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Grégory Montagna, alias Greg montagna La flamme dans tous ses etat est un grand brûlé. Pourtant, il est devenu cracheur de feu. Pour neo, il raconte.

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00:00 C'est quelque chose qui est hors du commun.
00:03 Ce qui me plaît le plus, c'est le regard des enfants,
00:07 même des adultes.
00:08 Et ça, c'est merveilleux.
00:10 D'ailleurs, c'est ce que je dis, moi je suis comme Obélix.
00:11 J'ai tombé dedans quand j'étais petite.
00:13 Avec mon accident, j'ai eu les cordes vocales d'atteinte.
00:15 Et moi, j'ai travaillé avec une orthophoniste
00:17 pour que je puisse passer de cette voie-là
00:19 à cette voie-là.
00:20 Par exemple, on est dans un personnage
00:21 qui a besoin d'avoir cette voie-là,
00:22 donc on a cette voie-là.
00:23 Et on revient vers le public,
00:24 et surtout, vous n'avez rien vu,
00:26 vous n'avez rien entendu.
00:27 Voilà.
00:27 On m'a demandé si je voulais l'oublier,
00:29 ce souvenir-là, via l'hypnose, différentes méthodes.
00:31 Mais j'ai toujours préféré garder un souvenir
00:35 de ce jour-là.
00:37 Je m'appelle Greg, j'ai 38 ans,
00:38 et je suis cracheur de feu.
00:40 Et je fais partie de la famille des Grands Brûlés.
00:41 Et ce soir, je vais présenter à Bourbaudouin
00:44 un spectacle de cracheur de feu.
00:46 Alors, on va sortir les mots.
00:52 Le monde du spectacle, c'est un dur métier, je vous le dis.
00:55 À l'âge de 5 ans, j'ai joué avec le feu.
00:58 J'avais voulu allumer un tas d'herbe avec de l'essence.
01:01 Et ce qui s'est passé, c'est que j'ai pris
01:03 le retour de flamme sur moi.
01:06 Donc ce qui m'a valu de faire la torche humaine.
01:08 Et dans mon malheur, j'ai eu de la chance,
01:10 c'est que j'avais un père qui était pompier.
01:12 Donc instinctivement, les bons réflexes,
01:13 donc se rouler par terre,
01:15 se précipiter à la salle de bain,
01:16 se mettre sous l'eau.
01:17 Donc on a les différentes petites flammes
01:23 qu'on apprend au début.
01:24 C'est l'épulsion.
01:26 Donc l'épulsion, c'est les petites boules de feu
01:27 et on va juste faire ça.
01:28 Après, on a ce qu'on appelle les chalumeaux.
01:36 Là, on va tenir la flamme.
01:38 Ce qui est plus compliqué déjà.
01:39 On peut cracher comme ça, allongé, assis.
01:48 Pour ceux qui sont très très forts,
01:50 ils le font en saut périlleux.
01:52 Et moi, en fait, je mange le feu.
01:53 Après avoir craché, normalement,
01:55 on s'attend à ce que le mec soit inflammable.
01:57 Mais moi, je fais ça.
01:58 Alors moi, ce que j'aime là-dedans,
02:00 c'est d'une part la sensation que ça donne
02:03 quand on crache le feu.
02:04 Parce qu'on fait quand même quelque chose
02:05 qui n'est pas commun.
02:07 Mais ce qui me plaît le plus,
02:09 c'est le regard des enfants,
02:11 comme Romain, ou même des adultes.
02:14 Ça, c'est merveilleux.
02:15 Les brûlures s'arrêtent côté droit.
02:20 Donc, il y a de là, jusque là,
02:23 comme ça, jusqu'à la hanche.
02:24 On m'a demandé si je voulais l'oublier,
02:26 ce souvenir-là, via l'hypnose,
02:28 différentes méthodes.
02:28 Mais j'ai toujours préféré garder
02:30 un souvenir de ce jour-là,
02:33 non pas pour la leçon ou quoi,
02:35 mais parce que ça fait partie de mon histoire
02:37 et j'y tiens, en fait.
02:38 Ça, c'est le produit magique.
02:44 Alors, c'est de l'aquaflame.
02:45 C'est un dérivé du pétrole, en fait.
02:49 On lui enlève tous ses polluants
02:51 et on garde que la propriété inflammable,
02:53 ce qui fait qu'à l'odeur,
02:55 et à l'aspect, et au goût,
02:57 en fait, c'est comme de l'eau.
02:58 Tu peux sentir.
02:59 Tu as vu, ça ne sent rien du tout.
03:02 Ça ne sent même pas le pétrole.
03:03 Je ne te le ferais pas goûter.
03:04 Alors, la vie de brûlée,
03:10 quand on est enfant,
03:13 les jours fériés, les vacances,
03:15 tout ça, on les passe à l'hôpital.
03:16 Au final, le service hospitalier,
03:18 ça devient comme une deuxième famille.
03:20 Donc, on a les petits cadeaux pour l'anniversaire.
03:21 On a le petit truc,
03:23 quand ça ne va pas le moral,
03:24 on va voir les infirmières.
03:25 J'ai été recueillie par mon kiné
03:27 à l'âge de 14 ans
03:28 pour des affaires de famille
03:30 qui n'étaient pas très sympas,
03:31 ce qui m'a permis d'avoir une belle enfance aussi.
03:33 Quand on est dans cette vie-là,
03:38 on s'écarte des gens.
03:41 Donc, on finit par plus ou moins
03:42 se regroguer sur soi-même.
03:44 J'ai voulu combattre ça.
03:46 Je me suis inscrite au théâtre, en fait,
03:47 pour justement combattre cette timidité
03:49 et m'ouvrir aux autres.
03:50 Et on apprend à se laisser toucher,
03:52 ne serait-ce qu'une main sur l'épaule ou ça,
03:55 et à communiquer aussi avec l'autre,
03:57 c'est important,
03:57 à le regarder dans les yeux quand on lui parle,
03:59 accepter le regard de l'autre.
04:00 Et de là est venu un truc formidable,
04:03 c'est qu'on est venus en renfort
04:06 à une équipe de son et lumière
04:08 pour un spectacle, ce soir-là,
04:09 des décracheurs de feu.
04:11 Et c'est de là que tout est venu.
04:13 J'ai vu ça et j'ai été piquée
04:16 par le truc.
04:18 Comment on fait ?
04:21 Ah ah !
04:23 Ah ah !
04:25 Comment je fais ?
04:27 C'est en fait,
04:28 je suis un petit peu dragon.
04:31 Je suis croisé dragon.
04:32 Alors du coup, je peux cracher du feu comme eux.
04:35 Ah, j'ai même...
04:37 Regarde, j'ai même les écailles,
04:39 comme les dragons.
04:41 Alors la technique pour cracher du feu,
04:43 donc on prend le produit dans la bouche,
04:45 sans l'avaler, surtout pas.
04:46 C'est pareil quand vous vous faites mal,
04:48 le réflexe de n'importe qui, c'est...
04:51 C'est ça. Et donc tout ça, on l'oublie.
04:52 Une fois qu'on a ça,
04:53 on met le produit dans la bouche
04:54 et là, il suffit de pincer les lèvres
04:56 et de pulvériser un brouillard suffisamment fin
04:59 pour qu'il y ait un apport en oxygène important
05:01 pour que ça s'enfreine.
05:03 Surtout, vous ne faites pas ça à la maison.
05:06 Moi, j'ai beaucoup d'expérience,
05:07 j'ai une vingtaine d'années d'expérience généralement
05:09 parce que bon, je peux comprendre
05:10 que je sois physiquement très intéressant,
05:13 mais je ne vous incite pas à me ressembler.
05:16 Donc là, en faisant ça,
05:22 on voit que le vent, il change.
05:24 Donc on va partir comme ça
05:26 pour donner un effet comme ça.
05:27 Parce qu'il faut savoir que dans ce métier-là,
05:29 le plus grand danger, il ne se situe pas là,
05:31 il se situe tout autour de toi.
05:33 Donc ça peut être les jambes,
05:33 mais surtout, c'est le vent en lui-même.
05:36 Parce que si tu craches contre le vent,
05:38 la flamme va te revenir dessus
05:39 et là, c'est la cacastrophe.
05:42 Tiens, viens, tu vas faire le soutien.
05:43 Viens te mettre là.
05:45 Comme ça, là, tout en direct.
05:46 Tiens, tu tiens ça.
05:48 Tu m'attaches.
05:49 Voilà, tu te mets comme ça,
05:51 tu te poses bien là derrière moi
05:53 et on va se mettre dans le sens du vent.
05:56 Et surtout, tu ne bouges pas,
05:58 tu te laisses guider.
05:59 Si je pousse, tu recules.
06:00 OK ?
06:02 Tu m'as réussi ?
06:04 T'es sûre ?
06:05 On y va ?
06:06 - Oui.
06:08 - Alors, c'était comment ?
06:09 - C'était très bien, c'était incroyable.
06:10 - C'était cool, hein ?
06:11 La réaction quand tu prends la torche
06:14 avec le gamin,
06:15 tout en le mettant en sécurité,
06:16 tout est sécurité.
06:18 Quand tu craches le feu avec le gamin à côté de toi,
06:20 tu le vois, tu le ressens,
06:22 le gamin, il est...
06:23 Tu ne peux pas lui faire plus plaisir que ça.
06:25 - C'est pas mal, c'est pas mal.
06:28 - C'est pas mal, c'est pas mal.
06:29 - C'est pas mal, c'est pas mal.
06:30 - C'est pas mal, c'est pas mal.
06:31 - C'est pas mal, c'est pas mal.
06:32 - C'est pas mal, c'est pas mal.
06:33 - C'est pas mal, c'est pas mal.
06:34 - Tu ne peux pas lui faire plus plaisir que ça.
06:36 Avec mon accident,
06:41 j'ai eu l'écarte vocale d'atteinte.
06:42 Et à une époque,
06:43 quand on est adolescent,
06:44 soit on mue,
06:45 on prend une voix d'adulte,
06:46 grosse voix,
06:47 soit on garde la voix d'enfant que j'ai là.
06:49 Et moi, j'ai travaillé avec une orthophoniste,
06:51 justement parce que
06:52 je n'arrivais pas à faire le changement.
06:55 Et du coup, on a travaillé
06:56 pour que je puisse passer de cette voix-là
06:58 à cette voix-là,
06:59 comme ça, même pour le théâtre,
07:01 et même quand il y a du bruit environnant,
07:02 on m'entend carrément mieux.
07:04 Et d'ailleurs, ça, c'est ma voix de spectacle.
07:06 Par exemple, on est dans un personnage
07:07 qui a besoin d'avoir cette voix-là,
07:08 donc on a cette voix-là.
07:09 Et on revient vers le public,
07:10 et surtout, vous n'avez rien vu,
07:11 rien entendu.
07:12 Voilà.
07:13 - On a dit que les gens de Beauvoir-Bretonne
07:20 étaient un bon public.
07:22 (cris de joie)
07:24 - Au final, après un spectacle,
07:35 tu es 6 ans,
07:36 ou que tu es 40 ans, ou plus,
07:38 le regard, au final, il est le même.
07:40 Il y a une forme d'admiration
07:44 pour le spectacle qui a été fait,
07:45 et aussi pour le bonhomme,
07:48 parce que forcément,
07:49 il y a plein d'interrogations
07:50 parce que tout le monde
07:51 ne connaît pas l'histoire.
07:52 J'en parle librement,
07:57 je n'ai aucune gêne avec ça.
07:59 Je le vis très bien.
08:00 Et comme je le dis souvent,
08:01 si c'était à refaire,
08:02 je le referais.
08:03 (cris de joie)
08:05 *Bruit de pet*
08:07 Merci.

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