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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver dans Tame la semaine en votre compagnie en direct sur CNews.
00:00:06 C'est le coup d'envoi de soir, info jusqu'à minuit, on vous accompagne pour débriefer l'actualité, en débattre.
00:00:11 Il sera beaucoup de questions, vous l'imaginez, de cette commission mixte paritaire.
00:00:14 C'est Dallas, me disait Yohann Uzaï tout à l'heure à l'Assemblée Nationale.
00:00:19 C'est vrai que c'est un grand n'importe quoi, un grand bazar.
00:00:21 C'est à ce spectacle qu'assistent les Français et on vous tiendra au courant tout au long de la soirée.
00:00:25 Je vous fais la présentation du reste des invités dans une poignée de secondes.
00:00:27 Mais d'abord, on salue comme chaque soir Maureen Vidal, l'essentiel de l'actualité à quasiment 22h.
00:00:32 Bonsoir Maureen.
00:00:33 Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:00:35 La commission mixte paritaire a repris ses débats sur la loi immigration après une suspension de 4 heures,
00:00:41 une demande de renaissance et des Républicains.
00:00:44 La gauche et le Rassemblement National dénoncent une mascarade et des discussions parallèles de la droite et de la majorité.
00:00:49 Les principaux représentants de la majorité se sont réunis à Matignon entre-temps.
00:00:54 C'est une chasse à l'homme inédite pour la première fois à la télévision.
00:00:57 Julie Depardieu revient sur la polémique qui touche son père.
00:01:01 Invitée de Pascal Praud, la fille de Gérard Depardieu, a dénoncé l'acharnement médiatique suite à la diffusion d'un reportage
00:01:07 montrant l'acteur adresser des propos misogynes et insultants auprès de femmes.
00:01:10 La ministre française de la Culture, Hima Abdulmalak, a annoncé vendredi une procédure disciplinaire
00:01:15 pouvant aboutir au retrait de la Légion d'honneur de l'acteur.
00:01:19 Indignation en Israël des familles des otages qui appellent le gouvernement à ralentir, suspendre ou mettre fin à la campagne militaire.
00:01:26 Encore 129 otages sont aux mains du Hamas à Gaza.
00:01:29 Israël fait face également à l'indignation croissante internationale concernant ses opérations dans la bande de Gaza.
00:01:35 Les Nations Unies présenteront un nouveau texte demain appelant à une cessation urgente et durable des hostilités.
00:01:41 Enfin, un élève d'un lycée privé du Chenet-Roc en cours dans les Yvelines a été interpellé hier et placé en garde à vue
00:01:48 après avoir menacé de mort son professeur de mathématiques sur le réseau social Instagram.
00:01:52 Le jeune homme de 16 ans en classe de terminale a publié des photos du professeur le menaçant et l'insultant.
00:01:58 Décrit par les élèves comme calme, discret et solitaire, une plainte a été déposée par le professeur en question.
00:02:04 Merci beaucoup chère Maureen. Voilà ce qu'on doit retenir de ce 18 décembre.
00:02:09 On vous retrouvera évidemment chaque demi-heure pour un nouveau point.
00:02:11 Actu Jean-Sébastien Ferge vous peut laisser tomber son téléphone.
00:02:14 Nous sommes en direct, cher Jean-Sébastien, directeur d'Atlantico.
00:02:17 C'est un plaisir de vous retrouver. Bonsoir Jean-Sébastien.
00:02:19 - Fais-vous ce que vous faisiez.
00:02:21 - Je ne fais que mon centré.
00:02:23 On a tous une activité un peu privée quand on n'est pas à l'antenne.
00:02:26 Mais quand on est à l'antenne, c'est là que ça démarre.
00:02:28 Maxime Thiebaud, bonsoir, pardon, avocat, évidemment.
00:02:31 Michael Saadoun, expert en politique publique.
00:02:34 Merci à tous les trois d'être présents.
00:02:36 Notre équipe des habitués, des journalistes de la rédaction.
00:02:39 Chère Amaury Bucaud pour la police-justice dans un instant.
00:02:42 Bonsoir Amaury et bonsoir à Johan Usai dont on aura besoin ce soir particulièrement.
00:02:46 Soirée éminemment politique, même si on ne parlera pas
00:02:49 de ce qui va nous emmener à l'Assemblée Nationale dans quelques instants.
00:02:53 Ou la CMP est donc toujours réunie.
00:02:55 Verra-t-on une fumée blanche avant le lever du soleil ?
00:02:58 C'est une bonne question.
00:03:00 - Oui. - Oui, vous pensez ?
00:03:02 En tout cas, on vous donnera les dernières infos.
00:03:04 On ira en duplex avec Elodie Huchard dans un instant.
00:03:06 Mais dans cette émission, vous entendrez également,
00:03:08 et c'est un témoignage exceptionnel,
00:03:10 le témoignage de Julie Depardieu face à toutes les accusations
00:03:13 qui accablent Gérard Depardieu, sa fille, donc,
00:03:16 à décider de prendre la parole.
00:03:18 Elle était tout à l'heure sur le plateau de Pascal Praud,
00:03:20 en direct dans l'heure des Pro 2.
00:03:22 Elle dénonce une chasse à l'homme contre son père.
00:03:24 Écoutez cet extrait.
00:03:25 Cette chasse à l'homme est vraiment dégueulasse.
00:03:28 Et même si ce n'était pas mon père, je pense que je le penserais aussi.
00:03:31 J'ai vraiment été très surprise de la violence, du rejet de cet homme
00:03:35 qu'on a idolâtré toute sa vie.
00:03:38 Voilà, et vous l'entendrez très en longueur tout à l'heure dans la deuxième.
00:03:42 Une courte pause et on se retrouve pour le débat et les discussions
00:03:45 autour de cette commission mixte paritaire.
00:03:47 Accord ou pas accord, l'avenir du quinquennat d'Emmanuel Macron
00:03:50 se joue en tout cas ces prochaines heures.
00:03:52 On en discute. A tout de suite.
00:03:54 De nouveau en direct pour la suite de Soir Info.
00:04:01 Merci de nous rejoindre 22h08, précisément avec Jean-Sébastien Ferjou,
00:04:04 Maxime Thiebaud, Mickaël Sadoun, Amaury Buco et Yohann Huza.
00:04:07 Et ce soir, pour m'accompagner jusqu'à minuit,
00:04:10 la commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs
00:04:14 doit décider, devrait décider ce soir, devrais-je dire,
00:04:17 du sort du projet de loi immigration pour l'enterrer
00:04:20 ou parvenir à une version de compromis
00:04:22 normalement soumise au vote des deux chambres demain.
00:04:25 Après des mois d'hésitation, de tractation,
00:04:27 le gouvernement cherche donc à obtenir ce fameux accord avec la droite
00:04:30 pour assurer un avenir au projet de loi.
00:04:33 Sans tarder, avant d'en discuter en plateau,
00:04:35 on va se rendre là où ça se passe, à l'Assemblée nationale.
00:04:38 Il s'est déjà passé beaucoup de choses avec cette commission mixte paritaire
00:04:41 qui devait se réunir à 17h. 4 heures de suspension.
00:04:44 Elodie Huchard, vous êtes sur place pour ces news.
00:04:46 Je le disais il y a un instant, c'est Dallas à l'Assemblée nationale.
00:04:49 Oui, alors vous savez, Julien, avec cette Assemblée,
00:04:55 on a l'habitude d'être surpris.
00:04:57 Et bien c'est ce qui nous est arrivé encore une fois aujourd'hui
00:04:59 puisque, vous le disiez, la commission mixte paritaire
00:05:01 devait se réunir à 17h et dans les faits,
00:05:03 elle a commencé vraiment à 21h.
00:05:05 Alors pourquoi ? Pour vous expliquer rapidement
00:05:07 et faire un condensé de ce qu'on a pu vivre ici.
00:05:09 Il y a un désaccord entre les Républicains,
00:05:12 entre eux et entre les Républicains,
00:05:14 et la majorité sur les APL.
00:05:16 Vous savez que la droite veut conditionner un certain nombre
00:05:18 de prestations sociales au fait d'être sur le territoire national
00:05:21 depuis 3 ans. Ça c'est en théorie l'accord qui avait été conclu.
00:05:24 Mais il y avait ce questionnement autour des aides au logement.
00:05:27 La majorité ne veut pas qu'elle fasse partie de cet accord
00:05:30 et au contraire la droite voudrait pouvoir priver
00:05:32 ceux qui viennent d'arriver sur le territoire, notamment d'APL.
00:05:35 Et maintenant les discussions sont un peu plus apaisées
00:05:37 au sein de la commission mixte paritaire,
00:05:39 ou du moins elles ont enfin le mérite d'exister
00:05:41 parce que pendant ces 4 heures, on a vu les autres groupes
00:05:43 de gauche, notamment du RN, nous dire qu'ils en avaient marre,
00:05:46 que c'était une mascarade. Ce sont des mots qui ont été utilisés
00:05:49 à la fois par l'extrême gauche et par l'extrême droite
00:05:51 ici aux 4 colonnes. Et puis surtout, ce qu'on voit quand même
00:05:54 aujourd'hui, c'est un gouvernement, une majorité
00:05:56 qui est beaucoup moins confiante pour ne pas braquer la droite.
00:05:59 On explique qu'il n'y a pas eu de vrai désaccord,
00:06:01 que c'était davantage finalement un quiproquo,
00:06:03 un petit peu de maquiller tout ça pour ne pas trop braquer
00:06:06 de nouveau notamment Bruno Rotailleau, le patron des sénateurs.
00:06:09 En revanche, quand vous parlez avec les élus de droite,
00:06:11 eux ne semblent pas forcément certains
00:06:13 qu'il y aura un accord ce soir. Les discussions,
00:06:15 elles commencent depuis quelques minutes,
00:06:17 puisque de 21h jusqu'à il y a quelques minutes,
00:06:19 ils étaient en train de parler de la discussion générale.
00:06:21 On commence juste donc la discussion des articles.
00:06:23 Comme vous le comprenez, ça va être très long
00:06:25 ici à l'Assemblée nationale pour les députés et les sénateurs.
00:06:27 Donc, Elodie, pardon de vous relancer
00:06:29 alors que ce n'était pas forcément prévu,
00:06:31 mais là ça va nous emmener au bout de la nuit cette affaire.
00:06:33 Est-ce qu'il y a une chance pour qu'il n'y ait pas d'accord,
00:06:36 non pas que le projet soit refusé, soit non conclusif,
00:06:39 mais juste qu'on n'aille pas au bout de la lecture
00:06:41 et des discussions d'ici la fin de la nuit ?
00:06:43 Non, alors ça en revanche normalement ce n'est pas possible,
00:06:49 puisqu'il faudrait dans le cas où la CMP soit conclusive
00:06:51 qu'il y ait un accord, que demain elle soit votée
00:06:53 à 14h30 au Sénat et après dans la foulée
00:06:55 des questions au gouvernement à l'Assemblée.
00:06:57 Et donc pour ça, il faut aller au bout du texte.
00:06:59 En revanche, forcément, ces 4 heures qui ont été perdues
00:07:02 vont peser sur le programme et donc ils vont plancher
00:07:04 assez longuement. Alors on le sait quand même,
00:07:07 il y a eu un deal qui a été négocié en théorie en amont.
00:07:10 Quand vous arrivez en CMP avec un texte
00:07:12 où tout le monde est censé être d'accord,
00:07:13 en tout cas où vous pouvez avoir la majorité,
00:07:15 ça facilite grandement les choses.
00:07:16 On l'a vu avec cette grande suspension de séance,
00:07:18 même si l'accord ne semblait pas loin d'être recelé,
00:07:20 il y avait quand même des points très importants
00:07:22 qui coinçaient encore.
00:07:23 Merci beaucoup Elodie.
00:07:24 Vous êtes avec Charles Pousso à l'Assemblée nationale.
00:07:26 On compte sur vous évidemment pour nous alerter
00:07:28 dès que vous voyez une fumée blanche,
00:07:30 le début d'un résultat.
00:07:31 Et puis s'il y a des députés qui siègent à cette commission
00:07:34 ou d'autres députés qui souhaitent réagir,
00:07:36 on suivra en fil rouge l'évolution de cette CMP
00:07:39 tout au long de la soirée dans Soir Info.
00:07:41 Merci beaucoup.
00:07:42 Yoann Uzaï, je me tourne d'abord vers vous.
00:07:44 Essayons de parler très simplement et très franchement
00:07:48 pour tous les gens qui nous regardent ce soir,
00:07:50 à quoi sert tout ce bazar ?
00:07:52 Ça sert à sortir de cette commission.
00:07:57 Ça sert à sortir de cette commission mixte paritaire,
00:07:59 un projet de loi qui sera soumis demain au Sénat
00:08:02 et à l'Assemblée nationale.
00:08:03 Ça sert à se mettre d'accord sur un texte.
00:08:05 C'est du bazar, mais c'est de la politique.
00:08:07 Pourquoi il y a eu 4 heures de suspension ?
00:08:09 La CMP a démarré à 17 heures.
00:08:11 Je crois que 10-15 minutes plus tard,
00:08:13 il y a eu une suspension qui nous a emmenés jusqu'à 21 heures.
00:08:15 Donc ça fait un tout petit peu plus d'une heure
00:08:17 que les discussions ont reprise.
00:08:18 Pourquoi ?
00:08:19 Parce qu'il y avait un désaccord,
00:08:20 notamment sur le fait de savoir s'il fallait attribuer
00:08:23 des APL aux personnes en situation régulière
00:08:27 sur le territoire français,
00:08:28 qui aujourd'hui peuvent bénéficier de cette aide
00:08:30 après 6 mois de présence.
00:08:31 Les Républicains veulent désormais que ce soit
00:08:33 à partir de 5 ans de présence sur le territoire.
00:08:36 Il y avait un gros désaccord là-dessus
00:08:38 entre l'LR et le gouvernement.
00:08:40 Et c'est pour ça que pendant 4 heures, hors CMP,
00:08:43 les téléphones ont chauffé, on s'est consultés, etc.
00:08:46 et on a renégocié.
00:08:47 De savoir si on va toucher des APL
00:08:49 après tant de temps passés sur le territoire.
00:08:51 C'est majeur comme décision.
00:08:52 Ce qui intéresse les gens, c'est les afflux de migrants.
00:08:56 C'est la criminalité.
00:08:58 C'est les dangers des donts contre l'eau frontière.
00:09:02 C'est un point, je suis d'accord avec Yohann Mizahy,
00:09:04 absolument majeur,
00:09:05 parce que derrière ce point-là se pose la question,
00:09:07 alors que la gauche appelle celle de la préférence nationale,
00:09:09 je ne suis pas certain qu'il faille le qualifier comme ça,
00:09:12 mais c'est quand même le cas échéant,
00:09:14 ce serait un vrai renversement de tendance
00:09:17 et une vraie inversion de tout ce qu'on a fait
00:09:19 en matière d'immigration
00:09:20 depuis un certain nombre de décennies.
00:09:22 Parce que ça serait dire, non,
00:09:24 il n'y a pas un droit à s'installer en France,
00:09:26 c'est un droit à bénéficier de protection sociale en France,
00:09:28 parce que là on parle de prestations non-contributives.
00:09:31 Les prestations, quand vous contribuez pour quelque chose,
00:09:33 il est normal que vous y ayez droit.
00:09:35 Pour le coup, c'est un système d'assurance, en quelque sorte.
00:09:38 Mais là, il y a des étrangers qui, en situation irrégulière,
00:09:40 ont le droit de bénéficier de prestations,
00:09:42 alors même qu'ils n'y ont pas contribué.
00:09:44 Et ça, vous imaginez bien quand même
00:09:46 que ça a aussi un impact dans l'attractivité
00:09:48 qui peut être celle de la France.
00:09:50 Mettre des conditions de résidence en l'espèce 5 ans,
00:09:53 c'est aussi dire aux gens que la France n'est pas forcément,
00:09:56 on n'y entre pas comme dans un moulin,
00:09:58 et qu'on ne peut pas, juste parce qu'on est présent
00:10:00 sur le territoire français, bénéficier de prestations.
00:10:02 Et c'est un point idéologique majeur.
00:10:05 Toute une partie de la gauche considère
00:10:07 que c'est de la préférence nationale
00:10:09 et met la pression sur la majorité en disant
00:10:11 "vous êtes en train de vous rendre hôtesse du RN".
00:10:14 C'est vraiment un point politique majeur.
00:10:16 - Est-ce que je suis le seul autour de ce plateau
00:10:18 à me dire que c'est un spectacle affligeant ?
00:10:21 On verra dans un instant ce qu'attendent les Français
00:10:23 d'un projet de loi immigration,
00:10:25 et ces tractations, ces discussions sur des coins de table,
00:10:28 ces 4 heures passées avec des députés de la majorité,
00:10:30 donc entre 17h et 22h,
00:10:32 - C'est la démocratie !
00:10:34 - Oui, mais je pense que les gens qui nous regardent
00:10:36 se disent "c'est de la bisbille politique,
00:10:38 c'est de la poloche", comme disent certains,
00:10:40 et qu'à l'arrivée, on passe 4 heures
00:10:42 sur des temps de...
00:10:44 à savoir combien de temps il faudra-t-il attendre
00:10:46 à un migrant régulier pour toucher des affaires ?
00:10:49 - Vous voulez prendre comme décision...
00:10:51 - Non, c'est pas juste la démocratie,
00:10:53 c'est la démocratie dans un régime
00:10:55 où il n'y a pas de majorité absolue.
00:10:57 Ça ressemble un petit peu au genre de tractation
00:10:59 qu'il y a dans les régimes parlementaires
00:11:01 dans les pays anglo-saxons.
00:11:03 Nous, on a un régime qui est semi-parlementaire
00:11:05 avec normalement un président qui décide de tout
00:11:07 et qui, en principe, a une majorité
00:11:09 via les élections législatives.
00:11:11 - Les manigances et les appareils politiciens
00:11:13 ont pris beaucoup plus d'importance
00:11:15 dans la scène politique, mais bon, c'est ainsi
00:11:17 et il faut faire avec. Sur la question des APL,
00:11:19 c'est quand même une préoccupation majeure
00:11:21 des Français, puisque selon le sondage
00:11:23 qui est sorti hier dans le JDD,
00:11:25 il y a 73% des Français qui considèrent
00:11:27 que les Français doivent bénéficier
00:11:29 des aides sociales
00:11:31 en priorité par rapport aux étrangers.
00:11:33 Le prestige d'un groupe social,
00:11:35 il est basé sur les avantages
00:11:37 qu'il donne à ses membres
00:11:39 par rapport aux gens qui sont à l'extérieur
00:11:41 de ce groupe. Donc nous,
00:11:43 qui parlons en permanence de revaloriser la France,
00:11:45 de revaloriser même la citoyenneté française
00:11:47 qui doit valoir quelque chose,
00:11:49 je trouve que symboliquement, c'est une mesure.
00:11:51 Après, il y en a beaucoup d'autres.
00:11:53 Et dans le texte du Sénat, on a beaucoup parlé de...
00:11:55 - Est-ce que c'est de nature à réduire l'immigration ?
00:11:57 - Non, pas seulement.
00:11:59 - Je vais essayer de me faire le porte-voix
00:12:01 de ces différents sondages que vous évoquez
00:12:03 et qui nous rappellent à quel point les Français
00:12:05 ont une vision beaucoup plus globale de la chose.
00:12:07 - Oui, c'est ça. Et puis, un autre point,
00:12:09 dans le texte du Sénat, on a beaucoup parlé de l'AME.
00:12:11 Moi, je considère que l'AME est vraiment
00:12:13 un tout petit détail de la loi qui est sortie du Sénat
00:12:15 puisque la loi qui est sortie du Sénat parlait
00:12:17 de quotas pour l'immigration économique,
00:12:19 parlait de restrictions du regroupement familial,
00:12:21 parlait de conditionnements du droit du sol,
00:12:23 parlait de restrictions aussi du droit d'asile
00:12:25 qui a été dévoyé, on l'a souvent dit,
00:12:27 parlait aussi d'une conditionnalité
00:12:29 pour les titres de séjour longue durée
00:12:31 à un certain niveau de langue.
00:12:33 Donc le texte qui est sorti du Sénat
00:12:35 dans mon sens, il est super.
00:12:37 S'il est adopté tel quel par le Parlement,
00:12:39 et je pense que le RN, comme LR,
00:12:41 comme la droite de la Macronie sera d'accord,
00:12:43 je pense que vraiment, il va se passer quelque chose
00:12:45 en termes d'immigration dans ce pays.
00:12:47 - Bon, je voudrais, évidemment, Maxime,
00:12:49 je vais vous entendre tout de suite,
00:12:51 je voudrais juste qu'on entende deux sons,
00:12:53 aujourd'hui, deux extraits, deux réactions,
00:12:55 celle de Johan Gillet, le député RN
00:12:57 qui lui siège dans cette commission,
00:12:59 et puis de la chef du groupe LFI à l'Assemblée,
00:13:01 Mathilde Panot.
00:13:03 - On est à la même table, négociations en cours,
00:13:05 on ne sait pas trop ce qui se passe.
00:13:07 Visiblement, on va accoucher d'un texte
00:13:09 pas préparé,
00:13:11 fait comme ça,
00:13:13 de manière un peu à l'emporte-pièce.
00:13:15 C'est pas très sérieux tout cela,
00:13:17 je pense que le sujet de l'immigration,
00:13:19 qui est un sujet important sur lequel les Français
00:13:21 attendent beaucoup de choses,
00:13:23 va être bâclé.
00:13:25 - Là, on assiste véritablement à une mascarade,
00:13:27 avec, très clairement, un exécutif
00:13:29 et même une première ministre
00:13:31 qui est en train de négocier directement avec les Républicains,
00:13:33 ce qui fait de la commission
00:13:35 mixte paritaire, où normalement ce sont
00:13:37 les députés et les sénateurs qui négocient ensemble,
00:13:39 une mascarade supplémentaire.
00:13:41 Ce qu'est en train de faire ce pouvoir,
00:13:43 et la Macronie, c'est non seulement
00:13:45 bafouer le choix du Parlement,
00:13:47 mais aussi bafouer la séparation
00:13:49 des pouvoirs. Et je veux redire
00:13:51 qu'en démocratie, lorsque
00:13:53 la représentation nationale vote
00:13:55 contre un texte, puisque c'est un vote
00:13:57 qui a eu lieu à l'Assemblée nationale,
00:13:59 il faut retirer le texte
00:14:01 et, généralement, on fait aussi partir
00:14:03 celui qui a engagé sa responsabilité
00:14:05 sur ce texte, c'est-à-dire on fait démissionner
00:14:07 M. Darmanin.
00:14:09 - Un commentaire, Maxime Thiebaud et Johan apporteront
00:14:11 également une précision à propos de ce qu'on vient d'entendre.
00:14:13 Oui, Maxime.
00:14:15 - De ce qu'on vient d'entendre, les cris à l'instant,
00:14:17 ça devient un peu insupportable,
00:14:19 de la part de LFI, de crier en permanence
00:14:21 et pas vraiment d'avoir d'idée. Parce que
00:14:23 quand on est sur le terrain, vous savez, moi je suis avocat
00:14:25 et je suis amené à la zone d'hospitalisation...
00:14:27 - D'ailleurs, on va voir les images dans une seconde pendant qu'on vous écoute.
00:14:29 Il y a des manifs un peu dans toute la France ce soir,
00:14:31 autour de ce projet de l'immigration.
00:14:33 - Il y a des manifs et moi ce qui m'inquiète aussi, c'est que l'enquête d'issolution,
00:14:35 il me semble, qui isolemente leur nombre de parlementaires.
00:14:37 Ce qui veut dire qu'ils correspondent aussi à une attente
00:14:39 et qui est une attente qui ne correspond pas
00:14:41 à ce que veulent globalement les Français
00:14:43 en termes d'efficacité dans la lutte contre l'immigration.
00:14:45 Parce que moi je suis amené
00:14:47 à faire de la défense pénale d'urgence sur le barreau de Paris.
00:14:49 Vous savez, quand on fait des gardes à vue ou des comparutions
00:14:51 immédiates, on est souvent amené à côtoyer des personnes
00:14:53 qui sont en situation irrégulière,
00:14:55 qui connaissent de multitude,
00:14:57 plusieurs OQTF et qui ne sont pas exécutés.
00:14:59 Et malheureusement, on les revoit
00:15:01 passer dans le système judiciaire et on se dit
00:15:03 qu'il y a une inefficacité parce qu'il y a une absence de moyens.
00:15:05 Donc les textes en soi,
00:15:07 ils existent. Venir légiférer
00:15:09 une nouvelle fois avec une nouvelle loi immigration, c'est bien sympa.
00:15:11 Mais ce qui manque en réalité, c'est une politique
00:15:13 de moyens, c'est-à-dire d'exécuter ensuite
00:15:15 les décisions de justice, d'exécuter
00:15:17 les décisions administratives...
00:15:19 - Mais les failles, on les voit au quotidien. Et la question
00:15:21 que je me pose à travers
00:15:23 ces différentes questions un peu profanes
00:15:25 que je vous pose depuis le début de l'émission,
00:15:27 c'est à quel point ce projet
00:15:29 de loi, cette loi, si elle est votée,
00:15:31 va changer quelque chose dans le quotidien des Français ?
00:15:33 Va changer quelque chose dans leur sécurité ?
00:15:35 Va changer quelque chose dans
00:15:37 les rapports sociaux des uns
00:15:39 avec les autres ? Et ça, je n'en suis pas sûr.
00:15:41 - Rien du tout, pour deux raisons.
00:15:43 La première, c'est que... - Donc c'est un texte qui sera un dollar
00:15:45 et un collar sur tous les Français du jongleur ?
00:15:47 - Moi, je n'y crois pas, parce que, pour le coup,
00:15:49 en tant qu'acteur de terrain,
00:15:51 je le vois particulièrement qu'il faut
00:15:53 plus que des nouvelles lois pour pouvoir agir
00:15:55 et efficacement régler la problème
00:15:57 de l'immigration irrégulière et des personnes qui
00:15:59 commettent des délits dans notre pays. Et deuxièmement,
00:16:01 il faudrait une politique internationale et surtout européenne
00:16:03 pour régler notamment l'agent de Calais.
00:16:05 - Et on va le voir avec les différents exemples au fil de cette émission,
00:16:07 et notamment cette pauvre jeune femme qui a témoigné
00:16:09 sur notre antenne ce matin, dont on parlera dans quelques instants,
00:16:11 violée par un individu sous
00:16:13 le QUTF, et la question qu'on va
00:16:15 se poser ensemble, à travers ces différents
00:16:17 cas, c'est est-ce que cette loi,
00:16:19 si elle avait été votée déjà,
00:16:21 aurait changé quelque chose aux
00:16:23 situations de ces gens qui vivent
00:16:25 ces faits ? Oui, Yoann.
00:16:27 - Un mot rapidement pour répondre à Maxime Thibault, parce qu'il faut bien
00:16:29 avoir en tête que cette loi n'a pas
00:16:31 pour objectif de
00:16:33 modifier les flux migratoires.
00:16:35 Ce n'est pas l'objectif de ce texte.
00:16:37 - C'est le seul intérêt pour les Français.
00:16:39 - Oui, mais l'objectif de ce texte, précisément,
00:16:41 de gérer ceux qui sont
00:16:43 déjà présents sur le territoire français.
00:16:45 - Je trouve que deux ans de travail pour en arriver là,
00:16:47 c'est assez lamentable.
00:16:49 - Mais moi je ne suis pas d'accord, le texte qui est sorti du Sénat a vocation
00:16:51 à réguler la migration. - Oui, mais ce n'est pas le travail du gouvernement,
00:16:53 le texte du Sénat. - Non, ça n'est clairement pas le travail du gouvernement.
00:16:55 - Yoann, pardon. - Mais tout simplement,
00:16:57 pour réagir également à ce que disait Mathilde
00:16:59 Pannot, parce que
00:17:01 la France insoumise est tellement
00:17:03 occupée à bordéliser le pays,
00:17:05 - D'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon a tweeté aussi, on le verra. - à bordéliser
00:17:07 l'Assemblée nationale, à vouloir provoquer
00:17:09 que QUT provoque plus
00:17:11 demain qu'aujourd'hui, ils sont tellement
00:17:13 dans ce sentiment-là, dans cet
00:17:15 objectif-là, qu'ils en
00:17:17 oublient de faire de la politique.
00:17:19 Ils ne savent même plus faire de la politique, parce que si
00:17:21 Madame Pannot, présidente du groupe LXI... - Surtout qu'en votant le rejet,
00:17:23 ils se sont retrouvés avec une loi plus dure. - Oui, parce que si Madame Pannot,
00:17:25 présidente du groupe de la France insoumise,
00:17:27 n'avait pas voté
00:17:29 la motion de rejet, eh bien, il se serait retrouvé
00:17:31 dans un débat au sein de l'hémicycle,
00:17:33 avec un texte qui aurait été beaucoup moins à droite
00:17:35 que celui qui va sortir de la commission de l'hémicycle paritaire.
00:17:37 Donc la gauche, qui reproche
00:17:39 à Gérald Darmanin d'avoir construit un texte
00:17:41 bien trop à droite,
00:17:43 un texte raciste, xénophobe,
00:17:45 va se retrouver avec un texte qui,
00:17:47 en réalité, aurait pu
00:17:49 être produit par le règlement de l'Assemblée nationale.
00:17:51 - Juste pour voir le tweet de Jean-Luc Mélenchon, Jean-Sébastien,
00:17:53 vous reprenez juste après la lecture de la réaction
00:17:55 de Jean-Luc Mélenchon, qui est tombée il y a à peine une heure, je crois,
00:17:57 "Dégoutante négociation
00:17:59 secrète LR Macronie
00:18:01 sur le niveau des discriminations
00:18:03 et des brutalités que la droite extrême
00:18:05 veut infliger en migrants." Je crois savoir qu'il y avait une
00:18:07 deuxième partie de ce tweet, non ? Oui.
00:18:09 "La Macronie et le MoDem sont à vendre
00:18:11 aux plus maldisants. Honte à
00:18:13 ceux qui se sont fait élire, soi-disant,
00:18:15 pour faire barrage de cette politique." - La France insoumise n'est à vendre à personne.
00:18:17 C'est ça qui est fait. Il est là, la France insoumise,
00:18:19 elle ne se vend jamais. On l'a bien vu depuis le 7 octobre.
00:18:21 - Moi, je crois qu'ils sont dans une véritable
00:18:23 stratégie politique. - Maxime, vous reprenez.
00:18:25 - C'est-à-dire, dans un
00:18:27 raisonnement républicain, ce que
00:18:29 dit Yohann Huza, ils se tient totalement.
00:18:31 Ils se sont juste fait piéger. Je pense que les écologistes
00:18:33 probablement se sont fait piéger
00:18:35 ou d'autres parties de la gauche qui ont
00:18:37 voté la motion de rejet. Eh, les filles,
00:18:39 ils cherchent, comme ils l'ont fait au moment des retraites,
00:18:41 comme ils l'ont fait au moment des émeutes, ils cherchent
00:18:43 derrière la bordélisation, c'est quoi ?
00:18:45 C'est la stratégie de la conflictualisation.
00:18:47 Manuel Bompard le disait. Nous, nous voulons
00:18:49 renverser le capitalisme
00:18:51 dans la 7e économie mondiale. Ça ne se fera pas
00:18:53 avec des bouquets de roses.
00:18:55 Que veulent-ils lire par là ? Ça ne se fera pas
00:18:57 avec des bulletins de vote. Derrière "bouquet de roses",
00:18:59 il faut les traduire, c'est "ça ne se sera pas avec
00:19:01 des bulletins de vote". Donc, ils veulent
00:19:03 tout conflictualiser. Donc, Jean-Luc Mélenchon
00:19:05 fait ce genre de tweet-là pour générer une révolte
00:19:07 et que ces questions politiques-là
00:19:09 ne soient plus tranchées au Parlement
00:19:11 mais qu'elles soient tranchées dans la rue
00:19:13 et dans la violence. Ça, c'est la stratégie
00:19:15 de la France insoumise. - Ce sondage, puisque je parle
00:19:17 de l'intérêt des Français, des gens qui nous regardent
00:19:19 autour de ce projet de loi, et Maxime, vous reprendrez
00:19:21 ce sondage qui nous éclaire
00:19:23 sur le rapport aux Français à l'immigration
00:19:25 tant qu'elle est présentée
00:19:27 à travers ce texte.
00:19:29 Faut-il favoriser ou freiner l'immigration
00:19:31 de travail ? À 65%,
00:19:33 il répond de la freiner. Sur le droit
00:19:35 du sol, 60%
00:19:37 des Français souhaitent arrêter
00:19:39 l'automaticité du
00:19:41 séjour irrégulier, vu comme
00:19:43 un délit, à 71%.
00:19:45 Y compris,
00:19:47 à 71%, vu comme un délit, y compris
00:19:49 chez les électeurs LFI. Ça, c'est important
00:19:51 et intéressant à voir. À 60%,
00:19:53 chez les électeurs de la France insoumise, et puis
00:19:55 accord franco-algérien de 68, remis
00:19:57 en cause pour 61%
00:19:59 des Français, cet accord franco-algérien
00:20:01 sur lequel on aura une thématique bien précise, 71%,
00:20:03 sur lequel on aura une thématique bien précise
00:20:05 tout à l'heure, avec Amaury
00:20:07 Bucot. Écoutez quelques Français, et
00:20:09 Maxime, je vous le disais, vous reprendrez.
00:20:11 Je trouve ça juste
00:20:13 dommage que cette motion
00:20:15 de rejet
00:20:17 ait été votée avant même de pouvoir débattre.
00:20:19 Je trouve que là, c'est de la politique politicienne
00:20:21 et c'est pas dans l'intérêt général des Français.
00:20:23 Moi, j'aimerais bien qu'ils fassent
00:20:25 des débats au lieu de penser
00:20:27 à leur égo. Je trouve qu'ils pourraient faire un effort
00:20:29 pour penser aux Français, quoi. Voilà,
00:20:31 c'est tout. – Je dois vous avouer que je suis un petit peu perdu
00:20:33 entre les positions de chacun
00:20:35 qui changent, et
00:20:37 ce que moi je ressens aujourd'hui
00:20:39 dans la vie de tous les jours. C'est tout à fait
00:20:41 de la politique politicienne, avec les LR qui
00:20:43 cherchent à exister, et
00:20:45 le parti d'Emmanuel Macron
00:20:47 qui avance sur
00:20:49 des dogmes, et qui sont complètement décorrélés
00:20:51 de la réalité. – C'est pas la peine d'avoir
00:20:53 une chambre des députés
00:20:55 et des sénateurs
00:20:57 s'ils ne peuvent même pas étudier un texte
00:20:59 ensemble et en débattre. Ça, c'est honteux.
00:21:01 Entre Salles 49.3,
00:21:03 je crois que… Je ne sais pas
00:21:05 où est passée la démocratie, mais…
00:21:07 – Sur un sujet aussi
00:21:09 important, les politiques se déchirent. Les Français
00:21:11 sont cohérents, eux. – Oui, ils sont cohérents.
00:21:13 Mais vous savez, une bonne politique,
00:21:15 elle doit reposer sur la fin de l'appel d'air, parce que le vrai
00:21:17 problème, c'est l'appel d'air à l'international, qui a entretenu
00:21:19 notamment le fédéral. – Est-ce que cette loi y répond ?
00:21:21 – En l'État, non, elle n'y répond.
00:21:23 – La loi du Slav, la loi de l'air.
00:21:25 – Au bout de 5 ans, la loi de l'air.
00:21:27 – Pas la loi du Macronisme.
00:21:29 – Mais c'est celle qui va sortir de la CNB.
00:21:31 – Mets-toi en perspective le projet de loi
00:21:33 de Darmanin, de monsieur Darmanin
00:21:35 et la loi qui arrivera en 5 ans.
00:21:37 – Sur la fin des appels, éventuellement,
00:21:39 mais sur le fait de pouvoir
00:21:41 organiser de manière efficace
00:21:43 l'expulsion des personnes qui sont
00:21:45 en situation irrégulière, je suis désolé, on en est pour le
00:21:47 moment encore assez loin. La difficulté,
00:21:49 c'est qu'il ne faut pas aussi tomber
00:21:51 dans l'inhumanité, c'est-à-dire qu'à mon sens,
00:21:53 il faut mettre fin à l'appel d'air et il faut faire preuve
00:21:55 de justice. La personne qui est en situation irrégulière,
00:21:57 qui ne veut pas s'intégrer et qui connaît notre UTF,
00:21:59 elle doit être expulsée et c'est comme ça.
00:22:01 La personne qui travaille dans un restaurant,
00:22:03 qui s'intègre, qui apprend le français,
00:22:05 elle doit être régularisée parce qu'elle
00:22:07 fait une démarche qui est dans ce sens.
00:22:09 Et je pense que c'est ce qui manque cruellement dans la logique politique
00:22:11 qui est la nôtre aujourd'hui, c'est de faire preuve
00:22:13 de justice, de rigueur et d'humanité derrière.
00:22:15 Et si on a une définition politique
00:22:17 qui est à la fois inhumaine et inefficace,
00:22:19 le problème c'est qu'on va donner des billes
00:22:21 à Jean-Luc Mélenchon et à toute cette ligue
00:22:23 et sur ce terrain un peu néfaste, ils arriveront
00:22:25 à faire des voix aux élections législatives.
00:22:27 J'ai le sentiment, Michael Sadoun, que les Français
00:22:29 veulent un changement de logiciel profond,
00:22:31 que le pays retrouve sa souveraineté
00:22:33 parce qu'on en parle régulièrement
00:22:35 de ces accords
00:22:37 supranationaux qui dictent
00:22:39 notre législation
00:22:41 et notre façon de nous comporter avec les
00:22:43 immigrés, notamment illégaux, que nous soyons
00:22:45 maîtres tout simplement de notre immigration.
00:22:47 Oui, ce qui ressort de ces sondages, c'est
00:22:49 que les Français pensent la chose en termes
00:22:51 assez simples, c'est-à-dire nous voulons moins
00:22:53 d'immigration. Quand je vois que 70%
00:22:55 sont pour remettre en question
00:22:57 les accords franco-algériens de 1968,
00:22:59 je ne suis même pas sûr que 70%
00:23:01 des Français sachent ce que sont
00:23:03 les accords franco-algériens de 1968.
00:23:05 J'imagine que le sondeur au téléphone
00:23:07 a un peu expliqué la situation.
00:23:09 Bonjour monsieur, oui, non, êtes-vous pour l'accord ?
00:23:11 Tout ce qui va dans ce sens-là
00:23:13 sera plébiscité par les Français de toute façon.
00:23:15 Ce qui est intéressant pour le coup,
00:23:17 et ce qui lance le débat avec ce que vient de dire
00:23:19 Maxime, c'est que 65%
00:23:21 des Français veulent freiner
00:23:23 l'immigration de travail. On a souvent
00:23:25 entendu dans la bouche des responsables politiques
00:23:27 "ceux qui sont là et qui travaillent, il n'y a aucun problème".
00:23:29 Mais moi je pense que les Français ont quand même
00:23:31 cette espèce de conscience qui s'est développée
00:23:33 que même quelqu'un qui travaille
00:23:35 mais qui vient peut-être de loin et d'une autre civilisation
00:23:37 et qui peut-être ne partage pas nos valeurs
00:23:39 peut représenter un problème pour ce pays.
00:23:41 Même s'il est intégré à un tissu économique
00:23:43 peut-être qu'il n'a pas exactement
00:23:45 le moule culturel qu'il faudrait.
00:23:47 Je pense que les Français sont en train de sortir d'une vision
00:23:49 purement économiciste du monde.
00:23:51 Oui, Yoann,
00:23:53 et on va faire un point JT avec Maurice.
00:23:55 Moi je trouve que ce qui se passe en ce moment à la CMP
00:23:57 ça ne me choque pas du tout. C'est le fonctionnement normal
00:23:59 du Parlement.
00:24:01 Des CMP, il y en a beaucoup. Des négociations
00:24:03 sur des coins de table, comme vous dites, il y en a beaucoup.
00:24:05 C'est la politique, ça fonctionne comme ça en France.
00:24:07 Depuis la nuit il y a 100 siècles.
00:24:09 C'est la démocratie.
00:24:11 Depuis la nuit du temps, c'est la politique,
00:24:13 ça marche comme ça et ce soir ça risque de bien marcher
00:24:15 puisqu'il y aura vraisemblablement un accord.
00:24:17 Donc de ce point de vue-là,
00:24:19 il n'y a pas de souci.
00:24:21 Il y a un souci,
00:24:23 c'est que vous aurez toujours
00:24:25 des Français qui seront confrontés aux mêmes problématiques.
00:24:27 Oui, mais ça n'est pas lié à la série.
00:24:29 C'est pas le même débat.
00:24:31 Ce qui d'un point de vue démocratique
00:24:33 me choque, me dérange davantage
00:24:35 et est un véritable problème,
00:24:37 c'est que précisément 70% des Français
00:24:39 souhaitent qu'il y ait dans ce pays moins d'immigration.
00:24:41 Or les gouvernements successifs
00:24:43 depuis des années, voire des décennies,
00:24:45 mènent des politiques qui sont contraires
00:24:47 à la volonté des Français.
00:24:49 7 Français sur 10 disent "Nous voulons réduire
00:24:51 drastiquement l'immigration". Que s'est-il passé
00:24:53 depuis 2017 ? Il n'y a jamais eu autant
00:24:55 d'entrées sur le sol français.
00:24:57 Ça, c'est un problème démocratique qui me dérange
00:24:59 beaucoup plus que le fonctionnement du Parlement en ce moment.
00:25:01 C'est bien noté. 22h30 quasiment,
00:25:03 Maureen Vidal pour un point actué
00:25:05 et on poursuit les conversations.
00:25:07 Vous entendrez dans une poignée de secondes
00:25:09 le témoignage de cette jeune femme, Claire,
00:25:11 qui est terrible, qui a été violée
00:25:13 il y a à peine un mois dans la cour
00:25:15 de son immeuble par un homme qui n'aurait pas dû
00:25:17 être présent sur le territoire français.
00:25:19 Maureen Vidal, c'est à vous.
00:25:21 Elisabeth Borne s'engage
00:25:29 à réformer l'aide médicale d'État
00:25:31 début 2024
00:25:33 dans un courrier adressé au président
00:25:35 du Sénat, Gérard Larcher. La Première ministre
00:25:37 assure que les parlementaires seront
00:25:39 pleinement associés à ces travaux,
00:25:41 à la demande des Républicains lors du passage
00:25:43 du projet de loi immigration au Sénat.
00:25:45 Le Hamas a diffusé
00:25:47 une nouvelle vidéo montrant
00:25:49 trois otages israéliens
00:25:51 en vie. Sur ces images, on y voit
00:25:53 trois hommes âgés, barbus
00:25:55 et assis sur des chaises. L'un d'eux
00:25:57 s'adresse aux autorités israéliennes, leur demandant
00:25:59 de faire le nécessaire pour obtenir
00:26:01 leur libération le plus rapidement possible.
00:26:03 Enfin, à Manille,
00:26:05 les Hamos dans les Yvelines, un père
00:26:07 de famille, sa femme et leurs deux
00:26:09 enfants ont dû quitter leur domicile
00:26:11 après avoir reçu des menaces de mort.
00:26:13 La cause, des questions posées par le père
00:26:15 concernant le projet de construction
00:26:17 d'une mosquée dans la commune. Écoutez cet habitant.
00:26:19 On a simplement
00:26:21 posé des questions
00:26:23 qui nous semblaient tout à fait légitimes
00:26:25 sur ce que serait ce projet.
00:26:27 Est-ce qu'il s'agit d'une mosquée ?
00:26:29 Est-ce qu'il s'agit d'une salle de prière ?
00:26:31 Et même des questions très locales sur l'emplacement
00:26:33 choisi, les problèmes de stationnement.
00:26:35 Et il a suffi de ça
00:26:37 pour recevoir
00:26:39 ensuite plusieurs menaces
00:26:41 de mort, pour que mes informations
00:26:43 personnelles circulent sur
00:26:45 les réseaux sociaux, avec un processus
00:26:47 en islamophobie, en racisme et en
00:26:49 xénophobie.
00:26:51 Merci beaucoup Maureen, on vous retrouve dans une demi-heure
00:26:53 pour un nouveau point.
00:26:55 Actualité, le témoignage à présent, je vous le disais,
00:26:57 c'est terrible, de Claire.
00:26:59 C'est une jeune femme qui a 26 ans,
00:27:01 qui a été violée dans le hall de son immeuble
00:27:03 par un étranger sous OQTF.
00:27:05 Je rappelle ce terme à nos téléspectateurs,
00:27:07 même si on l'emploie extrêmement souvent.
00:27:09 OQTF, c'est l'obligation de quitter le territoire français.
00:27:11 Cela s'est passé il y a un mois à Paris.
00:27:13 Que faisait-il encore sur notre sol ?
00:27:15 C'est évidemment la question
00:27:17 que se pose cette jeune femme.
00:27:19 Regardez ce sujet de Thibault Marchotto.
00:27:21 Le 11 novembre dernier,
00:27:23 en fin d'après-midi, Claire va faire des courses
00:27:25 dans son quartier du 8e arrondissement de Paris.
00:27:27 En rentrant dans le hall de son immeuble,
00:27:29 elle est suivie par un individu
00:27:31 qui se jette sur elle.
00:27:33 Je me dis tout simplement qu'il va voler mon sac
00:27:35 et mon téléphone et que ça finira là.
00:27:37 Sauf qu'il m'a fait comprendre
00:27:39 qu'il voulait beaucoup plus.
00:27:41 Je me suis débattue, sauf que je voyais
00:27:43 qu'il m'étranglait de plus en plus
00:27:45 et qu'il était vraiment capable de me tuer.
00:27:47 Je le sentais vraiment très dangereux.
00:27:49 Donc,
00:27:51 je me suis dit
00:27:53 qu'il fallait que je fasse ce qu'ils disent
00:27:55 parce que sinon j'allais mourir.
00:27:57 Et entre le choix de se faire tuer
00:27:59 ou de se faire violer,
00:28:01 je préférais garder ma vie
00:28:03 et gagner du temps.
00:28:05 Je me suis complètement
00:28:07 dissociée de mon corps et
00:28:09 j'ai fait ce qu'il m'a dit de faire.
00:28:11 Après 30 minutes d'un calvaire sans nom,
00:28:13 une voisine sort enfin de son appartement.
00:28:15 L'individu, lui, prend la fuite.
00:28:17 Une heure plus tard, un homme qui correspond
00:28:19 au signalement donné par Claire est interpellé
00:28:21 par les Champs-Elysées. Il est également
00:28:23 soupçonné d'avoir commis une autre agression sexuelle
00:28:25 dans la journée. Celui-ci
00:28:27 était pourtant dans l'obligation
00:28:29 de quitter le territoire français.
00:28:31 Je suis très en colère parce que, comme c'était un profil
00:28:33 soumis sous OQTF,
00:28:35 je me rends compte que
00:28:37 si l'État français
00:28:39 avait bien fait son travail,
00:28:41 peut-être que ça ne serait pas arrivé.
00:28:43 Claire entame à présent une lente reconstruction.
00:28:45 Elle affirme vouloir continuer
00:28:47 à prendre la parole pour, dit-elle,
00:28:49 faire de la prévention auprès de toutes les femmes.
00:28:51 - Jean-Sébastien, pour commencer,
00:28:53 peut-être une seule question compte.
00:28:55 Bien sûr, ce viol
00:28:57 aurait-il pu être évité ? Il a été commis
00:28:59 par un individu sous le coup d'une OQTF.
00:29:01 - Par définition,
00:29:03 l'individu n'était pas sur le territoire français ?
00:29:05 Non. On imagine bien...
00:29:07 La réponse est simple.
00:29:09 Maintenant, et vous y faisiez référence tout à l'heure,
00:29:11 même si la loi d'immigration
00:29:13 était déjà votée,
00:29:15 ça ne changerait pas qu'il y a...
00:29:17 - Déjà incarcéré par le massif.
00:29:19 - ...qu'elle simplifiera pour partie
00:29:21 les procédures d'expulsion.
00:29:23 - On parle d'un racisme.
00:29:25 - Ça n'empêche pas qu'il y aura toujours
00:29:27 la question des laissés-passer consulaires
00:29:29 et qu'il faudra toujours, je ne sais pas
00:29:31 de quel ou il était centrafricain,
00:29:33 que les autorités des pays d'accueil acceptent.
00:29:35 - Vous venez de toucher du doigt le plus important.
00:29:37 Il vient d'un pays en guerre,
00:29:39 il ne peut pas être renvoyé.
00:29:41 C'est un sujet qui est insoluble.
00:29:43 - Non, il n'est pas totalement insoluble.
00:29:45 Il faut réduire les flux
00:29:47 et être plus exigeant
00:29:49 sur les personnes qui arrivent en France
00:29:51 et notamment sur leur intégration.
00:29:53 On le voit bien,
00:29:55 il ne s'agit pas de mettre en cause
00:29:57 toutes les personnes d'origine étrangère,
00:29:59 mais il y a une surreprésentation
00:30:01 de certains étrangers
00:30:03 parmi les agresseurs sexuels dans le pays.
00:30:05 - Exemple concret du laxisme à la française.
00:30:07 Yoann Uzay,
00:30:09 si la loi avait été appliquée,
00:30:11 cette femme n'aurait jamais été violée.
00:30:13 - Ce n'est pas du laxisme,
00:30:15 il y a forcément une forme de laxisme.
00:30:17 - On est très loin de la CMP,
00:30:19 mais très proche des Français.
00:30:21 - Ça montre une chose,
00:30:23 que l'État,
00:30:25 le gouvernement, n'est plus en mesure
00:30:27 de protéger les Français.
00:30:29 Vous avez quelqu'un sous OQTF depuis 2021.
00:30:31 - Deux ans.
00:30:33 - Plus de deux ans.
00:30:35 On est fin 2023, donc deux ans voire plus.
00:30:37 Il est dans la nature,
00:30:39 alors qu'il a l'obligation de quitter le territoire français.
00:30:41 C'est la première aberration.
00:30:43 La deuxième aberration, c'est que cette personne,
00:30:45 qui depuis deux ans aurait dû partir,
00:30:47 a déjà été incarcérée.
00:30:49 Pour être incarcérée en France,
00:30:51 il ne faut pas avoir volé une orange.
00:30:53 Il faut quand même avoir commis quelque chose d'important.
00:30:55 C'était visiblement, c'est toujours quelqu'un
00:30:57 qui représente un danger pour la France.
00:30:59 Eh bien non, on l'a laissé dans la nature.
00:31:01 Il est ressorti de prison,
00:31:03 on ne l'expulsera vraisemblablement jamais,
00:31:05 parce que sinon il l'aurait été depuis deux ans.
00:31:07 C'est qu'on n'a pas laissé passer consulaire.
00:31:09 Je ne sais pas quelles seraient les relations
00:31:11 entre la France et la République centrafricaine.
00:31:13 Quand on a été incarcéré,
00:31:15 et quand on fait l'objet d'une QTF,
00:31:17 on devrait au moins pouvoir mettre la personne en rétention
00:31:19 pour une durée plus longue
00:31:21 que ce qu'est cette durée aujourd'hui.
00:31:23 La loi le permet-elle ?
00:31:25 Il faut changer cela quand même.
00:31:27 Une personne qui représente un danger,
00:31:29 qui ne peut pas être expulsée,
00:31:31 on la laisse en liberté.
00:31:33 On ne protège plus les Français.
00:31:35 C'est le fil rouge de notre soirée.
00:31:37 - Je vais me mettre là-dessus.
00:31:39 À chaque fois qu'on aura des cas en rapport
00:31:41 avec cette loi d'immigration,
00:31:43 il faudra se poser la question
00:31:45 de ce qu'il y a dans ce texte de loi,
00:31:47 rédigé désormais par LR et le Sénat,
00:31:49 permet-il de durer une rétention plus longue ?
00:31:51 La réponse est non.
00:31:53 - Il faut un autre texte de loi.
00:31:55 Il faut renverser la table.
00:31:57 Ce n'est pas un texte de loi.
00:31:59 On ne parle pas des APL, des allocations familiales.
00:32:01 Il faut renverser la table.
00:32:03 - On va laisser la parole rapidement.
00:32:05 - Malgré tout ce qui se passe,
00:32:07 peut-être intéressant.
00:32:09 On verra bien comment se finit la CMP.
00:32:11 Soit on est dans une forme de combination,
00:32:13 d'accord, où chacun essaie de préserver
00:32:15 ses intérêts politiques.
00:32:17 Soit il y a une inversion de tendance.
00:32:19 L'inversion ne suffira pas à produire des effets.
00:32:21 Derrière, il faudrait assumer des rapports de force
00:32:23 à renégocier des traités vraisemblablement.
00:32:25 Mais ce serait un signal intéressant.
00:32:27 La vision qu'a exposée Maxime Thébault
00:32:29 n'est pas incompatible
00:32:31 avec celle que nous développons
00:32:33 dans le cadre de la loi de la Nusa.
00:32:35 Ça peut être le début de quelque chose de nouveau.
00:32:37 Il faudra bien plus que cette loi
00:32:39 pour réellement changer la situation.
00:32:41 - Miquel Sadeun et Maxime Thébault.
00:32:43 - Le rétablissement du délit de séjour illégal,
00:32:45 je pense qu'il aurait une efficacité
00:32:47 sur ce genre de cas.
00:32:49 En plus, ça, ce n'est pas le projet de loi du Sénat.
00:32:51 - Il y a des contrats européens.
00:32:53 - Oui, mais bon.
00:32:55 - C'est une directive européenne qui nous l'a imposée.
00:32:57 - Il faudra compléter les lois qui sont faites passer,
00:32:59 notamment si on prend le texte du Sénat,
00:33:01 par une réforme de la Constitution
00:33:03 qui pourrait se faire par référendum ou autre.
00:33:05 C'est ce que propose encore LR aujourd'hui.
00:33:07 Ils sont parfaitement cohérents.
00:33:09 Ils ont deux projets de loi qui ont été forgés
00:33:11 par Jean-Éric Chottel, un grand juriste.
00:33:13 Je pense qu'ils sont tout à fait cohérents sur ça.
00:33:15 Ensuite, je pense que le projet de loi
00:33:17 de Gérald Darmanin, celui qui sortait
00:33:19 de l'Assemblée nationale, était de nature
00:33:21 à résoudre ce genre de cas puisqu'il diminuait
00:33:23 le nombre de recours pour les OQTF.
00:33:25 On parle de quelqu'un qui était sous OQTF.
00:33:27 Évidemment, il y a un sujet diplomatique
00:33:29 qui est un sujet qui est très important.
00:33:31 Mais au bout d'un moment, si on a le délit
00:33:33 de séjour illégal plus l'application
00:33:35 des OQTF pour les pays dans lesquels
00:33:37 on peut les renvoyer, je pense qu'on peut
00:33:39 finir par protéger la société de ce genre
00:33:41 d'individus-là. Sinon, évidemment,
00:33:43 il y a des placements en rétention
00:33:45 ou en prison, voire, qui sont possibles.
00:33:47 Il faut limiter les isolés de la société,
00:33:49 peu importe le moyen qu'on utilisera,
00:33:51 que ce soit la prison, le centre de rétention
00:33:53 ou les placés quelque part dans les réseaux.
00:33:55 - Il n'y a que 2 000 places
00:33:57 dans les centres de rétention et vous avez
00:33:59 plus de 600 000...
00:34:01 - Ça explose.
00:34:03 - C'est un moment qu'il n'y a que 2 000 places.
00:34:05 - Donc, en fait, ce n'est pas possible du tout
00:34:07 de mettre toutes ces personnes sous OQTF
00:34:09 en centre de rétention. Ça déborde.
00:34:11 C'est d'ailleurs les plus dangereux qu'on met.
00:34:13 Celui-là n'est peut-être probablement pas le plus dangereux.
00:34:15 Alors, en fait, il est très dangereux.
00:34:17 Mais c'est ça le pire. Ceux qui sont en centre de rétention,
00:34:19 les pires sont placés là-bas. Parfois, ils ressortent
00:34:21 quand on n'arrive pas à les renvoyer.
00:34:23 - On est à combien d'exécutions des OQTF en 2023 ?
00:34:25 - On est à -10 %.
00:34:27 - Oui, toujours à -10 %.
00:34:29 Et pas une semaine, Maxime Thiebaud,
00:34:31 pas une semaine ne se passe sans qu'on se retrouve
00:34:33 avec la problématique des OQTF.
00:34:35 - Attendez, là, on parle des OQTF,
00:34:37 non des exécutés. Moi, je connais des OQTF
00:34:39 exécutés, ils reviennent en France.
00:34:41 - Oui. - Faut pas l'oublier. - C'est vrai aussi.
00:34:43 - Parce que vous n'avez plus de frontières. L'Europe n'a pas de frontières,
00:34:45 la France n'a pas de frontières. Donc, tout le monde va
00:34:47 et vient dans ce pays comme il veut.
00:34:49 C'est ça, quand même, la difficulté. C'est pour ça que je parle
00:34:51 de politique européenne ambitieuse. Et ça, il n'y a que le chef de l'État,
00:34:53 sous la 5e République, qui le peut.
00:34:55 Il faudra qu'Emmanuel Macron mette tout le monde autour de la table,
00:34:57 dise "Bon, il faut qu'on revoie les accords de Schengen,
00:34:59 il faut qu'on revoie la convention EDH",
00:35:01 parce qu'elle n'est pas adaptée à la circonstance politique
00:35:03 que connaît l'Europe aujourd'hui, aux vagues migratoires
00:35:05 qui sont justifiées sur le plan économique
00:35:07 et sur le plan climatologique, et puis
00:35:09 aux défis culturels que connaît aujourd'hui l'Europe.
00:35:11 Mais si le président de la République ne le fait pas,
00:35:13 on va pinailler des CMP, des lois, etc.
00:35:15 Mais au final, on ne pourra pas changer grand-chose
00:35:17 parce qu'on n'aura pas créé
00:35:19 une capacité de moyens au niveau européen
00:35:21 et au niveau national pour régler les soucis.
00:35:23 - Parce qu'en attendant, on a l'impression de commenter la même affaire encore.
00:35:25 - Moi, ce qui me tue, c'est quand je vois ça sur la Ligue...
00:35:27 - Alors, par même temps, Michael, oui ?
00:35:29 - Moi, ce qui me rend un peu fou, c'est de voir des gamins
00:35:31 de 18 ans qui sont complètement soumis au crack,
00:35:33 de voir des gens dans la juinte de Calais
00:35:35 qui sont dans des conditions
00:35:37 complètement indignes,
00:35:39 parce qu'on a une politique européenne et française
00:35:41 qui est irresponsable et qui fait de l'appel d'air
00:35:43 et qui ne gère pas humainement les personnes
00:35:45 qui viennent sur le territoire national.
00:35:47 - Sur la libre circulation, il y a une mesure
00:35:49 qui est très importante et qu'Emmanuel Macron pourrait prendre demain.
00:35:51 Il n'y a pas besoin de changement législatif.
00:35:53 Il pourrait suspendre
00:35:55 l'intégration de la France dans Schengen,
00:35:57 ce que l'Allemagne a fait récemment.
00:35:59 On peut suspendre les lois Schengen
00:36:01 pour deux ans au maximum.
00:36:03 Ça permettrait de rétablir des contrôles
00:36:05 en frontières beaucoup plus durs.
00:36:07 L'Allemagne l'a fait notamment dans les landers de l'Est
00:36:09 parce qu'ils croulaient sous une immigration massive
00:36:11 en prétextant le fait que la Hongrie ne contrôlait plus bien
00:36:13 ses frontières.
00:36:15 Depuis qu'ils ont fait ça, ils ont réussi à réduire
00:36:17 l'immigration, pas totalement, mais déjà de 30 ou 40 %
00:36:19 dans ces landers de l'Est.
00:36:21 Faisons ça avant de faire passer des lois
00:36:23 et d'en passer par des procédures législatives
00:36:25 qui durent plusieurs mois, parfois plusieurs années.
00:36:27 Appliquons ça demain.
00:36:29 On est en possibilité de le faire.
00:36:31 - Combien d'étrangers sous OQITF
00:36:33 sont impliqués dans ce type d'actes ?
00:36:35 Le lien est factuellement établi
00:36:37 entre immigration et délinquance.
00:36:39 Ce n'est pas un fait divers, cette affaire.
00:36:41 C'est un fait de société, encore une fois,
00:36:43 Yoann Usaï.
00:36:45 Les avocats, les associations savent parfaitement
00:36:47 comment contourner le problème.
00:36:49 Il y a toute une façon de procéder
00:36:51 pour ces gens.
00:36:53 - C'est bien parce que ce n'est pas un fait divers
00:36:55 et que c'est devenu un fait de société que je vous disais
00:36:57 que l'État n'est plus en capacité de protéger les Français.
00:36:59 Quand des personnes dangereuses
00:37:01 qui doivent être expulsées ne le sont pas
00:37:03 parce que la voie de la France, aujourd'hui,
00:37:05 n'est manifestement plus suffisamment puissante
00:37:07 pour faire pression sur des pays
00:37:09 qui sont des pays... Alors là, pays centrafricains,
00:37:11 on ne sait pas lesquels c'est, mais les pays du Maghreb,
00:37:13 notamment la Tunisie, le Maroc,
00:37:15 l'Algérie, la France n'ont pas
00:37:17 les moyens de faire pression sur ces pays.
00:37:19 - Enfin, ne se donnent pas les moyens.
00:37:21 - Ne se donnent pas les moyens, alors, de le faire
00:37:23 parce que le taux d'exécution des EQTF,
00:37:25 ce n'est pas 10%, c'est 7%.
00:37:27 Je crois que c'est 6,9%, très exactement.
00:37:29 Il faut vous rendre compte. Donc, ça n'est pas possible
00:37:31 de continuer comme ça. Donc, les personnes
00:37:33 ne sont pas expulsées et en plus, elles sont
00:37:35 incarcérées pour des faits graves, comme je vous le disais,
00:37:37 et laissées en liberté. Donc, oui, bien sûr,
00:37:39 c'est un fait de société et le gouvernement
00:37:41 n'est pas capable de protéger les femmes,
00:37:43 notamment, là, qui se font violer ou ceux qui se font
00:37:45 agresser. Enfin, des exemples, on en a à la pelle.
00:37:47 - Et quand ? - Évidemment, les Français sont exaspérés.
00:37:49 - Peut-être parce que l'autre dimension...
00:37:51 - Il y a un mot, il y a un mot. - Juste d'un mot,
00:37:53 n'oublions pas l'autre dimension. Il y a, bien sûr,
00:37:55 cette question de l'exécution des EQTF, mais c'est aussi
00:37:57 que probablement, l'arsenal pénal
00:37:59 français ne dissuade pas les agresseurs
00:38:01 quels qu'ils soient, à la limite qu'ils soient étrangers,
00:38:03 - Oui, on est avec quelqu'un qui a fait de la prison,
00:38:05 donc, a priori, ça lui a pas servi de...
00:38:07 - Oui, mais vous voyez bien qu'il y a quand même un sujet
00:38:09 de ce point de vue-là. Moi, je ne disconviens pas
00:38:11 qu'il y ait un enjeu sur les EQTF
00:38:13 et sur leur exécution, mais, enfin, manifestement,
00:38:15 il y a un certain nombre de gens dans le pays qui considèrent
00:38:17 qu'ils ne vont pas risquer grand-chose
00:38:19 s'ils violent, puisque
00:38:21 ça ne les dissuade pas de le pratiquer
00:38:23 assez largement. - Mais parce que je pense qu'aussi,
00:38:25 quand vous êtes sous EQTF et que vous avez compris que la France
00:38:27 ne veut pas de vous et que vous dites que vous allez partir,
00:38:29 vous dites "Bon, en fait, je suis là pour quelques mois,
00:38:31 je fais... Je pense qu'il y a ça dans l'esprit de certains,
00:38:33 où ils se disent "Bon, ben, finalement, je fais
00:38:35 une grosse connerie, etc. De toute façon, moi, je ne suis plus là dans quelques temps."
00:38:37 - Il y a aussi la symbolique de "à partir du moment où les règles
00:38:39 ne sont pas appliquées en France", voilà.
00:38:41 - Non, et je voulais juste revenir sur le cas de cette
00:38:43 ouzbek, vous savez, dont on a parlé la semaine dernière.
00:38:45 - Oui, on en a beaucoup parlé la semaine dernière. On rappelle très rapidement
00:38:47 pour nos téléspectateurs. Allez-y, très vite.
00:38:49 - Voilà, non, mais donc, typiquement, la France se dit
00:38:51 "Il y a un ouzbek dangereux parce qu'il est radicalisé."
00:38:53 On décide de l'expulser dans son pays.
00:38:55 Son pays, comme beaucoup de pays dans le monde,
00:38:57 il faut quand même le dire, l'Afghanistan, l'Iran,
00:38:59 enfin, je veux dire, il y a plein de pays qui ne sont pas démocratiques
00:39:01 où il y a la torture. Eh bien, du coup, on le renvoie là-bas,
00:39:03 il est placé en détention,
00:39:05 et l'Europe dit "Non, non, non, vous le rapatriez en France,
00:39:07 vous le rappelez."
00:39:09 - Vous oubliez un petit passage, si je peux me permettre, Amaury.
00:39:11 - Oui, parce que l'Europe, entre-temps, a décidé qu'on n'avait plus le droit de l'expulser.
00:39:13 - Oui, et puis vous oubliez un petit passage,
00:39:15 c'est qu'en 2019, il était déjà rentré chez lui
00:39:17 de son plein gré, dans un pays où il est supposé en danger,
00:39:19 où il en avait profité pour faire un enfant,
00:39:21 et revenir en France ensuite.
00:39:23 - Oui, mais ce que je veux dire, c'est que l'Europe...
00:39:25 - Non, mais ce que je veux dire, c'est que l'Ouzbékistan, pour cet Ouzbèque,
00:39:27 n'est pas un pays dans lequel il est en danger, a priori,
00:39:29 puisqu'il y est retourné pour faire un enfant.
00:39:31 - Et l'Europe, voilà, nous oblige à reprendre des gens,
00:39:33 donc même, j'allais dire, quand le gouvernement met les moyens,
00:39:35 finalement, pour procéder à certaines expulsions,
00:39:37 eh bien, on se rend compte que, finalement, l'Europe le contraint à les reprendre.
00:39:39 - Et dire qu'il y a 4 ans, Yoann Huxley,
00:39:41 il veut dire qu'en 2019, le président de la République
00:39:43 nous annonçait 100% de QTF impliqués, mais...
00:39:45 Alors, il faudrait une révolution pour y arriver, en fait.
00:39:47 - Oui, simplement pour rebondir sur ce que disait Amélie Buco,
00:39:49 c'est pas l'Europe qui nous oblige à quoi que ce soit,
00:39:51 d'abord, c'est la Cour Européenne des droits de l'homme,
00:39:53 ce qui est quand même complètement différent,
00:39:55 c'est pas du tout la même chose.
00:39:57 - La magistrat.
00:39:59 - Non, mais la Cour Européenne des droits de l'homme, en plus,
00:40:01 n'a aucun moyen de dire à la France, vous avez l'obligation de le faire.
00:40:03 - Par le Conseil d'État.
00:40:05 - Par le Conseil d'État.
00:40:07 - Oui, bien sûr.
00:40:09 - Ça n'est pas l'Europe ni la CEDH,
00:40:11 c'est très important de le dire, là, pour le coup,
00:40:13 la responsabilité est franco-française.
00:40:15 Et votre question, pardon ?
00:40:17 - Et les nominations ?
00:40:19 - Non, je disais juste qu'il y a 4 ans, un autre président de la République
00:40:21 assurait aux Français les yeux dans les yeux,
00:40:23 je crois que c'était Louis Dragnel, d'ailleurs,
00:40:25 pour le PAN, que 100% des QTF
00:40:27 seraient impliqués
00:40:29 d'ici la fin de son camp de l'État.
00:40:31 Et on voit l'insulte-là aujourd'hui.
00:40:33 Comment il a pu faire une promesse pareille ?
00:40:35 J'aimerais comprendre comment le président de la République
00:40:37 a-t-il pu faire une promesse pareille aux Français ?
00:40:39 - Parce que c'est leur même temps permanence,
00:40:41 c'est-à-dire qu'il dit tout et son contraire en permanence,
00:40:43 donc après tout, il peut faire toutes les promesses qu'il veut,
00:40:45 ça dépend des sondages qu'il a lus le matin.
00:40:47 Mais je voulais quand même préciser quelque chose sur la CEDH
00:40:49 et le Conseil d'État, ils ne font qu'appliquer la loi.
00:40:51 Il ne faut quand même pas oublier que ce sont des juges,
00:40:53 ils ne font qu'appliquer la loi, donc on n'a pas à leur jeter l'opprobre.
00:40:55 Le vrai problème, c'est la politique qu'on a choisie
00:40:57 depuis 40 ans, et c'est ce que vous disiez très justement
00:40:59 tout à l'heure, qui a été complètement inefficace
00:41:01 vis-à-vis de l'immigration, et on a créé des droits
00:41:03 et heureusement... - La CEDH interprète la loi
00:41:05 quand même assez largement, elle a construit une jurisprudence
00:41:07 qui va très au-delà
00:41:09 de ce qui était dans les textes de la loi.
00:41:11 - Le Conseil d'État n'a fait qu'appliquer le droit européen,
00:41:14 qui est supérieur... - C'est ça, et ça ne changera pas.
00:41:16 La seule différence, pour que les gens, encore une fois,
00:41:18 qui nous regardent comprennent bien, la seule différence
00:41:20 entre avant cette loi
00:41:22 et après, si demain,
00:41:24 enfin si déjà il y a un accord ce soir,
00:41:26 et si demain elle est votée, la seule différence, c'est que vous aurez
00:41:28 peut-être le double d'OQTF, en France,
00:41:30 sur le territoire, mais ils ne seront pas plus
00:41:32 respectés, et vous aurez toujours autant
00:41:34 de difficultés pour les faire impliquer.
00:41:36 - Après, les magistrats, ils suivent
00:41:38 aussi les modifications législatives
00:41:40 ou les modifications conventionnelles, mais aussi
00:41:42 les modifications politiques. S'il y a une
00:41:44 volonté politique, ils suivront la doctrine politique.
00:41:46 Le problème, c'est qu'il faut qu'elle existe,
00:41:48 mais elle n'est pas là. - Et pendant ce temps-là,
00:41:50 l'Assemblée nationale est toujours en effervescence, je vous le disais,
00:41:52 c'est notre fil rouge de la soirée,
00:41:54 entre nos différentes thématiques. On consulte
00:41:56 nous aussi, Elodie Huchard,
00:41:58 pour savoir comment ça se passe
00:42:00 à cette CMP.
00:42:02 Les différents articles
00:42:04 sont en train d'être discutés,
00:42:06 on voit qu'il y a pas mal d'effervescence autour de vous.
00:42:08 Est-ce qu'un accord
00:42:10 pourrait intervenir prochainement ?
00:42:12 Quelles sont les dernières informations indiscrétionnelles
00:42:14 dont vous disposez, Elodie ?
00:42:16 - Alors écoutez, Julien, prochainement,
00:42:20 non, parce que, vous le disiez, on est à la discussion
00:42:22 des articles, on est toujours à la discussion
00:42:24 de l'article 1, et il y a plus
00:42:26 de 90 articles à étudier.
00:42:28 Donc on est encore loin du compte.
00:42:30 En tout cas, les discussions, elles ont quand même repris,
00:42:32 ce qui veut dire que ça va un petit peu mieux.
00:42:34 Il y a eu notamment le vote par la CMP
00:42:36 d'avoir un débat obligatoire chaque année
00:42:38 au Parlement sur l'immigration, avec des objectifs
00:42:40 chiffrés. Ça faisait partie, ça,
00:42:42 de l'accord qui avait été dealé
00:42:44 entre les Républicains et la majorité.
00:42:46 En revanche, effectivement, ça va relativement
00:42:48 lentement. Du côté de l'opposition,
00:42:50 notamment les écologistes, on est toujours agacés
00:42:52 de ces manigances en coulisses.
00:42:54 Benjamin Lucas est venu nous parler devant la presse,
00:42:56 disons, maintenant c'est la droite qui dispose du texte
00:42:58 de loi comme elle le veut, et la majorité
00:43:00 assiste passive. Il qualifie même
00:43:02 Emmanuel Macron de collaborateur parlementaire
00:43:04 pour tenter d'aider la majorité.
00:43:06 On voit évidemment que la droite
00:43:08 et la Macronie qui s'entendent en ce moment,
00:43:10 ça vexe un petit peu les autres parlementaires
00:43:12 qui tentent, bien sûr, Rassemblement National Socialiste
00:43:14 notamment, de défendre leur position
00:43:16 en commission mixte paritaire. Ils n'ont pas
00:43:18 grand poids. Et puis, on voit bien
00:43:20 aussi dans l'état d'esprit des parlementaires
00:43:22 qui participent à la CMP qu'il y a
00:43:24 beaucoup de vigilance, même dans
00:43:26 les camps de la majorité. Toute la journée, on a beaucoup
00:43:28 joué l'optimisme, expliquant qu'on allait parvenir
00:43:30 à un accord. Et maintenant, on sent
00:43:32 qu'ils mettent un petit peu le pied sur le frein,
00:43:34 nous disant que tout est possible, qu'il faut y aller doucement
00:43:36 et surtout, un seul mot d'ordre pour
00:43:38 les macronistes ici à l'Assemblée, surtout
00:43:40 ne pas braquer les Républicains dont ils ont tant
00:43:42 besoin ce soir.
00:43:44 - Merci beaucoup, Élodie. C'est quand même une sacrée victoire
00:43:46 politique pour les Républicains, ce qui est en train
00:43:48 de se passer.
00:43:50 Une victoire de LR, face
00:43:52 surtout à l'aile gauche de la Macronie.
00:43:54 - C'est une vraie victoire idéologique. On verra bien
00:43:56 s'ils arrivent à la transformer en victoire politique.
00:43:58 - Qui l'eût cru ? - Ça, on le saura dans les semaines
00:44:00 ou dans les mois qui viennent. Mais effectivement,
00:44:02 idéologiquement, c'est une vraie victoire parce que
00:44:04 le texte qui va sortir de cette CMP, c'est un texte
00:44:06 qui aura été écrit uniquement
00:44:08 par les Républicains. C'est leur texte
00:44:10 de loi qui va sortir de cette
00:44:12 CMP. - Un texte écrit
00:44:14 par LR peut être voté...
00:44:16 - Attendez, parce que est-ce qu'un texte
00:44:18 écrit quasiment à 100% par LR,
00:44:20 si accord il y a ce soir, est-ce que
00:44:22 demain à 14h30, un tel texte
00:44:24 peut être voté par l'ensemble
00:44:26 des LR et l'ensemble de la majorité ?
00:44:28 - Il sera voté au Sénat, il n'y a aucun
00:44:30 problème. - Oui, je parle de l'Assemblée, bien sûr. - Il peut poser problème
00:44:32 à l'Assemblée nationale, mais
00:44:34 la majorité devrait en grande
00:44:36 partie le voter. Les LR, même s'il y a
00:44:38 des divisions, ce sera leur texte.
00:44:40 On imagine mal comment ils pourraient
00:44:42 ne pas le voter. On ne peut pas explure que le
00:44:44 Rassemblement national vote le texte
00:44:46 qui va sortir de cette CMP. - Moi je pense qu'ils devraient le voter. - Parce que
00:44:48 idéologiquement, c'est un texte qu'aurait pu
00:44:50 écrire le Rassemblement national aussi, la
00:44:52 préférence nationale, c'est quand même ce qui figure dans
00:44:54 le texte qui va sortir de la CMP. Et
00:44:56 politiquement, si le RN votait ce
00:44:58 texte, ce serait un peu le baiser de la mort
00:45:00 pour Renaissance et le
00:45:02 gouvernement. - Parce que je crois que les attentivements, c'est
00:45:04 le vote de la majorité. Parce que
00:45:06 si vous avez des dissensions au sein de la majorité,
00:45:08 moi je trouve que ce serait totalement
00:45:10 fou qu'il y ait des députés de la majorité
00:45:12 qui ne votent pas ce texte. - Ça sera difficile à avaler
00:45:14 pour la gauche, la préférence nationale,
00:45:16 le monnaie, la majorité.
00:45:18 - Pour la majorité en son ensemble. - Ce sont
00:45:20 des couleuvres à avaler. Pour Elisabeth Borne,
00:45:22 rendez-vous compte, mais Elisabeth Borne,
00:45:24 Elisabeth Borne qui promet de réformer la ME,
00:45:26 sur les allocations
00:45:28 familiales. - Elle enverra une lettre à Gérard Larcher aujourd'hui
00:45:30 pour promettre un texte sur la ME. - Ideologiquement,
00:45:32 Elisabeth Borne est à
00:45:34 mille lieues du texte qui va sortir de la
00:45:36 CMP. Donc c'est un reniement total
00:45:38 pour elle et pour la gauche de la Macronie.
00:45:40 Ça c'est une évidence. On verra bien ce qui se passera
00:45:42 demain dans l'hémicycle. Tous les députés
00:45:44 Renaissance ne votera pas ce texte. Il y aura des frondeurs
00:45:46 forcément. Après, il y aura forcément
00:45:48 des représailles du gouvernement tant ce texte
00:45:50 est important pour Emmanuel Macron. - Ça va être sympa pour l'unité
00:45:52 de la majorité tout cela. En effet,
00:45:54 Maxime. - La majorité ne sera jamais unie.
00:45:56 Simplement,
00:45:58 on assiste
00:46:00 à la division non seulement de l'Assemblée nationale
00:46:02 mais aussi à la division de la majorité elle-même
00:46:04 et on se demande comment
00:46:06 Gérald Darmanin, qui s'est
00:46:08 engagé au début aux côtés de Philippe Séguin,
00:46:10 il n'est donc pas tout à fait étranger au concept de souveraineté
00:46:12 nationale, qui a même été sarkozy, ce qui a été écrit
00:46:14 dans des journaux de droite, on se demande comment il peut
00:46:16 être dans la même majorité qu'Elisabeth Borne,
00:46:18 ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royale.
00:46:20 Donc on assiste à
00:46:22 une "explosion"
00:46:24 de la Macronie parce qu'elle n'est pas cohérente
00:46:26 sur le plan idéologique et que moi
00:46:28 je pense, désolé la formule un peu
00:46:30 provocatrice, mais que Gérald Darmanin
00:46:32 il est beaucoup plus proche sur ce genre de sujet
00:46:34 du Rassemblement national que de Sacha Houllier.
00:46:36 Et c'est à ça qu'on est en train d'assister.
00:46:38 Il faut maintenant que les responsables politiques
00:46:40 qui sont notamment à droite dans ce
00:46:42 pays, assument
00:46:44 cet accord-là parce qu'il en va de la sécurité
00:46:46 de la France et de son avenir.
00:46:48 C'est plutôt ça aussi sur le plan de la démocratie
00:46:50 parce que ça veut dire que 149-3,
00:46:52 le pouvoir il est au Palais Bourbon, il n'est pas à l'Élysée.
00:46:54 Et je trouve que
00:46:56 c'est plutôt beau en réalité et on voit
00:46:58 vraiment qu'Emmanuel Macron a perdu les élections
00:47:00 législatives ce soir. C'est concret,
00:47:02 c'est-à-dire que s'il y avait eu un 149-3,
00:47:04 ça aurait été le 21e, 22e,
00:47:06 j'en sais rien, je ne peux même plus compter à force.
00:47:08 On aurait eu un pouvoir de l'exécutif
00:47:10 qui se serait imposé sur le pouvoir parlementaire.
00:47:12 Là ce soir, on a quand même une
00:47:14 expression réelle du pouvoir législatif.
00:47:16 Et on revient...
00:47:18 - Mais on a une expression... - Mais si je me met en point de vue des gens qui l'engardent pendant qu'il y a des batailles de salons...
00:47:20 - Mais ce ne sont pas des batailles...
00:47:22 - Mais là pour le coup, c'est des batailles démocratiques.
00:47:24 - Mais ce ne sont pas des batailles de salons et on ne peut pas non plus
00:47:26 opposer la réalité de ce qui se passe
00:47:28 dans la rue avec l'État
00:47:30 du droit en France. Enfin, il y a un moment,
00:47:32 oui, il y a des délinquants, ça existe dans tous les pays,
00:47:34 vous ne réduirez jamais totalement à zéro.
00:47:36 - Je parle d'un choix qui aurait dû être évité légalement.
00:47:38 - Oui, mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:47:40 Les Français ont voté pour... - Ah mais je vous ai dit...
00:47:42 - Les Français ont voté pour qui ? - Ce n'est pas votre faute.
00:47:44 - Non mais ce que je veux vous dire par là, c'est que les Français doivent aussi assumer
00:47:46 leur responsabilité. - Oui, je suis d'accord.
00:47:48 - Ils ont voté pour qui ? Ils ont voté depuis 40 ans,
00:47:50 depuis 50 ans. Il y avait des partis
00:47:52 qui leur proposaient des solutions beaucoup plus fermes
00:47:54 en matière d'immigration. Ils n'ont pas voté
00:47:56 pour ces partis-là. Donc, il ne faut pas non plus être dans la démagogie
00:47:58 en disant que ce serait la responsable des élus.
00:48:00 Les élus reflètent leurs électeurs.
00:48:02 - Les Français ont voté pour ça.
00:48:04 Ils ont voté pour Emmanuel Macron
00:48:06 parce qu'ils ne voulaient pas de Mme Le Pen.
00:48:08 Ils ont voulu une politique très à droite,
00:48:10 - Oui, mais exactement. - Alors, attendez,
00:48:12 Emmanuel Macron, pendant les promis,
00:48:14 a quand même exécuté les OQTF.
00:48:16 - En 2019, à 100%. - Il a mouri.
00:48:18 - Il a mouri. - Il n'a pas été élu sur sa place.
00:48:20 - Je suis d'accord.
00:48:22 - Il y a quand même une réalité politique
00:48:24 qui est...
00:48:26 On ne peut pas aller au-delà de l'état du droit
00:48:28 si on ne change pas. Mais maintenant,
00:48:30 je voudrais en revenir sur la fin du macronisme
00:48:32 véritable que ça représente dans la promesse
00:48:34 non pas idéologique, mais la promesse méthodologique
00:48:36 du macronisme qui était en gros
00:48:38 la droite, la gauche, ça ne sert à rien, tout relève
00:48:40 de la technique. Appliquons une vision
00:48:42 de McKinsey ou de la Cour des comptes et tout
00:48:44 ira mieux dans le meilleur des mondes. Et on voit bien que non,
00:48:46 la politique, comme dans n'importe quelle démocratie,
00:48:48 le clivage est essentiel
00:48:50 à la démocratie. La politique,
00:48:52 le fait d'agir au nom d'une valeur
00:48:54 ou d'une autre, de prioriser les choses, et pas
00:48:56 selon des critères techniques, parce que quel est le critère technique
00:48:58 en matière d'OQTF ? Il n'y a pas de
00:49:00 critère technique. Donc vous êtes bien obligé de privilégier
00:49:02 soit le droit d'un individu,
00:49:04 y compris s'il est en danger dans le pays vers
00:49:06 lequel vous l'excusez, soit le droit des Français.
00:49:08 - On va reprendre la discussion. - Et ça, c'est un choix politique, ça n'est pas un choix
00:49:10 technique, c'est la négation même de ce que
00:49:12 promettait Emmanuel Macron. - On va reprendre les discussions
00:49:14 dans quelques instants, on reparlera de cette jeune femme,
00:49:16 on entendra cette histoire toujours autour des OQTF
00:49:18 avec vous, à Maurée Blucot,
00:49:20 et ses accords franco-algériens
00:49:22 sur lesquels 71%
00:49:24 de Français souhaitent revenir. Mais avant de
00:49:26 reprendre la trame de cette loi
00:49:28 immigration, D23h, restez bien avec nous
00:49:30 parce qu'elle était tout à l'heure
00:49:32 sur le plateau de Pascal Praud, dans l'heure des
00:49:34 pro-2, Julie Depardieu, suite aux
00:49:36 différentes accusations, et surtout
00:49:38 ces accusations
00:49:40 qui accablent Gérard Depardieu, sa fille,
00:49:42 donc, à décider de prendre la parole, s'est exprimée longuement
00:49:44 chez Pascal Praud, vous l'entendrez, si vous
00:49:46 avez manqué dans 3-4 minutes
00:49:48 à peine, à tout de suite.
00:49:50 Il est quasiment 23h, merci de nous rejoindre
00:49:54 en direct pour la suite de Soir Info,
00:49:56 on se retrouve avec les débatteurs dans une poignée de secondes,
00:49:58 le temps de faire un point sur l'actualité avec vous,
00:50:00 rebonsoir Maureen Vidal.
00:50:02 - Une première au sein
00:50:08 de l'Église catholique, le Vatican
00:50:10 a officiellement autorisé
00:50:12 la bénédiction des couples de même sexe,
00:50:14 une mesure autorisée par le pape François
00:50:16 à condition qu'elle soit effectuée
00:50:18 en dehors des rituels liturgiques.
00:50:20 La bénédiction consiste à invoquer la bienveillance
00:50:22 divine sur une personne ou une assemblée
00:50:24 selon la définition de l'Église,
00:50:26 un sujet qui suscite une vive opposition
00:50:28 de sa frange conservatrice,
00:50:30 notamment aux États-Unis.
00:50:32 Indignation en Israël,
00:50:34 des familles des otages appellent
00:50:36 le gouvernement à ralentir, suspendre
00:50:38 ou mettre fin à la campagne militaire.
00:50:40 Encore 129 otages
00:50:42 sont aux mains du Hamas à Gaza.
00:50:44 Ecoutez ces familles.
00:50:46 - Le gouvernement américain,
00:50:50 le monde entier, tous ceux qui peuvent aider
00:50:52 de l'extérieur les gens à l'intérieur,
00:50:54 n'en font pas assez.
00:50:56 Tout le matériel que nous fournissons
00:50:58 aux populations de Gaza arrive jusqu'à eux.
00:51:00 Et les choses dont nous avons besoin
00:51:04 pour que notre peuple puisse vivre et ne pas mourir
00:51:06 n'arrivent pas sur place.
00:51:08 Elles ne leur parviennent pas.
00:51:10 - La présidence féminine de Handball
00:51:12 et son entraîneur Olivier Krumbels
00:51:14 ont été reçus à l'Élysée par Emmanuel Macron,
00:51:16 son épouse et la ministre des Sports.
00:51:18 Au lendemain de leur sacre
00:51:20 au championnat du monde au Danemark,
00:51:22 le président a félicité les Bleus
00:51:24 qui ont marqué l'histoire en décrochant
00:51:26 leur troisième titre mondial.
00:51:28 - Merci beaucoup,
00:51:30 ironie de l'histoire,
00:51:32 c'était il y a un an, jour pour jour,
00:51:34 que nous perdions un final de Coupe du monde
00:51:36 contre l'Argentine.
00:51:38 - Merci.
00:51:40 - Maxime Thiebaud, Michael Sadoun,
00:51:42 Jean-Sébastien Ferjou, Amaury Blucot et Yoann Uzaï.
00:51:44 Toujours présents.
00:51:46 On va revenir sur cette commission mixte paritaire
00:51:48 qui est toujours en cours à l'Assemblée nationale.
00:51:50 On verra avec vous, Amaury,
00:51:52 également ce cas d'OQTF
00:51:54 qui pose problème
00:51:56 et un autre cas que vous nous évoquerez
00:51:58 dans un instant.
00:52:00 On va partir pour l'Assemblée nationale
00:52:02 avant d'évoquer Julie Depardieu
00:52:04 et d'entendre le témoignage de la fille de Jérôme Depardieu
00:52:06 qui est en train de se faire dans l'heure des pro 2.
00:52:08 Elodie, on était avec vous un peu avant la pub.
00:52:10 Un nouveau point pour les téléspectateurs
00:52:12 qui nous rejoindraient.
00:52:14 Les débats vont bon train.
00:52:16 Ça "tracte fort"
00:52:18 à l'Assemblée nationale autour de cette CMP.
00:52:20 - Oui, en fait, Julien, si on caricature
00:52:26 et qu'on résume un peu, il y a deux groupes de parlementaires
00:52:28 dans cette CMP. Il y a les Républicains
00:52:30 et la majorité qui continuent de s'entendre
00:52:32 sur ce fameux article
00:52:34 qui concerne les APL
00:52:36 pour savoir si oui ou non ce sera une aide
00:52:38 concernée par le fait qu'il faudrait sur le territoire français
00:52:40 depuis plus de 3 ans pour les recevoir.
00:52:42 Les tractations, elles continuent
00:52:44 même si le travail sur les articles est toujours
00:52:46 en train de se dérouler. Et puis, il y a
00:52:48 les autres parlementaires, députés, sénateurs
00:52:50 qui assistent à tout ça. Un brin médusé.
00:52:52 Un participant me disait "je n'en reviens pas,
00:52:54 la majorité est en train de céder
00:52:56 sur tout". Alors certes,
00:52:58 c'est un calcul qui peut être gagnant
00:53:00 d'un côté pour la majorité puisqu'ils ont besoin
00:53:02 des votes des LR si jamais il y a
00:53:04 une CMP conclusive pour que le texte
00:53:06 soit voté demain à l'Assemblée nationale.
00:53:08 Le problème c'est que chaque fois qu'ils gagnent des voix
00:53:10 chez les Républicains, ils en perdent dans leur propre
00:53:12 majorité. On entend depuis
00:53:14 21h un certain nombre de membres de la majorité
00:53:16 nous dire "nous, très clairement, si on cède
00:53:18 sur les APL, ça sera sans nous".
00:53:20 C'est donc un calcul très très très équilibré
00:53:22 à faire pour le gouvernement. Récupérer
00:53:24 des voix droites, en perdre à gauche. A la fin,
00:53:26 il faudra que le texte passe. En tout cas, c'est ce que veulent
00:53:28 évidemment Elisabeth Borne et Gérald Darmanin.
00:53:30 D'ailleurs, ironie du sort, Julien, vous vous demandez
00:53:32 peut-être ce que fait la Première ministre et le ministre
00:53:34 de l'Intérieur ce soir. Eh bien, ils sont juste
00:53:36 à côté de nous. Ils sont aussi à l'Assemblée
00:53:38 puisqu'il y a une motion de censure qui est
00:53:40 débattue ce soir. Et d'ici quelques minutes, Elisabeth Borne
00:53:42 va monter pour défendre
00:53:44 son gouvernement contre cette motion de censure.
00:53:46 - Eh bien, merci beaucoup,
00:53:48 Hélo Ducharme. Vous l'aurez compris,
00:53:50 vous êtes notre fil rouge de la soirée. Dès qu'il
00:53:52 se passe quelque chose, dès que vous apercevez
00:53:54 la petite fumée blanche, synonyme
00:53:56 d'accord, vous revenez vers nous
00:53:58 avec les réactions qui viendront
00:54:00 des différents députés également. Merci beaucoup, Hélo Ducharme.
00:54:02 Merci à Charles Pousseau qui vous accompagne.
00:54:04 On reviendra bien sûr sur cette question de la loi immigration
00:54:06 qui nous occupe jusqu'à minuit. Mais je voulais faire
00:54:08 une parenthèse puisque, vous le savez,
00:54:10 la polémique autour de Gérard Depardieu se poursuit.
00:54:12 Aujourd'hui, la statue
00:54:14 du célèbre acteur français a été retirée
00:54:16 du parcours de visite du musée
00:54:18 Grévin. Eh oui, nous en sommes là, cette décision.
00:54:20 Elle est justifiée,
00:54:22 précise la direction, après les
00:54:24 réactions, je cite le communiqué de la direction
00:54:26 du Grévin, après les réactions négatives
00:54:28 des visiteurs, ainsi que sur nos réseaux
00:54:30 sociaux, précise donc le musée.
00:54:32 Ça faisait de longues années que le comédien
00:54:34 était présent dans cet endroit puisque sa statue
00:54:36 de cire a été inaugurée il y a 42 ans,
00:54:38 en 1981.
00:54:40 Ça ne nous rajeunit pas. Face à toutes les accusations
00:54:42 qui accablent Gérard Depardieu, sa fille
00:54:44 a décidé de prendre la parole.
00:54:46 C'était tout à l'heure en direct avec Pascale Proulx.
00:54:48 Elle dénonce une chasse à l'homme contre son père.
00:54:50 Écoutez-la longuement.
00:54:52 Franchement, c'est une chasse à l'homme inédite
00:54:54 d'un type qu'on a adoré
00:54:56 il y a encore 5 minutes
00:54:58 et que pour l'instant,
00:55:00 il est radicalement
00:55:02 exclu de cette société parce que
00:55:04 quoi ? Il a
00:55:06 la liberté de parler, comme
00:55:08 il l'entend, et que
00:55:10 comme je le disais dans la tribune,
00:55:12 c'est quelqu'un qui a une grande
00:55:14 liberté de parole, qui, moi en tant
00:55:16 qu'enfant, évidemment que des fois j'ai honte,
00:55:18 mais j'ai vraiment été très surprise
00:55:20 de la violence, du rejet de cet
00:55:22 homme qu'on a idolâtré
00:55:24 toute sa vie. Moi, je
00:55:26 respecte la présomption d'innocence,
00:55:28 je n'imagine pas du tout,
00:55:30 je ne peux pas vous jurer, je
00:55:32 n'y étais pas, mais je ne peux pas le
00:55:34 penser, non. Cette chasse à l'homme
00:55:36 est vraiment dégueulasse, quoi.
00:55:38 Et même si c'était pas mon père, je pense que je le penserais
00:55:40 aussi. Je trouve ça
00:55:42 hallucinant. C'est quand même
00:55:44 un homme qui a une liberté.
00:55:46 Il y en a pas tant que ça,
00:55:48 personne n'ose plus rien dire.
00:55:50 Lui, il dit les choses.
00:55:52 Est-ce que c'est un crime ?
00:55:54 Est-ce que...
00:55:56 Je veux pas faire de...
00:55:58 C'est pas Bertrand Cantat qui a tué quelqu'un
00:56:00 sur un radiateur.
00:56:02 C'est des mots, des paroles un peu choquantes.
00:56:04 On a beaucoup
00:56:06 rigolé en lisant des BD de Reiser
00:56:08 qui devaient en dire des vertus et des paumes.
00:56:10 Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
00:56:12 Je peux pas tout renier.
00:56:14 Moi, je suis pour la liberté,
00:56:16 je suis pour la provocation.
00:56:18 Sinon, on va s'emmerder dans la vie
00:56:20 quand même. Vous vous rendez compte ?
00:56:22 J'ai un copain qui dit
00:56:24 que pour embrasser quelqu'un, maintenant,
00:56:26 il faut lui demander, limite,
00:56:28 de lui envoyer un texto, un mail,
00:56:30 pour être bien sûre. Le désir,
00:56:32 l'acte amoureux, c'est évidemment pas ça.
00:56:34 - Commentaire
00:56:36 sur ce que vous venez d'entendre.
00:56:38 Michael, je vous ai vu hocher
00:56:40 le sens de ce hochement de tête.
00:56:42 Chassalhom contre Gérard Depardieu.
00:56:44 - Ce qui est sûr,
00:56:46 c'est que la manière dont c'est fait,
00:56:48 moi, ne me plaît pas et correspond
00:56:50 à une époque faible,
00:56:52 vindicative, qui s'acharne
00:56:54 sur une personne en meute.
00:56:56 On voit d'ailleurs que cette polémique
00:56:58 fait suite des années après
00:57:00 aux images qui ont été tournées.
00:57:02 Il y a tout un timing et une manière de faire la chose
00:57:04 qui, moi, ne me plaît pas. Après,
00:57:06 si le musée Grévin décide
00:57:08 que les personnes qui sont représentées
00:57:10 chez lui doivent, non seulement,
00:57:12 avoir du talent, mais en plus, correspondre
00:57:14 à certains candidats.
00:57:16 - Le communiqué du musée, quand même.
00:57:18 La réaction négative des visiteurs, ainsi que sur nos réseaux sociaux,
00:57:20 vous y croyez à ça ?
00:57:22 - Je n'en sais rien.
00:57:24 - J'ai tendance à penser que c'est un peu fallacieux.
00:57:26 - Sur les réseaux sociaux, c'est tellement...
00:57:28 - C'est une décision qui leur revient.
00:57:30 Moi, ceci dit, je suis pour la nuance.
00:57:32 Gérard Depardieu a apporté du bonheur
00:57:34 à des gens par ses œuvres,
00:57:36 ses films, pendant des années.
00:57:38 Ça n'enlève pas ça du tout.
00:57:40 Après, est-ce qu'on peut se poser
00:57:42 la question des personnes
00:57:44 qu'on doit mettre en avant ou pas,
00:57:46 en fonction non pas seulement de leur œuvre,
00:57:48 de leur talent, de leur génie, mais aussi
00:57:50 d'un certain comportement, d'un certain corpus de valeur ?
00:57:52 Je n'en sais rien. Pourquoi pas ?
00:57:54 On a parlé récemment, polémique qui n'a pas
00:57:56 grand-chose à voir, mais ça fait quand même
00:57:58 un peu écho à ça, je trouve. On a retiré
00:58:00 le prix Simone Veil à Zineb El Razoui
00:58:02 pour les propos ambiguës
00:58:04 qu'elle tenait sur Israël et le Hamas.
00:58:06 Moi, j'ai trouvé ça très bien.
00:58:08 C'était sur un autre sujet,
00:58:10 mais elle était en contradiction totale
00:58:12 avec ces luttes passées pour lesquelles
00:58:14 elle avait reçu ce prix-là. En effet, ce n'est pas
00:58:16 exactement le même exemple que Gérard Depardieu.
00:58:18 Mais ça pose quand même la question de savoir
00:58:20 si on récompense dans notre pays,
00:58:22 dans l'Occident en général,
00:58:24 un certain type de personnes ou un autre.
00:58:26 - La première question, c'est si on fait une différence
00:58:28 entre l'homme et l'artiste.
00:58:30 - Bien sûr.
00:58:32 - Je voudrais juste que vous entendiez quelques Français
00:58:34 qui ont été interrogés devant le musée Grévin aujourd'hui,
00:58:36 que ça nous donnera
00:58:38 quelques idées pour notre discussion.
00:58:40 Écoutez-les.
00:58:42 - Il faut respecter l'acteur, je trouve.
00:58:44 Tant qu'il n'est pas jugé, il n'a pas besoin de l'enlever.
00:58:46 Il est peut-être innocent.
00:58:50 - Ce n'est pas plus mal. Vu ce qu'il représente en ce moment,
00:58:52 ce n'est pas terrible. Il a beaucoup d'affaires sur le dos.
00:58:54 Ce n'est pas vraiment la personne
00:58:56 qui représente les Français.
00:58:58 - S'il faut enlever la statue ou interdire
00:59:00 n'importe quelle personne
00:59:02 qui a un semblant de preuve,
00:59:04 enfin un semblant de...
00:59:06 des plaintes déposées contre lui,
00:59:08 je pense que beaucoup de gens ne se produiraient plus
00:59:10 sur scène, en concert.
00:59:12 Donc maintenant, il faut attendre de savoir
00:59:14 si c'est avéré ou pas, tout simplement,
00:59:16 avant peut-être de partir
00:59:18 dans des esclaves d'en bas possible.
00:59:20 - Je pense que c'est une décision
00:59:22 qui est en cohérence avec l'éthique
00:59:24 qui est portée au sein du musée.
00:59:26 C'est vrai qu'aujourd'hui,
00:59:28 il a une posture qui est quand même contestée.
00:59:30 Il y a une question
00:59:32 d'exemplarité qui est peut-être à revoir,
00:59:34 quand bien même il a été
00:59:36 un grand personnage
00:59:38 de notre société.
00:59:40 - Que l'on pose bien le débat,
00:59:42 avant de vous en plaindre les uns les autres.
00:59:44 Il y a d'abord cette mise en examen
00:59:46 pour violer l'agression sexuelle
00:59:48 en 2020 et la plainte de Charlotte Arnoux.
00:59:50 Mais l'emballement des derniers jours,
00:59:52 et vous m'arrêtez
00:59:54 si vous estimez que je me trompe,
00:59:56 n'a rien à voir avec ces accusations,
00:59:58 mais il vient des extraits
01:00:00 et de ce reportage qu'on a vu
01:00:02 dans le complément d'enquête sur France Télévisions,
01:00:04 où là il y avait des propos d'une grossièreté
01:00:06 et d'une outrance absolue.
01:00:08 Mais la question que je pose,
01:00:10 alors qu'on a bien compris que depuis
01:00:12 tout cela, depuis cette émission,
01:00:14 tout s'est accéléré et Gérard Depardieu
01:00:16 est en train d'être annulé au sens de cancel culture
01:00:18 sur lequel on reviendra ensemble,
01:00:20 que ça choque moralement, c'est une chose,
01:00:22 mais la morale est-elle le droit ?
01:00:24 Ça c'est une autre question.
01:00:26 Johan, vous vouliez réagir, et de toute façon chacun
01:00:28 a un avis et va commenter.
01:00:30 Je les ai évidemment entendus comme beaucoup de personnes,
01:00:32 j'imagine, ce sont des protocles qui m'ont choqué.
01:00:34 Évidemment, on ne tient pas ce genre
01:00:36 de propos en public,
01:00:38 c'est plus que grossier.
01:00:40 Mais est-ce que c'est pour ça
01:00:42 qu'on doit être condamné,
01:00:44 cloué au pilori de cette manière-là ?
01:00:46 Non, je ne crois pas.
01:00:48 D'autant que depuis 3-4 jours, il y a une petite
01:00:50 musique qui est en train de venir,
01:00:52 je crois que c'est notre ami Geoffroy Lejeune,
01:00:54 notamment au JDD, qui s'intéressait à cette question.
01:00:56 Il semblerait que les mots
01:00:58 que l'on prête à Gérard Depardieu sont bien sûr
01:01:00 prononcés par lui-même, mais que
01:01:02 le rapport aux images,
01:01:04 au moment où il prononce ces mots,
01:01:06 notamment après "cette gamine, c'est insupportable à regarder",
01:01:08 et ça, tout le monde est d'accord là-dessus,
01:01:10 mais cette gamine qui est sur un cheval, il fait des allusions
01:01:12 sexuelles sur cet enfant,
01:01:14 a priori, et je prends énormément
01:01:16 de pincettes, parce que pour l'instant, rien n'est avéré,
01:01:18 mais il semblerait que Complément d'Enquête ait un petit peu
01:01:20 manipulé les images, que ce n'est pas exactement à ce moment-là
01:01:22 qu'il dit ça. Et d'ailleurs, ça fait 4 jours
01:01:24 que certains confrères essaient de récupérer les bandes
01:01:26 pour comprendre ce qui est dit à quel moment,
01:01:28 et que pour l'instant, c'est rétention
01:01:30 de bandes de la part
01:01:32 de nos confrères de France Télé.
01:01:34 - Ça, on verra bien. - On verra bien. Je prends un maximum
01:01:36 de pincettes et je mets tout ça au conditionnel.
01:01:38 - Mais dans tous les cas, c'est au public
01:01:40 de juger. Ceux qui ne veulent plus
01:01:42 regarder les films de Gérard Depardieu
01:01:44 parce qu'il aurait tenu ses propos, ne regardent plus
01:01:46 les films. Mais est-ce que c'est au musée de Grévin
01:01:48 de décider, comme ça, de retirer sa statue ?
01:01:50 Est-ce que c'est à des chaînes de télé, éventuellement,
01:01:52 de déprogrammer des films ?
01:01:54 - C'est privé, le théma.
01:01:56 - Comment ? - C'est un musée privé.
01:01:58 - Non mais j'entends bien,
01:02:00 mais vous vous rendez compte de la portée symbolique
01:02:02 que ça représente, que ce soit un musée privé ?
01:02:04 Très bien. Mais c'est-à-dire que vous condamnez
01:02:06 quelqu'un alors qu'il n'a effectivement pas été
01:02:08 condamné par la justice. C'est parce qu'il n'a pas respecté
01:02:10 la morale, parce que... Je n'en sais rien.
01:02:12 Mais la présomption d'innocence, parce que c'est lié
01:02:14 aussi quand même à cette affaire de... - Pas encore jugé, mais déclaré coupable.
01:02:16 - ... à cette affaire de viol supposé, ça rajoute
01:02:18 quelque chose. - Oui, mais l'emballement,
01:02:20 encore une fois, l'emballement des derniers jours, il n'est
01:02:22 dû qu'au reportage de complément d'enquête. - Vous ne pouvez pas séparer.
01:02:24 - Je vais vous dire une chose. - Vous ne pouvez pas séparer l'un et l'autre.
01:02:26 - Je pense, et je mettrai mon bras à couper,
01:02:28 que la statue
01:02:30 de Gérard Depardieu serait encore au musée Grévin
01:02:32 s'il n'y avait pas eu complément d'enquête la saison dernière.
01:02:34 - Oui, mais s'il n'avait tenu que ses propos, est-ce que la statue
01:02:36 y serait encore ? C'est ça. Les deux affaires
01:02:38 sont liées. Il y a cette affaire de viol
01:02:40 qui est évidemment sous-jacente. - Vous avez raison.
01:02:42 - Il est condamné, avant même que la justice ait eu
01:02:44 à s'exprimer. Or, la présomption
01:02:46 d'innocence dans un pays comme la France, c'est quand même
01:02:48 quelque chose qui est fondamental. Parce que
01:02:50 sinon, dès lors que vous vous personnagez
01:02:52 public, maintenant, la présomption d'innocence
01:02:54 n'est jamais respectée pour lui
01:02:56 ou pour personne. C'est dramatique.
01:02:58 - Et il tient sa région d'honneur à la disposition de la
01:03:00 ministre de la Culture. - Mais malgré tout...
01:03:02 - Voilà, je le rappelle aussi. - Ça, c'est beaucoup plus intéressant.
01:03:04 Ensuite, je laisse Jean-Sébastien Ferjour, mais
01:03:06 le musée Grévin est une institution privée.
01:03:08 Ce qui me pose problème, c'est que la
01:03:10 ministre de la Culture, Rima Abdoulmalak,
01:03:12 ne soit encore invitée
01:03:14 indûment dans ce débat.
01:03:16 De manière intempestive
01:03:18 et non respectueuse
01:03:20 de l'état de droit et de la présomption d'innocence.
01:03:22 - Au-delà de l'état de droit, la légion d'honneur
01:03:24 ne relève pas de ce qu'elle peut décider.
01:03:26 Elle n'est pas grand maître.
01:03:28 - Je voulais juste revenir en... - Mais pardon, j'aimerais bien aller au bout d'une phrase.
01:03:30 Moi, je pense qu'il faut
01:03:32 distinguer... Non mais ça fait du bruit.
01:03:34 Moi, je pense qu'il faut vraiment distinguer
01:03:36 la liberté d'expression
01:03:38 et quand même les accusations. Il y a des accusations
01:03:40 multiples à l'encontre de Gérard Depardieu.
01:03:42 Ça n'est pas totalement tombé du ciel
01:03:44 et ça n'est pas que l'émission Complément d'Enquête
01:03:46 qui a généré ce à quoi on assiste maintenant.
01:03:48 - Tous les artistes qui ont eu des...
01:03:50 qui ont fait des...
01:03:52 qui ont commis des impairs ou fait des faux pas dans leur vie
01:03:54 - C'est à la justice de se prononcer.
01:03:56 - Je pense qu'il n'y aura plus grand chose à regarder
01:03:58 ou à lire dans ce pays. - Oui, enfin,
01:04:00 ne soyons pas hypocrite non plus. On est capable de s'émouvoir
01:04:02 d'autres faits qui ne sont pas plus jugés
01:04:04 et où ce sont des accusations de viol aussi.
01:04:06 Donc, je dirais, il y a des faits divers.
01:04:08 Il y en a en permanence où on réagit.
01:04:10 Chacun est invité, de toute façon, dans notre société
01:04:12 à se prononcer avant même que les choses ne soient jugées.
01:04:14 Maintenant, quand ça crée un trouble moral
01:04:16 dans la mesure où il n'y a pas
01:04:18 une seule accusation des accusations,
01:04:20 il y en a quand même plusieurs.
01:04:22 Donc, encore une fois, ça sera à la justice de se prononcer.
01:04:24 Moi, où je trouve juste que, collectivement,
01:04:26 on cède à une illusion absolue, c'est en imaginant
01:04:28 que parce qu'on éliminerait,
01:04:30 on effacerait Gérard Depardieu ou X accusés
01:04:32 de je ne sais quoi, on aurait éliminé le problème.
01:04:34 - Mais imaginez... - Nous ne réglerons jamais
01:04:36 la question des violences sexuelles
01:04:38 ou celle du racisme
01:04:40 ou quelque question que ce soit par la cancel culture.
01:04:42 Nous le réglerons en s'attaquant aux racines
01:04:44 - du premier. - Parce que si on va au bout des choses...
01:04:46 Si on va au bout des choses dans un futur imaginaire
01:04:48 où Gérard Depardieu serait condamné
01:04:50 pour viol, qu'on ne passe plus aucun
01:04:52 de ses films à la télévision française...
01:04:54 - On ne va pas renoncer à Catherine Deneuve dans "Le 40e métro".
01:04:56 - Oui, c'est vrai. - Mais non.
01:04:58 - Je veux dire, c'est la logique de ce dont on parlait.
01:05:00 - Non, mais la statue de Gérard Depardieu,
01:05:02 c'est encore autre chose qu'un film
01:05:04 dans lequel est Gérard Depardieu. A priori, il est rare
01:05:06 qu'il ait été le réalisateur. - Je crois qu'il y a une logique un petit peu similaire
01:05:08 et que les gens qui ont fait retirer
01:05:10 la statue de Gérard Depardieu, je pense
01:05:12 que le jour où il est condamné, et même avant qu'il soit condamné,
01:05:14 n'ont pas envie de voir des films de Gérard Depardieu à la télévision.
01:05:16 Ils veulent qu'il soit totalement
01:05:18 annulé où qu'il soit. - En tout cas, la gauche
01:05:20 n'a aucune leçon à donner parce que, entre la
01:05:22 nominace, la reconduction de Jack Long
01:05:24 à la tête de l'Institut du monde arabe
01:05:26 et les périgrénations politiques de
01:05:28 Daniel Cohn-Bendit entre la majorité
01:05:30 présidentielle et la liste de Raphaël Glucksmann
01:05:32 pour les européennes. Franchement, elle a
01:05:34 aucune leçon à donner. - Bon. Un ou deux
01:05:36 derniers mots ? Maxime Thiebaud ? - Oui, je voulais juste dire que
01:05:38 il y a quand même un plus grand
01:05:40 mal que tout ce qu'on reproche aujourd'hui à monsieur Depardieu.
01:05:42 C'est de ne pas respecter la présomption
01:05:44 d'innocence et la liberté d'expression. Parce que
01:05:46 il y a quand même une tangente depuis
01:05:48 quelques années en France où la liberté d'expression
01:05:50 se réduit considérablement alors
01:05:52 qu'on est quand même un pays qui, par définition,
01:05:54 doit laisser les personnes s'exprimer et
01:05:56 qui n'ont à répondre leur abus d'expression
01:05:58 que devant le juge pénal
01:06:00 lorsque leur responsabilité pénale
01:06:02 est engagée. J'en ai un petit peu
01:06:04 enfin sincèrement ras-le-bol en qualité
01:06:06 pour le coup de défenseur, en qualité d'avocat
01:06:08 que de voir des gens qui ne maîtrisent
01:06:10 pas en plus les tenants et les aboutissants
01:06:12 du droit de la presse
01:06:14 venir juger des propos qui peuvent être
01:06:16 tenus par des personnes et surtout de ne pas
01:06:18 respecter la présomption d'innocence
01:06:20 qui est quand même un gage essentiel. Parce que
01:06:22 il ne faut quand même pas oublier une chose, c'est qu'il est
01:06:24 présumé innocent des faits qui lui sont reprochés
01:06:26 aujourd'hui jusqu'au jour où il sera définitivement
01:06:28 condamné s'il venait définitivement
01:06:30 condamné. Dernier mot ?
01:06:32 Oui, non mais Julien, ça a été là sur ce plateau
01:06:34 on se disait "mais est-ce que vraiment
01:06:36 les raisons mises en avant par le musée Grévin sont
01:06:38 réelles, les réactions sur les réseaux sociaux
01:06:40 dans le musée Grévin ?" Moi je pense que si et je pense
01:06:42 que c'est un peu le problème notamment de ces institutions privées
01:06:44 de ces entreprises qui ont peur de déplaire
01:06:46 et si vous voulez, notamment
01:06:48 les associations féministes ou néo-féministes
01:06:50 très radicales, n'hésite pas si vous voulez
01:06:52 à faire des raids numériques, à bombarder de messages
01:06:54 ou même à les manifester devant
01:06:56 des musées ou des choses comme ça
01:06:58 justement pour faire peur à ces personnes
01:07:00 qui en général, j'allais dire, ces personnes ne sont pas très
01:07:02 courageuses. C'est pareil dans les entreprises
01:07:04 vous aviez par exemple le slip français, vous aviez
01:07:06 deux salariés qui avaient eu une soirée
01:07:08 sur le thème africain qui avait fait des blackface
01:07:10 la vidéo avait circulé sur les réseaux sociaux
01:07:12 ils s'étaient fait virer de leur entreprise pour une soirée
01:07:14 privée pour laquelle ils n'ont même pas été
01:07:16 condamnés si vous voulez. Et je veux dire, le problème
01:07:18 c'est que le monde du privé je pense a peur
01:07:20 à peur de ne pas être montré qu'il est en face
01:07:22 des gages de moralité et donc ce pli
01:07:24 va plus loin. - Mais c'est pour ça je pense quand même
01:07:26 il faut distinguer deux choses
01:07:28 il faut distinguer deux choses
01:07:30 ce que vous disiez Amaury effectivement
01:07:32 c'est absurde de virer des gens
01:07:34 a fortiori quand il n'y a aucune procédure
01:07:36 sur des considérations purement morales
01:07:38 la liberté, oui c'est absurde et dangereux
01:07:40 mais la liberté d'expression c'est aussi
01:07:42 le droit d'exprimer sa réprobation par rapport
01:07:44 à des propos, ça n'a rien à voir avec la présomption
01:07:46 d'innocence sur les accusations
01:07:48 de viols et d'agressions. - Non mais on saura que le musée Grévin
01:07:50 a du mal avec la liberté d'expression
01:07:52 c'est aussi ça qu'il faut exprimer ce soir
01:07:54 c'est que le musée Grévin a du mal avec la liberté
01:07:56 de fondamentale. - La CMP
01:07:58 - Je pense que les gens
01:08:00 me la cueillent dans ce pays. - Voilà ce que vous pouvez dire sur Gérard Depardieu
01:08:02 et ce témoignage de Julie Depardieu qui est venu
01:08:04 témoigner après cette tribune
01:08:06 de la famille Depardieu d'ailleurs, j'ai oublié de le mentionner
01:08:08 dans le JDD 24h plus tard
01:08:10 Julie Depardieu qui est venue s'exprimer
01:08:12 chez Pascal Praud et vous l'avez donc entendu
01:08:14 la CMP qui nous tient en haleine
01:08:16 jusqu'à la fin de cette émission
01:08:18 on n'est pas d'accord pour le moment
01:08:20 on ira évidemment à l'Assemblée dès que
01:08:22 ce sera nécessaire avec Elodie Huchard
01:08:24 je voulais qu'on voit dans ce contexte
01:08:26 de loi immigration ces différentes problématiques
01:08:28 qu'on évoquait notamment avant la pub sur les OQTF
01:08:30 je voudrais qu'on revoit ce témoignage
01:08:32 terrible de Claire si vous n'étiez pas avec nous
01:08:34 cette jeune femme de 26 ans qui a été violée
01:08:36 dans le hall de son immeuble par un étranger
01:08:38 sous OQTF, ça s'est passé il y a un mois
01:08:40 en plein Paris, que faisait-il
01:08:42 encore sur notre sol, c'est la question
01:08:44 que se pose cette jeune femme et c'est ce qu'elle disait
01:08:46 notamment à travers le récit
01:08:48 de cette terrible agression
01:08:50 ce matin avec Romain Desarbes dans la matinale
01:08:52 j'étais partie faire des courses
01:08:54 parce que j'avais un dîner avec mon copain le soir
01:08:56 et je vais au Monoprix
01:08:58 à 10 minutes à pied de chez moi, je rentre tranquillement
01:09:00 j'avais pas mes écouteurs
01:09:02 j'étais juste tout simplement sur mon téléphone
01:09:04 je tape mon code de ma porte d'entrée
01:09:06 et c'est des grandes portes cochères parisiennes
01:09:08 donc la porte mettait beaucoup de temps
01:09:10 à se refermer, je marche 5 mètres
01:09:12 et là j'entends des bruits de pas courir
01:09:14 derrière moi, je me retrouve
01:09:16 plaquée au sol
01:09:18 et du coup je commence à avoir des mains
01:09:20 qui sont sur mon cou, qui m'étranglent
01:09:22 j'arrive pas à respirer, je crie
01:09:24 dans l'espoir qu'il y ait justement des voisins qui arrivent
01:09:26 et
01:09:28 au final en fait
01:09:30 je comprends que la personne veut plus que me
01:09:32 voler mes affaires et juste
01:09:34 justement me violer
01:09:36 donc je commence à essayer de me débattre
01:09:38 ça dure une dizaine de minutes
01:09:40 sauf qu'en fait j'avais le choix
01:09:42 je pense entre la mort et le viol
01:09:44 donc pour gagner du temps j'ai choisi
01:09:46 de faire ce qu'il voulait
01:09:48 et ça, tout ça
01:09:50 ça a duré une trentaine de minutes
01:09:52 je suis pas la seule à me faire violer
01:09:54 et justement par ce type de personnes
01:09:56 et que je pense qu'il faut appliquer les lois
01:09:58 et aujourd'hui c'est pas fait donc
01:10:00 juste pouvoir faire bouger les choses c'est ce que j'essaie de faire
01:10:02 à mon échelle.
01:10:04 J'ai une question, où sont nos néo-féministes ?
01:10:06 Pas un tweet
01:10:08 Elles sont toutes mobilisées
01:10:10 Elles s'occupent de manifester de la rue des grèves
01:10:12 Aucun soutien d'association, c'est un silence scandaleux
01:10:14 Non c'est pas seulement ça
01:10:16 Non mais nos néo-féministes
01:10:18 Je sais que vous aimez finir vos phrases
01:10:20 J'allais dire nos néo-féministes elles sont un peu comme la dinde
01:10:22 qui défend Noël quoi
01:10:24 Je sais pas si j'ai bien fait de vous faire finir
01:10:26 C'est un peu comme la dinde qui défend Noël
01:10:28 C'est un peu irrespectueux et il vous appartient
01:10:30 C'est comme la dinde qui défend Noël
01:10:32 C'est à dire que
01:10:34 Elle défend des convictions
01:10:36 qui sont contraires à leur propre valeur
01:10:38 C'est elle qu'on a vu manifester
01:10:40 aux côtés des islamistes radicaux
01:10:42 C'est elle qu'on a vu défendre le Hamas
01:10:44 C'est un peu ça qu'on retrouve derrière les néo-féministes
01:10:46 Malheureusement quand des femmes ont réellement besoin
01:10:48 d'être défendues par rapport au contexte de la réalité
01:10:50 et à la réelle politique, elles sont pas présentes
01:10:52 Parce que ce sont des personnes qui sont déconnectées
01:10:54 de la réalité, qui font de l'idéologie permanente
01:10:56 et non pas de la politique
01:10:58 Vous savez que je lisais
01:11:00 J'ai agité l'index
01:11:02 comme on le fait régulièrement
01:11:04 sur Twitter
01:11:06 pour voir ce qui se dit
01:11:08 Je suis tombé sur le tweet de Daniel Schneiderman
01:11:10 notre confrère d'Arrêt sur Image
01:11:12 qui a décrit ce qui s'est passé
01:11:14 et je cite
01:11:16 je me le suis noté tout à l'heure sur ma fiche
01:11:18 il parle d'un cas
01:11:20 c'est le témoignage de cette jeune femme
01:11:22 un cas d'école d'emballement opportuniste
01:11:24 avant que siège
01:11:26 la CMP aujourd'hui
01:11:28 Il précise un petit peu
01:11:30 avant, évidemment j'ai beaucoup de compassion
01:11:32 pour la victime qui a vécu quelque chose d'horrible
01:11:34 mais c'est un cas d'école
01:11:36 d'emballement opportuniste
01:11:38 Il y a un conseiller de Paris
01:11:40 qui a fait le même tweet et quand je lui disais
01:11:42 que c'était un féministe qui s'était prononcé
01:11:44 oui mais pour dénoncer le fait
01:11:46 non pas que cette jeune femme parle mais pour dénoncer
01:11:48 le fait qu'elle fasse de la tournée des médias
01:11:50 le jour de la CMP
01:11:52 en disant que c'est une opération politique
01:11:54 mais enfin la question des viols c'est un fait social
01:11:56 par définition au-delà de
01:11:58 ce qu'elle a vécu elle
01:12:00 à titre individuel c'est un fait social
01:12:02 et donc oui c'est aussi
01:12:04 un fait politique c'est quand même totalement
01:12:06 absurde de refuser
01:12:08 Pourquoi on se retrouve dans le même schéma à chaque fois
01:12:10 avec ceux qui mettent cette jeune femme
01:12:12 en avant et ceux qui
01:12:14 en font une mauvaise victime
01:12:16 ce qui est surtout totalement absurde
01:12:18 c'est d'expliquer que les violences
01:12:20 sexuelles sont systémiques
01:12:22 que ça serait lié au patriarcat occidental
01:12:24 et donc qu'on peut dénoncer la violence
01:12:26 systémique chez les hommes blancs
01:12:28 mais que quand il s'agit d'individus sous OQTF
01:12:30 il devient raciste de le pointer
01:12:32 alors soyons cohérents dans ce cas là il est aussi raciste de pointer du doigt
01:12:34 les hommes blancs parce que c'est les
01:12:36 ciblés en tant qu'individus appartenant
01:12:38 à une même communauté
01:12:40 vous voyez bien l'absurdité intellectuelle
01:12:42 qu'il y a dans la posture justement
01:12:44 des gens qui veulent à tout prix
01:12:46 être dans cette logique décoloniale
01:12:48 Amaury rapidement, Johan aussi
01:12:50 Ce qui est assez terrible c'est que cette jeune femme finalement n'a pas été
01:12:52 violée par la bonne personne
01:12:54 c'est terrible de dire ça
01:12:56 finalement ces associations osées féministes
01:12:58 lui reprochent finalement
01:13:00 de venir parler de ce qui lui est arrivé
01:13:02 si ça n'avait pas été une personne sous OQTF
01:13:04 elle l'aurait soutenue mais c'est quand même pas
01:13:06 elle qui a choisi son violeur
01:13:08 il faut quand même le rappeler, elle s'est fait violée par quelqu'un
01:13:10 qui n'aurait pas dû être sur le territoire, ça la choque d'autant plus
01:13:12 et on la comprend mais parce que c'est
01:13:14 quelqu'un sous OQTF, ces associations se disent
01:13:16 ce n'est pas le bon violeur, en tous les cas on ne peut pas
01:13:18 la défendre, on préfère ne pas en parler
01:13:20 et c'est terrible. - Mais comme elle l'ont fait avec les victimes du 7 octobre
01:13:22 - Les victimes israéliennes du 7 octobre
01:13:24 - Oui c'est ça, ce sont les mêmes
01:13:26 qui n'ont pas eu un mot pour les jeunes femmes
01:13:28 agressées, violées, torturées
01:13:30 par les terroristes le 7 octobre
01:13:32 - Ce qui se passe en réalité c'est que
01:13:34 toutes ces féministes, toute cette gauche
01:13:36 absolument irresponsable, considère en réalité
01:13:38 que la victime ce n'est pas cette jeune femme
01:13:40 mais c'est ce migrant sous-occupé
01:13:42 - Et on parle de récupération, elle s'occupe elle-même de la récupération
01:13:44 - Voilà pourquoi ils ne défendent pas
01:13:46 - Elle est juste courageuse en fait - Voilà pourquoi ils ne défendent pas
01:13:48 cette jeune femme parce que ces irresponsables
01:13:50 considèrent effectivement que la victime
01:13:52 dans l'affaire c'est ce migrant sous-occupé
01:13:54 qui a peut-être souffert toute sa vie
01:13:56 je n'en sais rien, qui se retrouve en France
01:13:58 mal accueilli par notre
01:14:00 pays, par nos compatriotes, que la France
01:14:02 ne lui donne pas les moyens de s'intégrer, etc
01:14:04 c'est ça la réalité, ils voient les faits
01:14:06 avec ce prisme-là, donc de fait
01:14:08 évidemment les féministes ne s'intéressent pas
01:14:10 à ce genre de victime
01:14:12 ça n'est pas du tout surprenant
01:14:14 - Je disais, très courageux, je vous laisse
01:14:16 réagir une dernière fois chacun
01:14:18 elle donnait encore une fois son commentaire
01:14:20 elle témoignait ce matin pour dire que
01:14:22 oui elle s'est sentie abandonnée par un État
01:14:24 qui n'a pas fait son travail
01:14:26 - Oui quand même au final
01:14:28 parce que bon
01:14:30 juste ils n'ont pas fait leur travail
01:14:32 et si ça avait été
01:14:34 mieux appliqué, peut-être que s'il y avait des lois
01:14:36 un peu plus strictes, peut-être que
01:14:38 cette personne ne m'aurait pas violée
01:14:40 n'aurait pas violé l'autre fille
01:14:42 et souvent
01:14:44 les personnes qui sont sous QTVF
01:14:46 font pas mal de délits
01:14:48 et si ça avait été justement
01:14:50 appliqué, il n'y aurait pas ce problème
01:14:52 - Oui Mickaël Sade
01:14:54 - Moi j'aimerais revenir sur cette inhumanité
01:14:56 de cette gauche
01:14:58 qui nous parle pourtant d'humanité toute la journée
01:15:00 on a là une fille qui a vécu
01:15:02 un drame
01:15:04 qui a le courage de témoigner sur un plateau télé
01:15:06 mais ça ne correspondrait pas
01:15:08 au timing qu'il faudrait selon la gauche
01:15:10 parce que ça coïncide avec la
01:15:12 CMP sur la loi Asile et Immigration
01:15:14 je trouve ça proprement
01:15:16 scandaleux, évidemment ça ne correspond pas
01:15:18 à leur grille lecture, je leur ferai
01:15:20 quand même remarquer que
01:15:22 à la différence d'eux, nous
01:15:24 sur ce plateau, je pense que je peux parler en notre nom
01:15:26 nous condamnons toutes les formes
01:15:28 de violences et moi, que le
01:15:30 violeur soit noir, blanc
01:15:32 à poids ou à rayures
01:15:34 je veux qu'une violence brutale
01:15:36 s'abatte sur lui, voilà
01:15:38 - De manière à supprimer les lois qui protègent
01:15:40 les délinquants étrangers dans notre pays
01:15:42 - De manière indifférenciée, mais donc
01:15:44 si la gauche ne veut pas prendre en compte le fait
01:15:46 qu'il y a quand même une seule
01:15:48 civilisation dans le monde où le viol est
01:15:50 fortement réprimé et condamné moralement
01:15:52 c'est la civilisation occidentale, désolé de vous le dire
01:15:54 ailleurs dans le monde, ça se passe un petit
01:15:56 peu moins bien pour les femmes
01:15:58 si la gauche continue à avoir un focus malsain
01:16:00 sur l'homme blanc occidental
01:16:02 à abattre, plutôt que de prendre en compte
01:16:04 le fait que par exemple, dans les transports en commun
01:16:06 en Ile-de-France, 63% des agressions
01:16:08 sexuelles sont commises par des étrangers
01:16:10 elle ne peut pas se revendiquer féministe cette gauche
01:16:12 voyez-vous, je suis plus féministe qu'elle
01:16:14 - Et pardon de le dire pour conclure, et avant de donner la main
01:16:16 à Maury sur un autre sujet, on en a dit
01:16:18 un mot dans la première heure, Johan
01:16:20 mais je voudrais le redire à nos téléspectateurs
01:16:22 qui nous ont rejoints pour cette deuxième heure
01:16:24 si cette loi immigration
01:16:26 quand bien même retravaillée par le Sénat
01:16:28 et LR, était passée avant le viol
01:16:30 de cette jeune femme, ça n'aurait rien
01:16:32 changé, puisque cette loi à venir
01:16:34 n'est pas un frein
01:16:36 ne permet pas
01:16:38 plus de QTEF et n'est pas un frein
01:16:40 au flux migratoire. - Alors ça dépend, on ne peut pas
01:16:42 avoir la réponse à cette question parce qu'on ne sait pas pourquoi
01:16:44 cette personne n'a pas été expulsée, ça fait deux
01:16:46 ans qu'il est visé par une obligation de quitter le territoire
01:16:48 français, est-ce qu'il n'a pas été expulsé
01:16:50 parce qu'il a engagé des recours
01:16:52 et que ces recours sont précisément toujours en cours
01:16:54 ou est-ce qu'il n'a pas été expulsé parce qu'il n'a
01:16:56 pas de laissé-passer consulaire ? Alors la
01:16:58 loi qui va sortir là
01:17:00 - A priori j'ai cru comprendre nos relations avec
01:17:02 la République Centrafricaine ne sont pas au beau fixe
01:17:04 - Donc si la loi
01:17:06 qui va sortir de la commission mixte paritaire va
01:17:08 réduire assez considérablement
01:17:10 le nombre de recours possibles
01:17:12 par ces personnes visées par des QTEF
01:17:14 donc ça, ça aura un impact mais néanmoins
01:17:16 si c'est une question des
01:17:18 laissés-passer consulaires, ce qui est très souvent le cas
01:17:20 puisque rappelons que seulement 7%
01:17:22 des QTEF sont exécutés, effectivement
01:17:24 si ça vient de là
01:17:26 des laissés-passer consulaires, ce qui est probablement
01:17:28 le cas, disons les choses, non évidemment
01:17:30 la loi en discussion là ne
01:17:32 changera absolument rien. - Dans quelques instants on va retourner
01:17:34 à l'Assemblée Nationale pour faire un point avec Elodie Huchard
01:17:36 alors que cette commission mixte
01:17:38 paritaire se
01:17:40 prolonge et on verra si elle débouche ce soir sur
01:17:42 un accord. Avant cela encore
01:17:44 une affaire liée à
01:17:46 ces problématiques et
01:17:48 autour des questions de cette loi immigration. Amaury
01:17:50 on a évoqué longuement ce terrible
01:17:52 viol par un migrant sous obligation de
01:17:54 quitter le territoire français mais il y a
01:17:56 bien d'autres délits qui sont commis par
01:17:58 des personnes en situation irrégulière, vous
01:18:00 vouliez nous évoquer un autre cas encore une fois
01:18:02 assez symbolique
01:18:04 ce soir notamment et on le verra dans un instant
01:18:06 autour des accords franco-algériens.
01:18:08 - Heureusement c'est beaucoup moins dramatique, ça s'est
01:18:10 passé le 10 septembre
01:18:12 le 10 décembre à Argenteuil
01:18:14 sur la ligne de bus 140
01:18:16 une passagère s'est fait voler
01:18:18 son téléphone portable par un autre
01:18:20 passager, c'est le chauffeur de bus
01:18:22 qui était assez vigilant et qui a vu la scène
01:18:24 depuis son rétroviseur
01:18:26 et l'originalité de ce vol
01:18:28 c'est que le voleur était en chaise
01:18:30 roulante et d'ailleurs les policiers ont retrouvé
01:18:32 son téléphone caché dans son siège
01:18:34 alors après sur l'identité de ce voleur
01:18:36 il s'agit d'un Algérien
01:18:38 32 ans, invalide, sans domicile fixe
01:18:40 ni ressources, en situation irrégulière là aussi
01:18:42 déjà connu pour
01:18:44 vente à la sauvette et vous allez voir
01:18:46 que finalement ce qui est intéressant c'est ce
01:18:48 qu'il dit à la police pendant ces interrogatoires
01:18:50 qui est assez symptomatique
01:18:52 de ce laxisme migratoire dont on a parlé
01:18:54 tout à l'heure. Alors d'abord
01:18:56 vous allez voir ses auditions, donc on lui demande
01:18:58 mais comment vous êtes arrivés en France, depuis
01:19:00 3 ans, il dit depuis 3 ans
01:19:02 on lui demande, donc il dit qu'il est passé par l'Espagne
01:19:04 on lui demande si c'est de la famille en France, il dit oui qu'il a un frère
01:19:06 en situation irrégulière lui aussi
01:19:08 alors la suite est encore plus
01:19:10 surprenante, là la police
01:19:12 lui demande si une décision de la préfecture a déjà
01:19:14 été prise à son encontre, oui, il y a 3 mois
01:19:16 une QTF, donc non respectée aussi
01:19:18 envisagez-vous de quitter le
01:19:20 territoire français comme demandé, demande la police
01:19:22 il dit non, car je me soigne en France
01:19:24 il est en chaise roulante, il a eu un accident en France
01:19:26 donc il se soigne en France. - Et après me soigner je repartirai en Espagne
01:19:28 pour renouveler mes papiers. - Exactement, donc en fait
01:19:30 il explique qu'il ne veut pas repartir de la France
01:19:32 ou alors aller en Espagne pour
01:19:34 revenir en France, et vous vous reconnaissez être sur le
01:19:36 territoire français malgré nos QTF, oui, enfin
01:19:38 si vous le dire, l'absence totale de complexe
01:19:40 par rapport à cette situation. - Pourquoi est-ce que vous évoquez ce
01:19:42 fait divers là ce soir ? - Eh bien parce que
01:19:44 les Algériens représentent la première nationalité
01:19:46 parmi les émigrés en France
01:19:48 devant le Maroc, le Portugal ou encore la Tunisie
01:19:50 on a à peu près 800 000
01:19:52 immigrés algériens en France en
01:19:54 2019 selon les chiffres de l'INSEE, or
01:19:56 eh bien malgré cela, ces immigrés
01:19:58 algériens sont en partie exclus
01:20:00 du projet de loi Asile et Immigration
01:20:02 pourquoi ? Eh bien parce que nous avons
01:20:04 signé, on l'a dit tout à l'heure, des accords
01:20:06 avec l'Algérie, un traité en 1968
01:20:09 pour justement régir les flux
01:20:11 migratoires entre la France et l'Algérie
01:20:13 en fait, on avait fait ça pourquoi ?
01:20:15 Pour faciliter le retour des Pieds-Noirs
01:20:17 en Algérie, ce qui finalement n'a pas tellement eu lieu
01:20:19 puisque les Pieds-Noirs ne sont pas retournés là-bas, et pour
01:20:21 faire venir des Algériens lorsque nous avions un
01:20:23 énorme besoin de main d'oeuvre, eux
01:20:25 bien sûr, et leurs familles, or, eh bien ces
01:20:27 traités internationaux sont supérieurs
01:20:29 aux lois nationales, ce qui veut dire
01:20:31 que toutes les lois que nous votons ne
01:20:33 peuvent pas modifier cet accord de
01:20:35 1968. Donc la loi sur
01:20:37 l'immigration ne s'appliquera pas du tout aux Algériens
01:20:39 en France, qui représentent pourtant, vous venez
01:20:41 de le rappeler, la plus grosse partie de l'immigration
01:20:43 Alors, en fait, si, pas tout à fait
01:20:45 en fait, ça va s'expliquer aux Algériens pour
01:20:47 ce qui est des expulsions, puisque dans cet accord
01:20:49 de 1968, on n'avait pas prévu
01:20:51 à l'époque qu'on devrait expulser des gens
01:20:53 Donc le volet des expulsions de cette loi
01:20:55 va s'appliquer aux Algériens, mais les Algériens
01:20:57 bénéficieront toujours
01:20:59 du régime d'exception qui est prévu
01:21:01 dans ces accords, par exemple, la facilité
01:21:03 pour les cojoins, dans le cadre du regroupement
01:21:05 familial de venir en France
01:21:07 sans condition d'intégration, ce qui n'est pas
01:21:09 le cas pour les autres immigrés, les
01:21:11 facilités de régularisation, encore, l'octroi
01:21:13 de certains visas pour ces étrangers
01:21:15 Alors, en fait, il y a
01:21:17 si vous voulez, pour
01:21:19 correspondre à l'attente des Français, je vous
01:21:21 rappelle que 70% d'entre vous devraient
01:21:23 revenir sur ces accords, eh bien, il faudrait revenir
01:21:25 là-dessus, et là, il y a deux options
01:21:27 pour que vraiment la politique migratoire soit
01:21:29 efficace. Soit on
01:21:31 renégocie ces accords
01:21:33 ça a déjà été le cas à trois reprises
01:21:35 par le passé, c'est d'ailleurs l'option
01:21:37 envisagée par
01:21:39 la droite, c'est ce que demande la droite, Édouard Philippe
01:21:41 les Républicains, c'est ce que demande l'opinion publique
01:21:43 je l'ai dit, 70% des Français
01:21:45 soit on renégocie ces accords, pardon
01:21:47 et ça, c'est ce que veut le gouvernement
01:21:49 mais pourquoi est-ce que le gouvernement
01:21:51 finalement ne veut pas, en fait,
01:21:53 casser ces accords totalement, c'est qu'il a peur
01:21:55 qu'on y perde plus qu'on y gagne
01:21:57 parce que figurez-vous qu'avec l'Algérie
01:21:59 - C'est beaucoup de gaz en Algérie ? - Non, alors il y a aussi
01:22:01 sûrement ça, il y a ce qui est économique
01:22:03 mais il y a aussi la coopération avec le terrorisme
01:22:05 la coopération dans la lutte contre
01:22:07 la criminalité, et les laisser passer constituaires
01:22:09 et donc si vous voulez, c'est le paradoxe, c'est qu'à la fois
01:22:11 parce qu'il y a une énorme diaspora
01:22:13 algérienne en France, on a besoin de cette coopération
01:22:15 et du coup, on n'arrive plus
01:22:17 à mettre fin à cette vanne
01:22:19 d'ouverture qu'on avait fait avec ces accords.
01:22:21 Merci beaucoup Amorica
01:22:23 très symbolique, symptomatique
01:22:25 je le disais, je rappelle ce sondage
01:22:27 publié hier dans le JDD, 71%
01:22:29 des Français souhaitent la rupture de cet accord
01:22:31 de 1968 avec l'Algérie
01:22:33 accord qui, je le rappelle,
01:22:35 relève du droit international et non
01:22:37 de la loi ordinaire, facilite l'installation
01:22:39 des Algériens sur le sol français, signé en 68
01:22:41 alors que la France manquait de main d'oeuvre
01:22:43 sauf que nous sommes en 2021
01:22:45 2023
01:22:47 oui, non, pardon, parce que j'ai le chiffre de
01:22:49 l'INSEE en 2021 qui décompte
01:22:51 887.100
01:22:53 ressortissants algériens, la communauté
01:22:55 étrangère la plus importante de France, en effet
01:22:57 nous sommes même quasiment en 2024
01:22:59 n'est-il pas venu
01:23:01 le temps de renégocier cet accord ?
01:23:03 Michael ? Oui, c'est sûr et certain
01:23:05 après... Il faut assumer un bras de fer ou pas ?
01:23:07 Oui, il faut assumer un bras de fer avec
01:23:09 l'Etat algérien, je pense qu'on en a le pouvoir
01:23:11 et qu'il dépend aussi de nous pour
01:23:13 beaucoup de choses, je crois que la France est un marché
01:23:15 d'exportation, je crois que la France donne
01:23:17 des visas pour de nombreux Algériens qui
01:23:19 viennent encore travailler en France
01:23:21 ceci dit, le tort n'est
01:23:23 pas exclusivement du fait des immigrations
01:23:25 qui sont venues, il y a deux choses dans ce
01:23:27 qu'a dit Amory qui m'ont semblé très intéressante
01:23:29 c'est d'abord le fait que ces accords
01:23:31 ont été établis dans un moment
01:23:33 où on a fait venir énormément de gens pour travailler
01:23:35 ici et où à mon avis on a eu tort
01:23:37 de considérer uniquement l'aspect
01:23:39 économique des choses parce que ces gens
01:23:41 avaient une culture, une civilisation
01:23:43 la deuxième chose c'est qu'il y a aussi une
01:23:45 dégradation de la situation puisque la première génération
01:23:47 qui est arrivée en France
01:23:49 a posé moins de problèmes
01:23:51 que celles qui existent aujourd'hui, pourquoi ?
01:23:53 Parce que la France s'est reniée elle-même
01:23:55 elle a renié ses propres valeurs
01:23:57 son propre contenu, elle a refusé
01:23:59 de transmettre quelque chose à ceux
01:24:01 qui arrivaient et personnellement
01:24:03 je pense que c'est plus facile d'arriver dans la France
01:24:05 de Jean-Paul Belmondo et du général De Gaulle
01:24:07 que d'arriver dans la France de... Bon
01:24:09 je ne vais pas citer des personnalités
01:24:11 mais vous voyez ce que je veux dire
01:24:13 on a renoncé à transmettre un contenu
01:24:15 à ces gens qui sont venus chez nous. Oui mais il y a aussi l'Algérie
01:24:17 je pense la politique de l'Algérie qui nourrit
01:24:19 cette haine de la France et c'est-à-dire que quand il y a eu
01:24:21 l'indépendance, la répandance même, tout le
01:24:23 la légitimité du gouvernement
01:24:25 en Algérie c'est assez paradoxal, à la fois
01:24:27 ça repose sur justement ces accords de 68
01:24:29 avec des visas qu'on octroie aux Algériens
01:24:31 pour leur permettre d'aller en France et en même temps
01:24:33 cette détestation de la France, ce discours de haine
01:24:35 contre la France qui a permis de construire
01:24:37 une Algérie indépendante. Mais là aussi nous avons eu
01:24:39 tort d'accepter ça. Un dernier mot avec
01:24:41 Maxime Thiebaud, pourquoi les Algériens seraient
01:24:43 privilégiés, sachant que les
01:24:45 relations diplomatiques, on l'a tous
01:24:47 bien compris, sont
01:24:49 compliquées. Il n'y a aucune raison objective
01:24:51 alors que pourtant on a aussi de très
01:24:53 bonnes relations. Il y a une raison historique. Il y a une raison historique
01:24:55 mais aujourd'hui on aurait peut-être plus à travailler
01:24:57 que les Marocains et les Tunisiens, on a de vrais
01:24:59 accords et avec lesquels on a développé
01:25:01 une politique du Maghreb qui était très intéressante
01:25:03 plutôt que de continuer avec l'État algérien
01:25:05 qui à part nous fournir d'éventuelles
01:25:07 matières premières, est dans une incapacité
01:25:09 à créer aujourd'hui une concorde entre
01:25:11 le peuple algérien et le peuple français et
01:25:13 entretient cette haine du peuple français
01:25:15 à des fins purement politiques internes
01:25:17 aussi, il ne faut pas l'oublier, parce que ça permet
01:25:19 aux pouvoirs algériens de se maintenir sur cette
01:25:21 détestation et on la ressent tous les jours
01:25:23 sur le territoire national malheureusement
01:25:25 avec une détestation de certains jeunes envers la
01:25:27 France alors qu'ils ne connaissent en plus même pas l'Algérie.
01:25:29 On fait un dernier détour par
01:25:31 l'Assemblée nationale avec
01:25:33 Elodie Huchard, 23h34
01:25:35 chère Elodie,
01:25:37 les députés de la CMP
01:25:39 sont toujours... Ah on a la séquence ?
01:25:41 On me dit dans l'oreille ? Alors si...
01:25:43 Elodie je vous demande quelques instants
01:25:45 parce que justement c'est une des séquences
01:25:47 à laquelle vous avez peut-être assisté et je viens
01:25:49 vous voir juste après parce que vous savez que pendant
01:25:51 qu'il y a cette CMP, il y a aussi
01:25:53 un débat dans l'hémicycle
01:25:55 autour du
01:25:57 budget. - Une motion de censure qui a été examinée.
01:25:59 - Une motion de censure a été examinée, c'est pas
01:26:01 sur le budget ? - C'est la motion de censure qui fait
01:26:03 suite à l'utilisation du 49.3 pendant
01:26:05 le budget. - Heureusement qu'il est là Johan Usain, sinon je
01:26:07 dirais n'importe quoi tout le temps. Elisabeth Born
01:26:09 a été conspuée pendant ce
01:26:11 débat par les députés LFI,
01:26:13 la Première ministre très en colère leur a
01:26:15 répondu. Regardez, on va la découvrir ensemble,
01:26:17 cette séquence, c'était il y a quelques minutes à peine,
01:26:19 sous fond, donc sur fond pardon,
01:26:21 de CMP tendu par ailleurs, écoutez-la.
01:26:23 - En écoutant les
01:26:25 censeurs se succéder à la tribune...
01:26:27 - C'est la commande de l'air !
01:26:29 - C'est mieux qu'on parle à la police
01:26:31 à la parole.
01:26:33 - Vous n'êtes pas à la
01:26:35 tribune, vous n'avez pas la parole, s'il vous
01:26:37 plaît vous laissez madame la Première ministre exprimer.
01:26:39 - En écoutant les
01:26:41 censeurs se succéder à la tribune...
01:26:43 - En écoutant les censeurs se succéder à la
01:26:45 tribune, mais ça vous viendrait à l'idée
01:26:47 parfois de respecter les orateurs ?
01:26:49 - Allez, s'il vous plaît.
01:26:51 - Allez, s'il vous plaît.
01:26:53 - Je crois que je vous ai rappelé
01:26:55 à l'ordre un certain nombre de fois aujourd'hui.
01:26:57 - C'est une médaille !
01:26:59 - C'est une médaille, donc vous êtes rappelé à l'ordre.
01:27:01 Et si vous continuez,
01:27:03 ça sera une inscription au procès-verbal.
01:27:05 C'est ce que vous souhaitez ?
01:27:07 C'est une double médaille ?
01:27:09 - Oui !
01:27:11 - Je ne sais plus quoi dire en voyant ces épenses.
01:27:13 - Mais il...
01:27:15 - Pardon Elodie, on vient vous voir dans 10 secondes,
01:27:17 mais juste un petit mot.
01:27:19 - Vous vous rendez compte qu'une députée comme Sofia Chikirou
01:27:21 ne respecte même pas l'inscription...
01:27:23 - C'est une médaille d'être rappelé à l'ordre.
01:27:25 - On savait qu'il prenait plaisir
01:27:27 à bordéliser l'Assemblée nationale.
01:27:29 - Il continue.
01:27:31 - On savait qu'il prenait du plaisir à provoquer,
01:27:33 mais il ne met aucun respect pour l'institution.
01:27:35 Et donc, par définition,
01:27:37 par les électeurs qui les ont élus
01:27:39 pour les représenter à l'Assemblée nationale.
01:27:41 Comment voulez-vous ensuite que les responsables politiques
01:27:43 envoient des messages clairs à la jeunesse ?
01:27:45 Vous allez être sanctionnés ?
01:27:47 Ah bien tant mieux, merci beaucoup, c'est une médaille,
01:27:49 je suis très fier d'être sanctionné.
01:27:51 Et à les députés, c'est gravissime.
01:27:53 - Il y a le gendarme de l'Est,
01:27:55 qui ressort de garde à vue,
01:27:57 il ressort le torse bombé
01:27:59 en montrant à tous les copains du quartier
01:28:01 qu'il a échappé à sa garde à vue.
01:28:03 - Quand le gendarme fera un rappel à l'ordre...
01:28:05 - Je ne sais pas si je fais une bonne comparaison,
01:28:07 c'est assez spontané.
01:28:09 - Quand le gendarme fera un rappel à l'ordre,
01:28:11 ils pourront dire que c'est une médaille.
01:28:13 Après tout, nos députés disaient la même chose
01:28:15 à l'Assemblée nationale.
01:28:17 - Elodie Huchard, la CMP par ailleurs,
01:28:19 qui est toujours en train de siéger.
01:28:21 Elle est là, est-ce qu'elle m'entend ?
01:28:23 On y va, Elodie ?
01:28:25 Ah, elle m'entend.
01:28:27 Dites-moi un grand oui si vous m'entendez.
01:28:29 Je plaisante, je sais que vous m'entendez.
01:28:31 Comment ça se passe, la CMP ?
01:28:33 Il est 23h37, on n'est pas couché, j'ai envie de dire.
01:28:35 - Selon certains qui s'amusent à faire
01:28:41 des petits calculs,
01:28:43 les parlementaires et nous,
01:28:45 on pourrait aller jusqu'à 5h du matin.
01:28:47 Attention, parce que pour le moment,
01:28:49 c'est un rythme très lent, c'est l'article 1er,
01:28:51 on sait que les choses peuvent s'accélérer ou non.
01:28:53 Mais en tout cas, le rythme est toujours aussi lent,
01:28:55 on est toujours à l'article 1er,
01:28:57 il y a un certain nombre de dispositions
01:28:59 à étudier. Et comme je vous le disais tout à l'heure,
01:29:01 les choses ne changent pas, la majorité
01:29:03 cède absolument à tout.
01:29:05 Pour les Républicains, pour l'instant,
01:29:07 je vous le disais, qu'ils avaient cédé notamment
01:29:09 sur les étudiants, parce que sur les étudiants,
01:29:11 ils veulent mettre en place une sorte de caution
01:29:13 pour les étudiants qui viendraient en France,
01:29:15 et s'assurer du sérieux et de la véracité
01:29:17 de leurs études. Alors le problème, c'est que
01:29:19 c'est ce que je vous expliquais également,
01:29:21 quand on s'est parlé la dernière fois,
01:29:23 évidemment ça fait plaisir aux LR, mais ça bloque beaucoup,
01:29:25 parce que ça par exemple, cette disposition,
01:29:27 le Modem n'en veut pas, et on parlait tout à l'heure
01:29:29 avec Bertrand Pencherre qui représente le groupe Lyott
01:29:31 ici à l'Assemblée Nationale, qui est en théorie
01:29:33 une force d'appoint pour la majorité sur ce texte,
01:29:35 et qui nous dit "attention, plus je vois
01:29:37 à quel point la majorité cède à LR,
01:29:39 moins ils sont sûrs de nos voix".
01:29:41 C'est un vrai jeu d'équilibrise, parce que chaque fois
01:29:43 qu'on gagne des voix à droite, il faut être sûr de ne pas en perdre
01:29:45 à gauche, et vous avez entendu à l'instant
01:29:47 cette séquence de la Première Ministre, vous avez vu
01:29:49 son agacement, qui n'est pas totalement habituel
01:29:51 ici à l'Assemblée pour Elisabeth Borne,
01:29:53 ça en dit long aussi sur l'état d'esprit.
01:29:55 On sait que depuis une semaine, elle a repris le flambeau
01:29:57 de Gérald Darmanin, qu'elle a elle-même géré
01:29:59 toutes les négociations, et on voit bien que la Première
01:30:01 Ministre ce soir, elle a les nerfs un petit peu
01:30:03 tendus, comme les parlementaires de la CMP d'ailleurs.
01:30:05 - En effet. Merci beaucoup Elodie
01:30:07 Duchard, et bonne nuit à l'Assemblée Nationale.
01:30:09 J'espère que vous avez apporté un petit duvet.
01:30:11 - Ce qui fait pas chier. - Merci
01:30:13 - Elodie, Johan, également, qui va suivre ça
01:30:15 jusqu'à 5h du matin. Blague à part,
01:30:17 à la raison Elodie, ça en dit très long
01:30:19 je trouve, la scène à laquelle on vient d'assister,
01:30:21 non pas du point de vue de LFI, dont on connaît
01:30:23 l'attitude, mais la réaction de la Première
01:30:25 Ministre, cette tension palpable,
01:30:27 on ne l'a jamais vu réagir aussi
01:30:29 spontanément, la Première
01:30:31 Ministre, ça en dit donc long sur la
01:30:33 situation qu'a connaît actuellement notre gouvernement.
01:30:35 - Oui, parce que... - Et la situation dans laquelle elle se trouve,
01:30:37 Elisabeth Borne. - Elle a vécu des jours extrêmement
01:30:39 difficiles, Elisabeth Borne, il faut bien
01:30:41 comprendre qu'elle a la pression du chef de
01:30:43 l'État, Emmanuel Macron, qui veut
01:30:45 cet accord coûte que coûte.
01:30:47 - Il l'a appris ce soir. - Elle a
01:30:49 une pression qui est absolument
01:30:51 énorme, elle sait qu'elle joue son poste,
01:30:53 donc oui, elle a beaucoup de pression
01:30:55 et puis à côté de cela,
01:30:57 l'agacement face à la France insoumise, qui
01:30:59 depuis le début de cette législature,
01:31:01 n'a de cesse de couper la parole,
01:31:03 d'intervenir, de perturber les débats,
01:31:05 ils sont profondément antidémocratiques.
01:31:07 Donc je comprends que quand on puisse être
01:31:09 à la tribune de l'Assemblée nationale, être
01:31:11 interrompu sans arrêt, être parfois vilipendé,
01:31:13 parfois insulté,
01:31:15 enfin, écoutez, il y a un moment où ce n'est plus possible.
01:31:17 Si ces personnes ne veulent pas
01:31:19 faire de la politique, eh bien elles ne se présentent pas à la députation,
01:31:21 mais elles laissent travailler l'Assemblée nationale
01:31:23 sereinement. Les débats ne peuvent pas se tenir
01:31:25 sereinement depuis qu'il y a autant
01:31:27 de députés de la France insoumise à l'Assemblée nationale.
01:31:29 C'est quand même problématique
01:31:31 que la Première ministre s'agace, je la comprends
01:31:33 fortement. - Oui, je pense
01:31:35 qu'elle s'agace, elle a raison de réagir
01:31:37 de toute façon en provocation, ou en tout cas
01:31:39 de les marquer, de s'agacer, c'est peut-être autre chose.
01:31:41 Elle joue quand même très fortement
01:31:43 sa carrière, ça ne va pas
01:31:45 s'arrêter à la CMP, parce que demain,
01:31:47 il va devoir y avoir le vote de la majorité.
01:31:49 Y a-t-il encore une majorité ? On voit que
01:31:51 le groupe Lyott, qui est
01:31:53 pareil, un groupe pivot important,
01:31:55 est en train de dire que si le gouvernement
01:31:57 va trop loin dans ce qu'il cède
01:31:59 aux Républicains, ils ne voteront plus.
01:32:01 Donc potentiellement, il n'y a plus du tout de majorité
01:32:03 demain, et Elisabeth Borne, manifestement,
01:32:05 pourrait difficilement rester à Matignon pendant très longtemps.
01:32:07 - Bon, c'est certainement Romain Desarves
01:32:09 qui va être chargé de nous donner
01:32:11 les conclusions de cette CMP, puisqu'on
01:32:13 a bien compris que ça va durer une bonne partie
01:32:15 de la nuit. Il nous reste quelques minutes dans cette émission
01:32:17 et je voulais absolument également qu'on évoque
01:32:19 ce sondage. Vous savez que ça fait 73 jours
01:32:21 que la guerre a lieu
01:32:23 au Proche-Orient, entre Israël et
01:32:25 le Hamas, on vous en parle évidemment
01:32:27 au quotidien. Je voulais d'abord qu'on
01:32:29 évoque ces différentes études réalisées
01:32:31 par l'IFOP, qui révèlent le positionnement
01:32:33 de l'ensemble des Français, mais également
01:32:35 des Français de confession musulmane sur ce
01:32:37 conflit interrogé entre le 30 novembre et le 1er décembre,
01:32:39 soit près de deux mois après les
01:32:41 attaques commises en Israël.
01:32:43 Un échantillon représentatif des Français musulmans
01:32:45 s'est exprimé sur le conflit. Regardez
01:32:47 l'aperçu et les résultats avec Yael Benhamou.
01:32:49 Il y a beaucoup à discuter.
01:32:51 - Près d'un
01:32:53 Français musulman sur cinq éprouve
01:32:55 de la sympathie pour le Hamas
01:32:57 contre 3% pour l'ensemble
01:32:59 de la population française.
01:33:01 Les actes de ces terroristes sont
01:33:03 considérés comme de la résistance
01:33:05 contre la colonisation pour
01:33:07 45% des Français de confession
01:33:09 musulmane, 26%
01:33:11 comme des crimes de guerre, c'est-à-dire
01:33:13 comme des violations graves des lois et des
01:33:15 coutumes de la guerre. Chiffre marquant,
01:33:17 seulement 29%
01:33:19 des Français musulmans les considèrent
01:33:21 comme des actes terroristes
01:33:23 contre 54% pour l'ensemble
01:33:25 de la population française.
01:33:27 Toujours dans l'ensemble de la population,
01:33:29 36% des Français considèrent
01:33:31 ces actes comme des crimes de guerre
01:33:33 et 10% comme des actions
01:33:35 de résistance. Dernier chiffre
01:33:37 à retenir de ce sondage, 62%
01:33:39 des Français musulmans
01:33:41 considèrent l'expression de nettoyage ethnique
01:33:43 approprié pour désigner
01:33:45 les opérations actuelles de l'armée israélienne
01:33:47 et des colons dans la Cisjordanie
01:33:49 contre 38% en moyenne
01:33:51 chez l'ensemble des Français.
01:33:53 - Et puis avant qu'on en discute un instant, écoutez la réaction
01:33:55 de Marion Maréchal qui s'est exprimée sur son
01:33:57 réseau social ce soir.
01:33:59 - Près de la moitié des musulmans de France
01:34:01 considèrent donc que le meurtre de civils
01:34:03 innocents, dont des enfants,
01:34:05 le viol barbare de femmes,
01:34:07 la profanation de cadavres
01:34:09 et l'enlèvement de bébés est un acte de résistance,
01:34:11 autrement dit un acte légitime.
01:34:13 Ce sondage est la démonstration éclatante
01:34:15 qu'il existe chaque jour un peu plus
01:34:17 de peuples sur le sol de France.
01:34:19 Il est la manifestation de la guerre
01:34:21 de civilisation en cours dans notre pays,
01:34:23 prémisse malheureusement de la guerre civile.
01:34:25 - Maxime Thibault,
01:34:27 un Français musulman sur 5 éprouve
01:34:29 de la sympathie pour le Hamas.
01:34:31 45% des sondés parlent d'un acte
01:34:33 de résistance pour évoquer
01:34:35 cette attaque. 45% !
01:34:37 - Oui, c'est choquant.
01:34:39 - C'est très effrayant je trouve.
01:34:41 - C'est choquant et c'est la démonstration malheureusement
01:34:43 que les valeurs républicaines et les valeurs
01:34:45 qui fondent l'Occident ne sont plus partagées
01:34:47 par bon nombre de personnes qui vivent sur le sol national.
01:34:49 - Est-ce qu'on n'y verrait pas aussi le résultat
01:34:51 de la relativisation du pogrom
01:34:53 du 7 octobre par certaines forces politiques
01:34:55 ou intellectuelles dans notre pays également ?
01:34:57 - Ça c'est certain.
01:34:59 C'est certain que c'est effectivement lié à une position politique,
01:35:01 notamment à l'extrême-gauche,
01:35:03 qui a voulu que
01:35:05 ce soit considéré comme des attaques
01:35:07 de bandes armées,
01:35:09 ce qui était en réalité des actes terroristes
01:35:11 islamistes. - Situation de confusion
01:35:13 terrible. - Ah ben oui, oui.
01:35:15 - Pour l'unité de notre nation.
01:35:17 - Oui, Alafie a une responsabilité
01:35:19 là-dedans, mais Alafie n'est que la traduction
01:35:21 d'un état d'esprit qu'il y a dans le pays.
01:35:23 - Vous avez des gens d'influence et je ne pense pas qu'à Alafie.
01:35:25 - Ça c'est sûr et certain.
01:35:27 Et des médias aussi qui font très bien leur travail,
01:35:29 je pense notamment à AJ+ qui est une branche
01:35:31 d'Al Jazeera, et que Rima Abdulmalak
01:35:33 ne condamne jamais,
01:35:35 elle préfère se concentrer
01:35:37 sur le JDD,
01:35:39 sur les vrais problèmes pour ce pays,
01:35:41 vous savez bien. Donc,
01:35:43 il y a une corrélation entre
01:35:45 ces opinions-là et le niveau de religion,
01:35:47 l'orientation politique,
01:35:49 et malheureusement aussi l'âge. Les générations
01:35:51 qui viennent sont de plus en plus radicalisées
01:35:53 sur le sujet, elles sont de plus en plus désinformées
01:35:55 aussi, je le pense, ça joue dans la balance.
01:35:57 Et c'est très inquiétant
01:35:59 de savoir que 19%
01:36:01 des musulmans de ce
01:36:03 pays ont de la sympathie pour le Hamas,
01:36:05 qui est une organisation terroriste.
01:36:07 - C'est surtout le chiffre 45% qui me...
01:36:09 - Oui, mais qui n'est pas en cohérence
01:36:11 avec ce chiffre de 19% qui ont de la
01:36:13 sympathie pour le Hamas en général, c'est-à-dire pour un mouvement
01:36:15 terroriste. C'est un mouvement reconnu
01:36:17 comme terroriste par la France,
01:36:19 par l'Union Européenne. Donc, si
01:36:21 il y a des gens dans ce pays
01:36:23 qui considèrent que le Hamas est un
01:36:25 mouvement de résistance et a de la sympathie pour eux,
01:36:27 moi je le dis, ils n'ont rien à faire dans ce
01:36:29 pays. Il faut que la France tape
01:36:31 du poing sur la table. Ceci dit, j'aimerais
01:36:33 terminer par une parenthèse un petit
01:36:35 peu optimiste. - Ils sont français comme vous et moi.
01:36:39 - L'apologie du terrorisme... - Les gens qui ont été sondés.
01:36:41 - L'apologie du terrorisme est condamnable
01:36:43 par la loi, donc je pense qu'il ne faut absolument
01:36:45 pas pardonner ce genre d'opinion. J'aimerais terminer
01:36:47 par une petite
01:36:49 parenthèse optimiste parce qu'il y a 29%
01:36:51 quand même des musulmans de ce pays qui
01:36:53 considèrent que ces actes-là sont du terrorisme.
01:36:55 Ce sont des gens qui sont avec nous, ce sont des gens
01:36:57 qu'il faut arrimer à la France,
01:36:59 qu'il faut soutenir et j'en vois sur
01:37:01 les plateaux télé qui sont des
01:37:03 frères réellement et qui prennent
01:37:05 des risques en prenant ce genre de position. - C'est vrai.
01:37:07 - Je pense à Naïma M. Fadel qui vient ici, je pense à
01:37:09 Aminel Katmi qui mène une action exceptionnelle
01:37:11 pour lutter contre l'antisémitisme et ces gens-là
01:37:13 doivent absolument être arrimés à la France.
01:37:15 - Jean-Sébastien, il nous reste 45 secondes
01:37:17 et vraiment c'est impossible de dépasser ce soir
01:37:19 parce qu'on a des... - Non mais justement je crois que c'est très important
01:37:21 - S'il vous plaît, dépasser dans les 45 secondes. - On peut le dire dans les 200, ça veut dire
01:37:23 qu'il y a 81% des musulmans qui n'éprouvent pas
01:37:25 de sympathie pour le Hamas, il y a 55% des
01:37:27 musulmans, des français musulmans qui considèrent
01:37:29 que les actes du 7 octobre
01:37:31 portent un jugement négatif. Donc
01:37:33 oui la situation n'est pas répuissante. - Parce que les 19 et 45
01:37:35 de proche... - Oui mais enfin
01:37:37 ça n'empêche pas que les autres existent.
01:37:39 - Pardon, je suis désolé mais... - Mais évidemment, évidemment
01:37:41 - Mais donc appuyons-nous sur... - Mais on n'en parle pas
01:37:43 parce que c'est une évidence, ce sont encore des Français
01:37:45 - Ben je suis désolé, moi je ne suis pas d'accord
01:37:47 il faut en parler parce que précisément
01:37:49 ne laissons pas à la France insoumise
01:37:51 ou à certains le fait de réduire
01:37:53 les musulmans à une appartenance
01:37:55 enfin à une assignation politique
01:37:57 au motif de leur confession
01:37:59 ou de leur origine, il y a beaucoup
01:38:01 de français musulmans qui pour le coup
01:38:03 quand même partagent plutôt les valeurs du reste
01:38:05 des français et c'est aussi à cela
01:38:07 que vous le disiez, qu'il faut s'adresser
01:38:09 et qu'il faut arriver à la République. - Je vous remercie à tous
01:38:11 en tout cas pour vos analyses et vos commentaires
01:38:13 tout au long de cette émission, c'est la fin de ce
01:38:15 Soir Info, je remercie Martin Mazur, Maxime Fer
01:38:17 notamment, qui m'ont aidé
01:38:19 à préparer cette émission, Coralie de Leplace
01:38:21 évidemment également
01:38:23 l'édition de la nuit c'était avec Barbara Durand
01:38:25 ce soir, je vous souhaite une bonne nuit
01:38:27 à demain pour un nouveau numéro
01:38:29 de Soir Info.

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