:36 - C'est difficile à trouver entre d'un côté la sécurité juridique économique pour les grands clubs,
01:02:40 - qui sont les têtes d'affiche, et en même temps une certaine imprévisibilité,
01:02:45 - un imprévu un peu qui rend possible et rend crédible la compétition.
01:02:49 - Donc le fait d'avoir trois divisions comme ça, avec des montées-descentes, donne de l'intensité,
01:02:52 - mais en même temps ces trois divisions qui sont faussement ouvertes, fermées.
01:02:56 - Elles sont fermées entre elles et elles sont ouvertes en dessous.
01:02:59 - C'est la troisième qui est ouverte.
01:03:01 - Ouverte par la cave en quelque sorte.
01:03:03 - Tu rentres par la cave.
01:03:04 - Ce qui fait que quand tu es en haut, tu as quand même peu de chances que tu redescendes.
01:03:07 - Beaucoup de réactions de gens qui se questionnent.
01:03:10 - Je prends un message sur Direct Studio, qui arrive Yo-Yo qui dit...
01:03:13 - On se questionne tous.
01:03:15 - Arrête de nous rater les politiques, c'est que l'opinion est en train de tourner.
01:03:18 - Arrêtez de nous prendre pour des dindons. On nous vend une Ligue fermée il y a deux ans,
01:03:21 - maintenant elle est ouverte, on nous dit que c'est gratuit, c'est toujours la même histoire.
01:03:24 - Au début c'est gratuit, puis après ça ne l'est plus, on n'est pas des naïfs.
01:03:27 - Oui, mais à un moment c'est signé. Si le concept est vendu que c'est pas fermé,
01:03:31 - ça change en cours de route. - Une fois que ce sera fait, ce sera fait.
01:03:34 - On a Ronan Hévin avec nous, avant de basculer définitivement vers le foot espagnol.
01:03:38 - Ronan qui est déjà venu dans l'after à plusieurs reprises,
01:03:42 - et qui est le représentant des supporters au niveau européen,
01:03:46 - directeur exécutif chez Football Supporters Europe. Bonsoir Ronan.
01:03:50 - Bonsoir.
01:03:52 - Ronan, quelle est la position des supporters,
01:03:56 - tu représentes un certain nombre de groupes de supporters au niveau européen,
01:04:00 - donc vous êtes très nombreux, et quelle est la position des supporters ?
01:04:04 - On sait que les ultras sont en général très déterminés dans l'opinion sur ce genre de compétition là,
01:04:11 - et quel est ton avis également à toi sur les annonces du jour ?
01:04:15 - Alors effectivement les ultras ont une opinion assez ferme là-dessus,
01:04:19 - mais je n'ai pas l'impression que ce soit les groupes ultras qui sont nécessairement sur le vent de la Seine,
01:04:23 - mais plutôt les groupes anglais, les groupes espagnols hors Madrid ou Barcelone,
01:04:29 - qui sont plutôt les plus actifs là-dessus.
01:04:33 - Il est dur de comprendre aujourd'hui quelle est réellement la nouvelle,
01:04:36 - le format a été un petit peu changé pour essayer de le rendre plus vendeur,
01:04:41 - ou plus en adéquation avec le droit européen,
01:04:44 - mais on reste quand même sur une ligue très fermée.
01:04:47 - Je m'étonne de voir le format étant traité comme quelque chose de final,
01:04:52 - alors qu'on a que deux clubs qui se présentent,
01:04:55 - parce que Real Madrid et le FC Barcelone vont jouer 30 ou 40 matchs les uns contre les autres pendant la saison.
01:05:01 - Ils en font déjà beaucoup !
01:05:04 - Pardon ?
01:05:06 - Je veux dire, ils en font déjà beaucoup l'un contre l'autre chaque année.
01:05:09 - Ici en Espagne, dès qu'il peut y avoir un Real Barça pour je ne sais pas quelle compétition,
01:05:12 - ils le font fois trois, tu as déjà remarqué.
01:05:14 - Oui mais après ça peut être les World Series,
01:05:16 - et puis l'un contre l'autre Alpitame et Ternam.
01:05:19 - Aujourd'hui c'est un repackaging avec les mêmes objectifs,
01:05:24 - qui sont le contrôle de l'intégralité des revenus télés,
01:05:29 - la redistribution d'un côté et de la gouvernance de l'autre.
01:05:32 - Malheureusement pour le Real Madrid et le FC Barcelone,
01:05:36 - le besoin d'un régulateur et l'idée que des entités qui poursuivent uniquement des objectifs économiques
01:05:44 - puissent s'auto-gouverner,
01:05:46 - malheureusement dans l'état actuel de la gouvernance du sport européen,
01:05:49 - ça semble assez improbable.
01:05:51 - Par ailleurs, voir M. Lagrari ou A22 se faire les porte-paroles des supporters européens,
01:05:59 - s'il y a deux endroits en Europe où c'est particulièrement pénible de se rendre en tant que supporters-visiteurs,
01:06:03 - c'est bien Barcelone et le Real Madrid,
01:06:05 - et se dire que les supporters européens vont confier les clés du camion à ces deux clubs,
01:06:09 - c'est hautement improbable.
01:06:11 - Maintenant, il y a quelque chose qu'on note à chaque fois, c'est que de toute façon,
01:06:16 - les supporters pour la partie organisée dans les tribunes où il y a des typhos,
01:06:23 - et même sans typhos d'ailleurs,
01:06:25 - à chaque fois que démarre un match de Ligue des Champions,
01:06:28 - il y a une tradition de la fronde dans les groupes de supporters
01:06:32 - contre toute organisation vue toujours comme des machines à fric.
01:06:36 - C'est le seul sujet sur lequel ils sont toujours d'accord.
01:06:39 - Exactement. Aujourd'hui, il suffit de regarder un match de Ligue des Champions,
01:06:42 - plus de la moitié, plus de la moitié, j'ai presque envie de dire 70% des stades où se déroule un match de Ligue des Champions,
01:06:49 - l'hymne de la Ligue des Champions, et donc l'UEFA est sifflé par les supporters.
01:06:55 - Donc ça c'est quelque chose qui à chaque fois me laisse bouge, mais je dis, c'est sifflé.
01:07:01 - Qu'est-ce qu'on repousse à travers ces sifflets ?
01:07:03 - L'UEFA, l'argent qu'il y a dans l'UEFA, vous l'entendez comme moi,
01:07:07 - vous le voyez bien sur tous les stades et j'imagine que toi aussi, tu le vois,
01:07:11 - ce rejet de tout ce qui représente le pouvoir, l'argent, mais en Angleterre,
01:07:15 - je crois que l'hymne de la Ligue des Champions est tout le temps sifflé, en Espagne aussi, partout.
01:07:19 - Est-ce que finalement, se dire que de prime abord, avant que ce soit développé,
01:07:24 - Avant qu'il y ait une contestation automatique ?
01:07:25 - Avant que ce soit développé, avant qu'on puisse réellement se prononcer,
01:07:28 - avant qu'on voit si des clubs suivent ce projet ou pas,
01:07:31 - savoir que les supporters sont contre, ça compte réellement,
01:07:36 - sachant qu'ils sont contre tout, finalement ?
01:07:40 - Je pense effectivement que ça compte, parce que le rôle joué notamment par les supporters anglais
01:07:44 - dans la chute de la petite arme, - Oui, je sais ça, je sais ça !
01:07:48 - des gouvernements nationaux a eu un rôle à jouer.
01:07:52 - Oui, mais ça, ça peut changer, ça peut changer avec la...
01:07:55 - Ça peut changer, mais c'est pas le rejet de l'UEFA,
01:07:58 - enfin, du moins, de la politique de l'UEFA comme un sens de gouvernance,
01:08:02 - il est réel, et je ne sais pas, je ne fais référence pas à ça.
01:08:04 - Maxime, de le reconnaître.
01:08:06 - À Manchester City, où les sifflets sont systématiques,
01:08:09 - mais là, ce que ces sifflets démontrent,
01:08:13 - c'est une critique de l'UEFA en tant que régulateur,
01:08:16 - et l'idée que l'UEFA doit être plus puissante,
01:08:19 - doit être capable de mieux réguler, de mieux répondre aux différences
01:08:24 - d'entre les clubs, de mieux gérer l'argent,
01:08:28 - et doit jouer son rôle de régulateur.
01:08:30 - C'est ça.
01:08:31 - C'est pas une critique qui demande un football sans régulateur.
01:08:34 - Aujourd'hui, le projet de Peres et de Laporta et de Davamdeux,
01:08:40 - c'est celui du Far West, sans régulateur, avec une compétition qui manque des intérêts économiques.
01:08:47 - C'est ça que j'arrive pas à comprendre dans la position des groupes,
01:08:50 - la position des fédérations actuelles.
01:08:52 - Non, mais moi, je comprends ce que dit Ronan.
01:08:54 - Oui, je comprends ce que dit Ronan, mais c'est pas le cas.
01:08:56 - C'est pas ce qu'on nous a décrit, on nous a pas décrit.
01:08:59 - On nous rend aussi peut-être du rêve, hein, faut voir.
01:09:02 - Ah, ok, c'est pour ça que j'ai dit qu'il fallait attendre.
01:09:04 - On est passé d'un stade de rejet d'un format, à "oui, mais c'est pas assez concret",
01:09:09 - "oui, mais c'est peut-être du vent", etc.
01:09:11 - Sauf que ça veut dire qu'on a avancé, ça veut dire que ce projet devient légitime.
01:09:14 - Jusqu'à présent, il avait été rejeté d'un revers de main,
01:09:16 - par les associations, par les gouvernements britanniques, en 2014 c'était terminé.
01:09:21 - Là, non. Et là, moi, ce que j'ai du mal à comprendre, c'est qu'on réclame des régulations,
01:09:24 - ce que propose la Super League, ce que c'est précisément,
01:09:28 - qui est beaucoup plus d'un fair-play financier, qui soit beaucoup plus strict,
01:09:31 - qui a un certain nombre de régulations, et on conteste la régulation de l'UEFA,
01:09:34 - en considérant qu'elle n'est pas assez régulatrice, justement.
01:09:37 - Et que c'est au nom de défauts de régulation de l'UEFA que ce projet...
01:09:41 - Il n'y a pas de régulateur dans le projet qui a été présenté aujourd'hui.
01:09:44 - Mais si, ce sont les clubs eux-mêmes.
01:09:46 - On a posé la question, et ils nous ont expliqué que les clubs entre eux devenaient régulateurs.
01:09:52 - Ils excluaient pas d'ailleurs que l'UEFA ne devienne pas à terme.
01:09:55 - Ils restent régulateurs, ils ont ouvert un dialogue, pour être tout à fait honnête.
01:09:58 - On va conclure, les gars, là-dessus, parce que moi je veux qu'on parle à un moment de foot espagnol,
01:10:01 - on a fait une année de mise sur la Super League, c'est bien, mais on arrive au bout.
01:10:04 - Non mais je trouve que c'est important de lui donner la parole, puisqu'il est représentant de l'UEFA.
01:10:07 - Mais je trouve que les accusations sont pas... Je les comprends,
01:10:11 - mais je sais pas si elles sont tout à fait justes par rapport à ce qui a été proposé.
01:10:14 - De toute façon, on ouvre là un long feuilleton.
01:10:16 - Parce que moi j'ai entendu quelqu'un qui a dit "on est pour le dialogue avec l'UEFA s'ils veulent réguler",
01:10:20 - enfin, je sais pas si tu l'as entendu aussi.
01:10:23 - Ronan est déjà venu dans l'after, mais Ronan, je t'invite à un soir où tu seras disponible en janvier,
01:10:26 - à venir faire un débat en studio avec nous, en prenant un peu plus de temps, évidemment,
01:10:30 - parce que nous on veut donner la parole à tout le monde.
01:10:32 - Et voir s'il y a du neuf en plus, parce qu'il y aura peut-être du neuf, des clubs qui se seront dévoilés,
01:10:35 - et une réaction et une opinion qui peuvent évoluer aussi.
01:10:38 - Tout ça va devenir un feuilleton très intéressant, maintenant.
01:10:41 - Merci Ronan, en tout cas, et petit tuyau le bienvenue, pour continuer le débat en studio quand on sera rentrés à Paris.
01:10:46 - Merci.
01:10:47 [SILENCE]

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