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"Ferme ta gueule". Gérard Larcher s'en est ouvertement pris à Jean-Luc Mélenchon ce mercredi matin sur RTL, après avoir dénoncé les propos du leader insoumis concernant l'éditorialiste Ruth Elkrief, qu'il avait qualifiée de "manipulatrice" et de "fanatique". "Gérard Larcher est le troisième personnage de l'État, et à ce titre, il a un devoir d'exemplarité", analyse notre éditorialiste politique, Matthieu Croissandeau.

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Transcription
00:00 Le président du Sénat, Gérard Larcher, a déclenché une sacrée polémique hier.
00:07 Il était interrogé par nos confrères de RTL qui lui demandaient ce qu'il aurait envie
00:10 de dire à Jean-Luc Mélenchon, qui s'en était pris, Jean-Luc Mélenchon, nommément
00:13 à la journaliste Ruth Elkrief dans un tweet.
00:16 Et bien voici ce que Gérard Larcher a répondu.
00:17 "Quelqu'un qui a des millions d'abonnés sur X et qui se comporte de cette manière,
00:23 et bien je dois dire que c'est inacceptable.
00:25 Et c'est inacceptable, pour moi Jean-Luc Mélenchon s'est mis en dehors de l'arc républicain."
00:30 "Vous lui dites quoi ce matin ? Tais-toi."
00:32 "Oui, ferme ta gueule."
00:33 Qu'est-ce qui lui arrive à Gérard Larcher ?
00:35 C'est une triple erreur.
00:36 D'abord parce que c'est le troisième personnage de l'État et qu'à ce titre,
00:39 il a un devoir d'exemplarité, en particulier à un moment où tout le monde prône le vivre
00:43 ensemble, la cohésion de la nation et le retour de l'autorité.
00:47 L'ordre, l'ordre, l'ordre, avait dit le président de la République.
00:50 Les élus se plaignent à raison d'être constamment pris à partie, menacés, insultés.
00:55 Et voilà que le premier d'entre eux, le président du Sénat, se met à jouer les cailleras.
00:59 Seconde erreur, Gérard Larcher, je l'ai dit, est président du Sénat.
01:02 Le Sénat, qu'est-ce que c'est ? C'est une des chambres de notre Parlement.
01:04 Or, un Parlement, c'est fait pour parlementer, c'est-à-dire pour débattre, et non pour
01:09 s'insulter et non pour s'invectiver.
01:11 Enfin, troisième erreur, ça fait quand même plus d'un an que Gérard Larcher nous vante
01:14 les mérites du Sénat, une chambre apaisée où l'on peut discuter, où l'on peut débattre,
01:18 où l'on peut s'écouter, bien loin, selon lui, du "bordel" de l'Assemblée.
01:23 Alors, est-ce que ça veut dire qu'on n'a pas le droit de s'énerver en politique ?
01:25 Si bien sûr, mais on mesure ces mots.
01:27 Et surtout là, il ne s'agit pas d'une discussion, il ne s'agit pas d'un échange privé,
01:31 il s'agit d'une interview à la radio, donc où tous les mots doivent être pesés.
01:34 Qu'est-ce que ça traduit ? Ça traduit quand même le signe d'un affaissement du débat
01:37 public qui est miné en ce moment par la surenchère verbale, par l'effet des réseaux sociaux
01:42 qui laissent penser que tous les moyens sont bons pour exister, et que pour se faire remarquer,
01:46 il faut toujours en rajouter.
01:48 D'une certaine façon, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:50 Que les populismes l'ont emporté.
01:51 *Générique*

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