Hommage à Pascal Périz de Pow Wow

France Bleu Normandie Calvados et Orne

l’année dernière

Alain Chennevière, membre du groupe Pow Wow nous raconte qui était Pascal Périz et les succès qu'ils ont vécus ensemble !
Pascal Périz s'est éteint le 10 décembre 2023 à l'âge de 62 ans.

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00:00 France Bleu Normandie

00:02 Sa voix, son talent, son humour vont nous manquer.

00:07 Nous avons perdu un frère, un frère de chant, un frère de rire, de rêve, d'espoir et de nuit blanche.

00:12 C'est par ces mots que le groupe Poho a annoncé la disparition de l'un de ses membres fondateurs Pascal Périz hier matin.

00:19 Alain Chenvier bonjour !

00:21 - Bonjour !

00:22 - Membre du groupe, cette photo que vous postiez hier sur vos réseaux sociaux, vous quatre avec Pascal,

00:27 Amène-moi ici Bertrand Pierre dans un studio en 1991.

00:30 Vous ne vous doutiez pas ce que vous étiez en train de créer et le succès qui allait l'accompagner ?

00:34 - Ah bah non, non non, c'est...

00:37 Est-ce que...

00:38 Je suis un petit peu ému.

00:40 Mais non, évidemment qu'on s'en doutait pas parce que c'est un groupe que j'avais eu envie de faire et de réunir mes amis à un moment où

00:48 rien ne fonctionnait pour moi,

00:50 après les Alligators, quelques années après les Alligators,

00:53 on avait juste envie de s'amuser, à chanter les choses qu'on aimait et qu'on chantait entre autres avec Pascal depuis déjà quelques années.

00:59 Donc du blues, du doo-wop, des Beatles, voilà plein de chansons vocales et

01:05 sur cette photo là effectivement on est en plein de répétitions,

01:08 c'est le début de l'histoire et effectivement on ne sait pas ce qui va se passer.

01:12 - Et quelle histoire !

01:13 Alors Pascal Périz c'est pour nous la voix du choc, on va écouter dans quelques instants mais pour vous c'était qui ?

01:18 Racontez-nous qui était Pascal ?

01:22 - Pascal en fait c'était le petit frère de Marc Périz qui était

01:25 dans les années

01:27 79 le deuxième guitariste solide des Alligators, mon groupe des années 80.

01:33 Et donc Marco était le grand frère de Pascal et quand on a eu besoin d'un guitariste rythmique en 79-80,

01:41 Pascal qui était là, qui était tout frais sorti de l'école on va dire, il avait à peine 18 ans,

01:48 il avait sa guitare et il s'est joué en groupe. Et si je me souviens bien le premier concert de Pascal avec les Alligators,

01:54 premier concert de Pascal de toute sa vie,

01:57 c'était l'Olympia, un concert de rock à l'Olympia.

02:00 Et ça a commencé comme ça et puis après

02:03 on avait tout le temps des moments de partage avec des guitares acoustiques et

02:08 on chantait toutes les chansons qu'on aimait.

02:10 - Et après bien sûr le monde,

02:14 plutôt le monde francophone, la France a découvert le groupe Po, et ça bien sûr.

02:18 Pour celle là comme pour le chat vous remportez deux victoires de la musique, votre album se vend à plus d'un million d'exemplaires,

02:42 entre même dans le Guinness Book des records pour la rapidité avec laquelle ce million est atteint.

02:46 Comment Alain le groupe a-t-il vécu ce basculement vers une immense notoriété ?

02:50 - La chance qu'on a eu déjà c'est d'être quatre, d'être quatre on va dire armes égales, amitié égale, la culture égale et donc

02:58 on a vécu des choses

03:00 que nous quatre

03:02 dont nous quatre seuls pouvons nous souvenir parce que voilà on a vécu à une petite échelle

03:09 évidemment plus modeste, je pense des fois aux Beatles qui ont vécu des trucs incroyables et nous dans notre

03:13 notre aventure aussi rapide, aussi fulgurante, effectivement c'est incroyable, on arrivait tous les jours à la maison de disques en

03:19 demandant combien, combien et on nous disait 10 000, c'était 10 millions par jour quoi.

03:24 Donc c'était hallucinant et ça en à peine deux ans d'existence

03:30 avec un, encore une fois, pour un projet qui était juste destiné à ce qu'on s'amuse et qu'on se fasse plaisir quoi.

03:37 Donc ça a été extraordinaire.

03:39 Le groupe O qui se sépare en 97 vous retrouvez en 2006 pour un quatrième album, c'est la dépression qui a emporté Pascal Périz.

03:45 Quand quelqu'un nous quitte comme ça ce n'est pas l'image d'un homme qui sourit qui nous vient à l'esprit.

03:50 Donnez le nounouce au sourire ce matin Alain, racontez-nous un moment de bonheur vécu ensemble.

03:55 Bah de toute façon avec Pascal tous les moments de bonheur, tous les moments étaient des moments de bonheur

04:00 spécialement sur scène parce qu'il avait un niveau incroyable, très fin et il était enfin

04:07 quand Pascal allait bien

04:09 il avait un humour dévastateur et je me souviens par exemple à l'époque des Alligators quand on a fait l'Olympia avec Eddy Mitchell pendant un mois en

04:16 1980 dans les loges, dans les coulisses, nous on était des mots mais surtout lui qui était le plus jeune de nous cinq

04:23 et une fois on se trouvait dans les loges, il y avait

04:26 c'est plus qui mais entre autres il y avait David MacNeil qui est un chanteur franco-américain

04:32 qui était connu à l'époque et il avait une cigarette et Pascal lui propose de lui allumer sa cigarette et bien sûr

04:38 merci et en fait Pascal avait un briquet qui projetait de la mousse

04:41 et donc David MacNeil a très mal pris de se retrouver le visage plein plein de mousse et

04:48 vraiment il était très vexé et on en a entendu parler pendant longtemps. Voilà ça c'était Pascal, c'était un peu le

04:56 piffleur turbulent et voilà, mais tellement attachant. Et sinon j'ai une autre anecdote plus tendre, ça c'est juste avant, au début

05:04 où on commence à répéter avec Poho, donc il venait à l'occasion dormir chez moi à Luthien-Troyes à Paris

05:09 et il dormait par terre sur un petit matelas et pour l'endormir je m'étais sans arrêt

05:13 je m'étais toujours à la même face d'un album de Gene Vincent où il n'y avait que des balades, des balades très tendres et il fallait

05:19 endormir et voilà c'était le côté tendre