• l’année dernière
Alors que la neige est de retour en Ukraine, le conflit s’est enlisé. Les soldats se sont enterrés dans des tranchées, dans une guerre de position où aucune des deux armées n’a de réel avantage technologique sur l’autre. Les Russes pourraient profiter de cet enlisement…

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Transcription
00:00 La guerre en Ukraine entre dans sa troisième année.
00:04 Avec l'arrivée de l'hiver et après une contre-offensive ukrainienne sans grand résultat,
00:09 la ligne de front s'est stabilisée.
00:11 Tout cela pourrait donner l'avantage à la Russie.
00:14 D'un strict point de vue militaire, la guerre s'enterre et le front reste stable.
00:28 Le conflit est devenu une guerre d'usure.
00:31 La Russie peut mobiliser davantage d'hommes que l'Ukraine,
00:34 mais ses pertes humaines sont quatre fois plus importantes.
00:37 Pour autant, aucune des deux armées n'a de vraie supériorité technologique sur l'autre.
00:42 Ce qui empêche une attaque surprise.
00:45 Alors que les températures négatives arrivent, les Russes visent les infrastructures énergétiques.
00:51 En 2022, l'armée russe avait intensément bombardé les infrastructures électriques
00:57 et de chauffage de l'Ukraine, touchant 50 % d'entre elles.
01:01 Les Ukrainiens ont toujours réussi à les remettre rapidement en service,
01:05 mais les coupures d'électricité et le manque de chauffage
01:08 pèsent sur le moral des troupes et des civils.
01:11 Les États-Unis ont déjà dépensé 45 milliards de dollars pour aider l'Ukraine
01:21 et affirment être presque à court d'argent pour aider le pays.
01:24 Il faudrait que le Congrès vote une nouvelle enveloppe d'aide au pays.
01:27 Mais les Républicains, qui ont le contrôle de la Chambre des représentants,
01:30 y sont de plus en plus hostiles.
01:32 Plus le conflit dure et plus la prochaine élection présidentielle américaine approche.
01:37 Elle aura lieu dans un an.
01:38 Elle pourrait voir revenir à la Maison-Blanche Donald Trump,
01:41 qui adopte une position hostile à l'Ukraine
01:43 et a promis de régler le conflit en 48 heures s'il est élu.
01:47 Pourtant, l'Ukraine a absolument besoin des États-Unis qui sont de loin
01:51 le premier contributeur à leur aide financière.
01:54 En effet, depuis l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023,
02:00 une grande partie de l'attention internationale s'est tournée vers le Proche-Orient,
02:04 au détriment de l'Ukraine.
02:06 Et le président Zelensky a peur d'être oublié par ses alliés.
02:10 Sur le plan de la politique interne, malgré de nombreux scandales de corruption,
02:16 l'unité nationale sur la nécessité de gagner la guerre reste la même.
02:20 Mais des désaccords tactiques apparaissent de plus en plus.
02:24 Plus le temps passe et plus l'Ukraine a peur que les 27 ne flanchent.
02:43 Ses relations avec certains pays d'Europe centrale sont déjà très compliquées.
02:47 En 2022, l'Union européenne a assoupli ses règles pour soutenir l'économie ukrainienne,
02:52 notamment concernant l'exportation du blé.
02:55 Les chauffeurs routiers polonais bloquent la frontière entre les deux pays
02:58 pour protester contre la concurrence jugée déloyale des chauffeurs ukrainiens.
03:02 La Slovaquie, avec à sa tête le populiste Robert Fitchow,
03:05 a arrêté de fournir de l'aide à l'Ukraine.
03:08 Mais le pays qui s'oppose le plus frontalement à l'Ukraine au sein de l'Union européenne,
03:12 c'est la Hongrie, qui possède un droit de veto à Bruxelles.
03:15 Son dirigeant, Viktor Orban, est accusé d'être le cheval de Troie de Vladimir Poutine au sein de l'UE.
03:20 Ce veto peut notamment s'appliquer à deux décisions importantes,
03:24 les aides financières et la candidature de l'Ukraine pour rejoindre l'Union européenne.
03:28 Volodymyr Zelensky est allé jusqu'en Argentine,
03:31 à l'investiture du nouveau président Javier Millei, pour tenter de convaincre Orban.
03:35 Et lors d'un sommet à Bruxelles, lors du vote sur la candidature de l'Ukraine pour rejoindre l'UE,
03:40 il s'est passé quelque chose d'inhabituel.
03:42 - Il est parti, il n'a pas exercé. Je ne sais pas, vous devez lui demander.
03:49 Mais c'était Olof Scholz qui a fait cette suggestion et je pense que c'était un bon mouvement.
03:54 On a eu un bon débat, mais à la fin du débat,
03:59 j'ai senti que ce serait difficile d'atteindre un accord.
04:01 Et puis Scholz a fait cette proposition.
04:04 Est-ce possible pour vous de prendre la décision sans être dans la salle ?
04:09 Et légalement, est-ce possible de prendre une décision unanime sans être présent à Hongrie ?
04:16 Et puis il est parti.
04:18 Les 27 ont donc trouvé un accord sur l'ouverture de négociations d'adhésion de l'Ukraine.
04:23 Sur les aides financières, par contre, Viktor Orban a utilisé son veto
04:27 et bloqué le budget de 50 milliards d'euros.
04:29 - 26 leaders ont agi sur la boxe de crédit de tous les pays.
04:34 Et un leader n'a pas agi.
04:37 - Toutes les priorités sont importantes.
04:39 Le soutien pour l'Ukraine, la migration, le fonds de solidarité, la défense,
04:45 c'est une partie de cette boxe de crédit.
04:48 Cela signifie que nous allons nous y retourner plus tôt l'année prochaine
04:53 et nous allons essayer d'obtenir l'unanimité.
05:04 La Russie compte beaucoup sur l'affaiblissement des soutiens occidentaux à l'Ukraine.
05:09 Officiellement, Vladimir Poutine essaye d'apparaître
05:11 comme celui qui fera revenir la paix dans la région.
05:15 Mais la paix proposée par la Russie, qui a déclenché cette guerre,
05:30 serait à un prix inacceptable pour l'Ukraine.
05:33 Sur le plan militaire, la Russie peut compter sur ses alliés,
05:36 qui lui envoient des armes en quantité.
05:38 La Corée du Nord a fourni un million d'obus et l'Iran, des drones.
05:41 Sur le plan de la politique interne, Vladimir Poutine bénéficie
05:45 de l'absence d'opposition et de l'apathie de la population,
05:48 qui ne peut pas manifester son opposition à la guerre.
05:51 Pourtant, selon un sondage de l'institut indépendant Chronicles,
05:54 le nombre de Russes qui soutiennent pleinement l'invasion de l'Ukraine
05:57 a diminué de presque moitié depuis février 2023.
06:00 Certains pays, comme la France, ont modifié le soutien qu'ils apportent à l'Ukraine
06:04 pour le rendre plus efficace, sans pour autant qu'il coûte davantage d'argent.
06:08 Des soldats ukrainiens viennent par exemple se former en France.
06:12 L'Ukraine souhaite aussi nouer des partenariats industriels
06:15 pour fabriquer directement des armes sur son territoire.
06:18 Enfin, le pays joue sa survie dans ce conflit.
06:22 Dix ans après la révolution de Meïdan, qui lui a permis de devenir
06:25 une démocratie pro-européenne, le maintien de ses valeurs dépend
06:29 aujourd'hui de l'issue du conflit face à la Russie,
06:32 qui n'a jamais accepté son identité propre.
06:35 [Musique]

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