Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Les premières minutes de la prise de parole de Mathilde Panot, on est en direct de l'Assemblée Nationale.
00:00:04 Bonsoir à tous, soir info évidemment intégralement consacré à ce vote qui devrait débuter dans quelques minutes, dans quelques heures.
00:00:12 C'est une des premières énigmes de la soirée, cette loi immigration qui arrive au bout du chemin.
00:00:18 Ce soir, il y aura un avant et un après, à n'en pas douter.
00:00:20 Sacrée soirée, aurait dit l'autre il y a encore quelques années, qui nous attend ce soir du côté du Palais Bourbon.
00:00:26 Tout peut se passer, ce n'est pas compliqué. Yoann Usaï est avec nous évidemment du service politique.
00:00:30 Gabriel Cluzel, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:00:32 Bonsoir cher Gabriel, bonsoir à Alexandre Devecchio, rédacteur en chef au Figaro et à Pierre Lelouch évidemment.
00:00:38 Merci d'être là, Pierre Lelouch, ancien ministre spécialiste de politique internationale notamment.
00:00:42 Il va être question de politique nationale, mais c'est un peu votre dada.
00:00:45 Également, évidemment, il y avait 5G.
00:00:48 Voilà, vous connaissez mieux que nous les arcanes de cette Assemblée Nationale.
00:00:54 Beaucoup de prises de parole vont avoir lieu, que l'on comprenne bien et qu'on dise bien nos téléspectateurs,
00:00:58 déjà rappeler le contexte pour ceux qui allumeraient seulement leur télévision.
00:01:02 Après des débuts laborieux, les 14 parlementaires de la commission mixte paritaire,
00:01:06 en milieu d'après-midi aujourd'hui, ont trouvé un accord sur cette fameuse mouture commune du texte de loi immigration.
00:01:12 Vote approuvé il y a une heure ou deux au Sénat.
00:01:15 Il est arrivé donc ce texte à l'Assemblée Nationale, qui pourrait l'adopter, je le disais, dans la soirée avant minuit.
00:01:21 On l'espère bien sûr.
00:01:22 LR et l'ERN vont le voter, ça c'est acquis.
00:01:25 Je regarde Johan parce que vous allez nous planter le décor avant qu'on commande tout ça.
00:01:29 Les choses, en revanche, pourraient se révéler beaucoup plus compliquées au niveau de l'aile gauche de la majorité,
00:01:36 qui pourrait provoquer tout simplement une fracture, une explosion de la Macronie ce soir.
00:01:41 Un mot Johan avant de commencer l'analyse sur le déroulé de cette soirée qui débute à l'Assemblée Nationale.
00:01:46 Gérald Darmanin a pris la parole, on entendra un extrait dans un instant.
00:01:49 Mathilde Panot est à la tribune, le vote n'a pas encore débuté et pour l'instant, je le répète mais c'est important,
00:01:54 rien n'est exclu à l'heure où l'on se parle.
00:01:57 Oui, alors là ce qui se passe c'est que Mathilde Panot est à la tribune
00:01:59 puisque la France Insoumise a déposé ce qu'on appelle une motion de rejet préalable.
00:02:03 Donc elle est en train d'expliquer pourquoi elle a déposé cette motion de rejet
00:02:06 et pourquoi elle est opposée au texte qui sort de la commission mixte paritaire.
00:02:09 L'ensemble des groupes politiques vont désigner un orateur.
00:02:13 Généralement, le président de ce groupe va monter à la tribune pour expliquer la position de son groupe.
00:02:19 Ensuite, il y aura le vote sur la motion de rejet préalable et lorsque cette motion aura été rejetée, non adoptée,
00:02:25 il n'y a pas de surprise, on passera au vote concernant effectivement ce projet de loi qui sort de la commission mixte paritaire.
00:02:33 On aura un vote entre 23h30 et minuit sur ce projet de loi.
00:02:36 Alors vous avez raison de dire que le Rassemblement National, 88 députés vont voter ce texte.
00:02:42 Les Républicains vont le voter également, c'est leur texte, c'est eux qui l'ont façonné.
00:02:45 Et la majorité, c'est vrai, est divisée.
00:02:48 Elle s'est divisée ces derniers jours, elle s'est divisée encore tout au long de la soirée.
00:02:51 Là à gauche, le modem est vent debout contre certaines mesures qui figurent dans ce texte.
00:02:55 On en parlera en détail.
00:02:57 Le modem de François Bayrou, parmi les alliés du président Macron.
00:03:01 Mais ce qui change les choses quand même ce soir, c'est que stratégiquement,
00:03:04 le président de la République dit qu'il demandera une deuxième délibération
00:03:07 si jamais ce projet de loi est adopté grâce aux voix du Rassemblement National.
00:03:12 Eh bien, parce que là, ils m'ont perdu à partir de cette information-là.
00:03:15 À partir de cette information-là, ce soir, j'ai posé mon stylo et j'ai dit "ils m'ont perdu".
00:03:20 Répétez pour qu'on comprenne.
00:03:22 Non, sérieux, deux secondes et être clair pour les gens qui nous regardent.
00:03:26 Ce soir, le vote passe à l'Assemblée Nationale avec toutes les voix du Rassemblement National.
00:03:32 C'est un non pour le chef de l'État.
00:03:34 Il ne veut pas de ce vote en l'État et pourrait provoquer donc une nouvelle délibération.
00:03:39 C'est là que je ne comprends plus rien.
00:03:40 La Constitution donne le pouvoir au président de la République
00:03:43 de demander une deuxième délibération à l'Assemblée Nationale.
00:03:47 Généralement, c'est quand on a obtenu un non à un projet de loi.
00:03:50 On demande une deuxième délibération.
00:03:51 Là, demander une deuxième délibération alors que le texte aurait été adopté,
00:03:55 c'est quand même quelque chose d'un peu inédit.
00:03:57 Mais pourquoi est-ce qu'il fait cela ?
00:03:59 Il faut bien comprendre que c'est extrêmement stratégique de dire cela ce soir.
00:04:02 Parce que qu'est-ce qui pose aussi problème au modem et à l'aile gauche de la majorité ?
00:04:06 C'est de considérer que ce texte de loi pourrait être adopté avec les voix du RN.
00:04:10 C'est de mêler leur voix au Rassemblement National.
00:04:13 De se dire qu'un texte d'immigration serait adopté grâce aux voix du Rassemblement National.
00:04:18 Donc en faisant cela, Emmanuel Macron met la pression sur la majorité et leur dit "Votez ce texte".
00:04:24 Réponse de Gérald Darmanin. Pardon, je vous coupe.
00:04:26 Ah ben, ça a duré dix secondes. Malheureusement, on a manqué la réponse de Gérald Darmanin.
00:04:30 Il met la pression sur la majorité et leur dit "Votez ce texte".
00:04:33 Soyez unis pour voter ce texte et comme ça, on ne pourra pas dire qu'il a été adopté grâce aux voix du RN.
00:04:39 C'est ça la stratégie qui peut changer les choses ce soir pour la majorité.
00:04:43 Vous l'avez bien compris, on a ces images en direct de l'Assemblée Nationale.
00:04:46 Dès qu'une prise de parole importante arrive, on la prendra en direct.
00:04:49 On prendra les réponses du gouvernement bien embêtées ce soir.
00:04:53 Je pense évidemment au chef de l'exécutif, le président de la République qui a convoqué en urgence sa majorité,
00:05:00 ses ministres ce soir pour tenter d'apporter une solution à ce qui semble être tout simplement rien de moins qu'un désaveu.
00:05:06 Pierre Lelouch, Alexandre Devecchio, Gabriel Cusel, vous réagissez.
00:05:08 Juste un détour d'abord par l'Assemblée Nationale où l'un de nos journalistes nous attend, Thomas Bonnet.
00:05:12 Vous lui apportez quelques précisions encore une fois sur le déroulé de cette soirée.
00:05:15 Est-ce que vous avez au moins une petite info à nous donner sur l'heure du vote ?
00:05:18 À l'heure du vote, ça va dépendre évidemment des prises de parole des uns et des autres.
00:05:25 Mais Johan a parfaitement raison, on devrait être autour de 23h30 minuit.
00:05:30 La précision c'est sur les voix du Rassemblement National.
00:05:34 Vous avez discuté justement du fait que le président voudrait une deuxième délibération parlementaire
00:05:38 si c'était avec les voix du Rassemblement National que le texte était adopté.
00:05:42 En fait c'est un peu arithmétique et c'est une manœuvre politicienne, vous allez comprendre.
00:05:45 Je vais essayer de vous expliquer en tout cas.
00:05:46 Vous prenez l'intégralité des votes, vous enlevez 88, le nombre de députés du Rassemblement National.
00:05:51 Et si malgré le retrait de ces 88 voix, il y a une majorité qui s'est exprimée en faveur du texte,
00:05:56 alors le président jugera, en tout cas la majorité jugera, que le texte est recevable
00:06:01 et qu'il n'y a pas besoin de deuxième délibération.
00:06:03 En fait c'est une manœuvre politicienne du chef de l'État pour dire à ses troupes qu'il faut voter,
00:06:07 qu'il ne faut pas ni s'abstenir ni voter contre.
00:06:10 C'est une forme d'ultimatum qui a été déclenchée ce soir par le chef de l'État.
00:06:14 Une des manœuvres politiques, il y en a une autre, celle de Gérald Darmanin,
00:06:18 ce soir qui au Sénat dit qu'il y aura désormais 10 000 régularisations par an.
00:06:22 C'est un chiffre qu'on n'avait jamais entendu auparavant.
00:06:25 Et puis il y a aussi le chef de l'État qui dit qu'il pourra saisir le Conseil constitutionnel
00:06:29 sur un certain nombre de mesures qui ne seraient donc pas constitutionnelles.
00:06:33 Là encore c'est pour donner des gages à l'aile gauche de la majorité.
00:06:36 Ce que je peux vous dire, c'est ce qui est ressorti de la réunion de l'intergroupe,
00:06:40 de la majorité présidentielle qui s'est déroulée tout à l'heure.
00:06:43 A priori, à prendre avec des pincettes évidemment,
00:06:45 on se dirige vers un vote où les voix du Rassemblement national ne seraient pas comptées.
00:06:50 C'est-à-dire que même sans les voix du Rassemblement national,
00:06:52 il y aura une majorité pour ce texte.
00:06:54 Et donc, à priori, pas de deuxième vote à venir,
00:06:57 pas de deuxième délibération comme l'avait annoncé le Président.
00:07:00 De toute façon, il n'y a pas à anticiper autre mesure.
00:07:03 On va attendre les différentes prises de parole.
00:07:04 Merci beaucoup Thomas Bonnet, vous êtes notre fil rouge à l'Assemblée nationale.
00:07:07 On viendra vous voir régulièrement.
00:07:08 On ira interroger aussi avec vous plusieurs députés tout au long de la soirée
00:07:12 qui feront des aller-retours dans cette salle des quatre colonnes
00:07:14 où les rencontres se font avec les journalistes.
00:07:16 On est dans une autre galaxie Pierre-Luc, je vous le disais,
00:07:19 moi j'en ai fait tomber mon stylo tout à l'heure,
00:07:21 j'ai failli ne pas venir en plateau présenter mes questions.
00:07:23 Je suis incapable, je ne comprends rien.
00:07:26 Je plaisante un petit peu, mais Emmanuel Macron avait deux choix ce soir.
00:07:29 Faire passer le texte avec le Rassemblement national ou retirer son projet de loi.
00:07:33 Il a choisi la troisième option.
00:07:35 Je suis un peu comme vous.
00:07:39 On en apprend tous les jours.
00:07:41 On apprend qu'il a téléphoné lui-même, ça a été démenti.
00:07:45 On apprend qu'il a téléphoné lui-même au patron de l'opposition au Sénat,
00:07:50 ce qui est quand même sans précédent dans la séparation des pouvoirs.
00:07:54 Il commence un texte très compliqué où il y a à boire et à manger,
00:07:59 les régularisations, mais aussi...
00:08:00 – C'est le premier texte du gouvernement.
00:08:02 – Il l'envoie au Sénat alors que c'est qu'au Sénat il n'y a pas de majorité pour lui.
00:08:06 Donc le Sénat le réécrit naturellement.
00:08:07 Puis ensuite il le ramène à l'Assemblée où il est complètement délité, déconstruit.
00:08:14 Et après on explique qu'il faut voter un coup à droite, un coup à gauche.
00:08:20 On est au cœur du problème macroniste dans cette affaire.
00:08:25 Cette affaire fait exploser l'écran de fumée qui tourne depuis six ans, quoi.
00:08:33 Et qui, par les 49.3 sur le budget, passe plus ou moins.
00:08:37 Mais quand on arrive à quelque chose de sérieux et de dur, ça explose.
00:08:42 – Mais en fait ce que je comprends ce soir c'est que...
00:08:43 – Ce soir, ce qui s'est passé depuis une semaine,
00:08:45 c'est qu'on voit la fin du...
00:08:47 En même temps on voit la fin de la confusion macroniste où il n'y a pas de cap.
00:08:51 On ne sait toujours pas quel est le cap sur l'immigration.
00:08:53 Moi j'ai entendu comme vous tout à l'heure le ministre de l'Intérieur
00:08:56 dire qu'on va régulariser 10 000 personnes.
00:08:58 Ce n'est pas franchement ce que demandaient les gens dans le sondage du Figaro d'hier, je crois.
00:09:04 C'est très très étrange ce qui se passe.
00:09:10 Clairement la dernière manœuvre qui consiste à dire
00:09:12 "je ne vais pas compter les voix du Front National",
00:09:14 c'est pour dire à ses propres députés d'être disciplinés.
00:09:17 Mais est-ce qu'il les contrôle ?
00:09:18 Il a une demi-douzaine de ministres de gauche qui veulent s'en aller
00:09:21 parce qu'eux pensent aussi à leur avenir après Macron.
00:09:24 Ils ne vont pas se griller en votant un texte avec le Front National.
00:09:28 C'est compliqué pour des gens qui viennent de la gauche.
00:09:30 – Je pense qu'il y a une chose, il y a une certitude qui ressort ce soir,
00:09:33 Gabrielle Cluzel et Alexandre Devecchio, c'est qu'Emmanuel Macron
00:09:35 ne supporte pas la défaite et par tous les moyens possibles et imaginables
00:09:40 va faire passer cette séquence pour une victoire en sa faveur.
00:09:44 – Oui, ça va être quand même compliqué parce que c'est vrai que…
00:09:47 – Mais il essaie encore, ce soir il essaie encore.
00:09:49 – Le vote prévu des députés du Rassemblement National,
00:09:52 c'est un peu la tunique d'Henessius pour lui,
00:09:54 pourtant il voulait la faire passer cette loi.
00:09:56 A priori, ça devrait être une bonne nouvelle, visiblement ce n'en est pas une.
00:10:01 Moi je n'ai rien compris à la manœuvre, parce que je ne vois pas pourquoi
00:10:03 la deuxième fois, s'il fait voter deux fois, il empêcherait plus les députés du Rassemblement.
00:10:08 – Parce que ça met la pression sur le député.
00:10:10 – Oui, j'ai bien compris, mais pourquoi il ne va pas les empêcher de voter la deuxième fois ?
00:10:12 Et puis sur un plan démocratique, ça pose de sérieux problèmes.
00:10:14 Je ne sais pas si c'est des députés en carton, en chocolat, ceux du Rassemblement National,
00:10:17 ils sont pour de faux, en fait ils ont été élus pour de faux.
00:10:20 Ils ont le droit d'être là, d'être assis sur leur chaise,
00:10:22 ils font les pots de fleurs, mais surtout ils ne votent pas, c'est interdit de voter.
00:10:25 C'est complètement hallucinant.
00:10:27 – Ils ont été insultés avant, comme Tarana, la femme du Sénat.
00:10:31 – Mais je veux dire, l'aile gauche de la Macronie…
00:10:32 Les macronistes qui ne vont pas voter ce soir, Gabrielle,
00:10:35 les macronistes qui ne vont pas voter ce soir,
00:10:37 ce n'est pas parce que le projet est trop dur,
00:10:38 c'est parce que les députés du RN vont le voter.
00:10:40 – C'est les deux, c'est les deux.
00:10:42 – Il y a 24 heures, cette aile gauche était prête à le voter, le texte du Sénat.
00:10:45 – Non, non.
00:10:46 – Vous avez le même nombre de députés de l'aile gauche de la Macronie ?
00:10:49 – Le problème, c'est que ce n'est pas tout à fait le même texte,
00:10:52 c'est ça aussi qui a changé, il a été durci.
00:10:55 C'est là où, pour une fois n'est pas coutume, j'ai souvent critiqué LR,
00:10:59 ils ont plutôt bien manœuvré et durci considérablement le texte,
00:11:05 ce qui fait que c'est en réalité un texte imparfait,
00:11:08 mais qui est quand même beaucoup plus proche de LR
00:11:10 que de la philosophie initiale du macronisme.
00:11:14 Et du coup, ce qui se passe, c'est que ça remet en cause sa majorité,
00:11:18 qui était déjà une majorité relative, mais aujourd'hui,
00:11:22 justement, les troupes macronistes qui étaient fondées en même temps
00:11:25 avec une aile gauche et une aile droite,
00:11:27 le président de la République pourrait perdre son aile gauche.
00:11:31 Si c'était le cas, ça l'obligerait à rebattre totalement l'écarte,
00:11:34 puisque ça voudrait dire qu'il doit composer une majorité avec la droite,
00:11:40 dont on ne sait pas si elle a envie de monter sur le Titanic.
00:11:43 Donc, en réalité, Emmanuel Macron paye peut-être l'incohérence depuis le départ…
00:11:50 - Il a mainmise aussi sur ce projet de loi,
00:11:53 où il a voulu tout gérer encore une fois, tous ces jeux à l'élite.
00:11:56 - Non, il dit "on va avoir une…"
00:11:58 - Avec ce texte, avec cette réunion autour du Premier ministre à 18h
00:12:01 et les présidents de groupe.
00:12:02 Pourquoi ce texte est à tel point important pour le chef de l'État ?
00:12:06 - Parce qu'il faut qu'il gouverne.
00:12:07 En réalité, on voit la difficulté de gouverner,
00:12:10 ce qu'il n'avait peut-être pas mesuré tout de suite,
00:12:12 quand on n'a qu'une majorité relative.
00:12:14 On sait que les Français, on attend sur la question de l'immigration.
00:12:17 Donc, si vous voulez, le chef de l'État voulait…
00:12:19 C'est d'ailleurs à douter de ses convictions,
00:12:20 il voulait passer un texte coûte que coûte.
00:12:23 Simplement, il y a dans sa majorité des gens qui ont des convictions,
00:12:25 et à la limite, je les respecte.
00:12:28 Il y a une Elgol, je suis radicalement en désaccord avec eux,
00:12:31 et qui se disent pourquoi nous, qui l'avons soutenu avec…
00:12:35 Oui, c'est ce qui les distingue, sur un ADN en même temps,
00:12:40 maintenant, on va voter un texte qui est purement LR.
00:12:43 Si vous voulez, je les comprends, mais je crois que ce n'est pas un hasard
00:12:46 si précisément le macroniste se fracture sur la question de l'immigration,
00:12:50 parce que c'était son angle mort depuis le début.
00:12:53 C'est là où il apparaît le plus en décalage avec les Français.
00:12:56 Je pense que s'il veut aussi passer ce texte à tout prix,
00:12:58 c'est parce qu'il s'est rendu compte qu'il était en décalage complet avec l'opinion
00:13:02 et qu'il avait malgré tout besoin d'un texte.
00:13:04 Simplement, il n'a pas la majorité pour.
00:13:06 Les troupes macronistes ne sont pas entièrement sur cette vue-là,
00:13:10 et on pourrait avoir un texte qui est voté avec une union baroque,
00:13:14 mais intéressant de cela à dire, qui est peut-être plus proche du sentiment du pays,
00:13:18 qui est une union qui irait de la droite des macronistes jusqu'au rassemblement national.
00:13:23 - Ce qui est en jeu ce soir, Pierre Lelouch, c'est cette acceptation de ce texte,
00:13:26 cette acceptation de la préférence nationale,
00:13:29 qui est en train de ressortir véritablement de ce texte, finalisé par le Sénat.
00:13:33 - Entre nous, on est très loin d'un texte politique majeur,
00:13:37 celui dont la France a besoin, celui que veulent les Français dans les sondages.
00:13:42 Il n'y a rien dans ce texte qui change vraiment la donne.
00:13:47 - Le social, le regroupement familial...
00:13:50 - On va voir comment la demographie va démontrer les différentes mesures qui ressortiront de ce texte.
00:13:55 Ce n'est pas rien non plus.
00:13:56 - Il n'y a rien qui change fondamentalement la donne.
00:14:00 Le regroupement familial, c'est aujourd'hui aussi une loi européenne,
00:14:04 il est maintenu en l'État.
00:14:06 Il est un peu plus durci sur le plan administratif,
00:14:09 mais vous avez 92 000 personnes qui rentrent chaque année au titre du regroupement familial.
00:14:14 On a gardé le principe d'une ouverture aux étudiants,
00:14:18 en leur demandant d'être un tout petit peu sérieux dans leurs études.
00:14:22 - Regardez ce qui change, Pierre.
00:14:23 Conditionnement de certaines prestations sociales à 5 ans de séjour régulier,
00:14:27 métier en tension, la carte de séjour délivrée à titre exceptionnel par le préfet,
00:14:31 un délit de séjour irrégulier est créé,
00:14:32 un débat annuel au Parlement sur les quotas migratoires.
00:14:35 Ça ne va peut-être pas assez loin par rapport aux différents sondages,
00:14:38 ce que l'on entend de la part des Français, mais c'est un premier pas.
00:14:43 C'est une première depuis une quarantaine d'années.
00:14:45 - Je ne dis pas qu'il n'y a rien,
00:14:46 je dis qu'il n'y a rien de fondamentalement nouveau dans ce texte.
00:14:50 Sauf peut-être le débat annuel qu'on demandait dans l'opposition depuis des années
00:14:55 sur les quotas migratoires, mais tout le reste reste en l'État.
00:14:59 Il n'y a pas de statistiques ethniques et religieuses dans le pays.
00:15:02 Il n'y a pas une division sensible du nombre des regroupements familiaux.
00:15:07 Il n'y a pas une division sensible et une obligation de retour des étudiants
00:15:11 qui viennent en France.
00:15:12 Il y en a 90 000 dont la plupart restent en France derrière,
00:15:16 ce qui est d'ailleurs un scandale y compris pour les pays d'origine.
00:15:18 - Ce n'est pas un texte du tout sur l'immigration légale.
00:15:20 - Il n'y a rien sur la maîtrise de notre droit par rapport aux droits européens.
00:15:27 Il n'y a rien sur la CEDH.
00:15:29 Il n'y a rien sur la Convention européenne.
00:15:32 Donc les grands sujets clés qui conditionnent le problème où nous sommes,
00:15:36 c'est-à-dire 400 000 entrées par an, c'est ça le problème.
00:15:39 Les Français disent stop, il y en a marre, il y a trop de problèmes
00:15:43 qui sont liés à ça sur le plan sécuritaire, sur le plan économique,
00:15:47 sur le plan de ce que ça coûte.
00:15:48 Donnez-nous une vraie loi.
00:15:49 C'est ça qu'ils attendent.
00:15:50 Ils ont une série de mesures administratives.
00:15:54 - Pourquoi la gauche parle d'un projet de loi qui déshonore la France ?
00:15:57 - Parce que la gauche est toute...
00:15:58 - Qui est raciste, xénophobe, qui n'a pas l'envie d'humanisme.
00:16:01 - Mais mon chermi, depuis le début, on vit sous la terreur idéologique de la gauche
00:16:05 qui empêche de regarder le problème migratoire.
00:16:08 Si vous le regardez, vous êtes ipso facto considéré comme un fasciste.
00:16:12 Donc elle enfourche le cheval.
00:16:14 Moi, j'entendais en venant Pascal Brice, qui est ancien patron de l'Off-Pride,
00:16:18 qui dirige toutes les ONG et les associations financées à hauteur d'un milliard d'euros.
00:16:24 L'État donne un milliard d'euros à des ONG qui passent leur temps
00:16:27 à casser la politique migratoire de la France.
00:16:29 Si vous voulez vraiment changer le cadre...
00:16:31 - C'est un communiqué commun des ONG là ce soir, vous l'avez vu ?
00:16:33 - Bien sûr. Si vous voulez changer le navire France, la trajectoire,
00:16:37 il faut faire un certain nombre de choses très fondamentales,
00:16:39 à commencer par la réforme de la Constitution,
00:16:42 commencer par des statistiques techniques,
00:16:43 avec l'annonce de mesures très précises sur le nombre de gens...
00:16:47 Aucune de ces choses n'est dans le texte.
00:16:49 Pardon, il y a des mesures administratives, certaines vont dans le bon sens,
00:16:53 d'autres vont dans le sens de la régularisation.
00:16:55 Vous entendez tout à l'heure Darmanin dire "on va régulariser 10 000 personnes cette année".
00:17:00 Voilà, vous avez à boire et à manger dans l'administratif.
00:17:03 Après, ce qu'on peut dire, pardon, je ne veux pas vous enfoncer Pierre Lelouch,
00:17:05 mais ce qui est fait ce soir, ce qui va dans le bon sens,
00:17:08 c'est ce qui n'a pas été fait par les différents gouvernements
00:17:09 depuis une quarantaine d'années également.
00:17:12 - Oui, mais attendez, il y a eu des choses sur lesquelles
00:17:15 on a progressivement bougé, mais pas assez.
00:17:17 Je suis le premier à le dire.
00:17:18 J'ai écrit nombre de livres sur le sujet, vous savez.
00:17:21 - Alors, on continue à faire le tour.
00:17:23 Yoann Huysa, oui.
00:17:24 - Pourquoi la droite a été pendant des années et des décennies frileuse
00:17:27 vis-à-vis de cette thématique-là, à ne pas prendre des décisions
00:17:30 qui s'imposent pourtant manifestement depuis maintenant bien trop longtemps ?
00:17:35 C'est ce que disent les Français dans l'ensemble des sondages.
00:17:37 Bon, parce que la gauche a toujours caricaturé ces débats-là aujourd'hui.
00:17:41 Regardez encore ce que disait Mathilde Panot
00:17:43 lorsque la motion de rejet a été adoptée.
00:17:45 Elle disait "Halléluia, on n'aura pas de débat sur l'immigration à l'Assemblée nationale.
00:17:49 Ça va nous empêcher d'avoir deux semaines de débats racistes, xénophobes, etc."
00:17:54 C'est-à-dire que la gauche considère depuis toujours
00:17:56 que parler d'immigration, c'est être raciste, être xénophobe,
00:18:00 être d'extrême droite.
00:18:02 Donc la droite aussi a été effrayée par cela, par une caste médiatique aussi
00:18:07 qui pense la même chose que cette gauche-là.
00:18:09 Et donc, par peur d'être caricaturée, eh bien la droite a aussi été frileuse
00:18:13 et n'a pas été aussi loin que ses convictions dans un certain nombre de cas.
00:18:20 Non, mais c'est vrai qu'on reste dans la boîte.
00:18:22 On ne s'est pas débarrassé du corset, par exemple, de la CEDH.
00:18:29 Il reste aussi le Conseil constitutionnel qui va peut-être tout détricoter
00:18:33 parce que les députés s'agitent dans tous les sens.
00:18:36 - Pardon, mais ça c'est complètement...
00:18:37 - Oui, voilà, alors ils donnent l'impression de faire les lois.
00:18:39 - Mais on est sans point de voter une loi qui, a priori, pourrait être
00:18:43 tout en partie retoquée par le Conseil constitutionnel.
00:18:45 - Exactement, vous savez, ce fameux Conseil constitutionnel
00:18:47 qui avait institué le principe de fraternité pour Cédric Errou.
00:18:51 Vous savez, il est particulièrement favorable à une politique migratoire très ouverte.
00:18:57 Donc tout ça, évidemment, ça invalide déjà une loi qui n'est qu'une souris,
00:19:06 une montagne qui a accouché d'une souris.
00:19:10 Mais c'est vrai qu'il y a une réintroduction d'une forme, par exemple,
00:19:13 de préférence nationale, "oresco-référence".
00:19:16 Non, mais c'est horrible la préférence nationale,
00:19:18 mais pourtant c'est ce que veulent les Français.
00:19:20 Et ce qui est normal, si vous êtes Français,
00:19:21 que ça vous apporte rien de plus que quand vous n'êtes pas Français.
00:19:24 Quel est l'intérêt d'avoir une patrie ?
00:19:26 Bon, évidemment, tout le monde, le bon sens l'admet.
00:19:29 Eh bien, cela, évidemment, le simple fait que ce soit réintroduit, c'est insupportable.
00:19:35 Vous savez, Sylvain Maillard, ce matin, il a dit face à Sonia Mahbouk...
00:19:37 - Le patron de l'éducateur en SS.
00:19:38 - Ah non, c'est une lignée rouge, la préférence nationale.
00:19:42 Tous les sondages montrent qu'une majorité massive de Français
00:19:46 veulent cette préférence nationale.
00:19:48 Donc tout cela est un peu une gesticulation aberrante.
00:19:51 - C'est vrai, je suis clair à tout ce qui a été dit.
00:19:55 Je pense qu'effectivement, si on ne va pas sur la question du droit européen
00:19:58 et si on ne change pas la hiérarchie des normes,
00:19:59 qu'on ne reprend pas la souveraineté juridique,
00:20:02 on n'arrivera pas à réellement lutter contre l'immigration massive.
00:20:06 Et en même temps, je vais être un peu macroniste,
00:20:09 je dirais qu'il y a une victoire quasiment psychologique de la droite,
00:20:13 ou en tout cas des gens qui veulent régler cette question de l'immigration.
00:20:19 Il y a quand même un certain nombre de tabous qui commencent,
00:20:22 pas à être brisés, mais justement à être approchés.
00:20:26 Effectivement, celui de la préférence nationale en est un pour les Républicains aussi.
00:20:31 C'était un chiffon rouge jusqu'il y a longtemps.
00:20:33 Donc aujourd'hui, on va pouvoir au moins en parler.
00:20:37 C'est peu, mais c'est à la fois beaucoup.
00:20:39 Et ça suffit d'ailleurs à faire exploser,
00:20:43 peut-être, on va voir ce soir, la majorité d'Emmanuel Macron.
00:20:47 Donc s'il y a une bonne chose là-dedans, c'est qu'une partie de la droite,
00:20:50 notamment les Républicains, qui étaient terrorisés,
00:20:52 ont un peu relevé la tête et permis quelques améliorations à un texte
00:20:58 qui aurait été sinon uniquement un texte pro-immigration,
00:21:01 parce qu'il y avait effectivement cet article 3 qui instaurait un droit à la régularisation.
00:21:05 Il n'a pas totalement sauté puisqu'on va régulariser.
00:21:08 Effectivement, Gérard Darmanin l'a dit, 10 000 personnes,
00:21:11 mais ce sera quand même moins que si ça avait été la loi initiale d'Emmanuel Macron.
00:21:17 Donc ce qui est intéressant, c'est que ça fait bouger les plaques tectoniques politiques.
00:21:20 Elles bougent doucement par rapport à l'urgence migratoire,
00:21:24 par rapport au constat des Français qui a été fait depuis longtemps,
00:21:26 mais elles bougent pour la première fois depuis longtemps.
00:21:29 Bonsoir Alex Isard, merci d'être avec nous en direct.
00:21:31 On passe par l'Assemblée nationale pour retrouver le député Renaissance en direct.
00:21:34 Merci d'être avec nous Alex Isard.
00:21:37 La majorité présidentielle est éparpillée façon puzzle ce soir.
00:21:40 Non, je ne crois pas.
00:21:43 Vous aurez d'ailleurs un constat dans quelques heures, je pense,
00:21:46 lorsqu'il y aura le vote.
00:21:47 Vous verrez que la majorité est majoritairement unie derrière ce texte-là.
00:21:52 Je tiens à dire qu'on est sur un texte qui est éminemment compliqué.
00:21:55 C'est une réforme qui est ambitieuse.
00:21:58 Et pour autant, la majorité a souhaité l'apporter parce qu'elle est nécessaire pour les Français.
00:22:02 Vous verrez, nous serons au rendez-vous.
00:22:04 J'ai l'impression, en tout cas, quand on voit les différentes communications à droite et à gauche,
00:22:08 c'est les ministres qui menacent de démissionner, c'est les députés,
00:22:10 dont Sacha Houllier qui est juste le président de cette commission de l'exparateur
00:22:15 qui a d'ores et déjà annoncé qu'il n'allait pas voter.
00:22:18 Il y a quand même une sacrée fracture entre les députés renaissants,
00:22:22 sa tendance plutôt à gauche et ceux plutôt à droite.
00:22:25 Oui, mais vous ne pouvez pas faire de généralité.
00:22:29 Alors, je dois admettre, il est évident et il faut le faire,
00:22:33 le texte de loi que nous allons voter ce soir n'est pas celui que nous avions prévu initialement.
00:22:37 Nous sommes au Parlement, nous sommes là pour parlementer et pour faire la loi.
00:22:41 Il est évident que lorsque le texte est arrivé au Sénat, il y a eu des débats.
00:22:45 Ils ont eu lieu à des modifications du projet de loi qui avait été proposé par le gouvernement,
00:22:49 principalement par les centristes dont nous faisions partie et les Républicains.
00:22:54 Une fois à l'arrivée à l'Assemblée nationale, il y a eu un refus de débat.
00:22:58 Donc, forcément, il y a une petite frustration des députés et du député que je suis
00:23:01 de ne pas avoir pu participer finalement à cette discussion.
00:23:06 Maintenant, en commission de mixte paritaire, les discussions ont été très longues.
00:23:09 Nous avons réussi à nous mettre d'accord, pas sur le texte que nous souhaitions initialement,
00:23:13 mais sur un texte efficace et qui va apporter des solutions concrètes pour les Français.
00:23:17 Donc, je crois qu'on peut s'en satisfaire.
00:23:19 Il y a forcément une partie de notre majorité qui ne s'y retrouve pas autant
00:23:24 que ce qui était prévu à la base.
00:23:26 Mais pour autant, vous verrez qu'au moment du vote, nous serons principalement et majoritairement unis.
00:23:30 Monsieur le député, pardon, mais si ce n'est pas le texte que vous vouliez,
00:23:33 pourquoi est-ce que vous, vous le votez ce soir ?
00:23:36 Eh bien, c'est le jeu d'un parlementaire.
00:23:40 Ce n'est pas le texte que je voulais à 100%.
00:23:42 Pour autant, une fois qu'on arrive avec ce texte devant les yeux, on se pose la question
00:23:47 est-ce qu'on préfère soit ne pas le voter et renoncer à toutes les mesures qu'il y a dedans,
00:23:51 soit proposer d'appliquer ce qu'il y a dedans pour les Français ?
00:23:54 Moi, ce que je regarde simplement, c'est est-ce que le texte tel qu'il m'est proposé
00:23:57 va permettre de résoudre des problématiques concrètes pour les Français ?
00:24:02 En l'occurrence, force est de constater que c'est le cas avec ce texte-là.
00:24:04 Alors, à titre personnel, j'ai envie que la loi avance, qu'on protège les Français.
00:24:09 Donc, je voterai sans problème ce projet de loi.
00:24:11 J'espère qu'il le sera de la manière la plus large possible
00:24:14 et que très rapidement, il aura des conséquences positives sur le quotidien des Français.
00:24:18 Une question de Yohann Huzaye.
00:24:20 Oui, Alexis Ghisard, vous dites mais non, nous ne sommes pas du tout divisés.
00:24:23 D'ailleurs, vous allez voir lors du vote, nous serons même extrêmement unis.
00:24:26 Est-ce que ça veut dire que vous avez la certitude que ce projet de loi sera adopté
00:24:30 sans les voix du Rassemblement national dans quelques minutes ?
00:24:34 J'ai aucune certitude, mais ce que je tiens à vous dire,
00:24:38 c'est que depuis le début, nous ne comptions pas sur les voix du Rassemblement national
00:24:41 qui, je le rappelle, n'ont déjà pas voté le texte lorsqu'il était au Sénat,
00:24:44 dans la version la plus dure des sénateurs LR et centristes.
00:24:48 Ils disaient encore ce matin que s'il y avait des mesures de régularisation dedans,
00:24:52 ils ne le voteraient pas.
00:24:53 Il y a des mesures de régularisation dedans.
00:24:55 Aujourd'hui, ils disent qu'ils vont le voter.
00:24:56 Ils revendiquent même parfois la paternité de ce texte-là.
00:24:59 Donc, ils ne sont pas très cohérents sur ce projet de loi-là.
00:25:02 Je dois dire qu'on ne compte pas sur eux depuis le début,
00:25:04 qu'on ne compte pas sur eux pour le moment du vote.
00:25:06 Donc oui, effectivement, nous souhaitons faire passer ce texte avec nos voix.
00:25:11 Alexis Isard, député Renaissance de l'Essonne,
00:25:13 on vous laisse rejoindre l'hémicycle et voter pour, donc on l'a bien compris,
00:25:17 ce projet de loi immigration.
00:25:20 Pierre Lelouch, on ne va pas se mentir, il fait son job, le député Isard,
00:25:25 en nous répondant, mais il y a un grand malaise dans la majorité ce soir.
00:25:28 Oui, il y a un grand malaise parce qu'ils vont être mélangés avec le Rassemblement national.
00:25:32 Et avec LR.
00:25:33 Ce vote m'oblige, disait Emmanuel Macron.
00:25:35 Le macronisme, c'était en même temps, je passe entre la droite et la gauche,
00:25:40 et du coup, je détruit tout le monde, et j'ai deux pôles,
00:25:43 un extrême gauche, un extrême droite.
00:25:44 Et il se retrouve aujourd'hui, le président Macron,
00:25:46 avec une majorité pour voter son texte,
00:25:49 qui est une majorité nouvelle, sans précédent.
00:25:51 C'est la fin de l'illusion, mais en même temps.
00:25:53 Le macronisme de droite, LR et le Rassemblement national.
00:25:57 C'est un peu cocasse, en même temps.
00:25:59 C'est la fin de l'illusion, mais en même temps, officiellement.
00:26:03 Non, mais c'est même pire que ça, Pierre Lelouch,
00:26:05 parce que l'électorat historique d'Emmanuel Macron en 2017,
00:26:09 est davantage un électorat de gauche.
00:26:11 C'est la gauche qui, en 2017, le porte au pouvoir.
00:26:13 Oui, enfin, une partie des électeurs de LR aussi.
00:26:15 Oui, mais en grande partie la gauche, surtout, qui le porte au pouvoir.
00:26:17 Mon successeur, par exemple, l'excellent monsieur Maillard,
00:26:20 qui dirige ce groupe de parlementaires, c'est mon successeur.
00:26:23 Donc, il a pris les électeurs de droite de masse.
00:26:25 On s'arrête juste en direct pour le résultat de la motion de rejet.
00:26:27 Pardonnez-moi, on reprend tout de suite.
00:26:28 La motion de rejet est-elle rejetée, oui ou non ?
00:26:30 Pour 155 contre 384.
00:26:32 L'Assemblée nationale n'a pas adopté.
00:26:34 (Applaudissements)
00:26:36 Avant d'appeler le premier orateur inscrit dans la discussion générale, je vous rappelle...
00:26:42 Bon, là, il n'y a pas de grande surprise.
00:26:44 Personne n'attendait un coup de projet.
00:26:46 Il faudrait savoir combien il y a de gens, chez Macron,
00:26:48 qui ont voté la motion de rejet.
00:26:50 On a eu les votes de l'hémicycle.
00:26:52 Je ne sais pas si on a vu ça s'afficher.
00:26:54 Je sais, mais à priori, toute la majorité...
00:26:56 Non, à priori, il n'y a pas de frondeur sur cette motion de rejet.
00:27:00 Quand même pas, Pierre Lelouch, c'est la soirée de toutes les surprises.
00:27:02 Non, mais au moins, il serait cohérent.
00:27:04 Au moins, il serait cohérent.
00:27:06 Je voulais ajouter...
00:27:08 On parlait tout à l'heure du pourquoi, du comment,
00:27:10 du terrorisme intellectuel de la gauche,
00:27:12 qui a dominé ce sujet depuis 40 ans.
00:27:14 Je voulais donner trois exemples.
00:27:16 Un, rappelé tout à l'heure par Madame Pannot.
00:27:18 Elle a dit "le droit du sol existe en France depuis 1515".
00:27:22 En effet, en 1515, et même avant, au XIIIe siècle,
00:27:26 il y avait des arrêts, ce qu'on appelait les cours locales,
00:27:30 le tribunal de Paris et autres,
00:27:32 sur la base du droit romain,
00:27:34 qui faisait qu'à l'époque, on naissait dans un endroit
00:27:37 parce qu'on était la propriété du seigneur.
00:27:39 Et donc, on n'était pas là comme citoyen,
00:27:41 on est là comme sujet.
00:27:43 Donc, on naissait à Paris.
00:27:45 Dès lors qu'on reconnaissait le roi, on était français.
00:27:47 C'est comme ça que ça marchait.
00:27:49 Ça n'a rien à voir avec la notion de citoyenneté.
00:27:51 C'est une démarche volontaire d'adhésion à la nation.
00:27:55 L'un des problèmes que nous avons aujourd'hui avec l'assimilation,
00:27:58 c'est qu'il y a un tas de gens qui sont français par papier,
00:28:01 mais qui ne sont pas du tout,
00:28:03 qui ne reconnaissent pas et même combattent
00:28:05 un certain nombre de nos valeurs,
00:28:07 à commencer par la laïcité.
00:28:08 C'est un des problèmes clés de notre problème.
00:28:10 Donc, si on dit "le droit du sol existe depuis le XIVe siècle en France,
00:28:16 donc il doit être accordé ad vitam aeternam",
00:28:19 on est en train de se fabriquer un avenir catastrophique
00:28:23 parce que n'importe qui qui arrive en France,
00:28:25 et c'est le cas aujourd'hui,
00:28:26 fabrique des petits français,
00:28:28 même s'ils ne savent pas un mot de français dans la famille.
00:28:31 Voilà, ça c'est le premier sujet que je voulais évoquer.
00:28:34 Le deuxième, c'est les prestations sociales.
00:28:36 C'est un homme de gauche, c'est appelé Ambroise Croizat,
00:28:39 qui, sous le Conseil national de la résistance en 1947,
00:28:44 invente la sécurité sociale.
00:28:46 Elle est basée sur quoi, la sécurité sociale ?
00:28:48 Elle est basée sur le travail,
00:28:50 et donc l'échange entre celui qui travaille et qui cotise,
00:28:53 et celui qui reçoit.
00:28:54 Quand vous avez des gens qui arrivent de l'autre bout du monde,
00:28:56 qui n'ont jamais cotisé à quoi que ce soit,
00:28:58 qui ont les minimaux vieillasses,
00:28:59 qui ont un droit au logement,
00:29:01 tout un tas de mesures qui restent dans le texte.
00:29:04 On a simplement administrativement rallongé certains délais,
00:29:08 mais ce principe demeure.
00:29:10 Donc on n'a pas gagné idéologiquement cette bataille-là.
00:29:13 Je peux vous parler de cette gauche moralisatrice, Pierre Leleuc,
00:29:15 le tour de l'Espagne ?
00:29:16 On va y arriver très vite.
00:29:17 Et enfin, beaucoup de gens font allusion au droit d'asile,
00:29:22 qui est inscrit dans le préambule de la Constitution.
00:29:24 Mais j'invite tout le monde à relire le préambule de la Constitution.
00:29:27 Le droit d'asile s'ouvre pour celui qui a combattu pour la liberté,
00:29:31 qui est un combattant de la liberté,
00:29:33 menacé pour cette raison dans son pays d'origine.
00:29:35 Or, les demandeurs d'asile que nous avons,
00:29:38 qui sont tous d'ailleurs en âge de se battre pour la liberté,
00:29:40 en Afghanistan, en Somalie et ailleurs,
00:29:42 viennent ici pour des raisons économiques
00:29:44 qui n'ont rigoureusement rien à voir
00:29:46 avec le préambule de la Constitution de 1946.
00:29:48 Donc sur ces trois exemples-là,
00:29:50 vous avez une démonstration du fait que la domination idéologique
00:29:54 de la gauche est du matraquage permanent.
00:29:57 Nous sommes un pays d'immigration depuis toujours.
00:29:59 Nous avons donné le droit du sol depuis toujours.
00:30:01 Nous sommes un pays généreux depuis toujours.
00:30:02 C'est inscrit depuis 1946.
00:30:04 Tout ça est faux.
00:30:05 Il faut remettre ça dans le contexte de l'époque
00:30:07 et regarder les problèmes de la France d'aujourd'hui.
00:30:09 On parlait d'une part de cette gauche moralisatrice
00:30:12 et de cette préférence nationale qui est au cœur des désaccords,
00:30:14 notamment de la gauche.
00:30:16 Je voudrais juste qu'on voit ce tweet de François Ruffin aujourd'hui
00:30:19 parce qu'il est très concret et c'est vrai qu'il peut appeler une réponse.
00:30:23 "Chers députés macronistes, vous le savez,
00:30:25 votre femme de ménage à l'Assemblée
00:30:27 est le plus souvent étrangère pour beaucoup aux Capes-Verdiennes.
00:30:30 Vous discutez en ce moment même de comment leur gratter des APL.
00:30:33 Demain matin au bureau, qui assumera son vote les yeux dans les yeux ?"
00:30:37 Pardon, mais François Ruffin ne développe pas une rhétorique très originale.
00:30:41 J'ai l'impression qu'elle est même usée jusqu'à la corde.
00:30:44 C'est une espèce de rhétorique culpabilisatrice...
00:30:46 Mais cette dame, elle ne mérite pas des prestations sociales ?
00:30:48 Non mais, pardon, mais déjà, je trouve que c'est une mentalité d'esclavagiste.
00:30:52 Alors il faudrait faire venir toute une proposition à l'immigré
00:30:56 qui fera notre ménage, qui s'occupera de notre poubelle,
00:30:59 qui livrera comme dans un pousse-pousse de la nourriture Uber Eats.
00:31:03 Et puis nous, on accepte ça et on dit "ben oui, nous ne pouvons pas nous en passer,
00:31:08 tant pis, ils sont payés 3 francs 6 sous, mais c'est comme ça".
00:31:11 Et je crois que cette rhétorique culpabilisatrice est en fait profondément scandaleuse.
00:31:18 Non, nous n'avons pas à nous soumettre à ces sociétés qui paient des salaires infiniment bas
00:31:25 et nous pouvons nous passer de cette femme de ménage capverdienne.
00:31:31 Nous devons penser aux Français avant qu'ils n'y soient pas.
00:31:35 Je salue Julien Audoul qui est avec nous depuis l'Assemblée Nationale, le député RN.
00:31:39 Je viens vers vous dans 10 secondes Julien Audoul, merci d'être avec nous.
00:31:42 Oui, parce que ce que dit François Ruffin est faux.
00:31:44 Cette capverdienne qui travaille, il parle des APL, vous allez lui gratter des APL.
00:31:48 Mais cette capverdienne qui travaille à l'Assemblée Nationale,
00:31:50 elle travaille manifestement depuis plus de 3 mois, donc elle aura droit aux APL.
00:31:54 Ce que dit François Ruffin est factuellement faux. C'est malhonnête.
00:31:58 Bonsoir Julien Audoul, merci d'être avec nous depuis la salle des 4 colonnes,
00:32:01 donc en duplex de l'Assemblée Nationale.
00:32:04 Les députés RN ont le sourire aux lèvres ce soir.
00:32:07 C'est une victoire idéologique, a dit votre patronne Marine Le Pen.
00:32:11 Oui, une victoire idéologique, puisque un certain nombre de nos propositions,
00:32:18 de nos solutions que nous avançons dans le débat public depuis des années,
00:32:23 qui étaient d'ailleurs dans le projet présidentiel de Marine Le Pen, ont été retenues.
00:32:27 Alors c'est une petite avancée, il est vrai ce texte.
00:32:31 Il faudra beaucoup plus pour lutter efficacement, résolument et sur le temps long
00:32:37 contre l'immigration massive et anarchique.
00:32:39 Il faudra en passer par le référendum que préconise Marine Le Pen.
00:32:44 Mais aujourd'hui, effectivement, c'est une petite avancée qui va dans le bon sens.
00:32:49 Et nous nous réjouissons qu'il y ait des dispositions,
00:32:52 notamment une disposition majeure, le principe de la priorité nationale.
00:32:56 Le fait que les Français soient dans leur propre pays,
00:32:59 premiers servis, qu'ils puissent bénéficier d'abord d'un certain nombre de prestations sociales.
00:33:04 Je pense que c'est un principe qui est reconnu et souhaité par une très large majorité de Français.
00:33:10 Et effectivement, c'est une victoire idéologique de Marine Le Pen et de Jordane Bardella ce soir.
00:33:16 Pardon Julien Audou, victoire idéologique, ou alors c'est la pression des faits,
00:33:21 tout simplement, qui s'accumulent dans notre pays,
00:33:23 des Français qui n'en peuvent plus, qui ont permis ce durcissement.
00:33:27 Mais je pense que les deux sont liés.
00:33:30 Effectivement, vous le saviez, ça fait des années que nous portons ces sujets.
00:33:35 Ça fait des années que nous demandons un durcissement de la politique migratoire.
00:33:41 Ça fait des années que nous disons que la France ne peut plus être un hall de gare,
00:33:45 que la France n'est pas un McDo, qu'il faut des règles,
00:33:48 et que les Français doivent pouvoir passer avant.
00:33:51 Et notamment, les plus modestes d'entre nous doivent pouvoir passer avant.
00:33:55 Les plus modestes d'entre nous doivent pouvoir bénéficier de la générosité nationale avant les étrangers.
00:34:01 Et effectivement, le temps nous a donné raison, les faits nous ont donné raison,
00:34:05 et année après année, l'opinion publique, effectivement, s'est ralliée à nos idées,
00:34:10 s'est ralliée aux propositions de Marine Le Pen.
00:34:13 Et aujourd'hui, je pense que les Français, dans leur large majorité, sont prêts,
00:34:18 et voient bien que ce qui était avancé il y a encore quelques années comme des mesures honteuses,
00:34:23 en fait, c'est du bon sens.
00:34:25 Et c'est aujourd'hui le bon sens qui triomphe, et nous souhaitons que nous ne nous arrêtions pas là, effectivement.
00:34:30 Il ne faut pas s'arrêter là, et les Français veulent beaucoup plus.
00:34:33 Les Français veulent une politique cohérente, et c'est certainement pas avec ce gouvernement,
00:34:38 et notamment avec le bilan de M. Darmanin, qu'on pourra lutter efficacement contre, aujourd'hui,
00:34:44 un phénomène qui est un danger à la fois pour le présent et pour l'avenir des Français,
00:34:49 c'est-à-dire les flux migratoires, c'est-à-dire l'arrivée continue de populations étrangères.
00:34:54 Il faudra en passer par une réforme constitutionnelle et par le référendum qui est souhaité par Marine Le Pen.
00:35:00 Ce texte ne répond pas à la question des flux migratoires, Julien Audoult, je le rappelle tout de même.
00:35:04 C'est pour ça, c'est ce que je vous dis.
00:35:06 Il faudra en passer par le référendum qui est proposé par Marine Le Pen.
00:35:12 Aujourd'hui, c'est une petite avancée qui ne nous permettra pas, effectivement,
00:35:16 et nous le disons la vérité aux Français, ce n'est pas la révolution, ce n'est pas la panacée,
00:35:20 mais, encore une fois, ça va dans le bon sens, et vous le savez depuis que nous sommes en responsabilité
00:35:26 dans le premier groupe d'opposition.
00:35:29 Tout ce qui va dans le bon sens, tout ce qui améliore la situation et tout ce qui sert l'intérêt national,
00:35:33 nous le soutenons et nous le faisons ce soir.
00:35:36 Une question du Han Uzay en plateau.
00:35:38 Oui, Julien Audoult, vous parlez d'une victoire idéologique, vous dites que c'est un texte qui va dans le bon sens.
00:35:43 Est-ce que la régularisation de 10 000 travailleurs irréguliers sans papier,
00:35:48 dans les métiers en tension, c'est quelque chose qui va aussi dans le bon sens, selon vous,
00:35:52 parce que ça figure dans le texte, et vous allez aussi voter pour cela, alors que vous avez toujours été contre ?
00:35:57 Vous le savez, dans le texte de la commission mixte paritiaire,
00:36:04 il y a le durcissement de la circulaire Valls, notamment.
00:36:08 Donc il y a effectivement un durcissement qui a été souhaité par nos députés et par Marine Le Pen.
00:36:16 Il y a des mesures aussi extrêmement concrètes qui visent à durcir le regroupement familial.
00:36:21 Il y a cette mesure...
00:36:22 Le rôle sur les métiers en tension, pardon, il n'y a pas nécessairement de durcissement,
00:36:25 on parle de 10 000 régularisations par an.
00:36:28 Bah si !
00:36:30 Non mais encore une fois, il y a un durcissement par rapport au détricotage
00:36:34 qui avait été effectué ici à l'Assemblée en commission par M. Houllier et par les députés de la NUPES.
00:36:40 Donc oui, il y a un durcissement, après, encore une fois, ce texte n'est pas parfait,
00:36:44 ce texte ne permettra pas de lutter dans toute sa globalité
00:36:49 contre l'immigration anarchique et l'immigration massive, ça nous le disons.
00:36:53 Mais encore une fois, c'est une petite avancée,
00:36:55 c'est une petite avancée avec des mesures et des dispositions
00:36:58 qui étaient dans le programme de Marine Le Pen, que nous défendons depuis longtemps.
00:37:03 Donc très clairement, c'est pour ça que nous le soutenons ce soir,
00:37:06 ce n'est pas la panacée, il y a 10%, il manque les 90% restants,
00:37:11 les 90% ce sera en 2027 avec Marine Le Pen, présidente de la République.
00:37:15 Donc il n'y a pas encore de victoire idéologique.
00:37:17 Victoire idéologique, il y aurait si vous accédez aux plus grandes responsabilités en 2027
00:37:22 et qu'en effet vous mettez à bien tout ce que vous promettez ce soir.
00:37:26 Victoire politique plus qu'idéologique, vous pourrez le souffler à Marine Le Pen.
00:37:29 Je voudrais juste, si vous avez encore deux minutes, Julien Andoulin, avec nous,
00:37:32 vous étiez évidemment dans l'hémicycle tout à l'heure,
00:37:34 mais nos téléspectateurs ont peut-être manqué cette prise de parole à la tribune du ministre de l'Intérieur
00:37:38 qui s'est directement adressée à Marine Le Pen.
00:37:42 Je voudrais qu'on réentende cela ensemble et que vous apportiez un petit commentaire,
00:37:45 si vous le voulez bien. Écoutez, c'était il y a quelques minutes à la tribune de l'Assemblée.
00:37:49 Madame Le Pen, quand elle fait cocorico, elle pense que le soleil se lève.
00:37:55 Madame Le Pen, vos sénateurs, vos sénateurs RN ont voté contre le texte du Sénat, voilà un mois.
00:38:04 Tous vos sénateurs. Ce texte n'était pas assez. Ce texte n'était pas assez dur. Ce texte ne règle rien.
00:38:16 Désormais c'est le texte du Sénat, moins 15 mesures symboliques, et vous votez pour.
00:38:21 Pour qui vous nous prenez ? Madame Le Pen, vous avez dit pendant des mois, des semaines et des années
00:38:30 que vous ne voteriez aucune mesure de régularisation de sans-papiers,
00:38:34 et vous allez voter manifestement 10.000 régularisations de sans-papiers par an. Bravo !
00:38:40 Savez-vous, Madame Le Pen, que vous ne votez pas la fin de l'état d'urgence pour les terroristes ici,
00:38:48 mais que vous votez pour l'hébergement, c'est pour les irréguliers, vous êtes au courant ?
00:38:52 Madame Le Pen, êtes-vous au courant que vous donnez les cours gratuits à tous les étrangers qui veulent entrer sur notre sol ?
00:38:59 Madame Le Pen, êtes-vous au courant que vous donnez un titre de séjour à tous ceux qui dénoncent leurs marchands de sommeil ?
00:39:06 Madame Le Pen, est-ce que vous vous rendez compte que vous votez pour le titre étranger malade,
00:39:11 pour qu'on soigne tous ceux qui sont malades du sida ?
00:39:16 Que vous votez contre la suppression de l'aide médicale d'État, Madame Le Pen ?
00:39:23 Madame Le Pen, vous êtes une mauvaise joueuse.
00:39:27 Et tout ce que vous avez réussi à faire dans votre vie politique, c'est manifestement des petits coups.
00:39:33 Vous n'êtes pas prêts pour le pouvoir, et c'est tant mieux.
00:39:36 Monsieur Audoule, vous n'êtes pas prêt pour le pouvoir ?
00:39:40 Oui. On voit bien le malaise de M. Darmanin.
00:39:46 C'est vrai que son envolée pathétique était vraiment désespérante.
00:39:51 On voit qu'il est obsédé déjà par Marine Le Pen.
00:39:54 Rappelez-vous, il l'avait qualifiée de trop molle.
00:39:58 On a vu que dans la pratique, le bilan de M. Darmanin, c'était la mollesse incarnée,
00:40:03 notamment pour les expulsions des étrangers sous au QTF.
00:40:06 Ce qui m'a choqué dans l'intervention de M. Darmanin, c'est le tri qu'il veut faire dans les votes des députés,
00:40:13 en disant que ce texte serait voté sans les voix du RN,
00:40:17 comme si les députés du RN étaient des sous-députés,
00:40:20 et qu'on pouvait allègrement déterminer quelles étaient les bonnes voix, quelles étaient les mauvaises voix.
00:40:26 Je rappelle à M. Darmanin les principes de la démocratie.
00:40:29 Il y a 577 députés qui sont tous égaux devant les Français, qui représentent la nation.
00:40:34 Il n'y a pas de tri à faire, il n'y a pas de sélection à faire.
00:40:37 Je sais qu'il est extrêmement gêné de cette situation,
00:40:40 et que la majorité aujourd'hui est divisée et fracturée autour de la question de l'immigration.
00:40:46 Mais très clairement, il devrait garder son sang-froid,
00:40:49 peut-être boire un petit peu de camomille,
00:40:51 et revenir encore une fois à la raison, et on ne fait pas de tri dans les votes des députés.
00:40:56 Et n'en déplaise à M. Darmanin, les députés du RN voteront ce texte en responsabilité,
00:41:03 comme ils aiment à le dire, mais surtout avec lucidité de se dire
00:41:06 qu'il y a encore beaucoup à faire pour protéger les Français.
00:41:09 Merci beaucoup Julien Daud.
00:41:10 Vous êtes sûr, il n'y a pas de frondeur au RN ? Personne ne va voter contre ce soir ?
00:41:14 Non, non, il n'y a pas de ça chez nous.
00:41:19 Merci beaucoup Julien Audoul, et on suivra évidemment en direct ce vote dans une petite demi-heure,
00:41:25 a priori, même s'il faut être très prudent avec les prises de parole à l'Assemblée nationale.
00:41:29 Merci pour ce direct, merci à Julien Audoul.
00:41:31 Commentaire, je vous ai vu réagir plusieurs fois les uns les autres en plateau.
00:41:35 Sur plusieurs choses.
00:41:36 Merci à Laurence Elaryé qui a réalisé ce duplex également.
00:41:38 Je partage l'avis de Julien Audoul sur un point,
00:41:42 quand il dit qu'on ne devrait pas faire le tri entre les députés,
00:41:45 parce que les députés représentent des Français.
00:41:47 Donc ça voudrait dire qu'il y a des Français dont le vote pue, en quelque sorte.
00:41:52 Donc c'est vrai que c'est extrêmement…
00:41:54 Il gagne quoi les Français ce soir d'ailleurs ?
00:41:56 Qu'est-ce qu'il gagne les Français ce soir ?
00:41:58 Il y a 10 000 régularisations.
00:42:01 10 000 régularisations, effectivement.
00:42:03 Ça veut dire merci à la droite alors.
00:42:05 D'une certaine manière.
00:42:06 Et c'est là où je laisse la parole à Pierre Lelouch.
00:42:10 Vous êtes un peu embêté Pierre, pardon.
00:42:12 Merci la droite.
00:42:13 Mais c'est là où on est dans une espèce de folie.
00:42:16 Alors allez-y, Pierre Lelouch, je vous taquine, vous l'aurez compris.
00:42:19 Je ne suis plus membre de l'Assemblée nationale depuis 2017,
00:42:22 précisément parce que je ne voulais pas être dans cette seringue-là.
00:42:26 Je l'ai vu venir la seringue, pas complètement…
00:42:28 Qu'est-ce qu'il y a dans la seringue exactement ?
00:42:30 Dans la seringue, il y a… en même temps.
00:42:32 Donc…
00:42:33 Vous pouvez y retourner là, le même temps que je finis ce soir.
00:42:35 Tous ces gens qui sont dans le groupe dit majoritaire qui n'est pas majoritaire,
00:42:38 ce sont des gens qui viennent de la droite et de la gauche,
00:42:40 ils sont là par ambition.
00:42:42 Ils voulaient être sûrs d'être élus.
00:42:44 Il y avait quelqu'un qui était élu à l'Élysée,
00:42:46 et en général, à l'Assemblée, on est élu à l'arrière du président.
00:42:50 Vous n'êtes pas élu derrière Valéry Pécresse avec 4%.
00:42:54 Vous n'êtes pas élu derrière un parti socialiste à 4%.
00:42:57 Donc, vous avez tout un tas de braves gens qui venaient de LR.
00:43:01 Je ne parle pas des centristes, c'est une race à part, depuis toujours.
00:43:04 Ils sont toujours dans le…
00:43:08 - C'est un parti démocratique.
00:43:10 - On va dire ça.
00:43:11 - Il y a quand même un début de trahison ce soir.
00:43:13 Si le modem ne vote pas ce soir, pardon, mais…
00:43:15 J'ai cru comprendre quand même depuis quelques années,
00:43:18 François Bayrou est un proche parmi les proches,
00:43:20 un allié parmi les alliés du président.
00:43:21 C'est de la haute trahison ce qui se passe ce soir.
00:43:23 - Oui, en moi-même sens, c'est une habitude.
00:43:25 - Ah bon ? Vous savez même moi.
00:43:27 - Juste, je veux dire, j'ai pas de…
00:43:29 - Et Alexandre Reprendra, oui.
00:43:30 Et Gabriel qui attend depuis un moment aussi.
00:43:32 - Juste dire que le discours de Gérald Darmanin,
00:43:36 que par ailleurs j'aime bien en tant qu'homme,
00:43:37 c'est un ami, on a siégé ensemble, tout ça,
00:43:40 est complètement schizophrénique.
00:43:42 Complètement schizophrénique.
00:43:43 Et c'est ça qui est le symbole de la fin du « En même temps ».
00:43:47 C'est qu'il s'adresse à un groupe en lui disant
00:43:49 « Vous avez voté toute une série de choses qui sont des mesures de Gaulle. »
00:43:53 - Et il a fustigé la gauche aussi en disant
00:43:54 « Vous avez été les alliés du RN ».
00:43:56 - Sur les autres bancs en leur disant « Non, non, on va tout bloquer ».
00:43:59 Donc c'est juste pas possible de faire de la politique comme ça.
00:44:02 Parce que c'est installer dans le pays une confusion totale
00:44:06 sur un sujet pourtant existentiel.
00:44:08 C'est ça qui est grave.
00:44:10 - Même en termes de…
00:44:11 - On peut se marrer mais…
00:44:12 - Non mais on rige au nain parce que franchement,
00:44:14 encore une fois, ce qui nous intéresse vraiment,
00:44:17 au-delà de toutes ces querelles politiques
00:44:19 et de cette séquence à la fois très technique et chaotique
00:44:24 à laquelle on assiste, c'est l'intérêt des Français.
00:44:27 Et en effet, on se demande quel est l'intérêt des Français.
00:44:29 - Et même en termes de communication…
00:44:31 - Alors rapidement Alexandre parce que j'aurais vraiment qu'Abril…
00:44:33 - Rapidement mais je rebondis sur ce que disait Pierre,
00:44:37 j'allais dire presque la même chose, sur la schizophrénie de Darmanin.
00:44:39 Mais même en termes de communication, c'est totalement aberrant.
00:44:42 Là, les Français qui écoutent ont l'impression,
00:44:45 alors il y a peut-être une part de vérité,
00:44:47 que c'est une loi de gauche, voire à entendre Darmanin,
00:44:50 voire d'extrême gauche qui a été votée.
00:44:51 Enfin, c'est ce qu'il a expliqué à Marine Le Pen.
00:44:54 Donc, vu la gravité du sujet, vu la colère des Français sur cette question-là,
00:44:58 leur expliquer que finalement c'est une loi pour accueillir plus de monde,
00:45:02 je ne comprends pas la communication de Gérald Darmanin.
00:45:05 Je pense que les Français effectivement n'y comprennent rien et que cette séquence…
00:45:09 - Parce que là, il parle à l'aile gauche, il essaie de caresser dans le sens du poil l'aile gauche.
00:45:12 - Oui mais les Français regardent,
00:45:13 même s'il y a des mesures quand même plus restrictives,
00:45:15 on en a parlé, sur les lois sociales, sur le droit du sol, sur le regroupement familial.
00:45:19 - En vérité, je pense que c'est une loi pas suffisante,
00:45:21 mais je ne pense pas que c'est une loi de gauche.
00:45:22 - Oui, c'est par début.
00:45:23 - Mais les Français qu'ils regardent,
00:45:24 c'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut avoir une communication cohérente,
00:45:28 ils ne doivent absolument rien comprendre.
00:45:31 - Mais parce qu'Emmanuel Macron veut consenter tout le monde.
00:45:33 - Je pense que ceux qui vivent le désastre qu'est l'immigration dans certains quartiers au quotidien
00:45:36 doivent être désespérés ce soir.
00:45:38 - La vraie question, enfin le vrai constat qu'on peut faire, Gabriel, ce soir,
00:45:41 avec toutes ces tergiversations, cette façon de caresser la gauche d'un côté
00:45:44 et de rassurer la droite de l'autre,
00:45:46 c'est que le chef de l'État ne tient plus ses troupes,
00:45:48 il est sur un fil ce soir.
00:45:50 Et le pire dans tout ça, j'ai l'impression,
00:45:52 c'est que le scénario qu'on était en train de vivre,
00:45:54 qu'on est en train de vivre, pardon,
00:45:56 n'a jamais été imaginé avant ce soir par le chef de l'État et par son gouvernement.
00:46:00 - Oui, c'est ce qui est intéressant, parce que c'est moins le résultat sur l'immigration,
00:46:04 parce que de fait, il ne va malheureusement pas se passer grand-chose,
00:46:07 en dépit de quelques mesures restrictives,
00:46:10 c'est que la façon dont ça fait imploser le système.
00:46:15 Très honnêtement, là, Darmanin ne sait plus où il habite,
00:46:20 il porte une loi et il explique à des tas de gens qu'il ne faut pas voter pour.
00:46:24 Mais pourquoi voulez-vous voter pour ma loi ?
00:46:26 C'est très pénible.
00:46:28 - Vous, vous ne votez pas pour ma loi.
00:46:30 - Voilà, c'est ahurissant.
00:46:33 - Et si vous votez pour ma loi, je la ferai re-voter.
00:46:35 - Voilà, mais sans vous.
00:46:37 - C'est du génie, c'est magnifique.
00:46:39 - C'est vrai que de ce côté-là,
00:46:41 ce n'est pas une victoire idéologique du RN, vous avez raison.
00:46:44 - Il s'est repris, Julien Rodrigo, victoire politique pour lui.
00:46:47 - C'est 10 000 naturalisations, ça va être compliqué à justifier,
00:46:50 mais néanmoins, c'est une victoire stratégique,
00:46:54 parce qu'ils sont un peu rentrés dans le système pour le faire imploser.
00:46:59 Donc de ce point de vue-là, ils ont remporté une manche.
00:47:03 Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron, là où il est,
00:47:05 - Il est à l'air aussi, d'ailleurs.
00:47:07 - Il est à l'air aussi. Et voilà, l'autre point flagrant,
00:47:10 c'est que LR a relevé la tête.
00:47:12 C'est une droite qui s'est réarmée intellectuellement.
00:47:15 - Gabriel, soyons aussi lucides.
00:47:18 Si demain, il y a une élection, c'est pas le LR qui sort gagnant, c'est le RN.
00:47:22 Donc je veux bien que le LR ait retrouvé un tout petit peu de sa superbe.
00:47:25 Et si demain, vous aviez une élection,
00:47:27 LR, par contre, serait à priori un peu sensiblement à la même histoire.
00:47:30 - Il y aurait une annuelle alliance de fêtes entre les deux.
00:47:32 - Oui, voilà, le cordon sanitaire a sauté.
00:47:34 Je faisais un parallèle avec ce qui s'est passé sur les retraites,
00:47:37 où ça a été une déconfiture totale de la droite,
00:47:40 qui n'avait pas de cap. Dans cette affaire,
00:47:42 ils étaient à peu près organisés pour avoir un cap.
00:47:44 Parce que c'est une vieille histoire, GLR.
00:47:46 Donc, ça a tenu.
00:47:48 Mais par rapport aux retraites, c'est un progrès, on va dire.
00:47:52 Sauf que, les retraites étant un texte budgétaire,
00:47:55 Macron, à l'époque, a pu s'en tirer avec le 49-3.
00:47:57 Là, il ne pouvait pas utiliser le 49-3.
00:47:59 - Là, c'est proscrit. - Donc, ça a explosé.
00:48:01 - Johan Usaï, sur ce scénario que personne n'a vu venir,
00:48:04 pas même le chef de l'État et son gouvernement,
00:48:06 qui travaillent d'arrache-pied, je le rappelle,
00:48:08 depuis deux ans, sur ce texte.
00:48:10 Immigration.
00:48:12 - C'est pas difficile à voir venir.
00:48:13 Moi, ça fait déjà un petit moment que je dis que l'ERN
00:48:15 va voter ce texte.
00:48:16 - Envoyez votre CV au gouvernement.
00:48:18 - L'ERN avait tout intérêt à voter ce texte.
00:48:20 Moi, je le dis déjà depuis deux ou trois jours
00:48:22 qu'ils vont voter ce texte. C'est évident.
00:48:24 Ne serait-ce que pour mettre en difficulté la Macronie.
00:48:26 - On n'avait pas vu venir la notion de rejet, Johan.
00:48:28 - Non, ça, d'accord. Enfin, on ne l'avait pas vu venir.
00:48:30 On l'a vu venir au dernier moment, c'est sûr.
00:48:32 Mais le fait que l'ERN allait voter le texte,
00:48:34 s'ils le découvrent aujourd'hui, c'est grave, quand même.
00:48:36 Et vous disiez, Emmanuel Macron ne tient plus cette roupe.
00:48:39 Attendons quand même de voir le texte final,
00:48:42 parce qu'il y a des discussions qui se sont poursuivies
00:48:44 jusqu'au bout, notamment avec François Bayrou
00:48:46 et Emmanuel Macron, qui se sont parlés, évidemment, en direct.
00:48:49 - Il n'y a pas de rupture actée ce soir
00:48:50 entre François Bayrou et le chef de l'État ?
00:48:52 - On verra selon le vote. On va le voir.
00:48:54 Mais la rupture, il y a des désaccords
00:48:56 qui sont importants entre les deux depuis longtemps.
00:48:58 Ce ne sont pas des déshommes.
00:49:00 - Le président du groupe Renaissance, pardonnez-moi,
00:49:02 on va aller en direct à l'Assemblée nationale,
00:49:04 Sylvain Maillard pour sa prise de parole à la tribune.
00:49:06 - Mon successeur, élu avec les voix de LR.
00:49:09 - Ah oui, c'est dingue.
00:49:11 - Oui, mon successeur.
00:49:12 - Madame la Présidente,
00:49:14 messieurs les ministres,
00:49:16 monsieur le rapporteur général,
00:49:18 chers collègues,
00:49:20 lorsque le projet de loi pour contrôler l'immigration
00:49:22 et améliorer l'intégration a été déposé au Parlement,
00:49:25 son ambition était déjà claire et radicale.
00:49:28 Agir efficacement et rapidement
00:49:30 pour redonner toute sa cohérence à notre système migratoire.
00:49:34 Mais malgré l'importance de l'enjeu,
00:49:37 une coalition contre-nature a choisi d'empêcher
00:49:41 le débat dans cet hémicycle.
00:49:43 Un débat qui aurait permis de parler de l'ensemble des sujets
00:49:47 devant l'ensemble des Français.
00:49:50 Chacun vivra avec ses remords et ses regrets.
00:49:54 Désormais, le texte qui est devant nous
00:49:58 est celui issu de la Commission mixte paritaire.
00:50:01 Sur ce texte, mon groupe a d'emblée
00:50:05 désigné collectivement ses lignes rouges
00:50:07 et je constate que celles-ci ont été respectées.
00:50:11 Premièrement, sur la création d'un dispositif de régularisation
00:50:15 pour les travailleurs étrangers dans le secteur en tension.
00:50:18 Il est heureux que la justesse de telle disposition ait été reconnue.
00:50:23 Je le redis ici, comme je l'ai toujours fait,
00:50:26 nos entreprises, nos services publics
00:50:29 ont besoin de travailleurs étrangers prêts à s'y engager.
00:50:33 L'interdiction de tous mineurs dans les centres de rétention administrative
00:50:38 était également un point sur lequel nous n'avons jamais voulu transiger.
00:50:43 De même, l'éborgement d'urgence est un droit
00:50:47 qui ne saurait être remis en cause.
00:50:50 Sans aller à l'encontre de la tradition d'accueil
00:50:53 et de la solidarité de la France,
00:50:55 il continuera à s'appliquer envers tous ceux qui sont dans le besoin.
00:51:00 Bien entendu, on ne sort jamais d'une négociation pleinement satisfaite
00:51:05 et je regrette que le texte final comporte encore un trop grand nombre
00:51:09 de dispositions susceptibles d'être censurées par le juge constitutionnel.
00:51:14 Elles ne sont pas de notre fait.
00:51:17 Mais je constate que 26 des 27 articles originaux de ce projet de loi
00:51:23 ont été conservés.
00:51:25 C'est donc que les Français nous donnent raison
00:51:28 lorsqu'ils plébiscitent à plus de 70% ces mesures.
00:51:33 Aussi, ce texte remplira deux impératifs
00:51:37 que mon groupe lui avait assignés dès le début.
00:51:40 Celui de la fermeté lorsque c'est nécessaire,
00:51:44 et celui de l'intégration lorsque c'est mérité.
00:51:47 Un objectif de fermeté d'abord,
00:51:50 avec la simplification des voies de recours qui passent de 12 à 3,
00:51:55 afin que ceux qui n'ont pas vocation à rester dans notre pays
00:51:58 s'en aillent dans les plus brefs délais.
00:52:01 Rappelons-le, avec ce projet de loi,
00:52:04 ce sont 4000 étrangers délinquants que nous pourrons expulser immédiatement.
00:52:09 Un objectif d'intégration ensuite,
00:52:12 par l'apprentissage de la langue et l'exigence d'un niveau minimal.
00:52:16 Mais aussi, et nous y tenons, par l'accès au travail.
00:52:21 Car la vérité est là, même si certains,
00:52:25 par naïveté ou démagogie politicienne,
00:52:28 refusent obstinément de l'admettre.
00:52:31 La France a besoin des dispositions de ce projet de loi.
00:52:38 Les Français n'en peuvent plus des fausses promesses et des demi-mesures.
00:52:42 Les Français ne nous demandent pas des symboles,
00:52:45 ils nous demandent de l'efficacité.
00:52:48 Quand je regarde à l'extrême gauche,
00:52:51 je vois ceux qui ont été élus en faisant l'électoralisme sur les étrangers.
00:52:56 Quand je regarde à l'extrême droite,
00:52:59 je vois ceux qui ont été élus sur du populisme contre les immigrés.
00:53:06 Madame Le Pen, nous ne voulons pas votre vote cynique et opportuniste.
00:53:12 Et nous n'en voudrons jamais.
00:53:15 Car aujourd'hui, lorsque je regarde notre hémicycle,
00:53:21 qui sont les seuls responsables ?
00:53:24 Qui sont les seuls qui étaient prêts à débattre et voter un texte équilibré ?
00:53:29 Nous !
00:53:30 Et donc, en accord avec la responsabilité qui s'impose à tout parti,
00:53:35 qui se dit de gouvernement, nous voterons ce projet de loi.
00:53:39 Je vous remercie, monsieur le Président.
00:53:42 La parole est à monsieur Johan Gillet.
00:53:48 Voilà pour cette prise de parole du chef du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale, Sylvain Maillard.
00:53:54 La Macronie qui retient son souffle, bien compris si vous nous rejoignez d'ici quelques minutes,
00:53:58 ce vote à l'Assemblée Nationale sur le projet de loi Immigration,
00:54:02 le RN va le voter, les LR également.
00:54:05 Ce qui pourrait faire pencher la balanche, c'est l'aile gauche de la Macronie.
00:54:08 C'est toute la question, le suspense est à son comble.
00:54:10 Oui, le modem, les centristes et l'aile gauche de la Macronie.
00:54:13 On va dire, si des voix, le Johan Usaï venait à manquer ce soir,
00:54:17 la Macronie serait morte et enterrée.
00:54:19 Ça dépend, combien est-ce qu'il manque de voix ?
00:54:21 Si la loi ne passe pas.
00:54:23 La loi, elle passe pas.
00:54:25 La loi sera votée ce soir, ça c'est sûr.
00:54:28 Non, mais si la loi n'est pas approuvée.
00:54:30 Non, mais la loi...
00:54:32 Avec le RN et le RSA.
00:54:34 Elle sera approuvée.
00:54:35 Avec le RN et le RSA.
00:54:36 D'un point de vue légal, la loi sera adoptée ce soir.
00:54:38 Le RN va la voter, il n'y a aucun suspect.
00:54:40 Il y aura une majorité.
00:54:41 Il y aura une majorité.
00:54:42 Est-ce qu'elle s'en tirera bon ? C'est une autre question.
00:54:44 Voilà, ce n'est pas la chose.
00:54:46 Est-ce qu'elle sera dans l'arc républicain ?
00:54:48 Mais, non, ça dépend.
00:54:50 Il y a forcément des députés Renaissance qui ne vont pas la voter, quoi qu'il arrive.
00:54:53 S'ils y sont 4 ou 5, ça n'aura pas de conséquence.
00:54:56 S'ils y sont une trentaine, ça sera beaucoup plus problématique.
00:54:59 Si le Modem, effectivement, ne vote pas ce texte,
00:55:02 ça sera un gros, gros, gros sujet pour le président de la République.
00:55:05 Et là, véritablement, on entre dans une nouvelle crise.
00:55:07 Donc, attendons de voir précisément.
00:55:09 On va vraiment compter les voix une par une, là, pour voir combien il en manque.
00:55:12 On sait déjà, avant le vote de ce soir, Gabriel,
00:55:15 que le président de la République va prendre la parole demain.
00:55:17 On ne sait pas encore sous quelle forme.
00:55:19 Si c'est des questions à la réponse des journalistes, une allocution.
00:55:21 Encore une prise de parole, j'ai envie de dire, d'Emmanuel Macron.
00:55:24 Peut-être bien qu'il viendra chez CNews.
00:55:26 J'en doute, même si je l'espère fortement, évidemment.
00:55:29 Mais pourquoi est-ce qu'il annonce d'ores et déjà une prise de parole,
00:55:33 alors qu'on ne connaît pas l'issue du vote ?
00:55:35 Parce que Johan vient de l'expliquer.
00:55:36 Quoi qu'il arrive, ce sera voté.
00:55:37 Il ne peut pas empêcher l'URN de voter, quand même.
00:55:39 Il ne va pas leur attacher les mains derrière le dos.
00:55:41 C'est ce qu'il va pouvoir dire, demain.
00:55:42 Donc, il va falloir qu'il trouve une martingale.
00:55:45 Il a toute la nuit pour réfléchir.
00:55:47 Moi, je trouve dommage qu'on n'ait pas parlé de la nuppes.
00:55:50 Ce qui est hyper drôle, c'est qu'ils hurlaient de joie avec leur motion de Roger.
00:55:57 C'est la tête de la victoire à la Pyrus, quand même.
00:56:00 La gauche qui est à l'origine de la motion de Roger, je le rappelle.
00:56:04 Ils ne savent pas le fonctionnement de l'Assemblée, en fait.
00:56:06 C'est eux qui ont allumé le feu.
00:56:07 C'est quand même assez hallucinant comme sortie.
00:56:10 On ne l'aurait pas encore tous remarqué ou compris.
00:56:13 Cette semaine, on a pu se rendre compte de manière peut-être définitive
00:56:18 qu'on avait la gauche la plus bête du monde dans ce pays.
00:56:20 Oui, peut-être.
00:56:21 En tout cas, ce qui change, c'est que...
00:56:23 Ils n'ont pas vu plus loin que le bout de leur nez.
00:56:25 Oui, ils se sont auto-piégés.
00:56:28 Avec leur motion de Roger, ils ont obtenu une loi plus dure qu'elle n'était initialement.
00:56:33 Mais c'est ça qui est intéressant.
00:56:35 C'est-à-dire que moi, je ne suis pas un très grand partisan de cette loi.
00:56:37 Je pense qu'elle est décevante.
00:56:39 Mais les plaques tectoniques bougent, si vous voulez.
00:56:44 Il y a une mauvaise bouillabaisse.
00:56:46 Mais par exemple, il y a des choses intéressantes.
00:56:48 Le cordon sanitaire a complètement sauté.
00:56:50 Et il a sauté pas seulement entre LR et le RN.
00:56:53 C'est ça qui est très intéressant et qui met Emmanuel Macron dans l'embarras.
00:56:57 Il a sauté finalement avec l'aile droite des centristes de la Macronie.
00:57:03 C'est dire l'importance, je dirais, que prend le sujet de l'immigration en France
00:57:08 en train de faire bouger tous les repères politiques traditionnels
00:57:12 et peut-être d'emporter le régime.
00:57:14 Parce qu'en réalité, ce qu'on voit là, c'est des hommes politiques épuisés
00:57:18 qui sont obligés d'être en contradiction avec ce qu'ils ont défendu
00:57:22 pendant des années et des années, même minimes.
00:57:24 Même de manière décevante pour quelqu'un qui estime que la situation est dramatique comme moi.
00:57:29 Mais tout de même, ils sont obligés d'avaler leur chapeau.
00:57:32 Donc ça, c'est intéressant. On va peut-être pouvoir débattre de choses sérieuses.
00:57:36 Je pense que ça va être compliqué durant le quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:57:40 Mais que la présidentielle s'annonce intéressante.
00:57:42 Par exemple, Edouard Philippe, où est-ce qu'il se situe ?
00:57:45 C'est a priori le candidat du Bloc central pendant aujourd'hui.
00:57:50 Est-ce qu'il prend le Bloc central avec l'aile gauche de la Macronie ?
00:57:54 Ou est-ce que l'aile gauche de la Macronie peut soutenir Edouard Philippe
00:57:57 s'il soutient ce type de projet de loi ?
00:58:00 Donc c'est un peu de la politique politicienne,
00:58:02 mais qui dit beaucoup sur le thermomètre du pays aujourd'hui.
00:58:06 À quasiment 23h, je vais remercier les téléspectateurs qui nous rejoignent en direct sur CNews.
00:58:10 La suite de soirée info vous l'aurez compris, intégralement consacrée à cette loi d'immigration
00:58:14 qui est sur le point d'être votée à l'Assemblée nationale.
00:58:16 J'accueille et je salue Nadine Morano, députée européenne et républicaine,
00:58:19 qui est avec nous en direct. Bonsoir, chère madame.
00:58:22 Et on vient vers vous dans une minute.
00:58:24 Le temps de saluer, je ne sais pas si vous êtes amie d'ailleurs, mais je suis sûr que oui.
00:58:28 Le temps de dire bonjour à Pierre Lelouch, Nadine Morano.
00:58:31 Et je viens vous voir dans une seconde.
00:58:33 Pierre Lelouch, vous l'y réagirez.
00:58:35 Non, j'ai trouvé que ce que disait Alexandre est vraiment important.
00:58:39 Parce que c'est vrai que je ne suis pas un fanatique de ce texte, je trouve que c'est très insuffisant.
00:58:43 Mais c'est vrai que ça fait bouger les choses dans le pays.
00:58:46 Et ça fait exploser tout le système macronique.
00:58:51 En fait, si ce soir...
00:58:53 C'est un mal pour un bien, c'est ce que vous dites.
00:58:55 Quelque part, oui. C'est le début d'une clarification, on va dire,
00:59:00 sur un sujet fondamental et sur le reste des autres grands sujets du pays, y compris sur l'économie.
00:59:05 Mais si ce soir, nous avons 30 députés, par exemple, du groupe macroniste,
00:59:11 qui ne votent pas le texte ou qui votent contre,
00:59:14 et que vous avez dans la foulée une série de démissions de quelques ministres,
00:59:18 vous avez une crise politique majeure.
00:59:20 C'est peu probable quand même.
00:59:21 C'est peu probable, mais vous avez...
00:59:22 Il y a une énorme pression qui est mise, y compris par le président de la République,
00:59:25 pour que tout le monde vote.
00:59:26 Mais enfin, il y a eu tellement de passion autour de ce texte que tout est possible.
00:59:31 Nadine Morano est donc avec nous en direct.
00:59:33 Merci, chère madame, d'être avec nous, députée européenne et Les Républicains.
00:59:37 Renaissance, vous l'avez analysée aussi bien que nous, j'en suis persuadé,
00:59:41 est totalement divisée ce soir.
00:59:43 La gauche a creusé peut-être un petit peu plus sa propre tombe.
00:59:47 Qui des Républicains du RN a gagné la partie ce soir, selon vous ?
00:59:51 Très concrètement, c'est Les Républicains, parce que vous savez très bien que...
00:59:55 Je pensais qu'elle allait dire Les Républicains.
00:59:56 Sans blague.
00:59:57 Non, non, mais pardon, mais...
00:59:58 Ce serait bien que ce soit les Français qui gagnent la partie, Nadine Morano.
01:00:01 Non, mais...
01:00:02 Je vous dis ça amicalement, mais...
01:00:04 Pardon, je parle factuellement, techniquement,
01:00:07 puisque l'on parle d'un travail parlementaire.
01:00:09 Le texte qui est en passe d'être adopté ce soir
01:00:11 est le travail qui a été fait par les sénateurs, par le parti Les Républicains.
01:00:17 Ça fait des mois que nous travaillons sur ce sujet.
01:00:19 Donc nous sommes vraiment constants et unis sur ce travail qui a été fait au Sénat,
01:00:24 vous le savez très bien,
01:00:25 et qui a été d'ailleurs démonté à l'Assemblée nationale en commission des lois.
01:00:30 C'est d'ailleurs pour ça que M. Sachaoulier a annoncé qu'il voterait contre ce texte.
01:00:34 Parce que nous, nous avons beaucoup, beaucoup durci
01:00:37 et apporté de la fermeté dans le texte gouvernemental.
01:00:40 Et je vous rappelle qu'au Sénat, nous disposons de la majorité.
01:00:44 Nous avons 195 sénateurs.
01:00:46 Le Rassemblement national en a deux.
01:00:47 Alors moi, je veux faire gagner, évidemment, les Français.
01:00:50 Ça, vous avez raison, parce que je veux qu'on réponde à cette attente des Français
01:00:54 qui veulent que nous maîtrisions l'immigration.
01:00:56 Et d'ailleurs, quand je vois ce psychodrame fait autour de ce texte,
01:01:00 contrairement à ce qui est fait au Danemark, puisque moi je suis allée au Danemark,
01:01:03 j'ai rencontré le ministre en charge de l'immigration au Danemark,
01:01:07 qui est d'ailleurs un social-démocrate, donc qui a d'ailleurs une tendance plutôt de gauche.
01:01:11 Mais là-bas, il y a une vraie cohésion nationale dans le pays,
01:01:16 et politiquement aussi, c'est-à-dire que de gauche comme de droite,
01:01:20 eh bien il y a un consensus politique pour apporter des réponses de fermeté
01:01:25 face à la question migratoire. J'aimerais que ça soit pareil.
01:01:28 Oui, mais le Danemark n'est peut-être pas dans le cadre d'un pays comme la France
01:01:31 où pendant 40 ans, la droite est passée à côté sur les questions de sécurité,
01:01:34 Madame Morano, sans vouloir être désobligeante.
01:01:36 Non, mais vous voyez, je vous entends dire toujours cette phrase que je trouve, en fait,
01:01:41 là où c'est factuellement faux, en fait.
01:01:44 Parce que quand nous étions au pouvoir avec Pierre Lelouch,
01:01:47 qui est sur votre plateau, puisque nous étions dans le même gouvernement,
01:01:50 je rappelle qu'à l'époque, il y avait seulement 4 000 mineurs non accompagnés
01:01:55 sur le territoire, et que nous renvoyons, nous, les personnes déboutées du droit d'asile
01:02:02 beaucoup plus facilement que ça ne l'est aujourd'hui.
01:02:05 Nous ne sommes plus dans la même époque, ça fait une centaine d'années
01:02:07 que nous avons quitté le pouvoir.
01:02:09 Et donc, la réalité, c'est qu'aujourd'hui, il y a 40 000 mineurs non accompagnés.
01:02:13 Donc, il faudra répondre aussi à ce sujet qui n'est pas traité dans ce texte.
01:02:17 Oui, c'est ce que j'allais vous répondre, cette loi ne répond pas à ce que vous évoquez là.
01:02:20 Mais sur les MNA, ce n'est pas un texte qui est focalisé sur les MNA
01:02:25 comme sur l'aide médicale d'État.
01:02:27 C'est pour ça que je vous le dis, grâce aux Républicains,
01:02:30 nous avons apporté au texte gouvernemental un durcissement important
01:02:34 et la ligne d'Éric Chioti a été conservée, a été gardée.
01:02:38 C'est aussi d'ailleurs la ligne de Laurent Wauquiez,
01:02:40 qui voulait que la France reste la France et que nous soyons fermes sur les questions migratoires.
01:02:45 Est-ce que la droite… Pardon Nadine Morano,
01:02:47 est-ce que la droite n'a pas porté un petit peu les valises du RN ?
01:02:49 Chacun s'attribue la victoire, mais sur ces victoires que vous énumérez,
01:02:53 on est un peu aussi dans l'idéologie du RN là.
01:02:57 Non, non, pardon. Là, c'est pareil.
01:02:59 Factuellement, ce que vous dites est faux. Pourquoi je vous dis ça ?
01:03:02 C'est parce que factuellement, le Rassemblement national ne dispose que de deux sénateurs au Sénat
01:03:07 qui ne l'ont pas produit de texte.
01:03:09 C'est juste factuel, il faut le dire en français.
01:03:11 Ils n'ont pas produit un texte.
01:03:13 Ceux qui ont produit les textes qui vont être là ce soir à Doncter,
01:03:17 et qui ont été améliorés par les Républicains, c'est notre formation politique.
01:03:22 Le RN, les deux sénateurs du RN avaient voté contre au Sénat
01:03:26 le texte qui avait été proposé, amendé et transformé par le groupe Les Républicains avec Bruno Rotailleau.
01:03:33 À l'Assemblée nationale, avec Olivier Marlex, Éric Ciotti et l'ensemble des parlementaires,
01:03:38 parce que la réalité c'est que nous représentons en France
01:03:41 la première force d'opposition parlementaire, Assemblée nationale et Sénat.
01:03:46 Et nous, nous avons fait du concret, en fait.
01:03:48 C'est ça la réalité.
01:03:49 Donc, nous apportons des solutions très concrètes qui sont inscrites dans la loi.
01:03:53 Nous voulons aller plus loin parce que je vous rappelle qu'il y a deux semaines,
01:03:57 nous avons déposé, les Républicains ont déposé à l'Assemblée nationale
01:04:00 une proposition de loi pour réformer la Constitution
01:04:04 pour que les Français puissent voter par voie du référendum
01:04:09 et puis choisir et puis s'être consultés.
01:04:12 Et là, j'entends encore qu'il existe chez le Président de la République
01:04:16 un véritable blocage à ne pas vouloir consulter les Français
01:04:20 qui le demandent pourtant facilement.
01:04:22 Mais comme au Danemark, comme en Suisse où il y a des votations,
01:04:25 pourquoi ne pas vouloir écouter ce que veulent les gens et donc le peuple français ?
01:04:30 Nous, chez Les Républicains, nous avons proposé ce texte.
01:04:33 Évidemment, il n'a pas été accepté.
01:04:35 Et nous avons proposé, déposé aussi, un autre texte
01:04:38 qui est la résolution pour couper, casser cet accord que nous avons,
01:04:46 l'accord franco-algérien, qui donne des possibilités, des pans supérieurs
01:04:51 à ceux qui viennent d'Algérie.
01:04:53 Si vous avez un petit instant, encore 3-4 minutes avec nous,
01:04:55 j'aimerais bien qu'on puisse interagir aussi avec le plateau.
01:04:58 Gabrielle Cluzel voudrait apporter un commentaire justement après votre analyse.
01:05:02 C'était sur ce sujet que j'aurais aimé vous interroger.
01:05:04 Bonjour Nadine Morano.
01:05:05 Bonjour.
01:05:06 Je crois que c'est Michel Tabarro qui a porté ce projet sur cette dérogation,
01:05:11 pour mettre un terme à cette dérogation avec l'Algérie.
01:05:15 Mais pourquoi ça n'a jamais été fait quand par exemple,
01:05:18 Nirkola Sarkozy était président, quand la droite a été au pouvoir ?
01:05:23 C'est quelque chose sur laquelle elle n'est pas revenue
01:05:25 ou n'a pas réussi à revenir.
01:05:27 Et pourtant, c'était déjà tout à fait exorbitant comme droit.
01:05:31 Nadine Morano.
01:05:32 Il y a eu des modifications, mais c'est vrai que nous ne sommes pas allées,
01:05:37 parce que la situation n'était pas la même encore une fois.
01:05:40 On ne peut pas parler d'hier, il y a 11 ans, par rapport à maintenant.
01:05:45 Maintenant, on voit très bien qu'en fonction de ceux qui sont au pouvoir,
01:05:48 regardez avec ce qui se passe en Tunisie aujourd'hui.
01:05:50 Moi je devais aller en Tunisie, que Pierre Lelouche connaît très bien comme pays.
01:05:55 Donc moi je devais faire un déplacement en Tunisie,
01:05:58 sur la question migratoire, puisque j'étais à Lampedusa.
01:06:00 Et lorsque j'étais sur le bateau des gardes-côtes, j'ai vu les radars,
01:06:06 j'ai filmé les radars et on voyait très bien les embarcations
01:06:09 qui venaient de partir de Sfax, qui étaient à 50 km de Sfax.
01:06:13 Et donc nous avons besoin de relations plus étroites
01:06:16 entre les gardes-côtes italiens et européens, et les gardes-côtes tunisiens.
01:06:20 La réalité, c'est que nous allions…
01:06:22 Il y a 10 ans déjà, les relations avec l'immigration algérienne…
01:06:26 Non, non, non, mais pardon, pardon.
01:06:29 Non, aujourd'hui…
01:06:30 Si on y avait mis un terme à ce moment-là, ça aurait été intéressant.
01:06:33 Non, moi je veux dire, on a vraiment réformé,
01:06:36 on a pris des textes pour réformer la politique migratoire,
01:06:41 on a durci les conditions du regroupement familial,
01:06:43 enfin on a pris plusieurs dispositifs.
01:06:45 Je ne dis pas qu'il ne faut pas aller plus loin.
01:06:48 Je pense qu'il faut modifier la Constitution.
01:06:51 Nadine, ayons l'honnêteté de dire que quand il y a eu des crises
01:06:57 sur les questions migratoires, je pense notamment à l'affaire des Roms,
01:07:00 sous Nicolas Sarkozy.
01:07:02 Oui, je me rappelle très bien de ça.
01:07:03 Le discours de Warnhoek, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:07:06 Il s'est passé que la France a été insultée par la commission de Bruxelles,
01:07:10 on nous a traité de régime de Vichy, moi j'ai gueulé à Bruxelles,
01:07:14 et on m'a changé de ministère.
01:07:16 Et on a tenu.
01:07:17 Voilà ce qui s'est passé.
01:07:19 Quant à l'affaire de la…
01:07:21 CQFD, hein ?
01:07:23 Des passages sur la frontière italienne, c'est la vérité.
01:07:26 Sur la frontière italienne, juste quelque chose.
01:07:29 Revenons à la soirée de ce soir, si ça ne vous ennuie pas.
01:07:31 Oui, mais tout est lié, j'ai bien compris.
01:07:34 Nadine a fait une pédoirie très convaincante de ce qui s'est passé ces dernières semaines,
01:07:39 mais on ne peut pas ne pas dire qu'on n'a pas fait le job complètement
01:07:43 pendant que nous étions aux affaires.
01:07:45 Il faut avoir l'honnêteté de dire qu'on n'a pas été à la hauteur.
01:07:47 On n'a pas été à la hauteur, c'est tout.
01:07:49 Si on n'admet pas ça…
01:07:51 Non mais c'est très honnête de votre part.
01:07:53 Je vous remercie, et Alexandre Devecquieu vous apportera une question si vous le voulez bien aussi.
01:07:56 Je pense qu'on ne fait jamais complètement le job en cinq ans, en fait.
01:08:00 En plus, quand on est traversé par une crise économique et financière,
01:08:04 comme on est allé à la traversée.
01:08:06 Mais je pense que si on n'adapte pas, si on ne change pas notre constitution,
01:08:13 si on ne revoit pas la hiérarchie des normes et des lois, si on ne reprend pas…
01:08:16 Parce que la facilité du Danemark aujourd'hui, c'est de bénéficier d'une exemption.
01:08:20 Moi, je suis allée dans des centres de rétention administrative dans le Jumelan,
01:08:23 il y a des gens, ça fait cinq ans qu'ils y sont.
01:08:25 Et je peux vous dire que les critères, il n'y a pas des demandeurs d'asile
01:08:29 qui circulent librement sur le territoire danois aujourd'hui.
01:08:32 Il n'y a pas quelqu'un qui est étranger et qui n'a pas de travail
01:08:37 qui reste pendant cinq ans sans travailler.
01:08:39 Si vous ne travaillez pas, vous devez repartir dans votre pays.
01:08:42 Si vous ne travaillez pas depuis six mois, vous avez l'obligation de repartir dans votre pays.
01:08:47 Donc en fait, on est dans des dispositifs.
01:08:50 Et pourtant, nous sommes en Europe.
01:08:52 Dès lors que vous bénéficiez d'exemption et dès lors que vous durcissez votre législation,
01:08:59 vous arrivez à maîtriser l'immigration.
01:09:01 Moi, je suis attirée sur les MN1.
01:09:03 Je suis attirée sur les mineurs non accompagnés.
01:09:05 Les mineurs non accompagnés.
01:09:06 Bien sûr, mais là, il y a tellement encore de choses à faire.
01:09:10 Ce texte, je vous le dis encore une fois,
01:09:12 les Républicains ont sauvé un texte qui était vraiment minable.
01:09:16 C'est vrai que le trio Marlex-Retailleau-Ciotty, pour une fois, a su se montrer efficace.
01:09:21 Ça, on peut vous l'accorder.
01:09:24 Un petit mot d'Alexandre de Vécu et puis je vous libère.
01:09:26 Bonjour Nadine Morano.
01:09:28 Je vous accorde qu'effectivement, le texte du Sénat est moins mauvais,
01:09:32 si ce n'est meilleur que le texte initial.
01:09:34 Mais il y a quand même un point qui me paraît très important et qui, moi, me pose problème.
01:09:41 C'est celui du fameux article 3 qui instaurait un droit à la régularisation.
01:09:46 Vous l'avez remplacé par un article 4 bis.
01:09:50 Pourquoi ne pas l'avoir tout simplement abrogé ?
01:09:53 Ça va se traduire, Gérald Darmanin l'a dit à la tribune de l'Assemblée nationale,
01:09:56 par au moins 10 000 régularisations en plus par an.
01:10:00 Est-ce que là, pour le coup, le Sénat n'a pas cédé soit à ses propres centristes,
01:10:05 parce qu'il y en a aussi à droite, soit tout simplement au MEDEF ?
01:10:08 Parce qu'il faut rappeler que le MEDEF mène campagne aujourd'hui
01:10:11 en expliquant qu'il nous faudra des millions d'étrangers
01:10:15 pour travailler dans ce pays d'ici les prochaines années.
01:10:19 Réponse de Nadine Morano.
01:10:21 Alors, le texte tel que modifié par les sénateurs LR
01:10:25 durcisse considérablement les critères de régularisation.
01:10:30 Et heureusement, parce que là, c'était la porte ouverte.
01:10:33 Regardez les critères.
01:10:35 Il faut que l'étranger, son assertion sociale et familiale,
01:10:40 son respect de l'ordre public, son intégration à la société française,
01:10:43 son adhésion au mode de vie, aux valeurs de ses...
01:10:46 C'est la circulaire valse à peu près, Nadine Morano.
01:10:49 Donc, vous inscrivez la circulaire valse dans la loi.
01:10:52 Donc, quand même, par rapport à la situation présente,
01:10:55 finalement, ça va faciliter quand même un certain nombre de régularisations.
01:10:59 Pourquoi ne pas simplement avoir abrogé cet article ?
01:11:02 Moi, je pense que nous étions dans des circonstances
01:11:05 où sur un mauvais texte, il fallait en faire un meilleur.
01:11:09 Voilà, c'était notre objectif.
01:11:11 Donc, nous, nous avons apporté beaucoup de modifications dans ce texte aujourd'hui.
01:11:15 Je vous rappelle que dans ce texte, maintenant,
01:11:18 on va pouvoir déterminer les quotas migratoires
01:11:20 qui seront débattus chaque année au Parlement.
01:11:22 C'est important.
01:11:23 Sur les étudiants, il y aura la demande d'une caution.
01:11:26 Ça n'existe pas. C'est nous qui l'avons fait.
01:11:28 Nous avons durci les conditions du regroupement familial.
01:11:30 C'est la fin aussi de l'automaticité du droit du sol.
01:11:35 Ça, c'était demandé vraiment par les Français.
01:11:38 Donc, nous avons entré dans ce texte des critères qui nous semblaient importants.
01:11:43 Alors, juste une question.
01:11:45 Juste une relance.
01:11:47 Vous, personnellement, est-ce que tout le monde pense la même chose à droite ?
01:11:52 Est-ce que vous pensez ou pas qu'il y a besoin d'immigration économique dans ce pays encore ?
01:11:56 Alors, moi, je pense qu'il faut d'abord relancer une vraie politique familiale et de natalité.
01:12:02 Moi, je pense que se conserver et gouverner, c'est prévoir.
01:12:05 Une génération, c'est sur 20 ans.
01:12:07 Et quand je vois la manière dont on a rapoté notre politique familiale,
01:12:10 je suis bien placée pour le savoir, puisque moi, j'ai été ministre de la famille
01:12:13 et nous avons tout fait, même pendant la crise économique et financière,
01:12:16 pour préserver notre politique familiale, ce que nous avons réussi à faire.
01:12:20 Et quand nous étions aux affaires avec Pierre Leloup,
01:12:22 je peux vous dire que le taux de natalité était un des meilleurs d'Europe.
01:12:25 Aujourd'hui, il s'effondre.
01:12:27 Il s'effondre parce que la politique familiale a été totalement rabotée.
01:12:31 Et moi, je crois que plutôt que de penser à se dire
01:12:34 « il faut aller chercher des immigrés pour pouvoir travailler »,
01:12:38 il faut aussi que nous ayons la population qui correspond à ces besoins en main d'œuvre.
01:12:43 Et donc, il faut une politique de natalité, il faut une politique de formation,
01:12:47 il faut remettre tous les gens au travail.
01:12:49 Et puis, il faut…
01:12:51 Je ne suis pas pour une immigration zéro,
01:12:53 mais je suis pour une immigration choisie et de qualité,
01:12:55 avec des gens qui sont formés aussi.
01:12:57 Parce qu'on n'a pas vocation à former tout le monde
01:12:59 et on n'a pas vocation non plus à recevoir tous ceux qui veulent venir du continent africain,
01:13:04 parce que là aussi, il y a un vrai problème.
01:13:06 Je n'ai pas suffisamment de temps, mais je reviendrai sur votre plateau avec plaisir.
01:13:09 Vous savez que vous êtes la bienvenue.
01:13:11 On a déjà fait un petit quart d'heure ensemble, c'est pas mal.
01:13:13 Merci beaucoup, Nadine Morano.
01:13:15 Elle a l'air d'être pas complètement morte.
01:13:17 Ce qu'il faudra retenir également de cette séquence politique.
01:13:20 Merci.
01:13:21 Et prochainement, vous êtes évidemment la bienvenue sur les plateaux de CNews.
01:13:25 Un petit mot sur ce que l'on vient d'entendre.
01:13:27 Tiens, Yoann Uzail, qui est resté silencieux pour une fois pendant cette séance.
01:13:30 Merci d'avoir pris ma place.
01:13:31 - Pardon ? - Non mais vous avez été encore plus pertinent que je ne l'aurais été.
01:13:36 Moi, ce que je retiens de cette droite, et je parle évidemment en présence de Pierre Lelouch,
01:13:40 qui a accompagné cette droite pendant des années,
01:13:42 il a fallu attendre 2023 pour se réveiller.
01:13:45 C'est quand même un petit peu triste, la droite.
01:13:47 Pardon Pierre, mais la droite, et vous répondrez ensuite bien sûr à l'ESCORN,
01:13:50 toutes ces questions.
01:13:52 Et maintenant que la droite voit l'ORN monter,
01:13:54 eh bien la droite, elle, commence à se poser les bonnes questions, justement.
01:13:57 - Oui, mais parce que la droite... - C'est un peu triste, je trouve.
01:13:59 Je vous l'ai dit tout à l'heure, a toujours été frileuse, a toujours eu peur des...
01:14:03 Micro-parenthèse, c'est la dernière prise de parole à l'Assemblée avant le vote qu'on suivra en direct.
01:14:07 - Pardon Yoann.
01:14:08 - Les députés vont voter dans un peu moins de 10 minutes maintenant.
01:14:10 - À peine. - Entre 5 et 10 minutes.
01:14:11 Donc ça va aller extrêmement vite maintenant.
01:14:13 Mais je vous disais, la droite a toujours été frileuse,
01:14:16 parce qu'elle a toujours été accusée par la gauche,
01:14:19 quand elle parlait d'immigration notamment, ou de sécurité,
01:14:21 de faire la courte échelle au Rassemblement National,
01:14:24 d'adhérer au thèse du Rassemblement National,
01:14:26 sous-entendu d'être raciste, d'être xénophobe, d'être un parti extrémiste,
01:14:29 parce que dès qu'on parle d'immigration dans ce pays,
01:14:31 on est accusé de tous les mots de la société, si vous voulez.
01:14:34 On est accusé de tous les mots MOTS et de tous les mots MAUX.
01:14:37 Parce que quand on parle d'immigration,
01:14:39 Mathilde Panot l'a encore dit d'ailleurs à l'Assemblée nationale il y a quelques jours,
01:14:42 le fait qu'on ne débatte pas de ce texte,
01:14:44 ça évitera deux semaines de débats racistes et xénophobes.
01:14:48 Vous voyez encore à quel point certains à l'extrême gauche
01:14:50 sont quand même un peu perturbés dans leur tête.
01:14:53 Parce que si on parlait d'immigration, c'est être raciste,
01:14:56 à ce moment-là, on ne résoudra aucun problème dans ce pays.
01:14:59 - Mais les partis classiques se sont pas empêchés de ses questions pendant 40 ans,
01:15:03 trop occupés à diaboliser le Rassemblement National,
01:15:06 qui tenait ce discours de fermeté.
01:15:08 - La droite a eu peur d'être diabolisée à son tour,
01:15:11 en parlant de ces thématiques-là,
01:15:13 parce qu'elle est triste et en prenant des décisions jugées radicales à l'époque.
01:15:17 - Sur l'Europe, une chose...
01:15:19 - J'avais dit Pierre, mais bon...
01:15:21 - Décidément, ce soir, vous voulez...
01:15:23 - Toutes les vedettes !
01:15:25 - Mais Pierre va être d'accord, je pense.
01:15:27 J'ai une question que j'aurais pu aussi poser à Nadine Morano.
01:15:30 Non seulement la droite a été intimidée moralement,
01:15:34 mais aujourd'hui elle réclame un référendum européen sur l'immigration.
01:15:37 Une sorte de Frexit juridique, ce qui est très important.
01:15:40 Et moi, je suis tout à fait d'accord.
01:15:42 Mais Nicolas Sarkozy ne voulait pas en entendre parler,
01:15:46 et a même revenu sur un référendum sur lequel les Français allaient voter non.
01:15:51 Il l'a transformé en oui.
01:15:53 Donc il y a aussi cette erreur-là, très profonde à droite,
01:15:56 et qui, je crois, continue à payer aujourd'hui.
01:15:59 - Pierre Lelouch, ce discours moralisateur,
01:16:01 qui est une spécificité française,
01:16:03 vous êtes tombé dedans.
01:16:05 Ça nous a fait perdre 40 ans.
01:16:07 Et d'ailleurs, ce discours, je vous donne tout de suite la parole,
01:16:09 il existe encore, puisque vous parliez tout à l'heure
01:16:11 de ces associations, ces syndicats et ONG,
01:16:14 dont la Ligue des droits de l'homme,
01:16:16 qui aujourd'hui encore nous disent que le projet de loi,
01:16:19 que cette loi n'est ni plus ni moins que le projet de loi
01:16:21 le plus régressif depuis au moins 40 ans
01:16:24 pour les droits et conditions de vie des personnes étrangères,
01:16:26 y compris celles présentes depuis longtemps en France.
01:16:28 Je crois qu'il y a une deuxième page à lire,
01:16:30 et je vous donne la parole, vous ne m'entendrez plus.
01:16:32 Non, il n'y a pas de deuxième page.
01:16:34 Ah ben en tout cas, ils allaient très très loin.
01:16:36 C'est plus long que ça.
01:16:37 Ils allaient beaucoup plus loin sur le côté xénophobe, raciste de ce projet de loi.
01:16:40 Je prolonge ce que vous dites en rappelant que ces associations
01:16:43 sont dûment financées par nos impôts à hauteur de près d'un milliard.
01:16:46 Donc vous savez, l'impôt des Français sert non seulement à financer l'aide sociale
01:16:51 et l'accueil, mais sert aussi à tous ceux qui cassent la politique migratoire.
01:16:55 Maintenant, je reviens sur le passé.
01:16:57 Je demande des circonstances atténuantes pour moi-même,
01:17:01 puisque ça fait 15 ans que je me base sur ces sujets,
01:17:05 j'ai beaucoup écrit, j'ai déposé en 2015 une résolution à l'Assemblée nationale,
01:17:10 c'est dans les livres de l'Assemblée, dans lesquels je demande à ce que la France
01:17:14 renégocie ses accords avec la Cour européenne des droits de l'homme
01:17:20 et revoie la Convention de Strasbourg sur ces sujets.
01:17:25 Donc voilà, l'idée du référendum, j'ai la prétention de dire,
01:17:28 c'est moi qui ai mis cette idée à l'intérieur de mon parti à l'époque,
01:17:32 sans avoir été du tout écouté.
01:17:34 - Alors pourquoi pas du tout écouté ?
01:17:36 - Et pas non plus par Emmanuel Macron, qui refuse toute révision constitutionnelle.
01:17:39 - Evidemment pas, ni par lui, ni par son ancien patron, M. Hollande,
01:17:42 qui a retoqué mes résolutions à l'époque, en 2015.
01:17:44 Mais pourquoi est-ce que la droite a été comme ça intimidée ?
01:17:48 On a dit très justement, le terrorisme intellectuel de la gauche,
01:17:52 mais il y a eu une chose qui s'est produite à droite,
01:17:55 c'est qu'on s'est marié avec les centristes, et qu'on ait vendu l'UMP,
01:17:59 et qu'à partir du moment où on est rentré dans le marais,
01:18:02 l'idée nationale, qui était quand même celle du gaullisme,
01:18:06 moi je suis de cette filiation-là,
01:18:08 qu'un père qui était dans les forces du général de Gaulle,
01:18:11 c'est quand même ça mon histoire personnelle, c'est pas le centrisme,
01:18:14 c'est pas Meignerie, c'est pas Bayrou, c'est pas ces gens-là.
01:18:19 Dès lors que la droite française s'est dissoute dans tout ça,
01:18:23 vous arrivez après à une position sur des questions régaliennes
01:18:27 qui sont beaucoup beaucoup plus molles.
01:18:29 - Le vote à l'Assemblée est imminent, et évidemment on le vivra en direct
01:18:33 après la prise de parole de Boris Vallaud, le patron des députés PS,
01:18:37 dans quelques instants, le temps de vous entendre, Yohann et Gabrielle.
01:18:40 - Oui, simplement pour revenir effectivement sur la réaction de la gauche,
01:18:43 on voit Boris Vallaud pour le Parti Socialiste...
01:18:46 - Oui il a l'air d'être un peu excité là.
01:18:49 - On imagine bien ce qu'il dit, il dit que les macronistes sont désormais
01:18:52 des extrémistes, des xénophobes, peut-être qu'ils sont allés manger
01:18:56 dans la main du Rassemblement National,
01:18:58 mais on parlait également de la Ligue des Droits de l'Homme
01:19:01 qui a la même réaction, qui dit que c'est un projet de loi,
01:19:04 xénophobe, raciste, etc.
01:19:06 Rappelons quand même que la Ligue des Droits de l'Homme
01:19:08 milite pour faire revenir l'Ousbec qui a été expulsé,
01:19:11 alors qu'il représente une grave menace pour la France.
01:19:14 Donc voyons ce qu'est devenue la Ligue des Droits de l'Homme
01:19:16 qui en réalité ne protège plus du tout les droits des hommes
01:19:19 et en tout cas les droits et la sécurité des Français.
01:19:22 - Gabrielle.
01:19:23 - Pardon, mais je suis aussi attentif à ce que dit Elbron-Pivet,
01:19:25 donc je suis en train de vous écouter en même temps...
01:19:27 - Le point le plus, peut-être le plus important de la séquence...
01:19:30 - Il y a un petit rappel au règlement, j'ai l'impression,
01:19:32 du côté des députés de la France Insoumise.
01:19:34 - C'est ce magistère de la gauche qui est en train d'être ébranlé.
01:19:38 - Ah, en direct, pardon Gabrielle, c'est parti.
01:19:40 On va regarder le vote à main levée et le résultat de ce vote.
01:19:43 - Je vous demande de bien vouloir regagner vos places.
01:19:47 Le scrutin est ouvert.
01:19:49 - S'en fait les calculs.
01:19:52 - Alors c'est pas un vote à main levée, nos micros sont allumés.
01:19:55 - Les micros sont allumés, les amis.
01:19:58 - Voici le résultat du scrutin.
01:20:01 Votants 573 exprimés 535, majorité 268 pour 349, contre 186.
01:20:09 L'Assemblée nationale a adopté.
01:20:11 - Et la séance est suspendue.
01:20:14 - Alors on va faire les soustractions.
01:20:16 349 moins 88, c'est ça ?
01:20:18 - Puisqu'il faut qu'il y ait une majorité.
01:20:20 Alors si on peut rester sur l'image,
01:20:22 parce qu'il y a les députés de la NUPES qui, vous le voyez,
01:20:24 ont préparé leur petit happening.
01:20:26 Merci à la réalisation de l'Assemblée qui nous prive de cette image.
01:20:30 - Ça ne passe pas sur les voies du Rassemblement.
01:20:32 - Ça ne passe pas sur les voies du Rassemblement,
01:20:34 vous en êtes certains.
01:20:36 - C'est une crise politique majeure.
01:20:38 - À 7 voix près.
01:20:40 - Sachant qu'il y avait 573 votants.
01:20:43 Il y avait 4 députés accents.
01:20:45 - Pour que les téléspectateurs qui nous regardent...
01:20:47 - On va poser les choses très tranquillement, les amis.
01:20:49 La loi est passée, ça il n'y avait pas de problème.
01:20:52 - Pour que les téléspectateurs qui nous regardent comprennent bien ce qui se passe.
01:20:54 - Yohan, faites-nous une simplification, s'il vous plaît.
01:20:56 Une explication de la situation après ce vote qui vient juste d'avoir lieu.
01:21:00 - Le projet de loi qui a été validé par la commission mixte paritaire
01:21:04 vient d'être adopté par l'Assemblée nationale
01:21:07 grâce aux voix du Rassemblement national.
01:21:10 Si l'URN avait voté contre, ce projet de loi n'aurait pas été adopté.
01:21:14 Emmanuel Macron a dit ce soir que si ce projet de loi était adopté...
01:21:18 - Boris Vallaud en direct, pardon.
01:21:20 - Je suis désolé.
01:21:22 - ...que les thèses de la droite et de l'extrême droite aient total.
01:21:24 Vous savez, il n'y a pas besoin des voix du RN pour porter la voix.
01:21:28 Et ce soir, à travers cette loi, le projet, les idées et les mesures.
01:21:34 C'est un déshonneur pour cette majorité.
01:21:37 C'est pour elle un lâche soulagement.
01:21:40 Et nous sommes, nous, pour ce qui nous concerne,
01:21:43 fiers de la...
01:21:50 - Alors, on revient en direct.
01:21:52 Johan, ce que je vous propose, c'est qu'on reste...
01:21:54 Évidemment, tout ça se passe en direct, vous l'aurez compris.
01:21:57 La soirée est à son paroxysme.
01:21:59 Le vote vient d'avoir lieu et les députés vont se relayer
01:22:02 dans cette salle des 4 colonnes pour parler à la presse.
01:22:04 On va être très attentifs à l'image et surtout,
01:22:06 pour que les gens qui nous regardent comprennent bien la situation,
01:22:09 Gérald Darmanin va prendre la parole.
01:22:11 On va être très attentifs à l'image et on s'interrompt
01:22:13 dès que le ministre s'exprime.
01:22:15 J'ai l'impression qu'on ne va pas avoir le temps de parler beaucoup.
01:22:17 C'est parti pour Gérald Darmanin.
01:22:19 - Quel est le contexte adopté pour être satisfait ?
01:22:21 - Bien, d'abord, je voudrais, évidemment,
01:22:23 après ces très nombreux mois de travail autour de la loi immigration
01:22:26 qui a été voulu par le président de la République,
01:22:28 qui, je le répète, prévoit des mesures très fortes
01:22:30 d'intégration, de régularisation de travailleurs sans papiers,
01:22:33 mais aussi d'expulsion des étrangers délinquants,
01:22:36 me satisfaire, malgré les vicissitudes et les allicroches parlementaires
01:22:39 de cette adoption sans les voix du Rassemblement national.
01:22:42 On a vu que la majorité était large
01:22:44 et même si on retire les voix du Rassemblement national, très large.
01:22:47 Et donc je pense que c'est vraiment important
01:22:49 de voir que la majorité parlementaire,
01:22:51 mais aussi les alliés politiques qu'il y a eu dans ce combat,
01:22:54 et notamment après la motion de rejet, je pense au Sénat,
01:22:57 et je voudrais saluer son sens des responsabilités,
01:22:59 mais aussi les partenaires des Républicains,
01:23:01 certains des partenaires aussi du groupe Lyot,
01:23:03 ont montré que la majorité a été unie
01:23:05 et a pu adopter des mesures extrêmement fortes
01:23:08 pour un texte qui certes n'est pas parfait,
01:23:10 puisqu'il est le fruit d'un accord,
01:23:12 mais je voudrais remarquer que c'est un texte très difficile
01:23:14 qui a été doté 149 fois.
01:23:16 Grâce à l'acharnement, je crois, des nombreux ministres,
01:23:18 et Olivier Dussopt a travaillé auprès de moi,
01:23:20 de Franck Rester et de la Première ministre.
01:23:22 Est-ce que l'échec de la semaine dernière
01:23:24 est transformé ce soir en victoire pour le gouvernement ?
01:23:26 Moi je ne suis pas un commentateur de la vie politique,
01:23:28 je suis un acteur, voilà,
01:23:30 il y a des moments où il y a des difficultés,
01:23:32 chacun sait que quand on fait de la politique
01:23:34 et lorsqu'on a envie de changer les choses pour les Français,
01:23:36 on a envie bien évidemment de réussir,
01:23:38 parfois il y a des difficultés,
01:23:40 c'était le cas la semaine dernière, moi je l'ai dit
01:23:42 sans aucun problème et avec beaucoup d'humilité,
01:23:44 mais aujourd'hui on peut se satisfaire
01:23:46 que c'est un texte voté très clairement,
01:23:48 avec des dispositions extrêmement fortes,
01:23:50 qui reprend les 27 articles,
01:23:52 moins un, du projet de loi que j'ai présenté,
01:23:54 voilà, un an, il n'y a pas d'aide médicale d'État
01:23:56 qui est supprimée, il n'y a pas
01:23:58 les fins d'hébergement d'urgence pour les travailleurs
01:24:00 irréguliers, il y a au contraire
01:24:02 des mesures de régularisation,
01:24:04 la fin des mineurs dans les centres de rétention administrative,
01:24:06 une grosse simplification administrative
01:24:08 pour les recours des étrangers,
01:24:10 une grosse réforme de l'asile, sans doute
01:24:12 la plus importante dans notre pays depuis
01:24:14 que l'asile existe,
01:24:16 et puis bien sûr des mesures de fermeté contre les délinquants
01:24:18 et étrangers, voilà, nous avons toujours dit que nous ne voulions
01:24:20 pas d'AME dans ce texte, des mesures
01:24:22 de régularisation, la fermeté contre les étrangers
01:24:24 et délinquants, on n'a pas d'AME,
01:24:26 on a des mesures contre les étrangers et délinquants
01:24:28 et on a des mesures de régularisation.
01:24:30 - Mais l'AME est annoncée l'année prochaine !
01:24:32 - Écoutez, chaque jour
01:24:34 suffit sa peine, la Première Ministre a annoncé
01:24:36 qu'il y aurait des modifications
01:24:38 de l'aide médicale d'État, qu'elle portera
01:24:40 ainsi que le ministre de la Santé, j'imagine,
01:24:42 elle n'a pas dit lesquelles,
01:24:44 elle a dit que c'était suite au rapport Stéphanie
01:24:46 et Évain, qui prévoit évidemment, comme toute politique publique,
01:24:48 de possibles modifications,
01:24:50 M. Évain qui vient de la gauche, M. Stéphanie
01:24:52 qui vient de la droite, se sont mis d'accord
01:24:54 sur des dispositions, et donc au premier trimestre
01:24:56 de l'année prochaine nous en parlerons, mais aujourd'hui
01:24:58 je veux constater qu'aucune remise en cause
01:25:00 de la santé des étrangers n'est née dans ce texte,
01:25:02 en revanche, et c'est tout à fait vrai,
01:25:04 nous sommes très durs contre les délinquants étrangers.
01:25:06 - Et que le ministre de la Santé, M. Le Grandbonne,
01:25:08 qui a menacé de démissionner ?
01:25:10 - Je ne commande pas des décisions que je ne connais pas,
01:25:12 ce que je peux vous dire, c'est que la majorité est déstruite,
01:25:14 et moi je suis très fier
01:25:16 d'être dans un gouvernement avec un président
01:25:18 qui a tenu, qui n'a pas
01:25:20 gaudillé, qui a regardé
01:25:22 l'intérêt général des Français avant tout,
01:25:24 malgré les pressions, qui a su,
01:25:26 sans le Rassemblement National, bâtir une majorité,
01:25:28 alors que nous savons que nous sommes en majorité relative,
01:25:30 travailler avec le Sénat,
01:25:32 parfois dans la difficulté, mais en étant ouvert,
01:25:34 149-3, je veux dire, c'est un texte
01:25:36 très difficile, adopter désormais
01:25:38 149-3, il l'avait dit avant la fin de l'année,
01:25:40 voilà, la mission est remplie, c'est avant
01:25:42 la fin de l'année, et je constate
01:25:44 que la majorité, dans sa très grande
01:25:46 considération,
01:25:48 au Sénat, où le groupe de M. Patrillier a voté pour,
01:25:50 et ici, à l'Assemblée Nationale,
01:25:52 a voté pour ce texte. - Est-ce qu'il restera une aile gauche
01:25:54 à renaissance demain ? - Mais je ne sais pas
01:25:56 ce que ça veut dire, moi je suis
01:25:58 dans une circonscription, dans une ville de gauche.
01:26:00 Je suis issu d'une famille extrêmement
01:26:02 populaire, et j'ai
01:26:04 une sensibilité sociale extrêmement forte.
01:26:06 Mais il me semble que la gauche qui se rapproche
01:26:08 du peuple, c'est la protection.
01:26:10 La protection sociale, la protection économique,
01:26:12 et j'ai eu l'occasion de m'exprimer sur le fait qu'il fallait
01:26:14 bien sûr, davantage être à l'écoute
01:26:16 du modèle social français,
01:26:18 dans une droite gaulliste
01:26:20 sociale que moi je défends, bien évidemment,
01:26:22 et ne pas faire trop pour le capital,
01:26:24 mais aujourd'hui, le peuple
01:26:26 se vante surtout des mesures de
01:26:28 fermeté. Les mesures de fermeté,
01:26:30 elles sont nécessaires parce que, vous savez,
01:26:32 les gens qui subissent
01:26:34 les difficultés, les désordres
01:26:36 de la délinquance, ce sont les gens pauvres.
01:26:38 C'est les gens pauvres qui gardent leur voiture
01:26:40 devant leur maison, qui n'ont pas des garages,
01:26:42 ce sont les gens pauvres qui n'habitent pas
01:26:44 les beaux quartiers, qui habitent des quartiers plus difficiles,
01:26:46 et vous savez, ce sont les étrangers parmi
01:26:48 ces gens pauvres qui en ont marre de subir
01:26:50 une minorité, une minorité
01:26:52 agissante, qui ruine
01:26:54 une réputation, qui crée
01:26:56 des discriminations, et vous savez, les étrangers,
01:26:58 et je veux prendre l'exemple de chez moi,
01:27:00 à Tours-Noir, la preuve, c'est ce qu'ils me disent, qu'ils veulent respecter
01:27:02 les règles de la République, élever leurs enfants,
01:27:04 qu'ils veulent chanter la marseillaise, devenir français,
01:27:06 et moi, comme mes deux grands-parents, je suis très fier que
01:27:08 nous accueillions un pays généreux,
01:27:10 des personnes qui veulent épouser le plus beau
01:27:12 pays du monde, c'est la France, ils me disent,
01:27:14 débarrassez-nous de ceux qui
01:27:16 font mauvaise réputation à notre
01:27:18 origine, ou à notre religion,
01:27:20 ou à notre façon de vivre.
01:27:22 Moi, je les écoute, et c'est pas en se
01:27:24 bouchant le nez dans le centre de Paris
01:27:26 qu'on arrive à régler le problème des français
01:27:28 dans la France, ça va être un projet terrain
01:27:30 comme nous faisons quand il en a rien.
01:27:32 - Et vous, vous avez un ami qui n'arrive pas à vous respecter ?
01:27:34 - Moi, je respecte profondément Sir Shao Wings,
01:27:36 notre président de la Commission des lois,
01:27:38 il nous a beaucoup aidés, et je constate
01:27:40 qu'il a des convictions, je les respecte,
01:27:42 il est minoritaire dans son pote,
01:27:44 mais moi, je n'ai que des amis, je n'ai pas d'autre.
01:27:46 - Est-ce que c'est ce que vous avez dit, vous êtes dans le quinquennat,
01:27:48 aux électrices de Marine Le Pen,
01:27:50 qu'est-ce que vous dites aux électeurs, aux électrices de Marine Le Pen,
01:27:52 pas besoin de voter pour elles, on fait le travail ?
01:27:54 - Les électeurs de Madame Le Pen sont nombreux,
01:27:56 et on voit bien qu'elle les trompe.
01:27:58 Elle les trompe, elle refuse le débat,
01:28:00 elle les trompe parce qu'elle a voté les mesures de régularisation,
01:28:02 et elle les trompe parce que Madame Le Pen,
01:28:04 finalement, n'est qu'une petite politicienne,
01:28:06 celle qui ne fait que des coups. Aujourd'hui, on lui a donné
01:28:08 une leçon, celle de la responsabilité.
01:28:10 - Est-ce qu'on va en avoir un dernier, après ?
01:28:12 - Est-ce que vous avez envie d'avoir cd sur les allocations ?
01:28:14 - Bonsoir à tous.
01:28:16 - Est-ce que vous pouvez éclaircir cette situation ?
01:28:18 Parce qu'il semble acquis, pour le ministre de l'Intérieur,
01:28:20 ce soir, à 23h30, donc après ce vote
01:28:22 à l'Assemblée Nationale,
01:28:24 que la majorité est acquise,
01:28:26 sans les voix du Rassemblement National.
01:28:28 - Non, c'est ça, effectivement.
01:28:30 - En l'occurrence,
01:28:32 quand on calcule le nombre de voix pour,
01:28:34 donc 349, et qu'on enlève
01:28:36 les voix du Rassemblement National,
01:28:38 à savoir 88, on arrive à 261,
01:28:40 qui n'est pas la majorité absolue.
01:28:42 Donc éclairez-nous, Yohann.
01:28:44 - Je vais vous le préciter. Effectivement,
01:28:46 ce projet de loi est bien adopté, sans les voix
01:28:48 du Rassemblement National. Donc c'est une victoire
01:28:50 pour Gérald Darmanin et pour le président de la République.
01:28:52 La majorité a été solide. Visiblement,
01:28:54 le président de la République a fait son vis-à-vis de la répression.
01:28:56 - Comment vous expliquez que les 88, vous soyez
01:28:58 la majorité absolue ? - Oui, mais vous n'avez pas besoin
01:29:00 de recueillir la majorité absolue, effectivement,
01:29:02 dans le sens où il y a 261 personnes
01:29:04 sans les voix du RN qui ont voté pour
01:29:06 ce projet de loi, et 168 contre.
01:29:08 Donc il y a beaucoup plus de députés qui ont voté pour
01:29:10 que de députés qui ont voté contre.
01:29:12 Donc effectivement, ce projet de loi est bien
01:29:14 adopté, sans les voix du Rassemblement National.
01:29:16 Il n'y aura pas besoin d'une deuxième
01:29:18 lecture. Donc effectivement, on peut dire que
01:29:20 la majorité a été beaucoup plus solide
01:29:22 que ce qu'on pensait. - En fait, il suffisait
01:29:24 pour qu'on comprenne très très bien et le dire
01:29:26 le plus simplement du monde, il suffit
01:29:28 qu'il y ait plus de voix pour
01:29:30 sans les voix du RN que contre
01:29:32 pour que, en effet,
01:29:34 le pari présidentiel soit réussi
01:29:36 ce soir. - Mais la majorité,
01:29:38 ce soir, n'a pas volé en éclats.
01:29:40 On peut le dire. - Bon.
01:29:42 Ils s'en sortent
01:29:44 sans les honneurs, mais ils s'en sortent.
01:29:46 Pierre Lelouch. - Voilà.
01:29:48 - Votre analyse de cette
01:29:50 situation, est-ce que Gérald Darmanin peut
01:29:52 bomber le torse ce soir ? L'exécutif
01:29:54 peut-il parler de
01:29:56 victoire tant cette loi
01:29:58 passe au forceps, tant cette loi
01:30:00 est éloignée du texte initial voulu
01:30:02 par le chef de l'État et son gouvernement ? - Oui, mais ça, c'est
01:30:04 pas grave, parce que vous allez avoir une réécriture
01:30:06 médiatique au sens où
01:30:08 on a gagné. C'est ça qui va être
01:30:10 vendu, on a gagné, on a gagné un texte
01:30:12 que les Français attendaient, où il y a
01:30:14 un peu de sel, un peu de poivre,
01:30:16 mais les Français voulaient tout ça, donc
01:30:18 on a gagné. C'est ça le discours de Darmanin
01:30:20 ce soir. - Que de retournement en situation, quand même.
01:30:22 - C'est ça ce que dira le président de la République demain.
01:30:24 Donc après, il y a quand même
01:30:26 l'onde de choc
01:30:28 de toute cette affaire depuis une semaine,
01:30:30 qui quand même va laisser des traces.
01:30:32 Une
01:30:34 majorité, avec le RN
01:30:36 dedans, qui a quand même voté ce texte. Ils l'ont quand même
01:30:38 voté avec le RN, même s'ils n'ont
01:30:40 pas envie d'accepter leur voix.
01:30:42 Tout ça a envoyé quand même un
01:30:44 sacré signal de désordre
01:30:46 dans la majorité, dans le
01:30:48 fonctionnement du gouvernement.
01:30:50 Je pense que la question du remaniement
01:30:52 va se poser très rapidement. Il va falloir
01:30:54 qu'il sorte de cette séquence,
01:30:56 qui est quand même une séquence où il s'est englué tout seul,
01:30:58 le président, avec un gouvernement
01:31:00 qui n'était pas à la hauteur d'un discours
01:31:02 qui était contradictoire. - On écoute le
01:31:04 chef du groupe LR sur une minute.
01:31:06 - Utile pour expulser ceux
01:31:08 qui n'ont plus rien à faire sur notre territoire.
01:31:10 Utile pour mieux maîtriser les
01:31:12 prémégratoires. Maintenant, évidemment, on attend
01:31:14 du gouvernement qu'il se saisisse, rapidement,
01:31:16 de toutes les mesures qui lui
01:31:18 sont offertes par ce texte.
01:31:20 Mesures qu'il a lui-même réclamées.
01:31:22 Monsieur Darmanin, il y a huit jours,
01:31:24 nous disait qu'il fallait voter ce texte très
01:31:26 vite et que s'il arrivait des
01:31:28 malheurs avant que ce texte soit
01:31:30 voté, les députés,
01:31:32 les républicains notamment, auraient une lourde responsabilité.
01:31:34 Maintenant, il faut aller vite.
01:31:36 Il est évidemment inenvisageable que le président
01:31:38 de la République ne vote pas,
01:31:40 ne promulgue pas un texte qui vient
01:31:42 d'être voté dans les deux
01:31:44 assemblées avec une très large majorité.
01:31:46 Merci.
01:31:50 - Le retournement
01:31:52 de situation. Si quelques minutes après
01:31:54 ce vote, on peut se permettre un petit
01:31:56 bilan, retournement à l'espace de quelques
01:31:58 jours. Il a fallu donc cette motion de rejet pour
01:32:00 battre totalement les cartes. La politique est
01:32:02 devenue magique pendant
01:32:04 quelques jours. Une version largement durcie
01:32:06 par les Républicains qui ont littéralement
01:32:08 dicté leurs conditions au gouvernement
01:32:10 d'Elisabeth Borne, qui a été obligé de les suivre
01:32:12 contre nature, c'est le moins qu'on puisse dire.
01:32:14 Ce spectacle, Johan, qui nous
01:32:16 a paru un peu étrange ces derniers
01:32:18 jours, n'en doutons pas,
01:32:20 ça va devenir la règle jusqu'à la fin de ce quinquennat
01:32:22 désormais.
01:32:24 - Écoutez, sans majorité absolue...
01:32:26 - C'est peut-être pas plus mal.
01:32:28 Si vous voulez, la loi immigration, c'était quand même
01:32:30 l'un des textes phares de ce quinquennat.
01:32:32 Il y avait la réforme des retraites et le projet
01:32:34 de loi immigration. Donc il y avait une énorme
01:32:36 pression, ce qui ne sera pas le cas
01:32:38 pour les prochains textes,
01:32:40 si vous voulez. Donc le psychodrame
01:32:42 qu'on a vécu là, je ne suis pas certain
01:32:44 qu'on le revive parce que si jamais
01:32:46 effectivement sur d'autres textes moins importants,
01:32:48 il devait pas y avoir de majorité,
01:32:50 le président de la République n'insisterait pas
01:32:52 pour aller plus loin parce que précisément, il ne
01:32:54 s'agira sans doute pas d'un texte majeur.
01:32:56 Là, c'était vraiment un cas extrêmement particulier.
01:32:58 Gérald Darmanin travaille sur ce texte
01:33:00 depuis un an et demi. Le président de la République,
01:33:02 il tenait beaucoup, il aurait beaucoup perdu
01:33:04 si ce texte n'avait pas été...
01:33:06 - Est-ce qu'il n'a pas quand même déjà beaucoup perdu ?
01:33:08 - Ça va changer la suite du quinquennat. C'est une certitude.
01:33:10 Mais quand même, la leçon de ce soir,
01:33:12 c'est que la majorité ne s'est pas
01:33:14 déchirée, contrairement
01:33:16 à ce qu'on attendait. - Elle n'est pas passée loin.
01:33:18 - Le modem et François Bayrou continuent
01:33:20 à faire bloc avec le président de la République.
01:33:22 Il y a des défections au sein du groupe Renaissance,
01:33:24 mais quand même... - Si nos reporters
01:33:26 sur place, d'ailleurs, m'entendent, j'aimerais bien qu'on puisse
01:33:28 avoir les chiffres des membres
01:33:30 de la majorité ou du modem qui n'ont pas
01:33:32 voté, enfin, qui ont voté contre ou qui se sont
01:33:34 abstenus précisément ce soir.
01:33:36 Gabriel Avançon, donc, il est déjà
01:33:38 temps d'avancer. Emmanuel Macron
01:33:40 a parlé demain soir.
01:33:42 Une seule chose est certaine,
01:33:44 c'est que, comme Johan l'a évoqué rapidement,
01:33:46 il y aura un avant et un après ce texte
01:33:48 pour lui. Il ne pourra pas faire
01:33:50 comme s'il ne s'était rien passé au plan politique
01:33:52 d'une semaine. - Oui, bien sûr, il ne pourra pas faire
01:33:54 fi de cet épisode,
01:33:56 parce que, même si le
01:33:58 narratif va être "nous avons pu faire passer
01:34:00 cette loi sans
01:34:02 l'aide du
01:34:04 Rassemblement national, même si cette loi n'est pas
01:34:06 passée grâce au pouvoir du Rassemblement national,
01:34:08 elle est votée avec
01:34:10 le Rassemblement national. Ils ont dû se mélanger
01:34:12 avec les bouseux, là,
01:34:14 dont ils ne voulaient pas. Donc,
01:34:16 cela, ça va rester et, pour le coup, ça va être le
01:34:18 narratif que va s'approprier la gauche.
01:34:20 La gauche va répéter ça à l'envie.
01:34:22 Vous vous êtes compromis,
01:34:24 vous avez mélangé vos voix avec
01:34:26 celles du Rassemblement national. - Et le gouvernement va répondre à chaque
01:34:28 fois la même chose. - Voilà. - Vous aussi.
01:34:30 Alors, de la motion de rejet, vous avez voté pactisé avec le R.L.
01:34:32 - Il y a des petits épisodes amusants,
01:34:34 quand même. J'y repensais, parce que nous ne l'avons pas
01:34:36 évoqué tout à l'heure, mais vous vous souvenez que,
01:34:38 quand le Rassemblement national avait commencé à dire
01:34:40 qu'il ne voterait pas pour la loi, Gérald Darmanin
01:34:42 avait dit qu'il serait responsable
01:34:44 s'il y avait des attentats. - C'est ça.
01:34:46 - Et après, il les a enjoints à ne
01:34:48 pas voter cette loi. Donc, vous voyez, il restera
01:34:50 toute une série de petits épisodes
01:34:52 du buesque. Et puis, par ailleurs,
01:34:54 Johan faisait la comparaison avec la loi sur les retraites.
01:34:56 Ce qui me frappe, c'est que la loi sur les retraites,
01:34:58 le gouvernement a foncé
01:35:00 comme un bulldozer, alors que l'opinion
01:35:02 publique était extrêmement divisée.
01:35:04 Et sur cette loi immigration,
01:35:06 il avait des pudeurs de gazelle,
01:35:08 il avançait
01:35:10 à pas compter, très pugilanime,
01:35:12 alors qu'il y a toute l'opinion. - C'est ça.
01:35:14 - C'est facile quand il y a un consensus derrière
01:35:16 soi. - C'est vrai.
01:35:18 - Et on le voit extrêmement
01:35:20 prudent.
01:35:22 C'est vrai que c'est
01:35:24 assez terrifiant
01:35:26 et étonnant à la fois de voir que
01:35:28 l'intérêt que portent les Français
01:35:30 à cette réforme
01:35:32 n'a pas suffi à le pousser.
01:35:34 - Il y a quand même un coup porté à la majorité,
01:35:36 Johan, juste en 10 secondes, parce que ça y est,
01:35:38 on a les chiffres exactement. Je vois que
01:35:40 20 députés Renaissance ont voté contre,
01:35:42 17 se sont abstenus, ça fait quand même 37
01:35:44 frondeurs. - C'est ça. - C'est pas rien.
01:35:46 - C'est pas rien. - Il s'est passé quelque chose.
01:35:48 - C'est pas rien, c'est sûr. Ce sont des frondeurs...
01:35:50 - C'était les chiffres que je donnais tout à l'heure.
01:35:52 On est à peu près à ça, à la quarantaine.
01:35:54 - Ce sont des frondeurs sur ce texte.
01:35:56 À la différence des frondeurs de François Hollande, ça ne veut pas dire
01:35:58 qu'ils vont fronder tout le temps. Ils étaient contre
01:36:00 ce texte-là, ils peuvent très bien rentrer
01:36:02 et c'est probablement... - Oui, mais ça a créé une ambiance,
01:36:04 si je puis dire. - Par la suite. Donc je ne suis
01:36:06 pas certain que ça ait vraiment des conséquences.
01:36:08 Ça a des conséquences, bien sûr, mais est-ce que ce sera aussi
01:36:10 dramatique que ce qu'a connu François Hollande ?
01:36:12 Je n'en suis pas du tout certain. D'autant
01:36:14 que le modem, qui est quand même un allié
01:36:16 très important, puisqu'il dispose de 49
01:36:18 députés, le modem qui, vous savez, avait dit
01:36:20 "on votera contre ce texte",
01:36:22 et bien en réalité, ils ont soit voté pour,
01:36:24 30 ont voté pour et 15 se sont
01:36:26 abstenus. Au modem, il y a seulement 5 votes
01:36:28 contre. Donc vous voyez que la majorité...
01:36:30 - Ça fait 20 sur 50 quand même, Yohann, pardon.
01:36:32 - Moi, je trouve
01:36:34 quand même que la majorité a
01:36:36 mieux résisté que ce qu'on attendait.
01:36:38 - La majorité est fissurée. Le mur n'est pas
01:36:40 complètement tombé, mais il est fissuré.
01:36:42 - Quand vous avez
01:36:44 une cinquantaine de députés qui manquent à l'appel,
01:36:46 si on prend les deux groupes, ça fait
01:36:48 quand même du monde. - Est-ce qu'on écoute Mathilde Panot ?
01:36:50 On écoute Mathilde Panot. - Il y a quand même du monde.
01:36:52 Il y a une scission à l'intérieur.
01:36:54 - Alors non, déjà, je voudrais commencer
01:36:56 par dire que lorsque
01:36:58 l'on ne veut pas les voix du RN, on ne
01:37:00 commence pas par reprendre, ligne par ligne,
01:37:02 le programme du Rassemblement National,
01:37:04 qui est depuis maintenant 50 ans, que ça soit
01:37:06 évidemment la déchéance de nationalité,
01:37:08 que ça soit la préférence nationale
01:37:10 et autres mesures qui se trouvent
01:37:12 dans ce texte qui sont absolument
01:37:14 abjectes et qui nous montrent de quoi la Macronie
01:37:16 et jusqu'à où la Macronie est prête à aller,
01:37:18 ce qui nous semble extrêmement grave.
01:37:20 Mais les macronistes ont eu
01:37:22 besoin pour faire passer ce texte de force,
01:37:24 non seulement des voix du RN
01:37:26 pour avoir la majorité, mais
01:37:28 en plus que le RN vote
01:37:30 pour, pour que ce texte puisse passer.
01:37:32 Parce que lorsque vous regardez, il leur manque
01:37:34 cette voix si le RN
01:37:36 n'avait pas voté pour. Donc ce texte
01:37:38 a été adopté avec les voix du RN,
01:37:40 mais pire que ça,
01:37:42 avec les idées du RN.
01:37:44 Donc nous, je vais d'abord
01:37:46 vous dire que nous allons saisir
01:37:48 le Conseil constitutionnel et qu'il
01:37:50 se trouve que le ministre Darmanin lui-même
01:37:52 a d'ores et déjà expliqué que beaucoup des choses
01:37:54 qui étaient dans ce texte étaient
01:37:56 anti-constitutionnelles. Donc nous savons déjà
01:37:58 que nous allons gagner sur une partie
01:38:00 du texte et je vous le dis,
01:38:02 nous continuerons à combattre pied à pied
01:38:04 sur ce texte.
01:38:06 Ensuite, deuxième chose, puisque ce texte
01:38:08 et ce vote est un point
01:38:10 de bascule dans l'histoire de notre pays, que tout le monde
01:38:12 comprend avec effroi
01:38:14 et est en train de regarder ce qui est en train de se passer
01:38:16 dans le pays et que le Président de la République
01:38:18 annonce un remaniement d'ampleur,
01:38:20 eh bien il pourrait prendre directement
01:38:22 des ministres du RN, pourquoi pas
01:38:24 Marine Le Pen elle-même, puisqu'eux,
01:38:26 ils utilisent les voix du RN,
01:38:28 ils utilisent les idées du RN
01:38:30 pour faire passer la pire
01:38:32 loi qu'on ait jamais vue dans l'histoire de notre pays
01:38:34 sur la question des migrations.
01:38:36 Je le dis ici avec force,
01:38:38 la France ne sera
01:38:40 jamais le pays qui trie
01:38:42 les étudiants nationaux et internationaux.
01:38:44 La France ne sera jamais le
01:38:46 pays qui accepte la préférence nationale
01:38:48 et donc nous continuerons à nous battre
01:38:50 pied à pied pour que ce texte soit retiré
01:38:52 et je le redis, ils ont eu
01:38:54 besoin non seulement des idées, mais aussi
01:38:56 des voix du RN
01:38:58 pour le faire passer. Ce qui s'est passé
01:39:00 ce soir est une honte
01:39:02 pour notre histoire commune, ne ressemble
01:39:04 absolument en rien à l'histoire collective
01:39:06 de notre République et de notre
01:39:08 pays et donc le combat continue
01:39:10 plus que jamais pour que jamais
01:39:12 ce texte ne puisse s'appliquer dans ce pays.
01:39:14 Comment est-ce que le combat va se continuer ?
01:39:16 On va commencer par le Conseil
01:39:18 constitutionnel et puis vous avez entendu comme moi
01:39:20 qu'il ne voulait pas que le texte passe
01:39:22 avec les voix du RN. Vous n'avez
01:39:24 qu'à faire le calcul, je vous le refais.
01:39:26 349 pour,
01:39:28 186 contre,
01:39:30 une majorité à 268.
01:39:32 Ce qui veut dire qu'entre 349
01:39:34 et 268, il manquait
01:39:36 81 voix. Il se trouve
01:39:38 que le RN apporte
01:39:40 88 voix, donc vous comprenez tout de suite
01:39:42 que le texte a été porté
01:39:44 avec les voix du RN. Alors ils ont
01:39:46 dit qu'ils n'acceptaient pas que ce texte
01:39:48 soit porté avec les voix du RN.
01:39:50 Donc qu'ils le retirent, parce que
01:39:52 je rappelle juste que dans une démocratie
01:39:54 normale, lorsque une assemblée,
01:39:56 la représentation nationale,
01:39:58 rejette un texte, comme ça s'est fait la semaine dernière,
01:40:00 alors le texte doit être retiré
01:40:02 et généralement quand le ministre a un peu de dignité,
01:40:04 il prend son texte sous le bras et il s'en va lui aussi.
01:40:06 Parce que ce qui s'est passé avec
01:40:08 cette commission mixe paritaire, ou dans
01:40:10 un huis clos complet, a été changé
01:40:12 non pas dans la commission mixe, mais dans la commission
01:40:14 mixe parallèle qui se tenait
01:40:16 directement avec le gouvernement. Vous n'avez jamais
01:40:18 vu ça nulle part. Que ça soit directement
01:40:20 de Matignon qu'on négocie un texte avec
01:40:22 certains des parlementaires seulement.
01:40:24 Ça pose un problème démocratique énorme
01:40:26 ce qui vient de se passer.
01:40:28 Donc si j'ai bien entendu ce qu'ils avaient
01:40:30 dit, c'est-à-dire qu'ils ne voulaient pas leur texte
01:40:32 voter avec les voix du RN, et bien qu'ils l'enlèvent.
01:40:34 Qu'ils le retirent tout de suite.
01:40:36 Ça aidera, ça évitera qu'ils aillent devant le Conseil
01:40:38 constitutionnel et qu'ils perdent devant le Conseil
01:40:40 constitutionnel puisque la préférence nationale...
01:40:42 - Bon voilà pour l'essentiel de ce que
01:40:44 disait Mathilde Pannot en sortie.
01:40:46 Vous me disiez pendant qu'on l'entendait, elle s'est trompée sur les chiffres
01:40:48 Mathilde Pannot.
01:40:50 - Non mais c'est-à-dire que oui, elle considère
01:40:52 que pour que le texte soit adopté, il faut une majorité
01:40:54 absolue. - Absolue. - Oui, mais là on a pas compris en fait.
01:40:56 - On est sur un texte de loi, une majorité relative suffit.
01:40:58 - Pierre Lelouch.
01:41:00 - Oui, je voulais simplement dire
01:41:02 qu'au sortir de tout ça,
01:41:04 il faut pas sous-estimer
01:41:06 la fracture
01:41:08 que tout ça va laisser à l'intérieur des RN.
01:41:10 - Il faut pas sous-estimer le virage à droite que prend notre gouvernement.
01:41:12 - Si j'ai bien compris aussi, mais j'y viens,
01:41:14 c'est quand même une vingtaine
01:41:16 de pourcents des deux groupes majoritaires,
01:41:18 le groupe centriste
01:41:20 plus le groupe Renaissance,
01:41:22 ça fait quand même, c'est pas rien, une cinquantaine
01:41:24 de députés qui s'abstiennent ou qui votent contre
01:41:26 sur quelque chose d'aussi important.
01:41:28 Et puis je voudrais
01:41:30 juste dire un mot, je sais pas ce que,
01:41:32 bien entendu je ne sais pas ce que fera le Président de la République,
01:41:34 mais tout ça revient
01:41:36 à l'idée de départ de Nicolas Sarkozy
01:41:38 au moment où il perd les législatives,
01:41:40 Macron, son idée c'était
01:41:42 de fabriquer une alliance entre
01:41:44 les macronistes et les LR.
01:41:46 Et je serais pas surpris que cette idée revienne
01:41:48 sur le devant de la scène
01:41:50 parce qu'on a quand même vu
01:41:52 les LR fabriquer la loi avec
01:41:54 les macronistes, non sans mal,
01:41:56 puis à la fin voter en même temps.
01:41:58 Donc ça va peut-être amener des gens à réfléchir.
01:42:00 - Oui c'est pour ça qu'on peut
01:42:04 voir, je dirais, le film
01:42:06 de différentes manières. Moi-même, je suis
01:42:08 partagé, j'ai dit tout à l'heure
01:42:10 que la tectonique des plaques
01:42:12 politiques avait un peu bougé,
01:42:14 qu'on avait vu les LR aller sur des positions
01:42:16 sur lesquelles ils n'avaient pas
01:42:18 osé aller jusque-là comme la priorité nationale.
01:42:20 De ce point de vue, c'est intéressant.
01:42:22 C'est intéressant aussi de voir que
01:42:24 les macronistes
01:42:26 ont finalement été obligés de durcir
01:42:28 un peu leur voix, mais j'ai peur
01:42:30 quand même que la démocratie soit, malgré tout,
01:42:32 la grande perdante là-dedans
01:42:34 puisque les Français attendaient beaucoup...
01:42:36 - Ou la grande gagnante, pardon, depuis que cette
01:42:38 majorité relative est au Parlement.
01:42:40 Il n'y a jamais eu autant de débats,
01:42:42 autant de discussions,
01:42:44 de lois discutées, remodelées.
01:42:46 Pour une fois, vous n'avez pas des victoires
01:42:48 à 100% ? - Si je peux finir,
01:42:50 je me réjouissais que le
01:42:52 président de la République n'ait pas de majorité,
01:42:54 je me réjouis qu'il y ait des débats,
01:42:56 mais je disais la démocratie grande perdante,
01:42:58 malgré tout, parce que je crois que les Français,
01:43:00 il y a un consensus à 70%
01:43:02 pratiquement des Français pour avoir une loi
01:43:04 extrêmement radicale.
01:43:06 Là, ils se sont mis d'accord, malgré tout,
01:43:08 y compris le Rassemblement national,
01:43:10 pour faire passer une loi
01:43:12 qui aura des effets extrêmement faibles
01:43:14 sur la réalité des Français. - Mais ce soir, un message
01:43:16 est passé au président de la République d'aller plus loin.
01:43:18 Il a 3 ans et demi pour aller plus loin.
01:43:20 - C'est pour ça que je disais que je voyais d'un côté
01:43:22 le vert à moitié prêt, là on peut aussi le voir à moitié vide
01:43:24 parce que dans 6 mois, dans 1 an,
01:43:26 dans 2 ans, quand il y aura
01:43:28 toujours plus d'insécurité,
01:43:30 quand on aura une immigration
01:43:32 économique et du chômage,
01:43:34 les Français vont dire quoi ?
01:43:36 Les Français vont dire quoi ?
01:43:38 Finalement, les politiques,
01:43:40 tous pourris, se sont mis d'accord entre eux
01:43:42 pour faire passer une loi qui n'a pas changé
01:43:44 notre quotidien. Donc, de ce point de vue-là,
01:43:46 c'est quand même inquiétant. - Gabrielle ?
01:43:48 - Oui, de fait, le risque,
01:43:50 c'est que finalement, on ait donné
01:43:52 un os à ronger appelé "immigration"
01:43:54 parce qu'il fallait, à ce moment-là,
01:43:56 en parler. On voyait bien que la pression
01:43:58 était tellement forte qu'il fallait faire
01:44:00 quelque chose.
01:44:02 Mais finalement, le résultat soit
01:44:04 extrêmement décent et que ça retarde
01:44:06 d'autant une véritable
01:44:10 prise en compte
01:44:12 de ce qu'attendent les Français.
01:44:14 Là, le RN, vous savez, là aussi, ils peuvent voir
01:44:16 le verre à moitié plein ou à moitié vide.
01:44:18 D'un côté, ils ont fait exploser le système.
01:44:20 De l'autre, en voulant montrer
01:44:22 qu'ils étaient comme un parti de gouvernement
01:44:24 et qu'ils étaient capables de voter une loi
01:44:26 si elle allait dans le bon sens,
01:44:28 ne serait-ce qu'un tout petit peu,
01:44:30 ils peuvent donner l'impression de se l'ériser.
01:44:32 - La balle est dans le camp du président de la République.
01:44:34 - On peut la reprocher.
01:44:36 - La balle est totalement dans le camp d'Emmanuel Macron.
01:44:38 Pour accentuer ce virage à droite
01:44:40 de la Macronie et peut-être
01:44:42 garder la confiance des Français
01:44:44 jusqu'en 2027
01:44:46 et éviter que le RN
01:44:48 n'émerge véritablement.
01:44:50 Maintenant, cette décision appartient
01:44:52 à Emmanuel Macron. Mais si la pression continue
01:44:54 autour de lui, est-ce qu'il est envisageable
01:44:56 qu'il aille plus loin, qu'il aille vers un référendum ?
01:44:58 Pourquoi pas vers cette révision constitutionnelle
01:45:00 qu'il a balayée aujourd'hui d'un revers de main ?
01:45:02 Mais il est urgence à avancer
01:45:04 dans une autre direction pour Emmanuel Macron.
01:45:06 - Vous avez raison, Julien.
01:45:08 Je pense que les Français moyens n'auront rien compris
01:45:10 à cette séquence.
01:45:12 Parce que c'est très compliqué.
01:45:14 C'est une procédure parlementaire très compliquée
01:45:16 même pour les élus, à comprendre.
01:45:18 Donc ils auront compris qu'il y a eu une vaste chicaillat,
01:45:20 puis un arrangement de dernière minute,
01:45:22 et au final un texte
01:45:24 qui ne règle pas vraiment les problèmes.
01:45:26 Un peu comme pour les retraites,
01:45:28 on vous dit "mais attendez, il y aura un autre texte
01:45:30 dans quelques années, on sera au 31ème texte".
01:45:32 - Qu'est-ce qu'il faut faire de plus ?
01:45:34 Quelle est la prochaine urgence selon vous, Pierre Lelouch ?
01:45:36 - A mon avis, Macron ne peut pas rester dans cette situation-là
01:45:38 parce que c'est malsain,
01:45:40 et c'est pour ça que je disais tout à l'heure,
01:45:42 curieusement, ça peut faire renaître
01:45:44 le scénario sarkoziste.
01:45:46 - Maintenant qu'on a les chiffres, Alexandre,
01:45:48 maintenant qu'on sait ce qui s'est passé ce soir autour de ce vote
01:45:50 à l'Assemblée nationale, que oui, c'est passé récrac,
01:45:52 mais bon, elles ont bien compté
01:45:54 les voix du Rassemblement national,
01:45:56 qu'est-ce qu'il faut attendre, qu'est-ce qu'il doit dire Emmanuel Macron
01:45:58 demain, pour reprendre la main
01:46:00 comme il aime le faire ?
01:46:02 - Moi, en tant que citoyen, j'aimerais effectivement
01:46:04 qu'il fasse preuve de panache,
01:46:06 qu'il rende la parole aux Français,
01:46:08 et qu'il fasse un référendum,
01:46:10 mais on peut toujours rêver.
01:46:12 Je crois même pas qu'il ouvrira
01:46:14 sa majorité à droite, parce que de fait,
01:46:16 il en a eu besoin
01:46:18 pour faire passer cette loi,
01:46:20 mais c'est ponctuel, sur un enjeu très précis.
01:46:22 - Même les LR n'en ont pas envie.
01:46:24 - Voilà, les LR n'en ont pas envie,
01:46:26 et non plus, ils vont pas monter sur le Titanic,
01:46:28 donc j'ai peur qu'on ait un numéro
01:46:30 d'auto-congratulation du président
01:46:32 de la République, et effectivement, il y a un 3e tour.
01:46:34 - C'est pas le moment de faire un remaniement ?
01:46:36 - Ce que pointait Garriel Puzel, c'est que le président
01:46:38 de la République a annoncé qu'il allait saisir
01:46:40 lui-même le Conseil constitutionnel
01:46:42 pour détricoter la loi
01:46:44 des LR, donc là, la déception des Français
01:46:46 va être terrible, par exemple.
01:46:48 - Ce serait sa plus grosse erreur.
01:46:50 - Maintenant que le texte est parti,
01:46:52 au contraire, il faut peut-être aller plus loin.
01:46:54 - On a besoin de consensus,
01:46:56 d'aller plus loin, mais comme il est
01:46:58 ténu, le président de la République,
01:47:00 il aime avoir raison, il a annoncé ça,
01:47:02 il pourrait le faire, et ça, ça veut dire, par exemple,
01:47:04 une mesure de bon sens,
01:47:06 qui a été mise par les LR,
01:47:08 qui est de rétablir
01:47:10 le délit
01:47:12 de séjour irrégulier,
01:47:14 si ça passe par les fourches
01:47:16 codines du Conseil constitutionnel,
01:47:18 en réalité, c'est une directive européenne.
01:47:20 Donc ce sera...
01:47:22 - Retour à la case départ.
01:47:24 - Retour à la case départ.
01:47:26 Il pourrait ne rester que la régularisation
01:47:28 des 10 000 irréguliers.
01:47:30 - Il pourrait travailler, par exemple, une prochaine étape.
01:47:32 - J'exagère un peu, mais on n'en est pas loin.
01:47:34 - On parle énormément, et malheureusement,
01:47:36 des OQTF
01:47:38 et des problèmes de délinquance
01:47:40 liés à ces personnes qui doivent quitter le territoire
01:47:42 mais qui sont toujours ici.
01:47:44 Est-ce qu'il peut travailler désormais sur l'efficacité
01:47:46 des procédures pénales, histoire d'exécuter ces OQTF ?
01:47:48 Il y a des espaces qui ne sont peut-être pas franchis encore.
01:47:50 - Oui, et les poules peuvent l'avoir des dents.
01:47:52 Mais on se demande
01:47:54 souvent quel est l'avis d'Emmanuel Macron
01:47:56 sur l'immigration.
01:47:58 On a deux indices qui sont un petit peu inquiétants.
01:48:00 Vous savez, sur l'affaire
01:48:02 de l'Ousbec, du fameux
01:48:04 Ousbec, qui a pour signifi
01:48:06 Gérald Darmanin, il y a quand même
01:48:08 deux institutions qui se sont mises
01:48:10 en travers de la route. Le Conseil d'Etat,
01:48:12 dans l'ordre, d'ailleurs, plutôt,
01:48:14 la CEDH, puis le Conseil d'Etat.
01:48:16 Eh bien, au Conseil de l'Europe,
01:48:18 lié à la CEDH,
01:48:20 Emmanuel Macron a nommé Papandiaï.
01:48:22 Au Conseil d'Etat,
01:48:24 Emmanuel Macron a nommé Thierry Thiau,
01:48:26 un immigrationniste
01:48:28 patenté. Donc si vous voulez,
01:48:30 il crée lui-même
01:48:32 les conditions
01:48:34 pour que tout soit paralysé.
01:48:36 Donc, pardon, mais j'ai peur de
01:48:38 savoir un petit peu son avis sur le sujet.
01:48:40 - Ces deux points, ces deux nominations sont clés
01:48:42 dans le dispositif. Vous avez bien fait de les rappeler.
01:48:44 Et on va voir si Looseback va revenir ou pas.
01:48:46 Puisque Gérald Darmanin nous avait dit
01:48:48 surtout pas... - Alors Looseback,
01:48:50 les gens ne sont pas forcément 24/24
01:48:52 sur notre chaîne.
01:48:54 Essayez de détailler un petit peu.
01:48:56 - Alors détaillons un peu ! - Je vous le dis, je le fasse très vite.
01:48:58 - Allez-y, détaillez. - Ah, tiens,
01:49:00 Eric Ciotti en direct d'abord.
01:49:02 [Bruit de réaction]
01:49:04 [Rires]
01:49:06 - Il y a aussi une stratégie
01:49:08 qui a conduit
01:49:10 à rejeter la semaine dernière
01:49:12 le texte "Fruits
01:49:14 du en même temps impuissant"
01:49:16 que nous avons rejeté
01:49:18 et qui nous a permis
01:49:20 de débattre
01:49:22 sur un texte
01:49:24 qui apporte de vraies réponses,
01:49:26 celles dont le pays a besoin
01:49:28 pour faire face au chaos
01:49:30 migratoire. Donc, j'espère
01:49:32 que désormais, fort
01:49:34 de ces mesures, le gouvernement va s'atteler
01:49:36 à la tâche. Nous attendons
01:49:38 des résultats, nous exigeons
01:49:40 des résultats, le gouvernement
01:49:42 s'y est engagé, sa responsabilité
01:49:44 est immense.
01:49:46 Ce soir, la majorité
01:49:48 est en crise, très clairement.
01:49:50 Ce sont les républicains
01:49:52 qui ont permis, sur le fond
01:49:54 et sur la forme, l'adoption de ce texte.
01:49:56 Il faut que la majorité
01:49:58 en tienne compte, qu'elle comprenne
01:50:00 enfin que le "en même temps"
01:50:02 est une impuissance
01:50:04 et que cette impuissance est un
01:50:06 impasse et que
01:50:08 la France a besoin de politiques fortes
01:50:10 qui nécessitent du courage,
01:50:12 de l'audace. C'est ce que
01:50:14 nous avons proposé, c'est ce que nous avons porté
01:50:16 et c'est ce que nous avons fait adopter.
01:50:18 Est-ce que ça veut dire que vous êtes prêts, Eric Sothier,
01:50:20 à rentrer au sein d'un gouvernement d'Emmanuel Macron ?
01:50:22 Absolument pas.
01:50:24 Ce n'est absolument pas la
01:50:26 question, ce n'est absolument pas
01:50:28 la démarche qui nous a conduites.
01:50:30 Nous avons posé un acte
01:50:32 d'opposition très fort, je le
01:50:34 rappelle, la semaine dernière, en votant la motion
01:50:36 de rejet. C'était
01:50:38 très clairement un acte
01:50:40 d'opposition et un acte
01:50:42 d'opposition qui a
01:50:44 complètement permis de rabattre
01:50:46 l'écart. Sans cette démarche des républicains,
01:50:48 on aurait eu
01:50:50 un petit texte sans ambition,
01:50:52 fruit d'un compromis
01:50:54 avec l'aile gauche de la majorité
01:50:56 qui portait tout à la fois
01:50:58 dans la même loi
01:51:00 l'irrégularisation et les expulsions,
01:51:02 c'est-à-dire l'immobilisme,
01:51:04 l'impuissance, telle qu'on le
01:51:06 connaît depuis 2017. C'est
01:51:08 cet acte d'opposition qui
01:51:10 permet de déboucher sur un
01:51:12 texte beaucoup plus cohérent et beaucoup plus
01:51:14 puissant.
01:51:16 Voilà pour les premiers mots
01:51:18 d'Éric Ciotti qui est un
01:51:20 chef de groupe satisfait
01:51:22 ce soir, c'est le moins que l'on puisse dire. LR
01:51:24 qui, à l'image du RN, s'attribue
01:51:26 totalement la victoire et ce revirement
01:51:28 de situation depuis une semaine autour de cette loi
01:51:30 immigration. Ça va faire du bien
01:51:32 à la droite ? Oui, certainement, puisque
01:51:34 là, il y a huit jours, c'était
01:51:36 l'inverse. C'est sûr.
01:51:38 C'est une victoire médiatique
01:51:40 indéniable, à court
01:51:42 terme. Maintenant, il va falloir voir le
01:51:44 long terme parce que, je le redis,
01:51:46 si dans six mois, un an, deux ans,
01:51:48 il ne se passe rien, aux yeux de l'opinion,
01:51:50 ils auront été les supplétifs
01:51:52 d'Emmanuel Macron et ceux
01:51:54 qui lui auront permis de faire passer
01:51:56 une loi difficile
01:51:58 et de finir un peu mieux
01:52:00 son quinquennat que si cette loi n'était
01:52:02 pas passée du tout.
01:52:04 Donc,
01:52:06 à court terme, ce sont les vainqueurs.
01:52:08 À long terme, ils peuvent finir
01:52:10 de décrédibiliser la droite et la classe politique.
01:52:12 Et les prochaines questions qui se poseront, ce sera
01:52:14 autour du chef de l'État. Quelle direction
01:52:16 choisira-t-il d'Emmanuel Macron qui s'exprimera
01:52:18 face aux Français demain ? On ne connaît pas encore la forme
01:52:20 de cette prise de parole, la locution
01:52:22 ou interview. Choisira-t-il par le
01:52:24 Conseil constitutionnel de détricoter
01:52:26 cette loi, écrite quasiment
01:52:28 intégralement par le Sénat ?
01:52:30 Si ça ne va pas aller au Conseil constitutionnel, l'opposition va le faire. Dans tous les cas,
01:52:32 le Conseil constitutionnel sera saisi.
01:52:34 Et le chef d'État qui a une autre option,
01:52:36 continuer de prendre ce virage
01:52:38 à droite et appuyer notamment
01:52:40 ces questions d'immigration
01:52:42 d'ici la fin de ce quinquennat.
01:52:44 Il nous reste une petite minute, le temps
01:52:46 d'aller une dernière fois, de passer une dernière fois par l'Assemblée nationale.
01:52:48 Thomas, vous avez fait une belle soirée
01:52:50 au Palais Bourbon ce soir.
01:52:52 Au-delà de
01:52:54 toute la technique
01:52:56 et la complexité politique
01:52:58 de la soirée qu'on vient de vivre,
01:53:00 un mot sur l'atmosphère que vous avez ressentie
01:53:02 après ce vote ?
01:53:04 Écoutez, c'était assez électrique,
01:53:08 Julien, parce que les premiers qui sont sortis,
01:53:10 ce sont les députés d'opposition,
01:53:12 qui sont évidemment offusqués. Je parle là,
01:53:14 évidemment, des députés de gauche, offusqués,
01:53:16 que le Rassemblement national
01:53:18 ait voté le texte du gouvernement,
01:53:20 ou plutôt, disent-ils, le gouvernement
01:53:22 ait voté le texte qui reprend les idées
01:53:24 du Rassemblement national. Le calcul
01:53:26 avancé par Gérald Darmanin,
01:53:28 également loin de faire l'anonymité,
01:53:30 tout le monde avait sorti les calculatrices ici pour savoir si
01:53:32 réellement, sans les voix du RN, ils avaient
01:53:34 la majorité. Bref, c'était assez
01:53:36 spécial comme fin de cycle pour cette
01:53:38 loi immigration. On rappelle qu'elle est en gestation
01:53:40 depuis 18 mois. On arrive ce soir
01:53:42 au bout de ce processus, avec
01:53:44 donc un autre chiffre, et c'est le chiffre de la soirée,
01:53:46 37, le nombre de députés renaissance
01:53:48 qui ne se sont pas exprimés, qui ont voté contre
01:53:50 ou qui se sont abstenus. On verra
01:53:52 quelle trace cela va laisser dans la majorité
01:53:54 pour les semaines et les mois à venir.
01:53:56 - Voilà pour cette soirée riche en
01:53:58 enseignements et en rebondissements. Merci Thomas Bonnet,
01:54:00 merci à toutes les équipes CNews,
01:54:02 Laurent Sellerier, notamment, à l'Assemblée nationale. Merci à tous les 4
01:54:04 de m'avoir aidé à commenter, à analyser
01:54:06 cette soirée politique. L'édition de la nuit
01:54:08 qui revient sur cette actualité, bien sûr, avec Simon Guilain
01:54:10 dans un instant, et puis tout au long de la matinée
01:54:12 avec Romain Desarbres autour de la matinale
01:54:14 notamment. Merci de nous avoir suivis.
01:54:16 Soir Info revient demain. Bonne nuit.
01:54:18 [Musique]