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ENQUÊTE CHOC : Rivalité Mortelle à Arthès ! Crimes Explosifs à Carmaux | Ne manquez pas cette plongée au cœur du danger sur NRJ 12 !

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00:00 Nous sommes à Artes, une commune rurale de 2500 habitants en Occitanie.
00:10 Le village est situé au pied d'un cirque de coteaux formé par les derniers contreforts d'Esevé.
00:20 C'est une petite ville bourgeoise du département du Tarn dans laquelle il fait bon vivre, dans laquelle les gens sont calmes, sont respectueux les uns des autres.
00:32 Petit village retraité, il n'y a pas d'industrie ici. Il y en avait mais c'est fini, il n'y en a plus.
00:40 Mais cette tranquillité apparente va laisser place à une vague d'indignation au cœur de l'été 2003.
00:54 Il est environ 7h30 ce 8 juillet quand un forestier traverse à pied la forêt de Cessac, non loin d'Artes.
01:06 C'est un chemin forestier qui est connu de gens locaux, de gens du coin, dans un endroit très isolé, très tranquille.
01:18 Pourtant, l'homme va être intrigué par une voiture à l'arrêt, en plein milieu du chemin, et dont le pare-brise a l'air d'être cassé.
01:30 D'emblée, le forestier pense à un accident de la circulation et il se précipite pour porter secours au conducteur.
01:40 Mais arrivé au niveau du véhicule, il fait face à une véritable scène d'horreur.
01:48 On imagine la violence de la situation, le choc qui a dû être celui de ce forestier, découvrant un corps dans une zone où généralement il n'y a personne.
01:57 Il est certain qu'il a dû voir une image absolument apocalyptique, puisque la tête a été arrachée.
02:03 En fait, il n'avait qu'à la moitié du visage pratiquement intact.
02:07 Alors, que s'est-il passé dans ce bois, d'habitude si paisible ?
02:15 Qui est l'homme dans la voiture ? Et dans quelles circonstances a-t-il perdu la vie ?
02:23 L'histoire de la voiture
02:28 Immédiatement après avoir été prévenu, les gendarmes de SESAC se rendent sur place.
02:38 Et à leur tour, ils sont frappés par la violence de la scène, qui manifestement n'a pas été provoquée par un accident de la route.
02:51 Des douilles vont être retrouvées dans la voiture.
02:53 Visiblement, on a utilisé un fusil de chasse, du moins c'est la première constatation qui a été faite.
02:58 Et voilà, on ne sait pas encore trop ce qui s'est passé.
03:02 Si l'arme du crime reste introuvable, les gendarmes relèvent que les vitres de la voiture sont encore grandes ouvertes, et que le frein à main n'est pas tiré.
03:20 Le contact était toujours là, mais en fait le moteur était éteint.
03:25 Les phares sont encore allumés, la victime a encore sa ceinture de sécurité, donc il a été stoppé par les coups de feu.
03:31 Alors, l'homme aurait-il reçu un tir de chasseur pendant qu'il conduisait ?
03:39 Les enquêteurs s'interrogent et essayent d'identifier au plus vite la victime.
03:49 Il y avait des plaques minéralogiques du véhicule, donc c'était relativement facile dans le département du temps de remonter au nom du propriétaire de ce véhicule.
03:58 La victime se nomme David, un jeune homme de 21 ans, originaire d'Artes.
04:09 Tandis que son corps est envoyé à l'hôpital d'Albi pour être autopsié, les gendarmes de SESAG se chargent d'annoncer la triste nouvelle à ses parents, Christine et Daniel.
04:22 Je vois deux voitures monter dans le chemin devant chez nous, deux voitures avec quatre personnes en civil.
04:34 Je me dis "attends, c'est qui ça ? Qu'est-ce qu'il vient de faire ? Je laisse monter les gens.
04:40 "Vous êtes le père de David, vous êtes la mère, oui. Voilà, je vous informe que votre fils a été pris dans une fusillade et il a su converser bien sûr."
04:51 J'ai cru qu'ils avaient confondu, que c'était une autre personne qui était au volant.
05:02 Alors, David a-t-il reçu un tir accidentel ? Ou a-t-il été victime d'un assassinat ciblé ?
05:09 Et que vont découvrir les enquêteurs occitans sur ce jeune homme de 21 ans ?
05:27 A l'issue de l'autopsie du corps de David, les médecins légistes identifient quatre plaies provoquées par des munitions de fusil de chasse.
05:37 D'après l'analyse balistique, le tireur a fait feu à deux reprises, et cela à des distances différentes.
05:51 Il s'est posté entre deux mètres et trois mètres du véhicule. Quand la voiture est arrivée à portée, il a tiré.
05:57 Et puis après, il s'est rapproché de la voiture et là, il a tiré à bout portant.
06:03 Le visage était détruit parce qu'il a tiré à 50 centimètres à peine du visage de David. Il l'a détruit.
06:18 La victime a littéralement été exécutée. Mais pour quelle raison ? Afin de savoir si David avait des ennemis connus, les gendarmes occitans réalisent alors une enquête de personnalité.
06:37 David a suivi sa scolarité à Arthès sans problème. Il avait des amis, il était entouré de copains, de copines. On n'avait aucun problème, c'était une famille unie sans problème.
06:51 C'était incontestablement un beau garçon, un garçon équilibré, un garçon aussi discret, un garçon sérieux, un garçon qui était un jeune magnifique.
07:06 Il y a un an, David avait déménagé à Albi pour poursuivre ses études.
07:11 Il avait passé ses examens, son bac pro, 20, et il avait échoué l'année d'avant. Et l'année d'après, il s'est présenté à un candidat libre.
07:26 David avait réussi tous ses examens et David était promis à un très très bel avenir.
07:33 Le 1er juillet 2003, David décide de profiter de son été de jeune diplômé dans la forêt de Sessac.
07:45 Il aimait la chance, il aimait la pêche, la campagne et la nature. Il décide de partir pendant 8 jours avec ses amis, un couple d'amis, dormir à la belle étoile, avec une toile de tente, etc.
08:00 C'est assez loin de chez nous, c'est 80, à peu près 80 kilomètres de chez nous, donc on connaît pas trop bien le coin.
08:08 Il me dit tiens, je vais aller camper dans un petit paradis, il me dit, dans un petit paradis.
08:14 C'est un petit paradis, il voulait pas me dire à quel endroit. Bon, je laisse faire.
08:25 Les enquêteurs apprennent également que depuis peu, David est en couple avec une jeune femme d'une commune voisine.
08:33 Il venait de connaître une fille à Arfon, par l'intermédiaire de copains, dans une soirée, il avait connu cette fille qui s'appelait Gouenne.
08:46 Gouenne, c'est une jeune, je dis jeune fille, parce que c'était, je vous dis, on est dans des gens qui ont une vingtaine d'années.
08:52 On a le sentiment, dans ce dossier, qu'on est pas encore avec des adultes.
08:56 Donc c'est, ben, ce qu'on a tous vécu, avec des petites histoires, des petites amourettes à droite à gauche, et puis des préoccupations de jeunes gens.
09:04 Et Gouenne, elle était pas originaire de là, mais elle tenait un café à Arfon.
09:10 Le café familial, je suppose, des parents, c'était les deux filles qui tenaient le café.
09:16 Forts de ces informations, les enquêteurs de SESAC auditionnent Gouenne dans leur loco.
09:25 Très éprouvée, la jeune femme de 21 ans raconte la dernière fois qu'elle a vu David.
09:36 C'était le 6 juillet, en fin de journée, soit environ 36 heures avant la macabre découverte.
09:44 Ce soir-là, Gouenne a pris sa voiture pour rejoindre David au campement dans la forêt de SESAC.
09:53 Ils passent la soirée ensemble, il y avait environ demi-nuit, une heure aussi.
10:00 La petite Gouenne à elle, décide ou dit "je souhaiterais aller en boîte".
10:05 David, je l'ai dit, qui est un garçon calme, posé, qui aime la nature surtout,
10:10 et qui au fond de lui-même n'a pas fondamentalement envie, c'est pas quelqu'un qui va dans les boîtes,
10:15 c'est pas un jet-setteur au contraire.
10:17 Donc il dit "non, moi je préférerais que l'on reste ensemble, que l'on reste tous les deux dans cet endroit".
10:22 Mais Gouenne souhaite absolument sortir et laisse David au campement avec ses amis.
10:33 Et là, elle prend son téléphone et elle appelle Mathieu.
10:36 Ils passent une soirée ensemble, la soirée va un petit peu plus loin qu'un simple baiser, ils ont des relations sexuelles.
10:44 Âgé de 24 ans, Mathieu est à l'origine un simple ami de la jeune femme.
10:57 C'est la première fois qu'ils ont une relation ensemble, et dès le lendemain,
11:02 Gouenne va recontacter son compagnon, David, au téléphone, pour lui raconter sa soirée en boîte de nuit.
11:10 Elle lui a dit "je me suis fait draguer".
11:14 Donc David ne sait pas qu'il y a eu cette relation accomplie avec le dénommé Mathieu.
11:23 Ne se doutant de rien, David se met d'accord avec Gouenne pour se voir le soir à son café situé à Harfont.
11:31 Mais le jeune homme n'est jamais arrivé jusqu'à elle.
11:37 Afin de reconstituer son emploi du temps, les gendarmes auditionnent ensuite les amis de David présents sur le campement.
11:49 Aux environ de minuit 30, ils laissent ces deux amis, et ils leur disent vraisemblablement à demain,
11:54 puisqu'il avait certainement lui aussi l'intention de passer la soirée avec sa petite amie.
11:58 Et là, dix minutes, un quart d'heure après le départ du camp, ces deux amis entendent un coup de feu.
12:03 Un ou deux, plusieurs détonations.
12:06 Ils imaginent ou ils pensent que c'est effectivement des braconniers qui, la nuit,
12:13 puisque c'est un endroit très reculé du monde, se permettent de tirer sur quelques gibiers qui passeraient par là.
12:19 Alors, David a-t-il été victime d'un gué-tacant ?
12:26 Qui pouvait bien savoir qu'il rejoignait Gouenne à Harfont ?
12:31 Et les deux amants sont-ils impliqués dans ce meurtre barbare ?
12:37 À la recherche d'une piste, les gendarmes de SESAC veulent faire la lumière sur le rôle exact de Gouenne et Mathieu dans cette tragique affaire.
12:46 Pour cela, ils décident d'auditionner à nouveau la jeune femme qui va leur faire des révélations.
12:53 Avant son rendez-vous avec David, les deux hommes se sont mis en contact.
13:00 Le soir du meurtre, elle a revu Mathieu dans son café.
13:04 Après cette nuit passée ensemble, elle le convoque dans le bar dans lequel elle travaille.
13:11 Et là, Gouenne a elle dit "j'ai bien réfléchi, je t'aime beaucoup à David et notre relation avec toi, en s'adressant à Mathieu, est terminée."
13:20 Pour elle, c'était une fleur qui se faisait tomber.
13:24 Mais elle ne se posait pas de questions.
13:25 Et le problème c'est que Mathieu, lui, il ne voit pas les choses comme ça.
13:28 Pour lui, c'est le début du grand amour.
13:31 Et puis elle lui dit "maintenant, 20 ans, c'est minuit passé, David devrait être là, je ne préfère pas que tu sois là quand il arrive."
13:38 Et au moment de partir, Mathieu lui dit "où est-ce qu'il est ?"
13:43 "Et bien il campe à tel endroit."
13:45 "Ah oui, mais je connais."
13:47 "Ah oui, mais je connais."
13:49 "Ah oui, mais je connais."
13:52 "Ah oui, mais je connais."
13:54 "J'y ai travaillé."
13:56 Donc elle lui dit "où il est ?"
13:59 Et il s'en va.
14:01 Et il part chez lui.
14:03 Le jeune homme aurait-il alors été jaloux de David, au point de le tuer ?
14:10 Sans plus attendre, les enquêteurs s'intéressent à son profil.
14:17 Il est sapeur-pompier volontaire, comme les membres de sa famille, qui adore la nature, qui a travaillé comme garde-forestier, qui n'a jamais fait parler de lui.
14:27 Mais au cours de leurs investigations, les gendarmes réalisent que Mathieu n'a pas été épargné par la vie.
14:37 Il va être témoin, alors qu'il avait 8 ans, du suicide de sa mère.
14:45 Sa mère va faire une tentative de suicide, elle va essayer de se pendre, on va la sauver, mais Mathieu va être témoin de ça.
14:51 Il avait certainement une fragilité psychologique, mais lui était quand même relativement stable, puisque casier judiciaire vierge, garçon apprécié à peu près de tout le monde.
15:02 Je vous le dis, le gentil du village, quelqu'un qui ne fait pas de bruit, qui ne se fait pas remarquer ni en bien ni en mal, mais qui est assez terne, dirons-nous.
15:13 Une apparente tranquillité pour ce jeune homme, qui cache en réalité de nombreux complexes.
15:20 C'est quelqu'un qui est plutôt introverti, et qui n'a pas forcément une assurance énorme, comme peut-être certains garçons de son âge, avec les filles.
15:33 Un manque de confiance en lui, qui va le poursuivre tout au long de ses relations sentimentales.
15:43 Auditionné par les gendarmes, son ex-petit ami Audrey va faire état d'une personnalité contrastée.
15:52 C'est une relation, j'allais dire, d'adolescent, ils sortent de l'adolescence, ils ont eu 21 ans, mais leur relation est assez compliquée, ils sentent qu'elle n'est pas satisfaite par leur relation, et lui-même n'est pas satisfait.
16:08 Il a cette espèce de difficulté sexuelle à accomplir l'acte, en tout cas à donner satisfaction à son ami, puisqu'Audrey dit clairement "j'ai eu des relations sexuelles avec lui, mais je n'ai jamais été satisfait, et je n'ai jamais été content des relations que j'ai pu avoir avec lui, et c'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai décidé d'arrêter notre relation."
16:27 Rejeté par Audrey, le jeune homme le sera également, par Gwen.
16:37 Mathieu, lui, a nourri l'espoir que cela devienne son amoureuse, elle manifestement pas vraiment.
16:43 Et c'est là où la frustration commence à apparaître, frustration d'autant plus vive, que je pense dans la tête de Mathieu, remonte le souvenir d'une première relation qu'il avait eue avec une autre fille.
17:04 Les enquêteurs vont également apprendre que Mathieu chasse et possède un fusil.
17:10 Les gendarmes se demandent alors si Mathieu a pu avoir le temps nécessaire de rentrer chez lui pour récupérer son arme et intercepter son rival.
17:27 "Il n'habitait pas très loin des lieux, et les gendarmes se sont appliqués par différents circuits à déterminer le temps qu'il fallait de la maison de Mathieu pour arriver sur les lieux.
17:37 On sait qu'il faut globalement un quart d'heure ou une demi-heure puisque le trajet a été reconstitué, et ils en ont déduit que c'était possible matériellement, dans le délai imparti, de faire le chemin entre le domicile de Mathieu et l'endroit où se sont déroulés les faits."
17:55 Alors, comment Mathieu va-t-il se défendre devant les gendarmes de SESAC ? A-t-il un alibi ? Où avouera-t-il l'exécution de David ?
18:16 Le 10 juillet 2003, les gendarmes de SESAC estiment qu'ils ont assez d'éléments pour confondre le suspect numéro 1.
18:25 "Ils vont chez Mathieu pour l'arrêter, ils perquisitionnent son domicile et ils trouvent une arme à feu semblable à celle qui a occasionné la mort de David."
18:43 Tandis que le fusil de chasse s'est placé sous scellé, les gendarmes conduisent Mathieu dans leur loco pour l'interroger.
18:51 Au bout de 30 minutes, le jeune homme craque.
18:56 Il revient alors sur la soirée du 8 juillet 2003, lorsque Gwen lui annonce qu'elle préfère rester en couple avec son compagnon, David.
19:13 "C'est à ce moment là que naît cette frustration qu'il ne contrôle pas sur l'instant. Mais c'est à ce moment là que se déclenche tout ce qu'il n'a jamais exprimé."
19:25 "Il est descendu chez lui, cherchait ses munitions, son fusil, il est remonté au village voir si David était arrivé au café pour voir Gwen. Il a vu qu'il n'était pas encore arrivé, il se descendit au camp de main."
19:40 Mais une fois arrivé dans la forêt de ses sacs, il ne croise absolument personne. Mathieu en déduit que David n'est pas encore parti du camp de main.
19:52 Il décide alors de se cacher à l'orée du bois en attendant le passage de sa voiture.
20:06 "Il s'est posté sur une talue, quand la voiture est arrivée à portée, il a tiré."
20:13 "Sans voir qui était au volant, tiré un premier coup sans même reconnaître le conducteur, c'est très grave."
20:28 Mathieu sort de sa cachette et s'approche du véhicule, son fusil double canon à la main. Il reconnaît alors David à la place du conducteur, complètement inconscient.
20:43 "Il a enlevé deux nouilles, il en a remis deux de plus et il lui a tiré dans le visage. Alors il a tout emporté."
20:53 "Il l'a détruit, il n'y a pas d'autre mot, c'est impensable que notre fils ait pu vivre ça, on ne peut pas le croire."
21:12 "Il ne laisse aucune trace, il laisse les douilles dans le véhicule et il s'en va."
21:17 "Les heures qui ont suivi son passage à l'acte sont aussi de l'ordre de l'irrationnel."
21:23 "Parce que quand il rentre chez lui et qu'il nettoie son fusil, c'est un réflexe de chasseur, c'est terrible à dire."
21:33 Si Mathieu livre des aveux spontanés, les enquêteurs occitans ne comprennent pas comment ce jeune homme, sans antécédent judiciaire, a pu basculer dans une telle barbarie.
21:51 "Il n'a pas la clé, il ne sait pas pourquoi il a réagi ainsi, il ne sait pas pourquoi il est passé à l'acte, il ne sait pas pourquoi après l'acte il est allé dormir, il ne sait pas pourquoi il a eu cette réaction."
22:03 Devant ces incertitudes, des expertises psychiatriques et psychologiques sont diligentées.
22:16 "Ils ont toutes les deux montré qu'il y avait effectivement ces failles, c'est-à-dire le suicide de sa mère qui n'a pas été traité, ça va être une première faille."
22:25 Mais sa plus grande faiblesse est sans doute son rapport conflictuel avec le sexe opposé.
22:40 "Il était vexé, il était abandonné par son ami, il était jugé comme étant impuissant parce qu'il y a cette notion d'impuissance sexuelle, donc cette frustration énorme qui était en lui, et cette frustration il l'a, si vous voulez, je veux dire, transcendé, le mot n'est pas le bon mot, mais il l'a transformé en folie meurtrière."
23:05 Des explications qui vont anéantir une seconde fois les parents de David.
23:11 "Mon fils peut-être que le mois qui aurait suivi, il n'aurait pu être avec cette fille, on ne sait pas, on ne sait pas comment aurait évolué cette relation, donc je dis qu'il est mort pour rien, voilà, c'est ce que je voulais dire, il est mort pour rien."
23:32 Alors, comment se déroulera le procès de Mathieu ? Les parents de la victime supporteront-ils cette confrontation ? Et l'accusé arrivera-t-il enfin à mettre des mots sur cette tragédie ?
23:55 Le 27 octobre 2005, deux ans après les faits, s'ouvre le procès de Mathieu. Une épreuve insurmontable pour les parents de la victime.
24:12 "Le père et la mère sont en pleurs, et puis des pleurs qu'on ne peut pas contenir, qu'on ne peut pas raisonner, je les vois, je les revois, c'était un moment d'une émotion intense."
24:26 D'autant qu'ils se retrouvent à seulement quelques mètres de l'assassin de leur fils.
24:37 "Le procès, ça a été, comment dire, oppressant. Je n'ai pas pu voir sa tête, l'assassin. Il avait les mains comme ça, il était baissé tout le temps, tout le temps, tout le temps."
25:00 Désormais âgé de 26 ans, Mathieu va réitérer les mêmes aveux qu'en garde à vue. Si le jeune homme regrette son geste, il n'est toujours pas en mesure de l'expliquer.
25:12 Alors, afin d'essayer de comprendre les circonstances de ce drame, les témoignages vont se succéder.
25:27 "Donc on a entendu la première petite amie de Mathieu qui est venue à la barre, Gwen également est venue à la barre, les parents des victimes, les amis, les proches, les psychiatres, les psychologues, les policiers également qui sont rendus sur les lieux, donc tout le monde a été entendu."
25:50 Pour l'assassinat de son rival, l'accusé risque la perpétuité.
25:57 Le 28 octobre 2005, après deux jours de débat, la Cour d'assises de l'Aude rend son verdict.
26:13 "Il est condamné à 25 ans, ce qui est une peine sévère, mais on évite effectivement la perpétuité, il n'a pas de mesure de sûreté."
26:23 Si Mathieu accepte sa peine sans un mot, les parents de la victime sont révoltés.
26:37 "Sur le coup, on était content, on a dit mais 25 ans c'est bien, on était loin de savoir que 25 ans, c'était pas 25 ans de réclusion, qu'à partir de la moitié du temps d'emprisonnement, il pouvait demander à sortir.
26:58 On nous avait dit, il fera entre 15 et 18 ans, c'est sûr. Il a fait mi-temps."
27:08 Aujourd'hui, 17 ans après l'assassinat de David, ses parents gardent toujours un profond sentiment d'injustice.
27:26 En 2015, Mathieu a bénéficié d'une réduction de peine pour bonne conduite et il a retrouvé sa liberté au bout de seulement 12 ans d'incarcération.
27:45 "Il faut aussi qu'on se reconstruise, on ne se reconstruit pas en sachant qu'il est à liberté, ça on ne peut pas.
27:52 Si vous voulez, c'est très compliqué de se dire qu'on n'est pas arrivé au bout, qu'on n'a pas obtenu une peine de sûreté de 18 ans, ça c'est révoltant.
28:07 Si vous voulez, ça restera toujours là et on ne peut pas l'effacer. David, il est là tous les jours."
28:33 Nous sommes à Carmont, dans le Tarn. Située à 16 km d'Albi, cette ville de 10 000 habitants est connue dans la région pour son passé industriel.
28:45 "Carmont, c'est une commune qui doit sa renommée notamment à Jaurès, à Jean-Jaurès et aux mines de Carmont.
28:54 C'est vraiment une commune qui est attachée à sa vie et avec des gens extrêmement paisibles."
29:02 Pourtant, le 23 juillet 2016, la ville va connaître une effervescence inhabituelle.
29:11 Ce matin-là, Lucie, une habitante de Carmont, commence à s'inquiéter.
29:20 "Le samedi, j'attends ma boulangère. Ma boulangère ne klaxonne pas. 11h, midi, midi et demi, ma boulangère n'est toujours pas là."
29:33 Ce retard ne ressemble pas du tout à Marilyn, la boulangère en charge des livraisons.
29:43 Une situation d'autant plus intrigante que Lucie n'est pas la seule cliente à attendre son pain aujourd'hui.
29:51 Depuis ce matin, l'employeur de Marilyn ne cesse de recevoir des appels d'habitants qui demandent des explications.
30:06 "Le patron va contacter l'un de ses employés à cette boulangerie, constatant qu'il n'a pas de nouvelles de Marilyn.
30:13 Celui-ci regarde par la fenêtre et voit qu'il y a le véhicule de Marilyn."
30:19 Pour l'employé, Marilyn est bien arrivée à la boulangerie ce matin.
30:25 Il imagine alors qu'elle a peut-être eu un problème sur la route avec la camionnette de livraison.
30:35 "Une demi-heure plus tard, le patron rappelle, s'inquiétant de n'avoir toujours eu aucune nouvelle directe de Marilyn.
30:42 Et l'employé va donc descendre dans le hangar."
30:45 "Il voit Marilyn allongée de dos sur le sol avec du sang de partout."
30:54 La femme de 53 ans est décédée.
31:01 Pris de panique, Romain alerte immédiatement la police de Carmeau.
31:05 Alors, que s'est-il passé dans ce hangar ?
31:09 Marilyn a-t-elle eu un accident ?
31:12 Ou la vérité est-elle bien plus sombre ?
31:28 Arrivé sur place à 10h45, les secours ainsi que les policiers constatent à leur tour le décès de Marilyn.
31:36 Gisant sur le dos, les yeux grands ouverts, la victime présente de nombreuses plaies sur le ventre et le thorax.
31:48 "Du sang qui coule jusqu'à l'un de ses chaussures, ça veut dire que c'était d'une violence inouïe."
31:58 Tandis que la piste criminelle ne fait aucun doute, la police scientifique investit également les lieux.
32:05 Dans ce hangar, sombre, elle se met en quête d'éléments de preuve.
32:13 "Les premiers indices sur place, il n'y en a pas beaucoup. Il y a la portière de sa voiture qui est ouverte, son sac qui est posé sur la banquette avant."
32:25 "Une trace de sang sur le véhicule du côté extérieur, un mégot de cigarette et un briquet. Rien d'autre."
32:35 Le corps est envoyé au CHU de Toulouse pour y être autopsié.
32:43 En parallèle de ces expertises, la nouvelle du meurtre de Marilyn se propage dans la commune, comme une traînée de poudre.
32:54 "Je pars faire mon footing et quand je reviens au bout d'une heure, mon fils et ma femme m'annoncent que Marilyn est décédée."
33:04 "Donc à partir de là, je m'assois, c'est un choc quand même."
33:09 "Et là j'ai crié dans la lune, je suis rentré chez moi, là j'ai comme un vide."
33:16 Originaire du Tarn, Marilyn habite à Blais-les-Mines, un village à côté de Carmeau.
33:24 Elle a vécu 30 ans avec Thierry, le père de ses enfants, jusqu'à leur séparation en 2015.
33:32 "Marilyn c'est une mère de famille qui adore ses enfants, qui a deux garçons, 22 ans et 27 ans."
33:42 "C'est toute sa vie ses enfants Marilyn, comme toutes les mamans."
33:46 De la vie de tous, Marilyn est une femme très active, attachée aux plaisirs simples.
33:54 "C'est quelqu'un qui aime le sport, qui marche beaucoup, elle adore faire du vélo, puis elle adore aussi les restos, elle aime être entourée des gens qu'elle aime."
34:08 A Carmeau et ses environs, Marilyn est une figure locale.
34:12 Depuis 17 ans, elle parcourt chaque jour un rayon de 90 km pour livrer le pain à une centaine de clients.
34:22 Loin d'être une boulangère comme les autres, elle prend le temps d'échanger avec eux.
34:33 "Elle était un peu tout, elle était notre boulangère, notre psy, notre confidente, notre amie, elle était tellement belle, tellement rayonnante, tellement avenante, qu'on ne pouvait qu'être amoureux de Marilyn."
34:48 Quelques heures seulement après la macabre découverte, le médecin légiste rend ses conclusions.
34:59 Il dénombre pas moins de 9 plaies sur l'ensemble du corps, provoquées par une arme contondante.
35:06 "Sur ces 9 plaies, il y a 3 plaies mortelles. Il y a une plaie qui moi, m'interpelle encore plus, c'est le coup de couteau dans le dos."
35:23 Selon le médecin légiste, Marilyn serait décédée aux environs de 7 heures du matin, ce 23 juillet.
35:30 Ce qui pourrait correspondre à son heure d'arrivée à la boulangerie.
35:36 Alors, qui est responsable de ce meurtre sauvage ? La boulangère connaissait-elle son bourreau ? Et quelles pistes vont suivre les enquêteurs ?
35:51 [Générique]
36:01 En attendant les résultats des analyses ADN, les policiers occitans réalisent une enquête de voisinage.
36:08 Mais l'hangar de la boulangerie, étant trop isolé des autres habitations, personne n'a rien vu, ni entendu.
36:19 "On a quand même un moment donné interrogé le personnel de la boulangerie, pour savoir s'il n'y en a pas un qui a vraiment eu un mauvais geste."
36:30 Mais cette nouvelle piste se referme aussitôt. Les enquêteurs s'intéressent alors au cercle rapproché de Marilyn.
36:41 Et au fil des auditions, un nom revient sans cesse. Celui de Mamadi, le dernier compagnon de la victime.
36:50 Ils se sont rencontrés presque un an auparavant, au mois de septembre 2015.
36:56 "Il y a un chantier sur fond grande, et il se trouve que Mamadi travaille sur ce chantier.
37:05 Marie s'arrête, parce qu'elles ne sont pas là tout simplement. Et Mamadi a vu Marie, évidemment, un grand séducteur.
37:12 Il essayait de la charmer."
37:16 "Mamadi la drague de plus en plus. Parce que moi il m'en avait parlé.
37:21 Il y a une boulangère qui me sert le pain, elle s'appelle Marilyn.
37:25 Et j'ai dit, je la connais Marilyn, c'est une amie à moi. Il m'a dit, elle est gentille.
37:33 Et jusqu'au jour où il m'a dit, je l'ai invitée à boire un coup."
37:38 A cette période, Marilyn est encore avec Thierry, le père de ses enfants.
37:45 Mais une routine s'est peu à peu installée dans le couple.
37:50 Et après avoir été courtisée par Mamadi pendant plusieurs semaines, la boulangère prend une décision radicale.
38:01 "Un jour, elle me dit, je vais aller voir Thierry. Je lui dis, voilà, je m'en vais, j'ai trouvé quelqu'un.
38:08 Et à partir de là, elle entame une relation avec Mamadi."
38:12 Leur relation démarre très vite.
38:16 A peine Thierry a-t-il quitté la maison familiale, que Mamadi emménage chez Marilyn.
38:26 "Et là, il arrive avec son sac, son baluchon, et il s'installe. Il s'installe, il travaille, il travaille pas.
38:32 Et il est en tout cas d'une disponibilité au début qui séduit obligatoirement Marilyn."
38:40 Mais peu à peu, la femme de 53 ans se referme sur elle-même.
38:48 "Marilyn, on l'a perdu de vue. C'était fini.
38:54 Elle se voyait tout le temps. Elle venait à la maison, où on allait chez elle.
38:58 Ça a été le silence total."
39:01 "Les enfants ont très vite perçu que c'était un drôle de coco, pour faire simple.
39:07 Et ils se sont bien retraits aussi, les enfants.
39:10 Ils ont respecté là aussi le choix de leur mère, mais ils ont très vite senti que c'était un gigolo."
39:18 Ces tensions vont même naître au sein du couple, au bout de seulement deux semaines de relation.
39:24 "Elle déchante. Je la vois maigrir, je la vois moins sourire.
39:30 Je me dis, mon rayon de soleil est en train de s'éteindre, tout simplement.
39:33 Et à partir de là, je la pousse à me parler.
39:37 Et là, elle m'avoue certaines choses, voilà.
39:40 Marilyn m'avoue que ça va plus du tout avec Mamadi.
39:46 Qu'il y a plein de problèmes.
39:49 Qu'elle veut le quitter.
39:52 Que lui, il essaie de la retenir par tous les moyens."
39:56 Au fil des mois, l'homme se montre de plus en plus possessif et jaloux envers Marilyn.
40:05 Un soir de juillet 2016, Habib va être témoin d'une violente dispute au restaurant.
40:15 "Au moment de l'addition, Marilyn me dit, je vais à la caisse pour payer.
40:22 Et elle sympathise avec le patron.
40:25 Et ça n'a pas plu à Mamadi.
40:27 Et quand je suis sorti, il a gueulé dessus.
40:31 En lui disant, ouais, tu dragues.
40:34 Elle ne comprenait pas.
40:36 Donc, ils se sont embrouillés un petit peu.
40:38 Ils sont rentrés à la maison.
40:40 Et en rentrant à la maison, il lui a fait les menaces avec un cutter.
40:43 C'est là qu'elle a vraiment pris conscience qu'elle était en danger.
40:46 C'est là où elle a dit, terminé."
40:50 Après l'avoir sommé de quitter sa maison, Marilyn n'a qu'un souhait.
40:58 Se remettre avec son ancien compagnon.
41:01 Mais Mamadi ne l'entend pas de cette oreille.
41:05 "Il me disait, ça ne va pas se passer comme ça.
41:10 Tu me connais mal Habib.
41:12 Et moi, chaque fois, je lui disais la même chose.
41:14 Mamadi, arrête, ne parle pas comme ça.
41:16 Laisse-la tranquille.
41:18 Laisse passer l'orage.
41:20 Non, non, non, ça ne va pas se passer comme ça.
41:23 Elle me connaît mal, je ne vais pas en rester là."
41:25 Déterminé à se remettre avec elle,
41:30 l'homme de 51 ans va alors se mettre à harceler Marilyn
41:35 d'appels et de SMS.
41:41 "Marilyn, sa peur, c'est qu'il ait fait des doubles de clés
41:43 et qu'il puisse rentrer dans la nuit.
41:45 Elle avait peur pour ça.
41:47 Je lui ai dit, je vais venir à la maison, je vais te changer toutes les serrures."
41:50 Marilyn se sent également observée en permanence.
41:56 Lorsqu'elle part faire ses livraisons de pain en camionnette,
41:59 elle voit Mamadi la suivre sur son scooter.
42:03 "Il connaissait tout de Marilyn.
42:08 Sa tournée, ses habitudes, à quelle heure elle partait, ses jours de repos.
42:12 Elle avait peur, moi, elle me l'avait dit, elle m'avait dit,
42:14 "Ah, Bibi, j'ai très peur. Il va me tuer. Il me suit."
42:18 Alors, Mamadi a-t-il mis ses menaces à exécution ?
42:24 Que vont découvrir les enquêteurs en l'interrogeant ?
42:28 Et a-t-il un alibi solide ?
42:33 "C'est un coup de feu."
42:35 Dans le collimateur de la police, le parcours et le profil de Mamadi
42:48 est passé au peigne fin par les enquêteurs.
42:51 Né en 1965 à Perpignan, il grandit au sein d'une famille modeste
42:57 aux côtés de quatre frères et sœurs.
43:01 "C'est un homme qui a une cinquantaine d'années à l'époque des fées,
43:07 issu d'une famille qui a des carences.
43:13 Il a des carences effectives, un père autoritaire, parfois violent,
43:17 une mère aimante bien que distante."
43:20 Son enfance, Mamadi la passe à Albi.
43:27 Peu intéressé par l'école, il préfère s'adonner à d'autres divertissements.
43:33 "Mamadi, je le connais depuis l'âge de 12 ans.
43:38 On a grandi ensemble, on a joué au football,
43:42 on se retrouvait dans les salles de jeu après l'école.
43:45 Et Mamadi, moi je l'ai toujours connu macho, dragueur, bien habillé.
43:51 Il aimait séduire Mamadi, il faut dire le mot."
43:54 Mais en grandissant, Mamadi dévoile sa pardon.
44:00 Il est arrêté à l'âge de 19 ans pour le braquage d'un bureau de tabac
44:06 et comme pour cela, de cinq ans de prison.
44:10 Au total, son casier judiciaire fait état de cinq condamnations
44:15 pour vol avec violence et fait de désertion de l'armée.
44:22 "Très bagarreur, Mamadi c'était quelqu'un qui...
44:24 Il fallait qu'il cherche un petit peu les amoureux.
44:27 Il aimait la bagarre, c'était un garçon un peu instable."
44:33 Mais contre toute attente, Mamadi va se présenter spontanément
44:39 au commissariat de Carmeau l'après-midi du décès de Marilyn.
44:44 "À ce moment-là, il raconte aux enquêteurs que la relation s'est terminée
44:51 parce que Marilyn était jalouse.
44:53 Il dit qu'il a appris le décès de Marilyn par un ami à eux
44:59 qui lui a envoyé un message et qu'il ignore les raisons pour lesquelles elle est décédée."
45:04 Suspicieux quant à ses déclarations, les enquêteurs l'interrogent
45:10 sur son emploi du temps, les heures, précédant le meurtre de son ex-compagne.
45:19 "Lui, d'entrée, se bloque en disant 'c'est pas moi'.
45:22 Cherché ailleurs, 'c'est pas moi, pas possible'.
45:25 J'étais en boîte de nuit, toute la nuit au Cotton Club, j'étais là-bas,
45:30 j'avais bu, je suis rentré à 5h du matin, je me suis tout de suite endormi,
45:35 c'est pas vrai, c'est pas moi."
45:37 Malgré leurs soupçons, les enquêteurs décident de laisser partir Mamadi du commissariat.
45:48 Pour autant, il n'abandonne pas cette piste
45:50 et se concentre sur ses échanges téléphoniques avec la boulangère.
45:55 "Marilyn décide de se séparer de lui et de lui dire 'tu peux partir'.
46:02 Il y a une baisse des messages que Marilyn pouvait faire
46:06 et en fait on s'aperçoit que ce ne sont que ses messages à lui
46:09 puisque Marilyn raccroche régulièrement, donc ça ne va que dans un sens.
46:14 Elle a été persécutée au téléphone, elle change effectivement de numéro de portable, oui bien sûr."
46:19 Les allégations de Mamadi sur la jalousie de Marilyn tombent à plat.
46:27 Les enquêteurs décident ensuite de vérifier son alibi.
46:31 En examinant les images de vidéosurveillance de la discothèque d'Albi,
46:38 ils découvrent que l'homme s'y est rendu à 3h06 du matin jusqu'à 5h32.
46:45 Mais l'analyse des caméras de la boulangerie est plus discutable.
46:51 "Sur les caméras, il voit un homme passer sur un scooter porteur d'un blouson
46:57 et cet homme passe à proximité de la boulangerie à une heure qui correspond à l'heure des faits.
47:07 Pour autant, la personne présente sur le scooter n'est pas identifiable,
47:11 il n'est pas possible d'affirmer qu'il s'agit de Mamadi."
47:14 Si la plaque d'immatriculation du scooter n'est pas lisible,
47:20 les enquêteurs déterminent que l'individu porte une veste militaire.
47:25 Fort de cette information, ils perquisitionnent le domicile de Vanessa, l'amie de Mamadi,
47:32 chez qui le suspect réside.
47:36 "On a retrouvé une veste avec des traces brunâtres, effectivement de sang."
47:42 La veste correspond bien à celle identifiée sur la vidéo.
47:49 Tandis qu'elle est placée sous-cellée, les enquêteurs interrogent l'amie de Mamadi.
47:55 "Elle le dira aux enquêteurs que le couteau à peine n'est plus dans le tiroir.
48:03 Elle dit 'je ne comprends pas, où est passé ce couteau à peine'."
48:06 Alors, comment se défendra Mamadi devant les policiers de Carmont ?
48:12 Continuera-t-il à nier le meurtre de Marilyn ?
48:16 Et les proches de la boulangère connaîtront-ils un jour la vérité ?
48:24 "Les enquêteurs de Carmont décident d'interpeller Mamadi le 27 juillet 2016."
48:30 "Devant tous ces éléments incriminants, les enquêteurs de Carmont décident d'interpeller Mamadi le 27 juillet 2016."
48:43 "La première question qui sera posée à Mamadi à ce moment-là est 'vous avez fait un certain nombre de déclarations
48:52 précédemment lors de votre audition, est-ce que vous souhaitez modifier ces déclarations ou apporter des éléments complémentaires ?'
48:59 Et à cette question, Mamadi répond spontanément qu'il souhaite apporter des modifications à ces déclarations qu'en réalité il n'a pas dit la vérité
49:08 et qu'aujourd'hui il souhaite expliquer ce qu'il a fait."
49:11 L'homme de 51 ans livre alors une nouvelle version, bien différente de sa première audition.
49:22 "Il va expliquer qu'il va passer la nuit à s'alcooliser, qu'il va sortir en boîte de nuit, lorsqu'il sort de boîte de nuit il décide de se rendre sur les lieux de la boulangerie."
49:34 Pour arranger les choses avec son ex-compagne, Mamadi, qui connaît l'emploi du temps de Marilyn, arrive à la boulangerie sur les coups de 7 heures.
49:49 Après une poignée de minutes, la quinquagénaire arrive à son tour dans le hangar.
49:55 Le suspect assure alors qu'il a essayé d'entamer une discussion mais que Marilyn n'a rien voulu savoir.
50:05 "Il va lui dire 'je t'aime mais c'est trop fort' et c'est à ce moment là qu'il lui portera un coup de couteau."
50:17 Un premier coup, suivi de 8 autres. Malgré la preuve flagrante du couteau pris chez son ami, Mamadi ne va pas au bout de ses déclarations.
50:30 "Il reconnaît l'avoir tué mais sans reconnaître la préméditation, en insistant toujours qu'il voulait avoir une explication."
50:43 "Il est sidéré face à l'atrocité de ce qu'il vient de faire et il va y avoir, dès ce moment là, une sorte de déni chez lui."
50:53 "Mais un déni qui n'est pas utile à sa défense, un déni qui est utile pour lui pour se prémunir d'un effondrement narcissique."
51:04 Informé des aveux de Mamadi en garde à vue, les amis de la victime accusent le coup.
51:13 D'autant qu'ils ont le sentiment que ce drame aurait pu être évité.
51:18 "Il dit voilà c'était l'amour de sa vie, il veut faire passer ça par un culpationnel.
51:25 Qu'il a été pris, il aimait tellement, il n'a pas accepté qu'elle la laisse, il ne comprend pas.
51:31 Mais voilà, on a senti une révolte quand même parce qu'elle en a parlé à plusieurs personnes et au final on n'a plus rien fait."
51:41 A l'issue de sa garde à vue et en attente de procès, Mamadi est placé en détention provisoire le 29 juillet 2016.
51:50 Alors, quelle sera son attitude lors de cette audience ?
51:57 Changera-t-il une nouvelle fois de version ?
52:00 Et surtout, reconnaîtra-t-il enfin la préméditation ?
52:07 Le procès de Mamadi
52:11 Trois ans après le meurtre barbare de Marilyn, le procès de son ex-compagnon s'ouvre devant la cour d'assises d'Albi le 26 juin 2019.
52:30 Désormais âgé de 54 ans, Mamadi encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
52:37 "Beaucoup d'amis de Marilyn sont présents, l'employeur, les amis, les relations, beaucoup de personnes sont là pour manifester leur amour pour Marilyn."
52:58 L'accusé, quant à lui, n'a aucun proche dans la salle.
53:01 Complètement esselé, Mamadi va pourtant prendre ses responsabilités dès le début du procès.
53:08 "Mamadi, il va avoir une phrase que je trouve très forte.
53:17 Il va se lever au cours de la première journée d'audience, après avoir entendu les experts et les témoins déposer.
53:26 Et il va dire au président de la cour d'assises, le problème c'est moi."
53:31 "Mamadi reconnaît intégralement les faits qui lui sont reprochés.
53:38 Oui, c'est bien lui qui a assassiné Marilyn.
53:44 Intégralement, c'est-à-dire qu'il reconnaît la préméditation de son acte.
53:50 Oui, quand je suis parti avec ce couteau, effectivement, c'était pour lui faire du mal.
53:57 Très dur pour lui de l'admettre, dans un premier temps, dans la mesure où lui dit "mais je l'aimais, pour moi c'était la femme de ma vie."
54:09 Si les proches de la victime sont soulagés que Mamadi reconnaisse enfin la préméditation,
54:18 ils vont vite déchanter.
54:20 Il a osé dire au tribunal, à ses deux enfants, à Marilyn,
54:26 de lui laisser une deuxième chance pour qu'ils apprennent à le connaître.
54:31 Une requête qui sonne comme une provocation pour les enfants de Marilyn, et notamment pour l'aîné de la fratrie.
54:44 Il est effondré. Il ne faisait que pleurer.
54:48 D'ailleurs, il dit à la barre "elle ne connaîtra jamais mes enfants."
54:52 Ça fait mal au cœur. "Elle ne sera jamais grand-mère. Elle ne verra jamais mes enfants."
54:59 Le 27 juin 2019, après deux jours de procès, le verdict tombe.
55:08 Mamadi est finalement condamné à 20 ans de prison ferme.
55:13 Mais il a encore quelque chose à faire.
55:15 Mamadi nous dit "je vais purger ma peine, je vais te transférer en centre de détention.
55:22 Cette peine me paraît juste, je ne la contesterai pas."
55:37 Aujourd'hui, plus de 4 ans après le drame, le sourire et la joie de vivre de Marilyn sont encore dans toutes les têtes.
55:45 Malgré les aveux et la condamnation de son assassin, les proches de la mère de famille restent inconsolables.
55:54 Mon soleil s'est éteint, qu'est-ce que je fais ? Personne ne peut remplacer Marie.
56:00 Ça, jusqu'à la fin de mes jours, fait partie de ma vie, Marie.
56:05 Ça ne peut pas être autrement.
56:07 Mais il faut continuer à vivre. C'est ce que réaimait Marilyn.
56:10 Quand je lui disquise avec son plus jeune fils, que je vois régulièrement, je lui dis "tu sais, ta maman serait fière de toi, elle est fière de toi."
56:19 [Musique]
56:28 [Générique]

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