• l’année dernière
ENVIRONNEMENT - Si un « accord historique » a finalement été conclu à l’issue de cette COP28, son déroulement et les négociations ont été très compliqués. Alors que le sommet international pour le climat s’achève, les scandales et controverses se sont accumulés depuis son ouverture le 30 novembre.

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Transcription
00:00 Cette COP28 a été très, très, très compliquée et je vais vous expliquer pourquoi.
00:04 Dès le début, on n'était pas très bien parti à cause de ce monsieur,
00:08 Sultan Al-Jaber, il est président de la COP28,
00:11 mais c'est aussi le PDG d'un gros groupe pétrolier.
00:14 Or, je rappelle que les énergies fossiles sont la principale cause du réchauffement climatique
00:18 et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce risque de conflit d'intérêts
00:21 s'est fait ressentir tout au long du sommet.
00:23 Oui, parce qu'on n'a jamais vu autant de lobbyistes qu'à la COP28.
00:27 D'après un rapport, ils étaient près de 2 500 à avoir accès aux négociations.
00:31 C'est 4 fois plus que l'année dernière.
00:33 Parmi eux, on retrouve de nombreux représentants du charbon, du gaz, du pétrole,
00:37 dont Patrick Pouyannet, PDG de Total Energy.
00:40 Alors que la COP28 basse en plein,
00:42 le Guardian dévoile un échange très tendu entre l'ancienne présidente irlandaise
00:46 Marie Robinson et Sultan Al-Jaber.
00:48 Dans cette vidéo, on l'entend clairement dire
00:50 "Aucune étude scientifique, aucun scénario ne dit que la sortie des énergies fossiles
00:54 nous permettra d'atteindre les 1,5 degré".
00:56 Pas top l'argument climato-sceptique
00:58 pour quelqu'un qui doit présider un sommet sur le changement climatique.
01:01 Pour se rattraper, il a expliqué plus tard que cette phrase avait été sortie de son contexte.
01:23 Et à cette controverse vient s'en ajouter une autre.
01:26 Le lendemain, une nouvelle étude sort
01:28 et elle ne présage rien de bon pour l'accord de Paris négocié lors de la COP21.
01:32 Pour rappel, 195 pays s'étaient mis d'accord
01:35 pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 degré d'ici 2100.
01:40 Sauf que d'après cette étude, ce seuil pourrait être franchi dans 7 ans.
01:44 L'accord de Paris ne durera donc pas très longtemps.
01:47 Un compromis a tout de même été trouvé à l'issue de cette COP.
01:50 Après des négociations difficiles, les pays se sont mis d'accord
01:53 sur une transition vers l'abandon des énergies fossiles.
01:56 Mais pour l'Alliance des petits États insulaires, cet accord reste insuffisant.
02:01 Autre action positive de cette COP,
02:03 la mise en œuvre du fonds destiné à financer les pertes et dommages
02:06 des pays vulnérables au dérèglement climatique.
02:09 Mais là encore, ce fonds a ses limites.
02:11 Les gens qui sont à la frontière de la crise climatique,
02:15 ils ont besoin de millions pour résoudre les pires impacts de cette crise,
02:19 et pas de millions.
02:20 Et quand je dis que la finance doit servir les intérêts des gens,
02:25 c'est parce que le changement climatique est plus important que le climat,
02:27 c'est plus important que les statistiques,
02:29 c'est vraiment des gens.
02:30 Déjà, ça va être très compliqué de réunir les 100 milliards de dollars
02:34 estimés par les pays en développement.
02:36 Mais surtout, il n'y a rien dans l'accord qui oblige les pays,
02:39 notamment les plus pollueurs, à y participer.
02:42 Alors avec tout ça, est-ce que les COP servent encore à quelque chose ?
02:44 On ne peut pas dire que les COP ont servi à rien.
02:46 Au début des années 2000, on parlait régulièrement
02:49 d'un réchauffement climatique qui pourrait aller vers 4 à 5 degrés
02:53 d'ici la fin de ce siècle.
02:55 Et désormais, on parle quand même d'un réchauffement climatique
02:58 qui irait plutôt vers 3 degrés.
03:00 Alors ce n'est pas bien, mais c'est moins mal, c'est moins pire.
03:03 Mais attention, même ce scénario à +3 degrés,
03:05 c'est dans le cas où les pays respecteraient leurs engagements,
03:08 ce qui n'est pas gagné.
03:09 [Musique]
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