De la prison ferme requise contre les cyberharceleurs de Magali Berdah

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00:00 -Vous êtes contente du verdict ? -Oui, je suis contente.
00:03 -On va rappeler à Gilles Verda
00:04 ce qui s'est passé.
00:05 -C'est le premier grand procès de cyberharcèlement
00:08 qui avait lieu à Paris,
00:09 et 13 personnes étaient jugées pour avoir cyberharcelé.
00:12 -Cyber ?
00:13 -Cyberharcelé, ça veut dire... -Ca veut dire "écubeur" ?
00:15 -Oui.
00:16 C'est électroniquement.
00:18 Il s'était acharné à estimer le tribunal contre Magali Verda,
00:23 et donc c'était le premier des procès,
00:25 puisqu'il y en aura deux qui vont suivre en décembre et en janvier.
00:28 Voilà. Au total, une trentaine de personnes, 28 exactement.
00:31 Et donc les réquisitions, c'est pour certains de la prison en ferme
00:36 ou de la prison avec sursis.
00:37 Ils risquaient deux ans de prison.
00:39 La grande question, là, on en est aux réquisitions,
00:41 c'est quelle va être la décision ?
00:43 Et puis, Magali, qu'est-ce que vous pensez, vous,
00:46 de ces réquisitions ?
00:47 Donc prison ferme pour certains.
00:49 -Non, moi, je les ai trouvées très justes.
00:51 Ca a été très bien étayé par la procureure, en plus.
00:54 Donc il y a eu 13 prévenus pour l'instant qui ont comparu,
00:57 et il y a 13 peines de prison qui ont été requises,
00:59 donc ça prouve, ça donne un signal très fort aujourd'hui
01:02 sur la prise en compte du cyberharcèlement en France,
01:05 avec la création du PNLH, du parquet national de la haine en ligne.
01:10 Et les choses changent, et je pense que les choses changent.
01:15 Donc quelle que soit la décision qui en ressortira,
01:17 pour moi, c'est un signal très fort qui vient d'être passé.
01:21 -Oui. C'est bien qu'il y ait de la prison ferme,
01:22 parce qu'on a tendance à banaliser le harcèlement.
01:24 En ce moment, tout est du harcèlement.
01:25 La Magali, elle a vraiment vécu un harcèlement terrible
01:27 envers sa famille, avec des messages insistants,
01:28 des vagues, des raids numériques.
01:30 Donc c'est très bien. Je voulais vous demander,
01:31 est-ce que vous avez peur encore aujourd'hui
01:32 qu'il vous arrive quelque chose ?
01:33 -En fait, c'est ce qu'expliquait la procureure.
01:36 Malheureusement, le cyberharcèlement ne s'est pas arrêté,
01:40 parce qu'il a été mené, pour moi, par le rappeur Booba,
01:46 et qu'il y a une masse de fans et de gens qui le suivent
01:49 qui sont très importants.
01:50 Il y a 6 millions de fans, donc ça fait beaucoup de gens,
01:52 et qu'il y a eu 28 personnes qui ont été interpellées.
01:56 C'est un signal fort, mais il y en a beaucoup d'autres encore.
02:00 C'est pas terminé.
02:02 Donc oui, on a très peur. D'ailleurs, ça s'arrête pas.
02:04 Vous pourrez le voir, je suis là aujourd'hui.
02:07 Il y aura des gens sur Twitter qui vont encore menacer, etc.
02:12 -Donc l'éventualité de la prison ferme, ça leur fait pas peur ?
02:15 -Je pense que malheureusement, ils n'ont pas encore compris.
02:17 Non, ils n'ont pas compris.
02:19 Donc après, j'ai envie de dire, même Booba,
02:22 qui a été mise en examen, placée sous contrôle judiciaire,
02:26 malgré le contrôle judiciaire, a quand même continué ses publications.
02:29 Donc...
02:31 Mais c'est quand même des exemples, je pense.
02:34 -Votre avocate a dit que c'était un vrai tournant,
02:37 ce procès, qu'il y avait une vraie prise de conscience,
02:39 parce que les réquisitions sont fortes,
02:41 parce qu'il y a beaucoup de gens qui sont à la barre.
02:44 Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu
02:46 ce qui a...
02:48 Comment elle a été sa plaidoirie, justement ?
02:50 -Moi, je l'ai ressenti,
02:52 c'est que le tribunal était vraiment très à l'écoute du dossier
02:57 et s'est vraiment saisi du dossier.
02:58 Ils sont rentrés dans les détails, ils ont pas passé...
03:02 Voilà, c'est la procureure aussi.
03:04 C'était vraiment, pour moi, un moment de...
03:07 Presque de renaissance.
03:08 C'était incroyable.
03:10 Et puis, on se rend compte aussi du profil des cyberharcèleurs.
03:13 On a tendance à dire que le cyberharcèlement est créé...
03:16 Moi, au début, quand ça m'est arrivé, on me disait
03:18 "Mais n'écoute pas, ce sont des gamins."
03:20 Et on s'aperçoit que sur les 28, ce sont 28 adultes
03:23 qui ont entre 20 et 50 ans.
03:25 Il n'y a pas eu un seul mineur d'arrêté.
03:28 -Vous avez été surprise par les profils ?
03:29 -Oui, complètement.
03:31 Il y a, sur les 28, 26 hommes et 2 femmes.
03:34 Ça envoie des signaux qui sont forts.
03:37 C'est 26 hommes et 2 femmes uniquement.
03:39 Et puis, les écouter à la barre, ça a été quelque chose pour moi.
03:43 Parce que, alors, malgré ça, il y a la moitié qui s'est présentée,
03:46 l'autre moitié qui n'est pas venue, quand même.
03:48 Mais la moitié qui se sont présentées ont reconnu des choses.
03:51 Je les ai entendues reconnaître des choses,
03:53 reconnaître des pardons, demander un pardon.
03:57 Rien que ça, pour moi, ça a été quelque chose d'expliquer pourquoi,
04:00 même s'il n'y a pas d'excuses.
04:02 Rien ne justifie ce qui s'est passé.
04:04 Mais voilà, j'ai entendu des choses, c'était des rumeurs.
04:07 Je me suis trompée.
04:08 Je me suis trompée de cible.
04:10 Non, je n'ai pas été arnaquée par Magali Berda.
04:12 Et ça, ça a été dit par les 13.
04:14 Il n'y en a pas un seul qui a dit "J'ai été arnaquée".
04:17 Au contraire, ils ont dit, les 13, "J'ai été influencée".
04:20 Donc, ça représente quelque chose.
04:22 -Vous avez reçu plus de 100 000 messages, vous.
04:24 -Oui. -100 000.
04:25 -Globalement, effectivement, un s'est excusé,
04:27 mais tous ont dit qu'ils n'ont pas réalisé ce qu'ils faisaient.
04:31 Est-ce que, pour vous, ça, c'est une manière d'alléger
04:34 leur peine potentielle ou est-ce que c'est vrai ?
04:36 -Bien sûr, c'est une manière d'alléger la peine potentielle
04:39 parce que ça a été très bien relevé par la juge assesseure,
04:43 qui a dit "Mais vous ne pouvez pas dire que vous ne le saviez pas
04:45 parce que moi, je me suis mise dans un...
04:48 Je pense que vous le savez tous ici,
04:50 je me suis vraiment retranchée dans une vie un peu bizarre
04:53 pendant cette année et demie, où je ne vivais qu'à travers
04:56 ce cyberharcèlement, ma vie n'était faite que de ça.
04:59 Et donc, les seules fois où je reprenais mes réseaux sociaux,
05:02 alors qu'avant, j'étais vivante dessus, c'était mon travail,
05:06 eh bien, c'était pour appeler à l'aide.
05:09 Et le proc, la procureure l'a dit et la juge a dit.
05:13 C'est-à-dire que ces gens-là ont réagi, en me cyberharcelant,
05:17 à des appels à l'aide, c'est-à-dire que des fois,
05:19 je suppliais les gens d'arrêter.
05:21 Et à ça, ils me disaient "On ne te lâchera pas,
05:23 on te traquera jusqu'à la mort, on ne te lâchera pas,
05:26 jusqu'à la fin, on va te finir, c'est fini."
05:29 Et ça ne peut pas être, pour moi, anodin,
05:34 parce qu'ils réagissaient à ce genre de...
05:38 -Ca vous a fait beaucoup de mal, personnellement,
05:39 mais aussi professionnellement, je crois.
05:41 Est-ce que vous savez combien vous avez perdu
05:43 à cause de ce harcèlement en termes de chiffre d'affaires ?
05:45 -La société...
05:47 Alors, la société Shona Evans, que j'ai fondée,
05:52 effectivement, a fait une chute libre de 30 millions d'euros
05:54 sur une année.
05:55 -Vous avez perdu 30 millions d'euros à cause de cette histoire.
05:58 -En fait, il y a eu, de la part de Bouba, au début,
06:02 un appel clair au boycott, c'est-à-dire qu'il a affiché
06:07 les marques avec qui on travaillait en disant
06:09 "Tous ceux qui travaillent avec Magali Berna
06:12 vont avoir le droit à la malédiction".
06:14 Et donc, il postait les posts Instagram de toutes les marques
06:17 avec qui on travaillait pour que tous les trolls de Twitter
06:20 aillent allumer les marques.
06:22 Donc, les marques, ce que je peux comprendre,
06:23 elles payent pour faire de la pub,
06:25 elles payent pas pour se faire massacrer sur les réseaux,
06:26 et ça, je peux le comprendre.
06:28 Donc, les marques, on est allées à reculons.
06:30 Il y a ça, et puis, il y a mon État.
06:32 Moi, j'étais aussi l'affiche de cette agence.
06:35 Et c'est vrai que je vivais à travers cette agence,
06:38 donc j'étais plus en État non plus.
06:40 J'ai perdu complètement le contrôle de mon cerveau,
06:44 de mon État, de tout ce qui m'arrivait.
06:46 C'était une perte de contrôle totale.
06:48 Donc, quand vous avez ça, plus ça, plus ça...
06:52 Et puis, les salariés aussi, qui ont pris...
06:54 Aussi, c'est dur.
06:55 Il y a une personne qui a été interpellée dans nos bureaux.
06:58 La police a dû faire monter tous les salariés au 3e étage
07:01 pour faire une interpellation en flagrant délit
07:03 de tentative de chantage.
07:05 Cette personne va être jugée d'ailleurs fin décembre aussi,
07:07 en plus.
07:09 C'est traumatisant aussi pour une équipe.
07:11 Bouba a posté une photo du nouveau bureau
07:13 parce qu'on a essayé d'aller ailleurs
07:15 pour sécuriser notre bureau et les gens qui travaillaient avec nous.
07:19 Et puis, pour que moi aussi j'aille mieux,
07:20 il a posté la photo du bureau.
07:23 Et il y a eu l'adresse qui a été divulguée
07:24 alors qu'on n'avait même pas encore fait le changement aux greffes.
07:27 Et on a été cassés trois fois.
07:28 Le bureau a été cassé trois fois.
07:30 Donc, aujourd'hui, je travaille chez moi.
07:31 Je suis condamnée pour l'instant à travailler chez moi.
07:34 -Oui. Polska.
07:36 -Alors, moi, je suis complètement contre le harcèlement
07:38 et contre le cyberharcèlement.
07:39 Donc, je pense pas que vous méritez de vous prendre
07:41 une lase de mort ou des attaques sur votre famille.
07:43 Mais non, moi, qui suis influenceuse,
07:45 je suis contre les placements de produits frauduleux.
07:48 Donc, je peux comprendre la colère des gens.
07:49 Mais ça n'a rien à voir, en fait.
07:51 Il y a eu des contrôles de la répression des fraudes sur la société.
07:53 Il y a eu des demandes qui ont été faites.
07:55 Et à ce jour, Schonevens n'a été condamnée à rien.
07:58 Et ça, il faut le dire une bonne fois pour toutes.
08:00 Le procès qu'on m'a fait, c'est un procès médiatique.
08:03 Et ça, il faut le dire. Parce que c'est une vérité.
08:05 -Non, mais c'est une vérité.
08:06 -Je pense que si vous avez des gens à rembourser,
08:08 il faut les rembourser.
08:09 Mais je pense pas que vous méritez de l'harcèlement.
08:11 -Alors, déjà, nous, on n'est pas un site Internet.
08:12 Moi, je suis pas un site Internet.
08:14 Je suis comme une régie de pub 2.0.
08:16 -Mais il faut vérifier, parce que moi, carrément,
08:17 même ma petite sœur, elle s'est fait arnaquer
08:19 par une de vos influenceuses, Maéva Guenam.
08:21 -Mais je ne sais pas de quoi tu parles.
08:23 Et encore une fois, je ne sais pas de quoi tu parles.
08:25 Et quand bien même, je vais t'expliquer quelque chose,
08:27 quand bien même, il y a un site qui a fait une dérive,
08:29 le site, il a été contrôlé.
08:31 On avait un service juridique en place
08:32 qui a été mis en place par Banijé, qui a fait le nécessaire.
08:35 Le site avait été vérifié.
08:36 Si, dedans, il y a un site qui...
08:38 Ca peut arriver.
08:39 -Mais ça a arrivé beaucoup de fois.
08:41 -Excuse-moi. Sur 5 000 sites avec qui on a travaillé,
08:43 s'il y en a quelques-uns qui n'ont pas fait les choses correctement,
08:47 alors, dans ces cas-là, il faut attaquer ces sites-là.
08:49 -Oui, mais c'est vous qui représentez ça.
08:50 -Mais tu peux pas tacler une personne...
08:52 C'est pas possible, en fait.
08:54 Et c'est pas la loi...
08:55 Et encore une fois, je le dis et je le redis,
08:57 toutes les enquêtes, pour l'instant, qui ont eu lieu,
09:01 n'ont donné rien.
09:03 Tu entends ça ou pas ? Et ça, c'est important pour moi.
09:05 Parce que c'est grave.
09:07 Et on peut pas dire à une personne
09:08 "Je vais te décapiter à peu près 100 fois par jour
09:11 et recevoir plus de 100 000 messages."
09:13 En fait, je suis pas un criminel.
09:15 -C'est sûr, mais ce que je veux dire, c'est que les personnes
09:16 qui, par exemple, commandent via vos influenceurs,
09:18 ils connaissent pas vraiment la marque.
09:19 Ils vous font confiance à vous ou à l'influenceur.
09:21 -Gilles, on fait un petit point pour nous téléspectateurs.
09:23 -Absolument. C'était le grand procès du cyberharcèlement
09:25 de Magali Berda, le premier de trois procès,
09:28 avec donc 13 prévenus et des réquisitions ont été formulées
09:32 par le procureur, notamment de la prison ferme, pour certains.
09:35 Peu se sont excusés, mais les 13 prévenus sont susceptibles
09:39 d'être condamnés par le tribunal, qui a reconnu,
09:42 en attendant le jugement, mais qui a reconnu
09:44 qu'il y avait bien un cyberharcèlement très grave
09:46 et des menaces qui avaient été prosphérées
09:47 contre Magali Berda.
09:49 -Et dans le complément d'enquête, d'ailleurs,
09:50 ils ont même parlé de toi à Abouba,
09:53 parce que le complément d'enquête était tellement pourri,
09:55 d'ailleurs, même que là, j'ai vu, ils continuent
09:56 le complément d'enquête tellement ça a fait flop, en fait,
09:58 ça a floppé leur complément d'enquête sur nous,
10:00 qu'ils continuent à faire une enquête.
10:01 Ils ont appelé Raymond aujourd'hui,
10:03 les journalistes du complément d'enquête.
10:04 Donc, je vous dirais que c'est une énorme affaire.
10:06 C'est-à-dire qu'ils ont tellement floppé par le sport,
10:09 qu'ils peuvent me remercier, parce qu'ils font 600 000 d'habitude.
10:12 Voilà, mais c'est vrai qu'ils ont tellement floppé
10:14 qu'ils continuent, en fait, à appeler les chroniqueurs.
10:16 Ils sont incroyables.
10:17 Comme tout le monde a dit que c'était de la merde,
10:19 ils sont en train de se dire "on va essayer de rajouter des trucs sur leur réseau",
10:24 tout ça.
10:25 Ils sont incroyables.
10:26 Mais je vous dis, à partir de nous, la semaine prochaine,
10:29 on va commencer à les suivre aussi avec Jacques,
10:31 puisque tu vas aller en bas de chez Tristan,
10:33 en bas de chez Virginie Villard, etc., avec ton petit micro.
10:35 Tu vas aller les voir tous les matins pour aller leur demander
10:37 ce qu'ils pensent de notre enquête.
10:38 -J'ai une question pour Magali.
10:39 On parle de prison ferme pour certains harcèleurs
10:42 et vous dites que Gouba est l'instigateur de cette vague de harcèlement.
10:45 Qu'est-ce que ça vous fait de le voir en liberté ?
10:47 Continuer de parler de vous régulièrement, de manière directe
10:49 ou pas forcément directe, indirecte,
10:50 qu'est-ce que ça vous fait de le voir en liberté, Gouba ?
10:52 -En fait, je me dis que cet homme ne comprend...
10:55 Enfin, je...
10:57 En fait, à un moment donné, j'ai ce sentiment de...
11:00 Je suis dépitée, parce que je me dis qu'il n'y a pas d'arrêt.
11:03 Il a été placé sous contrôle judiciaire le 2 octobre.
11:06 Et il faut savoir, ce que personne ne sait,
11:08 c'est que son contrôle judiciaire a déjà été modifié le 5 octobre,
11:11 c'est-à-dire trois jours après le début de son premier contrôle judiciaire,
11:14 il a déjà été rappelé à l'ordre par rapport à ça,
11:19 parce qu'en sortant du tribunal, il a fait déjà des publications.
11:23 Malgré ça, il a refait encore des publications,
11:27 là, sur Instagram, sur Twitter.
11:30 Notamment, il a fait, par exemple, une chanson, même, sur moi,
11:33 il y a 15 jours, avec #Sianur,
11:36 en disant "Je souhaite l'enfer à Megali".
11:39 -Vous pensez qu'il devrait aller en prison ?
11:41 -Oui. Oui.
11:42 Je pense qu'il doit aller en prison,
11:43 parce que ce qu'il a fait, c'est criminel pour moi.
11:45 C'est même pas un cyberharcèlement.
11:47 Et c'est ça que les gens ne comprennent pas.
11:50 Et c'est ça, la différence, et c'est ce que j'ai expliqué au tribunal,
11:52 c'est que la différence avec un cyberharcèlement
11:55 et des coups et des actes physiques,
11:59 c'est pour ça qu'il y a beaucoup de suicides,
12:00 c'est que ça ne se voit pas.
12:01 Le cyberharcèlement ne se voit pas.
12:03 Les coups psychologiques ne se comprennent pas par certains.
12:07 Et d'ailleurs, c'est ce qui m'a blessée le plus,
12:09 c'est ce qui m'a fait mal, parce que des fois,
12:10 je comprenais pas comment les gens s'offusquaient pas
12:12 de ce qui m'arrivait.
12:13 Je comprenais pas pourquoi on me soutenait pas,
12:15 je comprenais pas pourquoi on m'aidait pas.
12:16 Et je devenais même limite moins agressive avec les gens,
12:18 en disant "mais tu te rends compte que tu m'aides pas ?"
12:20 Mais en fait, c'est que les gens ne le voient pas.
12:22 Et donc, je ne peux pas leur reprocher ça.
12:23 Et c'est ça qui est encore plus dangereux, parce qu'il va jusqu'à la mort.
12:25 Moi, il l'a dit, il a fait même des audios,
12:28 des "spaces" sur Twitter en disant "je vais la crever".
12:33 -Oui, Jean-Michel.
12:34 -Ce qui est terrible, j'espère qu'en tout cas,
12:35 le procès fera date et que ça empêchera d'autres gens
12:38 de se lâcher comme ça sur les réseaux,
12:40 parce que derrière le mot cyberharcèlement,
12:42 on a l'impression un peu qu'on inonde les boîtes aux lettres de messages,
12:44 que c'est gênant parce que la boîte aux lettres est inondée.
12:47 Non, là, c'était d'une violence qui était incroyable,
12:50 c'est que c'était sous fond d'antisémitisme,
12:52 mais de façon horrible.
12:54 C'est-à-dire qu'on a envoyé à Magali "Dommage que Hitler
12:56 n'ait pas tué tes grands-parents", ce genre de messages.
12:58 Salle juive à long terme de sexisme.
13:01 C'est-à-dire que c'est des mots d'une violence inouïe.
13:02 C'est pas seulement des messages.
13:04 -Le prévenu au tribunal pour se défendre,
13:05 il a affirmé qu'il avait également, je cite,
13:07 "vanné un ami arménien sur le génocide".
13:09 Les enquêteurs ont retrouvé d'autres tweets antisémites,
13:11 envoyés à Patrick Timsit.
13:12 "Je suis goye, non juif et antisémite".
13:14 Au tribunal, il s'est justifié en affirmant
13:15 qu'il s'était trompé de mot, il voulait dire "antisioniste".
13:18 C'est ce qu'il a dit au tribunal.
13:21 Un autre a dit que Twitter était pour lui un exutoire.
13:24 "Je n'ai jamais pensé un seul instant ce qui a été écrit
13:27 "et je n'aurais jamais imaginé que mon message puisse être lu.
13:29 "Je ne peux pas justifier le message qui a été envoyé.
13:31 "J'ai du mal à comprendre mon comportement à ce moment-là."
13:33 -Est-ce que vous connaissez...
13:35 Il y a quelque chose qu'on ne sait pas sur cette histoire,
13:36 c'est l'origine de ce clash avec Booba,
13:38 parce que les influenceurs, ça existe depuis longtemps.
13:40 Et on a l'impression qu'il s'est réveillé d'un coup.
13:41 -Et des dérives d'influenceurs, je tiens à le préciser.
13:43 Il y en avait déjà bien avant. -Ou déjà aussi.
13:45 Et vous, vous existez depuis longtemps.
13:46 -Et j'en avais parlé, d'ailleurs.
13:47 -Pourquoi il s'est réveillé d'un coup à l'été 2022 ou 2021 ?
13:49 -Moi, je le connais pas.
13:51 Je ne lui ai jamais parlé, je n'ai pas de contact avec lui,
13:54 jamais parlé ni vu.
13:55 Voilà, c'est très clair.
13:56 C'était un moment donné où, on ne va pas se mentir,
14:00 pour moi, à ce moment-là, il n'avait pas une super réputation.
14:02 Je veux dire, il avait des paroles très violentes
14:04 dans ses chansons, etc.
14:05 Alors, c'est une théorie que j'ai pour moi-même.
14:08 Moi, j'ai monté cette société en 2016.
14:11 Elle a quand même pris une ampleur incroyable.
14:15 On est monté quand même à 40 millions d'euros de chiffre d'affaires,
14:16 ce qui n'est pas rien. Je suis partie de rien.
14:18 Je me suis faite seule.
14:19 Tu connais mon histoire, Guillaume.
14:21 Et je venais de sortir de la campagne présidentielle.
14:25 Donc, je venais d'avoir une couverture médiatique très importante.
14:29 Et c'est vrai que dès qu'il m'a attaqué,
14:32 ça a été relayé par tous ces médias institutionnels.
14:35 Donc, ça a eu un écho.
14:36 -Il y a des gens qui disent que c'est lié au fait
14:37 que vous bossiez avec Gims, qui est un de ses ennemis.
14:40 -Oui. Alors, il y a une influenceuse qui m'avait contactée une semaine avant
14:45 en me disant "Bouba veut que je donne une vidéo de l'autre".
14:49 Et puis, machin.
14:50 Et moi, j'ai dit "écoute, on ne rentre pas là-dedans.
14:53 On ne donne pas de vidéos, il n'y a pas de trucs comme ça.
14:55 Les réseaux, c'est les réseaux. La vie privée, c'est la vie privée".
14:57 Enfin, c'est comme ça.
14:58 Et il a publié cet audio.
15:00 Enfin, bref.
15:01 Je ne sais pas ce qu'il a.
15:02 Franchement, c'est...
15:04 Je pense qu'à ce niveau-là, il n'y a même pas...
15:07 Tu sais, il a publié l'adresse de l'école de mes enfants.
15:09 Enfin, c'est...
15:10 -Ce qui est incroyable, surtout, c'est qu'il ait détruit votre agence
15:13 pour créer, lui, sa propre agence d'un influenceur.
15:15 C'est quand même délirant, ça.
15:17 Une fois que vous êtes à terre, il crée son agence.
15:18 -Alors là, il a dit "on ne fera pas".
15:21 Alors, ils ont dit, avec son associé, "on ne fera pas d'influenceur".
15:24 Sauf que c'est pas vrai, parce qu'ils ont dit avant,
15:27 ils vont tous passer le certificat de la RPP,
15:31 et quand on se passe ça, c'est pour être influenceur,
15:33 c'est pas pour... Voilà.
15:34 -Jacques, est-ce qu'il a été question, lors de l'audience,
15:38 de la responsabilité de Booba ?
15:40 -Tout au long de l'audience,
15:42 Booba était présent dans toutes les plaidoiries.
15:44 -Et pourquoi il a pas été cité, alors ?
15:46 -Alors, il a été, en fait...
15:49 -Cité à comparer, je veux dire.
15:51 -Je veux être très transparente avec vous.
15:52 Booba a été convoqué plusieurs fois,
15:54 et il y a un problème, il n'habite pas en France.
15:57 Et du coup, il a trouvé le moyen
15:59 de ne pas se présenter à ces différentes convocations,
16:02 ce qui a fait que la justice a dû faire autrement,
16:04 donc ouvrir une information judiciaire
16:07 et le convoquer dans ce cadre-là,
16:09 puisqu'il ne répondait pas aux convocations.
16:11 Donc la justice a fait le travail.
16:14 -Mais sa responsabilité, elle a clairement été évoquée
16:16 lors de l'audience. -Oui, complètement.
16:17 Tout le long de l'audience.
16:19 Et d'ailleurs, on le voit aussi dans les auditions
16:21 des 28 prévenus et des 13 qui sont passés,
16:24 tout est lié à ce qu'ils ont vu sur les réseaux sociaux.
16:28 Donc c'est pour ça que je tiens à dire, encore une fois, à Polska,
16:30 c'est un dossier médiatique.
16:32 Voilà, c'est important de le dire,
16:35 parce qu'aujourd'hui, j'ai 18 mois de souffrance
16:37 et 18 mois de calvaire,
16:39 et je peux pas afficher ça toute ma vie, en fait.
16:42 -Moi, je comprends, et c'est malheureux,
16:43 je pense que vous allez aller mieux,
16:44 mais je pense qu'il faut un petit peu assumer
16:46 ces responsabilités.
16:47 -C'est à la justice de me demander si j'ai assumé mes responsabilités,
16:49 et à ce jour, tous les contrôles qui ont été faits
16:52 ont clairement été... Y a rien.
16:54 Donc, voilà.
16:56 [Musique]

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