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00:00 - Expliquez-moi pourquoi est-ce que vous ne croyez pas au scénario que maintenant que Vladimir Poutine est...
00:05 D'ailleurs je devrais même vous poser d'abord la question de savoir si vous êtes d'accord avec mon
00:10 introduction de tout à l'heure et cette petite musique qui dit que Poutine a gagné la guerre en Ukraine.
00:14 - Moi je pense qu'il a gagné, tout à fait. Je crois qu'on n'est pas loin de la fin de la guerre pour une simple raison
00:21 je peux vous dire puisque
00:25 l'armée ukrainienne manque d'effectifs. Vous pouvez envoyer à l'Ukraine autant de armes que vous voulez,
00:33 autant de munitions, mais bientôt il n'y aura personne pour se servir de ces armes. Vous voyez que la moyenne d'âge
00:41 des militaires ukrainiens aujourd'hui c'est de 43 ans. Ils n'ont plus de réserve, les pauvres.
00:48 Chaque fois on se souvient du Vietnam, de l'Irak, de l'Afghanistan
00:55 les américains mènent des guerres par procuration et après ils abandonnent ces gens là.
01:01 - Mais les russes perdent des soldats tous les jours.
01:04 On dit 300 soldats par jour.
01:06 - Non, je crois... écoutez, je connais pas des chiffres, les chiffres sont pas donnés, mais de toute façon je peux vous dire aussi que
01:14 - 300 soldats très jeunes.
01:16 - Les russes sont à la défensive.
01:18 Ils sont à la défense et quand on se fait la défense on perd moins d'ombres que pendant les attaques.
01:24 - Pourquoi vous dites ça ? Parce que vous parlez de la contre-offensive ukrainienne c'est ça ?
01:27 - Bien sûr, mais je voudrais revenir à votre question précédente et je crois il y a une chose, un aveu qui a été fait
01:34 cette semaine, la semaine dernière, par le secrétaire américain Blinken.
01:41 En parlant je crois au congrès, il a dit que
01:46 90% de l'argent que les américains soi-disant ont donné à l'Ukraine ont été dépensés
01:54 aux Etats-Unis, c'est-à-dire ils ont financé leur propre complexe militaire industriel.
02:00 Et là, c'est ça le secret de la guerre.
02:04 Les américains mènent des guerres pour s'enrichir et d'ailleurs il y a aussi
02:08 un retour dans le passé important. Il y a eu un grand président des Etats-Unis, un grand général Eisenhower.
02:16 - Eisenhower bien sûr.
02:18 - Très grand. Alors dans son tout dernier discours comme président avant de partir, c'était en 61,
02:26 il a dit "attention au complexe militaire industriel des Etats-Unis qui peuvent réserver des pires
02:34 surprises". Lui,
02:37 général, président des Etats-Unis, il a dit "attention". C'est ce que nous voyons aujourd'hui.
02:42 - On va regarder ses propos d'Antony Blinken.
02:46 Juste une chose, quand on dit gagner la guerre, c'est gagner entièrement la guerre. Mais vous n'avez pour l'instant,
02:52 en tout cas les russes, n'ont pas pris Kiev qui était le
02:56 comment dirais-je, l'objectif principal et premier.
03:00 Où vous pensiez d'ailleurs les russes avoir Kiev en quelques jours ?
03:03 - Kiev, Kiev c'est la capitale.
03:05 - Oui.
03:06 - De toute façon Kiev,
03:08 d'après les objectifs qui ont été fixés pour cette opération, ne fait pas partie des objectifs à conquérir.
03:14 - Oui c'est la capitale.
03:16 - C'était le cas au début.
03:18 - Justement, justement, parce qu'il fallait bien venir et
03:22 demander à des gens qui sont en Kiev qu'ils remplissent ces conditions que nous avons formulées. Et d'ailleurs je vous dis que
03:29 tout de suite, pourquoi les russes ont commencé à retirer leur
03:33 soldat de Kiev ? Puisque les négociations tout de suite commençaient avec les ukrainiens.
03:40 D'abord en Biélorussie, et après en Turquie. Et on a même préparé un projet d'un accord de paix.
03:48 Et puis alors c'est Boris Johnson qui est venu à Kiev,
03:53 envoyé par les américains, disait "ah non non stop,
03:57 pas de signature, pas d'autorité de paix, il faut continuer la guerre". Voilà, ce sont des faits.
04:04 - Qu'est-ce qui nous dit, et vous n'avez pas encore répondu à cette question, parce que d'abord vous avez
04:09 clairement dit ce soir sur Europe 1 que Poutine a gagné la guerre en Ukraine, qu'est-ce qui nous dit que Poutine ne va pas étendre
04:16 sa belligérance à d'autres pays, notamment... - Mais pourquoi faire ? Quels sont les intérêts ?
04:24 Puisque
04:27 Poutine est très rationnel. - Une partie des polonais par exemple ont peur que Poutine attaque la Pologne. - Ecoutez, vous savez,
04:34 avec la Pologne, nous avons à peu près les mêmes relations que eu jadis les français avec les allemands.
04:40 On a avec la Pologne une histoire un peu compliquée et difficile, mais je peux vous dire que
04:48 il n'y a aucun intérêt pour la Russie à conquérir ses terres.
04:53 Nous avons nos propres terres qu'on n'a pas encore aménagées, on a tant de travail chez nous,
04:58 et encore une fois, je reviens, pourquoi
05:01 on a attaqué l'Est de l'Ukraine ? C'est parce que
05:06 la population russe et russo-français était menacée, pas seulement menacée, mais agressée
05:12 par le pouvoir acquis hier. - Le résultat de cette fin de guerre, puisqu'on
05:16 y approche si je vous écoute, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y a des territoires de l'actuelle Ukraine qui vont revenir à la Russie ?
05:23 - Ecoutez, moi je crois que les territoires qui sont
05:29 contrôlés aujourd'hui par la Russie... - C'est-à-dire le Donbass ?
05:32 - C'est-à-dire qu'il y a quatre... Non, le Crimée, depuis longtemps déjà. La Crimée, depuis 2014, c'est réglé. - C'est réglé, elle est russe ?
05:40 - Elle est russe, bien sûr. Elle a toujours été russe.
05:43 Elle a toujours été russe. Vous savez... - Je vous laisse parler, Alexandre Roloff. - Bah bien sûr ! - Je ne vous contredis pas, mais...
05:49 - La Crimée est russe depuis... - Vous voyez mon regard interrogateur ? - Très vrai.
05:55 - Ecoutez, la Crimée est russe depuis 1873,
05:59 quand Catherine la Grande a rattaché... - Non mais attendez, Alexandre Roloff, vous voulez que je vous parle des frontières de la Pologne dans
06:06 1660 ? On peut continuer comme ça longtemps ? - Non, non, non, non, non. Et après, après, elle a été toujours...
06:12 faisait partie de la Russie, de l'Union Soviétique, et alors le fait que Khrouchkov, en 54,
06:20 a changé les frontières
06:23 administratives au sein du même pays ne veut rien dire. Et d'ailleurs, vous savez que dès
06:28 1991, quand l'Ukraine a proclamé son indépendance,
06:32 Yeltsin a dit tout de suite à Kravchuk "Attention,
06:37 la Crimée et Donbass, c'est le nôtre."
06:40 Il fallait bien sûr à Yeltsin insister, et alors à ce que là, on pourrait éviter
06:46 malheureusement ce conflit que nous connaissons aujourd'hui.