Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous. Merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info.
00:03 Il y a deux mois, jour pour jour, deux mois, l'attaque terroriste du Hamas,
00:07 la plus meurtrière qu'ait connu Israël, la plus violente, la plus barbare jamais
00:10 interprétée depuis les pogroms de la Deuxième Guerre mondiale contre des civils,
00:14 des femmes, des enfants. Deux mois plus tard, 62 jours précisément,
00:18 après ce vent de terreur et de mort qui a emporté 1 200 femmes, enfants, civils,
00:23 Israël allume les lumières de la fête de Hanoukka à Tel Aviv.
00:27 Et vous voyez ces images, 138 bougies placées sur cette fameuse table des disparus
00:32 ou table des otages que l'on vous a montré si souvent dans cette émission.
00:37 138 civils dont 20 femmes et 2 enfants. Les enfants de Bibas fuirent 10 mois
00:41 et son frère de 4 ans. Voilà à quoi pensait ce soir Israël.
00:47 Cette image, c'est évidemment par ça qu'on voulait démarrer cette émission.
00:52 Bonsoir Elie Korshia, vous êtes le président du Consilatoire central israélite de France.
00:55 Bonsoir Tatiana Arnaz-Barzak, éditorialiste politique.
00:58 On accueille Jacques Zignier, bonsoir.
01:00 Vous êtes ancien ambassadeur de France en Israël.
01:03 Évidemment, votre regard est important parce que parfois on s'est beaucoup demandé
01:07 ce que faisait Emmanuel Macron dans sa politique étrangère, en particulier avec Israël.
01:12 D'abord, il a condamné, il a dit droit à la riposte, évidemment.
01:17 Mais depuis, on a l'impression qu'il essaye de mettre le pied sur la pédale
01:22 ou retenir en tout cas le bras de Benjamin Netanyahou et on aura largement l'occasion d'en parler.
01:29 Mais j'ai plusieurs images à vous montrer de Ranoukka et deux qui sont ce soir qui font un peu en opposition.
01:36 En Allemagne, je ne sais pas si vous avez les images d'Olaf Scholz.
01:40 Je crois qu'on va pouvoir les voir.
01:42 Voilà, c'est un chandelier géant, c'est Porte de Brandenburg, Olaf Scholz qui participe à cette prière.
01:51 Celle de l'allumage de la première bougie, évidemment.
01:55 Le rapport de l'Allemagne avec les juifs est important et particulier, Tatiana.
02:00 C'est une obligation de protection.
02:03 C'est une obligation de protection.
02:04 On a vu dès le début, dès le massacre de 7 octobre, on a vu les prises de positions très fermes
02:09 de la part de Olaf Scholz et de l'Allemagne de façon plus générale
02:13 avec évidemment cette histoire, ce devoir aussi de mémoire.
02:16 C'est vrai que ça tranchait par rapport au début à la position, si j'ose dire, mifigue, miressing de notre président Emmanuel Macron.
02:23 Vous avez vu cette image, chandelier géant, il faut être porté pour allumer la bougie.
02:28 On va voir ce qu'il s'est passé à l'Elysée maintenant.
02:30 C'était tout à l'heure.
02:31 C'est une première.
02:33 Je pense que c'est la première fois qu'une cérémonie religieuse comme celle-là a lieu.
02:39 L'allumage d'un chandelier à l'Elysée, c'est le grand rabbin de France qui est là,
02:44 Emmanuel Macron, qui était à côté, qu'on va apercevoir.
02:48 On va même vous apercevoir, vous étiez au premier rang.
02:51 Voilà.
02:52 Donc comment interpréter, voir cette image ?
02:57 C'est simplement par rapport au contexte dans lequel cette image existe.
03:01 Cet après-midi avait lieu une remise de prix.
03:05 Le prix de la conférence des rabbins européens qui décerne son prix pour la lutte contre l'antisémitisme
03:10 et la sauvegarde des libertés religieuses à une personnalité européenne.
03:14 Dans le passé, il y a eu le roi Philippe VI en Espagne, la chancelière Angela Merkel,
03:19 le premier ministre à l'époque français qui était Emmanuel Valls.
03:22 Cette année, il y a huit mois, neuf mois, il avait été décidé à la conférence des rabbins européens
03:27 de remettre ce prix à Emmanuel Macron.
03:29 La date devait avoir lieu avant fin décembre.
03:32 Elle avait lieu aujourd'hui, le 7 décembre, à l'Elysée, avec les rabbins européens
03:38 et un certain nombre de personnalités de la communauté juive.
03:40 Et comme nous sommes à la veille de Chanukah, l'allumage de la première bougie
03:44 de la fête des Lumières dans le judaïsme ce soir, le grand rabbin de France
03:48 avait proposé qu'à l'issue de cette remise de prix à Emmanuel Macron,
03:52 il puisse y avoir l'allumage de cette première bougie de Chanukah
03:55 que le grand rabbin de France a allumée en notre présence tout à l'heure.
03:58 C'était un signal, je trouve, c'était un symbole.
04:01 Mais ça va faire parler. Je ne sais pas si on peut revoir les images, d'ailleurs,
04:05 on doit à nos amis de Radio Shalom, mais ça va faire parler cette image.
04:10 Parce qu'elle est politique, finalement. On se souvient quand même,
04:13 je pensais plutôt à la vidéo, si on l'a, on se souvient du tout le débat
04:18 qu'il y a eu sur la présence ou non d'Emmanuel Macron à la marche.
04:22 Il n'est pas venu. On lui a reproché. On attend toujours.
04:27 Et on pensait que peut-être ce soir, il aurait pu annoncer une date particulière
04:31 pour rendre hommage aux 40 franco-israéliens qui sont morts le 7 octobre
04:36 dans les attaques terroristes. Bientôt, a-t-il dit.
04:39 Mais on a quand même cette image où on a un président, le chef d'Etat,
04:42 qui participe à l'Élysée, à une cérémonie religieuse. Tatiana.
04:45 On est juste deux mois aussi, jour pour jour, après le massacre du 7 octobre.
04:49 Donc c'est vrai que c'est tout à fait symbolique, tout à fait important.
04:52 Et comme vous disiez, on se souvient combien son absence avait été commentée,
04:57 critiquée lors de la marche contre l'antisémitisme
05:00 et pour les valeurs de la République et pour la libération des otages.
05:03 Et donc je fais le lien du coup avec ce que vous disiez.
05:05 Je pense que mon voisin de gauche va compléter parce que c'est vrai que c'est aberrant
05:09 quand même qu'aujourd'hui, deux mois après ce massacre, on n'ait toujours pas de date
05:13 pour un hommage rendu aux invalides normalement.
05:16 Bientôt. Il a promis bientôt. Vous l'avez relancé.
05:19 Vous l'avez relancé hier, à la veille de cette date symbolique. Il vous a répondu.
05:24 J'avais expliqué. Oui et non. Ou en même temps peut-être.
05:27 Ça doit être la stratégie du en même temps.
05:30 Moi, je comprends le président de la République.
05:32 Il y avait un ancien premier ministre qui disait qu'il était droit dans ses bottes.
05:36 On n'a pas compris, même encore aujourd'hui, qu'il n'était pas présent.
05:40 Lui, le président de la République, dit je n'étais pas présent à la marche.
05:43 Et le maintien, il en a reparlé d'ailleurs cet après-midi en expliquant sa position et sa thèse,
05:47 qui est de dire moi, je ne participe à aucune marche, donc je ne pouvais pas participer à celle-ci.
05:51 Sinon, j'aurais été obligé d'être dans d'autres.
05:53 Très bien. On peut ne pas être d'accord sur un point. C'est exactement ce qui s'est passé hier.
05:58 J'avais proposé, j'avais dit qu'il était important, à mon sens, que deux mois après, nous puissions avoir une date.
06:03 L'idée, c'était simplement d'avoir une date annoncée aujourd'hui, en ce 7 décembre, deux mois après,
06:09 alors que nous étions réunis à l'Élysée.
06:11 Le président de la République a estimé que ce n'était pas son moment.
06:14 Après tout, c'est le maître des horloges.
06:16 Dommage simplement que nos horloges ne soient pas toujours en fonction des horloges de l'Élysée.
06:21 Parce qu'on aurait bien aimé quand même que cet après-midi, le président de la République nous dise
06:25 "Voilà, à cette date-là, nous ferons la cérémonie d'hommage aux 40 Français".
06:29 Si c'est pour attendre le retour des derniers otages,
06:32 quand sera-t-il si on doit attendre des mois et des mois comme ça, parfois ?
06:35 On ne sait pas ce que ça va donner.
06:37 On se souvient que le président avait conditionné ça en disant
06:39 "il faut que leur nombre et leur identité soient justement certifiés pour qu'on puisse acter une cérémonie".
06:44 Mais c'est vrai que le 26 octobre, on évoquait déjà cette cérémonie.
06:47 Nous sommes en effet le 7 décembre.
06:49 Monsieur l'ambassadeur, est-ce que vous comprenez ce silence d'abord ?
06:53 Et est-ce que vous arrivez, vous, à décrypter la politique de la France ?
06:56 Je ne suis pas le porte-parole du président de la République.
06:59 Du quai d'Orsay.
07:00 Sinon vous l'auriez invité à ma place.
07:02 Et moi je suis les événements comme un ancien diplomate qui connaît un petit peu Israël
07:11 puisque j'y ai vécu en poste.
07:13 J'y avais des séjours avant et j'y suis retourné après.
07:19 Comme vous le savez, j'ai été le fondateur de la fondation France-Israël
07:24 portée sur les fonds bâtissmeaux par Jacques Chirac et Ariel Sharon.
07:29 Et pour répondre à votre question, je crois qu'il faut tenir compte
07:35 de ce que je pense et de l'analyse que l'on peut faire de la dimension otage.
07:42 De même que par rapport à la marche, à sa présence à la marche,
07:48 aujourd'hui il faut qu'il tienne cette ligne de crête, Emmanuel Macron,
07:53 entre ce qu'il a à exprimer et faire publiquement sur le territoire français
07:59 et l'action qui est actuellement menée en parallèle à l'extérieur
08:05 pour la libération des derniers otages français.
08:07 Quatre otages franco-israéliens sont encore entre eux,
08:10 ce ne sont que des hommes.
08:12 On va peut-être les revoir leur visage, puisqu'on vous les montre.
08:15 Ofer, Oan, Elia, Orion.
08:17 On a appris aujourd'hui de source certaine que l'un de ces hommes était vivant.
08:21 C'est très important parce qu'on n'a pas d'informations.
08:24 C'est Oan, le papa d'Etan, Ethan, 12 ans, qui a été libéré.
08:27 Et il a vu son père en réalité, comme le disait tout à l'heure sur ce plateau,
08:31 l'avocate française de la famille.
08:33 Nous sommes des avocats de deux familles.
08:39 Et d'une famille dont le petit garçon est rentré il y a quelques jours de cela,
08:43 Ethan, 12 ans, franco-israélien, avec qui on a pu échanger avant-hier,
08:48 mais qui a toujours son papa, Oan, 49 ans,
08:51 qui est encore détenu, retenu en captivité à Gaza.
08:55 Oan est blessé à la jambe, il est blessé aux bras.
08:58 On a ces informations-là, on a les informations selon lesquelles il serait toujours en vie.
09:02 Ce qui est terrible, ce qui est porteur d'espoir, évidemment,
09:06 et ce qui est aussi très difficile à vivre.
09:08 La famille n'a qu'une seule demande aujourd'hui,
09:11 c'est que la Croix-Rouge se rende au chevet des otages
09:15 et essaye de faire passer des médicaments,
09:17 essaye d'avoir des informations sur la santé des otages
09:20 et puisse faire ce pour quoi elle existe.
09:22 - En mettant la pression militaire sur le Hamas,
09:25 est-ce qu'on arrive à libérer des otages ?
09:28 - Dans le deal actuel qui se négocie avec le Qatar,
09:34 les services égyptiens et le Hamas,
09:38 il y a évidemment l'élément pression militaire qui joue.
09:42 Je crois que l'on peut dire que, autant,
09:45 la première phase de libération d'otages a été relativement facile
09:49 à négocier, femmes et enfants.
09:52 Celle-ci va être extraordinairement difficile
09:55 puisque le Hamas joue sa peau.
09:58 Et le Hamas, en jouant sa peau, si vous voulez,
10:01 la négociation est beaucoup plus compliquée aujourd'hui.
10:03 Elle est en cours.
10:05 - Et Israël joue sa survie aussi.
10:07 - Oui, vous avez raison.
10:08 Il y a aussi le rôle des Américains qui est important
10:10 dans ces négociations à côté du Qatar et de l'Egypte.
10:13 Il faut rappeler qu'il y a encore une vingtaine de femmes
10:16 qui n'ont pas encore été libérées, qui sont encore otages.
10:19 Et vous avez entendu que des responsables américains
10:22 lancent l'idée, en tout cas l'hypothèse,
10:24 qu'elles n'auraient peut-être pas été libérées
10:26 parce qu'elles auraient vécu de telles choses en tant qu'otages
10:30 que peut-être qu'ils ne veulent pas les libérer pour le moment.
10:33 - À cause du témoignage, mais là déjà,
10:35 les témoignages qui sont rapportés sont terribles.
10:37 On en a écouté beaucoup hier soir.
10:40 - On a même, apparemment, selon un médecin
10:42 qui a été au contact de ces otages,
10:44 il y aurait, je dis bien, il y aurait au conditionnel
10:46 une dizaine d'otages libérés de civils, hommes et femmes,
10:49 donc femmes surtout, pardon dans le sens "et hommes",
10:51 qui auraient été victimes de violences sexuelles
10:53 lors de leur détention.
10:54 Donc ça pose évidemment beaucoup de questions.
10:56 C'est absolument, absolument terrifiant.
10:58 Et évidemment qu'il faut les libérer au plus vite,
11:00 surtout quand on a en tête l'image de cette jeune soldate.
11:02 Souvenez-vous, avec l'entrejambe maculée de sang,
11:05 avec ce jogging blanc, avec les tendons d'âge dissectionnés
11:07 pour ne pas qu'elle s'échappe, tirés par les cheveux.
11:10 Et on a vraiment très peur du sort de ces femmes,
11:12 en effet, soldates qui puisent.
11:14 C'est atroce.
11:15 Et vous n'avez pas encore entendu d'ailleurs
11:17 la parole directe de ces otages, de ceux qui sont rentrés.
11:20 On a entendu la famille, on a entendu les militaires,
11:22 on a entendu ceux et celles qui ont pris soin d'eux
11:25 et qui racontent déjà des choses terribles.
11:27 Mais pour l'instant, on ne parle pas.
11:30 Certains regards ou certains pleurs,
11:32 comme par exemple, je pensais à Miachem,
11:34 en disent parfois très long,
11:35 parfois plus que des paroles malheureusement.
11:37 Le niveau de peur des Juifs de France,
11:40 on va reparler tout à l'heure de ce qui se passe aujourd'hui,
11:43 de quelles sont les actions qui ont été menées sur le terrain
11:46 et de la diplomatie et de ce qu'on peut faire.
11:49 Mais le niveau de peur des Juifs,
11:51 puisque le ministre de l'Intérieur a appelé tous les préfets
11:54 une extrême vigilance à ce que les Juifs de France ont peur.
11:57 On va voir quelques données sur l'antisémitisme en France.
12:03 Il y a eu un sondage du CRIF qui a été publié.
12:06 D'abord, trois chiffres à vous donner.
12:09 65 % des Français craignent que des actes comme ceux commis
12:14 par le Ramas pourraient un jour se produire en France.
12:16 Ça, c'est terrible. 65 %.
12:18 71 % des Français voient dans l'antisémitisme
12:21 une menace sérieuse pour les Français de confession juive,
12:25 mais également pour la société dans son ensemble.
12:28 Et puis, 72 % des sondés sont contre la poursuite
12:31 des manifestations pro-palestiniennes en France.
12:34 Il n'y en a pas eu tant que ça, en fait,
12:36 des manifestations importantes pro-palestiniennes.
12:39 Il y a des choses. Les facs sont occupées.
12:42 On vous a montré les images. Il y en a eu, de temps en temps,
12:45 des rassemblements en place de la République.
12:47 Pas eu. Pas eu. Comparable à ce qui s'est passé...
12:49 - En d'autres pays. Il y a quand même eu une interdiction au début.
12:53 Souvenez-vous de ces manifestations pro-palestiniennes,
12:55 premièrement. Deuxièmement, en effet, c'est vrai que l'image,
12:57 la résonance de certaines de ces manifestations,
12:59 je pense notamment au Royaume-Uni,
13:01 ont beaucoup ému l'opinion publique.
13:02 Et puis, dernière chose, dans le sondage que vous citez,
13:04 il y a, cela dit, une vraie fracture générationnelle,
13:06 parce que, de mémoire, les 18-24 ans, justement,
13:09 sont majoritairement pour qu'il n'y ait pas d'interdiction
13:12 de ces manifestations pro-palestiniennes.
13:14 Donc, on voit quand même qu'il y a là une petite fracture à ce sujet.
13:17 Et on voit combien... En fait, dans ce sondage,
13:19 ce qui est, je trouve, troublant, c'est que la France est quand même
13:21 assez unie sur le fait que le Hamas est une organisation terroriste,
13:25 que c'est absolument terrible ce qui s'est passé,
13:28 et que ses actes antisémites sont terribles aussi.
13:30 Mais, cela dit, les 18-24 ans souvent détonnent.
13:33 Et l'électorat de Jean-Luc Mélenchon aussi détonne.
13:37 65%, je rappelle, c'est ce que disent les Français,
13:39 craignent que des actes comme ceux commis par le Hamas
13:42 pourraient un jour se produire en France.
13:45 Vous savez, on ne sait jamais exactement
13:48 quelles sont les motivations de ceux qui agissent,
13:53 du terroriste qui agit.
13:55 Il y a eu le temps des organisations terroristes,
13:58 avec Al-Qaïda et Daesh,
14:00 et maintenant on est dans un temps d'un terrorisme individuel,
14:05 mais qui est influé, marqué,
14:09 par les résonances de ce qui se passe à l'extérieur.
14:13 Donc, ce qui se passe actuellement,
14:16 ou ce qui s'est passé par le Hamas,
14:18 peut avoir des résonances chez certains individus,
14:21 en France comme ailleurs.
14:22 Je vous donne juste la parole.
14:23 On écoute, on a tendu notre micro,
14:26 des membres de la communauté juive.
14:28 Certains ont accepté de parler directement face à la caméra,
14:30 d'autres ont parlé mais sans accepter qu'on les filme,
14:34 pour dire quand même qu'il y a une peur.
14:36 Je ne mettrai pas mes bougies,
14:41 enfin mon chandelier, devant la fenêtre.
14:45 Ce n'est pas la peine d'attirer des problèmes,
14:49 ce n'est pas de risquer qu'un imbécile me porte préjudice.
14:55 Ça j'avoue que j'ai rentré ma mezouza à l'intérieur.
14:58 Je ne voulais pas qu'on m'identifie comme foyer juif,
15:01 ou comme seul foyer juif.
15:02 On redonne ce chiffre,
15:04 71% des Français voient dans l'antisémitisme
15:06 une menace sérieuse pour les Français de confession juive,
15:08 mais également pour la société dans son ensemble.
15:10 Ça aussi c'est un chiffre intéressant.
15:12 Oui, deux réactions rapides,
15:14 par rapport au chiffre du sondage sur le fait que des actes
15:17 sensibles à ceux du Hamas pourraient effectivement avoir lieu en France.
15:21 On a quand même vécu avec l'école Osara Tora,
15:25 un attentat d'un terroriste qui a tué des enfants à Boutouchan,
15:28 Gabriel et Arie Sandler.
15:30 Leur papa enseignant qui était devant la porte de l'école à Boutouchan,
15:33 alors qu'il voulait protéger,
15:34 il était en train de protéger de ses deux mains ses fils,
15:37 et une petite fille de 8 ans, la petite Myriam Monsonego.
15:39 Je pense à ces victimes-là.
15:40 La petite Myriam qui avait été poursuivie par le terroriste,
15:43 dont je ne veux même pas citer le nom,
15:44 tout le monde connaît son nom ici,
15:45 dans la cour de récréation,
15:47 et qui l'a tué à Boutouchan.
15:48 Donc des actes terroristes, on a vu ce que c'était,
15:51 et je ne parle pas des massacres de janvier 2015,
15:53 que ce soit à Charlie Hebdo, dans la salle de réaction,
15:57 ou que ce soit à l'Hypercacher.
15:58 Vous savez, quand on était au procès des attentats de janvier 2015,
16:02 et qu'on voyait les photos et les vidéos qui étaient prises dans le magasin,
16:05 croyez-moi, dans les travées de cette supérette, de ce magasin,
16:09 c'était des travées de guerre,
16:11 c'était des tranchées de guerre avec du sang partout.
16:13 Donc on sait ce que c'est aussi en France,
16:15 que des terroristes qui tuent des civils avec la barbarie qu'on a vue.
16:19 Sauf que, évidemment, ce qui s'est passé le 7 octobre,
16:21 en quoi c'est unique, c'est que c'est la première fois
16:23 qu'il y a un acte de guerre aussi massif
16:25 d'une organisation terroriste qui décime des villages,
16:28 décime des kiboutz,
16:29 et qui rentre dans un festival de musique en tuant 360 personnes,
16:33 ce qui à l'échelle d'un petit pays comme Israël,
16:35 équivaudrait à un massacre de 10 ou 15 Bataclan.
16:38 Un dernier mot Olivier, sur l'antisémitisme, sur ce qu'on a vu là,
16:41 je pensais à quelque chose.
16:42 On est souvent en contact avec des personnes qui ont vécu la Shoah
16:45 et qui se disaient après la Seconde Guerre mondiale,
16:48 plus jamais ça.
16:49 Ce qui est terrible aujourd'hui, quand je vois ces images-là,
16:52 je me disais qu'en 1943, il y a 80 ans, on avait des enfants cachés.
16:57 Des enfants cachés, qui aujourd'hui ont peut-être 80 ou 90 ans.
17:00 Je ne voudrais quand même pas que dans notre pays,
17:02 quand on entend ce qu'on entend,
17:03 on en arrive à avoir un judaïsme caché en 2023.
17:07 On ne peut pas accepter ça quand on est français,
17:09 dans notre pays.
17:10 L'inquiétude, elle est là, c'est sûr.
17:12 Mais qu'on n'en soit pas à un niveau de peur et de psychose,
17:15 à tomber dans un judaïsme caché,
17:17 ça je ne voudrais pas l'avoir dans mon pays
17:19 et l'accepter en tant que représentant de la communauté égypte,
17:22 mais avant tout en tant que français, citoyen français dans notre pays.
17:25 Ne pas avoir peur.
17:26 C'était également ce que disait Jonathan Arfi,
17:28 le président du CRIB, sur cette question,
17:30 il y a quelques minutes sur l'antenne de CNews.
17:32 Nous n'offrirons pas aux antisémites et aux terroristes
17:37 notre peur en cadeau, en trophée supplémentaire.
17:40 On était beaucoup à craindre le grand retournement de l'opinion publique,
17:44 à craindre qu'après deux mois d'opérations militaires israéliennes
17:48 nécessaires face aux terroristes du Hamas,
17:50 avec son lot d'images de populations civiles de Gaza,
17:53 que deux mois de mort palestinien,
17:55 que deux mois d'activisme sur les réseaux sociaux,
17:59 de LFI, d'activistes aussi pro-palestiniens,
18:03 tout ça ait un impact sur l'opinion.
18:05 En fait, les Français ont de la hauteur de vue,
18:08 beaucoup plus qu'on imagine, ils ont du bon sens,
18:10 ils sont capables de garder le cap,
18:12 et ils ne se laissent pas berner par ce qu'ils peuvent lire ou entendre.
18:15 71%, encore une fois, je vous le dis,
18:19 les Français voient dans l'antisémitisme,
18:21 pour les Français, mais également pour la société dans son ensemble,
18:23 qu'est-ce qui s'est passé samedi soir ?
18:25 On en a parlé, on le rappelle,
18:27 il y a un type avec un couteau, un type radicalisé,
18:30 avec un marteau aussi,
18:32 qui s'en est pris à un touriste allemand de 24 ans,
18:35 qui a indiqué que sa première cible, la cible initiale,
18:37 c'était une cible juive.
18:39 Son attaque était prévue dans le jardin mémorial des enfants du Veldiv,
18:42 tout près de la tour Eiffel.
18:44 Il a expliqué aussi que l'étoile de David projetée sur la tour Eiffel
18:46 en hommage aux victimes israéliennes,
18:49 les victimes, puisqu'en projetant l'étoile de David sur la tour Eiffel,
18:55 on rendait hommage, ça l'avait insupporté.
18:58 Donc c'est déjà arrivé, monsieur.
19:00 Bien sûr. Je me souviens, à l'époque où j'étais en poste en Israël,
19:06 au moment de la seconde intifada,
19:08 de ce que l'on a appelé, vous vous souvenez, l'effet Naplouse,
19:11 lorsqu'il y a eu des événements difficiles,
19:15 le combat à Naplouse,
19:17 et qu'il y a eu des conséquences dans les banlieues de Paris,
19:22 à Sarcelles, où la communauté juive de Sarcelles
19:25 a été directement menacée et agressée,
19:29 et toute une série de familles juives ont dû quitter Sarcelles
19:32 pour aller habiter ailleurs.
19:34 Donc je...
19:36 On en est à se dire...
19:38 Je sais qu'il y a cette interférence dans ce pays qui est le nôtre.
19:43 On en est à se dire, c'est un acte courageux
19:46 de projeter l'étoile de David sur la tour Eiffel.
19:49 C'est un acte courageux d'allumer un tout petit chandelier à l'Elysée.
19:54 Vous avez vu la taille de celui de la chocs.
19:57 C'est des petits actes, des petites choses.
20:00 Mais on a l'impression que c'est courageux de le faire en France.
20:03 C'est assez dingue.
20:05 - Il faut remercier le ministre de l'Intérieur,
20:07 je tiens à le faire ici ce soir,
20:09 qui, en dépit du climat anxiogène et dangereux que nous connaissons,
20:13 n'a pas faibli sur le fait que les allumages
20:16 puissent être faits dans les villes qui les organiseront
20:19 à l'occasion de la fête de Chanukah.
20:22 Peut-être pas à la hauteur de ce que nous avons vu à Berlin ce soir.
20:25 Mais il y aura des allumages dans les villes.
20:27 La protection va être assurée par les forces de l'ordre.
20:30 - La Place de la République, ce soir, il y a eu un allumage.
20:32 - Il y en aura tous les soirs pendant cette fête de Chanukah
20:35 grâce à la sécurisation qui a été mise en place par le ministre de l'Intérieur.
20:39 Encore une fois, climat anxiogène, oui,
20:41 mais il ne faut pas revenir sur ce qui fait ce que nous sommes aussi dans notre pays.
20:45 La liberté de culte et la liberté religieuse
20:48 font partie des fondements de la République française.
20:51 - Tatiane, attends de parler de Jean-Luc Mélenchon.
20:53 - Je voudrais en dire sur ce qu'il en a dit.
20:55 D'abord, la crainte première d'exécutif, c'est l'importation du conflit.
20:59 On l'a vu malheureusement avec ce terroriste de Bir Hakeim,
21:02 puisque sa motivation principale de passage à l'acte
21:05 a été justement de voir ce qui se passait à Gaza.
21:08 Malheureusement, ça se confirme.
21:10 Et puis, deuxième chose, cette fracturation de la société française
21:14 avec la plus grande communauté juive d'Europe en France,
21:17 la plus grande communauté musulmane.
21:19 Et donc, évidemment, ceci expliquant cela,
21:21 le président de la République n'arrivant pas à...
21:24 - Il doit en tenir compte de cette réalité.
21:26 - D'où la raison de sa non-participation, en fait,
21:28 si on y entreligne à cette manifestation.
21:30 Mais cela dit, tu poses une vraie question,
21:32 parce qu'au final, on voit aussi que certains politiques,
21:35 et on en parlera peut-être, mettent aussi du sel sur les plaies
21:38 et fracturent de plus en plus cette société qui est déjà parfois...
21:42 - Jean-Luc Mélenchon ? - Évidemment.
21:44 - Jean-Luc Mélenchon, c'est les Juifs qui mettent du sel sur ses plaies.
21:47 Il dit "Je suis abandonné, je me sens abandonné par les Juifs"
21:50 dans un entretien au Média Orient 21 spécialisé dans l'actualité du Moyen-Orient.
21:55 Il a cette phrase, voilà.
21:57 "Je me sens abandonné par ceux que j'ai défendu toute ma vie.
22:00 Jamais nous n'avons manqué à notre devoir, ni au principe qu'ils le font."
22:03 Donc, ils valent pour tous les racisés.
22:07 - Un tout petit mot pour rebondir.
22:09 Je vais parler évidemment de Jean-Luc Mélenchon.
22:11 C'est bien avec Jean-Luc Mélenchon, tous les jours, quasiment,
22:14 on a une phrase collector.
22:15 On va y revenir rapidement, mais juste pour rebondir sur ce que disait Tatiana à l'instant,
22:19 pour montrer quand même le lien très fort entre l'antisémitisme,
22:22 mais aussi le terrorisme qui frappe dans toute la France.
22:25 Quand vous dites qu'il y a effectivement le prétexte de ce qui s'est passé depuis le 7 octobre
22:29 dans la motivation du terroriste de samedi soir,
22:31 rappelons quand même qu'il n'a pas tendu le 7 octobre pour se mettre cette idée en tête.
22:34 Il était déjà condamné à 5 ans, il a fait 4 ans de prison,
22:37 et il était comme en contact avec ceux qui ont tué Armani en ville,
22:41 ceux qui ont tué Samuel Tlatti.
22:44 On voit bien qu'il y a dans ce terro-terroriste,
22:47 la volonté de s'attaquer à tous les symboles,
22:50 et malheureusement, les Juifs sont aussi une cible privilégiée de ces terroristes,
22:55 au même niveau que les journalistes qui ont été tués,
22:57 que les professeurs ou les enseignants comme Samuel Tlatti
22:59 ou Dominique Bernard qui ont été assassinés par les terroristes.
23:02 Avant le rappel des titres, Jean-Luc Mélenchon quand même.
23:04 Oui, bien sûr.
23:05 Jean-Luc Mélenchon.
23:06 On a vu la première partie, je me sens donc abandonné par ceux que j'ai défendus toute ma vie.
23:11 Quelqu'un qui met de l'huile sur le feu quand même.
23:13 Et personne n'a porté plainte contre moi pour antisémitisme.
23:15 Ça c'est la deuxième partie.
23:16 Pourtant c'est un délit en France.
23:17 C'est donc que nos accusateurs n'y croient pas eux-mêmes.
23:20 Magnifique.
23:22 Très rapidement, il y a quand même quelqu'un qui a vraiment le sens des mots normalement,
23:27 c'est Jean-Luc Mélenchon.
23:28 À chaque fois qu'il a ce genre de sorties,
23:31 je vais quand même en numérer quelques-unes,
23:33 parce qu'il y a quand même une litanie là depuis quelques temps.
23:35 Il y a quand même eu la sortie sur...
23:37 Il y a le Brune-Puy et la présidence de l'Assemblée nationale,
23:39 qui est partie camper à Tel Aviv.
23:41 Celle sur notre consoeur Hôtel-Crièf,
23:43 qui est une fanatique et qui méprise les musulmans.
23:48 On connaît sa proximité avec l'ancien leader du parti travailliste,
23:53 Corbyn, et qui est quand même réputé pour avoir mis dans son parti pas mal d'antisémites.
23:59 On sait les propos qu'il avait tenus sur le président Ducriff
24:02 en parlant de leader d'extrême droite.
24:04 On sait aussi quels sont...
24:06 Les sous-entendus sur Patrick Drahi aussi.
24:09 Bien sûr.
24:10 Ce n'est plus que des soucis.
24:12 On se dit là, si vous voulez, qu'il y a quand même un souci
24:15 avec le leader de la France insoumise,
24:18 qui là, quand même, est sur un chemin
24:21 qui nous fait malheureusement penser à certains mots
24:24 de Jean-Marie Le Pen par le passé.
24:26 C'est-à-dire que là, quand même, on vise certaines personnalités
24:29 ou certains journalistes pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire juifs.
24:32 Mais attendez, Jean-Marie Le Pen avait été condamné.
24:34 Quand il avait dit "je dédie", il était à un meeting au Bourget,
24:37 "je dédie votre accueil", il était applaudi à Jean-François Kahn,
24:40 à Jean Daniel, à Yvan Levaillé, à El-Khabache,
24:42 à tous les menteurs de presse de ce pays.
24:44 Ces gens-là sont la honte de leur pays, etc.
24:48 Il avait été poursuivi, il avait été condamné
24:50 par un tribunal d'Aubervilliers pour antisémitisme insidieux.
24:55 Pourquoi n'est-ce pas le cas, ou est-ce que ce n'est pas comparable
24:59 pour Jean-Luc Mélenchon et Licorsia ?
25:01 Je crois que c'est...
25:02 On est sur deux postures qui sont très différentes.
25:05 Jean-Luc Mélenchon est dans une posture très agressive,
25:08 très radicalisée, mais très politique.
25:11 Et il surf sur ce qui est en train de se passer
25:13 avec cet antisionisme qui se rapproche, on le sait bien,
25:16 de l'antisémitisme et qui est toujours à la frontière.
25:19 Mais il ne faut pas oublier autre chose.
25:20 Alors qu'à l'époque de Jean-Marie Le Pen, on était vraiment...
25:22 - Bien sûr. - Rappelez-vous les propos,
25:23 et certains propos qui donnaient lieu à condamnation,
25:25 on était vraiment sur du négationnisme
25:27 et sur de la remise en question du révisionnisme
25:29 par rapport à la Seconde Guerre mondiale.
25:30 Aujourd'hui, ce qui est en train de se passer,
25:32 ce n'est pas que Jean-Luc Mélenchon.
25:34 Jean-Luc Mélenchon, c'est la tête de gondole.
25:36 Mais derrière, ce qu'il faut voir,
25:37 c'est que dans ses responsables les plus proches,
25:40 ils ont tenu des propos aussi graves,
25:42 si ce n'est pire que ceux de Jean-Luc Mélenchon.
25:44 - Pourquoi il est pas reçu ?
25:45 - Rappelez-vous David Guiraud quand même.
25:46 - Je suis d'accord.
25:47 - Sa déclaration à Tunis sur les femmes éventrées
25:49 qu'il contestait et qu'il mettait sur Israël,
25:52 c'était des propos encore sans doute pires
25:54 que ceux du leader Maximo de l'FI.
25:57 - Oui, mais pardon, personne n'a porté plainte contre moi
25:59 pour antisémitisme.
26:00 Ça veut dire qu'on ne peut pas, on ne peut rien faire.
26:02 On fait tous le même constat, mais on ne peut pas.
26:05 - Ça veut dire que d'abord, lorsqu'il y a des plaintes
26:07 qui sont déposées, il faut analyser.
26:09 Parce que si c'est pour déposer plainte
26:10 et que la personne soit...
26:11 Vous savez, les délits en droit de la presse
26:13 sont très particuliers.
26:14 Il faut toujours faire très attention
26:15 parce que si c'est pour déposer plainte
26:17 et qu'après la personne se retrouve relaxée
26:19 pour une question de procédure
26:20 et qu'elle s'en sorte glorifiée,
26:22 ce n'est pas toujours la meilleure des situations.
26:24 Donc quand il faut déposer plainte,
26:25 il y a des plaintes qui sont déposées.
26:27 Je peux vous dire que certains propos de l'FI,
26:29 de responsables de l'FI,
26:30 ont donné lieu déjà à des dépôts de plaintes.
26:32 Il faut faire attention à ce sujet.
26:33 - 21h32, on est un tout petit peu en retard.
26:35 Salut Simon Guilain.
26:36 On rappelle les autres titres de l'actualité.
26:38 - Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
26:40 L'armée israélienne annonce ce soir la mort de deux soldats
26:43 au cours des combats dans la bande de Gaza.
26:45 Et parmi eux figure le fils de l'ancien chef d'état-major,
26:48 Gadi Hessenkot.
26:49 Les deux soldats ont été tués après l'explosion d'une bombe
26:52 d'une entrée du tunnel dans le camp de Jabalia.
26:54 88 soldats sont tombés au combat à Gaza
26:57 depuis le début de l'offensive terrestre.
26:59 En France, à Nice, un adolescent de 17 ans a été déféré
27:02 pour tentative d'homicide volontaire après l'agression
27:05 d'un policier réserviste dans le quartier de Larianne.
27:07 Mardi, ce policier en civil avait été attaqué par des tirs de mortier
27:10 alors qu'il se trouvait à un arrêt de bus.
27:12 Touché à plusieurs reprises aux jambes et aux bras,
27:15 il avait pu se réfugier au commissariat.
27:17 Et puis la mairie de Paris répond à Clément Beaune
27:19 et assure que la vitesse baissera sur le périphérique
27:22 malgré l'opposition du gouvernement.
27:24 Anne Hidalgo souhaite limiter la vitesse à 50 km/h
27:27 sur le périphérique parisien après les Jeux Olympiques.
27:30 Mais le ministre des Transports a indiqué que l'Etat
27:32 ne validera pas cette mesure, cher Olivier.
27:34 Merci beaucoup.
27:36 Sur le terrain, 62e jour de guerre.
27:38 Ça amène ses opérations les plus importantes
27:40 dans le sud de la bande de Gaza, à Khan Younes,
27:42 qui est la grande ville du sud du pays.
27:44 Objectif, continuer à anéantir les membres du Hamas.
27:47 À sa tête, il y a Yair Ghassi Noir,
27:49 dont la maison a été encerclée.
27:51 Pas de nouvelles en revanche de cet homme
27:53 qui est le cerveau sans doute des attaques terroristes
27:56 du 7 octobre.
27:57 En revanche, ça annonce la mort de deux chefs importants
27:59 aujourd'hui dont un certain Abdelaziz Rantizi
28:03 qui est présenté pour avoir participé à la planification
28:05 des horreurs du 7 octobre.
28:07 Le colonel Rafovich était en direct ce soir
28:09 sur l'antenne de CNews.
28:11 Les opérations sont extrêmement importantes.
28:14 Ce sont des combats très durs, parfois du face à face
28:17 contre les terroristes du Hamas.
28:19 Et également autour de Khan Younes,
28:21 qui est la deuxième ville en taille dans la bande de Gaza
28:24 et à l'intérieur avec des forces spéciales israéliennes
28:27 qui font ici un travail très complexe
28:30 d'aller chercher les terroristes là où ils se trouvent,
28:33 embusquer, cacher.
28:35 Et d'ailleurs nous avons aujourd'hui trouvé
28:37 du matériel militaire du Hamas, des missiles balistiques,
28:41 une quantité impressionnante,
28:43 qui ont été en partie détruits
28:45 et une autre partie va être amenée chez nous pour étudier.
28:48 Mais les combats font rage de l'heure où nous parlons.
28:50 Est-ce que la stratégie des frappes en continu,
28:52 le feu nourri en utilisant l'aviation, les troupes au sol,
28:55 les chars à Gaza Sud avec cette haute intensité,
28:58 peut durer longtemps ?
29:00 Elle peut durer.
29:02 Elle peut durer trois semaines
29:04 comme elle peut durer plus que trois semaines.
29:06 Comme je l'ai dit tout à l'heure,
29:09 c'est plus compliqué d'agir sur la zone sud de Gaza
29:12 que sur la zone nord.
29:14 Parce que l'entremêlement entre la ville de Khan Younes,
29:18 le camp de Khan Younes et tous les tunnels qui sont en dessous
29:21 est beaucoup plus dense.
29:23 Et que la population du nord du Gaza
29:25 est venue se réfugier dans cette partie-là.
29:28 Et enfin, il faut rappeler que l'Amérique a donné son accord
29:33 à la reprise de l'opération militaire à M. Netanyahou
29:37 à condition qu'il n'y ait plus les mêmes bombardements
29:42 que ceux qui s'étaient faits.
29:44 Donc la chose est compliquée pour l'armée israélienne.
29:47 Elle va être très compliquée.
29:49 Il y a toutes les Nations unies, les organisations humanitaires,
29:53 les chefs d'État du monde entier qui disent
29:56 qu'il faut arrêter, qu'il faut sauver les populations.
29:59 Il faut épargner en tout cas les populations.
30:01 D'ailleurs même l'armée le dit.
30:03 Notre ennemi, c'est pas la population.
30:05 Mais c'est tellement entremêlé.
30:07 Il y a un jeu, je dirais un petit peu du chat et de la souris.
30:10 Il y a un jeu du chat et de la souris
30:12 entre Tzahal, l'armée israélienne,
30:15 et la branche militaire du Hamas.
30:17 Là, dans cette partie-là.
30:19 Et puis il y a un jeu du chat et de la souris
30:21 à l'échelle diplomatique et internationale.
30:23 Où Israël sait qu'il a peu de temps,
30:26 sauf à subir une pression internationale absolument impossible,
30:30 et sauf à subir même les remontrances publiques de Biden.
30:34 Donc ils ont peu de temps.
30:36 Ils ont quelques semaines.
30:38 Est-ce qu'en quelques semaines,
30:40 ils peuvent arriver à non pas éradiquer le Hamas,
30:44 mais à avoir les têtes, à avoir un trophée ?
30:47 - Yaya Sinwar.
30:49 - Voilà. Il permettrait à Netanyahou de dire "voilà, j'ai ma victoire".
30:52 - Eh bien on va en reparler dans un instant.
30:54 Restez bien avec nous.
30:56 Le meilleur de l'info revient juste après la pause.
30:58 La suite du meilleur de l'info avec Jacques Zinger,
31:03 ancien ambassadeur de France en Israël
31:05 et l'icorcia président du Consilistoire israélite de France, Tatiana.
31:08 Renard Barzak, qui est journaliste.
31:10 Est-ce qu'on en était là ?
31:12 La stratégie de frappe en continu à feu nourri,
31:14 en utilisant les avions, les troupes au sol,
31:17 les chars à gaz à sud, peut continuer encore longtemps.
31:20 Avec évidemment toutes ces images qui nous parviennent tous les jours
31:23 d'un pays qui petit à petit est en ruine.
31:28 Est-ce que c'est la bonne stratégie ?
31:31 Je voulais qu'on écoute le général Deport,
31:33 ancien directeur de l'école de guerre, sur ces news.
31:35 - Le problème c'est que la stratégie israélienne est illusoire.
31:41 Et que, hélas, chaque coup porté par Israël fait du mal au Hamas,
31:45 mais fait aussi du mal à Israël.
31:48 On ne peut pas éradiquer une idéologie.
31:51 On peut d'autant moins le faire.
31:53 Chaque fois qu'on tue un terroriste et qu'on tue un Ghazawi,
31:56 on crée d'autres terroristes.
31:58 - C'est pas ce qu'on s'est dit au moment de Daesh,
32:00 au moment de l'État islamique, on a fait la même chose.
32:02 - On a fait la même chose, mais dans des conditions différentes.
32:04 Il n'y avait pas de solution politique possible.
32:07 Là, il y a une solution politique qu'on connaît,
32:09 et cette guerre la repousse toujours davantage.
32:12 Quand Raqqa a été bombardée complètement,
32:17 les troupes occidentales ont fait attention,
32:21 je ne dis pas qu'il n'y en a pas eu,
32:22 mais ils ont fait extrêmement attention aux dommages collatéraux.
32:25 On n'a pas exactement l'impression que le même soin soit apporté ici
32:29 à la discrimination et à la proportionnalité.
32:33 - Selon l'ONU, environ 2 millions de personnes,
32:35 85% de la population a été déplacée par la guerre de la bande de Gaza,
32:39 et toujours selon l'ONU, plus de la moitié des habitations
32:41 sont détruites ou endommagées.
32:44 - C'est la réalité.
32:47 En fait, Gaza va être reconstruite.
32:50 Tout le monde le sait, chacun s'y prépare.
32:54 Qui va reconstruire Gaza, et sur quelle base ?
32:58 Matérielle et politique.
33:01 Actuellement, vous avez la scène de la guerre,
33:05 mais à l'arrière-plan, tous les grands acteurs
33:08 sont en train de réfléchir et d'agir pour le jour d'après.
33:13 - Le jour d'après, c'est de la politique.
33:15 Avec qui on fait de la politique aujourd'hui ?
33:17 - Pour faire un accord, il faut être deux.
33:19 Pour rebâtir une relation de discussion, de politique,
33:23 il faut être deux avec un interlocuteur.
33:26 Est-ce que depuis le 7 octobre,
33:28 avec les attaques terroristes menées à cette échelle
33:31 des actes de guerre par le Hamas contre Israël,
33:34 est-ce qu'on peut imaginer que la suite à Gaza,
33:37 lorsque l'opération de guerre sera terminée,
33:39 ce sera d'avoir comme interlocuteur le Hamas ?
33:41 En Israël, personne ne le croit.
33:44 De quelques bords qu'on soit, personne ne le croit.
33:47 La volonté en Israël, c'est de pouvoir reconstruire,
33:50 après la période de la guerre,
33:52 une relation avec des personnes
33:54 qui pourront être les interlocuteurs,
33:56 mais en aucun cas les leaders du Hamas.
33:58 C'est pour ça qu'ils font cette guerre,
34:00 pour démasquer, pour débusquer et pour tuer
34:02 tous les leaders du Hamas qui sont cachés dans les tunnels.
34:04 - Une piste a été avancée par Joe Biden il y a quelques jours
34:06 en parlant d'une autorité palestinienne revitalisée,
34:09 ce qui sous-entendrait à priori
34:13 que peut-être sans Mahmoud Abbas,
34:15 peut-être que quelqu'un prendrait la suite
34:17 de Mahmoud Abbas, cette autorité palestinienne,
34:19 pour pouvoir administrer la bande de Gaza.
34:21 Mais cela dit, la question se pose des deux côtés.
34:23 La question se pose aussi pour Benhamin Netanyahou.
34:25 C'est aussi la question.
34:27 Aujourd'hui, cet après, sans être un impensé,
34:29 et c'est ce que reprochent les Américains
34:31 aujourd'hui aux parties prenantes,
34:35 et ça pose une vraie question.
34:37 Parce qu'il y a aussi une attente
34:39 de la part de l'opinion publique mondiale.
34:41 Et on voit aujourd'hui ces images à Gaza,
34:43 comme vous le disiez.
34:45 - Et américaines.
34:47 Il faut pas oublier qu'il est en campagne, Joe Biden.
34:49 Il est en campagne, donc il ne peut pas faire n'importe quoi.
34:51 - Et puis c'est le principal soutien d'Israël,
34:53 et Joe Biden a connu un revers au Congrès.
34:55 Il avait prévu une enveloppe de 106 milliards.
34:57 Globale, Ukraine, Israël, pour le mur, etc.
35:01 Ça a été retoqué.
35:03 - Alors, sur Gaza, je crois que tout le monde est d'accord
35:05 pour dire que ça ne peut pas revenir
35:07 à la situation d'avant.
35:09 Ce n'est pas le Hamas qui gouvernera Gaza demain.
35:13 Je crois que tout le monde est d'accord.
35:15 Pas seulement en Israël,
35:17 mais dans la communauté internationale.
35:19 Est-ce que ça doit être remis
35:21 à la situation palestinienne de Marboula Bass ?
35:23 Là-dessus, il y a débat.
35:25 Personnellement, je pense que ce ne serait pas possible.
35:29 Que l'autorité palestinienne actuelle
35:31 ne pourrait pas gouverner Hamas, Gaza.
35:35 Elle serait dans l'impossibilité de gouverner Gaza.
35:37 Et donc, il va falloir trouver une solution nouvelle,
35:41 une nouvelle autorité palestinienne
35:43 qui est en train de se discuter un peu partout
35:47 avec des personnalités palestiniennes nouvelles.
35:49 Et puis là-dessus, les Émirats Arabes Unis,
35:51 le Qatar, l'Arabie Saoudite s'y impliquent actuellement.
35:55 Vous avez remarqué qu'il y a un nouvel acteur
35:57 dans le jeu de la diplomatie ?
35:59 C'est Vladimir Poutine.
36:01 Depuis le 7 octobre, il a repris du poil de la belle diplomatique.
36:03 On le pensait totalement enfermé dans son palais, etc.
36:07 Aujourd'hui, on l'a vu partout.
36:09 Arabie Saoudite, Émirat Arabe, Iran également.
36:13 Iran, qui parle avec l'Iran ?
36:15 Il n'y a que Poutine.
36:17 En tout cas, il est de retour sur le devant de la scène diplomatique.
36:19 C'est certain.
36:21 Il est certain que demain, s'il y aura une médiation diplomatique,
36:25 s'il y a une implication diplomatique,
36:27 s'il y a des garanties à donner
36:29 pour l'exercice d'une nouvelle autorité à Gaza ou ailleurs,
36:31 il y aura l'Amérique, il y aura la Russie,
36:35 il y aura la Chine aussi.
36:37 Je rappelle que la Chine est le pays
36:39 qui a servi de médiation entre l'Iran et l'Arabie Saoudite
36:42 dans leur accord de normalisation.
36:45 Quant à l'Europe, point d'interrogation.
36:48 Mais on a besoin de l'Europe pour financer la reconstruction de Gaza.
36:52 Donc, effectivement, Poutine vient de rentrer dans le jeu
36:55 et la Russie reviendra un acteur de la...
36:58 Vous vous souvenez qu'on a gelé les avoirs,
37:01 on en est au 12e, 13e, 14e temps.
37:03 Il y a eu un chiffre qui a été donné ces derniers jours.
37:05 À Abu Dhabi, on s'est réjoui du niveau sans précédent
37:09 des échanges commerciaux entre les deux pays.
37:11 9 milliards de dollars en 2022, plus 68% par rapport à l'année précédente.
37:16 Plus 68%.
37:18 Donc, il y a de l'argent qui rentre aujourd'hui.
37:20 On n'a pas du tout à sécher l'Union Européenne.
37:22 - Rapidement, il y a plusieurs choses.
37:23 Je rappelle quand même que l'Union Européenne, accessoirement,
37:25 est visée par un mandat d'arrêt international de la Cour pénale internationale.
37:27 - Oui, les pays où il est allé ne sont pas membres.
37:31 - Pour la guerre en Ukraine, pour la déportation d'enfants ukrainiens.
37:34 Donc, première chose, d'abord, évidemment,
37:36 je pense que ça peut l'arranger aussi, accessoirement, en ce moment,
37:38 parce qu'on oublie du coup l'Ukraine.
37:40 En tout cas, l'Ukraine est moins sous les rétroprojecteurs.
37:43 Deuxième chose, je rappelle qu'il y a une élection présidentielle en Russie l'année prochaine, en 2024.
37:47 - Elle a été annoncée, je crois, la date a été annoncée aujourd'hui.
37:49 - Donc, voilà, ça aussi, c'est un enjeu, évidemment, très important pour lui,
37:52 de retour sur la scène diplomatique, du coup.
37:54 Et puis, troisième chose, je rappelle, vous disiez,
37:56 qui d'autre discute avec l'Iran, le ramasse, accessoirement.
37:59 Et je rappelle que l'Iran fournit aussi des drones à la Russie.
38:02 Donc, tout ça, en effet, est stratégique, symbolique aussi.
38:05 Et puis, évidemment, ce sont des partenaires, et stratégiques,
38:08 le pétroche, je pense à l'Arabie saoudite, et commerciaux, vous citiez les Emirats Arabes Unis.
38:12 - Je voulais qu'on termine, encore une fois, avec le sondage du CRIF,
38:14 et ce dernier chiffre qui était très intéressant.
38:16 62% des sondés pensent que l'objectif d'Israël, d'éliminer le ramasse, est justifié.
38:22 Donc, les Français, très, très largement soutiennent, en fait, l'action aujourd'hui d'Israël.
38:30 - J'allais dire, heureusement.
38:32 Quand on est Français, qu'on a eu à subir les attaques terroristes depuis ces 15 dernières années,
38:37 et qu'on a vu l'attentat du Bataclan, qu'on a vu les différents attentats qu'on a eu à subir,
38:42 heureusement qu'il y a cette solidarité, je dirais, des démocraties entre elles,
38:47 et des démocrates et des républicains entre eux,
38:50 par rapport à un mouvement terroriste qui a tué des enfants, des personnes âgées, des femmes,
38:54 qui les avaient ventrées et violées pour certaines, et certains apparemment aussi.
38:58 Donc, heureusement que nous avons 62%.
39:00 Ça veut quand même dire qu'il y a encore 38% de nos compatriotes et concitoyens
39:04 qui ne sont pas encore sur cette ligne-là.
39:06 Et j'espère que le chiffre va augmenter dans les jours qui viennent.
39:09 - Mais seulement un Français sur deux qualifie l'attaque du 7 octobre d'acte terroriste.
39:13 Un Français sur deux, je crois que c'est 52%.
39:16 Et il y a tout de même 10% des personnes interrogées qui pensent que c'est un acte de résistance.
39:20 - Il y a encore du travail à faire, donc.
39:22 - Le conflit israélo-palestinien est un drame terrible.
39:26 Il faut faire preuve tout à la fois de lucidité, mais de détermination sur les principes.
39:32 - Bon, alors vous reviendrez.
39:34 - Alors vous reviendrez pour en parler, puisqu'on arrive au bout de l'émission.
39:38 - Et ne pas confondre le Hamas et le terrorisme du Hamas avec la cause palestinienne.
39:43 Parce que ce qui fait sans doute le plus de mal actuellement à la cause palestinienne,
39:47 c'est le terrorisme du Hamas.
39:49 - Voilà, c'est la fin de cette émission. Vous voulez y rajouter quelque chose, Tatiana ?
39:52 - Non. - Non, mais vous avez le droit.
39:54 Vous avez le droit, vous avez 10 secondes.
39:56 - Je constate juste qu'un sympathisant sur quatre de Alephi considère
40:00 que le 7 octobre, ce n'est pas un acte terroriste.
40:03 - Non, c'était de la résistance. - C'est quand même la pose qui a suffi.
40:07 - Il y a du travail. Merci Tatiana, merci Lycorchia d'être venue nous voir.
40:10 Merci Jacques Ettinger d'avoir donné, posé votre regard sur cette guerre qui va durer encore longtemps.
40:18 On était au 62e jour. Dans un instant, c'est Soir Info, Julien Pasquet.
40:22 Merci évidemment à Valérie Hacquenin et Maxime Lavandier qui m'ont aidé à préparer cette émission.
40:27 Et on se retrouve lundi soir. Bye bye.
40:30 ...