LA BANDE PREND LE POUVOIR - Laurent Wauquiez s'y voit déjà?
La bande de 22H Max réagit à l'interview du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans le Figaro.
Category
🗞
NewsTranscript
00:00 C'est vous qui prenez le pouvoir ?
00:02 Avec l'interview du soir.
00:04 L'interview du soir, bonsoir.
00:06 Laurent Wauquiez, à qui on a demandé, le journaliste du Figaro lui dit
00:11 "Mais vous avez été bien silencieux dans le débat sur l'immigration et vous surgissez".
00:16 Tout d'un coup, mais qu'est-ce qui se passe ? Il vous surgissait !
00:19 Et Wauquiez, évidemment, un espoir s'est levé à droite,
00:22 et il s'était bien gardé évidemment d'intervenir,
00:25 tant qu'il voyait ses copains sur un vieux dengue en voie de crevaison,
00:29 il se dit "Ouh là là, moi je reste sur le quai,
00:32 et là, maintenant que le dingue s'est un petit peu regonflé,
00:36 je pourrais peut-être monter dedans".
00:38 Mais lisons justement, dans cette crise, on a vu se dessiner un chemin pour la droite,
00:41 mais aujourd'hui, un espoir s'est levé à droite.
00:44 Évidemment, personne n'est dupe de ce qui se passe,
00:47 on l'a bien vu, et dans d'autres secteurs de la politique,
00:52 déjà la préparation des élections présidentielles,
00:55 ce qui se passe en fait, dans ce débat,
00:59 c'est la préparation des élections présidentielles.
01:01 Et ce que je trouve assez amusant, c'est que finalement,
01:05 moi je pense que dans le débat qui vient de s'écouler,
01:07 il n'y a que des perdants.
01:08 Et tous ces perdants essaient de transformer cette affaire en victoire.
01:12 Le Rassemblement National présente ça comme la victoire de ses idées,
01:16 alors que les idées qui sont portées dans le programme du Rassemblement National
01:21 ne sont pas dans le texte.
01:23 Les Républicains, finalement, ne pourront pas profiter de cette apparente victoire.
01:30 Ils ont un groupe squelettique,
01:32 et ils préparent peut-être plutôt la victoire du Rassemblement National.
01:36 Le groupe macroniste s'est fracturé.
01:39 Quant à l'extrême gauche, à la gauche,
01:42 elle se réunit autour d'un principe, d'une vision,
01:48 qui divise profondément,
01:50 et qui a amené la gauche précisément là où elle en est.
01:54 – Mais c'est là où Laurent Wauquiez intervient, Roselyne.
01:56 – C'est un peu décliniste ça, non ?
01:57 – Attendez, c'est là où Laurent Wauquiez intervient ?
01:59 – Non, mais je dis que c'est assez amusant.
02:01 – Mais pour revenir à Wauquiez, c'est là où il intervient,
02:04 en disant "ben voilà, moi je suis là".
02:05 – Oui, je suis là, mais enfin, combien de divisions ?
02:08 – Vous ne semblez pas y croire à l'hypothèse Wauquiez, Roselyne ?
02:11 – Non, j'y crois pas vraiment.
02:13 – Pour la présidentielle, il ne faut pas y avoir de division,
02:15 il faut un seul homme.
02:16 – Ah, Olivier.
02:17 – Aujourd'hui, je pense que c'est plutôt une bonne nouvelle
02:21 que Laurent Wauquiez revienne, parce que la droite manque de leaders,
02:25 donc qu'il y ait des leaders qui reviennent, je pense que c'est une bonne chose.
02:29 Je ne suis pas d'accord sur "tout le monde a perdu",
02:32 je pense qu'effectivement c'est assez encore confus.
02:35 – Celui qui a le moins perdu, c'est Macron.
02:37 – Je ne suis pas sûr parce que je pense que…
02:39 – Non, restez sur Wauquiez, restez sur Laurent Wauquiez.
02:41 – Aujourd'hui, il y a effectivement quelque chose qui s'est passé à droite,
02:44 parce que, effectivement, la droite n'est pas en grande forme,
02:46 mais pour une fois, elle est restée unie jusqu'au bout.
02:50 Ça faisait quand même quelques mois qu'on n'avait pas vu ça,
02:52 et donc le fait d'avoir ces bonnes nouvelles-là,
02:55 plus effectivement un leader qui revient,
02:58 je pense que ce ne sont que des bonnes nouvelles.
03:00 Je ne suis pas sûr qu'on puisse tout de suite en conclure que ça sera l'espoir.
03:04 – Il y a des gars qui sont là, dans la casemate, Lissnard…
03:07 – Oui, mais pareil, David Lissnard, ça fait quelques semaines qu'on le voit beaucoup moins.
03:12 Et je pense qu'on aurait besoin d'avoir plus de leaders à droite,
03:15 qui incarnent ce que je disais.
03:17 – Mais justement, Bruno, Laurent Wauquiez est-il toujours,
03:19 aujourd'hui, de par son retrait, est-ce qu'il est toujours un leader à droite ?
03:23 – D'abord, 1) Laurent Wauquiez a été plus présent sur le débat sur l'immigration
03:27 que sur le débat sur les retraites.
03:29 Pas sur les retraites, ça a vraiment été couragefuyant.
03:32 Là, sur l'immigration, je ne suis pas tout à fait d'accord avec Roselyne,
03:34 je pense que c'est lui qui a beaucoup soufflé, murmuré dans les oreilles d'Éric Ciotti,
03:39 pour justement ne pas lâcher.
03:41 Donc là, il était quand même présent et il a plutôt pesé pour ne pas lâcher.
03:45 – Présent dans la coulisse, pas médiatiquement.
03:47 – Présent dans la coulisse, il n'est pas au Parlement,
03:49 mais bon, il a participé aux réunions de groupe.
03:51 – Mais si, c'est pas cette imminence grise, c'est pas avec ça qu'on progresse vers la présidence.
03:55 – Non mais c'est le choix qu'il a fait, j'allais dire,
03:57 c'était le choix qu'il avait fait jusqu'à présent.
03:59 Il veut sortir plutôt et monter en puissance, comme il dit, à partir de la mi-24.
04:03 Il pense que jusqu'aux Jeux Olympiques, tout ce qui se dit ne sert pas à grand-chose
04:07 et qu'il faut se ménager.
04:09 Je pense qu'il n'a pas tout à fait tort sur ce point-là.
04:11 Son problème aujourd'hui, en fait, à Laurent Wauquiez, ça reste toujours le même.
04:15 D'abord, entre-temps, la droite, elle a rétréci autant comme autant,
04:19 moins de 5% l'année présidentielle,
04:21 et avec un parti qui est beaucoup plus attiré par le RN que…
04:25 – Et les sondages pour les ORPN ne sont pas bons.
04:27 – Mais Laurent Wauquiez, il a fait deux choses.
04:29 Il a, à mon avis, quand même tiré les leçons d'une chose qui lui a coûté dans le premier mandat.
04:34 C'est d'abord, un, il a arrêté de s'en prendre à Emmanuel Macron,
04:37 il a arrêté d'insulter les électeurs de droite qui ont voté pour Emmanuel Macron.
04:40 – Il s'est en reparlé, même. Il s'est en reparlé avec Emmanuel Macron.
04:42 – Il s'est en parlé et il arrête d'insulter les électeurs de droite qui ont voté pour Emmanuel Macron.
04:45 Donc ça, c'est quand même, je trouve, il a progressé parce qu'il sait bien que…
04:48 – Il essaie de… – Il est toujours bien de revenir.
04:51 – Il est toujours en train de revenir.
04:53 – Je trouve qu'en tous les cas, moi je suis beaucoup plus confiant pour Laurent Wauquiez que Roselyne.
04:58 – Ah bon ? – Oui, oui.
05:00 – Non mais il y a une hypothèse à ce mec.
05:02 – En tous les cas, à droite, je ne vois pas beaucoup d'autres que lui,
05:04 mais il y a un énorme problème avec l'opinion, c'est que les Français le jugent pas sincère.
05:07 Et ça, c'est difficile à retourner quand même.
05:09 – Il y a une hypothèse à tirer.
05:11 Il a été le premier artisan de la radicalisation de la droite
05:14 dans une espèce de nouvelle droite beaucoup plus radicalisée,
05:17 notamment sur la question de l'immigration.
05:20 Il a essayé de tout abandonner. Ce qu'il ne comprend pas,
05:22 et en sciences politiques on le sait très bien,
05:24 c'est que les électeurs préfèrent l'original à la copie.
05:26 – C'est pas vrai.
05:27 – Et ce à quoi joue M. Laurent Wauquiez est extrêmement, extrêmement dangereux pour 2027
05:32 puisqu'il fait son retour sur la base d'une loi.
05:34 Le péniste qui va laisser les gens crever la bouche ouverte.
05:37 Donc moi ça ne me réjouit pas, si ce n'est qu'il incarne, je pense,
05:40 aux yeux du grand public qui ne comprennent pas ce grand chantier,
05:43 une figure d'opportuniste.
05:45 – D'un mot pour répondre.
05:46 – Je suis obligé de vous laisser répondre Olivier.
05:48 – Non mais il incarne justement la droite,
05:51 une droite qui a toujours été assez construite,
05:54 une droite sociale d'ailleurs à l'origine,
05:56 et le retour, effectivement, la fin du "En même temps",
05:58 le retour du clivage droite-gauche, lui offre une opportunité
06:01 de reprendre la parole et d'être entendu, je pense que c'est plutôt une bonne chose,
06:04 et pour la droite, et même pour la France, d'avoir enfin un clivage droite-gauche
06:07 avec des gens qui le portent clairement.