L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, à propos du sentiment d'insécurité : «Le rôle du politique n'est pas de se servir des émotions. Sinon, on perd le contrôle de la société».
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00:00 raison quand vous avez les minutes de silence pour Naël, une minute de silence à l'Assemblée,
00:04 dix jours après votre... Mais moi je pose la question, est-ce qu'il fallait... ça peut
00:07 choquer avec tout, comment dire, tout ce qu'on peut ressentir et je représente de nouveau
00:12 les condoléances aux familles, la question n'est pas là, mais est-ce que c'est à l'Assemblée
00:16 nationale qu'on fait ces minutes de silence et qu'est-ce qu'on va faire à chaque fois
00:19 parce que ça va se reproduire ? Comment on va faire Henri Guaino ? Est-ce que pour cela
00:22 on va dire "ah mais regardez, Naël, et pourquoi, et Thomas, et lui, pourquoi quinze jours et
00:27 un mois ?"
00:28 C'est la question, c'est une question, alors on change un tout petit peu de sujet mais
00:32 pas tout à fait, c'est la question de savoir ce qu'est la politique et ce qu'est son rôle
00:39 dans une société qui est posée. Alors évidemment les sentiments, les émotions, ça compte,
00:46 y compris le sentiment d'insécurité parce que le sentiment d'insécurité il finit par
00:50 provoquer un malaise très profond, c'est-à-dire si les gens ne se sentent pas en sécurité,
00:54 vous pouvez toujours leur expliquer qu'ils le sont, le malaise il ne va faire que croître
00:59 parce qu'on va penser qu'il ment. Vous savez, je cite souvent cet exemple quand on a fait
01:06 en 2008, on a réuni une grande commission, Nicolas Sarkozy, qui s'appelait la commission
01:13 Stiglitz sur la mesure de nos performances, c'est-à-dire notre rapport au fond, au chiffre.
01:17 Le PIB heureux.
01:18 Ce n'était pas le PIB heureux.
01:19 Oui, enfin quasiment.
01:20 Ce n'était pas du tout ça, ça c'est la presse qui a dit.
01:21 Oui, oui, oui.
01:22 Non mais c'était pour rappeler de quoi on parlait.
01:24 Voilà, avec des meilleures économistes et statisticiennes du monde, pas français.
01:29 Et il y en a un qui a dit, vous savez, quand tous les gens pensent que nos statistiques
01:35 ne sont pas bonnes ou sont fausses, ce n'est pas les gens qu'il faut incriminer en pensant
01:39 qu'ils sont débiles, c'est traduit, c'est nos statistiques qu'il faut incriminer.
01:44 Donc tout ça existe, il faut le gérer. La politique, elle a à faire face.
01:47 Mais il faut le gérer de comment, pardonnez-moi, parce que parfois on a l'impression qu'on
01:50 le gère avec des œillères.
01:53 Oui, mais soit avec des œillères, soit avec l'hystérisation.
01:56 L'émotion, elle est là, elle est parfaitement compréhensible.
02:00 Voilà, le rôle du politique n'est pas de se servir d'émotion, n'est pas d'attiser
02:05 cette émotion.
02:06 Il y a un vrai débat, Henri Guaino, quand même, parce que vous ne pouvez pas faire,
02:09 je ne sais pas.
02:10 Sinon on perd le compte.
02:11 Allez-y, Philippe.
02:12 [Musique]