Le Salon Régal ouvre ce vendredi au Meett d'Aussonne près de Toulouse. Zoom sur une race bovine locale par excellence : la Gasconne des Pyrénées
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00:00 C'est Noël, 7h18, toute cette semaine, notre rendez-vous L'Eco d'ici était consacré au Salon Régal Sud de France.
00:06 Notre Salon d'Agriculture Régional ouvre ce matin au Mythe à Toulouse, 200 exposants.
00:11 Et pour l'occasion aujourd'hui, on s'intéresse à la race bovine locale par excellence, la Gasconne des Pyrénées.
00:17 Une race réputée au départ pour sa robustesse, utilisée à la place des tracteurs.
00:23 Mais maintenant, c'est la qualité de cette viande qu'on aime.
00:26 Derrière la marque Gasconne des Pyrénées, il y a aujourd'hui 250 élevages, dont celui de Thierry Pujol à Pontlatte-Taillebourg, près de Montrégeau.
00:34 C'est l'un de ces boeufs qui va d'ailleurs représenter toute la race au Salon Régal ce week-end.
00:39 Lise Dussault est allée à sa rencontre.
00:41 On arrive à la ferme de Thierry Pujol, malheureusement sans l'équipement indispensable des bottes.
00:48 Ce jour-là, le ciel est laiteux, il pleut.
00:51 Heureusement, l'éleveur nous en prête et nous emmène voir la vedette.
00:56 Attends mon petit.
00:57 Il est impressionnant.
00:59 C'est peu de le dire, le petit, comme l'appelle son propriétaire, c'est Pic, un boeuf Gascon.
01:04 Une belle robe grise, caractéristique de la race, des cornes parfaitement symétriques et un trait noir autour des yeux, comme s'il avait du liner.
01:11 Pic, il a 4 ans et demi, castré à l'âge de 6 mois.
01:16 Il fait une tonne 80, je l'ai pesé la semaine dernière.
01:19 Il se prépare pour aller à Paris, au Salon de l'Agriculture.
01:21 A l'ingrassement depuis presque 6 mois, on rationne doucement pour ne pas le forcer, pour que le persil ait le temps de se mettre dans la viande.
01:29 Parce que pour avoir une bonne viande, comme disaient les anciens, il ne faut pas être pressé.
01:32 Avant Paris, Pic commence par du local en fin de semaine, le Salon de l'Agriculture Régional à Toulouse.
01:37 S'il a la chance par exemple d'être sur le podium, d'avoir une plaque, évidemment c'est un plus pour un boucher, pour le vendre, on croise les doigts.
01:45 Pour Carcass, les derniers qui se sont vendus au Salon du Gras à Saint-Gauden, ils étaient à 8,50 euros aux enchères, mais on espère beaucoup plus.
01:54 Il va tourner autour de 700 kilos de carcass à peu près, donc faites la multiplication.
01:59 Ça fait 5 600 euros et Thierry Pujol des récompenses, il en a déjà eu, dans sa ferme, sont alignées sur une poutre.
02:06 En haut d'une grange, au moins une dizaine de plaques, mais au-delà des prix, à chaque fois qu'il défile sur un salon...
02:11 Je pense à mon père et à mon grand-père.
02:13 Les gasconnes des Pyrénées, il y est viscéralement attaché, il baigne dedans depuis tout petit.
02:18 Je n'ai pas fait d'études d'agriculture, j'ai appris sur le tas, j'ai fait d'autres études, puis finalement je suis revenu à l'agriculture.
02:25 J'ai fait des études mécaniciens. La passion d'être au milieu des bêtes, d'être en liberté dans la nature, au bord de la Garonne, pour moi ça n'a pas de prix.
02:33 Avec une vue exceptionnelle sur les montagnes, quand il fait beau, le tout sous le regard presque inquisiteur d'une vache.
02:40 Elle s'est discrètement approchée au cours de la discussion, un seul coup d'œil suffit à l'éleveur pour savoir qu'il s'agit d'incisives.
02:47 Là-bas il y a la vice-championne de Paris, la grise qui est au fond, là-bas de la traverse, Palombe. Là-bas il y a Oasis, voilà.
02:54 Elles ont tout un nom, Pépita et un suivant.
02:56 L'éleveur de 57 ans, aux yeux bleus, aux visages rustres mais amicals, s'approche de Pic et le caresse sur le dos tout en haut de la colline vertébrale.
03:05 Là-bas c'est une zone pour les tranquilliser, une zone sensible. Et ça c'est depuis tout petit.
03:11 Ils viennent de naître toujours le caresser là. Toutes les bêtes, ça veut dire t'es avec moi, il va rien t'arriver, on est tranquille.
03:20 Alors bien sûr quand il doit les envoyer à l'abattoir, c'est toujours très dur. Confitier et Pujol, mais ça fait partie du métier.
03:26 Il gère 40 animaux tout seul, ne révèle pas son salaire, mais avoue tout de même faire une autre activité en parallèle, un autre métier, à temps complet.
03:34 Oui je travaille à la communauté de communes de Saint-Gaudin, conducteur de niveleuses dans les TP.
03:38 J'ai des journées bien remplies. Je me lève de mon air le matin et je me couche tard le soir.
03:44 C'est comme ça aussi que vous vous y retrouvez financièrement ?
03:46 Oui, mais je ne me plains pas, c'est ce que j'ai voulu, c'est ce que je veux, je ne me plains pas du tout.
03:51 Son quotidien s'est aussi grimacé à chaque fois qu'il aperçoit la camionnette jaune de la factrice.
03:55 Oh là là, une facture de plus.
03:57 Mais il y a plus que tout une chose qui l'agace.
04:01 On est dans un supermarché, on boit de la viande qui vient d'autres pays.
04:05 Ça, ça m'embête un peu parce qu'on a un produit de qualité, la Gascogne et Pyrénées.
04:09 Pour moi, c'est inadmissible qu'on n'utilise pas la viande qui est en France, même d'autres races.
04:16 Quand j'entends la semaine dernière que l'Assemblée se pose la question pour voter, faire venir du lait de Nouvelle-Zélande, je regrette.
04:25 Mais bon, là on marche sur la tête. Pour moi, on marche sur la tête.
04:28 Et puis dans quelques années, une question va se poser quand il va partir à la retraite.
04:32 Il faudra que quelqu'un d'autre enfile sa combinaison bleue, ses bottes, mais qui ?
04:37 Il sait que ce ne sera pas ses enfants. Les deux ont choisi une toute autre voie.
04:41 Reportage France Bleu Occitanie signé Lise Dussault.
04:45 Le quotidien des éleveurs, ce sera donc au menu du Salon Régal qui débute aujourd'hui à Toulouse.
04:49 Nous serons d'ailleurs en direct demain pour une émission spéciale de 10h à midi.
04:53 Et avant ça, dans une heure, nous serons avec le président de l'interprofession Bétail et Viande en Occitanie.
04:57 - Les Codiciers, retrouvés chaque matin à 7h15, c'est aussi sur l'appli Ivory.