Suite à la décision de la Cour de Justice de l'Union Européenne relative à la Super Ligue, toute la planète foot est en ébullition.
Toutefois, derrière la question de la Super Ligue se cache d'autres enjeux bien plus importants...
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SportTranscription
00:00 Bonjour à tous et bienvenue.
00:01 Depuis ce matin, on a tout lu et tout entendu.
00:04 Un brouhaha médiatique sans précédent.
00:05 Avènement de la Super League,
00:07 formule potentiellement à 64 clubs,
00:09 fin du monopole de l'UEFA et de la FIFA,
00:11 conférence de presse de Florentino Perez,
00:13 conférence de presse improvisée des dirigeants de l'OCA,
00:16 de l'UEFA, de Nasser El-Ralifi,
00:17 communiqué des clubs, des ligues, enfin bref...
00:19 On a l'impression que toute la planète foot
00:21 avait un petit mot à dire suite à la décision rendue
00:24 par la Cour de Justice de l'Union Européenne
00:26 relative à la question de la Super League.
00:28 Dans cette vidéo, on va surtout aborder les dessous de ce dossier
00:31 parce que comme vous allez le voir,
00:32 ça dépasse la création ou non d'un championnat fermé ou non
00:36 qui échapperait à l'UEFA.
00:38 Il y a plusieurs questions.
00:39 Évidemment en termes d'image,
00:40 mais surtout des questions économiques et politiques.
00:42 Parce que comme vous allez le voir,
00:43 on touche au cœur du business.
00:45 En gros, c'est un débat presque sans fin
00:47 entre l'ancien monde et le nouveau monde,
00:49 comme on dit dans les coulisses du football.
00:50 Donc, c'est parti.
00:52 Pour rappel, cette affaire fait suite à la saisie
00:54 du Tribunal de Commerce de Madrid par une société espagnole,
00:57 la European Super League Company.
00:59 Et le Tribunal de Commerce de Madrid
01:01 a ensuite saisi cette cour pour statuer sur certains points.
01:05 C'est pour ça que l'emballement qu'il y a eu,
01:07 je peux le comprendre,
01:07 parce qu'en fait la décision a été rendue publique.
01:09 Vous avez la synthèse ici,
01:10 mais vous avez également l'intégralité pour tous les articles.
01:12 Ça fait une cinquantaine de pages.
01:14 Et en fait, tu lis tout en haut,
01:15 en effet, le contrat au droit de la concurrence,
01:17 la ligne de prestation des services, etc.
01:19 Donc, on a l'impression qu'en effet,
01:20 c'est une victoire pour la Super League.
01:22 Et ça a été très bien marketé
01:23 puisque la communication immédiate,
01:25 notamment de Florentino Perez,
01:26 a donné cet effet-là.
01:28 Alors évidemment, comme dans toute décision,
01:29 il va falloir relativiser et nuancer.
01:31 Déjà, en aucun cas,
01:33 cette cour de justice s'est prononcée
01:35 sur la création ou pas de la Super League.
01:37 C'est d'ailleurs dit dans la synthèse, page 2.
01:39 En aucun cas, elle se prononce là-dessus.
01:42 En fait, la clé qui est importante,
01:43 elle se prononce vis-à-vis du respect du droit européen,
01:47 du droit de la concurrence
01:48 et la ligne de prestation des services.
01:49 Je vais schématiser pour que tout le monde comprenne.
01:52 2021, il y a cette idée de Super League,
01:54 on en a parlé et tout.
01:55 En réaction, au niveau populaire, ça ne passe pas.
01:58 Au niveau politique, ça ne passe pas.
01:59 Les instances se mettent en branle,
02:00 dont la FIFA qui avait joué un double jeu.
02:03 Et donc, on te dit, l'UEFA t'explique
02:04 que s'il y a des renégats,
02:06 on va dire qu'il y a des gens qui s'aventurent à cela,
02:07 à jouer avec l'homme,
02:08 ils pourraient être exclus, etc.
02:10 Globalement, c'est ça.
02:11 En gros, c'est ça notamment qu'on va contester.
02:13 En aucun cas, la décision de justice,
02:15 et vous pouvez le voir,
02:16 conteste par exemple le monopole
02:18 de l'UEFA et de la FIFA.
02:20 En fait, la seule chose que cette cour explique,
02:22 c'est que ce monopole doit se faire en accord
02:26 avec le droit européen.
02:27 Donc c'est-à-dire, pour schématiser,
02:29 pour que les gens comprennent,
02:30 on ne remet pas en cause la tenue ou pas de la Super League,
02:32 on ne remet pas en cause l'UEFA,
02:34 on ne remet pas en cause la FIFA,
02:35 on ne remet même pas en cause le monopole
02:37 de l'UEFA et de la FIFA.
02:39 On dit simplement que ce monopole-là,
02:41 il doit être soumis au droit européen.
02:44 Qui nécessite ?
02:45 Je cite,
02:46 "Le problème, c'est que les pouvoirs de la FIFA et de l'UEFA
02:50 ne sont encadrés par aucun critère
02:51 assurant leur caractère."
02:52 Transparent, objectif, non discriminatoire et proportionné.
02:56 C'est ça, relatif à 2021.
02:58 Et donc l'UEFA, dans sa communication, va dire,
03:00 "Mais il n'y a pas de problème,
03:02 on a justement changé les textes en 2022
03:04 afin de se conformer aux droits européens."
03:06 Donc, en gros, vous avez toutes les versions
03:09 pour comprendre à ce sujet-là.
03:11 Sauf qu'en fait, ce n'est pas ça l'essentiel du projet.
03:13 Je vais même aller plus loin.
03:14 La Super League, c'est un prétexte.
03:16 Aujourd'hui, les intérêts sont bien plus grands.
03:19 Ça concerne le cœur du business.
03:21 Ça concerne les droits TV.
03:23 Rappelez-vous, plus de la moitié des recettes d'un club,
03:27 ce sont les droits TV.
03:29 C'est le cœur du business.
03:30 Ce même cœur qui avait suscité tant de problèmes
03:33 à l'époque de ISL, pour ceux que ça intéresse.
03:35 On est autour des années 2000.
03:36 Et il y a 8 ans et demi, c'est passé quoi ?
03:38 Quand Loretta Lynch, la procureure générale des États-Unis,
03:42 est en train d'ouvrir le FIFA Gate
03:43 et qu'elle fait sa conférence de presse qui est restée légendaire,
03:46 raquette, blanchiment et tout,
03:47 c'était où l'extorsion dans les droits TV ?
03:50 Évidemment, à l'époque,
03:52 ça je le parle bien dans mon dernier ouvrage,
03:54 d'ailleurs avant Noël, ce n'était surtout pas,
03:56 c'est toujours disponible.
03:56 Et comme ça, tout ce que vous voyez là dans la Super League et tout,
03:59 vous le comprenez si vous lisez le livre.
04:00 Mais clairement, on est dans le même dossier.
04:03 Tous les mecs qui détournaient, qui prenaient des pots de vin,
04:05 c'est dans les droits TV.
04:06 Parce que les contrats étaient mirifiques.
04:08 Donc on mettait des sociétés, etc. au milieu.
04:10 Et en échange, on te rétrocédait la diffusion dans tel pays, etc.
04:15 Je vais faire très simple pour que vous compreniez.
04:16 Et vous allez comprendre la Super League, le problème.
04:18 La Super League, aujourd'hui, vous avez entendu,
04:20 le football gratuit, etc.
04:23 Donc les effets d'annonce.
04:24 En gros, la Super League, elle veut passer par une plateforme.
04:27 Une plateforme où les gens pourront s'abonner gratuitement
04:30 et voir le football comme ils veulent.
04:32 Cette plateforme, il y a deux points.
04:35 C'est soit vous soyez gratuit et en fait,
04:36 il y a des pubs et des annonces un peu comme Facebook,
04:38 soit vous payez un petit abonnement et donc vous êtes exempté des pubs.
04:41 Donc en gros, c'est ça l'idée.
04:42 C'est de dire, vous vous abonnez là-dessus,
04:44 et ensuite les clubs vont récupérer l'argent comment ?
04:47 Par les revenus qui sont générés, notamment par les contrats pubs, etc.
04:50 Et donc ensuite, c'est redistribué aux clubs.
04:52 Donc en fait, c'est du direct.
04:53 La Super League gère, OK, il y a cette plateforme directe,
04:56 et vous n'avez plus d'intermédiaire.
04:58 Pourquoi je vous dis ça ?
04:59 Et pourquoi vous allez voir que les instances, elles sont contre ?
05:01 L'UEFA, elle fait comment ?
05:02 L'UEFA, tac, ensuite vous avez les diffuseurs.
05:05 Vous avez tous les pays, la France, le Portugal, l'Espagne, ce que vous voulez.
05:09 Donc là ensuite, il y a les diffuseurs de chaque pays.
05:11 Les diffuseurs de chaque pays qui des fois font appel...
05:13 Donc on va dire, là, c'est le diffuseur.
05:15 Les diffuseurs de chaque pays répondent à des appels d'offres pour tous les trucs, etc.
05:18 Ils font des offres et souvent ils mettent des sociétés au milieu.
05:20 Ce qui fait que vous avez plein d'intermédiaires, en fait.
05:22 Et ensuite, surtout, vous avez le consommateur.
05:23 Le consommateur qui va devoir s'abîmer aux diffuseurs pour ensuite payer ça,
05:27 et ensuite, l'UEFA va récupérer quelque chose à ce niveau.
05:30 Donc en fait, vous avez plein d'intermédiaires.
05:31 Je rappelle ce que je l'ai dit juste avant le FIFA, Gaët et tout.
05:34 Toutes les grosses affaires de corruption footballistique,
05:36 elles sont liées au droit TV.
05:37 Et, pour le coup, à ce monopole exclusif où en fait,
05:41 on décide de qui va décider.
05:42 Et vu que les contrats se battent, notamment pour les très grandes compétitions,
05:45 parfois en milliards, je vous laisse imaginer.
05:48 C'est pour ça, arrêtez de me parler de transfert et tout.
05:50 Pourquoi l'UEFA, le CIA, ils sont tous paniqués ?
05:53 C'est ça.
05:54 C'est que d'un coup, en gros, l'idée est de dire,
05:57 on va faire une plateforme pour diffuser la Super League.
05:59 Les gens, en cas s'abonner, ce sera gratuit.
06:01 Alors, vous allez me dire, sur le papier, etc.
06:03 En fait, ce projet, il a été fait, notamment, pensé lié à Facebook.
06:06 Il y a eu des réunions, d'ailleurs, avec des gens de Facebook et tout.
06:08 En disant, Facebook explique qu'aujourd'hui,
06:10 ils ont un système avec des annonceurs, des sponsors,
06:13 ce qui fait que vous pouvez utiliser Facebook gratuitement.
06:15 Certains peuvent le payer, je crois, ils n'ont pas de plus, etc.
06:17 Et que sur chaque utilisateur gratuit,
06:20 Facebook gagne de l'argent chaque mois grâce aux annonceurs,
06:22 entre 4 et 5 dollars, si je ne dis pas de bêtises.
06:23 Donc, qu'est-ce qu'ils se disent, les mecs de la Super League ?
06:25 Nous, on veut créer une plateforme sur le modèle de Facebook
06:28 en disant, si on a un milliard d'abonnés,
06:31 on peut faire 5 milliards de dollars, potentiellement, de revenus,
06:34 qui ensuite seront dispatchés à travers les clubs.
06:36 Et ils vont te dire, nous, on vous amène le football gratuit,
06:38 et là, ils ont un argument très bon.
06:39 C'est pour ça que je parle à la fois d'image,
06:41 à la fois d'économie et de politique.
06:43 Parce que la première monture de la Super League,
06:45 qui aujourd'hui, évidemment, a changé,
06:46 elle a pris un tollé complètement au niveau médiatique et populaire,
06:49 ce qu'ils n'avaient pas anticipé.
06:51 Là, ils ont trouvé l'argument nécessaire.
06:52 Aujourd'hui, il y a de plus en plus de matchs,
06:53 mais surtout de plus en plus cher pour le consommateur.
06:55 Parce que le modèle actuel des droits de TV,
06:57 ça ne va pas le modèle de l'UEFA.
06:59 On a eu la faillite, enfin, la faillite quasiment,
07:01 vis-à-vis de Mediapro en France, qui n'a pas pu payer, etc.
07:03 Là, d'un zone d'attention, ce qu'il donne pour l'Italie,
07:05 je suis curieux de voir.
07:06 Sauf que vous avez énormément de diffuseurs,
07:07 ils sont récracs au niveau financier,
07:09 parce que ça coûte de plus en plus cher,
07:11 ça coûte de plus en plus cher aux consommateurs.
07:12 Et si tu regardes la santé économique des clubs,
07:14 on en a parlé depuis un moment qu'importe les championnats,
07:16 ça tient complètement la langue,
07:17 et ça tient uniquement à travers les droits de TV,
07:19 que l'UEFA gère à ce niveau, avec plein d'intermédiaires,
07:22 et parfois, des choses assez troubles.
07:24 Parce que ne croyez pas,
07:25 si les Américains ont mis la main sur pas mal de dirigeants
07:27 de la Carribe d'Amérique latine et d'Amérique du Nord,
07:29 simplement parce que l'argent est passé à travers une banque américaine.
07:32 Si les autres l'avaient fait passer,
07:33 ils seraient tombés dans le même panier.
07:34 Le problème, c'est qu'il n'y a que les Américains
07:35 qui ont lancé ces enquêtes-là.
07:36 Ailleurs, on a préféré ne rien dire,
07:38 notamment en Europe.
07:39 Donc, pourquoi je vous parle de tout ça ?
07:41 Parce qu'en fait, l'idée de la Super League derrière,
07:43 c'est le renouvellement complet d'un modèle économique.
07:46 Parce que, clairement, cette décision aujourd'hui, au final,
07:48 alors oui, elle gêne un petit peu la FIFA et l'UEFA,
07:51 mais eux te disent qu'ils vont se conformer aux droits européens.
07:53 Mais est-ce que ça a remis en cause leur monopole ?
07:55 Non.
07:56 Est-ce que ça a remis en cause la création de la Super League ?
07:58 Non, ça n'a rien changé à ce niveau-là,
08:00 ils ne se sont pas statués.
08:00 Même pire encore,
08:01 si jamais un tel championnat devrait avoir lieu,
08:04 ils devraient nécessiter l'accord de l'UEFA.
08:07 Parce qu'au final,
08:07 ce n'est pas une victoire spécialement pour la Super League.
08:09 Ça donne potentiellement,
08:11 allez, la possibilité.
08:13 Mais là où c'est très intéressant, en fait,
08:15 c'est le deuxième point de la décision.
08:16 Je cite.
08:17 "Les règles qui attribuent à la FIFA et l'UEFA
08:19 un contrôle exécutif exclusif
08:22 sur l'exploitation commerciale des droits liés à ces compétitions
08:25 sont de nature à restreindre la concurrence,
08:27 compte tenu de l'importance de ces dernières
08:29 pour les médias, les consommateurs et les téléspectateurs dans l'Union."
08:31 C'est ça, en fait, le point clé.
08:33 C'est les droits TV.
08:34 Et alors ?
08:35 Je ne suis pas juriste,
08:36 donc vis-à-vis des droits de la concurrence,
08:37 je ne pourrais pas.
08:38 Mais c'est le cœur du business.
08:39 Donc en fait,
08:40 on parle de Super League,
08:41 quels clubs pourraient rejoindre ?
08:42 Là, honnêtement, on fait des plans sur la comète
08:44 avec des effets d'annonce.
08:45 Vous avez des clubs qui disent
08:46 "Ah non, on est contre"
08:47 pour plaire aux gens vis-à-vis de l'image.
08:49 Dans le même temps,
08:49 ils continuent d'avoir des plans pareil
08:50 avec Florentino Perez, Laporta et tout.
08:52 Donc, on va arrêter de foutage de gueule.
08:53 Il y a plein de dirigeants qui seraient ravis.
08:55 Et dans le même temps,
08:56 c'est un peu fort le café de l'UEFA
08:57 de faire la bière Géphard Rouchet
08:58 quand la plupart de tes clubs,
08:59 malheureusement, c'est vendu à des fonds américains
09:02 et à des gens qui, culturellement,
09:03 ont l'habitude des ligues fermées,
09:04 NBA, NFL, NHL.
09:05 Donc c'est aussi assez ironique à ce niveau-là.
09:07 Et certains vont vous dire
09:08 "Mais la Ligue des Champions,
09:09 c'est déjà pas une ligue fermée, etc."
09:10 C'est pas ça, en fait, le problème.
09:11 Vous pouvez me parler de Super League,
09:13 c'est le pouvoir et le pognon.
09:15 Et le pognon, c'est pas
09:16 les clubs où ils veulent faire
09:17 de plus en plus d'argent.
09:18 Et ne vous inquiétez pas que
09:19 s'il y a une possibilité légale
09:21 pour ces clubs de faire plus de pognon,
09:23 il n'y aura pas de problème.
09:24 Le truc, c'est de le faire accepter
09:25 au niveau populaire et au niveau politique.
09:27 Et là, il y a tout de suite un bas qui va blesser,
09:29 c'est avec l'Angleterre.
09:30 Parce que je rappelle quand même qu'en Angleterre,
09:31 le ministère des Sports et de la Culture
09:33 est en train de faire passer un amendement,
09:35 qui devrait bientôt être passé
09:36 au niveau de la loi,
09:36 ce qui ne dit pas de bêtises,
09:37 qui interdirait à des clubs, on va dire,
09:39 de rejoindre ce genre de compétition.
09:42 Et le problème, c'est que vu que
09:43 l'Angleterre et le Brexit,
09:44 tu ne peux pas faire appel
09:45 devant la Cour de justice de l'Union européenne.
09:48 Sauf que là encore,
09:49 si d'un coup, vous avez un accord
09:50 parmi les clubs, ils disent
09:52 "Ah, finalement, on veut y aller,
09:52 c'est à notre intérêt
09:53 et qu'on arrive à faire passer le truc."
09:55 Ne vous inquiétez pas qu'on peut toujours
09:57 arriver à s'arranger,
09:58 même au niveau de la loi politique.
09:59 Et en parlant de politique,
10:01 que dire de la FIFA ?
10:02 Parce que derrière les enjeux,
10:03 il y a l'isolement progressif de l'UEFA.
10:05 En fait, vous comprenez,
10:07 la FIFA et l'UEFA,
10:08 tu as une grande rivalité.
10:09 Ce n'est pas, on va dire, l'amour fou.
10:10 Donc déjà, à la base, on le rappelle,
10:12 on en avait parlé il y a deux ans.
10:13 La FIFA, dès qu'ils ont vu le tolé médiatique,
10:15 "Oh là là, on est contre."
10:16 Sauf qu'en sous-marin,
10:17 ils avaient tenu le feu vert,
10:18 parce qu'ils savaient que potentiellement,
10:20 ça allait affaiblir l'UEFA.
10:22 Donc, c'est que de l'opportunisme politique.
10:24 Je rappelle que la FIFA d'un côté,
10:25 dit publiquement,
10:26 "La Super Ligue en Europe, ce n'est pas bien."
10:28 Par contre, ils l'ont implantée en Afrique.
10:29 Et en plus, c'est dirigé par des Italiens.
10:31 Les copains du Divin Show, Gianni Fantino,
10:33 dont l'Italien Mario Galavocci, etc.
10:35 Donc, les Italiens qui dirigent la Super Ligue africaine,
10:37 d'ailleurs,
10:38 petit maillot de l'espérance de Tunis,
10:39 qui est l'un des membres
10:40 de cette première Super Ligue à 8 équipes.
10:42 Donc, on vous a inventé plein de choses.
10:43 Mais d'un côté, pour l'Afrique, ce serait bon.
10:45 Mais pour l'Europe,
10:46 ça ne le serait pas.
10:47 Donc, ça, c'est...
10:48 Pour la FIFA, aujourd'hui,
10:48 c'est un peu une victoire.
10:49 Parce que ça va affaiblir davantage
10:51 la position de son président Seferin.
10:53 Sachant que c'est vrai que la FIFA
10:55 mise beaucoup sur le président de la Roumanie.
10:57 Le président de fédération
10:58 qui a rejoint le congrès FIFA
10:59 il y a un ou deux ans,
10:59 qui est en train de monter un peu à l'UEFA.
11:01 Parce que vous avez toutes ces rivalités internes.
11:03 Donc oui,
11:03 je comprends médiatiquement les gens, etc.
11:05 Quel club peut y aller ?
11:06 Est-ce que ça peut nous coûter ?
11:07 Est-ce que ça peut le faire ?
11:08 Est-ce que c'est...
11:09 En fait, derrière, il y a...
11:10 Derrière, les enjeux,
11:11 ça dépasse complètement la Super Ligue.
11:12 D'un côté, vous avez ceux
11:13 qui l'a fait bien l'UEFA
11:14 dans leur quête de pouvoir,
11:15 en essayant de faire monter leur mec et tout.
11:16 Donc ça, c'est tout le côté, on va dire,
11:18 électoral du football.
11:19 De l'autre côté,
11:19 vous avez le cœur du business,
11:20 les droits de l'Etat.
11:21 Parce que potentiellement,
11:22 on touche là-dessus.
11:23 Et potentiellement,
11:23 ça inquiète beaucoup de monde.
11:24 Parce que,
11:25 vu le degré de corruption
11:27 et de pot de vin,
11:27 qui, je le rappelle,
11:29 ça a été décrit
11:30 par la procureure générale
11:31 des États-Unis de l'époque.
11:33 Bon, qui maintenant,
11:33 va nous dire que la FIFA est magnifique.
11:35 Comme quoi, l'argent,
11:35 ça sert à tout dans ce milieu.
11:37 Pour schématiser,
11:37 cette décision ouvre des possibilités,
11:40 notamment liées aux droits de la concurrence.
11:41 Quelque chose qui est très compliqué,
11:43 je ne suis pas juriste,
11:43 donc je n'aurai pas la subtilité
11:45 de tout vous expliquer.
11:46 Et principalement,
11:47 vis-à-vis des droits TV.
11:48 Avec une question quand même majeure.
11:49 Et vous voyez,
11:51 la question, c'est pas la Super League.
11:52 La question, c'est les droits TV
11:53 et les revenus commerciaux.
11:54 La question, c'est le pognon.
11:56 C'est, est-ce qu'au final,
11:57 l'UEFA et la FIFA
11:57 sont pas un peu jugés partis,
11:59 qu'il n'y aurait pas potentiellement
12:00 des conflits d'intérêts.
12:00 Et surtout, ce monopole,
12:02 qui encore une fois,
12:02 n'est pas remis en question.
12:03 Mais s'il ne faudrait pas
12:04 contrôler un peu ce monopole,
12:05 ce dernier devrait être soumis
12:07 aux lois et aux droits européens.
12:08 Donc c'est-à-dire de caractère
12:09 de transparence, objectifs, etc.
12:11 Non mais, j'ai quand même un peu peur,
12:12 vu la puissance du lobby du foot
12:15 qui est actuellement en train de tout faire
12:16 pour ne surtout pas être mis
12:18 dans les mêmes conditions
12:20 que les banquiers,
12:21 que les notaires,
12:22 que les agents immobiliers
12:23 liés au blanchiment d'argent.
12:24 Vous avez plusieurs États
12:24 qui ne veulent pas,
12:25 dont la France d'ailleurs.
12:26 Donc, je m'inquiète vis-à-vis quand même
12:28 de la puissance du lobby du foot
12:29 pour justement arriver à échapper encore
12:32 à certains types de contrôles.
12:34 Et dans le même temps,
12:35 quand même, une petite ironie
12:36 pour la France,
12:37 la Ligue de football professionnel
12:38 qui est évidemment contre la Superligue.
12:40 Parce qu'on rappelle que
12:41 dans son contrat CVC,
12:42 qu'on a dénoncé à l'époque
12:44 et qui commence évidemment
12:45 à faire pas mal de débats,
12:46 il y a une clause.
12:47 Si jamais la Superligue arrive,
12:49 eh bien, CVC va recevoir
12:51 une compensation financière.
12:52 Dans le même temps,
12:53 je crois que si un des clubs
12:54 rejoint la Superligue
12:56 au détriment du championnat,
12:57 eh bien, CVC obtiendrait 20%
12:59 des revenus commerciaux
13:01 et médiatiques et télévisuels
13:03 du football français
13:04 qui est déjà imputé à 13%.
13:06 Donc, le braquage continue
13:08 à tous les niveaux.
13:09 Et on en revient à ce que je disais,
13:10 ce n'est pas une question de Superligue,
13:11 ce n'est pas une question de pouvoir
13:13 parce que l'UEFA veut évidemment
13:14 tout contrôler.
13:15 Et dans le même temps,
13:16 c'est une question de grosses pépettes.
13:18 Donc voilà, j'espère que ça vous permet
13:19 d'y voir un petit peu plus clair.
13:20 Dans le même temps,
13:20 juste avant Noël, n'hésitez pas,
13:22 je rappelle,
13:23 le dernier livre,
13:23 l'industrie du football,
13:24 les autres aussi sont disponibles.
13:25 Mais là, vous avez exactement
13:27 tout ce que j'ai pu décrire
13:28 et vous allez mieux comprendre
13:28 ce qui se passe parce que
13:29 ce qui s'est passé en Amérique du Nord
13:31 il y a 8 ans et demi,
13:31 un jour, on pourrait le retrouver en Europe.
13:33 Et malheureusement,
13:34 on pourrait se rendre compte
13:35 que pas mal de dirigeants actuellement
13:37 sous le feu des spotlights
13:38 étaient impliqués dans des choses
13:39 bien plus importantes,
13:40 de savoir si l'Atlético, Manchester United
13:42 ou X équipes rejoignent la Superligue.
13:43 Non, eux, ils s'occupent surtout de savoir
13:45 comment je vais changer de bateau
13:46 à la fin du mois.
13:47 Bref, keep the faith.