Grégory Montagna n’avait que 5 ans lorsqu’il a été gravement brûlé au troisième degré. Un accident qui ne l'a pas empêché de réaliser son rêve : devenir cracheur de feu.
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00:00 J'ai joué avec de l'essence quand j'avais 5 ans.
00:02 J'ai allumé un tas d'herbe avec de l'essence.
00:04 Je me suis pris le retour de flamme.
00:06 J'ai été brûlée au troisième degré.
00:08 Ce qui m'a valu ce physique très avantageux.
00:11 La panoplie du crasher.
00:23 Il y en a qui pourraient penser que c'est une revanche par rapport au feu.
00:27 Histoire de dire maintenant je maîtrise la chose.
00:30 Absolument pas.
00:31 Je l'ai fait, j'ai été piquée par ça parce que j'ai aimé ça.
00:35 On met le pétrole pour allumer la mèche.
00:40 Et avant de crasher, une chose importante,
00:44 c'est qu'on va se mettre une crème de protection.
00:46 Pour éviter déjà que le liquide, quand il nous coule sur nous,
00:51 il rentre facilement dans la peau.
00:53 De l'âge de 5 ans jusqu'à mes 17 ans,
00:55 j'étais au centre de rééducation de Grand Brûlé.
00:57 J'ai subi pas mal de grèves de peau.
01:00 J'avais la chance d'avoir un père qui était pompier.
01:02 Et qui lui m'a fait tout de suite réallumer une allumette.
01:07 Ce qui paraît des gestes banals.
01:09 Allumer un briquet, un bout de papier.
01:12 Pour justement ne pas avoir cette peur du feu par la suite.
01:15 On va essayer de ne pas mettre le feu au sapin non plus.
01:24 J'ai arrêté toutes mes grèves, mes interventions à l'âge de 17 ans.
01:28 J'étais quelqu'un d'assez timide.
01:30 Et pour vaincre un peu cette timidité, et puis m'ouvrir aux autres aussi,
01:33 je me suis inscrite dans une troupe de théâtre.
01:35 Par la suite, on est venu en renfort pour une scène à son et lumière.
01:39 Et de là, j'ai vu des cracheurs de feu.
01:42 Des gens qui faisaient ça, qui jonglaient, qui crachaient avec le feu.
01:45 Et j'ai été piquée direct.
01:48 J'ai vu ça, j'ai dit, c'est ça que je veux faire.
01:51 J'ai été bien formée avec l'un des cracheurs de feu qui était là ce jour-là.
01:56 J'ai suivi avec lui un an de formation.
01:59 J'appelle ça ma partie dragon, parce que ça fait des écailles.
02:02 Vous vous souvenez de la première fois où vous avez essayé de cracher du feu ?
02:10 Oui, d'ailleurs la première fois, ça s'est fait avec le menteur, forcément.
02:15 Première flamme, ça reste à vie.
02:18 Vous n'avez pas de venteur ?
02:19 Pas du tout, absolument pas.
02:21 On a une petite appréhension quand même.
02:24 Mais dès l'instant où on sait faire le jet, parce qu'on n'apprend pas à cracher tout de suite avec du feu,
02:30 on apprend avec de l'eau, de l'huile pour perfectionner son jet.
02:35 Une fois qu'on passe au produit avec la flamme, on sait qu'on est prêt.
02:38 Et après avoir fait la flamme, c'est quand on croise le regard des gens,
02:42 c'est voir cette petite étoile qui brille.
02:45 C'est ça qui est génial en fait, c'est faire rêver les gens.
02:49 J'ai eu vécu de mon activité à plein temps.
02:52 Et malheureusement, depuis le méchant virus du Covid, ça a un peu tué le métier.
03:00 Aujourd'hui, pour avoir des dates, c'est très compliqué.
03:03 Les communes ont moins de budget aussi, donc c'est très compliqué d'en vivre.
03:06 Et vous en faites alors ?
03:07 Je travaille à côté.
03:09 Je suis agent de maintenance dans une grande surface.
03:12 Pour ceux qui ont subi un accident comme le mien, avec le feu,
03:16 ou même n'importe quel accident de la vie,
03:19 il ne faut pas prendre ça comme une fatalité.
03:23 C'est un plus qu'on nous a donné, je dis.
03:26 Malgré ça, la vie continue.
03:28 De chaque défaut, il faut en faire un atout.
03:30 C'est ce que j'en fais.
03:31 [Musique]