Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Vendredi 15 décembre 2023 : l’ancien footballeur international, Dominique Rocheteau. Il vient de publier une autobiographie "Foot sentimental" aux éditions du Cherche-Midi.
Category
🥇
SportTranscription
00:00 Bonjour Dominique Rocheteau. - Bonjour.
00:01 - Quand on évoque votre nom, que de souvenirs positifs nous reviennent.
00:05 - Il y a des vieux souvenirs quand même.
00:06 - Oui, ce footballeur international français, Langevert, associé à la Sainte-Étienne, au PSG et au Toulouse Football Club.
00:13 Vous avez même atteint la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions et en 80, vous avez également été champion de France.
00:18 Et vous êtes resté à ce jour le sixième meilleur buteur du PSG.
00:22 C'est marrant parce qu'on ne le sait pas. - On ne le sait pas trop.
00:24 - Non mais... - Moi, c'est l'image de Sainte-Étienne, l'image de Langevert.
00:28 J'ai quand même passé sept ans au PSG.
00:31 Mais par contre, quand j'ai quitté le PSG, je ne savais pas du tout que j'avais marqué 100 buts.
00:37 Parce que c'était différent.
00:40 On ne jouait pas pour les stades.
00:43 Et voilà, c'est ce que je reproche un peu maintenant.
00:46 Les joueurs en tendance...
00:47 Les joueurs, ce n'est pas les joueurs, c'est qui sont... - C'est la technique aussi.
00:50 - C'est la technique, mais surtout les médias aussi, qui mettent l'accent sur les stades, sur le nombre de buts marqués,
00:57 sur les palmarès.
00:59 Et pour moi, le football, c'est avant tout collectif.
01:02 Et c'est vrai que là, on a tendance à individualiser ce sport.
01:06 C'est dommage.
01:07 - Ce regard sur le foot actuel, je crois que la comparaison est inévitable entre vos débuts
01:13 et ce que vous avez vécu, vous, sur le terrain, avec cet esprit d'équipe qui était très fort.
01:17 D'ailleurs, vous expliquez que tous ensemble, on peut former une belle équipe et marquer des buts et avoir de belles victoires,
01:23 mais que l'individualité ne peut pas fonctionner.
01:25 Et aujourd'hui, vous reprochez au foot.
01:27 - C'est ce qui faisait la force de notre équipe à Saint-Etienne.
01:30 On était des joueurs qui avaient été formés ensemble, avec deux très bons joueurs,
01:35 avec de super mentalité, Kerkovic et Piazza, qui venaient de l'étang d'Argentine.
01:39 Et donc, c'était le collectif qui primait.
01:42 Et moi, c'est ce qu'on m'a appris là-bas.
01:43 Je suis arrivé à 16 ans.
01:44 Pour moi, le football, c'était...
01:46 Moi, je jouais comme ça, je marquais des buts, mais je n'avais pas cet esprit collectif.
01:51 Et ça, c'est Saint-Etienne qui me l'a apporté.
01:54 Avec cet état d'esprit, on peut arriver à faire des choses fabuleuses.
01:59 C'est ce qu'on a fait avec des joueurs sans stars,
02:03 des joueurs comme ça, qui avaient été formés ensemble.
02:06 Et c'était une équipe du commun.
02:08 - Vous dites une chose très importante, c'est qu'avant d'être joueur,
02:12 votre famille vous a enseigné le fait que vous étiez d'abord des supporters.
02:17 Et ça change beaucoup la donne, finalement, Dominique Rocheteau.
02:21 Le fait d'aimer le football et pas forcément d'envisager d'être sur le terrain et de devenir acteur.
02:26 Vous avez d'abord été spectateur.
02:28 - Oui, comme vous le dites.
02:31 Mais après, j'ai joué au football pour des raisons ludiques.
02:36 C'était pour moi un jeu.
02:38 C'est pour ça que j'ai toujours mis l'accent sur le jeu.
02:43 J'ai toujours aimé les équipes qui pratiquaient un beau jeu, le jeu collectif.
02:49 Il y avait un petit côté idéologique.
02:52 Il y a aussi l'esprit du jeu.
02:56 Et c'est vrai que quand je compare, je n'aime pas trop comparer,
02:59 mais quand je compare le rugby et le football,
03:01 et quand j'ai le choix entre un match de la Rochelle et puis un match de football professionnel,
03:09 je choisis souvent le rugby parce que j'aime bien l'état d'esprit qu'il y a dans ce sport.
03:16 C'est pour ça que je tire un peu la sonnette par rapport au football,
03:20 parce que toujours, toujours plus, toujours plus d'argent,
03:28 toujours plus, ça casse des choses, ça casse l'esprit.
03:32 - Vous parlez d'une chose qui est très importante dans cet ouvrage,
03:36 c'est l'importance de porter le maillot de l'équipe de France.
03:39 Vous vous rappelez de la première fois où vous avez enfilé ce maillot ?
03:42 - Oui, c'est ma première sélection, c'était un Covax.
03:46 On était deux jeunes joueurs à jouer notre première sélection, premier match.
03:50 Et Stéphane Covax, pour lui, l'équipe de France, le coq, c'était très important.
03:55 Et c'est vrai qu'il nous avait fait embrasser le coq,
03:58 donc ça m'a marqué avant le match, dans les vestiaires, devant tous les joueurs.
04:02 Et donc c'était un petit geste qui m'a marqué, oui, bien sûr.
04:06 - Merci beaucoup, Dominique Rocheteau, d'être passé dans le monde d'Elodie sur France Info.
04:10 Ça s'appelle "Foot sentimental" et le livre est disponible aux éditions du Cherchemini.
04:14 Merci infiniment. - Merci beaucoup.